UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (69), la situation au début du règne d'Hugues Capet...

    1A.png

    De Jacques Bainville, Histoire de France, Chapitre IV, La révolution de 987 et l'avènement des Capétiens :

    "Le dixième siècle est probablement le plus atroce de notre histoire. Tout ce qu'on avait vu à la chute de Rome et pendant l'agonie des Mérovingiens fut dépassé. Seule, la lutte de tous les jours, la nécessité de vivre, qui ne laisse même plus de temps pour les regrets, empêcha les hommes de tomber dans le désespoir.

    Avec la décadence de l'autorité carolingienne, les calamités recommençaient.

    Au Sud, les Sarrasins avaient reparu. Et puis un autre fléau était venu : les Normands, qui, après avoir pillé les côtes, s'enhardissaient, remontaient les fleuves, brûlaient les villes et dévastaient le pays.

    L'impuissance des Carolingiens à repousser ces envahisseurs hâta la dissolution générale. Désormais, le peuple cessa de compter sur le roi. Le pouvoir royal devint fictif. L'État est en faillite. Personne ne lui obéit plus. On cherche protection où l'on peut.

    Alors les hauts fonctionnaires se rendent indépendants. Le système féodal, que Charlemagne avait régularisé et discipliné, s'affranchit et produit un pullulement de souverainetés. L'autorité publique s'est évanouie : c'est le chaos social et politique. Plus de Francie ni de France. Cent, mille autorités locales, au hasard des circonstances, prennent le pouvoir. Le gouverneur de province, le gouverneur de canton, le duc, le comte, de moindres personnages, s'établissent dans leurs charges, les lèguent à leurs enfants, se comportent en vrais souverains. C'est comme si, de nos jours, des commandants de corps d'armée, des préfets, des sous-préfets, devenaient héréditaires. Ailleurs, ce furent des évêques, des abbés qui recueillirent la succession de l'État; tombé dans l'impuissance. Telle fut l'origine des seigneuries ecclésiastiques.

    Ce serait une erreur de croire que les populations eussent été hostiles à ce morcellement de la souveraineté. Tout ce qu'elles demandaient, c'étaient des défenseurs. La féodalité, issue du vieux patronat, fondée sur la réciprocité des services, naissait de l'anarchie et du besoin d'un gouvernement, comme aux temps de l'humanité primitive.

    Représentons-nous des hommes dont la vie était menacée tous les jours, qui fuyaient les pirates normands et les bandits de toute espèce, dont les maisons étaient brûlées et les terres ravagées. Dès qu'un individu puissant et vigoureux s'offrait pour protéger les personnes et les biens, on était trop heureux de se livrer à lui, jusqu'au servage, préférable à une existence de bête traquée. De quel prix était la liberté quand la ruine et la mort menaçaient à toute heure et partout ?

    En rendant des services, dont le plus apprécié était la défense de la sécurité publique, le seigneur féodal légitima son usurpation. Parfois même il promettait des garanties particulières à ceux qui reconnaissaient son autorité. Par là dura l'esprit des franchises provinciales et municipales, destinées à une renaissance prochaine.

    Tout cela se fit peu à peu, spontanément, sans méthode, avec la plus grande diversité. Ainsi naquit une multitude de monarchies locales fondées sur un consentement donné par la détresse. Les abus de la féodalité ne furent sentis que plus tard, quand les conditions eurent changé, quand l'ordre commença à revenir, et les abus ne s'en développèrent aussi qu'à la longue, la valeur du service ayant diminué et le prix qu'on le payait étant resté le même.

    C'est ce que nous voyons de nos jours pour le régime capitaliste. Qui se souvient des premiers actionnaires qui ont risqué leur argent pour construire des chemins de fer ? À ce moment-là, ils ont été indispensables. Depuis, par voie d'héritage ou d'acquisition, leurs droits ont passé à d'autres qui ont l'air de parasites. Il en fut de même des droits féodaux et des charges qu'ils avaient pour contrepartie. Transformés, usés par les siècles, les droits féodaux n'ont disparu tout à fait qu'en 1789, ce qui laisse une belle marge au capitalisme de notre temps.

    Mais, de même que la création des chemins de fer par des sociétés privées fut saluée comme un progrès, ce fut un progrès, au dixième siècle, de vivre à l'abri d'un château fort. Les donjons abattus plus tard avec rage avaient été construits d'abord avec le zèle qu'on met à élever des fortifications contre l'ennemi..."

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

     

    lafautearousseau

  • Sur le site officiel de l'Action française : Macron, le pré­sident de l’effacement, l’éditorial de François Marcilhac.

    Macron n’a pas atten­du la fin com­plète des res­tric­tions sani­taires pour, aux frais des contri­buables, entrer en cam­pagne pré­si­den­tielle au tra­vers d’un « pèle­ri­nage laïque » (sic) à tra­vers le pays, tout en don­nant au pas­sage un coup de pouce aux Mar­cheurs pour les régio­nales et les dépar­te­men­tales de fin juin. C’est qu’il veut prendre les devants, voyant déjà refleu­rir sur les ronds-points sa han­tise : les Gilets jaunes. 

    françois marcilhac.jpgCertes, ce retour n’est encore que sym­bo­lique, mais les Gilets jaunes, sous une forme ou sous une autre, demeurent la han­tise du chef de l’État. Il ne peut tolé­rer la voix du pays réel, dont l’expression le ren­voie à son propre mépris des Fran­çais, plus encore qu’à l’échec de sa poli­tique, car, pour par­ler d’échec, encore aurait-il fal­lu que Macron ait en vue le Bien com­mun. Or il ne pense qu’à l’intérêt de sa caste, lequel passe, pour le moment du moins, par sa réélec­tion. C’est pour­quoi il feint de ren­voyer aux calendes grecques la réforme des retraites, du moins dans la forme, « trop com­pli­quée », qui avait été la sienne, au départ. Elle n’en est plus à un an près, et Macron ne veut pas prendre le risque d’être accu­sé de divi­ser les Fran­çais à dix mois du pre­mier tour.

    Oui, le pou­voir sait qu’il ne maî­trise plus rien et que les son­dages sont vola­tils. S’il béné­fi­cie encore de ce réflexe légi­ti­miste de ceux des Fran­çais qui ont peur — Hol­lande en avait éga­le­ment béné­fi­cié après les mas­sacres isla­mistes du Bata­clan et de Nice —, il n’est pas cer­tain que, l’effacement de la pan­dé­mie aidant, sa très rela­tive popu­la­ri­té conti­nue d’en béné­fi­cier. Les rai­sins de la colère pour­raient rapi­de­ment rem­pla­cer les fruits de la peur. Rien ne nous sera donc épar­gné, comme ces états-géné­raux de la jus­tice, dont il vient de faire l’annonce et qui pren­dront la forme d’une ren­contre entre les dif­fé­rents « acteurs » du droit — juges, poli­ciers, per­son­nels péni­ten­tiaires. Seuls seront abu­sés ceux qui le vou­dront bien. Comme le montre le récent débat à l’Assemblée natio­nale sur le pro­jet de loi visant à pré­ve­nir les actes ter­ro­ristes, la seule crainte du Gou­ver­ne­ment, en la matière, n’est pas la com­mis­sion de nou­veaux mas­sacres, mais la cen­sure du Conseil consti­tu­tion­nel, dont les dérives actuelles inquiètent de plus en plus de Fran­çais. Cer­tains par­le­men­taires ont beau s’en plaindre : c’est avec leur consen­te­ment, et celui du pou­voir exé­cu­tif, que nous sommes d’ores et déjà pas­sés sous le gou­ver­ne­ment des juges, fran­çais ou étran­gers, du reste…

    Le sym­pa­thique Sté­phane Bern, entrant dans l’armure de Don Qui­chotte, voit, dans les éoliennes, une cause de sou­lè­ve­ment popu­laire. Avec la morgue de Macron dénon­çant les Amish, Pom­pi­li, la ministre de la tran­si­tion éco­lo­gique, lui a rétor­qué que contes­ter la dimen­sion éco­lo­gique des éoliennes reve­nait à affir­mer que la terre était plate. L’aveuglement du pou­voir est réel et ce n’est pas un tour de France tou­ris­tique et sur­pro­té­gé qui per­met­tra à Macron de renouer le dia­logue avec les Fran­çais, pour la simple et unique rai­son qu’un dia­logue sup­pose de par­ler la même langue, c’est-à-dire de par­ta­ger la même culture, par-delà les dif­fé­rences sociales. Or il n’y a aucune com­mu­nau­té de pen­sée entre les repré­sen­tants d’une caste inter­na­tio­na­li­sée qui s’appuie sur le pou­voir des tech­no­crates et un peuple mépri­sé dans sa chair et, plus encore, son esprit. « Nos » pay­sages ne disent rien ni aux éco­lo­gistes ni aux macro­niens, qui finissent de les détruire plus sûre­ment encore que ne l’avait fait le pre­mier capi­ta­lisme, celui-ci au nom de la pros­pé­ri­té, ceux-là au nom du Bien, ce qui est pire. L’écologisme appa­raît ain­si comme la nou­velle étape de l’arraisonnement du monde, mâti­née de bonne conscience.

    Sté­phane Bern a‑t-il rai­son ? Nous ne pou­vons que l’espérer. Mais le sou­lè­ve­ment du peuple sera sur­tout le fruit d’une conjonc­tion de colères (y com­pris, celle, légi­time contre les éoliennes, sur terre ou mer) comme pré­mices à une conver­gence des luttes qu’il fau­dra savoir tra­duire en acte poli­tique. La gauche, lar­ge­ment res­pon­sable de la situa­tion actuelle, par son pro­gres­sisme scien­tiste, son mon­dia­lisme où l’immigré a rem­pla­cé le pro­lé­taire et son socié­ta­lisme pro­mo­théen, ne sau­rait être, idéo­lo­gi­que­ment, la matrice d’une quel­conque renais­sance. Par son indi­vi­dua­lisme consu­mé­riste, par son oubli de la nation et du peuple, par un immi­gra­tion­nisme, non pas idéo­lo­gique mais d’intérêt, par sa lâche­té et, fina­le­ment, sa vacui­té intel­lec­tuelle, la droite, ou du moins ce qu’on appelle encore ain­si, peine à exis­ter encore. La vic­toire de Macron est celle du consen­sus mou, mais mor­ti­fère, sur l’inéluctabilité d’un mon­dia­lisme d’effacement des peuples, dont la can­cel culture n’est au fond que l’expression idéo­lo­gique la plus radi­cale, c’est-à-dire la plus pure.

    Mal­heu­reu­se­ment, per­sonne, en France, ne semble avoir, du moins par­mi le per­son­nel répu­bli­cain décla­ré, l’étoffe pour être capable de recons­truire la socié­té fran­çaise sur les décombres d’une entre­prise qui la nie fon­da­men­ta­le­ment. Ce n’est pas de bri­co­lage poli­tique que les Fran­çais ont besoin, mais d’une parole vraie, capable de les convaincre, afin de libé­rer en eux les forces vives de leur renais­sance. Cinq nou­velles années de Macron ne seraient pas cinq nou­velles années de per­dues. Ce seraient cinq années sup­plé­men­taires d’effacement de notre pays, de son iden­ti­té (immi­gra­tion­nisme, socié­ta­lisme, repen­tance) et de sa sou­ve­rai­ne­té (Europe, États-Unis) d’autant que, sachant qu’il ne pour­rait viser un nou­veau man­dat, comme Atti­la, ou les Van­dales, il fini­rait de mettre à sac la socié­té fran­çaise. La réélec­tion de Macron n’est pas une fata­li­té : il appar­tient aux patriotes, à tous ceux qui refusent l’effacement de la France, de le prouver.

    Fran­çois Marcilhac

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Des sanctions judiciaires contre l'Action française à l'heure des casseurs de l'ultragauche ? C'est une rigolade !

    Les casseurs à proximité des Invalides, à Paris, à la fin de la manifestation du 14 juin 2016. (DOMINIQUE FAGET/AFP)

    logo lfar.jpgA cause de l'incurie de la droite régionale, la région provençale ne dispose que d'une presse quotidienne de gauche ou d'ultragauche monocolore. A la soviétique. Qu'elle s'en prenne à la droite politicienne - plutôt que de balayer devant sa porte, d'ailleurs désertée - n'est pas notre affaire. Qu'elle diffame l'Action française, qu'elle ait le culot de réclamer contre elle des sanctions judiciaires - autrement dit sa dissolution - au moment même où les casseurs de la gauche radicale mettent le pays à feu et à sang, face à un gouvernement incapable - cela, en revanche, nous importe.  

    Aussi, le communiqué qu'on va lire, publié mardi dernier par l'Action française Provence nous est-il apparu particulièrement intéressant et bienvenu. Il remet les pendules à l'heure alors que non seulement la gauche, mais aussi la droite politicienne et l'ensemble du Système s'effondrent dans une sorte de chaos généralisé.  Lafautearousseau 

     

    Aix-en-Provence, le 14 juin 2016

    A l'attention du service politique

     

    Communiqué de presse

     

    13458714_899577830152310_8236999007255915833_o.jpgMensonges : la gauche récidive

    « Les violentes exactions de l'Action française se multiplient mais aucune sanction judiciaire n'est encore tombée », pouvait-on lire samedi* dans La Marseillaise et La Provence. La gauche, se croyant investie de l'autorité judiciaire. accuse et condamne. Généreuse avec les délinquants et les casseurs, elle est sans pitié avec ses opposants, qu'elle verrait bien derrière des barreaux. La démonstration vaut son pesant de cacahuètes : « Si des syndicalistes mènent une action dans les locaux d'une organisation politique ou contre un siège social, cassent du matériel et cognent sur les gens. le quart d'heure d'après, ils sont en taule. » Or, selon ses dires, l'Action française est coupable de « rassemblements fracassants, d'une tentative d'incendie, de menaces de mort et de distributions de coups ». Et « au marché, quand ils vendent leur torchon, ils crient 'Mort à la juiverie internationale !' » Par conséquent. il faut des « réponses judiciaires aux exactions de l'Action française ».

    Nous signalons aux staliniens et autres robespierristes qui s'étonnent « d'une situation stupéfiante du point de vue du droit » que leurs déclarations audacieuses n'en demeurent pas moins diffamatoires et susceptibles de poursuites pénales. A vouloir trop charger la barque, celle-ci craque sous le poids de leurs mensonges, plus fantaisistes les uns que les autres : peut-on croire un seul instant que des militants prétendument armés auraient pu faire l'objet d'un simple contrôle d'identité ? Le Parti socialiste et le Syndicat de la Magistrature. s'indignant de l'impunité supposée dont bénéficierait l'Action française, semblent ainsi convaincus d'un complot royaliste au sommet de l'État — à moins que ce ne soit un simple effet de leur imagination désordonnée.

    La lutte contre l'Action française. voilà un combat à la mesure de ces organisations syndicales, associatives et partisanes, incapables de faire plier le gouvernement sur la Loi Travail. L'épouvantail de l'extrême-droite se révèle fort utile : on peut se décharger de ses propres responsabilités et se refaire à peu de frais une virginité politique en l'accusant d'être violent et, surtout, à onze mois de l'élection présidentielle, il permet de battre le rappel des troupes divisées, ce que ne cachent d'ailleurs pas ceux qui demandent notre dissolution : « Tout le monde doit se mobiliser, d'autant plus à la veille d'élections cruciales lors desquelles le Front national compte s'imposer ».

    Un constat s'impose : la gauche est en faillite, elle n'existe plus qu'à travers nous. Les progressistes en pantoufles peuvent fulminer, la jeunesse de France leur a d'ores et déjà tourné le dos. Qu'à cela ne tienne, s'ils ne peuvent gagner. ils renverseront la table. « Après nous le déluge ! », semble être la conclusion de quarante années d'échecs et de politiques mortifères. Cela, nous ne pouvons l'accepter, et nous ne les laisserons pas nous priver de notre avenir, de celui de notre pays. Demain nous appartient. 

    * 11.06

  • Histoire & Actualité • Regards sur les rapports Islam-Europe depuis treize siècles [4]

     

    Publié le 3.07.2009 - Actualisé le 3.09.2017

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgNous allons donc conclure - provisoirement - notre série de réflexions [Cf. liens en fin d'article] sur quelques points d'Histoire importants des rapports Islam-Europe. 

    Nous le ferons en donnant la parole à Chateaubriand. Citer ce grand auteur ne revient pas à occulter ou à abandonner la critique de fond que l'école d'Action Française a développée à son égard - notamment par Charles Maurras, dans Trois idées politiques, Jacques Bainville, dans son Histoire de France, ou Pierre Boutang, dans son Maurras.  Il se trouve cependant que le texte de Chateaubriand repris ici est superbe et semble écrit aujourd'hui, à d'infimes détails près, ce qui montre bien que les problématiques actuelles ne sont pas nouvelles, et que les problèmes que nous avons aujourd'hui avec l'Islam datent de fort longtemps.

    Nous avons rappelé précédemment les deux agressions militaires de l'Islam contre l'Europe : la première à partir de 711 par l'Espagne, et la seconde à partir de 1353 par la Grèce.

    Entre ces deux assauts s'intercale ce que l'on peut considérer comme une contre-attaque des Européens. C'est du moins ainsi que le voit Chateaubriand. Il s'agit, bien-sûr des Croisades.

    Dans son Itinéraire de Paris à Jérusalem et de Jérusalem à Paris, Chateaubriand propose cette défense des Croisades (La Pléiade, Œuvres romanesques, tome II, pages 1052 à 1054). 

     

    portrait_francois_rene_1768_1__hi.jpg« ... Les écrivains du XVIIIème siècle se sont plu à représenter les Croisades sous un jour odieux. J'ai réclamé un des premiers contre cette ignorance ou cette injustice. Les Croisades ne furent des folies, comme on affectait de les appeler, ni dans leur principe, ni dans leur résultat. Les Chrétiens n'étaient point les agresseurs. Si les sujets d'Omar, partis de Jérusalem, après avoir fait le tour de l'Afrique, fondirent sur la Sicile, sur l'Espagne, sur la France même, où Charles Martel les extermina, pourquoi des sujets de Philippe Ier, sortis de la France, n'auraient-ils pas faits le tour de l'Asie pour se venger des descendants d'Omar jusque dans Jérusalem ?

    C'est un grand spectacle sans doute que ces deux armées de l'Europe et de l'Asie, marchant en sens contraire autour de la Méditerranée, et venant, chacune sous la bannière de sa religion, attaquer Mahomet et Jésus-Christ au milieu de leurs adorateurs. 

    N'apercevoir dans les Croisades que des pèlerins armés qui courent délivrer un tombeau en Palestine, c'est montrer une vue très bornée en histoire. Il s'agissait, non seulement de la délivrance de ce Tombeau sacré, mais encore de savoir qui devait l'emporter sur la terre, ou d'un culte ennemi de la civilisation, favorable par système à l'ignorance, au despotisme, à l'esclavage, ou d'un culte qui a fait revivre chez les modernes le génie de la docte antiquité, et aboli la servitude ?

    Il suffit de lire le discours du pape Urbain II au concile de Clermont, pour se convaincre que les chefs de ces entreprises guerrières n'avaient pas les petites idées qu'on leur suppose, et qu'ils pensaient à sauver le monde d'une inondation de nouveaux Barbares.

    L'esprit du Mahométisme est la persécution et la conquête ; l'Evangile au contraire ne prêche que la tolérance et la paix. Aussi les chrétiens supportèrent-ils pendant sept cent soixante-quatre ans tous les maux que le fanatisme des Sarrasins leur voulut faire souffrir ; ils tâchèrent seulement d'intéresser en leur faveur Charlemagne ; mais ni les Espagne soumises, ni la Grèce et les deux Sicile ravagées, ni l'Afrique entière tombée dans les fers, ne purent déterminer, pendant près de huit siècles, les Chrétiens à prendre les armes. Si enfin les cris de tant de victimes égorgées en Orient, si les progrès des Barbares déjà aux portes de Constantinople, réveillèrent la Chrétienté, et la firent courir à sa propre défense, qui oserait dire que la cause des Guerres Sacrées fut injuste ? Où en serions-nous, si nos pères n'eussent repoussé la force par la force ? Que l'on contemple la Grèce, et l'on verra ce que devient un peuple sous le joug des Musulmans.

    Ceux qui s'applaudissent tant aujourd'hui du progrès des Lumières, auraient-ils donc voulu voir régner parmi nous une religion qui a brûlé la bibliothèque d'Alexandrie, qui se fait un mérite de fouler aux pieds les hommes, et de mépriser souverainement les lettres et les arts ?

    Les Croisades, en affaiblissant les hordes mahométanes aux portes mêmes de l'Asie, nous ont empêchés de devenir la proie des Turcs et des Arabes. Elles ont fait plus : elles nous ont sauvé de nos propres révolutions ; elles ont suspendu, par la paix de Dieu, nos guerres intestines ; elles ont ouvert une issue à cet excès de population qui, tôt ou tard, cause la ruine des Etats ; remarque que le Père Maimbourg a faite, et que M. de Bonald a développée.

    Quant aux autres résultats des Croisades, on commence à convenir que ces entreprises guerrières ont été favorables aux progrès des lettres et de la civilisation. Robertson a parfaitement traité ce sujet dans son Histoire du Commerce des Anciens aux indes orientales. J'ajouterai qu'il ne faut pas, dans ces calculs, omettre la renommée que les armes européennes ont obtenue dans les expéditions d'outre-mer.

    Le temps de ces expéditions est le temps héroïque de notre histoire ; c'est celui qui a donné naissance à notre poésie épique. Tout ce qui répand du merveilleux sur une nation, ne doit point être méprisé par cette nation même. On voudrait en vain se le dissimuler, il y a quelque chose dans notre cœur qui nous fait aimer la gloire ; l'homme ne se compose pas absolument de calculs positifs pour son bien et pour son mal, ce serait trop le ravaler ; c'est en entretenant les Romains de l'éternité de leur ville, qu'on les a menés à la conquête du monde, et qu'on leur a fait laisser dans l'histoire un nom éternel ... »   

    Lire les 3 premiers articles de cette suite ...

    Histoire & Actualité • Regards sur les rapports Islam-Europe depuis treize siècles [1]

    Histoire & Actualité • Regards sur les rapports Islam-Europe depuis treize siècles [2]

    Histoire & Actualité • Regards sur les rapports Islam-Europe depuis treize siècles [3]

  • Sur le site officiel de l'Action française : Marine le Pen : un pro­gramme qui n’est pas (encore) à la hauteur, l’éditor

    Marine Le Pen ne se trompe pas : l’élection de 2022 sera un choix de civi­li­sa­tion, plus encore que de socié­té, ce qui signi­fie que c’est la civi­li­sa­tion fran­çaise elle-même qui sera en cause et non seule­ment la manière d’aménager nos rap­ports sociaux — même si, évi­dem­ment, les deux ques­tions sont inti­me­ment liées. 

    La décla­ra­tion à Rouen, le même jour que la sienne, d’Anne Hidal­go, fai­sant le don de sa (petite) per­sonne à la France, l’a bien mon­tré. Son élec­tion, elle dont la can­di­da­ture est celle de l’incompétence assu­mée, même si elle n’a guère de risque de convaincre les Fran­çais, mène­rait notre pays à la catas­trophe, sim­ple­ment en aggra­vant la pente sur laquelle il est enga­gé, que ce soit en matière bud­gé­taire, socié­tale, d’immigration, d’écologie puni­tive ou de frac­ture sociale. Marine Le Pen a donc rai­son : elle a, du reste, cité Éric Zem­mour sans le dire en décla­rant que nous sommes « à la croi­sée des che­mins » — c’est le titre du site inter­net de Zem­mour dédié à la pro­mo­tion de son pro­chain livre. 

    Encore faut-il être à la hau­teur de l’enjeu et ne pas se conten­ter de mesures cos­mé­tiques. Certes, nous ne connais­sons pas encore dans le détail un pro­gramme qui doit pré­sen­ter les moyens d’opérer les choix cru­ciaux que les Fran­çais devront faire à par­tir de 2022. Tou­te­fois, ce que nous en savons pour le moment, loin de sus­ci­ter l’enthousiasme, nous laisse sur notre faim. Que Marine Le Pen ait van­té dans Le Figa­ro, où elle était inter­viou­vée la semaine der­nière, comme deux mesures phares, la natio­na­li­sa­tion des auto­routes et la pri­va­ti­sa­tion de l’audiovisuel public sous pré­texte qu’on ne voit plus très bien où est sa spé­ci­fi­ci­té, ne laisse pas d’interroger sur la prise de conscience par la can­di­date de l’ampleur de la crise que nous traversons.

    IMMIGRATION : UN APPEL D’AIR

    Certes, elle a aus­si pro­po­sé, dans son dis­cours de dimanche, une mesure aus­si cru­ciale que « la gra­tui­té des trains », pour les étu­diants et les jeunes tra­vailleurs, mais en dehors des heures de pointe (mes­quin) ou, plus inté­res­sant, « ins­pi­ré par le modèle hon­grois », « un prêt aux jeunes parents qui se trans­for­me­rait en dota­tion bud­gé­taire dès la nais­sance du troi­sième enfant ».  Or le fait que la situa­tion migra­toire en France n’est pas la même qu’en Hon­grie — mais peut-être l’ignore-t-elle — change tout : elle ne s’aperçoit pas qu’une telle mesure, dans l’état actuel de notre droit et de la juris­pru­dence du Conseil consti­tu­tion­nel, au nom du sacro-saint prin­cipe d’égalité — s’appuyant de plus, comme le crime sur le vice, sur le prin­cipe deve­nu consti­tu­tion­nel de fra­ter­ni­té —, repré­sen­te­rait un véri­table appel d’air en matière d’immigration, puisqu’il devrait s’appliquer éga­le­ment aux non-natio­naux. Or Marine Le Pen ne pré­voit aucune modi­fi­ca­tion de la Consti­tu­tion afin de per­mettre l’inscription dans notre droit posi­tif de la pré­fé­rence natio­nale. De plus, elle est allée jusqu’à affir­mer, il y a quelques semaines, qu’il n’était plus ques­tion de remettre en cause notre sou­mis­sion à la Cour euro­péenne des droits de l’homme, sise à Stras­bourg, bras juri­dique de la Conven­tion du même nom… Et ce, alors que le plus euro­péiste des can­di­dats LR aux pri­maires du par­ti, l’ancien com­mis­saire Michel Bar­nier, admet­tait lui-même il y a quelques jours, qu’il fau­drait peut-être s’affranchir de ladite Conven­tion pré­ci­sé­ment en matière… d’immigration. Certes, on n’est pas for­cé de croire en sa sin­cé­ri­té, mais la ques­tion n’est pas là : que cet ecto­plasme de la supra­na­tio­na­li­té en arrive à émettre une telle hypo­thèse montre tout sim­ple­ment qu’il a conscience que les Fran­çais exigent des remises en cause fon­da­men­tales. Et c’est le moment qu’a choi­si Marine Le Pen pour décla­rer son amour à la CEDH !

    UN GRAND FLOU INSTITUTIONNEL

    Certes, certes, elle a aus­si pro­mis, dimanche, de « gra­ver » dans la Consti­tu­tion, après réfé­ren­dum, la supé­rio­ri­té du droit fran­çais sur le droit inter­na­tio­nal. « Les déci­sions inter­na­tio­nales contraires à un prin­cipe consti­tu­tion­nel res­te­ront sim­ple­ment inap­pli­quées », a‑t-elle assu­ré. Même les juge­ments de la CEDH ou ceux de la CJUE — la Cour de jus­tice de l’Union euro­péenne, sise à Luxem­bourg ? Si tel était le cas, cela ne règle­rait de toute façon en rien le pro­blème de la juris­pru­dence du Conseil consti­tu­tion­nel lui-même, qui part en vrille chaque fois notam­ment qu’il s’agit d’immigration. Tout cela est bien flou, compte tenu, sur­tout, de l’enjeu de civi­li­sa­tion en cause…

    Marine Le Pen a beau s’afficher comme la pré­si­dente des « Liber­tés, liber­tés ché­ries », en dépit de ce plu­riel très concret, voire incons­ciem­ment maur­ras­sien (« La liber­té n’est qu’un prin­cipe vide sans sa décli­nai­son avec un “s” »), le slo­gan fait sur­tout réfé­rence à la Mar­seillaise, où la « Liber­té ché­rie » est bien au sin­gu­lier, et à la tra­di­tion répu­bli­ca­niste qui est désor­mais l’horizon indé­pas­sable du Ras­sem­ble­ment national.

    SPÉCIFICITÉ DE L’ÉTAT

    En fait, c’est la ques­tion de la spé­ci­fi­ci­té de l’État que Marine Le Pen néglige, non tant vis-à-vis de l’insécurité — elle a fait, dimanche, le « job » concer­nant ce fonds de com­merce du FN-RN — que, sur­tout, en matière de sou­ve­rai­ne­té inté­rieure et exté­rieure. Cela se per­çoit jusque dans les deux mesures phares de son pro­jet pré­si­den­tiel. La natio­na­li­sa­tion des auto­routes : pour quoi faire ? Dépen­ser des mil­liards en rachat des conces­sions pour abais­ser de 10 % à 15 % le péage, et ce, alors même que les Fran­çais les plus pré­caires n’empruntent de toute façon pas l’autoroute ? Un Etat res­tau­ré s’intéresserait sur­tout à la vali­di­té des contrats de conces­sion et se condui­rait envers les socié­tés d’autoroute comme Phi­lippe le Bel envers les Tem­pliers ou Louis XIV envers Fou­quet… Mais voi­là, nous ne sommes pas en monar­chie, mais en répu­blique, laquelle est inti­me­ment sou­mise aux puis­sances d’argent.

    De même, s’agissant de la pri­va­ti­sa­tion de l’audiovisuel public : pour redon­ner du pou­voir d’achat (avec la fin de la rede­vance) ? Parce qu’il est de gauche ? Même pas, mais parce qu’on ne ver­rait plus la dif­fé­rence avec le pri­vé — qui sait, lui aus­si, être de gauche et/ou mon­dia­liste. Mais pour­quoi ne voit-on plus la dif­fé­rence ? Sinon parce que le modèle du pri­vé est deve­nu depuis de nom­breuses années celui du public, dans la même course à l’audimat par la pro­mo­tion sys­té­ma­tique du médiocre, quand ce n’est pas celle de la vul­ga­ri­té. Mais Marine Le Pen se moque de livrer aux puis­sances d’argent l’ensemble de l’audiovisuel alors que l’exemple des pays qui ont fait ce choix prouve qu’il entraîne une baisse catas­tro­phique du niveau. Pour­quoi, au contraire, ne pas renouer avec un nou­veau modèle de ser­vice public ? Peut-on s’en pas­ser dans une socié­té dont les frac­tures s’aggravent tous les jours ? Ce qui semble mal­heu­reu­se­ment inté­res­ser davan­tage Marine Le Pen, c’est d’afficher, en direc­tion d’un public libé­ral, une mesure d’un that­ché­risme rin­gard, fleu­rant bon les années 1980 — il y a plus de qua­rante ans. Oubliant que That­cher elle-même renon­ça à pri­va­ti­ser la BBC !

    Si les autres mesures phares de son pro­jet pré­si­den­tiel sont de la même eau, l’espace demeure grand ouvert pour une véri­table can­di­da­ture de rup­ture, qui prenne en consi­dé­ra­tion dans toute sa gra­vi­té l’enjeu de civi­li­sa­tion puisque, c’est vrai, nous sommes « à la croi­sée des che­mins ». Encore ce can­di­dat, pour être cré­dible, devra-t-il deve­nir l’homme de la nation et non pas demeu­rer celui d’une obsession.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/blog/

  • [COMMUNIQUÉ DE PRESSE - ACTION FRANCAISE BORDEAUX - RENTRÉE 2020 : DEMAIN NOUS APPARTIENT].

    Bordeaux, Dimanche 27 septembre,
    À l'attention du service politique

    La journée de rentrée de l'Action française - Bordeaux s'est tenue ce samedi 26 septembre, près de Bordeaux.

    Une cinquantaine de militants et d'adhérents se sont retrouvés pour une matinée de présentations par les responsables de la section, qui a été suivie d'un banquet et d'une conférence "Pourquoi nous sommes royalistes" par Bernard Pascaud.

    Cette journée a été l'occasion d'accueillir les nouveaux militants et de consolider la cohésion qui existe dans notre section depuis plusieurs années.

    Nous restons lucides sur tout ce que nous devons accomplir pour cette nouvelle année, en particulier intensifier notre présence auprès de la jeunesse bordelaise.
    Nous continuerons de dénoncer toutes les trahisons, les impostures et les injustices commises par nos nouveaux édiles, qui n'ont pas perdu de temps pour se mettre à dos la plupart des Bordelais.

    Nous convions tous les jeunes Bordelais, patriotes sincères, à rejoindre l'Action française.

    L'Action française - Bordeaux

    b.jpg

     

    c.jpg

  • Pas d'action sans formation : le Camp Maxime Réal del Sarte...

    Action Française
     
    Cet été profitez d’une formation politique de qualité au #CMRDS2022.
     
    Conférences, ateliers militants, sport, camaraderie… une semaine inoubliable pour préparer l’année qui vient.
     
    Nous vous attendons nombreux !

    https://twitter.com/actionfrancaise/status/1551969174938963968?s=20&t=twhLLN8Ip7VLgegxsgDUgA

    1A.jpg

  • De Hugues Aufray...

    HUGUES AUFRAY.jpg

    Dans "Nice Matin", 17 novembre 2012

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (16)...

    (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP : contribution, commentaires, informations, renseignements, prêt de photos etc... bienvenus; retrouvez l'ensemble de ces documents dans notre Catégorie : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP)

     

    1AZZZ.jpg

     

    16 : 24 février 1968, les gauchistes - emmenés par Samuel Johsua  - attaquent notre réunion de la Salle Mazenod, avec Pierre Debray... (3/3)

    Voilà : maintenant que nous avons suffisamment rappelé le contexte général, je vais vous relater - comme acteur, au premier rang - la façon dont j'ai vécu cet évènement, qui nous a vraiment marqué et qui a eu, pour nous, pas mal de répercussions heureuses, par la suite...

    Comme je l'ai dit dans les deux notes précédentes, ni nous ni personne ne savait que, en réalité, cette montée de fièvre, qui culmina "Salle Mazenod", n'était que l'un des prémices de ce qui allait s'achever en... "Mai 68".

    lfar le roi pourquoi pas.jpg

    Ah, cette affiche ! On a écoulé le stock, et pourtant, il y en avait !

     

    Nous, nous cherchions seulement à développer notre "groupe jeunes", qui n'avait pas cinq ans, à l'époque. Très favorablement accueillis par "les anciens" (Chauvet, Lavo, Ducret, Motte, Joannon...), "anciens" mais, alors, dans la force de l'âge, notre noyau initial (de trois) commença d'abord par remplacer/dégager un groupe assez mondain, qui n'avait pour nous de "royaliste" que le nom. Je me souviens d'un certain Sylvie, de Bourlotton, qui n'avait qu'une envie : parler de tout ce dont on voudrait, pourvu que ce soit "autour d'un bon gueuleton" (vous voyez le genre... il n'était pas méchant, mais bon...); le seul assez sympa était Philippe Huguier : le dernier souvenir de lui, du peu qu'il m'en reste, est ce jour où il vint à la maison. Mon frère Jean-Marie - de quatre ans et demi mon aîné, qui m'emmena au local - était absent, et Philippe Huguier déposa une quinzaine d'Aspects pour la vente. Maman était furieuse, demandant pourquoi il ne venait pas les vendre lui-même avec nous...

    Après avoir donc remplacé/dégagé ces "mondains", nous reçûmes les premiers "nouveaux" : je me souviens très bien de la grande timidité d'Hubert (de Lapeyrouse) à qui j'ouvris la porte, un samedi après-midi, rue Saint Suffren, et qui me bafouilla quelque chose comme "c'est bien ici le local des royalistes"... et, bien sûr, de cet autre après-midi où j'ouvris à Guy (de Balanda), qui, dès le début, se révéla être ce qu'il était : un personnage ! C'est avec eux, et d'autres encore, que nous partîmes vendre, afficher, tracter... et étoffer notre groupe, qui commença à devenir important.

    1A.jpg

     

    Dès la réunion de rentrée de "Roquevaire 67", mais pensant entrer dans une nouvelle année normale, alors que tout allait être chamboulé, nous pensions donc à la façon dont nous pourrions dynamiser notre action, notre année, et l'idée nous vint d'utiliser le slogan "Défendez-vous", faisant référence à la guerre du Viet-Nam, puis d'organiser une réunion publique, avec Pierre Debray, qui tenait - dans Aspects de la France - la rubrique "Le combat des idées".

    1A.jpg

    Le numéro 949, du premier décembre 1966. Au moment où nous vendions le plus, nous organisions trois ventes hebdomadaires : le jeudi (puis mercredi) après-midi, jour de congé scolaire, le samedi après-midi et, le dimanche matin, devant six ou sept églises du centre-ville...

     

    Nous voulions aussi nous implanter et recruter là où nous étions absents. Une première distribution dans des "terra incognita", au Lycée Nord (maintenant, Saint Exupéry) fut un échec, mais sans plus : nous vîmes tout de suite que le milieu était hostile, aucun lycéen ne venait vers nous et même certains montraient une animosité réelle; nous jugeâmes préférables d'en rester là et de partir...

    C'est notre seconde tentative, à la Fac Saint Charles, qui se révéla désastreuse pour nous, comme je l'ai raconté dans la partie 2 de ce récit. La meilleure preuve que nous n'étions pas des bagarreurs et que la seule chose qui nous intéressait était de développer notre groupe pour, surtout, faire partager nos idées, est que nous partîmes, ce jour-là, complètement inconscients, à seulement cinq ou six, sans rien d'autre que nos tracts et... nos jambes ! Les gauchistes de Josuah nous reçurent comme je vous l'ai dit...

    Mais cette piteuse déconvenue, et notre fuite éperdue et sans gloire, devait finalement les tromper, et se retourner contre eux : à partir de cet évènement, ils se sur-estimèrent, et nous sous-estimèrent. Quel mérite y avait-il, eux étant chez eux, et nombreux, à faire déguerpir cinq ou six jeunes venus sans rien, uniquement pour tracter ? La "bande à Samy" dut s'imaginer que nous n'étions que quelques ramollos : et, là, mal leur en prit, et ce fut à eux de se tromper lourdement. Car, attaquer une réunion, lorsque on vous attend, cela n'est plus du tout la même chose...

     

    1. Je vous laisse d'abord lire ce compte-rendu :

    L'article paru dès le lendemain de l'agression, le dimanche 25 février, dans le quotidien local Le Méridional 

    1A.jpg

    (sa lecture étant malaisée, en voici la retranscription)

    À LA SALLE MAZENOD

    Une réunion royaliste perturbée

    par les communistes

    Cinq blessés à l'arrivée de la police

     

    Une véritable bataille rangée a opposé hier soir, de 18h à 18h45, un groupe de jeunes communistes aux royalistes assistant, Salle Mazenod, à la conférence tenue par M. Pierre Debray, journaliste à "Aspects de la France". La réunion, organisée sur le thème "Défense de l'Occident", par la section marseillaise des étudiants de la Restauration nationale, avait débuté depuis environ une demi-heure, quand plus de cinquante communistes, faisant irruption dans le hall, tentèrent de bloquer le déroulement de la séance.

    Armés de gourdins, matraques et bouteilles, les attaquants, qui s'aidaient volontiers du matériel hétéroclite leur tombant sous la main, ne bénéficièrent pas longtemps de l'effet de surprise et durent se retirer à l'issue d'une bagarre sans concessions. Refluant petit à petit sous la pression des royalistes. Ils furent finalement repoussés jusqu'à la rue d'Aubagne où s'était rassemblée une grande foule attirée par le vacarme.

    Bancs, chaises, tout y passa. Quand le calme fut revenu, le hall de la Salle Mazenod, si paisible à l'accoutumée, ressemblait à un "Olympia" des jours de "casse", le sang et les tracts politiques en plus. Les agresseurs, où l'on remarquait plusieurs jeunes Asiatiques et Africains, parvinrent à se disperser avant l'arrivée de la police. Sauf les blessés, parmi lesquels figurait un certain Samuel Josuah, qui serait le chef de file du commando perturbateur et appartiendrait aux JCR (Jeunesses Communistes Révolutionnaires).

    En effet, atteint au visage et aux yeux, Samuel Josuah dut aller se faire soigner dans une pharmacie du quartier, avant d'être évacué par "Police-Secours". Au total, on déplorerait cinq blessés, dont trois du côté royaliste.

    Après cet intermède pour le moins animé, M. Pierre Debray qui fit le coup de poing avec les siens, reprit le cours de son exposé, tendant à rendre "la duplicité aveugle de l'Occident, principale responsable de notre décadence, donc des progrès de la subversion marxiste". L'orateur sait de quoi il parle. Ancien secrétaire national du Comité France-URSS et collaborateur de "Témoignage chrétien" et de la revue "Esprit", il  s'est rallié aux thèses de Charles Maurras, qu'il défend vigoureusement dans "Aspects de la France", dont il est incontestablement l'une des meilleurs plumes.

    En homme d'Action française, "habitué à regarder les choses en face", il a rappelé la longue accumulation d'erreurs qui nous a amenés à l'actuel "climat de dépravation et de mollesse généralisée", faisant le procès du jacobinisme, fourrier du communisme. Il ne voit qu'un remède à tant de maux : l'abandon des idéologies nous ayant porté tort et le recours "aux conclusions maurrassiennes, donc royalistes".

    (fin de la transcription de l'article)

     

    2. Et je vous raconte, maintenant, l'attaque, comme je l'ai vécue... 

    1A.jpg

    Je l'ai dit : nous étions partagés (cinquante/cinquante, comme on dit) et nous pensions qu'il était très possible qu' "ils" reviennent, mais nous ne pouvions en être certains non plus. Nous nous préparâmes donc au pire, achetant trente manches de pioche et demandant à chacun d'être là. Dès la mi-journée, ce samedi 24, nous effectuâmes quelques repérages, dans la rue d'Aubagne et aux alentours (à la Plaine) : rien. La réunion étant prévue pour 17h, encore une ou deux tournées d'inspection/vérification : toujours rien. Bien sûr, nous arrivâmes très en avance, nous installant comme il fallait, dans la salle et dans la rue, devant l'entrée du Théâtre; et le temps passa : 15h, 15h30, 16h : toujours rien. À partir de 16h30 environ, les premières personnes du public commencèrent à arriver, et, surtout, les derniers amis qui n'avaient pu se libérer avant, et qui étaient prévus au S.O. Puis c'est Debray qui arrive, et toujours rien. Finalement, on laisse passer un peu de temps, puis la réunion commence. Nous restons vigilants, et restons surtout dehors. Mais, rien, toujours rien. Nous commençons à nous dire qu'une partie du S.O. peut rentrer, écouter Debray, et ne restons que quelques uns dehors. Et toujours rien, et le temps qui passe, et le discours de Debray qui, finalement, va bien finir par finir.

    C'est là que nous commettons notre grossière erreur : nous nous disons que, maintenant "ils" ne viendront plus et, finalement, tout le monde rentre dans la salle, laissant la rue et le vestibule du théâtre vides. Mais, tout de même, nous sommes tous derrière les portes battantes qui donnent entrée à la salle. Quand même...

    Tout à coup - nous comprenons au quart de tour - une sorte de grand bruit, un peu comparable à une explosion, et des hurlements : pas besoin de donner d'ordres, tout le monde est dans le vestibule en un clin d'oeil, chacun avec son manche. Et, là, nous retrouvons cette grande échasse de Josuah avec une meute vociférante et haineuse, telle que nous l'avons laissée à la Fac Saint Charles. Nos deux groupes sont sensiblement égaux, mais, poussés par leur élan et grâce à l'effet de  surprise, les autres occupent déjà une grande part du vestibule, et nous sommes, pour ainsi dire, déjà coincés contre les portes battantes.

    Mais nous voyons bien, malgré tout, que Josuah et les siens sont surpris de nous voir si méchants, cette fois. Ils n'ont plus devant eux, maintenant, cinq ou six inconscient désarmés, mais bien un groupe égal au leur et qui, manifestement, ne va pas se laisse faire, cette fois. La seule différence entre eux et nous c'est l'âge des combattants, car il s'agit d'un vrai combat : Salluste disait des légionnaires de Caius Marius, affrontant - pour les exterminer - les Cimbres et les Teutons, qu'ils venaient "pro salute, non pro gloria, certari"; c'est-à-dire qu'ils ne se battaient pas pour la gloire, mais bien pour sauver leurs peaux, face aux barbares. C'était exactement cela, pour nous : Samy était bien venu, finalement, comme nous l'imaginions possible, pour "finir le travail" et, sinon pour nous tuer vraiment, du moins pour nous faire assez mal et assez de mal pour nous enlever l'envie de continuer à militer...

    Je parle d'âge car, en face de la bande de nervis gauchistes, exclusivement constituée d'étudiants et de jeunes (lycéens, travailleurs), de notre côté il y a nous, bien sûr, les jeunes de l'époque, mais les anciens sont là aussi et se battent avec nous : Lavo est là, André (le trésorier qui succéda à Ducret) lance à tour de bras tous les gros cendriers en céramique "Cinzano" qu'il peut trouver (et il y en a ! : tout le monde fume, et partout, à l'époque...). Et cela fait rudement mal, un Cinzano lancé à toute volée, pris en pleine poire !

    1A.jpg

    Papa est là, avec son nerf de boeuf... Et, bien sûr, Debray est là, comme un tribun à qui il ne manque que le cheval, mais qui nous harangue en même temps qu'il insulte ces "salauds" de "fascistes" et qu'il les agonit d'injures et insultes bien senties, ce qui nous galvanise évidemment et déstabilise un peu les autres, c'est évident...

    Pendant ce temps, dans la salle, Maman et Madame Orsini (une amie d'AF qui ne manquait jamais ni une réunion ni une Jeanne ni, plus tard, un Rassemblement) m'ont raconté comment ceux qui ne pouvaient se battre étaient partagés entre l'indignation face à ces barbares, les encouragements qu'ils nous prodiguaient malgré tout et, quand même, il faut bien le dire, une certaine inquiétude; ou une inquiétude certaine...

    Et dans le vestibule ?

    Premier temps : nous nous sommes donc fait surprendre comme des bleus, bien qu'un peu préparés quand même. Sur leur lancée, par un simple effet mécanique d'entraînement, les gauchos gagnent quelques mètres de terrain, d'abord, même s'ils ne s'attendaient pas à ce que l'on résiste et, à fortiori, à une telle résistance...

    Les choses se figent un peu alors, l'affaire commence à durer, et les coups pleuvent, mais vraiment (et pas des caresses !) de part et d'autre. Si l'on se figure deux rectangles se faisant face (comme dans les plans de batailles) je me suis trouvé, en sortant précipitamment de la salle, à l'extrême-gauche de notre rectangle (à l'extrême-gauche ! moi !), au

  • Retour sur la conférence de l'abbé de Tanouarn, au Café Histoire de Toulon, le 16 mars dernier

    untitled.jpgRN VAR a caractérisé ainsi cette réunion : Assistance très jeune à la causerie de l'abbé Guillaume de Tanouarn sur "l'héritage de Maurras pour la nouvelle génération 2014". Cette conférence avait lieu au "local russe", devant l'ancien quai Kronstadt de Toulon, ou l'on put voir la flotte du Tsar en 1893...

    Et précisément, nous donnons à lire, aujourd’hui, les notes organisées prises, à cette occasion, par une étudiante aixoise participant à ce Café : elle les a simplement mises en forme, à notre demande, et chacun pourra, ainsi, prendre connaissance de l'articulation de cette intervention...

    Ainsi, pour de nombreux jeunes Français, Maurras ce n'est pas M le Maudit, mais bien plutôt Maurras contemporain capital  

    379743392.jpg

     L’héritage de Charles Maurras 

    Notes organisées de la conférence donnée à Toulon, le 16. III. 2014, par M. l’abbé de Tanoüarn 

    Rien n’est plus contraire à l’œuvre maurrassienne et à l’esprit de son auteur que de la considérer comme un ensemble de dogmes immuables et éternels. L’héritage de Charles Maurras se résume davantage en une méthode : l’empirisme organisateur.

    Réellement influencé, d’une part, par la pensée platonicienne (I), Charles Maurras a été, par à la mise en œuvre du positivisme aristotélicien, d’autre part, « le plus moderne des antimodernes » (II).

    I- Une recherche de la vérité politique

    L’influence de Platon est indubitable dans l’élaboration de la pensée politique de Charles Maurras : le fondateur de l’Académie constitue la première référence anti-démocratique du directeur de l’Action française.

    1- Une œuvre pédagogique et dialectique

    L’œuvre de Charles Maurras est pédagogique. 

    En effet, les idées sont reprises et chaque fois réexpliquées. C’est une « pédagogie de l’affirmation » (abbé de Tanoüarn).

    La méthode de Charles Maurras est dialectique.

    Conformément, au procédé socratique de la maïeutique, il s’agit de « faire accoucher » le contradicteur de la vérité ; Maurras aimait dialoguer et débattre.

    2- Une dimension métaphysique : le rejet de la démocratie et la réalisation de la Justice

    Contrairement à Aristote (Politique) et en accord avec Platon (Les Lois, La République), il n’existe pas, pour Maurras, de bonne démocratie ; il écrivait ainsi, « la démocratie, c’est la mort ».

    A l’instar de Platon, il considère que la politique est une manière de rechercher le Beau et le Juste, de rechercher la Vérité ; la politique permet de défendre les choses nobles.

     

    Cette quête platonicienne n’exclut néanmoins pas le caractère proprement positiviste de sa pensée, transformant ainsi son œuvre en une véritable méthode.

    Qu’est-ce que l’empirisme organisateur ?

    L’empirisme organisateur maurrassien est une méthode selon laquelle la politique nationale doit être conduite grâce à l’observation.

    Le caractère empirique réside dans l’affirmation selon laquelle la politique est avant toute chose une question d’observation du réel, du donné.

    Le caractère organisateur, dans le fait d’ordonner les fruits de l’observation à un principe, celui de l’intérêt  national.

     

    II- Une « pensée en action »

    Dans la mesure où l’héritage de Charles Maurras est une méthode, ordonnée toutefois à une véritable quête de la vérité politique dont l’organe de prédilection est la raison, son œuvre n’est pas dogmatique mais substantielle, et les principes dégagés sont adaptables et non immuables.

    1- Une méthode analytique : l’exemple de la laïcité

    A la manière d’Aristote, et cette fois-ci en contradiction avec l’idéalisme platonicien (et, en l’espèce, son utopisme), Charles Maurras analyse la situation politique de son époque à partir du donné que celle-ci constitue : il travaille avec les outils de son temps qu’il ordonne, par le truchement de la raison, à une fin.

    Dès lors, la laïcité (dans sa forme naturelle, étymologique) est un donné dont il s’agit seulement de reconnaître l’existence ; elle relève du fait. Elle ne doit toutefois pas devenir une religion républicaine.

    2- Le principe organisateur

    La fin susmentionnée est la pérennité française.

    En effet, l’agnosticisme de Maurras le conduit à rejeter tous principes, hormis celui de l’intérêt national. L’intérêt de la France, qui réside dans sa pérennité, constitue la seule finalité de la politique française, le principe qui organise toutes les données empiriquement décelées.

    Charles Maurras retient une conception de la France, celle, aujourd’hui, d’une nation équilibrée qui trouve sa place dans le concert des Nations, place harmonieusement définie par l’histoire ; il s’agit désormais de la reconnaître et d’agir en fonction. Une telle conception est proprement adéquate avec l’idée de la France monarchique (et non impériale qui n’assouvit jamais son désir d’expansion) : toutes deux se retrouvent dans l’harmonie et l’équilibre.

    Telle est l’image de la France que lègue également Maurras ; tel est le « schéma national maurrassien » (abbé de Tanoüarn).

     

                Ainsi, il ne s’agit pas tant de consacrer le contenu de l’analyse (bien que celui-ci revête un intérêt considérable, mais dont une partie peut sembler aujourd’hui obsolète, comme l’analyse des quatre Etats confédérés), que l’analyse elle-même. Cette méthode d’analyse qu’est l’empirisme organisateur constitue le seul caractère véritablement immuable de sa pensée, et peut, en raison de cette immutabilité, être dès lors reçue comme un véritable héritage.

  • Documents pour servir à une Histoire de l'URP (52) : Marseille, 19 Novembre 1933, Grande réunion et Grand Banquet médica

    (retrouvez notre sélection de "Documents..." dans notre Catégorie "Documents pour servir à une histoire de l'URP"...)

     

    1AZZZ.jpg

     

    Voici l'annonce de cette réunion dans notre mensuel régional "L'Ordre provençal", qui précise : 

    "Nos amis sont invités à faire la plus active propagande pour cette réunion qui s'annonce, d'ailleurs, comme un très grand succès. Les portes seront ouvertes à neuf heures et l'on commencera à dix heures, exactement. On peut se procurer des invitations au local de la section, 60 rue Grignan."

    L'Ordre provençal en était alors à sa neuvième année (sa première parution est donnée, par Gallica, "en 1925") et se présente comme l' "organe mensuel de la Fédération provençale des Sections d'Action française"...

    La réunion et le Banquet eurent lieu à la Place Jean Jaurès, connue des Marseillais sous le nom de "La Plaine"...

    Naturellement, comme L'Action française, cet "Ordre provençal" disparut lors de la soviétisation d'une large part de la vie publique française en 44/45, à cause de la sinistre action des communistes, peu avant alliés d'Hitler pendant presque deux ans et qui cherchaient, évidemment, à faire oublier cet himalaya de honte par un himalaya de re-Terreur et de violences plus grand encore : ce fut la sinistre "épuration"...

    Mais, lorsque le mouvement fut relancé, après cette sinistre période, l'on conserva, en Provence, le titre de "l'OP" (comme nous l'appelions familièrement, entre nous), de même que l'on conserva le titre d'Union Royaliste provençale (transformé un temps en Fédération Royaliste Provençale)...

    1. Voici d'abord le compte-rendu de cette belle manifestation "double", dans la "Une de L'Action française du lendemain, lundi 20 novembre (avec un "lire la suite en 2ème page") :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k765429k/f1.item.zoom

    (le texte est lisible, mais, en cliquant sur l'image, vous l'agrandirez encore...)

    1A.png

    1A.png

    et voici le lien amenant vers la "suite et fin" du compte-rendu, en page deux :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k765429k/f2.item

    (idem : le texte est lisible, mais, en cliquant sur l'image, vous l'agrandirez encore...)

    1A.png

    1A.png

    1A.png

    (ici, il faut remonter à la colonne de droite des deux photos précédentes pour avoir la suite)

     

    2. Et voici, maintenant, quelques informations sur L'Ordre Provençal et le développement de l'Action française en Provence (nous parlerons bientôt, plus en détail, du fameux "Commandant Dromard", premier Président de l'Union Royaliste Provençale)...

    (nous mettons en fin de cette note deux liens intéressants, en ceci qu'ils fournissent un grand nombre de noms, dates et lieux, personnalités; le tout mêlé dans un ensemble parfois un peu long, ennuyeux, voire "poussiéreux" : le lecteur en usera comme bon lui semble; pour notre part, nous en avons extrait certains des renseignements suivants...)

    En Provence, dans le Midi blanc, durant le XIXème siècle et jusqu'à l'apparition de L'Action française, les deux principaux journaux royalistes furent La Gazette du Midi - fondé en 1831 - qui cessa de paraître en 1914, et Le Soleil, créé en 1886 et qui cessera de paraître en 1922... 

     

    Gazette du Midi (1831-1914)

    La Gazette du Midi, journal royaliste local publié à Marseille de 1831 à 1914; semi-hebdomadaire puis quotidien... 

     

    En dehors de Marseille, d'Arles et de la Vendée provençale, le royalisme commençait à s'assoupir quelque peu, ailleurs en Provence. Martigues et Roquevaire - communes hautement symboliques pour nous autres, maurrassiens - étaient déjà nettement républicaines, voire socialisantes. Le pharmacien Autheman - qui avait été deux fois maire de la Venise provençale - écrit en 1881 à M. Olive, directeur de La Gazette du Midi :

    "...Martigues est un pays perdu pour toute cause conservatrice… Le parti de l’"Ordre" a perdu l’appui de la majorité des marins et ne pourra le recouvrer que lorsque notre pays sera débarrassé de la lèpre républicaine… Ajoutez à cela l’apathie des conservateurs rendant toute lutte impossible. Martigues est un pays de couards et de poltrons… Je suis honteux de l’habiter !…"

    1A.jpg

     

    Juste après la disparition du Soleil, après l'hécatombe de la Grande guerre (la moitié des Camelots partis au Front ne revinrent pas, tel mon oncle maternel Georges, parti mourir, dans ses vingt ans, du côté des Ardennes...), et dans le grand mouvement de ré-organisation du mouvement qui s'imposait, l'Union Royaliste provençale et, surtout, sa section marseillaise,  désira lancer - en octobre 1924 - un bulletin mensuel intitulé L’Ordre marseillais : paraissant sur quatre pages, il avait pour gérant Louis Dromard (premier Président de l'URP, dont nous parlerons prochainement) et pour rédacteur Henri Lavalade, et "tirait" à un millier d’exemplaires.

    Un an plus tard, changeant de format, L'Ordre marseillais devint LOrdre provençal. Cette modification se produisit cinq mois après le congrès régional d’Aix, tenu le 14 juin 1925, où avait été adopté le principe de la "Fédération provençale" : la "Une" de notre en-tête porte donc bien la mention "Neuvième année", puisqu'elle est de 1933.

    Le 22 août 1925, profitant du séjour estival de Maurras à Martigues, on posa les premiers jalons de l'Union Royaliste Provençale, tels qu’ils apparaissent dans l’organigramme publié par L'Action française, consacré à la Xème zone.

    Au début de 1927, l'URP comptait vingt-deux sections dont trois au moins, celles d’Avignon, de Toulon et de Nice, dépassaient la centaine d’adhérents et une, celle de Marseille, atteignait les 600 cotisants.

    En novembre 1927 parlant devant le quatorzième congrès du mouvement, Bernard de Vesins affirmait que l'URP constituait le plus fort groupement régional d’Action Française...

    François Davin

     

    Deux liens à consulter, si le coeur vous en dit... :

    https://books.openedition.org/septentrion/39273?lang=fr

    https://books.openedition.org/psorbonne/69669?lang=fr

    1AZZ.jpg

  • A tous : que diriez-vous d'une rencontre/protestation calme et pacifique devant le portail de la Maison de Maurras à Mar

    Chers amis, chers lecteurs,

    Nous allons renverser les rôles : d'ordinaire, un journal, un groupe, une entité communique, d'une façon ou d'une autre, une activité à ses lecteurs, à ses amis, et leur annonce telle conférence, action ou manifestation pour telle ou telle date, à tel ou tel endroit.

    Dans quinze jours, c'est le 16 novembre, un samedi; jour anniversaire de la mort de Charles Mauras.

    Y aurait-il parmi vous, même venant de loin, pour l'occasion, des personnes désireuses de venir manifester calmement, pacifiquement, mais publiquement, devant le portail de la maison de Maurras ?

    1. Pour demander la ré-ouverture de la maison et la possibilité de la visiter, ou alors que la Mairie donne publiquement la raison de la fermeture du site, et un calendrier pour les travaux et sa réouverture à la visite...

    2. Pour demander le libre accès au jardin, en permanence.

    En ce qui me concerne, je suis disponible pour me rendre à Martigues "quand on veut", sous réserve qu'il y ait un groupe d'au moins dix/vingt personnes, et pour proposer, même de l'extérieur, une explication/présentation du lieu (maison et jardin) et de la personnalité de Maurras.

    Je mets donc la décision entre vos mains : pour une fois, c'est l'éventuel public qui demandera au groupe (en l'occurrence, notre cher Blog/quotidien lafautearousseau) de lui parler : il me semble que nous pourrions nous retrouver à partir de 14h30/15h, pour un exposé d'une petite heure, suivi des réponses à toutes les questions que vous voudriez bien me poser. 

    Il s'agirait, je le répète bien, d'une manifestation ferme mais calme et ordonnée, s'inscrivant dans le cadre de notre campagne quotidienne pour "ré-introduire Maurras dans le paysage politique français" et pour faire "découvrir l'homme Maurras". D'une protestation aussi résolue que paisible contre l'attitude scandaleuse et inqualifiable de la très riche municipalité de Martigues; et pour demander l'inscription de la très belle "maison de Maurras" au réseau des Maisons des Illustres, afin qu'elle devienne un grand centre intellectuel - national et international - de recherches sur Maurras...

    Si personne n'est intéressé, il n'y aura rien : c'est vous qui déciderez. Si par contre ne serait-ce que dix à vingt personnes étaient d'accord - et bien sûr beaucoup plus, avec grand plaisir... - je me tiens à leur disposition pour leur présenter le lieu et la personne, même "enfermés dehors" par le dernier Mur de Berlin d'Europe !

    Manifestez-vous et faites savoir votre envie, ou non, en nous contactant...

    François Davin, fondateur et  Blogmestre de lafautearousseau

    PS : je précise que cette offre est permanente, sur l'année : si un groupe, venu de n'importe où en France, souhaite se faire "expliquer", même de dehors, dans la rue et devant le portail fermé, l'ensemble "maison/jardin/l'homme Maurras", lafautearousseau et moi-même nous ferons un plaisir de vous recevoir. Ainsi, même si ce 16 novembre, l'occasion ne se présente pas, peut-être que, les Municipales approchant, et l'intérêt pour le sujet croissant à proportion, des groupes seront intéressés... 

  • Journées du Patrimoine : ”À l'Ouest, rien de nouveau”, à Martigues, pour la Maison de Maurras non plus : rien de nouveau

    1A.jpgCet article ayant été rédigé "avant", nous le dédions à Dominique Paoli, qui vient de nous quitter, après une vie de dévouement, de fidélité et d'activité inlassable, notamment pour l'entretien, la sauvegarde et la préservation de la maison de Maurras.

    Le dernière fois que je l'ai rencontrée, ce fut donc durant cette journée de travail qu'elle avait organisée (elle était pré­si­dente de l’Association des Amis du Che­min de Paradis) avec Philippe Kaminski, à Martigues : il s'agissait de réfléchir aux actions à mener, de faire un point sur la situation... La journée était magnifique. Comme le disait Léon Daudet, nous prenions "le bon de la vie" et, pour notre repas de midi, nous déjeunâmes au Miroir, sur ce quai Brescon, ("mon quai natal", dit Maurras) appelé aussi Miroir aux oiseaux, avant de reprendre le travail...

    C'est donc la dernière image que je garde d'elle, et qui lui correspond si bien : du travail sérieux et efficace, du dévouement, et aussi de la joie et la satisfaction du devoir accompli...

    À Dieu, Dominique et - pardonnez la pauvreté des mots !... - merci pour tout...

    F.D.

    L'URSS existe encore, du moins un de ses satellites : la richissime commune de Martigues. Et le Mur de Berlin, s'il est bien tombé là-bas, reste toujours bien debout et bien solide, quoiqu'invisible, ici, à Martigues, entourant hermétiquement la Maison de Maurras...

    La Mairie communiste de Martigues n'attend en réalité qu'une chose : que la pauvre Maison du Chemin de Paradis finisse par s'écrouler, tout simplement; faute de soin(s) et d'entretien, tout simplement...

    "Populo gobe tout" (la formule est de Maurras) y avait cru, naïvement, à l'annonce du vote par la Mairie d'un budget de restauration/sauvegarde de la Bâtisse, à la fin 2019 :

    maurras bastide.jpg

    Ayant rencontré des membres influents du Conseil municipal, notamment Florian Salazar (une personne très agréable, au demeurant, "hors politique"...) et étant informé quotidiennement par un ami habitant juste en face de chez Maurras, à cent mètres, nous savions très bien à quoi nous en tenir, et que cette promesse était fallacieuse, mensongère : même le jardin n'est pas entretenu, il y a belle lurette que les rosiers ont disparu et si "le myrte fidèle" a bien prospéré, il a bien du mérite, comme les cyprès qui, eux aussi vont plutôt bien (du moins, ceux d'en haut, pas ceux des deux "allées des philosophes", à l'entrée du jardin, "en-bas").

    Ses fenêtres n'étant jamais ouvertes, pas une seule fois dans l'année, cette belle bâtisse n'est ni aérée ni ventilée, ce qui est catastrophique pour un édifice bâti, comme toute la ville, non pas "au bord de l'eau" mais "dans l'eau", comme le dit joliment Alexandre Dumas :

    1A.jpg

    Dans ce climat général où l'eau et l'humidité s'infiltrent partout et pénètrent tout, bois et pierre, si l'on ne chauffe pas, n'aère pas, n'entretient pas... que se passe-t-il, depuis les deux années de ce vote/poudre aux yeux, destiné seulement à endormir les gogos (les promesses, c'est bien connu, n'engageant que ceux qui les croient) ? Il se passe ce qui doit se passer : l'humidité pénètre au coeur des poutres, au coeur des pierres, rongeant tout; le moisi s'installe, avec son cortège de champignons pour les bois, ses effritements pour les pierres...

    Que fera-t-on, lorsque le mal aura pénétré trop avant dans la structure même du bâti ? À ce moment-là, les dépenses pour remédier au mal auront tellement explosé qu'il ne manquera pas de bonnes âmes pour dire qu'il ne serait pas raisonnable de mettre tant d'argent dans une maison vide alors que l'Éducation, le Social (!) etc... ont des besoins si criants...

    À la Mairie, si l'on est croyant, nous pensons que l'on doit prier : "saint Charles (non, pas Maurras, mais Marx !) faites qu'elle s'écroule enfin, cette satanée bâtisse, et qu'on n'en parle plus !..."

    Pour cette année encore, il n'y a rien à attendre : le Covid a bon dos ! Encore un hiver de froid humide à supporter pour la Bastide. Au printemps, qui peut dire où l'on en sera. Et, de toutes les façons, un budget voté il y a maintenant deux ans, devra forcément, dans un an ou deux ou plus, repasser en Conseil municipal...

    Autant dire que, pour la Maison du Maître, les doutes et les craintes les plus terribles sont de rigueur.

    Nous n'y pouvons malheureusement rien, à lafautearousseau. Au moins, face à "Populo gobe tout" et à ceux qui s'en fichent comme de l'an quarante, protestons-nous chaque jour, en tenant le compte sinistre et inquiétant des journées d'abandon et de délabrement de ce très bel édifice civil de la commune de Martigues :

    MARTIGUES/MAISON MAURRAS : NON ASSISTANCE A MONUMENT EN DANGER !

    Cette protestation calme et pacifique servira-t-elle à quelque chose ? Au moins comme le disait Raspail, "Quand on représente une cause (presque) perdue, il faut sonner de la trompette, sauter sur son cheval et tenter la dernière sortie, faute de quoi l'on meurt de vieillesse triste au fond de la forteresse oubliée que personne n'assiège plus car la vie s'en est allée..."

    maurras defendez sa maison.jpg

  • Journées du Patrimoine : ”À l'Ouest, rien de nouveau”, à Martigues, pour la Maison de Maurras non plus : rien de nouveau

    1A.jpgCet article ayant été rédigé "avant", nous le dédions à Dominique Paoli, qui vient de nous quitter, après une vie de dévouement, de fidélité et d'activité inlassable, notamment pour l'entretien, la sauvegarde et la préservation de la maison de Maurras.

    Le dernière fois que je l'ai rencontrée, ce fut donc durant cette journée de travail qu'elle avait organisée (elle était pré­si­dente de l’Association des Amis du Che­min de Paradis) avec Philippe Kaminski, à Martigues : il s'agissait de réfléchir aux actions à mener, de faire un point sur la situation... La journée était magnifique. Comme le disait Léon Daudet, nous prenions "le bon de la vie" et, pour notre repas de midi, nous déjeunâmes au Miroir, sur ce quai Brescon, ("mon quai natal", dit Maurras) appelé aussi Miroir aux oiseaux, avant de reprendre le travail...

    C'est donc la dernière image que je garde d'elle, et qui lui correspond si bien : du travail sérieux et efficace, du dévouement, et aussi de la joie et la satisfaction du devoir accompli...

    À Dieu, Dominique et - pardonnez la pauvreté des mots !... - merci pour tout...

    F.D.

    L'URSS existe encore, du moins un de ses satellites : la richissime commune de Martigues. Et le Mur de Berlin, s'il est bien tombé là-bas, reste toujours bien debout et bien solide, quoiqu'invisible, ici, à Martigues, entourant hermétiquement la Maison de Maurras...

    La Mairie communiste de Martigues n'attend en réalité qu'une chose : que la pauvre Maison du Chemin de Paradis finisse par s'écrouler, tout simplement; faute de soin(s) et d'entretien, tout simplement...

    "Populo gobe tout" (la formule est de Maurras) y avait cru, naïvement, à l'annonce du vote par la Mairie d'un budget de restauration/sauvegarde de la Bâtisse, à la fin 2019 :

    maurras bastide.jpg

    Ayant rencontré des membres influents du Conseil municipal, notamment Florian Salazar (une personne très agréable, au demeurant, "hors politique"...) et étant informé quotidiennement par un ami habitant juste en face de chez Maurras, à cent mètres, nous savions très bien à quoi nous en tenir, et que cette promesse était fallacieuse, mensongère : même le jardin n'est pas entretenu, il y a belle lurette que les rosiers ont disparu et si "le myrte fidèle" a bien prospéré, il a bien du mérite, comme les cyprès qui, eux aussi vont plutôt bien (du moins, ceux d'en haut, pas ceux des deux "allées des philosophes", à l'entrée du jardin, "en-bas").

    Ses fenêtres n'étant jamais ouvertes, pas une seule fois dans l'année, cette belle bâtisse n'est ni aérée ni ventilée, ce qui est catastrophique pour un édifice bâti, comme toute la ville, non pas "au bord de l'eau" mais "dans l'eau", comme le dit joliment Alexandre Dumas :

    1A.jpg

    Dans ce climat général où l'eau et l'humidité s'infiltrent partout et pénètrent tout, bois et pierre, si l'on ne chauffe pas, n'aère pas, n'entretient pas... que se passe-t-il, depuis les deux années de ce vote/poudre aux yeux, destiné seulement à endormir les gogos (les promesses, c'est bien connu, n'engageant que ceux qui les croient) ? Il se passe ce qui doit se passer : l'humidité pénètre au coeur des poutres, au coeur des pierres, rongeant tout; le moisi s'installe, avec son cortège de champignons pour les bois, ses effritements pour les pierres...

    Que fera-t-on, lorsque le mal aura pénétré trop avant dans la structure même du bâti ? À ce moment-là, les dépenses pour remédier au mal auront tellement explosé qu'il ne manquera pas de bonnes âmes pour dire qu'il ne serait pas raisonnable de mettre tant d'argent dans une maison vide alors que l'Éducation, le Social (!) etc... ont des besoins si criants...

    À la Mairie, si l'on est croyant, nous pensons que l'on doit prier : "saint Charles (non, pas Maurras, mais Marx !) faites qu'elle s'écroule enfin, cette satanée bâtisse, et qu'on n'en parle plus !..."

    Pour cette année encore, il n'y a rien à attendre : le Covid a bon dos ! Encore un hiver de froid humide à supporter pour la Bastide. Au printemps, qui peut dire où l'on en sera. Et, de toutes les façons, un budget voté il y a maintenant deux ans, devra forcément, dans un an ou deux ou plus, repasser en Conseil municipal...

    Autant dire que, pour la Maison du Maître, les doutes et les craintes les plus terribles sont de rigueur.

    Nous n'y pouvons malheureusement rien, à lafautearousseau. Au moins, face à "Populo gobe tout" et à ceux qui s'en fichent comme de l'an quarante, protestons-nous chaque jour, en tenant le compte sinistre et inquiétant des journées d'abandon et de délabrement de ce très bel édifice civil de la commune de Martigues :

    MARTIGUES/MAISON MAURRAS : NON ASSISTANCE A MONUMENT EN DANGER !

    Cette protestation calme et pacifique servira-t-elle à quelque chose ? Au moins comme le disait Raspail, "Quand on représente une cause (presque) perdue, il faut sonner de la trompette, sauter sur son cheval et tenter la dernière sortie, faute de quoi l'on meurt de vieillesse triste au fond de la forteresse oubliée que personne n'assiège plus car la vie s'en est allée..."

    maurras defendez sa maison.jpg

  • HISTOIRE • Pierre Nora : « Vers une sorte de réaction conservatrice »

    XVMbe012f26-02f7-11e5-b3ff-e682be4027fb.jpg

    Pierre Nora appartient à ce que Régis Debray appelle la « haute intelligentsia », qui tend aujourd'hui, sinon vers la droite politique, du moins, selon ses propres termes, vers une sorte de réaction conservatrice. Il convient, à travers un ensemble d'intellectuels somme toute assez différents, d'en saisir toutes les nuances. Pierre Nora en est l'un des acteurs importants. Il est l'un des protagonistes de cet avenir de l'intelligence française dont parlait Maurras et dont, nous savons l'influence qu'il peut exercer sur le destin national. National et au delà. LFAR.   

    L'académicien Pierre Nora revient sur la polémique autour des nouveaux programmes d'histoire. Une controverse qui traduit, selon lui, une profonde crise identitaire.   

    LE FIGARO: Le débat sur la réforme du collège a été très tendu. Que révèle-t-il de notre société ?

    Pierre NORA: Ce qui frappe, c'est l'emballement progressif à partir d'une mesure qui paraissait un simple ajustement à la société déjà décidé de longue date. En fait, cette réforme du collège a été une étincelle qui a mis le feu aux poudres. Un peu comme la décision du mariage pour tous (qui paraissait aussi une mesure « évidente ») a réveillé un volcan dans les profondeurs de la société. Entre ces deux épisodes du quinquennat de François Hollande, il y a quelque chose de semblable. Le mariage pour tous concerne la famille, la réforme du collège a fait prendre conscience aux Français du naufrage où plongeaient l'école et l'enseignement depuis vingt ou trente ans. Or la famille et l'école sont ce qui reste quand il n'y a plus rien. Malgré la décision d'application destinée à couper court, le problème demeure. C'est la grande vertu de cette réforme du collège et de la polémique qu'elle a déclenchée : une prise de conscience collective.

    Vous êtes depuis longtemps l'un des acteurs et observateurs de la vie intellectuelle en France. Considérez-vous qu'elle s'est détériorée ces dernières années ?

    Peut-être le débat s'est-il déplacé des enjeux idéologiques et politiques vers des enjeux biologiques, scientifiques, et climatiques, mais pour ce qui est de la vie intellectuelle en général, on ne peut malheureusement que constater un rétrécissement des horizons et des curiosités. Depuis le déclin et la fin des grandes idéologies rassembleuses. Il y a aussi certainement une atomisation de la vie de l'esprit, où chacun travaille dans sa discipline, sans qu'aucun courant ne réunisse les milieux de pensées isolés. Il y a aussi, à coup sûr, une provincialisation nationale, qui résulte du recul de la langue française à travers le monde, comme en témoigne le nombre très faible des traductions à l'étranger.

    Ma discipline, l'histoire, qui, il y a trente ans, était la curiosité du monde entier, est devenue la cinquième roue de la charrette internationale. Nous payons l'effondrement du système universitaire, qui était le terreau de la vie intellectuelle. Cela nous ramène à la question du collège. C'est-à-dire la grande incertitude sur le message éducatif. Cela étant, s'il n'y a plus de grands courants unificateurs, il me semble que l'on observe deux orientations principales de la vie intellectuelle. Une radicalisation à gauche, dans ce que Régis Debray appelait « la basse intelligentsia », et une orientation de la « haute intelligentsia », sinon vers la droite politique, du moins vers une sorte de réaction conservatrice. 

    Le culte de l'instant est le contrairede la mémoire. Sommes-nous en train de perdre la mémoire ?

    Je dirais tout l'inverse. Nous vivons au contraire sous l'empire de la mémoire et même la tyrannie de la mémoire. Ce phénomène est lié à la dictature du présent. À quoi est-ce dû ? Essentiellement à ce qu'on a appelé « l'accélération de l'histoire ». Le changement va de plus en plus vite dans tous les domaines et nous coupe de tout notre passé. Cela ressemble à ce qui s'est passé au lendemain de la Révolution française, le basculement qui a fait baptiser tout le passé de la France sous le nom d'« Ancien Régime ». La coupure du monde contemporain dans les années 1970-1980 a été plus sourde, mais plus radicale encore. L'arrivée d'un monde nouveau nous a brutalement arrachés au passé, aux traditions, au sentiment de la continuité, à une histoire avec laquelle nous étions de plain-pied, dont on héritait et qu'on cherchait à transmettre. Ce régime a disparu au profit du couple présent-mémoire. Nous sommes dans tous les domaines sollicités, pour ne pas dire condamnés à la mémoire. Un exemple entre mille : ces chefs d'entreprise qui ne voulaient entendre parler que de l'avenir se sont mis à engager des archivistes, à collectionner leurs produits anciens. Les archives elles-mêmes sont moins fréquentées par les historiens que par les familles en quête de leur généalogie. Toutes les institutions de mémoire se multiplient, à commencer par les musées. Les expositions temporaires débordent de visiteurs. Et nous vivons une inflation de commémorations, qui sont l'expression ultime de cette transformation de l'histoire en mémoire.

    Les « panthéonisations » de grandes figures (comme celles qui ont eu lieu mercredi 27 mai) participent-elles de l'histoire ou de la mémoire ?

    De la mémoire, bien sûr, et typiquement, puisqu'elles relèvent de la décision politique. Mais la panthéonisation charrie en général beaucoup d'histoire dans son contenu. Du reste, une fois que l'on a établi la différence entre les deux instances, l'histoire et la mémoire, il faut inversement montrer comment elles se nourrissent l'une de l'autre.

    Pourtant, l'histoire attire les foules (parcs d'attractions, émissions de radio et de télévision, livres, séries télévisées, patrimoine), comment expliquez-vous ce paradoxe ?

    Justement, ce qui se met en place et surtout chez les jeunes, c'est un rapport tout nouveau au passé. L'histoire se cherche et même se perd, mais le passé est partout, écrasant. Dans la littérature, Les Bienveillantes, de Jonathan Littell, en sont un exemple majeur, suivi par beaucoup d'autres. Au cinéma, de Gladiator, par exemple, à Marie-Antoinette, et jusque dans les séries télévisées sur Rome, les Borgia ou bientôt sur Versailles. L'histoire, qui était un lien collectif, se transforme en une mémoire individuelle, affective. Elle subit une appropriation par chacun d'entre nous qui entretient avec le passé un rapport parfois accusateur (dans le culte de la repentance), parfois imaginatif et merveilleux (comme en témoigne l'explosion de la fantasy, qui va du Seigneur des anneaux à Game of Thrones). Le passé est appréhendé comme le merveilleux ou le diabolique de nos sociétés démocratiques. Peut-être même que ce rapport ludique et subjectif au passé est l'une des marques de l'infantilisation du monde. Le passé épouse chaque jour un peu plus les caractéristiques du jeu vidéo.

    « La France traverse une crise identitaire profonde, une des plus graves de son histoire » avez-vous affirmé. Pourquoi ?  

    Cette crise est grave, justement, parce qu'elle n'apparaît pas à l'œil nu. C'était, en revanche, le cas des guerres de Religion, de la Révolution, des autres phénomènes bruyants de notre histoire. La crise contemporaine va plus loin. Quelques éléments très simples en témoignent. La France a été pendant des siècles un pays profondément paysan et chrétien. Le taux de la population active dans l'agriculture est aujourd'hui de moins de 2 %. Vatican II a signalé et accéléré une déchristianisation évidente.

    La France était un pays attaché à sa souveraineté. Elle a éclaté depuis une trentaine d'années vers le haut et vers le bas : insertion difficile dans un ensemble européen, forte poussée décentralisatrice. La fin de la guerre d'Algérie a mis un terme à la projection mondiale de notre pays. La faiblesse de l'État central a fait le reste. En outre, la pression migratoire alimente l'inquiétude de nos concitoyens. Ce n'est pas en soi l'immigration qui fait problème, mais l'arrivée massive d'une population pour la première fois difficile à soumettre aux critères de la francité traditionnelle. Enfin, la France a constamment été en guerre, c'était une nation militaire ; elle est peut-être aujourd'hui « en danger de paix ». Bref, nous vivons le passage d'un modèle de nation à un autre.

    Nostalgie du récit national, de la chronologie, des grands hommes, un peuple a-t-il besoin de mythes ?

    Le système d'information dont la dialectique binaire interdit toute nuance réduit le partage des historiens entre, d'un côté, les partisans du roman national à restaurer et, de l'autre, l'ouverture à une histoire que la pression de la mémoire coloniale a rendue culpabilisatrice. Je ne me reconnais dans aucun de ces deux camps. On assiste aujourd'hui, c'est un fait, à une offensive des avocats d'une restauration du « roman national ». Ce « roman national », dont on m'attribue généreusement la paternité de l'expression, est mort, et ce ne sont pas des incantations qui le ressusciteront. Il exprime une histoire qui ne se fait plus depuis trois quarts de siècle, depuis les Annales. Si roman il y a, il lui faut une belle fin, un happy end. Or, si l'on suit Lavisse, « le maître » du roman national, ce dernier s'achève après la victoire de 1918. Depuis, l'histoire de France a connu nombre de défaites militaires, une baisse d'influence à travers le monde, un chômage envahissant, un avenir d'inquiétude. Inversement, l'histoire globalisée est nécessaire à l'heure de la mondialisation, mais elle dissimule le plus souvent la revendication d'une histoire écrite seulement du point des vues des victimes, et purement moralisatrice, puisqu'elle déchiffre le passé à travers la grille des critères moraux du présent. Ce qu'illustrent les mots choisis dans le programme d'histoire en 4e et 3e « Un monde dominé par l'Europe : empires coloniaux, échanges commerciaux et traites négrières.» La « domination », condamnable, a remplacé l'« expansion », dont la domination n'est que l'un des effets. Les empires coloniaux sont nés des rivalités entre nations européennes ; quant aux traites négrières, si atroces qu'elles aient été, elles ne sont pas le trait principal des XVIIe et XVIIIe siècles ; mais leur étude est un des effets de la loi Taubira… Nous sommes face au péché de moralisme et d'anachronisme où Marc Bloch voyait la pire dérive du métier d'historien.

    Que répondre à un jeune de 20 ans qui considère que l'histoire ne sert à rien ?

    Lui dire que l'histoire a l'air de ne servir à rien parce qu'elle sert à tout. Qu'elle est au collectif ce que la mémoire est aux individus. Si vous perdez la mémoire, vous savez ce qui arrive. L'Alzheimer historique ne vaut pas mieux que l'Alzheimer cérébral. 

     

    Pierre Nora est un historien français, membre de l'Académie française, connu pour ses travaux sur le « sentiment national » et sa composante mémorielle. Il a notamment dirigé l'ouvrage collectif: Les lieux de mémoire.

    Entretien par Vincent Tremolet de Villers - Figarovox