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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Mgr Barbarin, cible politique

     

    Sur son blog, Ivan Rioufol* a excellemment traité de cette affaire [16 mars 2016] et en a dit, selon nous, l'essentiel : On pourra lire son billet ci-dessous. Régis de Castelnau, dans Causeur [14.03], a étudié l'affaire très en détail, avec la méthode de sa profession d'avocat**. On pourra s'y reporter utilement. Quant à nous, nous savons bien que, malgré quelques périodes d'exception, d'accalmie ou de toujours éphémère apaisement, la République française, depuis  ses origines (1792) n'a jamais vraiment cessé de combattre le catholicisme, pourtant religion - encore aujourd'hui - de la majorité des Français et largement consubstantielle de notre nation. Ce fait - c'en est un - nous paraît indéniable et pérenne, même si nous jugeons avec sévérité telles ou telles positions de l'Eglise catholique actuelle, notamment en matière d'immigration où elle joue, indéniablement, contre les intérêts vitaux de la France et, sans-doute, aussi de l'Europe. Il n'empêche que nous approuvons pleinement la réflexion d'Ivan Rioufol et, en grande part, celle de Régis de Castelnau. Ou d'autres qui se sont portés en défense du cardinal Barbarin contre la meute uniforme de ceux qui l'attaquent en ce moment, indignement, sans gloire ni nuance.  Lafautearousseau •   

     
    329582380.jpgMgr Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, paie-t-il aujourd’hui ses prises de position contre le mariage homosexuel et pour une Eglise engagée ? La question s’impose, au vu de la concentration d’attaques qui s’accumulent sur sa personne, à propos d’une affaire ancienne de pédophilie. La prise de position de Manuel Valls, mardi, invitant l’archevêque de Lyon à "prendre ses responsabilités", a politisé encore davantage l’offensive contre le primat des Gaules et l’institution catholique. Je n’entends pas ici entrer dans le détail des faits que des plaignants lui reprochent aujourd’hui d’avoir protégés par son silence ou son inaction. Ces actes sont prescrits et n’ont pas fait l’objet de plaintes à l’époque. Le dernier scandale révélé, et qui remonte à 1990, ne relève pas de la pédophilie mais d’une atteinte sexuelle d’un prêtre contre un adolescent. Elle est tout aussi impardonnable, mais il revient à la justice de trancher. Il appartient plus généralement à l’Eglise de clarifier le débat légitimement ouvert sur la nécessité pour elle d’appliquer un principe de précaution sur les sujets soupçonnables. Ce point relève probablement de la responsabilité du Vatican, mais certainement pas du premier ministre. Et laissant deviner son souhait de voir le trop conservateur Mgr Barbarin démissionner, Valls a contribué à rendre suspectes les soudaines indignations, qui promettent d’autres rebondissements parait-il. La machine à défaire les réputations est en marche. Au nom de la protection des victimes, elle ne craint pas de susciter d’autres injustices en suggérant des coupables présumés. Bref, cet emballement médiatique a des airs de règlement de compte politique. Il intervient alors que l’Eglise relève la tête et appelle les Français à retrouver leur identité, grâce à des responsables religieux de la trempe de Barbarin. L’abbé Pierre-Hervé Grosjean en est un autre. Il écrit notamment, dans son dernier livre (Catholiques, engageons-nous !, Artège) : "C’est en assumant ses racines gréco-latines et judéo-chrétiennes que la France pourra répondre au défi que lui lance l’islam radical qui ne cesse de s’étendre ici même, sur notre sol". Pour l’instant, c’est le catholicisme qui est, une fois de plus, dans le collimateur de ceux qui n’exigent de lui que des excuses permanentes.  
     
    *    Ivan Rioufol
     
  • La liberté scolaire doit-elle s'exercer sous le contrôle de l'Etat ? Débat dans nos commentaires ...

     

    Les commentaires sont toujours allés bon train sur Lafautearousseau. Nombreux, parfois houleux, de qualité inégale - c'est le risque - mais souvent d'excellent niveau, ils ont contribué à faire de ce blog un espace de débats très vivant, unique dans la galaxie des sites royalistes en ligne. Ainsi, hier mardi, débat sur la question de savoir si la liberté scolaire doit - ou non - s'exercer sous contrôle de l'Etat. C'est la thèse de Pierre Builly qui affirme, non sans raison : « Contrôler les écoles islamistes, intégristes, évangélistes, créationnistes, toutes les écoles qu'une secte de cinglés peut instituer, ça me paraît une juste prérogative de l'État... ». A quoi un deuxième commentaire - signé Cédric - réagit ainsi : « Je suis assez de l'avis de Pierre Builly. A condition que l'Etat soit digne de confiance. Qu'il ne soit pas lui-même plus idéologue et sectaire que ceux sur qui son autorité devrait s'exercer. Et là, les choses se compliquent ...» Il s'en suivra un substantiel commentaire de Richard Portier - dont nous apprécions tous les interventions toujours pertinentes. Commentaire que nous reprenons ici intégralement. Une seule remarque : est-il juste de considérer que le système des écoles chrétiennes fonctionne parfaitement ? Le débat dira, le cas échéant, s'il n'y a pas à nuancer ce jugement.  LFAR 

     

    La-ministre-Najat-Vallaud-Belkacem-a-elle-aussi-brievement-porte-le-voile-au-Maroc_exact1024x768_l.jpgHélas ! Najat n'est pas une marionnette décérébrée! Mais une idéologue sûre de ses idées, de ses buts et des moyens de les mettre en pratique ou de les atteindre ! La seule chose qui pourrait ,en principe, la gêner un peu c'est la contradiction énorme générée par sa double appartenance ; comment peut-on être laîcarde en France et soumise a la charia (qui ne distingue pas le religieux et le politique) dans son coeur et sa culture, comme quand on va rendre hommage au Roi du Maroc, voilée et abandonnant pour l'occasion son statut et son nom d'épouse ? Comment peut-on être « gay-friendly » a Paris, avec la cohorte d'homosexuels de la politique et du spectacle, microcosme qui est le sien, de façon évidente ,et homophobe a Rabat comme l'Islam le prescrit et les musulmans l'appliquent, récemment d'horrible façon ?
    Curieusement, ses amis politiques ne lui reprochent rien... Pourquoi ? Mais parce qu'elle poursuit opiniâtrement, et avec efficacité, sa politique de destruction de l'identité française, point essentiel qui les rassemble.

    P. Bully croit-il que l'Etat ne contrôle pas, depuis 1905, et avec beaucoup de soin, le contenu, la forme et le fond, de l'enseignement des écoles chrétiennes ? La aussi le but n'est pas l'exercice d'une prérogative justifiée, voire nécessaire  si elle s'applique à toutes les confessions (est-ce et sera-ce le cas ?) mais bien la destruction d'un système qui dérange d'autant plus qu'il fonctionne parfaitement. Une bête question, d'ailleurs, pour finir : quand il n'y aura plus d'écoles chrétiennes, où les mange-curés de la gauche caviar enverront-ils leurs enfants ...? Peut-être a New York comme Sarkozy dont le petit dernier qui y a fait ses études, aurait demandé la nationalité américaine ... Qui peut bien l'avoir dégouté de la France ?

    Richard Portier  • 

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    LA LIBERTÉ SCOLAIRE, UN COMBAT DE CIVILISATION

  • Humeur • Hollande / Valls : pourquoi leur fin de règne sera interminable

     

    Une humeur d'André Bercoff qui en dit long en forme imagée, vivante et concrète, sur la nullité du Système institutionnel et gouvernemental actuel [Figarovox, 18.03]. Une humeur attestant qu'au sommet de l'Etat, il manque un roi, selon l'analyse même de l'actuel ministre de l'économie du ministère Valls, sous mandat présidentiel de François Hollande... Un roi qui, même si sa présence, à elle seule, ne suffirait pas à reconstituer une société française digne de ce nom, neutraliserait, au moins en son sommet, les luttes des hommes, des clans et des lobbies idéologiques ou financiers pour le pouvoir. Et surtout celui de nuire, déconstruire, précipiter la chute de notre nation. Bref, de l'excellent Bercoff qui ne dit pas tout ce nous venons de dire mais qui suggère au moins la médiocrité mortifère du Système en place.  Lafautearousseau  

     

    photo.jpgIls avancent. Ils ne savent pas où ils vont, mais ils y vont. Trop facile de les accuser de tous les maux du royaume: crise économique, crise identitaire, crise du pouvoir, tout cela fait beaucoup pour les deux roseaux pensants de l'exécutif qui essayent, contre vents et marées, d'exhiber leur vertu social-libérale en prêt-à-porter, à un peuple à ce point divisé qu'il erre entre résignation et jacqueries de rues et de champs.

    A chaque fois, la comédie se répète, dans une langueur monotone que les plus endormis de nos concitoyens supportent de moins en moins: loi travail, déchéance de nationalité, aéroport nantais, pour ne citer que les derniers actes. Scène 1: on bâcle, on fonce, on présente, on est fier, on réforme audacieusement et radicalement. Scène 2: des corporations s'enflamment, des syndicats hurlent, des lycéens cauchemardant sur leurs retraites descendent dans la rue, cette gauche qui n'est plus de gauche indigne les marxistes des tranchées, la droite veut approuver tout en s'opposant, l'heure est au foutoir dans la cour de récréation. Scène 3: nos deux têtes pensantes se concertent et pratiquent, avec une résignation lasse, le coïtus interruptus qui leur sert de morale depuis quelques mois. Vous n'en voulez pas? Cent fois sur le métier nous remettrons notre ouvrage. Nous sommes, sachez-le, des ayatollahs du consensus. Nous voulons tellement, au fond, faire plaisir à tout le monde…

    La preuve? Chers fonctionnaires, voici la manne céleste, notre arbre de Noël à nous, notre valorisation de point d'indice et n'oubliez pas 2017. Chers jeunes, nous vous aidons, vous accompagnons, vous entretenons, faisons tout pour vous, et vous osez encore baguenauder au lieu d'étudier? Et pour couronner le tout, l'épilogue: prière ultime prononcée dans le luxueux bureau de l'Elysée: Sésame, ouvre-toi! Courbe, inverse-toi!

    Dans son célèbre discours du Bourget, François Hollande se demandait: «Est-ce que les jeunes vivront mieux en 2017 qu'en 2012?» Dans un livre qui vient de paraître, intitulé «Le pari», deux journalistes rapportent ces propos du même François Hollande datant de juillet 2015: «La déchéance de nationalité, cette chose de droite qui n'apporte rien à la lutte contre le terrorisme». On connaît la suite. Le tango du revirement, le ballet des contradictions, les promesses qui, comme d'habitude, n'engagent que ceux qui les écoutent.

    Hollande et Valls sont, jusqu'en mai 2017, dans le même bateau, chantant mezzo voce «Je t'aime moi non plus». Tomberont-ils ensemble à l'eau? Hollande ira-t-il jusqu'au bout de l'impopularité en se représentant à la présidentielle dans un élan de samouraï corrézien, pratiquant le seppuku en pleine terre brûlée? Poussera-t-il Valls dans le chaudron, tel un François Fillon rongé par cinq ans d'occupation sarkoziste? Ce qui est sûr, c'est que la fin de règne a bien commencé. Et qu'elle sera longue. Et qu'ils le savent. D'où leur démarche chaloupée, boiteuse, un pas en avant, deux pas en arrière, qui n'embrouille plus personne parce que, désormais, tout est vu et connu. 

    André Bercoff              

  • La lucidité impuissante : Quand Emmanuel Macron parle vrai....

    À cette intelligence il manque une solide formation 

     

    Par Yves Morel

     

    Emmanuel Macron ne cesse de nous surprendre par ses déclarations.

    Il y a deux ans, au cours d'un entretien accordé à l'hebdomadaire Le 1 du 8 juillet 2015, il affirmait que la France ne s'était jamais remise de la Révolution, et que « la démocratie comporte toujours une forme d'incomplétude ». « Il nous manque un roi », ajoutait-il. Et il présentait « les moments napoléonien et gaulliste » comme des succédanés désespérés de monarchie.

    Et voilà qu'il y a quelques jours, à Bucarest, le même Macron, devenu président de la République, déclare : « La France n'est pas un pays réformable... Les Françaises et les Français détestent les réformes. Dès qu'on peut éviter les réformes, on ne les fait pas ». Le propos n'est pas neuf et recouvre une vérité d'une criante évidence. Mais d'ordinaire, il est tenu par des intellectuels médiatiques ou des politiciens en fin de carrière. Cette fois, c'est un jeune président fraîchement élu qui le profère. Mais, lui, ne s'en tient pas là, et donne une justification morale à ce constat désabusé. Si les Français répugnent aux réformes, c'est parce que celles-ci se présentent comme de simples adaptations (« répondre à un chiffre, à une exigence extérieure »), alors qu'ils ont de leur nation une idée bien plus haute, consistant à livrer des « combats qui sont plus grands qu'elle ». La France n'a pas vocation à s'aligner, et « elle ne s'est jamais arrêtée à ses frontières, à ses défis propres, elle a toujours été mener les choses ailleurs, par sa diplomatie, son armée, son intelligence, ses talents ». C'est cette propension à s'imposer aux autres qui a fait sa grandeur. Aujourd'hui, l'occasion lui en est donnée par la menace qui pèse sur la civilisation occidentale. Elle peut trouver là un défi à sa mesure, « retrouver la capacité à emmener l'Europe vers de nouveaux projets ». « Notre société a besoin de récits collectifs, de rêves, d'héroïsme, afin que certains ne trouvent pas l'absolu dans les fanatismes ou les pulsions de mort », dit-il encore aux journalistes du Point, le 31 août dernier.

    Disons-le : notre président parle vrai, et il perçoit les causes du mal qui ronge la France depuis deux cent vingt-huit ans. La France n'est pas faite pour rentrer dans le rang, s'aligner sur des critères de convergence, donner libre cours au jeu du marché, tout en préparant le meilleur des mondes, peuplé de clones. Elle doit donner un exemple de grandeur, de générosité (c'est-à-dire de noblesse), d'élévation spirituelle. Or, celle-ci ne peut procéder que d'une foi en une réalité supranaturelle et en une conception religieuse de l'homme, qui, seule accorde l'individu à la communauté, l'esprit à la politique, et génère la justice et la reconnaissance de la dignité de la personne. La monarchie d'Ancien Régime, portant cette exigence au plus haut degré, avait fait de la France un modèle, « un concept spirituel », pour reprendre le terme par lequel Hugo von Hoffinanstahl qualifiait l'empire d'Autriche. Pour l'avoir reniée, la France contemporaine a été condamnée à se fonder sur les fausses et mortifères « valeurs » des « Lumières » aveuglantes du XVIIIe siècle, de la Révolution et de la république, et à se présenter comme la terre promise d'une démocratie idéale introuvable et destructrice, tout en s'essayant parfois à une impossible synthèse avec sa grandeur monarchique passée. Le problème de Macron, c'est qu'il se veut « en même temps » plus républicain que tous les républicains et monarque plus que les monarques.

    Oui, notre jeune président, par moment, ne manque pas de lucidité historique, mais cette intelligence, enkystée dans notre système républicain mortifère, demeurera sans effet et s'étiolera comme une plante dans un désert de pierre. 

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  • Crash tests, par Philippe Mesnard.

    Vladimir Poutine a décidé de mettre à mal la démocratie, comme chacun sait.

    Après avoir fait élire Trump président des États-Unis, le voilà qui empêche Griveaux d’être élu maire de Paris ; ce qui est presque la même chose ; enfin, c’est un poste important ; en tout cas, en France, ça en jette ; disons que LaREM aimerait régner sur quelques villes en plus du reste du pays. Bref, c’est Poutine qui a grillé Griveaux, comme il a promu Trump, car la mairie de Paris est le symbole du monde libre. D’ailleurs, si Buzyn est élue, Poutine n’y sera pour rien mais si elle perd, c’est bien parce qu’il aura préalablement ruiné la démocratie. Car la démocratie, c’est LaREM. Quand la république en marche ne marche plus, la démocratie s’arrête. Telle est désormais le paysage mental dans lequel nous sommes priés de circuler sous peine d’être suspects de mille péchés. La vie politique du pays légal est devenue un immense concours d’infox officielles et d’indignations commandées, comme si le pouvoir en place éprouvait la servilité passive des citoyens. Pour le moment, ça fonctionne très bien et le peuple français a passé haut la main tous les tests de soumission ahurie.

    1.jpgLa faute à Poutine

    Poutine est pratique, on peut le sortir dès que ça ne va pas. Hilary Clinton le brandissait régulièrement, et on crédite cet ancien tchékiste de toutes les subtilités dont on ne voulait pas créditer ses prédécesseurs. Une chose étonne, c’est que Macron n’ait pas plus fermement accusé la Russie de tous ses déboires européens ? Il vient de proposer une hausse des taxes écologiques : les “pays du Nord” l’ont envoyé paître, l’Allemagne en tête. À croire que Poutine joue le rôle de l’infâme suborneur de l’Allemagne, dans ce couple franco-allemand mythique. Merkel sourit à Macron comme on sourit à un ami exalté qui proteste de son amour et continue à administrer sa pension de famille en laissant M. Popov venir installer le gaz. Macron a vomi l’Italie, la Pologne, la Grèce, le Royaume-Uni et l’Espagne, qui, forcément sous influence de Poutine, n’appuient aucun de ses projets et n’applaudissent aucune de ses visions. Notre président a réussi l’exploit, en jouant les mouches du coche, en prétendant réveiller les consciences, en les fustigeant, en proposant des plans grandioses qui ne révélaient que son ambition, à faire en sorte qu’aucune de ses propositions, jamais, ne soit adoptée, à aucun moment, quelle que soit l’échéance considérée et sa nature, nomination d’un commissaire ou taxation des GAFA. Les discussions sur la PAC en sont le dernier exemple en date. Pour le coup, on peut dire que la France a raté tous les tests possibles, qu’elle se vautre régulièrement – ce qui n’empêche pas Macron, tel un ludion, de se redresser en souriant sous les applaudissements de la presse française pour proposer une énième mesure géniale.

    Un virus ne s’arrête pas aux frontières

    Encore en propose-t-il. Son ministre de la Santé vient d’expliquer (23 février) que fermer les frontières était inutile pour contenir le coronavirus, qui se moque, paraît-il, des espaces administratifs : « Un virus ne s’arrête pas aux frontières », a-t-il déclaré avec cette subtile ironie caractéristique de LaREM quand il s’agit d’enseigner le peuple. Car la France n’est qu’un espace administratif, pour M. Véran. Partout on annule les vols, l’Italie boucle des villes entières (qui sont des espaces administratifs), en France même on recommande administrativement aux gens qui reviennent d’Italie, étudiants et écoliers, de rester chez eux – ce qui s’apparente à une assignation à résidence sans contrainte, ce dont le virus devrait se moquer s’il n’a pas de conscience spatiale citoyenne –, mais nos frontières resteront ouvertes. Le dogme de l’ouverture des frontières est testé grandeur nature : on a décidé que nos frontières seraient des passoires, on va voir si les Français considèrent qu’un virus issu de la diversité (et porteur d’un vrai message d’universalisme mortel) a le droit de passer et qu’il serait vraiment trop… russe de reprocher au gouvernement une inaction si ironiquement vertueuse. En attendant, c’est toute la mondialisation qui passe un test : quand l’OMS parle de pandémie, quand les achats s’effondrent, quand les Bourses, enfin et à regret, marquent le pas, quand on apprend que les médicaments fabriqués en Chine risquent de ne pouvoir être exportés, pas plus que les iPhones, quand on comprend que la ville de Wuhan devient le centre névralgique de toutes les économies du monde, on mesure la folie de cette mystique des échanges sans frontières. Mais quels politiques sauront tirer les leçons de cette potentielle catastrophe ?

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    http://www.politiquemagazine.fr/

  • Sur SACR TV : La république e(s)t le drame paysan.


    NOS RAISONS CONTRE LA REPUBLIQUE 2 :

    https://fr.calameo.com/read/000869313...

    Sommaire de la vidéo :

    0:49 Les guerres de Vendée

    7:00 le XIXè siècle

    8:20 1ère Guerre mondiale

    11:55 Entre-deux guerres

    13:35 Régime de Vichy

    17:40 IVè république

    19:12 Vè république

    « Jusqu’à l’aube de XXème siècle, la France était une nation paysanne. Depuis plus d’un millénaire, des générations de paysans français ont su, en pratiquant une agriculture respectueuse de la nature, diversifiée et adaptée aux multiples terroirs, créer une société harmonieuse et auto-suffisante : un monde cohérent. » Jean-clair Davesnes – L’Agriculture assassinée « Le problème paysan c’est comme celui des anciens combattants : tous les jours il en disparaît si bien que la question se règlera d’elle-même. » disait l’animateur radio de Londres. Avec un mépris considérable, il résumait de façon cynique mais exacte le processus qui allait détruire la société paysanne. Elaboré à la demande de De Gaulle par le technocrate Louis Armand et le financier Jacques Rueff, le « plan Rueff-Armand » fut la « bible » à laquelle se référa constamment la Vè république. Or le but principal de ce « plan » était de chasser la majorité des paysans par la misère ou "l'envie" vers les villes et leurs usines qui recherchaient une main-d'oeuvre bon marché ! Emprisonner les autres dans le carcan du productivisme, les obligeant à courir indéfiniment après un revenu sans cesse en baisse en augmentant la production d’une façon forcenée, tel fut le programme agricole de la Vè république. On a donc accumulé dans les banlieues des grandes villes des paysans volontairement déracinés côtoyant peu après les rapatriés, puis les immigrés qu'on faisait entrer volontairement pour maintenir les salaires à un taux bas dans une logique capitaliste libérale, au nom du productivisme forcené et des besoins artificiels d'une société de consommation de plus en plus envahissante. Le 10 décembre 1968 M. Sicco Mansholt alors vice-président de la Commission européenne chargé de l’agriculture présenta son plan qui allait faire beaucoup de bruit à l’époque. M. Mansholt, considérant que les progrès de l’agriculture étaient trop rapides et que l’on allait bientôt vers des excédents importants et incontrôlables, pensait qu’il fallait réduire la population agricole, restructurer les exploitations et réduire les surfaces consacrées à l’agriculture. On ne peut que constater à ce jour les dégâts de la mise en pratique de ce plan : désertification des campagnes, mort de la vie rurale, destruction de l’environnement par la destruction des paysages et les pollutions terrestres comme fluviales, réduction drastique de la biodiversité végétale comme animale par la sélection et la conservation des espèces les plus "rentables", hypertrophie des villes et artificialisation des terres par la construction de lotissements sans âme ni racines. Concernant la population agricole, celle-ci a fondu comme neige au soleil conformément aux vœux de ce cher M. Mansholt. Les dirigeants de la Vè république ont choisi l’élimination de la paysannerie française pour obéir au mot d’ordre mondialiste visant à déraciner et à détruire les nations et leurs particularités . Et voilà où nous en sommes en ce début du XXIème siècle et l’abandon de l’agriculture traditionnelle, celle qui savait obéir à la nature pour mieux lui commander, ainsi que le démantèlement de la société paysanne, ont été la première étape, comme le premier maillon d’un tissu qui se défait irrésistiblement. Car les peuples qui ont duré sont ceux dont les paysans ont entretenu un sage équilibre du tapis végétal, enrichi l’humus et fortifié le sol nourricier avec le concours des animaux d’élevage. Ceux qui ont pratiqué une agriculture à taille humaine et adaptée aux milieux d'origine. Tous les autres ont disparu comme le montre l'exemple de la fin de l’empire romain, où la décadence morale coïncide avec l’abandon de l’agriculture...

  • Sur SACR TV, la nouvelle vidéo de nos amis du GAR.


    Une question assez récurrente nous est souvent posée lorsque l’on parle de royalisme. Quel type de Monarchie voulons-nous ? Absolue ? De Droit Divin ? Ou constitutionnelle ? Si nous répondons directement « constitutionnelle » alors c’est le soulagement pour l’interlocuteur qui se réfère directement à la Monarchie anglaise ou espagnole. Mais si on répond qu’elle sera par tradition de Droit divin, alors, dans un réflexe totalement pavlovien, les sourcils de notre interlocuteur se froncent et un profond sentiment de rejet instinctif se fait ressentir. L’interlocuteur rétorquera ensuite que la Monarchie de Droit Divin, n’a plus raison d’être, c’est un retour en arrière, personne à ce jour ne voudrait d’une telle Monarchie, c’est obsolète, cela donnerait une mauvaise image, c’est une cérémonie anachronique n’ayant plus sa place au XXIe siècle…etc. Il est vrai qu’à l’heure actuelle, dans une France totalement déchristianisée, un tel réflexe peut se comprendre. Sachant d’autant plus que l’anticléricalisme des républiques successives depuis 1792, y est pour beaucoup dans cette déchristianisation et le rejet du sacré. Pourtant, au-delà de l’aspect purement religieux de la cérémonie du Sacre, ainsi que de l’irréligion de la grande majorité des français d’aujourd’hui, le Sacre offre une contrepartie plutôt avantageuse politiquement parlant.

    De ce fait, un Roi de France ne peut avoir les pleins pouvoirs et ne peut en aucun cas dire qu’il n’y a rien au-dessus de lui, même si celui-ci est Roi absolu ! Permettons-nous une petite digression, le Roi Louis XIV si puissant était-il ne put jamais imposer ses volontés aux représentations des Provinces les refusant, alors qu’un Président, avec l’article 16, possède les pleins pouvoirs, lui permettant, comme en 62, de fusiller des officiers dans les fossés de Vincennes ! Et cela sans « Etat d’Ames » … Car le pire serait justement d’avoir un Roi non croyant accédant au Trône sans cérémonie du Sacre. Pour ceux qui craignent que le statut de Lieutenant du Christ sur terre puisse pousser les Rois à se prendre pour Dieu, c’est au contraire l’inverse qui s’observe. Le statut de Lieutenant du Christ traduit justement la soumission des Rois au Christ-Roi. S’ajoutant à cela que se prendre pour Dieu dans la religion catholique, c’est commettre un sérieux blasphème, donc inenvisageable.

    Le Sacre est avant tout une protection du Royaume de France par le Ciel. Le Journaliste contre-révolutionnaire Pierre Virion écrivait : « Le Royaume de France, en effet, n’appartient pas au roi ; cela est juridiquement vrai. Celui-ci ne le possède pas en propriété. Il a seulement un droit d’accession à la couronne par ordre successif de primogéniture. Le royaume est un bien de Dieu qui en possède le haut domaine, et c’est en conséquence de ce domaine suzerain, parce qu’il est le "Droicturier Seigneur", c’est-à-dire celui dont découlent tous les droits, qu’il en concède à Charles la Royauté. »

    Néanmoins, près de deux siècles après, la tradition française impose toujours qu’un Roi de France soit sacré à Reims et devienne de facto le lieutenant du Christ-Roi, et ce malgré la déchristianisation considérable opérée par les républiques successives. Ceux pour qui cette cérémonie dérange, dites-vous bien qu’il s’agit avant tout d’une cérémonie religieuse au même titre que le baptême, le mariage ou la communion. Cela ne regarde que Dieu et le Roi, et personne d’autre. Cela n’empêchera personne de vivre sa vie paisiblement, il n’en ressort aucune conséquence dans la vie quotidienne des français, si ce n’est ce que nous avons expliqué précédemment. A savoir un Roi responsable devant son peuple et devant Dieu, avec pour mission la grandeur de son Royaume, dans la lignée dans enseignements du Christ. Que l’on soit athée, musulman, juif, bouddhiste ou autre, le Roi sera et se doit d’être le protecteur de son peuple, dès lors que toutes les communautés respectent les Lois et traditions du Royaume. Et pour ce qui est de l’image qu’aura cette Monarchie future aux yeux du monde entier, ça sera celle de la France éternelle, celle qui n’aurait jamais cessé d’être ! Et pour ceux qui n’en auront pas une image favorable, nous les inviterons à considérer leur propre civilisation qui comme nous le devinons amplement, doit être irréprochable…

    Notre jour viendra !

  • La Turquie veut-elle mettre la main sur la Libye ? par Antoine de Lacoste

    Depuis que la France, l’Angleterre et les États-Unis ont décidé, en 2011, de renverser le régime de Kadhafi (et d’assassiner ou de laisser assassiner ce dernier, au passage), la Libye vit un enfer. Anarchie, guerre civile, affrontements tribaux et implantation de l’islamisme rythment la vie de ce pays qui n’en est plus un. Il sert logiquement de plate-forme à une immigration massive vers l’Europe et s’enfonce dans la pauvreté.

    DE LACOSTE.jpgDeux hommes ont émergé de ce chaos : Fayez al-Sarraj, un civil, et Khalifa Haftar, maréchal de son état.

    Sarraj règne à Tripoli, la capitale, et est soutenu par l’ONU, les États-Unis, l’Angleterre, l’Italie, mais aussi par les Frères musulmans, c’est-à-dire la Turquie et le Qatar. Comme d’habitude, entre deux camps, les Américains ont choisi le plus islamiste. Côté Haftar, on trouve officiellement l’Égypte, les Émirats arabes unis et, en sous-main, la Russie et même la France. Des armes françaises ont d’ailleurs été retrouvées entre les mains des hommes d’Haftar.

    Le maréchal a conquis la Cyrénaïque (Tobrouk), à l’est du pays. En avril dernier, il a lancé une offensive générale vers Tripoli. Après quelques succès initiaux, il a été bloqué à quelques kilomètres de la capitale libyenne.

    La position de Sarraj est fragile et, à long terme, les forces d’Haftar semblent en mesure de l’emporter. Conscient de ce risque, Sarraj s’est rapproché encore un peu plus d’Erdoğan et a signé un accord de coopération militaire avec la Turquie, le 27 novembre dernier. Haftar devient pressé par le temps et, le 12 décembre, déclenche « la bataille décisive » pour Tripoli.

    Sarraj lance alors un appel à cinq pays amis : les États-Unis, l’Algérie, le Royaume-Uni, l’Italie et la Turquie. Les quatre premiers ne bougeront pas, mais la Turquie en rêve : « Nous savons que ces pays ne feront rien, mais ils ne pourront pas nous reprocher une intervention d’Ankara », a déclaré à RFI un proche de Sarraj.

    L’accord du 27 novembre est en effet très clair et prévoit l’intervention d’une force rapide turque en Libye si son gouvernement, c’est-à-dire le camp de Sarraj, en fait la demande. Le temps semble d’ailleurs s’accélérer pour tout le monde puisque, selon le New York Times, plus de 200 mercenaires russes de la fameuse organisation Wagner (présente également en Syrie et dans plusieurs pays d’Afrique) se seraient déployés en Libye, courant novembre, afin d’aider Haftar.

    Au-delà de cette assistance militaire, Sarraj et Erdoğan ont également conclu un accord de partage de la Méditerranée qui viole le droit international maritime aux dépens, notamment, des îles grecques, à commencer par la Crète. La Grèce a vigoureusement protesté auprès de l’ONU et expulsé l’ambassadeur libyen.

    Depuis plusieurs mois, la marine turque est de plus en plus présente en Méditerranée, notamment autour de Chypre, empêchant les navires français et italiens d’exploiter le gaz chypriote. Il est vrai que la Turquie occupe militairement le nord de l’île depuis 1974 dans l’indifférence générale.

    Cet accord maritime illégal peut marquer le grand retour de la Turquie en Méditerranée, sans parler de l’Afrique du Nord. Une grande première depuis la glorieuse bataille de Lépante.

    Erdoğan peut être, en tout cas, sûr d’une chose : son impunité.

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  • Yann Moix/Eric Zemmour sur C News : l'ombre de Patrick Buisson a plané sur la toute fin du débat...

    Lundi, c'était Marlène Schiappa qui se faisait étriller - intellectuellement s'entend... - par Eric Zemmour : on peut prendre le pari qu'elle ne reviendra pas de sitôt débattre avec lui !

    Hier soir, ce fut le tour de Yann Moix.

    Un Yann Moix plus pâle que d'habitude, moins flamboyant dans ses provocations abracadabrantesques; plus terne aussi, comme gagné par une forme de lassitude : peut-être atteint, en fait, par les dernières polémiques qu'il a lui-même suscitées - par ses outrances... - et les volées de bois vert qu'il a reçues, à bon droit, de tous côtés ? Toujours est-il que Zemmour l'a apparemment ménagé.

    Apparemment seulement, car, à la fin de l'émission ("in cauda venenum") il lui a bien dit qu'il s'était délégitimé en ne prenant pas chez lui "une douzaine de migrants" alors qu'il se vante d'aller dans "la jungle", à Calais, pour se tenir informé de la réalité des choses : c'est à ce moment-là que Zemmour lui a bien décoché la flèche qui tue, en réservant ses sympathies - lui, Zemmour, et il a bien raison ! - "aux Calaisiens", à nos compatriotes qui souffrent d'une situation épouvantable, alors que des insensés comme Yann Moix poussent à la roue... 

    Mais l'intérêt essentiel du débat n'était pas là hier : il était double, et il tenait en ceci :

    1. D'abord Yann Moix a repris la doxa stupide et intellectuellement intenable qui consiste à dire : ces pauvres migrants viennent ici parce qu'ils sont en danger de mort. Mais, quelle aberration ! Alors, en 40, quand les nazis ont envahi la France, comme ils n'étaient pas des tendres, comme ils étaient tout sauf de doux agneaux, il fallait que les Français partissent, en Afghanistan ou au Kenya, ou n'importe où, au lieu de résister ? Si ces migrants dont parlent Moix vivent dans un pays en guerre, mais qu'ils la fassent, la guerre, et qu'ils la gagnent ou, s'ils perdent, qu'ils meurent, comme des hommes, mais dans l'honneur, pour leur pays et pour leur liberté, au lieu de fuir, comme des lâches ! Depuis quand les habitants d'un pays envahi ou en guerre doivent-il partir, pour ne pas mourir ? L'inanité d'un propos aussi absurde ne gêne évidemment pas les bobos/gauchos du genre Moix, mais Zemmour a eu évidemment beau jeu de lui répondre, sur ce sujet comme sur d'autres (par exemple ces fameux soi-disant "mineurs isolés", qui ne sont ni mineurs ni isolés...)

    2. Mais ensuite, à la toute fin du débat (le Diable porte pierre !... ) Yann Moix, après avoir dit le pire, a dit, en quelque sorte, le meilleur; et Zemmour, là, a évidemment été d'accord avec lui : Moix est remonté à la Révolution française et à la Terreur les désignant nommément et explicitement comme source de la violence politique.

    En s'exprimant malgré tout moins bien que lui (mais, là, la forme importe peu, c'est le fond qui compte...) Moix a repris cette idée de notre grand Gustave Thibon : "le chaos figé des conservateurs du désordre" a succédé au "chaos explosif des révolutionnaires", mais c'est toujours la même Révolution qui est au pouvoir, même si, aujourd'hui, Robespierre porte costume et cravate...

    Cette Révolution, ce Régime, ce Système, cette République idéologique que nous contestons radicalement, depuis ses origines...

    Patrick Buisson l'avait fort bien dit, au micro de France Inter : la Terreur, la violence en politique érigée en Système, c'est "nous" qui l'avons inventée, "nous" étant pris au sens de "le Système".

    Pour conclure - au moins temporairement - voici ce que nous écrivions ici-même, le 22 novembre 2017, après les remarquables propos tenus par Patrick Buisson au micro de France Inter.

    Patrick Buisson sur France Inter : « En matière de terrorisme d'État, la Terreur, c'est nous qui l'avons inventée »

  • La transparence est une exigence démocratique, par Christian Vanneste.

    Certains emploient parfois encore le mot de « libéral » pour définir politiquement Macron. C’est un contre-sens. Son engagement politique d’origine est socialiste. Il s’est clairement revendiqué de gauche, et pourrait ne se voir taxer de libéral qu’au sens américain du terme : c’est-à-dire progressiste, s’appuyant sur les minorités de tous genres, et social-démocrate si on s’en tient à son goût pour la dépense publique et l’endettement. Son prétendu « libéralisme » ne reposerait que sur son mondialisme associant la circulation des biens, des capitaux et des personnes et un grand relativisme en matière de moeurs.

    christian vanneste.jpgOr, le libéralisme, ce n’est pas cela. Si l’on se réfère à l’un des grands penseurs libéraux français, Montesquieu, on trouve chez lui cette idée essentielle que les moeurs, les règles héritées de la tradition et transmises par l’exemple, sont plus importantes que les lois, lesquelles ne doivent pas vouloir les modifier, parce qu’elles constituent cette quasi-nature au sein de laquelle on peut faire des choix sans que la liberté devienne un absolu, sans limite, conduisant au nihilisme. Le constructivisme qui est le moteur du progressisme et s’imagine que tout est affaire de volonté, que la nature elle-même peut être réinventée, est le contraire du libéralisme. Les moeurs font toujours de meilleurs citoyens que les lois., écrivait ainsi Montesquieu. Il ne peut en effet y avoir d’Etat libéral que si le pouvoir est limité et que si la liberté des individus est également circonscrite dans un ensemble de comportements admis par tous. C’est ce qu’Orwell appelait la « common decency », la décence ordinaire sans laquelle aucune société ne peut survivre faute de la confiance réciproque nécessaire à l’usage de la liberté et d’une conception très largement répandue du bien commun. En 1939, Orwell écrivait : « Tout le message de Dickens tient dans une constatation d’une colossale banalité : si les gens se comportaient comme il faut, le monde serait ce qu’il doit être ».

    L’individualisme forcené n’est pas libéral et conduit un jour ou l’autre, par réaction, ou par l’effondrement du corps social, à son contraire, c’est-à-dire au rétablissement d’une société holiste, voire à l’établissement d’un Etat totalitaire. Notre pays subit une décadence que les prétendues élites qui le dirigent font passer pour du progrès. Les alarmes sont de plus en plus nombreuses à retentir. La dernière en date est bien sûr l’affaire Griveaux. Beaucoup de réactions, y compris celle de l’intéressé, ont consisté à stigmatiser la divulgation de la video commise par l’ex-candidat à la mairie de Paris. L’atteinte à la vie privée de ce dernier serait ignoble et blesserait sa famille. La victimisation est en effet la stratégie de défense devenue routinière dans notre société compassionnelle à outrance. On se souvient que Cohn-Bendit avait usé du même procédé lorsque François Bayrou avait, au cours d’un débat, rappelé les tendances pédophiles avouées, selon lui, par le gauchiste soixante-huitard dans son livre : « Le grand Bazar ». La sexualité est pour certains la quintessence de la vie privée, le sanctuaire absolu de la liberté individuelle. Chacun a droit à son « jardin secret » comme disait Jack Lang…. Personne ne doit pouvoir y pénétrer. On peut penser au contraire que la capacité qu’un individu possède de contrôler sa sexualité, c’est-à-dire l’une des deux pulsions, avec l’agressivité, qui, selon Freud, menacent le « vivre ensemble », est un indice indispensable de sa maîtrise de soi, un signe de sa volonté d’être un exemple, comme doit l’être celui qui prétend diriger les autres, et non accéder au pouvoir pour en jouir. Depuis l’affaire DSK, cette exigence s’est développée, et on peut s’en féliciter. Si, en plus, des comportements douteux révèlent l’hypocrisie d’un personnage et la contradiction entre l’image dont il veut se parer et sa vie réelle, la confiance sur laquelle repose toute démocratie libérale n’est plus qu’une farce. On peut marquer le règne de Mitterrand comme une étape décisive de la décadence française. L’homme, parvenu au pouvoir et réélu, a menti aux Français pendant 14 ans grâce à la connivence des médias. Et on a fait croire que ce cynique jouisseur fut un grand président !  Que M. Griveaux, qui a affiché sa famille dans Paris-Match, sans doute grâce aux soins attentifs de Michèle Marchand, grande amie des Macron et reine de la « peopelisation » des politiques, chute pour avoir tenté de paraître très différent de ce qu’il est, est donc logique et juste. La transparence est une exigence démocratique pour ceux à qui le peuple fait confiance. Le double langage et la double-vie font partie au contraire de l’entre-soi de la caste au pouvoir et de son mépris pour le peuple. Ce sont les pratiques d’une Cour, non celles d’une vie démocratique saine.

  • Le petit virus, grand pédagogue ? (I), par Christian Vanneste.

    « L’homme est un apprenti, la douleur est son maître » disait Musset. Le Covid-19 risque d’être un bon professeur ! La pandémie s’est répandue. Elle a appris aux Français qui en doutaient encore qu’ils sont gouvernés par des incompétents qui, une fois de plus, ont fait preuve d’une imprévoyance coupable, que notre pays subit une oligarchie où s’entrelacent des réseaux parfois cupides. Mais, plus profondément que cette mousse malodorante, il y a une grande leçon de civilisation qui est donnée en ce moment. Il se peut que le virus soit dans un an un mauvais souvenir, et qu’après une crise économique mondiale, une destruction massive de valeurs boursières et monétaires, l’on refasse marcher la planche à billets, et qu’on impute à la crise une insuffisance d’Europe et l’absence d’un gouvernement mondial… Mais il se peut aussi que la pédagogie du virus fonctionne et casse un certain nombre de processus mortifères.

    christian vanneste.jpgLe premier enseignement est celui de la limite. Il nous appelle à nous méfier de la démesure et surtout de la démesure dans l’ouverture. En 1989, le rideau de fer est tombé et son symbole le plus fort, le mur de Berlin a cessé d’opposer l’ouest libre et riche à l’est totalitaire et carcéral. Depuis, on n’a pas cessé de vouloir remplacer les barrières par des ponts, de proclamer qu’il ne fallait plus de frontières, que tous les humains étaient interchangeables, à terme tous des consommateurs hédonistes et individualistes, dans un monde où l’égoïsme débridé ne pouvait que servir la croissance. Bien sûr, la mauvaise conscience avait aussi produit son oeuvre : l' »Hubris » nous conduisait dans le mur, à défaut de le rebâtir, en mettant en danger la planète. Il fallait donc nous limiter, limiter notre consommation, notre production, notre reproduction, tout en laissant ouvertes les portes à ceux qui ne limiteraient rien. Il fallait respecter la nature tout en niant la nature humaine, la réalité des sexes et des pulsions. C’est cette double erreur qui est peut-être en train de s’effondrer.

    Nous sommes en train de redécouvrir la valeur des frontières et des distances. Le virus ne vient pas tout seul et sans passeport. Il est porté par celui qui passe d’un pays à l’autre avec ou sans titre. Cela était déjà vrai avant le Covid-19. 35% des nouveaux cas de tuberculose en France étaient déjà observés en 2001 chez les personnes de nationalité étrangère, alors que celles-ci ne représentaient que 6 % de la population totale. L’incidence était de 6,2 cas/100 000 chez les personnes de nationalité française et de 57,2 cas/100 000 chez les personnes de nationalité étrangère. Certes, dans le cas de la tuberculose, le dépistage est obligatoire. Mais il montre combien le contrôle des frontières est indispensable, combien l’immigration illégale est un risque, et doit être absolument bannie. L’asile doit se demander au départ et non à l’arrivée. Cela limitera le nombre aux vrais demandeurs, ceux qui méritent l’asile parce qu’ils sont l’objet de persécutions personnelles. Asia Bibi, la chrétienne pakistanaise persécutée, oui. Ses persécuteurs passant les frontières vers l’Eldorado européen, non !

    La politique menée en France face au virus a consisté, faute de moyens, à rétablir la distance dans les rapports sociaux. Le respect marqué par un salut à la japonaise a plus de dignité que les embrassades hypocrites par lesquelles on prétend témoigner de son amour du prochain. Il paraît d’ailleurs que ce comportement, avec l’habitude de porter le masque médical, a contribué à modérer la contamination au Japon. Faire la bise à tout le monde, c’est noyer la hiérarchie des affections, la différence du proche et du lointain, dans une sentimentalité apparente qui efface les sentiments forts. C’est aussi gommer la hiérarchie qui structure toute société entre parents et enfants, enseignants et élèves, détenteurs d’une autorité légitime et ceux qui doivent, dans leur intérêt même, s’y soumettre. Nos traditions occidentales européennes ont subi une érosion, un relâchement, dans le langage, l’habillement, le comportement, encouragé par la rencontre sur notre sol des images venues d’Outre-Atlantique et de gens venus d’ailleurs sans souci de se soumettre à nos normes culturelles. Peut-on espérer que l’exigence de rigueur, que la pandémie impose, restaure un équilibre que nous avons perdu, aussi éloigné de la froideur nippone que du débraillé vulgaire ? Lorsqu’on entend dire par un ministre chargé de l’ordre public que le respect du confinement dans les banlieues n’est pas une priorité, on peut en douter.

    Ces propos rapportés par le Canard Enchaîné nous ramènent à nos limites : celle d’un Etat obèse, d’une dépense publique qui atteint les 58% du PIB, et qui, pourtant sont incapables de remplir leurs finalités premières, la sécurité malmenée dans des quartiers hors-la-loi où les trafics se poursuivent, et cette protection sanitaire qui n’a pas été convenablement assurée dans notre pays face à la pandémie. ( à suivre)

  • Englués, par Philippe Mesnard.

    Nous vivons des moments passionnants. Le système va-t-il exploser ou se maintenir, évoluer ou revenir à son équilibre dément ?

    Cette pandémie est unique par tout ce qu’elle met à nu : les vices de la mondialisation, l’aveuglément des élites humanistes, la crispation idéologique de l’Union européenne, l’incurie française, les mensonges de la technocratie, l’égoïsme des politiques, la fragilité de nos économies, la dictature du sentiment… Car à quoi bon nous faire applaudir des médecins et des infirmières qu’on ne peut pas, qu’on ne sait pas, qu’on ne veut pas équiper ? Pourquoi invoquer sans cesse la science comme boussole quand la même science, ailleurs, indique un nord différent ? Pourquoi avoir nié la crise de longues semaines, de long mois, pour reprocher ensuite aux Français leur inconscience ?

    3.jpgPour justifier que tout change pour que rien ne change. Voilà Macron, encore une fois, capable de nous expliquer qu’il est l’homme providentiel quand il est clair que lui, ses ministres et leurs conseils ont précipité la France dans une telle ornière qu’on n’imagine pas comment en sortir. Les administrations sont incapables de réagir, elles découragent les bonnes volontés privées qui se manifestent, n’imaginent rien de mieux que d’expédier à la campagne les chômeurs, mettent en place des consignes contradictoires et tatillonnes, qu’une police applique, selon les cas, avec une sévère idiotie (cette femme verbalisée pour être allée abreuver ses chevaux en pleine campagne, sous prétexte que ce n’était pas vital !… pour ne citer que ce cas) ou un laxisme nonpareil, comme à Saint-Denis, où les journalistes suisses du Temps décrivent un territoire qui n’est pas régi par les même règles.

    Macron chef de guerre !

    Mais on nous assure qu’il y aura un avant et un après et que cet après ressemblera de très près à l’avant : l’État sera plus féroce, les services publics seront encore mieux déréglés, l’Union européenne sera encore plus forte, la France sera encore plus affaiblie, et tout cela est supposé nous assurer que tout est géré à merveille, la merveilleuse Sibeth expliquant imperturbablement que tout est sous contrôle, mieux, que personne n’aurait su mieux faire, à aucun moment. On aurait dû retrouver le sens des frontières, celui de la souveraineté nationale, celui du bien commun, on aurait dû retrouver le sens commun, mais non ! Le président et ses troupes s’agitent dans un univers parallèle où la justice leur garantit qu’ils sont intouchables, où le régime leur promet l’impunité, où l’opposition politique est paralysée par le souvenir de ses insuffisances et incompétences passées, où l’Union européenne est l’horizon du salut.

    Et Macron s’agite ! Il explique aux Français qu’ils sont en guerre, qu’il est un chef de guerre, qu’il a la stature des illustres qui ont su se dresser face à l’adversité, qu’on va voir ce qu’on va voir, qu’il prépare une « nouvelle initiative importante » avec Trump ! (en gros, les structures déjà en place vont continuer à se réunir…) et qu’il va adresser à l’Europe un de ses sermons qu’elle a appris à goûter si fort – et qui ne produisent jamais aucun effet. L’Europe n’en peut plus de Macron et de la France, de ce pays qui prétend donner des leçons scientifiques et n’est pas capable de comprendre rapidement que fermer ses frontières, dépister les malades et équiper les autres de masques étaient des solutions si évidentes que tous les pays les appliquaient au fur et à mesure que l’épidémie enflait. L’Europe contemple avec effarement ce jeune coq dressé sur son pays confiné dont il achève de ruiner l’économie pour pouvoir prétendre n’être responsable d’aucun mort.

    L’Europe contemple avec inquiétude ce chef d’État qui n’aime ni son pays ni ses compatriotes, qui leur en veut de présenter, depuis bientôt deux ans, le spectacle de leur indiscipline, contrepoint de sa propre incapacité à réformer. L’Europe politique se demande si Macron mesure le caractère aberrant de son ambition européenne, lui qui n’est pas capable d’administrer son pays et n’a toujours pas compris que les Allemands mènent une politique allemande – Merkel a rejeté les “coronabonds” de Macron –, même et surtout à Bruxelles, que les Anglais mènent une politique anglaise, et les Hongrois une politique hongroise, et les Suédois une politique suédoise. Macron n’en a cure. Il avance démasqué, ivre de lui-même et de ses chimères. Qu’importe la France.

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    https://www.politiquemagazine.fr/politique/

  • Les (petits) commerçants : un nouveau front du pays réel ?, par Michel Corcelles.

    Chacun s’attend à revoir les gilets jaunes au sortir du déconfinement ! mais dans quel état ? A l’origine pour beaucoup d’observateurs il s’agissait d’une pulsion du pays réel tel que l’affectionnent les tenants d’une France profondequi n’aurait de cesse de secouer le joug des politiciens, technocrates et autres oligarques. Et puis au fil des semaines il est apparu qu’il s’agissait aussi et peut être principalement de l’expression d’une misère sociale profond et enfin au fil des mois s’est affirmée, au fur et à mesure que le mouvement mutait, l’emprise, d’une part d’en encadrement auto généré et d’autre part celui des demi-soldes d’un métachronisme un peu usagé en recherche de recyclage.

    Bien entendu il fallait bien dans cette affaire évoquer le poujadisme et ses postérités diverses dont le CIDUNATI de Gérard Nicou et ses prolongements divers se donnant pour vocation d’encadrer les récurrentes jacqueries de la petite et surtout toute petite bourgeoisie en phase de prolétarisation. Il faut citer la tentative de Jean Gilles Mallerais, fiscaliste reconnu, organisateur digne des Nicou et consorts, qui, de tous les leaders éphémères de ces sursauts a certainement été le théoricien le plus averti mais de tout cela que reste-t-il  ? Lesgilets jaunes  ? Certes, ils en sont un surgeon, même s’ils débordent cette catégorie sans d’ailleurs l’englober totalement.

    Mais pour quel avenir  ? Chacun sait que le poujadisme, hormis son nom et un souvenir fort, n’a laissé ni doctrine, ni stratégie, ni postérité partisane. Et sa base sociale initiale est allée se rétrécissant pour s’abolir dans une révolte condamnée par l’avènement du paradis des sart up et de la grande distribution. Alors est-il oiseux de s’en occuper  ?

    Peut-être pas dans l’exact mesure ou le nouveau monde macronnien risque fort d’être comme le dit son ministre Le Drain «  le même que celui d’hier … en pire  ». C’est possible mais rien n’empêche d’explorer les pistes ouvertes par la recherche des circuits courts, le rôle accru des productions «  de proximités  » avec le retour des marchés locaux (1), les coups portés au tourisme de masse, la fin de la croyance en la religion des marchés financiers … Il est significatif que l’appel aux «  saisonniers  » dans l’agriculture pour pallier l’absence des Marocains ou Polonais ait suscité 300 000 volontaires puisés dans les dizaines de milliers de professionnels de la restauration/Hôtellerie jetés à la rue par la crise.

    Dans cette perspective, des secteurs sociaux réputés en perdition peuvent perpétuer ou relancer dans une certainepartie de la société française une contestation, une révolte qui pourrait être canalisée. Nul n’envisage le succès d’une «  révolution  » poujadiste. Mais un establishment en perdition, lui, peut craindre les effets ravageurs d’une révolte.

    Encore faudrait-il qu’elle soit encadrée, finalisée par des militants fonctionnant sur des bases doctrinales saines et en vue d’objectifs tactiques et stratégiques clairement définis.

    (1) On peut citer l’appel lancé par Elisabeth de Pusy La Fayette pour la réouverture des marchés locaux. Le texte peut en être demandé à : edepusy@aol.com

  • L'ordre règne, par Philippe Mesnard.

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

    Le 26 janvier, Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé déclarait que « aujourd’hui, il n’y a aucune indication à acheter des masques pour la population française ». Elle venait de lancer la grande compétition des mensonges, approximations, contre-vérités, bobards, demi-vérités, énonciations floues et autres déclarations gouvernementales.

    philippe mesnard.jpgPendant ce temps, l’ordre règne à Toulouse, où le procureur de la République a placé en garde à vue une jeune femme qui avait osé afficher une banderole portant les mots « Macronavirus, à quand la fin ? ». Les policiers sont allés la chercher et se déplacent dans Toulouse pour intimer l’ordre de retirer les fâcheuses banderoles. En revanche, ils ne se déplacent pas en cas d’agression : « un automobiliste a foncé délibérément sur plusieurs voitures avant de s’en prendre à une jeune femme en brisant sa vitre à coups de poing. Quand les riverains et victimes ont composé le 17, ils se sont vus invités à prendre des photos et porter plainte en ligne, épidémie de Covid-19 oblige… » (francetvinfo.fr/occitanie).

    Depuis plus de trois mois, le gouvernement ment avec aplomb sur à peu près tous les sujets, nombre de morts, commandes de masques, disponibilité des tests, fabrication de respirateurs, précautions à prendre… Véran ne déclarait-il pas le 9 mars : « Mais en réalité, vous savez ce qui fait que la grippe s’arrête au printemps ? Ce n’est pas la chaleur. Au printemps qu’est-ce qui se passe ? On ouvre les fenêtres, on ouvre les portes, on n’est plus confiné dans des lieux, on va dehors. Et donc, c’est le confinement qui provoque la circulation du virus. » Aidés par un ahurissant Conseil scientifique, Macron, Philippe et Véran naviguent à vue, en ayant refusé de considérer ce qui se faisait ailleurs, ou en n’en retenant que le pire, comme l’application StopCovid, qui ne servira au final qu’à repérer les réticents.

    Pendant ce temps, l’ordre règne à Saint-Pair-sur-Mer, où de courageux pandores ont verbalisés trois malheureux qui trompaient l’ennui en édifiant un château de sable, activité éminemment virusogène. « La plage avait été interdite au public le jour même et les trois personnes, habitant à quelques pas, n’avaient vraisemblablement pas eu vent de cette interdiction. “Nous avions l’habitude de venir sur cette plage pour courir ou nous aérer, et d’être verbalisés nous a stupéfaits”, confient-ils. Alors qu’ils étaient à l’œuvre depuis environ 20 minutes, ils ont été stoppés dans leurs travaux par le retentissement d’une sirène de la police nationale. […] Ils ont écopé, à eux trois, d’une amende de 405 euros. » (lamanchelibre.fr).

    Évidemment, le gouvernement explique que ce sont les autres qui mentent, ceux qui lui rappellent, avec énervement, avec angoisse, avec colère, leurs propos décousus et leurs affirmations contradictoires. Mais sous Macron, la vérité n’existe que dans la dénonciation, celles des Français fliquant leurs voisins qui se promènent “trop”, celle du gouvernement dénonçant les mauvais Français qui osent ne pas le croire, en excipant d’une absurde “vérité officielle vérifiée” bénéficiant de son site de propagande, https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus/desinfox, listant avec avidité les bons articles des bons médias.

    Pendant ce temps, l’ordre règne à Domfront-en-Poiraie. « Le dimanche de Pâques, un couple de septuagénaires de Domfront entreprend de s’accorder une petite marche. Une patrouille de gendarmerie passant dans les parages s’arrête et contrôle le couple. Au niveau des attestations de déplacement dérogatoire, tout est en règle. Cependant, il est établi que le couple s’est arrêté et qu’il discutait avec une troisième personne en train de faire du sport dans son jardin. Les gendarmes sanctionnent d’une amende de 135 €, car le fait de rester statique pendant sa pause, sans raison valable, est verbalisable. » (actu.fr)

    Les policiers verbalisent à tour de bras les Français qui se promènent au milieu de nulle part ou veulent aller voir leurs parents mourants, pendant que des milliers de prisonniers ont été relâchés. Quant aux fameux masques qui ne servaient à rien, ils sont désormais obligatoires et nous pourrons, ordre oblige, recevoir de sévères amendes si nous n’en portons pas. La fraternité s’épanouit, l’égalité est palpable et la liberté, chargée de tant d’entraves, n’a jamais été si évidente. C’est Sibeth qui le dit. L’ordre républicain règne.

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  • Rechercher des responsables du fonctionnement moins que satisfaisant de nos hôpitaux publics, par Aristide Renou.

    285712845.5.jpgOn pourrait peut-être remonter un peu la chaîne des responsabilités et citer à la barre les concepteurs et réalisateurs des calamiteuses « 35heures », qui ont été un désastre sans mélange pour l’économie française en général et pour l’hôpital en particulier – désastre dont il ne s’est jamais relevé.

    On pourrait donc aller arrêter Martine Aubry au bistrot du coin pour lui demander des comptes. On tirerait Lionel de son abri côtier de l’Ile de Ré pour l’amener à la barre. Et on exigerait des explications de Dominique Méda, auteur de l’immortel « Le travail : une valeur en voie de disparition » et dont les « travaux » (manifestement effectués en moins de 35 heures) ont tant influencé les susnommés.

    aristide renou.jpgMartine Aubry se présenterait en savates et robe de chambre. Elle commencerait par déclarer au président du tribunal que ce n’est pas elle qui a volé la caisse de Kiravi (« Le vin qui vous ravit ») de tata Josette (celle qui rit quand…), puis elle dirait qu’elle ne se souvient plus bien, qu’elle a mal aux cheveux et puis qu’il fait sacrément chaud dans c’te boutique, y aurait pas moyen de boire un coup ?

    Lionel Jospin déclarerait : « Oui, j’ai été un peu naïf, je le reconnais. J’ai cru qu’il suffirait de faire baisser le temps de travail pour faire baisser le chômage. J’en tire donc les conséquences et je me retire de la vie politique. Et maintenant, si vous voulez bien m’excusez, on m’attend dans la salle d’à côté pour que je m’explique au sujet de la parité. Et cet après-midi je suis cité à comparaitre à propos du PACS-qui-jamais-ne-conduira-au-mariage-homosexuel. Je crains bien, dans ces cas aussi, d’avoir été un peu naïf. Mais je saurais en tirer toutes les conséquences en me retirant de la vie politique. »

    Dominique Méda protesterait que ce n’est pas humain de tirer de son lit à 11h du matin une honnête chercheuse-fonctionnaire mais que, si on veut bien lui accorder une dizaine de fois trente-cinq heures, elle pourra démontrer par a+b que le travail va disparaitre, qu’il est temps de passer à la semaine de deux jours avec des horaires allégés (de 10h à 12h et de 14h à 16h), que d’ailleurs elle-même donne l’exemple depuis longtemps et que de toute façon le modèle social français est le meilleur du monde et le restera, pourvu qu’il s’oriente vers la transition écologique et plus d’égalité entre les hommes et les femmes. A moins que ce ne soit vers plus de transition entre les sexes et plus d’égalité écologique, des travaux ultérieurs préciseront ce point.

    Bref, ce serait amusant.

    Et puis on passerait au verdict.

    Martine Aubry serait condamnée à ne boire que de l’eau filtrée jusqu’à la fin de sa vie, 35 litres par jour au minimum. Lionel Jospin devrait chanter « Les feuilles mortes » 35 fois par jour, devant une audience strictement paritaire (50% de Jospiniens et 50% de Rocardiens) et devrait en outre épouser un homme. Quant à Dominique Méda, elle serait condamnée à creuser des trous pour y enterrer ses livres, articles et autres travaux, à 35 mètres sous terre dans des sarcophages composés de 35 couches de plomb et de béton, qu’elle aurait fabriqué de ses blanches mains. Tâche qui devrait normalement lui prendre au moins trente cinq ans, ce qui est déjà assez rapide pour une chercheuse-fonctionnaire.

    Bien sûr, on pourrait aussi, plus platement, les condamner à se faire fesser cul-nu à coups de cathéter et en place publique par tous les personnels hospitaliers de France et de Navarre. Mais rien n’empêche de cumuler les deux dans un souci de saine distraction populaire tout autant que de justice dissuasive.

    Il est grand temps de réhabiliter l’art français du châtiment qui, pendant si longtemps, a fait partie de notre modèle social à nous que le monde nous enviait. Le « Ségur de la santé » pourrait commencer par un geste fort. Ne perdons pas une telle occasion !