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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Syrie : Eviter le pire en attendant le meilleur

     

    par Jean-Baptiste d'Albaret

     

    C’est peu dire que les réactions politiques occidentales ont été discrètes après la reprise de Palmyre par l’armée syrienne. Il est vrai que nos gouvernants ont dû se livrer à un difficile exercice de style. Comment reconnaître à cette victoire militaire l’importance qu’elle mérite après avoir expliqué pendant des années que la priorité était de « renverser Assad » ? Camouflet suprême, il a même fallu saluer le concours des forces russes, comme l’a fait du bout des lèvres le département d’état américain. C’est déjà une avancée : il n’y a pas si longtemps, soutenir le régime syrien contre les islamistes revenait à préférer la peste au choléra. Jusqu’où peut aller l’aveuglement idéologique… N’est-ce pas Laurent Fabius ?

    à l’évidence, l’offensive de l’armée syrienne, aidée du Hezbollah libanais et de l’aviation russe, est une victoire stratégique et symbolique pour Bachar el-Assad. Elle n’est certes qu’une bataille dans la guerre contre le groupe état islamique. Mais le régime continue de pourchasser les djihadistes pour les extirper de leurs principaux fiefs dans le pays. Surtout, ce succès est le plus important obtenu face à Daech dans le conflit syrien. Le pouvoir alaouite s’impose comme l’adversaire le plus efficace et le plus déterminé de l’organisation terroriste, organisation qui a revendiqué les attentats meurtriers de Paris et de Bruxelles.

    C’est pourquoi la victoire de Palmyre devrait être célébrée comme telle par les chancelleries occidentales. Elle contribue à la stabilisation politique de la région et laisse entrevoir un avenir à des populations éprouvées par cinq années de guerre. C’est le cas, en particulier, des populations chrétiennes qui ont subi violences et discriminations. Politique magazine a pu rencontrer ces communautés dont la présence sur ces terres des origines du christianisme n’est aujourd’hui même plus assurée. L’enjeu est donc à la hauteur de l’espoir soulevé par le recul de l’hydre djihadiste aux confins syro-irakien. Présents en Syrie depuis 2000 ans, acteurs majeurs du tissu économique et social, les chrétiens sont des facteurs d’équilibre et de dialogue dans un Moyen-Orient en fragmentation. Nul besoin d’être prophète pour comprendre que la « transition » politique syrienne, sur laquelle se sont focalisés les Occidentaux au prix de compromissions dramatiques, n’est clairement pas une priorité.

    Ainsi, un léger frémissement se fait sentir du côté américain. Alors que les islamistes sont de plus en plus isolés dans Alep, la grande ville syrienne du nord, Barack Obama a répété que ce serait « une erreur de renverser le régime d’Assad ». Mieux vaut tard que jamais. Mais que de temps, et de vies, perdus ! On attend désormais une réaction officielle française à la hauteur des événements. Elle pourrait s’inspirer de cette réflexion du député des Français de l’étranger, Thierry Mariani : « M. el-Assad n’est pas un président idéal et sans reproche mais il est en train de gagner la guerre. Et nous avons avec lui des intérêts communs et des ennemis communs ». 

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    Rédacteur en chef de Politique magazine

  • L'Afrique Réelle N° 130 - Octobre 2020, par Bernard Lugan.

    Sommaire

    Actualité

    Barkhane : bilan et perspectives

    Dossier : L’Afrique et la mer

    - La géopolitique historique de la mer
    - Le Périple de la mer Erythrée
    - Le monde arabo-swahili

    Dossier : Le mensonge de la « colonisation pillage »

    - Un Empire ruineux
    - Les colonies : un boulet économique

    bernard lugan.jpgEditorial de Bernard Lugan

    Le mensonge de la « colonisation pillage »

     

    Le mensonge de la « colonisation-pillage » repose sur l’idée que ce serait grâce aux colonies que l’Europe se serait enrichie. 
    Si ce postulat était vérifié, la richesse se mesurerait alors à l’aune des immensités impériales de jadis. Le Portugal qui n’a décolonisé qu’en 1975, devrait donc être une grande puissance industrielle mondiale et l’Allemagne qui a perdu ses colonies en 1918, une sorte de pays du tiers-monde...
    Or, jusqu’à ces dernières années, les pays les plus riches et les plus développés étaient au contraire ceux qui n’avaient jamais eu d’empire colonial, comme les Etats-Unis, la Suède et la Suisse, ou ceux qui avaient eu la « chance » de le perdre « tôt » comme l’Allemagne en 1914-1918 ou la Hollande au lendemain de la seconde guerre mondiale. 
    En revanche, la Grande-Bretagne et la France, qui étaient les deux principales puissances coloniales étaient à la traîne. Elles l’étaient car des sommes colossales avaient été dilapidées outre-mer, ce qui avait  freiné la modernisation et la mutation des industries et des équipements métropolitains.
     
    Contrairement à ce que postulait Jules Ferry, les colonies furent, en  effet, loin d’être « une bonne affaire », sauf pour quelques secteurs, le plus souvent moribonds, de l’économie française. 
    En France, ce fut un journaliste, Rammond Cartier, qui osa le premier, en 1956, enfreindre le tabou de l'unanimisme colonial en écrivant dans l'hebdomadaire Paris Match :

    « La Hollande a perdu ses Indes orientales dans les pires conditions et il a suffi de quelques années pour qu’elle connaisse plus d'activité et de bien-être qu'autrefois. Elle ne serait peut-être pas dans la même situation si, au lieu d'assécher son Zuiderzee et de moderniser ses usines, elle avait dû construire des chemins de fer à Java, couvrir Sumatra de barrages, subventionner les clous de girofle des Moluques et payer des allocations familiales aux polygames de Bornéo. »

    Après le second conflit mondial, les colonies étaient devenues à la fois un poids économique insupportable pour les métropoles et un frein à leur redéploiement politique. Voilà pourquoi la décolonisation se fit. 

    Dans ses Mémoires d’espoir, le général De Gaulle a posé le problème quand, dans son style si particulier, il parlait à la fois du tonneau des Danaïdes colonial et de l’incompatibilité des cultures :

    « En reprenant la direction de la France, j’étais résolu à la dégager des astreintes désormais sans contrepartie que lui imposait son Empire (…) des charges que nous coûtaient nos colonies (…) et de ce qu’il nous fallait dépenser pour entretenir et encadrer (la) vie lente et reléguée (de ses populations) (…) gageure où, pour ne rien gagner nous avions tout à perdre ». (De Gaulle, Mémoires d’espoir, T.I, 1970, p.41). La manière avec laquelle le général de Gaulle donna l'indépendance à l'Algérie est une autre question.

    Source : http://bernardlugan.blogspot.com/

  • Nos voeux : ”un nouveau matin français”, avec la Royauté !

    lfar flamme.jpgÀ tous ses amis et lecteurs, en France métropolitaine, dans les Outre-mer et à l'étranger, à ses chroniqueurs, à ses bienfaiteurs, lafautearousseau présente ses voeux les plus sincères pour la nouvelle année : qu'elle vous apporte le meilleur à vous-mêmes, et à tous ceux qui vous sont chers...

    Mais, puisque c'est l'amour de la Patrie qui nous réunit, c'est à la France que lafautearousseau pense encore plus particulièrement aujourd'hui : elle, qui était la première puissance du monde lorsqu'éclata la funeste Révolution, et que la République idéologique - instaurée en I875 : 145 ans de malheur(s) ! - a mis dans le triste état que nous voyons aujourd'hui...

    Hier soir, le semble-Président du Régime qui a ainsi déclassé la France, d'une façon aussi stupéfiante que dramatique, nous a encore infligé un de ces tristes prêches - trop long, comme d'habitude - dans lequel - comme d'habitude - il s'est montré content. De lui.

    Nous retiendrons deux expressions de son ennuyeuse allocution :

    la première, scandaleuse, concerne l'École. Le semble-Président - qui semble n'avoir pas saisi le sens de son propos, ou alors qui a commis un lapsus révélateur - a très calmement déclaré : "elle a fait son devoir : faire des républicains" ! Cette déclaration, c'est tout simplement la légitimation clairement assumée du viol des consciences, de la négation absolue de la liberté de l'homme intérieur. Non, l'École n'est pas là pour "faire des républicains", elle est là pour instruire les jeunes générations. Penser que l'École - aux mains de l'État - éduque - ou, pire - ré-éduque - c'est le propre des Systèmes totalitaires, héritiers... de la Révolution française ! C'est l'idée folle et inacceptable de tous les tyrans héritiers de Robespierre et de la Convention qui - de Mao à Pol Pot, de Staline à Ho Chi Minh, de Ceaucescu à Castro... - ont prétendu faire le bonheur de l'humanité, mais sans elle, et toujours, finalement, contre elle !

    PRINCE ET GASTON.jpgla seconde fut plus agréable à entendre : le semble-Président a, pour une fois, été presque poétique et presque enthousiasmant lorsqu'il a parlé, joliment, d' "un nouveau matin pour la France" et parlé du "temps long". Mais, justement, nous voyons bien que c'est ce Système, pensé, voulu et bâti sans, en-dehors et contre nos Racines historiques, gréco-romaines et judéo-chrétiennes, qui affaiblit, déclasse et ruine la France, inexorablement, depuis qu'il est au pouvoir. C'est donc par une alter-révolution que la France retrouvera la voie de la grandeur, en retrouvant le Régime qui l'a faite; qui en a fait la première puissance du monde; qui fut - comme le disait Pierre Debray - "la flèche du progrès" : notre Royauté, qui a fait la France et sans laquelle la France s'efface et se défait.

    Voilà pourquoi nous concluons ces voeux en nous tournant vers notre chère Famille de France, à laquelle lafautearousseau redit son attachement indéfectible, en lui présentant ses voeux les plus sincères et les plus affectueux, en ce début d'année.

    VIVE LA FRANCE !

    ET, POUR QUE VIVE LA FRANCE, VIVE LE ROI !

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  • Sur le blog ami du Courrier Royal : les Journées du Patrimoine: découvrez le théâtre Louis-Philippe du Château de Compiè

    Le 18 et 19 septembre à l’occasion des Journées du Patrimoine, le château de Compiègne ouvrira les portes du théâtre Louis-Philippe, un théâtre conservé intact depuis la fin du XIXe siècle. Ce théâtre de cour a été aménagé par l’architecte Nepveu en 1832, en quelques semaines à l’emplacement de l’ancien jeu de paume, pour le mariage de la fille de Louis-Philippe, Louise d’Orléans, avec Léopold Ier, roi des Belges.

    Inauguré le 10 août de la même année lors des cérémonies de ce mariage où la troupe de l’Opéra-Comique donne Picaros et Diego et Le Prisonnier ou La Ressemblance, le théâtre n’est définitivement terminé qu’en 1835. Nepveu a fait appel à P. L. Cicéri pour la réalisation des décors de scène et du manteau d’Arlequin et au décorateur Dubois pour ceux de la salle.

    À l’époque de Louis-Philippe, on joue essentiellement deux œuvres, soit un opéra et un ballet soit deux opéras-comiques, tandis que sous le règne de Napoléon III, entre 1852 et 1859 lors des Séries, le répertoire suit la nouvelle mode et se compose de comédies de mœurs, des créations récentes, en trois actes interprétées par les troupes de la Comédie-Française, de l’Odéon ou du Vaudeville. Après la chute de l’Empire, le théâtre ne connaît qu’une utilisation épisodique, notamment lors du séjour du tsar Nicolas II en septembre 190I.

    N’ayant fait l’objet d’aucune restauration au XXe siècle, le Théâtre Louis-Philippe conserve, en état de marche, sa traditionnelle machinerie en bois permettant des changements à vue des décors, toujours en place. Son grand lustre central, équipé de lampes Carcel, offre la possibilité de restituer le même éclairage qu’au second Empire. Cette salle de spectacle qui est un exemple unique de théâtre de cour des années 1830, est aujourd’hui la seule à assurer la transition entre les salles palatines du XVIIIe siècle et les théâtres de l’époque Napoléon III.

    ( Cliquez sur les images pour les visualiser )

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    Samedi 18 et dimanche 19 septembre, partez à la découverte de la première salle de spectacle de Compiègne : le théâtre de Louis-Philippe.

    A 11h, 12h, 14h, 15h, 16h et 17h
    Durée : 30 minutes
    Départ depuis la cour d’Honneur
    Sur inscription le jour de la visite à la demi-journée

     

    Sources : https://le-courrier-royal.com/

    https://www.facebook.com/lecourrierroyal

  • Patrick Buisson : «On a découvert qu’il n’y avait plus rien entre l’abîme et nous».

    Dans son livre «La Fin d’un monde» (Éd. Albin Michel), Patrick Buisson décrit le processus d’autodestruction entrepris par la société française à partir des années 60. Relativisme moral et culturel, mort du patriarcat, avènement d’une société consumériste obsédée par le plaisir : l’historien n’augure rien de moins qu’un «changement de civilisation».

    «C’était mieux avant», lance Patrick Buisson. Pour l’historien et politologue, la pandémie de Covid-19 est une nouvelle étape dans un processus de «décivilisation» entamé dans les années 60 en France. Le point de non-retour est-il atteint?

    «Dans vingt ou trente ans, les historiens seront frappés par le sentiment de panique qui s’est emparé de la population» avec l’épidémie de Covid-19, lance Patrick Buisson devant les caméras de Sputnik. La raison de cette «panique» morale et existentielle? «La sortie du religieux» et «la perte du sacré»

    Il évoque “l’empire du vide” dû à la disparition du catholicisme suite à Vatican II. L’Eglise eu tord d’abaisser son degré de sacralité…elle s’est banalisée. La fin du Concile  a entraîné “le collapsus de la croyance chrétienne”,  le recul de la croyance dans l’au-delà, dans la vie éternelle.

    Alors que Mai 68 marque la mort symbolique du patriarcat, le concile Vatican II qui se clôt en 1965 est pour lui le coup de grâce d’un «sacré massacré»: l’Église catholique cesse d’incarner cette autorité verticale tournée vers Dieu pour «se rendre au monde» et tenter d’attraper en marche un humanisme édulcoré.


    «La modernité s’est retrouvée confrontée à un événement régressif, un épisode quasi moyenâgeux auquel elle ne s’attendait pas. Tout le discours technoscientifique sur le progrès émancipateur a été pris à revers! On s’est retrouvé confronté à un événement face auquel il n’y avait plus de grand pourvoyeur de sens. Nous sommes dans l’empire du vide».

     

    C’est justement notre rapport collectif à la mort qui a le plus évolué au cours des dernières décennies, veut croire Buisson. Alors que le sexe était «le grand tabou du XIXe siècle», il a été remplacé au XXe par celui de la mort, avance-t-il.

     

    «Il n’y a plus d’eschatologie qui donne une signification à la mort: le mort n’a plus de sens si l’on ne croit plus dans l’au-delà chrétien. Étant privée de sens, on l’escamote; ce que le sociologue américain Gorer appelle la “pornographie de la mort”: c’est devenu obscène de mourir. Ce spectacle doit donc être dissimulé».

     

    Ce qui est étonnant, surprenant, c’est de constater que ce sont des laïcs, athées ou catholiques, comme ONFRAY, de VILLIERS, ZEMMOUR, HOUELLEBECQ qui dressent ce désolant tableau d’une nation appelée à être remplacée si elle ne revient pas “aux murs porteurs de notre civilisation”, c’est-à-dire à la religion de nos pères.

    Source : https://www.medias-presse.info/

  • Livre : Tocsin : Chroniques contre les liquidateurs de la France, de Jérôme Rivière, par Élise Saran.

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    Jérôme Rivière, député français au , est président de la délégation française du groupe et . Membre de la commission AFET (Affaires étrangères) et coordinateur pour la commission SEDE (Sécurité Défense), il vient de faire paraître, aux Éditions de La Nouvelle Librairie, Tocsin : Chroniques contre les liquidateurs de la France.

    8.jpgHabitué à prendre la parole dans nos colonnes, Jérôme Rivière publie, avec Tocsin, un opuscule de ses tribunes parues dans différents médias entre juillet 2019 et le début de l’année 2021, notamment Boulevard Voltaire.

    Dans son livre, il évoque certes le délitement de la et les dégâts causés à la souveraineté nationale par l’intermédiaire de l’Union européenne fédéraliste et des technocrates bruxellois, mais il pousse aussi sa réflexion en allant jusqu’à poser un diagnostic clair de ce qu’il a constaté durant les deux premières années de son mandat.

    Avec ce recueil de tribunes, Jérôme Rivière s’impose en défenseur des traditions, en amoureux de la France, au service des Français. Il veut, comme les autres députés élus du à l’échelle européenne, porter l’étendard des martyrs de la . Avec Tocsin, il enclenche le signal d’alarme : si les Français ne se réveillent pas, le projet d’Emmanuel Macron de déconstruire la France pour laisser la place à une fédérale verra davantage le jour.

    En abordant les questions de Défense et d’armement, domaines qu’il connaît bien puisqu’il conseille sur ces points, il expose des faits très précis comme par exemple les limites du Fonds européen de Défense ou encore l’exportation industrielle des Rafale. Avec un regard éclairé, il apporte aux lecteurs une fine analyse sur ce qui se trame dans les couloirs du Parlement européen : la lente, mais déterminée, déconstruction de ce qui distingue les États membres des uns et des autres.

    Avec habileté et sans détour, il montre à quel point Emmanuel Macron est la carte la plus forte dans le jeu d’,  présidente de la Commission européenne, et de David Sassoli, président du Parlement européen. En véritable atout, le Président Macron participe activement à cette politique fédéraliste qui cherche à gommer les individualités des 27 États membres, sans penser aux intérêts de la France.

    Une lecture intéressante que vous pouvez vous procurer sur le site de La Nouvelle Librairie ou à commander dans toutes les bonnes librairies !

     

    Tocsin: Chroniques contre les liquidateurs de la France Broché – 6 mai 2021 de Jérôme Rivière (Auteur)

     

     

    Élise Saran

    Journaliste
     
  • L’heure terroriste

     

    par Hilaire de crémiers

     

    hilaire-de-cremiers-510x327.jpgAucune analyse de l’actualité, aucune prévision raisonnable, aucune protestation des populations maltraitées, pressurées, rejetées n’ont jusqu’à présent changé les habitudes politiciennes et l’inconcevable permanence de leur médiocrité. Voilà que la violence absolue surgit... Alors ?

    Il était beau d’entendre Bernard Cazeneuve célébrer triomphalement, le vendredi 28 mars au soir, l’arrestation de Salah Abdeslam. Le propos ministériel était martial : la République allait vaincre le terrorisme ; déjà, disait-il, il était vaincu et cette arrestation en était le signe précurseur. Cependant, il convient d’admirer l’implacable logique des évènements et la non moins fatale inconséquence de nos gouvernants. Le lendemain, samedi 19 mars, le président de la République en personne, avec toute l’autorité que lui confère son rang, – la cérémonie était prévue pour des raisons électorales – célébrait ce qui fut dans la terrible réalité de l’époque la victoire politique du terrorisme – et du terrorisme islamique – en 1962 sur le territoire alors français d’Algérie, victoire que la France entérinait par la fausse paix et les honteux accords d’évian. Le président avait ce style homilétique qui est propre à toute cette bande de faux curés – ou de « faux-culs » si vous préférez – qui nous dirigent, tous, ou à peu près, sortis des bons collèges dont ils n’ont retenu, tout en abandonnant quant à eux toute foi et toute morale, que l’art d’imposer un discours moralisateur pour dissimuler leurs propres lâchetés. Le pathos présidentiel, embrouillé comme d’habitude, incitait les mémoires à oublier pour apaiser et réconcilier. Il n’y avait en l’occurrence et sur ce point d’histoire précis aucun devoir de mémoire ! Pas de victimes, pas d’assassins ni de bourreaux ! Or ce qui s’est passé avant et après le 19 mars 1962 est parfaitement connu. Il suffit de lire sur le site de Politique magazine l’article de Jean Monneret, l’un des historiens les plus méticuleux de cette sinistre période : des dizaines de milliers de musulmans français, qui avaient manifesté leur attachement à la France, en particulier les harkis et leurs familles, livrés sans pitié en pâture à leurs tortionnaires dans l’horreur d’indicibles supplices, des milliers de Pieds-Noirs, hommes, femmes, enfants, enlevés, massacrés sous l’œil indifférent et la complicité passive, parfois active, des autorités officielles, civiles et militaires, des soldats français laissés entre les mains du FLN et à jamais disparus, un mépris souverain pour les innombrables exilés et un rejet ignoble des familles musulmanes sauvées en cachette, voilà la réalité de 1962. Et François Hollande la sait, au moins par son père qui, lui-même, fut à l’époque indigné de tels comportements. L’écrivain algérien Boualem Sansal a parlé de « faute morale » à propos d’une célébration qui conforte à Alger la dictature d’un FLN terroriste et d’un Bouteflika sans scrupule à qui la malheureuse Algérie, mise en coupe réglée, a été depuis lors abandonnée en prébende. Ce n’est pas le seul Algérien à penser ainsi ; il est facile de constater aujourd’hui les effets d’une telle politique : l’Algérie est une bombe à retardement. 

    Complicité de trahison

    François Hollande, un jour donc après l’arrestation de Salah Abdeslam, a fait, avec hypocrisie et sans le nommer, l’éloge du terrorisme et du terrorisme efficace, celui qui finalement réussit à obtenir le résultat qu’il escompte. François Mitterrand, le prétendu maître de cette gauche bourgeoise, à plusieurs reprises, en 1954, en 1956, comme ministre de l’Intérieur – n’est-ce pas, Cazeneuve –, comme ministre de la Justice – n’est-ce pas, Urvoas –, avait déclaré solennellement que jamais la République ne céderait devant le terrorisme : il parlait du terrorisme du FLN. On sait trop bien ce qui est advenu. Et c’est sans doute la raison pour laquelle lui, Mitterrand, n’a jamais consenti à célébrer le 19 mars ; cet homme, si cynique par ailleurs, à défaut d’honneur, savait, du moins, ce que c’était que la honte.

    Après les grandiloquentes déclarations de Cazeneuve et les indignes palinodies de Hollande, les Français qui se souviennent et réfléchissent un tant soit peu, doivent se méfier. Les Français musulmans en premiers, ceux qui aiment la France, qui y sont attachés, sachant qu’ils ne sont dans pareil système, comme tous les Français, que de vulgaires enjeux électoraux. Qu’adviendra-t-il si le terrorisme, comme il est plus que probable, redouble et que villes et banlieues incontrôlées se mettent à s’agiter… ? 

    Alors, comme fait exprès, le dimanche 20 mars, tel un éclair de vérité dans ce ciel si sombre, Philippe et Nicolas de Villiers recevaient avec toute la pompe qu’ils savent déployer dans leur parc du Puy du Fou, l’anneau de Jeanne d’Arc qu’ils venaient d’acheter à Londres, sans que la République française s’y intéressât. La cérémonie d’une dignité parfaite est retracée par Fabrice Madouas sur le site de Politique magazine. Le peuple était là au rendez-vous et les Cyrards aussi, la jeunesse militaire française qui voit dans la Pucelle d’Orléans le plus beau des modèles héroïques de la France séculaire, cette France que le politicien par nature n’aime pas. Philippe de Villiers a su faire vibrer les cœurs et a répondu avec son panache habituel aux réclamations tardives du gouvernement anglais. L’aventure de Jeanne est la réponse précise, exacte, parfaitement appropriée à notre problème français, toujours le même. Le livre que notre ami et collaborateur Jacques Trémolet de Villers a consacré à son procès, en est l’illustration. La chevauchée de la reconquête française ne peut passer que par Reims. Merci aux Villiers d’avoir offert aux Français ce fabuleux cadeau, inattendu autant qu’inespéré.

    Le sang comme prix de leur politique

    Et puis, le lundi 21 mars, avec l’implacabilité des systèmes répétitifs usque ad nauseam, les querelles partisanes reprenaient de plus belle en France sur la loi El Khomri, sur la déchéance de nationalité, sur l’état d’urgence, sur les primaires à droite, à gauche, au centre et pendant que les étudiants et les syndicats annonçaient à qui mieux mieux des manifestations et des grèves, le gouvernement osait prévoir un redémarrage de la croissance et une inversion de la courbe du chômage, tout cela sollicité par les chiffres de la conjoncture agencés à cet effet. Hollande, donc…

    Et voilà que le mardi 22 mars deux attentats terroristes ensanglantaient Bruxelles, obligeant Hollande et Cazeneuve à baisser de ton. Le drame n’est pas derrière nous ; il est devant nous. Les terroristes sortent les uns après les autres des cités qu’ont fabriquées les monstrueuses politiques de nos politiciens ; ils se promènent partout dans l’Europe telle que l’ont constituée ces mêmes politiques d’incapables et d’idéologues ; ils sont charriés aujourd’hui par les flux migratoires qu’ont multipliés encore et toujours les mêmes politiques insensées, jusqu’aux accords Merkel-Erdogan d’une inconcevable duperie et jusqu’aux dernières lois françaises, y compris celle du 18 février, passée inaperçue, votée à la dérobée dans la suite des directives de Bruxelles, en l’absence de presque tous les députés, et qui ouvre encore davantage nos portes devant lesquelles le gouvernement place maintenant vainement des sentinelles !

    La suite… ? Elle est prévisible. Quand paraîtra cet article, fasse le ciel que les évènements ne confirment pas la prévision. « On aura les conséquences », disait Jacques Bainville, citant l’Ecclésiaste : « On aura les conséquences. Celui qui creuse un fossé y tombe ». 

  • Macron ou le désastre d’une politique étrangère, par Christian Vanneste.

    Qui se souvient encore de Jupiter recevant fastueusement les présidents américain et russe, l’un aux Invalides, l’autre à Versailles, ces hauts lieux de la monarchie qu’il prétendait ainsi restaurer comme monarque républicain concentrant tous les pouvoirs ? On pressentait que le jeune Chef d’Etat “brillant” allait faire un malheur sur la scène internationale.

    christian vanneste.jpgLa cour et le choeur médiatiques chantaient  des dithyrambes en son honneur. Les rangs des adorateurs se sont depuis éclaircis mais il en reste suffisamment dans les mains de ses amis milliardaires pour maintenir cet homme désastreux à 24 % de votes dans les sondages actuels. Il est vrai que le Jupiter tonnant qui osait s’en prendre au Général de Villiers ne connaît que les campagnes politiciennes, et qu’il fait aujourd’hui campagne pour sa réélection en trahissant  l’esprit même de la Ve République. Celui-ci impliquait à la tête de l’Etat un homme au-dessus du commun, doté d’un pouvoir qui lui assurerait une place prééminente dans les relations internationales en raison de ce pouvoir et malgré la taille réduite de la France après la perte de son Empire. Macron n’est pas l’homme providentiel élu par le peuple en dehors du jeu des partis. Il est un accident de l’histoire élu par défaut grâce à un complot de cabinet, et la France paie maintenant le prix de ce choix calamiteux.

    Au hasard de ses discours de campagne, il privilégie l’effet immédiat obtenu auprès de son public plutôt que l’intérêt supérieur de notre pays dans le monde. Sans doute pour séduire les double-nationaux franco-algériens, avait-il cru bon de multiplier les repentances à propos de la guerre d’Algérie. Il avait confié à un homme connu pour son penchant en faveur des indépendantistes la mission d’établir le bilan de notre présence dans ce “pays” qui n’avait ni nom, ni existence, avant sa conquête par la France. Sûr de ne pouvoir compter sur le soutien ni de ceux qui regrettent l’Algérie française, ni de tous les patriotes qui voient en lui un ennemi déclaré, il avait fait le choix d’abîmer l’image de la France pour gagner des voix chez ceux qui la détestent. Mais comme parmi cette jeunesse en qui il place ses espoirs, il y a aussi les enfants des harkis, il a donc dit tout le mal qu’il pensait du gouvernement d’Alger “construit sur une rente mémorielle”, devant notamment 18 petits-enfants de harkis. Le “en même temps”, où certains voyaient paraître enfin le génie du centrisme, révélait son secret : dire tout et son contraire en fonction des publics auxquels on s’adresse. Peu importe ce que M. Macron pense du passé, c’est l’intérêt présent de notre pays qui est en jeu. Le pouvoir algérien est ombrageux : convocation de l’Ambassadeur de France, puis rappel de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, et enfin interdiction de survol du territoire algérien par les avions français alors que celui-ci est nécessaire pour nos opérations militaires au Sahel. Le Jupiter foudroyant du haut de la puissance française n’est décidément qu’un matamore bavard dont chaque discours risque de ne foudroyer que les intérêts de son propre pays.

    Les coups d’Etat ont été nombreux dans les anciennes colonies africaines françaises. Certains pensaient même, non sans quelque raison, que la France n’y était pas toujours étrangère. Or c’est dans l’épicentre du terrorisme sahélien, le Mali, que M. Macron a jugé utile de fustiger le gouvernement issu du dernier d’entre eux, dénué selon lui de la moindre légitimité. Là aussi, des paroles inconsidérées, acceptables chez une personne privée, mais maladroites chez un homme d’Etat qui doit en peser les risques, sont venues pourrir les rapports de la France avec un pays dans lequel plus de cinquante Français sont morts. Entre le retrait partiel des troupes françaises et le mot excessif d'”abandon” employé par le Premier ministre malien, la mort d’un nouveau militaire français avait de quoi susciter la colère, mais celle-ci exprimée à l’encontre du gouvernement, soutenu, semble-t-il par une large partie de l’opinion, était malvenue dans la bouche du président français, car elle conduit à une impasse. L’homme fort de Bamako se souvient que le Mali a déjà eu une relation privilégiée avec Moscou et la Russie met désormais un pied au Mali comme elle l’a fait en République Centre-Africaine. Que nos opérations militaires et la mort de nos soldats conduisent à une mainmise russe n’est guère la preuve d’une politique cohérente et efficace. Les clés de la sécurité dans le Sahel sont l’Algérie et la Libye. Avant de gâcher nos relations avec la première, nous avions déjà laissé place au tandem russo-turc dans la seconde. Là-encore, à quoi servait-il de s’en prendre à la mort cérébrale de l’Otan face à Erdogan si c’était pour le laisser agir à sa guise en méditerranée ? Alors Macron a dressé un village Potemkine à Montpellier, un sommet Afrique-France plein de jeunes espoirs, mais sans chefs d’Etat ou de gouvernement, bref une plaine de jeux à défaut d’un sommet qu’il a rendu impossible. Le sommet s’est déroulé à Sotchi, il y a deux ans, lorsque Vladimir Poutine a accueilli plus de quarante dirigeants africains.

    Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian est arrivé à Beyrouth en provenance de Moscou. Il est venu annoncer la construction de deux centrales électriques et la permanence du ravitaillement du pays du Cèdre par Téhéran. La France avait un rôle majeur dans ce pays. Après les déclarations péremptoires de M. Macron au lendemain de la terrible explosion qui a ravagé le port de Beyrouth, il ne s’est rien passé, sauf que désormais c’est l’Iran et non l’Arabie saoudite qui aide financièrement le pays.

    Trump dînait avec Macron à la Tour Eiffel. Son successeur Biden a fait tomber “notre” président de haut jusque dans les profondeurs en lui piquant un énorme contrat de sous-marins pour l’Australie. Quant à Poutine, il attend sans doute le président suivant pour traiter à nouveau sérieusement avec la France.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Éphéméride du 2 octobre

    1535 : Jacques Cartier découvre le site où s'élèvera Montréal (ici, la ville aujourd'hui)

     

     

     

     

     

    1369 : Du Guesclin nommé Connétable  

     

    Charles V, le Sage, fait ainsi de lui le commandant suprême de l'armée française.

    Le mot vient du latin comes stabuli, qui désigne le comte de l'étable (aussi appelé grand écuyer).

    Toujours fidèle, Du Guesclin obtiendra le privilège rarissime d'être inhumé à côté de ces Rois qu'il aura si fidèlement servis, dans la Basilique de Saint-Denis (ci dessous, son gisant). 

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    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre VI : "La Guerre de Cent Ans et les révolutions de Paris" ) : 

     

    "...D'armée, Charles V n'en a pas. Il est si loin d'en avoir une que son célèbre et fidèle connétable, Du Guesclin, n'a été d'abord que le capitaine d'une de ces bandes qui guerroient un peu partout. Le roi s'attache Du Guesclin, rallie par lui quelques-unes des grandes compagnies, en forme peu à peu des troupes régulières. Les Navarrais, toujours poussés en avant par l'Angleterre, sont battus à Cocherel : petite victoire, grandes conséquences. Le roi de Navarre comprend qu'il n'a plus rien à espérer, que l'ordre revient, que le temps des troubles est fini.

    Charles le Sage transige avec Charles le Mauvais, en attendant mieux. Il transige partout, selon sa maxime qu'il faut savoir céder aux gens pervers. Il transige même avec les aventuriers irréductibles des grandes compagnies. Du Guesclin, par un trait de génie, conduit les réfractaires en Espagne, à la solde d'Henri de Transtamare, pour combattre Pierre le Cruel soutenu par les Anglais. Après des péripéties nombreuses Henri de Transtamare l'emportera et sera un utile allié de la France..."

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     En février 1357, les troupes anglaises du duc de Lancaster assiègent Dinan, défendu par Bertrand Du Guesclin. Au cours d'une trêve, son jeune frère, qui s'était aventuré à l'extérieur des remparts, est capturé par Thomas de Canterbury. Offensé, Du Guesclin provoque celui-ci en combat singulier.
    Pendant l'affrontement qui se déroule place du Champ, il descend de cheval, tue la monture de son adversaire, qui se trouve désarçonné, mais ne l'achève pas. Les Anglais lèvent alors le siège de Dinan et se dirigent vers Rennes, qui résiste.
    À la suite de cet exploit, Charles de Blois, prétendant au duché de Bretagne, arme Du Guesclin chevalier.
     
     

     

     

     ∗

    ∗  ∗

     

     

    Il met en cause du Guesclin : à propos du chant de guerre AN ALARCH ("Voici le cygne de Montfort...")...

     

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    En 1532, soit en gros un siècle et demi plus tard, la Bretagne deviendra française (voir l'Éphéméride du 13 août). Mais, pour en arriver là, il aura fallu du temps, de nombreuses péripéties et, surtout, une politique suivie de mariages entre les héritiers de la Couronne de France et les héritières du Duché...

    Breton, du Guesclin ne cessera jamais de servir le roi de France, y compris lorsque cela le mènera à lutter contre d'autres bretons, quitte à être traité de "traître" par eux, ce qui - on le sait - le blessera profondément, mais ne le fera jamais varier dans son attachement au roi de France : c'est en effet de du Guesclin qu'il s'agit dans la phrase "Traîtres, songez au châtiment...!"...

     

     Tout commence le 12 avril 1365, par le traité de Guérande : en 1341, le duc Jean III était mort. Une véritable guerre de succession s'engagea entre sa nièce - Jeanne de Penthièvre - alliée aux Français, et son demi-frère, Jean de Montfort, qui finit par s'emparer du pouvoir et fut reconnu comme le duc Jean IV. Charles V, roi de France, contestant cette situation, envahit la Bretagne en 1372, ses troupes étant commandées par du Guesclin.

    Le duc s’enfuit alors chez son allié, le roi d'Angleterre. En 1379, la noblesse bretonne le rappela, mais en lui imposant de s'éloigner des anglais. Il débarqua à Dinard, le 3 août 1379, pour lutter contre un autre Breton à la tête des armées françaises, Bertrand Du Guesclin...

    Le second traité de Guérande (du 4 avril 1381) fit de Jean IV le vassal du Roi de France.

     

     

     

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    1535 : Jacques Cartier découvre le site où s'élèvera Montréal   

     

    Au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière des Outaouais, il trouve une île peuplée par des Indien Hurons. Appelée "Hochelaga" par ses habitants, il la baptisera " Mons realis", Mont royal en latin.

    Cette île deviendra le 17 mai 1642, la ville de Montréal.

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    Vue d'ensemble sur la ville depuis le Parc de Mont Royal, son "poumon vert"...
     
     

     

     

     

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    1754 : Naissance de Louis-Gabriel de Bonald

     

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    "La France, premier-né de la civilisation européenne, sera la première à renaître à l'ordre ou à périr"
      

     Dans les crises politiques, le plus difficile pour un honnête homme n'est pas de faire son devoir, mais de le connaître.  (Considérations sur la Révolution française)

    Rapprocher les hommes n'est pas le plus sûr moyen de les réunir.

    Il faut, quand on gouverne, voir les hommes tels qu'ils sont et les choses telles qu'elles devraient être.

    Depuis l'Évangile jusqu'au Contrat Social, ce sont les livres qui ont fait les révolutions.  (Mélanges littéraires, politiques et philosophiques)<

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    Deux illustrations de "l'affaire permanente du voile" :

    1. Marc Menant analyse justement l'attitude grossière d'un imam qui a refusé de serrer la main de Kate Middleton (dont, par ailleurs, comme disait Léon Daudet, on "se fiche et se contrefiche et s'archicontrefiche", ici...); surtout que la-dite Kate avait fait l'effort préalable de... "capituler" en portant le voile, pour rencontrer le-dit imam ! :

    (extrait vidéo 2'18)

    https://twitter.com/DamienRieu/status/1635546485361106945?s=20

    2. Par contre, soumis à la terreur totalitaire d'une "religion de paix et d'amour", les étudiants iraniens ont trouvé la solution pour affirmer leur soutien aux courageuses femmes iraniennes, luttant pour leur simple liberté, et le droit de ne pas porter ce voile : venir en cours voilés, et ridiculiser ainsi le régime des mollahs barbus...

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    Photo postée sur tweeter par Farid  Vahid

     

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    1. Panneaux solaires quasiment à 100% chinois, éoliennes à 99% étrangères ... Énergie : le fiasco du solaire européen est-il en train de se répéter avec l’hydrogène ? Le Vieux Continent est actuellement à la pointe de la production d’hydrogène. Mais la Chine et les États-Unis rattrapent leur retard au galop, s’inquiète “Der Spiegel”. L’Europe serait-elle en train de perdre, une fois de plus, l’avance dont elle dispose sur le marché d’une technologie d’avenir ?...

    (entame de l'article du Courrier international)

    https://www.courrierinternational.com/article/energie-le-fiasco-du-solaire-europeen-est-il-en-train-de-se-repeter-avec-l-hydrogene

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    1 BIS. Nucléaire : l'Assemblée nationale vote la suppression du plafond de production à 50%. Bravo ! Encore un dernier effort : c'est tout simplement l'expression même de "transition énergétique" qu'il faut abandonner, car, l'énergie, nous l'avons : c'est notre nucléaire, couplé à l'hydraulique que l'on peut encore développer.

    Plus d'éolien ni de solaire, bidons, couteux et hasardeux :

    80% de nucléaire et 20% d'hydraulique !...

    La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a expliqué qu'elle ne veut «ni plafond ni plancher» sur le sujet.

    1 TER. D'ailleurs, sans appel :

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    4. Pourquoi tant d'immigrés en France (même si, c'est vrai, il y en a beaucoup ailleurs ausssi, dans toute l'Europe). La réponse est, comme souvent, chez Charlotte d'Ornellas, qui explique "l'attractivité "de la France pour les envahisseurs... 

     

    5. Ce soir, dans Secret d'Histoire :

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    Et le très juste commentaire de Noir Lys, qui a entièrement raison de redonner leur vrai sens aux mots, et refuse d'employer le langage mensonger de nos adversaires :

    "En réponse à @secretshistoire et @bernstephane : Fuite ? À Varennes ? Sans doute vouliez-vous dire, « un père de famille mettant à l’abri ses enfants et sa femme, pris en otages. Et un chef de guerre, rejoignant son armée à Montmédy, alors qu’un coup d’Etat (illégitime donc) met le pays à feu et à sang…"
     
    En ce qui nous concerne, tous les jours, sur la page d'accueil de lafautearousseau, nous proposons aux lecteurs (évidemment, surtout aux nouveaux) ces deux courts textes "d'accroche" :
     
     

     

    6. Nous l'avions déjà relevé ici : en appuyant chaleureusement une initiative de cette entité, nous avions juste regretté qu'elle n'étendît pas son bon combat à la pratique de la langue française, et s'affublât d'un ridicule "My Loire valley" au lieu, par exemple, d'un "La Loire, ma Vallée," ou "Ma Loire, ma vallée"... Aujourd'hui c'est Défense de la langue française qui fait la même remarque que nous, hier :

    "My Loire valley" : un tropisme anglomaniaque ridicule et désolant."

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    Et, dans un message posté peu après celui-ci, Défense de la Langue française suggère ceci à France culture (qui parle d'un artiste "en stand up") : 

    "Stand-up" ? France Culture ne devrait-elle pas s'attacher à la culture et à la langue française en écrivant plutôt : "solo", "spectacle solo" ou "seul en scène" ?
     
    Tout à fait d'accord...

     

    7. Vu sur tweeter, excellent ! Et cela change un peu de "la politique" !...:

    "On ne peut pas l'emmener à la plage parce qu'il dérange vos vacances... il n'est pas non plus le bienvenu quand on veut louer un logement... Par contre on peut l'emmener dans les bois quand vous êtes perdu, dans la montagne quand vous faîtes du hors-piste, ou dans l'eau quand vous n'avez pas respecté le drapeau rouge et que votre vie est en danger...
    Pour certains ce n'est peut-être "qu'un chien" mais il vous trouvera et il vous sauvera !"

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    À DEMAIN !

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  • Périco Légasse : « Ce n'est pas l'agriculture qu'on assassine, c'est la France qu'on poignarde »

     

    Périco Légasse a réagi à la crise de l'agriculture française  dans un entretien donné à Figarovox [21.01.2016]. Pour lui, celle-ci est le résultat d'une dérive productiviste qui met en danger notre identité nationale. Ainsi, on commence à se rendre compte que le problème agricole français n'est pas seulement économique ou financier et ne se réduit pas à une affaire de management. Il est avant tout identitaire et civilisationnel.  Périco Légasse apporte au moins ici sa pierre à un débat de fond qui concerne au sens plein notre nation. Sauver l'identité française, ce n'est pas seulement la préserver des migrants, mais aussi des maladies de la postmodernité.  LFAR

     

    La production de canards et d'oies va être gelée pendant plusieurs semaines afin de stopper la prolifération de la grippe aviaire. Des éleveurs du Sud-Ouest se mobilisent sur Facebook pour obtenir l'abrogation de cette mesure. « Nous prévoyons de gros mouvements dans le Sud-Ouest. Nous n'avons plus rien à perdre, nous nous battrons jusqu'au bout ». Comprenez-vous et partagez-vous leur colère ?

    Bien sûr. Car la mesure va certes bousculer les grosses coopératives céréalières du Sud-Ouest, propriétaires de marques de foie gras industriel, mais elle va éradiquer le petit et le moyen élevage qui n'ont ni trésorerie ni perspective de rattrapage pour compenser un arrêt d'activité aussi long. Les accusations des petits producteurs contres les gros sont terribles, car ils affirment que ces derniers ont en stock des centaines de milliers de foie gras invendus, conservés au froid, et que pour pouvoir les écouler, il leur faudrait la quasi exclusivité du marché durant quelques mois. Après quoi tout repartirait sur les rails. Au passage, pris à la gorge, quelques centaines de concurrents auront mis la clé sous la porte. D'une pierre deux coups. Cela me semble énorme : à vérifier.

    Comment en est-on arrivé là ?

    Par le besoin de surproduire pour surconsommer, instauré par l'obligation de gagner des parts de marché. Puisqu'il faut faire du profit financier, qui est un devoir structurel croissant, créons des besoins nouveaux dont nous satisferons l'assouvissement. Deux produits symboles, classés autrefois dans le luxe, le saumon fumé et le foie gras, sont devenus les outils de masse de cette opération financière. Le système consumériste auquel est désormais soumise notre société considère que ce qui était l'exception doit devenir la règle, et que les produits rares et chers ont tous vocation à devenir courants et pas chers. Nous en sommes arrivés à un point sordide de financiarisation de notre alimentation par la trilogie que forme l'agro-industrie productiviste, la publicité pro-malbouffe, et la grande distribution. Ces gens-là ont décrété qu'il fallait désormais manger du foie gras partout, et toute l'année, en étranglant le producteur pour obtenir des tarifs de masse. Résultat, des millions de boites, sacs et paquets emplis d'infâmes morceaux de chairs industrialisées pullulent à perte de vue du 1er janvier au 31 décembre dans les grandes surfaces. Comment veut-on, à cette échelle-là, que les conditions d'élevage et de production ne soient pas ignobles? Et comment veut-on que ces produits ne soient pas nocifs pour la santé, dans la mesure où leur prix réduit et accessible en décuple la possibilité d'ingurgitation? Surproduire pour gagner toujours plus !

    Ça c'est pour le consumérisme, mais pour les maladies ?

    Inutile de tourner autour du pot. L'apparition de maladies dans les élevages est la conséquence directe du confinement d'animaux en surnombre. En aquaculture, on prévient le drame en saturant les poissons d'antibiotiques. Idem dans les élevages de poulet intensifs. Le palmipède engraissé échappait à la règle, mais la consommation de foie-gras ayant explosé, il a fallu concentrer davantage pour produire davantage, à moindres coûts. Résultat, le terrain devient favorable aux épidémies. Que la France abandonne au plus vite le productivisme mercantile, financiarisé par un système grandement distribué, et nous verrons que bien des problèmes, majeurs et nationaux, se règleront.

    Cette crise n'est-elle qu'un symptôme d'une crise plus profonde de l'agriculture française ?

    C'est une des manifestations de la logique économique que l'on impose aux agriculteurs pour satisfaire, dans des proportions incompatibles avec les grands équilibres planétaires et la biodiversité, les objectifs financiers que se sont fixés les géants de la part de marché finale absolue. Pourtant, cela fait tellement longtemps que des voix autorisées et concordantes, sur ce site en particulier, annoncent la catastrophe. De n'avoir jamais ni entendu, ni écouté, a conduit la France là où elle en est aujourd'hui: une puissance agricole sinistrée. Quel immense gâchis ! Quand on voit les ressources, les potentiels, les énergies, les volontés, les initiatives et les fabuleuses capacités de ce pays en terme de géo et biodiversité, comment a-t-on pu en arriver là ? Comment a-t-on pu, avec une classe politique si lucide, des dirigeants si motivés, des institutions si efficaces, cumuler autant de bévues, de lâchetés et de renoncements, pour que l'agriculture française, qui devrait être le fleuron de notre enrichissement national, en soit rendue à cet état de ruine…? Ce n'est pas seulement l'agriculture qu'on assassine, c'est la France qu'on poignarde dans le dos.

    Si la rumeur des trois suicides d'agriculteurs en Bretagne ce week-end était fausse, il n'en reste pas moins que le taux de suicide dans cette profession est très important (un tous les deux jours environ). Comment l'expliquez-vous ?

    Les agriculteurs qui se suicident sont ceux qui ont suivi et appliqué à la lettre les consignes de la politique agricole européenne, encouragés en ce sens par les directives de Bruxelles, les chambres d'agriculture et les instances syndicales liées aux lobbies, qui leur ont dit : modernisez-vous en empruntant beaucoup pour surproduire toujours davantage, afin d'obtenir le prix de revient le plus bas possible, et vous resterez les plus concurrentiels sur le marché. Et si une offensive vient vous menacer, elle viendra de si loin que l'Union Européenne constituera un rempart. Ce que l'on n'avait pas prévu, c'est que l'offensive viendrait de l'intérieur de l'Europe, avec des outils européens. C'est notre alliée, et partenaire, l'Allemagne qui, après nous avoir bien « aidés » dans le démantèlement de nos fleurons industriels, a créé des usines porcines dont certaines concentrent 40.000 bestiaux (que l'on ne nous parle plus d'agriculture), avec de la main d'œuvre bulgare ou roumaine payée 3€ de l'heure, pour vendre de la viande de porc 30% moins chère que le moins cher de la production bretonne, à la grande distribution française toujours prête à trahir l'économie nationale pour augmenter ses marges… Bien entendu, les dirigeants de Berlin n'imaginaient rien, ne se doutaient en rien des conséquences. Et à Paris, on se moquait autant des usines à cochons allemandes que l'état-major français de 1940 des panzer divizions, puisqu'il et bien connu que les Ardennes sont infranchissables… Aujourd'hui, le porc allemand est en vente dans les grandes surfaces de Bretagne. Je ne savais pas que nos choix économiques étaient encore fixés par le général Gamelin. Quand on fait de la merde, il y a toujours une possibilité que quelqu'un en fasse une encore moins chère. C'est ça la concurrence libre et non faussée de l'Union Européenne ?

    Les agriculteurs français meurent en silence… Avec-eux est-ce tout un patrimoine qui disparaît ?

    L'agriculture française crève, sous nos yeux, depuis longtemps, d'une forme de libre échange qui n'a finalement qu'un seul but, la financiariser pour augmenter les profits des banquiers du lait, du blé et de la viande. Ça fait un peu gauchiste comme explication, mais il n'est pas besoin de beaucoup gratter pour comprendre que c'est bien ce qui se passe. Du Goldmann Sachs agricole, mais avec du porc et du lait à la place des titres pourris. Plus tu en produis, plus ton exploitation ne vaut rien. Cela dure depuis vingt ans et personne n'a cherché à arrêter le processus puisqu'il est la doxa du moment.

    Souvenons nous, il y a seulement 20 ans, chaque fois qu'une exploitation agricole déposait son bilan, c'était le signe que l'Europe se mettait en place et que l'agriculteur nouveau allait enfin remplacer l'ancien, rivé sur ses archaïsmes, incapable de s'adapter. Une sorte de nettoyage agro-économique annonçant un avenir radieux pour les campagnes françaises. Edgar Pisani, ministre de l'Agriculture du Général et auteur de la loi de modernisation agricole de 1964, a reconnu que l'État a mené cette réforme en toute bonne foi, mais que l'on a jeté l'eau du bain des archaïsmes avec le bébé du patrimoine territorial et environnemental que représentait la paysannerie traditionnelle.

    Aujourd'hui que la courbe des faillites et des suicides agricoles dépasse celle du chômage, on sent comme un malaise au sommet de l'Etat, chez les politiques, à la MSA, au Crédit Agricole et à la Fnsea. Comme pour les cadres de France Télécom, on tremble qu'à Bercy ou à Matignon un haut responsable déclare agacé: « il faut mettre un point d'arrêt à cette mode des suicides ».

    Est-il encore possible de rompre avec les choix productivistes amorcés dans les années 1960 ?

    Heureusement que oui. Et on y viendra inéluctablement, mais ils attendront de passer à 500 suicides par an, et à 45 départements bloqués par les tracteurs. On ne sait jamais, comme on navigue au radar, si la tendance venait à s'inverser, comme celle du chômage, on pourrait continuer comme ça sans rien faire: « Sœur Anne, sœur Anne, ne vois tu rien venir ? ». Si, des corbillards…

    La vision rationnelle des choses, c'est de prendre la réalité en face. D'évaluer les enjeux, les moyens, les besoins et les forces prêtes à entrer en jeu pour arrêter le déclin. Le philosophe Pierre Rabbi, qui n'est ni un gourou, ni un tribun, mais un paysan de bon sens, a écrit quelque chose de fondamental, où se trouve la clé de la solution: « L'agriculture n'est pas faite pour produire, elle est faite pour nourrir ». Phrase immense. Tout est dit, sans violence, sans rejet, sans doctrine. Un véritable programme politique. Comment interpréter, ou plutôt appliquer, le message de Pierre Rabbi ? Il suffit de partir d'un constat, de faire un bilan et de se fixer un objectif. Peut-on enfin décider, sans se coucher devant Bruxelles, d'une politique agricole qui fournisse à la demande française ce que l'offre est à même de produire ? Peut-on se fixer comme objectif que la France nourrisse la France ?

    Par quelle équation ?

    Une équation de base : 66 millions d'habitants en France se nourrissent, en moyenne, trois fois par jour. Cela fait, en gros, 198 millions d'actes alimentaires quotidiens. C'est à dire, on se pose : 5 940 000 000 d'actes alimentaires par mois, soit: 71 280 000 000 (soixante et onze milliards deux cent quatre vingt millions) de repas par an. Je me refuse à croire qu'une telle demande dans la deuxième puissance agricole mondiale ne génère pas le plein emploi à pleine richesse pour l'agriculture et l'agro-industrie françaises. Donc, quand j'apprends qu'un paysan qui travaille 18 heures par jour s'est pendu, je me dis, de deux choses l'une : ou ceux qui dirigent l'agriculture française depuis 40 ans nous mentent, ou ils sont très nuls. Et je ne vise pas Stéphane Le Foll, même si je peux avoir des divergences avec lui, car son programme pour l'agroécologie est la première mesure politique lucide et courageuse que la République Française ait jamais mise en place pour sauver son agriculture. Il faut voir notre agriculture comme un trésor inexploité et non comme une plaie infectée. Les agriculteurs qui s'échappent ou se sont émancipés du système productiviste réussissent, gagnent leur vie et vivent heureux. On devrait peut-être en tirer des conclusions

    Quel genre d'initiative faudrait-il prendre ?

    Par exemple, lancer une campagne nationale pour la consommation de lait et de produits laitiers français de France. Dans les familles, à l'école, dans les entreprises, dans la restauration. Expliquons à ceux qui ne connaissent que le liquide blanchâtre vendu en brique UHT que ce produit souvent importé n'est pas du lait, mais la mort de nos éleveurs. Sauvons le lait de la France ! Jean-Pierre Raffarin s'insurgeait, l'autre jour sur Europe1, du fait que la France importe du lait. « Oui, la France importe du lait » martelait-il à son micro. Ah bon? Etonnante colère. Quand il était Premier ministre, entre 2002 et 2005, la France importait près 4 millions de tonnes de produits laitiers chaque année. Je ne me souviens pas qu'il ait dénoncé le phénomène, ni même regretté, et encore moins tenté de l'inverser. Ou si faiblement. Il est vrai que les choses ne se sont pas arrangées. Les importations de lait sont en hausse de près de 70% entre novembre 2014 et novembre 2015. La première puissance laitière importe 20% de son lait alors que 25 000 exploitations laitières sont au bord du dépôt de bilan. Ubu n'est plus roi, il est empereur de France… Un événement majeur vient de se produire : la lettre envoyée à François Hollande par Bruno Lemaire, qui était ministre de l'Agriculture il y a quarante huit mois, cosignée par 93 parlementaires. Un appel qui commence par « Notre agriculture meurt ». En conclusion, le député de l'Eure demande au président de la république de réunir les chefs d'États européens pour instaurer, entre autres mesures de sauvetage : « La défense de la préférence communautaire pour les produits agricoles européens, contre le dogme de la concurrence libre et absolue qui ruine nos producteurs ». J'imagine l'effet que cette déclaration aurait eu quand il était aux affaires… C'est déjà bien qu'il ose la formuler quand il est dans l'opposition. Comme quoi tous les espoirs sont permis. 

    Périco Légasse est rédacteur en chef de la rubrique vin et gastronomie à l'hebdomadaire Marianne.

    picture-2540921-61yhv5dr.jpgEntretien par

    Journaliste au Figaro et responsable du FigaroVox. Twitter : @AlexDevecchio

  • LIVRES • Un Déon pour l’été ... On réédite Les gens de la nuit

     

    Une remarquable chronique de Jérôme Leroy, écrivain et rédacteur en chef culture de Causeur.  

     

    Jerome_Leroy0.jpgOn réédite un Michel Déon pour l’été. C’est toujours une bonne idée de rééditer un Déon, surtout avec un joli bandeau de Loustal. Déon nous rappelle l’époque, pas si lointaine, où le succès public n’était pas forcément contradictoire avec la qualité littéraire. Et comme tout allait ensemble, cela donnait de très bons films quand on adaptait au cinéma un  roman de Déon: Un taxi mauve de Boisset avec Noiret, Rampling, Fred Astaire et l’Irlande dans le rôle principal, vous vous souvenez? En plus, il y avait quelque chose de plaisant à voir un cinéaste de gauche adapter un écrivain de droite. Si vous voulez trouver l’équivalent aujourd’hui, vous pouvez toujours chercher. Le goût vécu comme manière de dépasser les clivages politiques, c’est une idée qui a dû mourir à l’orée des années 80, la décennie où tout le monde est devenu très moral tout en choisissant le  pognon et la réussite comme valeurs cardinales.

    Les gens de la nuit, à l’origine, est un roman de 1958. Longtemps, sa première phrase nous a hantés, nous qui sommes insomniaques comme pas deux: «Cette année-là, je cessai de dormir. » C’est ce qui donne ce caractère d’hallucination précise au livre qui se déroule pour l’essentiel entre le coucher du soleil et l’aube ; dans le périmètre de Saint-Germain-des-Prés, celui que continuent à rechercher les touristes des années 2010 alors qu’il est devenu un continent disparu aussi improbable que l’Atlantide.

    Le narrateur des Gens de la Nuit a trente ans. c’est un fils de bonne famille: la preuve, son père va être élu à l’Académie Française. Cela fait un peu ricaner le fils. Michel Déon, dans la préface qu’il donne pour l’occasion, se moque gentiment de son propre revirement sous l’habit vert.

    Le fils sort de trois ans de Légion et pour s’occuper fait un métier tout neuf. Avec deux amis, il a monté ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui une agence de com’. Dans les années 50, on disait relations publiques. Son activité consiste surtout à promener des clients étrangers dans le « gay paris ». C’est ennuyeux mais ça le distrait d’un chagrin d’amour, un vrai chagrin d’amour, celui qui vous dévaste et vous transforme en fantôme de vous-même.

    Comme chez tous les gens pudiques, le narrateur en souffre d’autant plus qu’il en parle peu et seulement à lui-même. On retrouve là, si vous voulez, cette esthétique éminemment française de la retenue qui commence avec Madame de Lafayette et s’arrête avec les Hussards dont Michel Déon fut un éminent représentant. Depuis, on hurle, on pleure, on éructe, on se lamente, dans le roman comme ailleurs, ce qui est encore plus fatigant, à la longue, que de passer ses nuits de bar en bar et de manger des pieds de porcs à l’aube du côté des Halles.

    Pour s’occuper le narrateur fait des rencontres dans les caves de jazz et les bistrots ouverts très tard. Il a une liaison avec Gisèle qui est comme lui un oiseau de nuit, mais du genre bohème. Elle vit à l’hôtel avec Maggy, elle porte des pantalons fuseaux, elle aime faire l’amour et à l’occasion, quand elle n’a pas de papier pour prendre une adresse, elle remonte son chandail pour qu’on écrive sur sa peau nue.

    On n’est pas très loin de l’Occupation, non plus. Le narrateur devient l’ami d’un peintre très doué qui ne veut plus peindre et qui est un ancien de la Légion Charlemagne puis il sauve de la bastonnade une étudiante communiste, Noire de surcroît. Il se débarrasse avec l’aide du peintre du buste de son aïeul qu’il trouve aussi pompeux que son père dans le bois de Boulogne et il découvre que le peintre  et l’étudiante sont amants.

    Bref, il fait un peu n’importe quoi, ses amis aussi, mais ce n’importe quoi enchante. Extrait d’un dialogue avec l’étudiante communiste:

    «  - C’est merveilleux, dit-elle, je ne pensais pas que nous étions si bien organisés. Il y a longtemps que tu surveilles le coin?

    - J’y arrivais à la minute. Et pourquoi me tutoyez vous?

     - Tu n’es pas un camarade?

    Elle s’était rejetée contre la portière, le regard soudain dur.

    - Non.

    - Alors pourquoi m’avoir tirée de là?

    - Pour rien. Pour le plaisir. Pour l’honneur. »

    La dernière réplique pourrait faire une belle devise, comme celle du Prince de Ligne

    qui avait répondu, quand on lui demandait les raisons de son exil au moment de  l’Empire: « L’honneur. L’humeur. L’horreur. »

    Ce qui est amusant, en plus, avec le recul, c’est que l’on s’aperçoit que dans ces années-là, et dans les mêmes parages bistrotiers,  les personnages des Gens de la Nuit auraient pu croiser la bande de Debord et des premiers situs qui dérivaient sur le mode « psychogéographique » afin de réenchanter la ville. Ainsi, cette scène où le peintre fait découvrir au narrateur à l’aube le ballet purement gratuit des arroseuses municipales devant l’Hôtel de Ville avant qu’elles ne se mettent au travail.

    Pour le reste, est-il utile de savoir que le narrateur guérira de son chagrin d’amour un peu à la manière de Swann ou de Frédéric Moreau, que le comportement erratique et angoissé de nombre de personnages est dû à la « poudre » qui fait son apparition dans Paris et qu’il y a du roman noir dans Les gens de la nuit ?

    Sans doute, mais le plaisir donné par ce roman est ailleurs, dans quelque chose qui ne vieillit pas, qui ne vieillira jamais et qui s’appelle la mélancolie : « Nous ne sommes pas nombreux à connaître ses secrets, pas nombreux mais inguérissables. »

    Les gens de la nuit de Michel Déon (édition revue et corrigée, La Table Ronde) 5,93 €

    Jérôme Leroy

     

  • La guerre sans la guerre, drôle de guerre !

     

    Par Mathieu Épinay*

     

    Moyen-orient. Le président Macron a déclaré que le fait d’envoyer des missiles frapper des sites en Syrie n’était pas un acte de guerre, mais juste des « représailles ». Dans cette affaire, tout n’aura été que postures. 

    Stupéfiant dans l’art consommé qu’il a de prendre les Français pour des imbéciles, le talentueux Macron, après avoir abordé les questions religieuses aux Bernardins, s’est mis à traiter les questions stratégiques avec la même sophistique. Toujours avec le même brio ! Dans l’entretien télévisé incongru du 16 avril, il a expliqué au journaliste Plenel de Mediapart que, grâce à nos frappes en Syrie, nous avons « réacquis de la crédibilité à l’égard des Russes ». Pas de chance, le lendemain le ministre russe des Affaires étrangères faisait savoir, sans être démenti, que « la Russie et la coalition internationale dirigée par les USA ont été en contact au niveau du commandement peu avant les frappes contre la Syrie. Moscou a notamment mis en garde contre les frappes sur certaines régions syriennes qui signifieraient le franchissement de lignes rouges. » Il ajoutait que « le chef d’état-major des armées russes avait averti la coalition internationale, bien avant qu’elle ne réalise ses frappes contre la Syrie, que si les activités militaires quelconques de la soi-disant coalition touchaient des militaires russes, la partie russe répondra d’une manière dure et claire. » Pour Macron, une opération négociée avec les Russes et encadrée par leurs lignes rouges – ils ont aussi les leurs –, nous aurait donc rendus crédibles et dissuasifs à leur égard.

    Un dispositif sans motif valable

    Et voici ce qu’il a déclaré juste après ces bombardements, avec l’assurance de l’homme qui ne se trompe pas : « Le samedi 7 avril 2018, à Douma, des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont été massacrés à l’arme chimique, en totale violation du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Les faits et la responsabilité du régime syrien ne font aucun doute … J’ai donc ordonné aux forces armées … »

    Or, les faits ne sont pas établis, loin s’en faut, et l’enquête n’a même pas commencé. Le document produit le lendemain par Macron pour prouver une attaque chimique et justifier sa décision n’a malheureusement que l’apparence d’une compilation d’éléments ramassés sur les réseaux sociaux. À quoi sert d’inventer une loi « anti-fake news », si c’est pour se livrer soi-même à un genre d’exercice comparable. Il convient de soupeser les termes de ce texte officiel : « L’analyse des vidéos et des images (…) a permis de conclure avec un haut degré de confiance que la grande majorité est de facture récente et ne relève pas d’une fabrication. » Extraordinaire, n’est-ce pas ? En outre, « la nature spontanée de la mise en circulation des images sur l’ensemble des réseaux sociaux confirme (!) qu’il ne s’agit pas d’un montage vidéo ou d’images recyclées ». Enfin, « une partie des entités ayant publié ces informations est reconnue comme habituellement fiable » ! C’est ubuesque, mais surtout un peu léger pour engager nos marins et aviateurs dans une opération risquée, désastreuse pour notre réputation et, comme il le dit si bien lui-même « en totale violation du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. »

    Cette attaque, lancée sans le moindre accord international, telle que fut naguère l’aventure libyenne de Sarkozy, inscrit donc clairement la République française dans le clan des États qui prétendent régenter le monde en traitant les autres États de voyous, ce qui permet précisément de s’éviter les normes habituelles du droit et de se comporter soi-même… en voyou. Les éléments de langage macroniens sur « les dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants massacrés à l’arme chimique par Bachar » rappellent d’ailleurs ceux de Sarkozy sur « les fleuves de sang promis par Khadafi ». On connaît la réalité et la suite.

    Beaucoup de désinformations

    Il a fallu entendre beaucoup d’âneries sur cette affaire : ainsi un proche de l’Élysée explique que, grâce à Macron, les Américains ont limité les frappes ; eh oui ! Un expert militaire patenté raconte qu’un système russe permet de « ralentir la vitesse de nos missiles de croisière pour en faire une proie facile pour la défense », et ainsi de suite !

    Restons sérieux et contentons-nous de quelques commentaires sur le plan militaire, puis sur le plan politique.

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    Telles sont les images que le Département de la Défense a présentées le 14 avril après les frappes de missiles américains sur le site syrien d’Him Shinshar de stockage d’armes chimiques.

    Le premier bobard, et c’est de bonne guerre, viendra des Russes qui annoncent que 71 missiles de croisière sur les 105 déclarés par la coalition ont été abattus par la DCA syrienne.

    Quatre jours plus tard, ils ajoutent qu’ils en ont récupéré deux intacts, dont l’examen permettrait de modifier leur système de défense pour être capables de les intercepter ! Ils ne l’étaient donc pas, contrairement à la DCA syrienne ! Tout cela n’est pas cohérent !

    De fait, il est très probable qu’aucun missile n’ait été intercepté et pour cause ! Les Tomahawk américains, les Scalp/Storm Shadow franco-britanniques et les missiles de croisière navals (MDCN) français sont des armements stratégiques, des missiles furtifs à faible signature infrarouge et radar, qui foncent, en haut subsonique, près du sol, sur plusieurs centaines de kilomètres selon une trajectoire programmée pour éviter les zones dangereuses, exploiter au mieux les masques du relief et leurrer les systèmes d’alerte. Très discrets, parfaitement autonomes, ils suivent exactement l’itinéraire qu’on leur a assigné en comparant la carte en relief qu’ils ont en mémoire avec le profil du terrain survolé. Si cela ne suffit pas, le missile se raccroche au GPS américain, au prix de la souveraineté, bien sûr. En phase d’attaque, c’est l’image thermique de l’autodirecteur corrélée avec l’image satellite de la cible chargée en mémoire qui génère les algorithmes de pilotage, ajustant la trajectoire au mètre près. De plus, le vol des différents missiles est synchronisé pour saturer les défenses. Bref, les artilleurs syriens n’ont pas les moyens d’arrêter un tel tir à trois heures du matin.

    Le fait qu’un des 10 missiles Scalp portés par nos 5 Rafale ne soit pas parti relève d’un aléa technique qui sera identifié et corrigé ; c’est ennuyeux, ce n’est pas un drame. En revanche, les pannes qui ont bloqué le départ de missiles MDCN sur plusieurs de nos frégates (FREMM) sont préoccupantes pour notre crédibilité. Le silence assourdissant du ministre sur ce point était maladroit ; il fallait juste souligner d’emblée l’excellent comportement des 3 MDCN pour leur baptême du feu, sans occulter des difficultés de mise au point inévitables à ce stade final du développement, avec des risques identifiés et acceptés. Tout le monde aurait alors compris qu’on n’en ait pas tiré plus. Mais sur une opération aussi contestable, la communication gouvernementale était un peu crispée.

    Le MDCN, qui sera bientôt intégré sur nos nouveaux sous-marins d’attaque de classe Suffren, marque une révolution majeure dans la stratégie navale. Il n’a d’ailleurs échappé à personne que les porte-avions, américains, français ou britanniques ont disparu de la scène, et que nos Rafale en Jordanie et aux Émirats, cloués au sol pour d’évidentes raisons de bienséance diplomatique, ont été facilement remplacés par d’autres, partis de France.

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    Le 24 avril, le président Macron, à côté de la First Lady Melania, enserre dans ses bras le président Trump, lors de la réception à la Maison Blanche. 

    Politique de Trump : politique de Macron ?

    Venons-en aux objectifs : les photos-satellite des résultats publiées par les Américains sont cohérentes ; ils n’ont pas de raison de les trafiquer. Les trois immeubles du prétendu centre de recherche chimique de Brazeh, près de Damas, sont rasés et il y faut bien 76 missiles, équivalents à autant de bombes de 500 kg. Certes Trump, qui ne pouvait ignorer que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) n’y avait rien trouvé lors d’une récente inspection, a un peu forcé la dose. Était-ce une provocation adressée aux faucons, néo-conservateurs ou démocrates, de son État profond ? Les deux autres objectifs près d’Homs, des bunkers probablement vides, ont été atteints, sans surprise et aussi sans victimes ; les Russes, après avoir « proposé » les objectifs, auront prévenu le gouvernement syrien qui n’avait d’ailleurs rien à y faire garder. Tout le monde est donc allé dormir ailleurs !

    Que cherche donc Trump en envoyant des salves de missiles de croisière sur des objectifs désaffectés : une base aérienne en 2017, des immeubles et des bunkers vides en 2018 ? Cette politique de la canonnière est en tout cas démonstrative de sa capacité à frapper partout à tout moment et sans risques d’enlisement. Et maintenant on apprend qu’il entend désengager les forces américaines du Moyen-Orient. Cependant, les enjeux de pouvoir à Washington rendent la politique étrangère américaine plus opaque. S’agit-il de maintenir le chaos en Syrie ou de l’abandonner aux Russes pour se tourner vers le Pacifique ? Quelle est la part de théâtre dans les postures de Trump ? Sont-elles destinées au public oriental, à l’Iran, au congrès américain, aux Russes, aux Européens ? À Macron en particulier à qui il vient d’offrir une visite d’État et qui pense infléchir les décisions de l’imprévisible Trump. À tort ?

    Comment fonctionne notre chef des armées pour se laisser entraîner aussi vite dans un jeu qu’il ne maîtrise pas ? Le comprend-t-il seulement ?

    Dans une situation aussi confuse, il est urgent que la France prenne ses distances et définisse une ligne stratégique et politique qui lui soit propre au Moyen-Orient. Y a-t-il encore des personnes qui pensent au sommet de l’État ? Ou ceux qui pensent ne sont-ils chargés que d’exécuter les ordres de chefs qui ne connaissent que leur caprice ?   

    Mathieu Épinay

    * Collectif de spécialistes des questions de Défense
  • Jean-Michel Aphatie, un propagandiste de la haine de la France

     

    par Gabriel Robin

    Beaucoup de téléspectateurs, journalistes, intellectuels, observateurs, etc., reconnaîtront dans cet excellent billet, ce qu'eux-mêmes ressentent à l'endroit de Jean-Michel Aphatie. Il était bon de le dire. Bien d'accord avec Gabriel Robin [BV - 12.11].  

     

    cdc9be8916225c6864b6c7e7cfd715c7.jpeg.jpgJean-Michel Aphatie est un propagandiste de la haine de la France. Sa faconde provinciale ne parvient, d’ailleurs, plus à cacher ses véritables motivations. L’expert qui se trompe sur tout ne manque jamais de critiquer les votes des peuples souverains, se demandant parfois si la démocratie est vraiment nécessaire quand les Américains font le choix de leurs libertés retrouvées en élisant Donald Trump. D’une phénoménale outrecuidance, il saisit toujours les occasions qui lui sont offertes pour manifester bruyamment son profond mépris pour notre histoire. Se croyant transgressif, il n’est pourtant que le servile copiste de la morale bourgeoise de l’époque, héritée des « déconstructeurs » des années 60. Ainsi, invité de l’émission « On va plus loin » sur Public Sénat, il a déclaré, toute honte bue :

    « L’esprit politique français est fabriqué par le souvenir de Louis XIV, de Napoléon et du général de Gaulle. Quand on fait de la politique en France, Madame, c’est pour renverser le monde. Eh bien, ça, ça n’entraîne que des déceptions. Moi, si un jour je suis élu président de la République, savez-vous quelle est la première mesure que je prendrai ? Je raserai le château de Versailles […] ce serait ma mesure numéro un, pour que nous n’allions pas là-bas en pèlerinage cultiver la grandeur de la France. »

    De tels propos sont dignes d’un traître. Ne comprend-il pas que les personnages mondialement connus qu’il cite sont la mémoire toujours vivante de ce qu’il y a de plus beau, de plus sacré et de plus grand dans l’histoire de notre nation ? Qui est Jean-Michel Aphatie, en comparaison ? Un tout petit maton de Panurge, chien de garde d’une élite népotique qui tente de nous entraîner dans sa lamentable agonie. Louis Pauwels avait très admirablement décrit ce monôme de zombies qui avait subverti la nation au début des années 80. Ces zombies ont désormais la calvitie grisonnante. Ils possèdent tout : les médias, les exécutifs politiques, les sièges de parlementaires, une majorité des grandes entreprises… Tout leur appartient. Ils sont si hégémoniques qu’ils se pensent invincibles, bouffis d’orgueil et de suffisance. Ringards, dépassés, profondément anachroniques, ils doivent céder la place à des personnalités plus représentatives de la sociologie contemporaine. Nous ne pouvons décemment pas laisser ces gens rester nos maîtres pour toujours. Il faut les renverser, les décrédibiliser. En déclarant vouloir détruire le château de Versailles, Jean-Michel Aphatie s’est officiellement déclaré en guerre contre la France. Bien plus qu’un adversaire, je crois qu’il est maintenant un ennemi. Partout en Occident, les peuples se retournent contre les prescripteurs d’opinion qui ont précipité leur déclin. Rendons sa grandeur à la France ! Pour cela, il faut d’abord mettre un terme à l’hégémonie culturelle de la gauche bobo.   

    Gabriel Robin

    Juriste

  • Des lectures pour l’été : Aria de Nazanine Hozar, 2020, par Antoine de Lacoste.

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    À Téhéran, en 1953, Mehri vit un accouchement difficile. Très pauvre, elle est aidée par un couple ami qui ne peut que constater le drame : c’est une fille. Le mari n’en voudra pas et la tuera très certainement. Pour sauver l’enfant, Mehri l’abandonne dans une rue.

    antoine de lacoste.jpgUn jeune camionneur de l’armée découvre la petite fille à temps. C’est un homme de cœur, il l’emmène chez lui, à la fureur de Zahra son épouse acariâtre, et l’appelle Aria. Ce livre raconte son .

    L’ d’Aria sera difficile sous la coupe de Zahra, mais elle s’adapte avec intelligence et courage, bien aidée par l’affection de son sauveur et d’un petit voisin qui organise des rencontres clandestines d’un jardin à l’autre. En grandissant, Aria aura enfin de la chance et sera adoptée par une riche veuve. C’est alors l’aisance et les facultés intellectuelles de la jeune fille peuvent s’épanouir au lycée.

    Elle devient amie d’un Arménien, dont le riche père est proche du Shah d’, et de la fille d’un militant communiste tout en donnant des cours d’alphabétisation à une qui se révélera juive. Ce sont les dernières années d’un Iran où il était encore possible de ne pas être musulman.

    Ils sont tous hostiles au Shah et à sa redoutable police , la Savak. La révolution bouillonne, l’Ayatollah Khomeini, exilé en France, soulève l’enthousiasme. Ils découvriront, trop tard, qu’ils ont participé à leur propre malheur.

    Le premier roman de cette jeune iranienne exilée au Canada est une réussite et son succès bien mérité. La clarté du style et la fluidité du récit en rendent la lecture très agréable. De plus, la plongée au sein de quarante années de l’histoire de l’Iran est tout à fait intéressante. La peinture politique et sociologique de Téhéran est parfaitement restituée avec cette touche de nostalgie poétique propre aux exilés perses.

    Il y a bien sûr quelques défauts. Certains faits, non essentiels il est vrai, demeurent un peu obscurs. Une aventure homosexuelle, brève et sans détails heureusement, est évoqué au début du livre et donne le sentiment d’être plaquée pour correspondre aux critères modernes.

    Mais c’est un beau roman et l’auteur a su donner au personnage d’Aria une densité étonnante. Ce n’est pas « une odyssée féministe » comme l’a écrit démagogiquement John Irving mais une odyssée féminine, ce qui n’est pas la même chose. D’ailleurs Aria n’est en rien féministe. Et, sans aller jusqu’à l’appréciation de Margaret Atwood, « Un Docteur Jivago iranien », il faut reconnaître à ce livre un vrai souffle.

    Aria (La cosmopolite) Format Kindle de Nazanine Hozar

     

    Le blog d’Antoine de Lacoste

     

    Antoine de Lacoste

    Source : https://www.bvoltaire.fr/