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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Voilà ! :

     

    nouvelle revue universelle

     

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            Fondée en 1920 par Jacques Bainville, reprIse par l'équipe de Politique magazine, la Nouvelle revue universelle - trimestrielle - est de la même qualité.

                Elle se situe parmi les revues de réflexion comme Commentaires ou Esprit. Nous avons de la chance de disposer d'un tel instrument : à nous de la faire connaître !...

                Abonnez-vous, faites abonner vos amis et connaissances, donnez des adresses de professeurs d’universités, d’intellectuels...

                Au sommaire de ce numéro 24 (avril-mai-juin 2011) :

         nouvelle revue universelle

                Hilaire de Crémiers pose d'abord la Question de régime, rappelant que la crise est devant nous, qu'elle est avant tout consubstantielle au régime républicain, qu'aucun  "moi, le sauveur" n'est crédible, et que l'Etat ne peut être qu'un "nous" royal et souverain. Et la Revue rend un hommage appuyé au Général Pichot-Duclos (ci dessus).

     

    nouvelle revue universelle

     

                 Yvan Blot (ci dessus) traite de L'Europe pharisienne contre les droits des citoyens et aussi de La démocratie directe italienne, un exemple méconnu. Yves-Marie Laulan interroge : Faut-il supprimer le Conseil constitutionnel ? François Reloujac propose un Conte politique : Le songe du législateur. Claude Fouquet signe Le retour de Keynes, et Gilles Varanges Tunisie, Egypte, Libye : mirage et châteaux de sable.      

    nouvelle revue universelle

              Xavier Walter (ci dessus) étudie Chine et religions du "Grand Occident". Claude Wallaert propose L'étrange histoire  de Samuel d'Aprecain - écrit par Bernard Abel, en route vers la Bretagne et aussi la Chanson de pélerin. Enfin Bruno de Chergé, neveu du Prieur du monastère de Tibhirine répond à l'article d'Henri Buttin, Tibhirines des martyrs ?, paru dans le précédent numéro (23) de la Revue. Et Philippe de Saint-Robert (ci dessous) intitule Louis-Philippe le réparateur la note de lecture qu'il consacre au Louis-Philippe, le dernier roi des français, d'Arnaud Teyssier.

     

    nouvelle revue universelle

  • Sur SACR TV, la nouvelle vidéo de nos amis du GAR


    Il suffit de faire croire aux individus qu'ils sont libres et ainsi les mettre dans les chaînes. Notre civilisation se meurt du bourrage de crâne médiatique du prêt à penser. Nos vies sont déjà gravement menacées par la nourriture dépourvue du nécessaire vital pour notre santé. Comment faire confiance à une société empoisonnant sa population à coup de pesticides et autres chimies sortant des mêmes laboratoires que les gaz de combat !

    Tandis que l’humus disparaît progressivement de nos sols les rendant imperméable à toute vie. Redonnons au monde paysan le respect et la liberté de produire comme le faisaient leurs pères et arrêtons de les soumettre à l’esclavage du productivisme. Gilles Lartigot dans son livre EAT, nous interpelle en disant que « nous vivons dans une société toxique pour notre santé. La nourriture industrielle nous rend malade. La pollution, le stress et les produits chimiques font partie de notre quotidien. Ce sont des faits. Il est encore temps d’en réchapper… » Que devrions nous dire devant la puissance financière pharmaceutique incitant la médecine vers la surconsommation de médicament, est-ce là le serment d’Hippocrate ? La médecine a-t-elle encore une âme ? Comment parler aussi de la souffrance du monde animal que l’on soumet au nom de notre consommation aux pires élevages et tortures. Nous ne l’accepterions pas pour des êtres humains, alors ? Que sont devenus nos cités, nos rues et la nature environnante, véritablement dépersonnalisés pour le plus grand profit du politiquement correcte. La disparition graduelle des espaces verts, au profit de bureaux et autres cages à poule faisant naître une jeunesse désœuvrée, écœuré et déracinée. Les programmes scolaires sont orientés et falsifiés idéologiquement pour être assénés en vue de l’esclavage de masse sombrant dans un monde chimérique de non existence. A nous d’être à la hauteur et inlassablement convaincre par l’exemple en retrouvant le sens de la vie communautaire. Nous ne savons pas dans l’avenir, comment l’histoire nommera ceux qui ont lutté pour sortir la France d’aujourd’hui des difficultés qu’elle subit. Espérons seulement qu’elle ne dise pas de nous, que nous avons laissé faire ! Levons nous comme nos ancêtres se sont dressés pour être libre. Et relisons la mise en garde de Thierry Maulnier : « Quand la vie nationale est menacée dans ses sources mêmes, elle ne se sauve plus que par le sursaut qui s’attaque aux principes du mal. Dès maintenant, il n’est plus permis de choisir entre la facilité et l’effort, entre la mollesse insidieuse des déclins tranquilles et les dures reconstructions. Si nous ne choisissons pas de réagir et de renaître, il nous faut choisir de sombrer… La situation de l’Europe, la misère présente, la guerre possible, nous annoncent que l’abaissement de la France ne serait pas paisible. De telles menaces doivent nous remplir d’espérance et de courage : puisque l’époque de l’inaction et de la douceur de vivre est passée, faisons en sorte que la rudesse de ce temps soit féconde ; les efforts, les risques de la renaissance ne sont pas plus grands, ils sont plus beaux que ceux de l’agonie. ».

  • Une semaine libanaise avec Annie Laurent : 3/8, Béchir Gemayel, emblème de la résistance chrétienne

    Annie_Laurent.jpgAlors que le Liban commémore son centenaire en 2020, le pays connaît depuis quelques mois d’importants soubresauts populaires.

    De quoi s’agit-il précisément, comment analyser la situation profonde du Liban aujourd’hui ?

    Quelle place pour les chrétiens ?

    C’est à ces questions que répond ce dossier.


    par ANNIE LAURENT

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    3 Béchir Gemayel, emblème de la résistance chrétienne

     

    «Béchir Gemayel fut un phénomène unique dans l’histoire du Liban », écrit Jacques Neriah dans un ouvrage (1) qui retrace la biographie politique du chef de la résistance chrétienne, en particulier sa relation avec Israël.

    Officier du Renseignement militaire israélien puis conseiller du Premier ministre Yitzhak Rabin, l’auteur était bien placé pour livrer les dessous de cette relation jusqu’ici insuffisamment connue dans ses divers aspects.

    Neriah revient d’abord sur le contexte des débuts de la guerre du Liban, montrant les divergences entre responsables politiques maronites quant à l’attitude appropriée face à la menace mortelle qui pesait alors sur le pays du Cèdre et sur l’avenir des chrétiens.

    Tandis que Pierre Gemayel, fondateur du parti Kataëb, ne voyait de salut que dans le nationalisme arabe, son fils Béchir, qui ne croyait pas au Liban islamo-chrétien, né en 1920, opta pour une alliance avec les Juifs en vue de susciter l’émergence d’un « petit Liban chrétien ».

    « En toile de fond, planait toujours la reconnaissance, pour ces deux peuples, d’un seul et même destin : survivre dans un environnement musulman. »

    Ce choix ne fut pas simple.

    L’intérêt principal de ce livre est de montrer la complexité d’une relation qui ne manquait ni d’ambiguïtés ni de malentendus.

    Tout en bénéficiant d’une aide militaire et logistique d’Israël et bien qu’entretenant des relations fréquentes avec ses dirigeants, le chef des Forces Libanaises refusa de se compromettre avec Tsahal durant l’opération « Paix en Galilée » destinée à éliminer l’OLP (1982).

    Béchir ne voulait pas sortir des voies légales pour parvenir à la présidence qu’il convoitait et qu’il obtint finalement le 23 août 1982 en grande partie grâce aux votes de parlementaires chiites, las de subir les retombées de la guérilla palestinienne sunnite.

    Ayant cependant misé activement sur lui, Israël espérait en retour la signature d’un traité de paix avec le Liban, que Béchir aurait promis.

    Mais, une fois élu, ce dernier proposa d’ajourner ce projet.

    La rencontre du 2 septembre, à Nahariya (Israël), se solda par un échec et déclencha une crise entre les deux partenaires.

    Le 14 septembre, l’attentat mortel contre Béchir, perpétré à Beyrouth par un militant maronite pro-syrien, inspira cette réflexion à l’un des collaborateurs du charismatique résistant chrétien, « Béchir Gemayel est mort, dès lors le Liban court à sa perte ».


    A.L. 

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    (1) Jacques Neriah, L’ascension et la chute de Béchir Gemayel. Les secrets de l’enlisement d’Israël dans le bourbier libanais. VA Editions, 2019, 232 pages, 20 €.

  • L’accord gagnant de Poutine avec Erdoğan sur la Syrie, par Antoine de Lacoste.

    La rencontre du 5 mars entre Poutine et Erdoğan a, comme prévu, débouché sur un accord. Aucun des deux hommes n’avait intérêt à un échec : Poutine ne veut pas d’une confrontation militaire avec la Turquie et Erdoğan a besoin de la Russie pour se sortir honorablement du piège syrien. Notons, au passage, que, finalement, Macron et Merkel n’ont pas été invités.

    antoine de lacoste.jpgLe moins que l’on puisse dire, c’est que l’accord est franchement en faveur des intérêts russes. En effet, il ne dit rien des reconquêtes territoriales de l’armée syrienne depuis l’été dernier, ce qui revient à les avaliser ; les postes turcs qui s’y trouvent encerclés le demeureront donc. L’autoroute stratégique M5, qui relie Damas à Alep, n’est pas mentionnée non plus. Rouverte après la prise de la ville de Saraqeb, elle fut de nouveau coupée lorsque les islamistes reprirent la ville lors de la « vengeance turque » après ses 33 morts causés par une frappe dont l’origine (russe ou syrienne) reste officiellement inconnue.

    Depuis, l’armée syrienne, de nouveau aidée par l’aviation russe et 1.500 combattants du Hezbollah (chiffre fourni par le Hezbollah lui-même), a repris Saraqeb. Cette fois, les Russes ont été limpides : ce sont ses soldats qui patrouillent maintenant dans la ville et les Turcs n’iront plus aider les islamistes pour tenter de la reprendre.

    À défaut de l’autoroute M5, c’est la M4 qui est mentionnée dans l’accord. Toujours en zone turco-islamiste, elle devra être rouverte à la circulation et bénéficiera d’un couloir de sécurité de douze kilomètres, six de part et d’autre, avec des patrouilles communes russo-turques. C’est une énorme concession pour Erdoğan : cela revient à offrir à Damas une portion de territoire islamiste que l’armée syrienne n’est pas encore parvenue à reconquérir. Cet axe routier relie Alep à Lattaquié, ville côtière qui est le fief des alaouites, et donc de la famille Assad.

    Au-delà du symbole alaouite, ces deux autoroutes permettront à la Syrie de retrouver ses principaux axes routiers. Ceci explique pourquoi Saraqeb fut l’enjeu de combats acharnés, car elle se situe à l’intersection de ces deux autoroutes.

    Pour appliquer cet accord, les ministres de la Défense russe et turc se rencontreront dans quelques jours. Ce ne sera pas facile, car la zone tampon définie autour de la M4 est occupée par des islamistes peu maniables.

    Bachar el-Assad s’est déclaré satisfait (il faudrait être difficile…), mais les Américains ne sont naturellement pas de cet avis. Washington a annoncé que les États-Unis s’opposeraient à une déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU qui soutiendrait cet accord jugé « prématuré ». La diplomatie américaine est toujours aussi consternante en Syrie !

    Tout cela est, bien sûr, très fragile et, en tout cas, temporaire. Ce sont les petits pas chers à Poutine qui, en l’espèce, lui permettent d’entériner les reconquêtes récentes tout en maintenant le fil avec le bouillant et inconséquent Erdoğan, accumulateur de fautes stratégiques.

    Pendant ce temps, plusieurs navires de guerre russes ont été observés franchissant le Bosphore afin de renforcer en hommes et en matériel (l’histoire ne dit pas lesquels et combien) un théâtre d’opération que Poutine maîtrise plus que jamais au grand dam de Washington.

  • La dénonciation du patriarcat (Journée internationale des femmes), par Gérard Leclerc.

    Hier, dimanche 8 mars, c’était la journée internationale des femmes. Elle a pris, chez nous, un aspect particulier où la violence n’a pas été absente. Des heurts ont eu lieu samedi soir avec la police à Paris, aux abords de la place de la République, et l’on a entendu quelques slogans extrêmement durs, voire blessants à l’égard des forces de l’ordre accusées de machisme et plus encore. Les militantes féministes les plus déterminées avaient prévenu qu’« on allait les entendre ». Il est vrai que la soirée des César qui a vu la consécration de Roman Polanski est restée au travers de la gorge de beaucoup. Si l’on en croit la militante Caroline de Haas citée par Le Monde, on n’avait jamais vu une telle accumulation de protestations. Plusieurs centaines de femmes ont, à l’enseigne du mort d’ordre « Je suis victime », raconté les agressions et les viols qu’elles avaient endurés.

    gerard leclerc.jpgCette nouvelle vague de « libération de la parole » se comprend sans aucun doute. Est-elle exempte d’idéologie ? Cela est moins sûr. La dénonciation du patriarcat réclamerait un sérieux examen, car il y a lieu de distinguer entre les plaintes légitimes, les revendications justifiées, et par ailleurs des montages intellectuels discutables. Lorsque Valérie Pécresse se plaint dans Le Parisien de nombre d’agressions verbales, on la suit. Lorsqu’elle plaide pour la promotion des femmes à des postes de pouvoir, on l’approuve d’autant plus qu’elle fournit des exemple persuasifs et d’autant qu’elle apporte des nuances intéressantes par rapport au discours féministe. Ainsi, la promotion des femmes doit tenir compte de leurs obligations familiales. Proscrire les réunions après 18 h ainsi que les séances de nuit du Conseil régional, promouvoir le télétravail, c’est-à-dire le travail à domicile, c’est reconnaître à la femme la possibilité de concilier vie professionnelle et vie de mère de famille.

    Quant aux montages idéologiques, on peut s’en méfier lorsqu’ils poussent à la guerre des sexes, à la haine de la condition masculine. Ce qu’il convient de favoriser, c’est la réciprocité et non la rivalité. Et lorsqu’on veut remettre en cause tout notre héritage culturel qui serait coupable de misogynie, c’est extrêmement dangereux. Il y a énormément à en retenir, qui est au contraire à la gloire de la femme, d’Antigone à Hannah Arendt. Mais c’est une autre histoire…

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 9 mars 2020.

  • Refaire le monde ?, par Gérard Leclerc.

    Blaise Pascal (1623-1672)

    Château de Versailles

    Paradoxe de la situation de confinement. Les individus vivent dans quelques mètres carrés et imaginent reconstruire le monde. C’est une tentation permanente souvent sanctionnée par la désillusion.

    gerard leclerc.jpgQue nous soyons des êtres paradoxaux est de l’ordre de l’évidence. Blaise Pascal l’a, pour sa part, pleinement souligné allant jusqu’à parler de chaos. Faut-il le citer : « Quelle chimère est-ce donc que l’homme, quelle nouveauté, quel monstre, quel sujet de contradiction, quel prodige, juge de toutes choses, imbécile ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d’incertitudes et d’erreurs, gloire et rebut de l’univers ! » La période actuelle permet de vérifier une fois de plus ce constat de nos étonnantes contradictions. Exemple : le confinement nous réduit à l’espace restreint, trop pour beaucoup où il nous faut nous supporter, et c’est ce même confinement qui incite certains, notamment les plus littéraires à s’évader jusqu’à reconstruire le monde. On saisit le danger : alors même qu’il est bridé dans sa sociabilité naturelle, l’individu tente d’imaginer un monde fraternel. À moins qu’il ne se fasse procureur de ce monde qui nous a conduit à un tel désastre.

    Ce peut être l’occasion d’une réflexion, d’ailleurs facilitée par la presse écrite et les autres médias (mais il y a des vertus particulières à l’expression écrite). Nos quotidiens publient ainsi des pages entières d’auteurs de qualité pour nous permettre de penser notre condition actuelle. Beaucoup nous incitent à opérer le bilan des dernières décennies dont la chute du mur de Berlin marque le point de départ avec l’élaboration du concept de mondialisation.

    Une mondialisation qui, pour quelques intellectuels notables, ne pouvait qu’être heureuse, en joignant les avantages d’un libéralisme économique généralisé et d’un régime démocratique lui aussi étendu à la planète. On est plutôt enclin à faire le procès de l’optimisme qui prévalait. Mais ce n’est pas une tendance inédite. Périodiquement, une sorte de grand rêve s’empare de l’intelligentsia, et il ne tarde pas à être fracassé. Pour lire en ce moment, avec quelque attention, Stephan Zweig, je puis le vérifier. Les leçons de l’histoire sont souvent oubliées. Mais Zweig ne renonce pas à son idéal d’une humanité qui se comprendrait « par la confiance et par l’amour ». Encore faut-il en établir les conditions concrètes, car ainsi que l’écrit Jean-Pierre Le Goff : « Les principes qui se proclament aisément ne prennent sens qu’incarnés et en situation. »

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 30 avril 2020.

  • Mobilisation spirituelle (Epidémie), par Gérard Leclerc.

    Mgr Dominique Rey a béni la ville de Toulon depuis le Mont Faron

    Il n’y a plus aucun doute sur la catastrophe sanitaire que constitue la pandémie du coronavirus. Venue de Chine, elle s’est abattue sur l’Europe, développant chaque jour ses effets sur les populations. Singulièrement en Italie, puis en France. L’insouciance qui a prévalu trop longtemps a fait place à l’inquiétude. Il ne faudrait pas qu’elle se transforme en panique. Aussi l’épreuve que vit notre pays, à l’instar des autres nations, a pris une dimension que les chrétiens partagent dans sa profondeur spirituelle. Celle-ci ne les retranche nullement du reste de la population, même incroyante. Elle est d’abord inhérente à notre condition, ainsi que l’attestent les fondements antiques de notre civilisation et de notre culture.

    gerard leclerc.jpgLe tragique grec nous y renvoie avec une acuité que les modernes ont parfois tenté de dépasser sans y parvenir. Il y a quelque chose dans notre monde qui, depuis les origines, se trouve blessé, et qui ne réclame rien moins qu’une Rédemption.

    Une espérance invincible

    Depuis que le Verbe est venu habiter parmi nous, ceux qui ont reçu le don de la foi savent que Dieu, nullement indifférent à notre condition, a voulu la partager. Ce qui change totalement les perspectives. Ce n’est pas la fin de la Tragédie, comme le voulait George Steiner, en ce sens que le Vendredi saint n’a pas été éludé par Celui qui a versé des larmes de sang. Mais il est vrai qu’avec le Christ, le malheur absolu avec la mort n’est plus le dernier mot de l’histoire. Ainsi, le combat des chrétiens est marqué de façon indissociable par l’affrontement avec les forces du mal et par l’ouverture à une espérance invincible. On ne saurait oublier non plus que l’exigence de la charité imprègne ce combat de toutes les possibilités à servir le prochain.

    Deux images inspirantes

    Sans doute cet ethos propre aux disciples du Christ peut-il se déployer au cours des siècles de façon très différente. Un saint Charles Borromée à Milan au XVIe siècle, un François-Xavier de Belsunce à Marseille au XVIIIe siècle ont affronté la peste qui a ravagé leur ville avec les moyens qui ne peuvent plus être exactement les nôtres aujourd’hui. Il n’était pas question alors de confinement et de règles hygiéniques rigoureuses. Mais cela n’empêche pas une mobilisation spirituelle aussi intense. Deux images récentes peuvent nous en suggérer l’idée. Celle de notre pape François marchant seul dans les rues désertées de Rome pour aller prier dans les lieux les plus vénérés des fidèles à cause des secours hier reçus et du courage toujours ranimé. Celle aussi de ce prêtre italien portant seul le Saint-Sacrement dans sa ville pour manifester la présence et la sollicitude divine à ses habitants retranchés chez eux. Au-delà de toutes les polémiques, c’est une unité des cœurs qui s’impose pour réconforter tous et chacun, et donner le témoignage de notre foi et de notre espérance.

  • Chloroquine/Raoult : Eric Bianchi nous répond...

    A propos de la chloroquine et du Professeur Raoult, nous avons demandé leur avis à plusieurs de nos amis médecins, ou travaillant dans des laboratoires. Le premier à nous répondre (et nous l'en remercions chaleureusement) est Eric Bianchi Médecin, spécialiste MPR, médecin-chef.

    La polémique sur la chloroquine est assez gênante. D'abord parce qu'elle dresse un écran de fumée sur la situation d'ensemble et ne doit pas faire oublier les autres scandales. D'abord le Pr Raoult est loin d’être un tocard, c'est même une sommité dans sa spécialité. Ironie de l'histoire il avait reçu le prix de l'INSERM en 2010. Il est reconnu au niveau international. Il a été au centre d'une polémique institutionnelle entre l'INSERM et les IUH, question de budget, l'argent étant le nerf de la guerre en terme de recherche. Il s'est surement ajouté une guerre d'ego entre lui et le directeur de l'INSERM par ailleurs mari de la ministre.

    Après comme disait Rocard à l'hypothèse du complot il faut toujours privilégier l'hypothèse de la connerie. Si sa personnalité est controversée c'est aussi qu'un certains nombres d'éléments sont surprenants. Entre 1996 et 2020 il a signe 13 000 articles scientifiques soit 6/mois. Même en temps que Professeur de médecine qui signe les publications de ses collaborateurs c'est énorme. A cela s'ajoute une grosse dizaine de livres grand public et des participations à des livres professionnels.

    Concernant l'étude en cause. Soyons clair, après analyse, elle est mal foutue et pas du tout d'un niveau scientifique élevé. On peut comprendre qu'elle ne soit pas en double aveugle versus placebo mais l’échantillonnage est faible, 24, mal fait avec une population disparate rendant difficile la comparaison avec une population type. Elle est effectuée dans deux centres différents sans appliquer le protocole des études multicentriques. Toutes les évaluations ne sont faites avec les mêmes échelles, dans un centre une échelle qualitative dans un autre une échelle quantitative. Donc les patients ont eu majoritairement une amélioration de leur état mais l'étude ne permet pas de conclure scientifiquement car elle n'a pas la rigueur nécessaire. Cependant il existe dans différentes publications des indices concordants notamment pour l'efficacité surtout en association avec un vieil antibiotique qui avait déjà été utilisé dans les prises en charge du SIDA avant les trithérapies.

    Concernant les effets secondaires et les risques, ils sont bien connus car la chloroquine est un vieux médicament largement utilisé. Il faut savoir raison garder. L'utilisation large sur des populations saines ou pauci-symptomatiques semble déraisonnable compte tenu de la balance bénéfice/risque. L'utilisation en cas de signes d'atteintes pulmonaires en association semble une option possible en l'absence de toute autre. De toute façon, il faut l'accompagner d'un dépistage large, d'un confinement avec port de masque à l'extérieur, équiper les professionnel et pratiquer les gestes barrières. Chacun doit créer sa bulle de protection, la protection individuelle est la protection de tous.

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Une chanson douce

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    A l’affiche Chanson douce, un film français de Lucie Borleteau, avec Karin Viard (Louise, la nounou), Leïla Bekhti et Antoine Reinartz (Myriam et Paul, les parents), adapté du Prix Goncourt éponyme de Leïla Slimani en 2016, d’après un « fait divers » survenu à Manhattan en 2012.

    guilhem de tarlé.jpgChanson douce ou folie furieuse, la folie évidemment de la meurtrière de 2012, peut-être de la romancière d’avoir raconté cette histoire (mais ça lui a rapporté gros), certainement de la réalisatrice qui l’a portée à l’écran ; quant à moi je suis sorti furieux d’être allé voir ce long métrage, qui paraît d’ailleurs très long même s’il ne dure qu’1h40, durant lequel il ne se passe pas grand-chose, sauf le carnage final.

    « Moi, c’est Paul et elle, Myriam »… D’abord, ça commence très mal, avec cette façon « copain-copain », égalitariste, d’entamer un entretien d’embauche…  et peut-être faut-il faire un lien entre cette familiarité avec la future domestique et la place que celle-ci prendra dans le foyer…

    Je n’ai pas lu le livre, mais je savais néanmoins que la nounou n’était pas « la perle » vantée par la boulangère et j’ai en fait ressenti immédiatement un malaise et du stress à la voir évoluer.

    Karine Viard interprétait-elle Louise à la perfection, ou au contraire manquait-elle de naturel en « surjouant » son personnage ?

    Toujours est-il que j’avais hâte que le film finisse en y éprouvant de l’ennui, notamment devant des longueurs comme la soirée « aldroguisée ».

    Bref un film à éviter (mon épouse est d’accord), même si j’apprécierais d’entonner une « chanson douce » avec Leïla Bekhti (là, elle l’est moins).

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 400 autres sur mon blog Je ciné mate.


    Pour mémoire  

     

    Titre

    Violent/scabreux

    Date

    Il aurait été très dommage de ne pas le voir

    Hors normes

    non

    10/11/2019

    Une bonne soirée

    It Must Be Heaven

    Non

    06/12/2019

    Un très bon film

    Midway

    non

    11/11/2019

    Un bon film

    Joyeuse Retraite

    ?

    02/12/2019

    (Très) intéressant

    Un monde plus grand

    non

    28/11/2019

    A revoir en VF

    La Famille

    non

    08/10/2019

    J’aurais pu et dû ne pas le voir

    Seules les bêtes

    oui

    04/12/2019

    Je m’y suis ennuyé

    Le meilleur reste à venir

    non

    29/10/2019

    Je n’ai pas aimé du tout

    Chanson douce

    oui

    10/12/2019

    Le film à retenir depuis le 1er janvier

    Le chant du loup

    Non

    15/03/2019

     

  • Crèche vivante interrompue par des manifestants à Toulouse : ceux qui parlent toujours d'islamophobie ne parlent pas, là

    Une cinquantaine d'individus a interrompu ce samedi, vers 16h, la crèche vivante qui se déroulait place Saint-Georges.

    Affligeant. C’est aux cris de « Stop aux fachos » qu'une cinquantaine d’individus, a interrompu samedi, vers 16h la crèche vivante avec chœurs, qui devait se dérouler jusqu’à 18 heures, place Saint-Georges.

    Regroupés sur les murettes entourant la place, vociférant et proférant insultes et cris à l’encontre « des flics, des fachos » revendiquant « nous, on est les anticapitalistes ». Effrayant les enfants qui jouaient dans la pastorale et jouant la provocation jusqu’à descendre sur la place en cherchant la confrontation. Ce qui a clos définitivement la représentation, prévue avec succession de chorales, jusqu’à 18h. Alors, les enfants sont descendus de l’estrade, trois chœurs prévus encore n’ont pas chanté. L’âne et les moutons sont repartis dans leur ferme. Et le public déçu, hochait la tête de dépit. Quel intérêt de venir manifester là ?

    Tout avait pourtant bien commencé, vers 15 heures, avec une crèche vivante « à l’ancienne » organisée par l’association Vivre Noël autrement, avec la venue outre de la présentation dans la tradition provençale, de cette pastorale du camion d’une ferme solidaire, qui réinsère des gens sans travail et qui avait prêté pour l’occasion quelques moutons. Plusieurs chœurs étaient prévus, devant se succéder toutes les demi-heures : l’ensemble Vocal de femmes Mélina, un trio flûte piano voix, jouant Bach, Vivaldi, Donzetti, l’ensemble choral des Dominicains, le groupe Only Voices style gospel, le chœur Evangelous, le chœur jeune éclats de voix...

    Souriante, Cécile prend tout cela avec philosophie : « C’était pire au premier temps des Chrétiens » dit elle avec humour « Tous ceux qui crient ne savent pas que Jésus n’était pas un bourgeois, mais un pauvre, un démuni. Je les plains » termine-t-elle.

    Ce dimanche, l'archevêque de Toulouse a réagi dans un communiqué : "Samedi soir, une cinquantaine de manifestants a interrompu, à Toulouse, la crèche vivante organisée par l’association laïque « Vivre Noël autrement ». Cette manifestation joyeuse durant laquelle des chants de Noël sont entonnés, des scènes de Nativité jouées par des enfants et des adultes, aidés par de multiples animaux, n’a d’autre but que de donner de la profondeur à cette fête. En tant qu’Archevêque de Toulouse, je déplore que le simple rappel de la naissance de Jésus et des valeurs qu’elle véhicule (accueil de l’étranger, annonce de la Paix et signe d’une tendresse dont nous avons tous besoin) ne soit plus respectée dans notre pays et suscite même des actes de violences verbales et physiques de ceux qui s’érigent comme défenseurs de la liberté. J’invite chacun à défendre pacifiquement la liberté d’expression ainsi qu’à respecter l’histoire et les traditions de notre pays."

    Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc a quant à lui "condamné le comportement irresponsable de manifestants" dans un tweet publié ce dimanche.

    Annotation 2019-12-16 204857.jpg

  • Retraites/Débat CNews : Hommage et justice ont été rendus à Louis XIV et Colbert, inventeurs des retraites...

    Le débat d'hier soir, 19h, a "démarré très fort" : dès les premières secondes, l'intervenant a mentionné Louis XIV et Colbert comme étant les premiers à avoir imaginé et mis en place un système de retraites, en France...

    Il a juste "omis" le pauvre Charles VI, qui avait bien fait quelque chose, bien longtemps avant, mais il est vrai assez différent...

    66666666666.jpgLe 7 janvier 1407, soixante-dix ans après le début de la guerre de Cent Ans, Charles VI (1368-1422, ci contre) édicte une ordonnance donnant droit à une pension "à ceux qui bien et longuement l'auraient servi". Il vient d'inventer la retraite. Les souverains qui lui succèdent sous l'Ancien Régime prélèvent sur leur trésor royal pour distribuer des pensions de cour, de charité et de mérite à un petit cercle d'environ 60. 000 élus.

    Mais c'est la difficulté de trouver des équipages fiables pour les navires de Sa Majesté qui va aboutir à la création de la première véritable caisse de retraite.

    Le 22 septembre 1673, Jean-Baptiste Colbert, (1619-1683), ministre de Louis XIV, met en place l'enrôlement général des "gens de mer", appelés à servir sur les vaisseaux du roi. Une caisse des invalides de la marine royale est destinée à secourir les marins blessés ou invalides.

    "RÉCOMPENSES AUX GENS DE MER"

    Ce concept d'invalidité englobe peu à peu celui de vieillesse. Et le 31 octobre 1784, sous Louis XVI, l'ordonnance du marquis de Castries convertit le régime, qui avait été étendu progressivement aux militaires gradés et aux personnels des maisons royales et de la ferme générale, en système de pensions de vieillesse et d'invalidité.

    Il s'agit pour le roi, selon le texte de l'ordonnance, de "régler les récompenses [les compensations] qu'elle se propose d'accorder aux gens de mer qui seront morts sur ces vaisseaux ainsi qu'aux veuves et aux enfants" et de "déterminer les cas où ils seront susceptibles des pensions d'invalides".

    Colbert, alors ministre des finances de Louis XIV, a ainsi véritablement organisé, en 1673, un premier régime de retraite pour les marins de la Royale (Caisse des Invalides de la marine royale). Ce régime fut d'abord réservé aux marins blessés ou invalides. Le régime était cofinancé par l’Etat et à l’aide de retenues sur les traitements des marins. L’objectif recherché était d’attirer et fidéliser les meilleurs marins au service de la marine militaire.

    Ce régime fut ensuite étendu en 1709 aux marins de la flotte commerciale, qui constituaient une réserve de force mobilisable en cas de conflit maritime. La monarchie poursuivit à partir de 1768 l’extension de ce dispositif en le proposant plus largement à ses agents : militaires gradés, administration royale, personnel des Maisons royales, clergé et fermiers généraux (représentants du roi en charge de prélever l’impôt)...

    Qui pensera que tout ceci n'est qu'un "point d'histoire" (même si cela l'est, aussi, incontestablement...)

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  • Tolkien… Les songes nous guident (2)?, par Fréderic Poretti-Winkler.

    Le chemin de la libération est clair, il se désigne sous le nom du Roi, mais pas n’importe lequel, celui qui possède des valeurs et qui est à cheval, aurait dit Bernanos. Celui qui vient du fond de nos consciences, sang divin de la terre du peuple et qui symbolise la chevalerie éternelle, dont nous sommes les serviteurs, « peuple et Roi » sont de droit divin disait Marcel Jullian. En 1943, s’adressant à son fils Christopher, Tolkien dit : « Mes opinions politiques penchent de plus en plus vers l’Anarchie (au sens philosophique, désignant l’abolition du contrôle, non pas des hommes moustachus avec des bombes), ou vers la Monarchie « non constitutionnelle ».

    frédéric winkler.jpgCe roi, cet homme est celui qui unit, et non qui divise comme le sont des parodies de gouvernants, que nous connaissons malheureusement aujourd’hui, toujours en recherche d’une légitimité qui leur échappe. Mais comment unir avec 20 % de voix, obtenus avec le mensonge et les outils de la communication, triste réalité d’un monde moderne, si terne ! Tolkien d’ailleurs aurait pu prendre d’autres exemples de gouvernement pour ses histoires mais non, la royauté reste pure et prend d’ailleurs toute sa dimension élévatrice par la quête. Les héros doivent affronter les périls, se remettre en question et gravir les épreuves afin de devenir comme dans le Roi Arthur des preux ! La lutte s’engage contre les faux prophètes avec Saroumane où chefs d’un soir entraînant les peuples à la folie destructrice, dans « La Route perdue », écrit en 1936. Cette résistance est aussi contre ce règne du mal aveuglé par la souffrance faisant perdre tout repère humaniste, fruit de la folie des hommes, que seule la tempérance peut sauver, que l’on voit dans l’île de Númenor soumit par Sauron. Il dira plus tard, en 1956, ne pas être démocrate : « uniquement parce que « l’humilité » et l’égalité sont des principes spirituels corrompus par la tentative de les mécaniser et de les formaliser, ce qui a pour conséquence de nous donner, non modestie et humilité universelles, mais grandeur et orgueil universels »(Tolkien). C’est la raison qu’il faut garder comme la mesure dans toute chose, relire dans le doute les paroles de Jehanne d’Arc, montrant toujours les limites de tout acte et parole humaine. L’enseignement est là, les écrits ne demandent qu’à être lus et compris. Et puis qu’importe les grincheux s’exclamait Cyrano rêvant en regardant les quartiers de Lune, s’il nous plaît de voir ce monde différemment comme Tolkien le pensait. Si les rêves tracés de sa plume fleurissent le nôtre un peu trop parsemé de gris. Dans « Le Retour du Roi », Gimli dit : « Je n’aurais jamais pensé mourir aux côtés d’un elfe », et Legolas répond : « Et que pensez-vous de mourir aux côtés d’un ami ? ». Si paré d’un peu de naïveté antique nous reconstruisons un univers communautaire fait de serments et de fidélité où la noblesse des hommes ferait s’enfuir les êtres vils comme Alfrid, dans « Le Hobbit, la bataille des cinq armées ». Il s’agit de redonner une âme à ces temps de confusion, bref un sens à l’existence, c’est l’appel de Tolkien. C’est l’appel de l’espérance, de l’humain dans toute l’acceptation de sa dimension vivante, contre une société en perdition basculant vers l’enfer du numérique. L’homme doit réfléchir sur son destin comme de l’environnement naturel qu’il désire préserver et voir s’enrichir demain pour ses enfants. Nous sommes de ceux, trouvant encore plus de vie dans les ruines d’un château où un monastère que dans un centre de supermarché, il suffit de le comprendre. La grâce des papillons comme le chant des oiseaux, voir le bruissement de l’eau, nous parlent plus que la froideur des ordinateurs… L’Ent dit dans « La Communauté de l’Anneau » : « Lorsque le printemps déroulera la feuille du hêtre et que la sève sera dans la branche, Lorsque la lumière sera sur la rivière de la forêt sauvage et le vent sur le front ; Lorsque le pas sera allongé, la respiration profonde et vif l’air de la montagne, Reviens vers moi ! Reviens vers moi et dis que ma terre est belle !… » Ce que les matérialistes ne comprennent pas et ne comprendront jamais, hommes de peu d’humanité, c’est que cette part de rêves et d’imagination, nous permet d’avancer vers un univers de couleurs et de musiques, de nature et de vie. Loin de l’univers des machines dénoncées par Tolkien mais pas que : Bernanos, Huxley, Orwell et bien d’autres humanistes dans le sens chrétien de l’universalité humaine, les matérialistes sombrent dans un néant, qui n’est autre que l’enfer. L’analyse du mal chez l’homme, appuyé des connaissances sur l’éthologie de Konrad Lorenz, montre combien les débordements de celui-ci, deviennent nocifs pour l’espèce, surtout depuis les armes de destructions massives, à la différence des animaux…


    Ce monde absurde des machines devenues « maîtres » de nous, symbolisés dans le « Seigneur des Anneaux » est finalement l’épilogue ensemencé de la pensée des « Lumières », aux bourgeons malfaisants, d’où naquit le XXe siècle des horreurs concentrationnaires. La racine du mal, ces « maîtres à penser », ces libéraux aux vies perturbées, furent ceux-là même, qui assouvirent les peuples en instituant l’usure en système de référence, renversant l’éthique des siècles, basé sur la Justice sociale dans l’élévation des âmes, au service des autres. Ces hommes du XVIIIe siècle, las de la douceur de vivre (Talleyrand), voulurent contrarier la nature en désirant changer l’homme. Les « soi-disant » bonnes idées comme volontés, détruisant traditions et usages des siècles, générèrent les pires systèmes dictatoriaux et génocidaires, de celui de la Vendée en 93, on passa des socialistes aux nationaux-socialistes et divers avatars, tous plus terribles les uns que les autres, au nom des chimériques « lendemains qui chantent ». Cela Tolkien l’a vu et par son formidable génie imaginaire, l’a signifié dans ses œuvres fantastiques. C’est pour cela qu’il est temporel dans ses récits d’une extrême réalité, pour ceux qui veulent y voir clair et comprendre. C’est pour cela que l’on y trouve toutes les références historiques et imaginaires chevaleresques d’élévation, de justice, de charité, de foi et de sacrifice. Le héros est un être humain en symbiose avec la nature vivante, qui se bat contre l’insupportable système dictatorial mis en place avec les machines, c’est cela la leçon éternelle de la survie de l’humanité, sous la plume de Tolkien.


    Où sont les couleurs, où est cette musique, où demeure le rêve ? Cette magie que seule la volonté chevaleresque d’un Roi incarne, écoutons Tolkien : « Je reviens vers vous en ces temps difficiles ». Mais cela ne suffit pas, tout se mérite, c’est sur la route du sacrifice que se construisent les sociétés policées et paisibles, avec des hommes qui s’oublient pour le service des autres, c’est l’enseignement de l’histoire, qu’imaginairement réécrit Tolkien. Car cet imaginaire est en nous, dans l’esprit et le cœur de nos jeunes enfants, pure et noble, comme les rêves des fées et princesses, paladins et chevaliers, preux et bâtisseurs, gueux et guides spirituels. C’est ainsi que se reconstruisent les cités et que se prolongent les sagas, lorsque l’on se promène à travers des paysages dont nos ancêtres constituent l’humus de la terre, que l’on doit respecter comme notre mère. Tolkien rajoute : « Nombreux sont les vivants qui mériteraient la mort. Et les morts qui mériteraient la vie. Pouvez-vous leur rendre, Frodon ? Alors, ne soyez pas trop prompt à dispenser mort et jugement. Même les grands sages ne peuvent connaître toutes les fins ». Notre monde quel qu’il soit ou devienne ne peut s’améliorer dans la dignité sociale qu’en respectant certaines règles qui élèvent l’homme pour la vie sociétale humaniste, tel que la chrétienté l’enseigne depuis les temps les plus lointains. Le triomphe de la vérité progresse que si les gens de bien se battent contre le mal. Des contes et légendes, que reste-t-il ? Notre imaginaire fabrique des sagas et invente des histoires sans fins, que nos cultures ancestrales sèment dans nos consciences et aux quatre vents. Quel bonheur d’imaginer, en ces temps confus et matérialistes, des époques où seuls l’ami et le service importaient à la vie. Il est bon, voir passionnant, de vivre de tels instants en des quêtes sans fins, en des mondes aux couleurs pastel, aux musiques enchanteresses, où règnent chevaliers et princesses. Les histoires de Tolkien sont ancrées dans des mondes merveilleux, d’enchantements et de fééries très anciens. Les codes sont ceux du Moyen-Age dont les récits sont hors du temps, peut être afin d’amener le lecteur à se souvenir de ses racines en s’appropriant à travers Tolkien, l’héritage des légendes et sagas, constituant son identité, afin qu’à travers son sang, il trouve dans le monde moderne, les clés, les réponses essentielles, sur le sens de son existence.


    Il est réconfortant de savoir qu’il n’y a pas que ce monde gris qui nous entoure mais que l’impossible peut un jour se réaliser. Quelle est la temporalité réelle et le virtuel, le cauchemar et le rêve, l’imaginaire que nous y mettons peut demain changer, telle est l’âme humaine. Telle est l’esprit de la « Terra Francorum », de la « Geste des Francs », comme de nos espérances, rien n’est décidé, rien n’est écrit. Le « laisser-faire », la résignation, cette forme de lâcheté dans la soumission facile de nos existences à un pouvoir d’un soi-disant nouvel ordre mondial reposant sur l’argent, n’est que le résultat de l’abaissement de l’homme, comme de l’acceptation à un fatalisme réduisant nos enfants à une numérotation vers la robotisation des individus. Alors oui, nous pensons que l’élévation est un défi humaniste, le service de l’autre dans une forme de chevalerie perpétuelle, toujours présente et renouvelée, l’exemple et l’humilité et puis qu’importe ! C’est notre choix, même si c’est inutile, même si nous devions mourir, nous avancerons dans cette détermination, cette voie tracée par nos ancêtres, de Roland à Baudouin IV, comme de Bayard à D’Artagnan. Nous sommes fils de France et avons un destin, comme un héritage sur nos épaules et dans notre sang. En nous, résonne encore le cor de Roland, annonçant les périls qui nous guettent. C’est la chevalerie franque avec les templiers qui, aux portes de Jérusalem, marqués de la croix rouge du Christ, vainquirent à un contre dix, parce que la foi ne renonce jamais, parce que c’était et c’est cela la France ! Notre jour viendra…


    Du « Crac des chevaliers » en Syrie, nous tirons notre devise : « Sit tibi copia sit sapientia formaque detur inquinat omniasola superbia si comitetur… Aie la richesse, aie la sagesse, aie la beauté, mais gardes-toi de l’orgueil qui souille tout ce qu’il approche ».


    F. PORETTI – Winkler
    Bibliographie sommaire :
    Le Silmarilion
    Le Seigneur des anneaux
    Feuille, de Niggle 
    La Route perdue 
    Deux Arbres
    J.R.R. Tolkien, La Légende de Sigurd et Gudrún
    Kalevala (Elias Lönnrot) 
    L’Edda poétique

  • Un coup de torchon nécessaire ? par Gérard Leclerc

    Hier, je m’interrogeais à propos du procès Weinstein à New York et de la vague que le scandale d’un comportement insupportable avait provoquée. Doit-on se féliciter de cette houle de haine déclenchée contre les hommes définis comme prédateurs ? Peut-être est-ce la rançon d’un passé plus que glauque. Un énorme coup de torchon était nécessaire pour dissiper tant d’ignominies et plus encore pour venger tant de souffrances secrètes et de vies gâchées.

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgJ’aurais quand même quelques objections à formuler contre tous ces réquisitoires, parfois gâtés par l’idéologie. Le féminisme est-il une cause si uniformément pure qu’on le prétend. Ses icônes sont-elles des modèles de vertu, indemnes de toute attitude de domination et d’agression, y compris à l’égard des femmes ? Sûrement pas, et l’auteur du Deuxième sexe, le manifeste féministe du siècle dernier, a pu être mise en accusation par une de ses anciennes élèves sans que cela émeuve grand monde.

    Par ailleurs, j’en suis désolé, mais mon expérience personnelle contredit amplement le discours ambiant. Depuis l’enfance, j’ai appris le respect absolu des femmes et je n’avais aucune difficulté à les respecter, ayant tout reçu d’elle. La misogynie m’a toujours été étrangère, tout simplement parce que les exemples que j’avais autour de moi m’inspiraient amour et reconnaissance. Et comme le disait un philosophe ami, elle nous sont bien supérieures à tous égards ! Sans doute, de tels propos sont-ils suspects de sexisme ou de machisme refoulés, ces marques de reconnaissance étant simplement l’aveu d’un refus de l’égalité. J’avoue être un peu désarmé par ce type d’argument. Qu’est-ce que ce féminisme étranger à la symbolique positive de la femme ?

    Enfin, il y a un réel problème que je n’ai pas le temps d’examiner sérieusement ce matin. Pourquoi les publications, qui furent les plus en pointe dans la revendication des libertés sexuelles, notamment en matière de pédophilie, sont-elles aujourd’hui les plus véhémentes dans leur condamnation ? Sans doute est-ce l’effet de leurs excès passés, qui les rend désormais si vertueuses et si vindicatives à l’égard des délinquants qu’ils protégeaient, valorisaient et hébergeaient hier. L’histoire a déjà connu pareils retournements. Elle en connaîtra d’autres qui nous surprendront.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 7 janvier 2020

     

  • Le terrible évangile de dimanche, par Gérard Leclerc.

    Je n’aurais certes pas l’audace de rapporter notre actualité politique parisienne à l’Évangile qui était proclamé hier dans notre liturgie dominicale. Je n’ai aucune autorité pour cela, détestant par ailleurs faire la morale à mes contemporains. Mais tout de même, le chrétien confronté à la radicalité évangélique, tel que Jésus nous l’assène dans ce passage de saint Matthieu (5,17-37) est bien obligé de s’interroger.

    gerard leclerc.jpgFaut-il renoncer à cette radicalité par impossibilité, difficulté extrême de refuser ce qu’on appelle l’évolution des mœurs ou plutôt leur libération ? Alors, autant rejeter l’évangile, soit comme caduc, soit comme expression d’un idéal inatteignable : « Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. »

    On nous explique qu’il faut faire la différence entre ce qui relève de la loi et ce qui relève de l’intimité. Bien sûr, mais ce qui est légal est-il bon forcément ? Non, ce qui est toléré par la loi n’est pas nécessairement conforme à la morale, encore moins à la perfection évangélique. Saint Thomas d’Aquin expliquait en son temps qu’il était impossible au législateur d’imposer à tous un idéal de vie trop élevé qu’il serait impossible de suivre. Il faut reconnaître que les choses sont aujourd’hui encore plus compliquées. Le discours contemporain, explique l’excellent sociologue qu’est Jean-Pierre Le Goff dans Le Figaro, « prétend s’être libéré de tous les tabous, en même temps qu’il prône un nouveau moralisme qui fait fi ou prétend éradiquer l’ambivalence des sentiments et des pulsions. C’est une conception puriste de l’être humain qui tend à nier publiquement sa “part sauvage”, tout en continuant à vivre avec et de l’exprimer avec plus ou moins de discrétion. »

    Au moins, le christianisme ne nous raconte pas d’histoires à ce propos. Il n’a jamais nié cette part obscure de notre humanité. Au contraire, il la rapporte à un péché originel qui a blessé notre nature. Voilà pourquoi Jésus ne s’est pas contenté des propos radicaux que nous avons entendus hier. Il a tendu la main aux pécheurs, pour les relever. Encore faut-il avoir l’humilité de se reconnaître pécheur et faillible. L’époque ne nous y aide guère. C’est le moins qu’on puisse dire.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 17 février 2020.

  • L’imposture progressiste par Gérard Leclerc

    Lorsqu’Emmanuel Macron, durant sa campagne de la présidentielle, déclarait vouloir rassembler autour de lui les progressistes de toutes tendances, avait-il pleine conscience du contenu idéologique du concept qu’il remettait ainsi dans le débat politique ?

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgDisqualifier l’adversaire

    Il n’est sûrement pas l’inventeur du «  progressisme  », le mot ayant été utilisé dans les acceptions les plus diverses avec cet avantage, pour ceux qui se rangeaient sous sa bannière, de disqualifier des adversaires forcément rétrogrades et condamnés définitivement à se retrouver à la traîne de l’histoire. Pour sa part, Bernanos n’était guère impressionné par une telle disqualification, n’ayant crainte de désigner les progressistes de l’après-guerre comme «  d’extrême arrière-garde  ». Faut-il préciser qu’il s’agissait des chrétiens alors tentés par le communisme stalinien ? On dira que cela n’a rien à voir avec le progressisme contemporain, définitivement étranger à toute tentation totalitaire. Sans doute, encore que le culte du progrès en soi recèle souvent par principe la soumission à de nouvelles idolâtries idéologiques.

    Soumission à l’esprit du temps

    Si l’on observe les tropismes de publications progressistes comme Le Monde et Libération, on est frappé par leur fascination à l’égard de l’indifférenciation sexuelle, considérée comme le dernier cri d’une modernité émancipatrice. Ce n’est que la conséquence d’une adhésion sans condition à la théorie du gender. L’esprit du temps l’exige, même au prix de toutes les aberrations, comme le soulignait récemment Michel Onfray. Il exigeait, il y a trente ans, la défense et l’illustration de la pédophilie. On sait que Libération a fait depuis son mea culpa, reniant les horreurs qu’il avait publiées. Combien de temps faudra-t-il pour que le quotidien renie ses actuelles aberrations ?

    Une résistance s’impose

    Le culte du progrès permet ainsi de canoniser, souvent de la façon la plus totalitaire, des idées accueillantes à de prétendus nouveaux droits. Ces idées s’ordonnent en système, associant l’indifférenciation sexuelle à l’antispécisme – qui refuse la différence ontologique entre l’homme et l’animal – et l’obsession de l’euthanasie – le droit de se donner la mort et celui de la donner à qui ne mérite plus de vivre. C’est bien à une transgression anthropologique globale que nous assistons, souvent en pleine inconscience. La loi de bioéthique présentée ces jours-ci au Sénat s’inscrit parfaitement dans cette logique. C’est pourquoi une résistance totale s’impose à son égard. Résistance assumée par l’Église catholique en France et aussi par la magnifique foule de manifestants qui ont défilé dimanche pour défier l’insupportable. Il n’y a pire ennemi du vrai progrès de l’humanité qu’un progressisme dopé à tous les poisons des idéologies les plus mortifères.