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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Action française • Paris 7 & 8 mai, week-end de Jeanne d'Arc : colloque et cortège traditionnel

     

    SAMEDI 7 MAI

    COLLOQUE D’ACTION FRANCAISE : « JE SUIS ROYALISTE, POURQUOI PAS VOUS ? » 

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    Rendez-vous le 7 MAI 2016 à 14h au forum de Grenelle, 5 rue de la Croix-Nivert - 75015 Paris. M° Cambronne

    Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? Telle est la question que nous discuterons avec nos invités, des « républicains intelligents » qui ont accepté de confronter leur point de vue avec le nôtre. Dans un premier temps, nous établirons les constats et l’analyse des causes de la crise du système actuel. L’Homme révolté de 1789 a-t-il accouché d’un Homme libre ? La crise anthropologique est-elle irrémédiable ? Peut-on vivre la « fraternité » dans une société qui a tué le(s) père(s) ? Puis nous tenterons de définir les fameuses « valeurs républicaines » si souvent invoquées mais jamais expliquées. La République a-t-elle trahi les espoirs la Révolution française ? Devons-nous sauver la République ou la France ? Que reste-t-il des « droits de l’Homme » et de la devise républicaine ? Enfin, nous imaginerons comment restaurer la France. Le changement de régime est-il possible ? Est-il souhaitable ? Le réenchantement de la politique peut-il passer par le retour du Roi ? Un Roi pour quelle monarchie ? Finalement, la monarchie n’est-elle pas la meilleure des républiques ?

    Retrouvez toutes les informations sur le colloque du 7 mai sur le site internet de l’événement !

    Présentation, programme, plan d’accès, accès en streaming aux interventions, réservation de vos places...Vous n’avez aucune excuse !

    Pensez à acheter votre place pour le colloque ! 

    Liste non-exhaustive des intervenants

    Pierre de Meuse  Jean-Philippe Chauvin  Robert Ménard  Pierre-Yves Muller  Benoît Dakin  Yvan Rioufol  Guillaume de Premare  Frédéric Rouvillois  Charles de Meyer  Guillaume Bernard  Paul-François Paoli  Marion Maréchal - Le Pen  Yves-Marie Adeline   Antoine de Crémiers  Gérard Leclerc  François Marcilhac
     
    Accès au site internet de l’événement !
    Cliquez sur l'image ci-dessous

     
    Bande-annonce colloque
     

     

    DIMANCHE 8 MAI

    DEFILE DE JEANNE D'ARC

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    Chaque année, depuis près d’un siècle, l’Action Française rend hommage à celle qui, a sauvé la France alors que tout semblait perdu.

    Rendez-vous le 8 MAI 2016 à 10h Place de l’Opéra - 75009 Paris.

    Famille, amis, connaissances, camarades de classe, d’amphi, collègues, soyons présents pour ce grand moment patriote ! 

    Bande-annonce Cortège traditionnel de Jeanne d'Arc
     

    Repris du site Action française

  • Dans la revue l'Incorrect : François Bel-Ker : « La violence à l’égard de l’Action Française est désormais hebdomadaire

    Après les incidents ayant eu lieu au Mans le week-end dernier et face au traitement médiatique des évènements par les médias dominants cherchant à accabler l’Action française, L’Incorrect a souhaité donner la possibilité à François Bel-Ker, Secrétaire général du mouvement, de s’exprimer sur l’affaire.

    Pouvez-vous nous donner votre version des évènements qui se sont déroulés au Mans ce week-end ?

     

    Samedi une commémoration en hommage aux victimes des massacres du Mans du 12 et 13 décembre 1793 était organisée au Mans. 15 000 Vendéens et Chouans furent exécutés par les révolutionnaires. Cette manifestation est organisée régulièrement par le collectif « La marche du souvenir vendéen » au sein de laquelle les militants de l’Action Française sont venus particulièrement en nombre cette année. Il y avait 150 personnes lors de cette manifestation rassemblant principalement des jeunes et des familles et les militants de l’AF étaient près de 80. Nous avons rejoint cette manifestation en notre nom propre, avec notre chef de section locale qui s’y est exprimé, de façon totalement reconnue par « la marche du souvenir vendéen » et en appelant tous les Manceaux qui le souhaitaient à rejoindre l’évènement.

     

    Il s’agissait donc d’une commémoration pacifique ?

     

    Evidemment, puisqu’il s’agit de faire mémoire ! Mais il se trouve que depuis quelques mois devant la présence importante des militants et sympathisants de l’Action Française dans les facultés ou dans les manifestations de Gilets Jaunes, un front se dresse contre nous de la part d’un collectif auto-proclamé et mal nommé « antifasciste ». Ce front était composé pour l’occasion de la CNT (Anarcho-syndicaliste), de la FSU, de la Ligue des Droits de l’Homme, du NPA, de l’UNEF. Ce collectif a appelé samedi à une contre-manifestation contre l’Action Française. Ouest-France qui a relayé cette information parle d’une centaine de manifestants d’extrême-gauche refusant que les militants d’AF « s’approprient l’héritage des chouans » (sic). C’était une contre-manifestation, à laquelle de nombreux appels à participer avaient été lancés de longue date. Je tiens à préciser que notre manifestation avait été déclarée en préfecture et autorisée par la police.

     

    Afin de limiter le risque d’agression de la part du collectif « antifasciste » , les organisateurs de « La marche du souvenir vendéen » ont accédé à la demande de la préfecture de transformer notre cortège aux flambeaux en un événement statique. Nous avions comme responsabilité de protéger les jeunes et les familles présentes sur place. La manifestation s’est très bien déroulée et, à la fin des prises de parole, les gens se sont dispersés dans le calme sans aucuns heurts ni débordement.

     

    Après la dispersion, vos militants n’ont donc pas recherché ou engagé le contact avec les contre-manifestants ?

     

    Après la dispersion, nos militants se sont rendus dans nos locaux. La presse fait alors état d’une attaque, quelques heures plus tard, d’un bar « Le Lézard » qui serait un repaire de l’extrême gauche et qui aurait été saccagé. Peu à peu, on apprend par Ouest-France qu’il y a eu des « violences samedi soir dans le centre [du Mans] » par des personnes armées. Les médias s’enflamment et les gros titres changent. Le Huffington Post titre même : « Après une manif de l’Action française au Mans, le centre-ville saccagé »… C’est un pur mensonge. Nos militants sont allés filmer l’état du bar et ont diffusé une vidéo pour constater que seul un éclat pouvait y être constaté.

     

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    L’Action Française n’a lancé aucune attaque. L’Action Française n’attaque pas, l’Action française ne provoque pas. L’Action Française est une œuvre d’intérêt public au service de la France et des Français. A la fin de la commémoration, nos militants se sont rassemblés pour une soirée interne à l’AF et n’ont aucunement participé au grabuge dont il est fait état dans les médias.

     

    En tant que dirigeant de l’Action Française, vous dissociez-vous clairement des violences qui ont pu survenir ce week-end ?

     

    Ce sont des accusations graves visant à nous salir. L’Action Française ne s’en prend pas aux commerces, ne s’en prend pas aux habitants. L’Action Française défend l’intérêt national, et, à ses yeux, tout ce que ne concerne pas l’intérêt national n’a pas d’intérêt.

     

    Très clairement l’Action Française rejette la violence comme mode de militantisme ?

     

    Je dirais plus exactement que l’Action Française ne cesse de dénoncer la violence émanant du gouvernement ou de l’ultra-gauche. Notre manifestation de samedi dernier était déclarée et pacifique, alors que des appels à la violence avaient été lancés depuis longtemps contre cette commémoration. Que devons-nous faire pour que ces violences à notre encontre s’arrête ? Les services de renseignement surveillent les publications de ces groupes et les laissent pourtant agir comme bon leur semble. Sont-ils au-dessus des lois ? Quels sont leurs liens avec l’Etat pour qu’ils bénéficient d’une telle clémence, voire d’un soutien silencieux ?

     

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    Le 15 novembre dernier, notre président de la Fédération du Maine-Anjou, a vu son nom et son adresse diffusés sur des affichettes collées partout sur la mairie de son domicile, par l’Action Antifasciste Le Mans, appelant à châtier ce « sinistre individu ». Aucun média n’était là pour dénoncer cet appel caractérisé au lynchage. Un « antifa » peut brûler un policier, il sera élargi. Un militant d’AF n’a pas le droit de se défendre, il sera traîné dans la boue.

     

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    La violence à l’égard de l’Action Française est désormais hebdomadaire. Je rappelle également que, la semaine dernière, à l’université de Rennes, nos militants qui souhaitaient débattre pacifiquement à Sciences-Po ont été agressés physiquement et chassés violemment de la faculté par les milices d’extrême gauche.

     

    Un dernier mot ?

     

    On ne peut qu’en appeler à la déontologie journalistique, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. La plupart des médias installés mettent de l’huile sur le feu en tentant de discréditer notre action et notre incontestable montée en puissance. Les mêmes médias omettent les graves agressions commises par les groupuscules d’extrême gauche à notre encontre. Ils portent une responsabilité insigne dans le sentiment d’impunité qui conduit tant de militants de la gauche dite radicale dans la violence.

     

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    Ces dernières années, nous avons subi une attaque via un engin incendiaire à notre siège, une bombe agricole qui a explosé dans notre local de Marseille, nous avons eu de multiples agressions armées, lors de nos actions et de nos réunions publiques. Chaque attaque a été suivie d’un dépôt de plainte. Or chaque dépôt de plainte est suivi d’un classement sans suite. Nous tenons à disposition des journalistes sérieux tous ces éléments. L’Action française reste plus déterminée que jamais à défendre l’intérêt national. Elle souligne que l’Etat de droit semble être réservé à certains Français… Puisse la réforme des institutions que nous appelons de nos vœux nous sauver de ces divisions.

     

     

    Propos recueillis par Romain Demars

     

  • Grandes ”Une” de L'Action française : Janvier/Février 1910, dans Paris inondé, les Camelots du Roi au secours des sinist

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

    Il est à la fois intéressant et très émouvant de s'intéresser à cet épisode tragique pour la France et pour Paris, et de bien remarquer l'attitude qu'adopta la toute jeune Action française en ces circonstances dramatiques...

    • d'abord parce que, en 1910, tout est "jeune" à l'Action française : le quotidien, fondé le jour du printemps 1908 (le samedi 21 mars), n'a même pas deux ans (à un jour près, il a un an et dix mois) ! Les Camelots du Roi, fondés par Maxime Réal del Sarte le 16 novembre 1908, ont à peine un an et deux mois ! On est donc en plein dans cette toute nouvelle et toute jeune "première Action française", et dans la période d'effervescence intellectuelle et militante dans laquelle Jacques Paugam plaçait "l'âge d'or du maurrassisme"...

    • ensuite, parce que tous ces jeunes Camelots dont on va parler n'ont plus que quatre années à vivre "normalement", pour une très grande part d'entre eux : dans la fleur de leur jeunesse, de leur enthousiasme, de leur ardeur et générosité, en 1910, ils seront "appelés" - dans quatre ans et demi - à partir sur le front, et la moitié d'entre eux ne reviendra pas...

    Ce sont nos aînés, nos prédécesseurs et, pour toujours, "les premiers de cordée" de notre mouvement, et leur magnifique exemple nous inspire encore aujourd'hui, modèle qu'ils ont su être de cet engagement et de ce don de soi que, précisément, nous essayons de perpétuer, aujourd'hui, à notre tour...

     C'est à partir du Jeudi 20 Janvier et pendant sept numéros - jusqu'au Mercredi 26 inclus - que L'Action française - journal d'opinion et non d'informations générales - évoqua ces pluies incessantes et cette montée de la Seine, qui n'en finissait pas... Et ce fut à partir du numéro du Jeudi 27 que le journal relata les interventions multiples, généreuses et courageuses des tous jeunes "Camelots du Roi", venant au secours des sinistrés...

    Voici la "Une" du Jeudi 20 Janvier 1910, premier numéro dans lequel L'Action française parle de l'inondation  :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k756787v

    Il s'agit simplement, dans la "Une", d'un court communiqué, et encore, pour évoquer "le mauvais temps à l'étranger" ! :

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    Il faut aller en page trois pour avoir des nouvelles du "mauvais temps", en France, et c'est en bas de la cinquième colonne et sur un peu plus de la moitié de la sixième et dernière :

    • au bas de la cinquième colonne... :

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    • ... et sur la sixième et dernière :

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    • Tout le monde reconnaît, à cette occasion, le dévouement, l'ardeur et la générosité des tous jeunes Camelots du Roi : dans Wikipedia, on peut lire : "...Parmi les secours, on compte notoirement la Croix-Rouge, la Ligue des femmes françaises et les Camelots du Roi qui viennent porter assistance aux populations touchées. Les Camelots du Roi prodiguent des soupes populaires et des distributions de vivres, de charbon et de vêtements aux personnes sinistrées..."

    • et, ci-dessous, toujours sur Wikipedia, les zones hachurées représentant les quartiers de Paris inondées... :

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    • voici enfin une courte vidéo, pour donner une idée de la catastrophe qui s'abattit sur la Capitale :

    (extrait vidéo 2'45)

    https://x.com/parisvisites/status/1720396369691558360?s=20

     

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    Pour lire les articles...

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  • Sur le site officiel de l'Action française : prises de conscience, l’éditorial de François Marcilhac (Le Bien Commun).

    Ce n’est pas encore la panique, peut-être même ne vien­dra-t-elle pas ; ce n’est encore que l’hébétude, qui semble ôter toute pos­si­bi­li­té de réac­tion, cet état mor­bide d’obnubilation mar­qué par un ralen­tis­se­ment des fonc­tions psy­chiques, un engour­dis­se­ment de la vigi­lance, une absence totale de luci­di­té.

    françois marcilhac.jpgLe pou­voir semble patho­lo­gi­que­ment désem­pa­ré. Cela ne signi­fie pas qu’il ne sera plus capable de réac­tions vio­lentes, comme lors de la révolte popu­laire des Gilets jaunes ; il le sera même d’autant plus lorsque, se réveillant par à‑coups de sa stu­peur, il s’apercevra ne plus rien maî­tri­ser. Mais c’est un fait : Macron et sa clique n’ont plus de prise sur les événements. 

    La macro­nie, cet ensemble hété­ro­clite d’ambitions médiocres, qui croyait pou­voir inven­ter un nou­veau monde sur l’asthénie de l’ancien, n’a fait qu’en repro­duire les traits les plus cari­ca­tu­raux, pour ne plus appa­raître aux yeux des Fran­çais que comme une caste de pri­vi­lé­giés cou­pés de la vie du pays réel, aus­si idéo­logues que la gauche, mais sans le pré­texte des len­de­mains qui chantent, aus­si égoïstes que la droite, mais sans le sou­ci de la nation. Cari­ca­ture de la cari­ca­ture, la macro­nie est l’impo­li­tique qui a pris le pou­voir et qui offre le spec­tacle indé­cent de sa vacuité.

    C’est du reste ce qui attire à elle les rési­dus de l’ancien monde : après avoir cher­ché à vider de sa  (der­nière) sub­stance le socia­lisme, ou ce qu’il en res­tait, elle vise à faire de même avec les LR qui, faut-il le pré­ci­ser, meurent avant tout de leur perte d’identité. Car adhé­rer aux Répu­bli­cains, aujourd’hui, ce n’est adhé­rer à rien : seuls leurs bas­tions locaux leur per­mettent, comme aux socia­listes, d’exister encore. Nous ver­rons si les élec­teurs confir­me­ront cette impos­ture poli­tique fin juin.

    La macro­nie a échoué sur tous les plans, et nul besoin, pour le prou­ver, d’en appe­ler à la ges­tion catas­tro­phique de la pan­dé­mie. Échoué ? De notre point de vue, ou plu­tôt de celui du Bien com­mun, puisqu’elle n’a eu de cesse de divi­ser les Fran­çais, de cher­cher à dis­soudre les soli­da­ri­tés et à miner la confiance du pays en soi, à le salir à ses propres yeux, à le faire dou­ter, notam­ment de son his­toire et de sa gloire, à favo­ri­ser une haine de soi, qui n’est du reste bien sou­vent que la haine d’invités récents qui crachent sur leur pays d’accueil, sachant qu’ils ont avec eux des élites qui ont per­du tout sens de la nation.

    Mais la macro­nie a échoué, aus­si, de son propre point de vue, puisque le peuple fran­çais existe encore et le montre chaque jour davan­tage. D’où son hébé­tude. Le cadavre de la France non seule­ment bouge encore, mais est plus vigou­reux qu’elle l’imaginait. La révolte des Gilets jaunes n’était pas un simple hoquet de l’ancien monde ago­ni­sant. C’était, au contraire, un signe annon­cia­teur d’autres prises de conscience, face au déli­te­ment orga­ni­sé du corps de la nation. Com­ment com­prendre autre­ment les deux mes­sages aus­si lucides que cou­ra­geux de mili­taires habi­tués pour­tant, depuis la répres­sion gaul­liste, à se taire ? Com­ment com­prendre une révolte des forces de l’ordre que le « en même temps » macro­nien — Dar­ma­nin à l’intérieur, Dupont-Moret­ti à la jus­tice — ne sau­rait plus satis­faire ? Et la piteuse pré­sence du ministre de l’intérieur à une mani­fes­ta­tion de poli­ciers diri­gée contre lui montre com­bien le pou­voir a per­du le contrôle de la situa­tion. Com­ment com­prendre autre­ment cette scis­sion pro­gres­sive du peuple fran­çais, qui voit chaque jour davan­tage que le pou­voir pré­pare sa propre dis­so­lu­tion dans un grand ensemble « euro­péen », sou­mis à la loi du mar­ché et à la dis­pa­ri­tion des peuples ? Bay­rou, haut-com­mis­saire au plan, pense-t-il sus­ci­ter l’adhésion des masses en récla­mant, à la suite de l’oligarchie euro­péenne, un plus grand recours encore à l’immigration pour pal­lier notre défi­cit démographique ?

    Tout est pos­sible, en 2022. Les prises de conscience prennent par­fois du temps à se tra­duire dans les faits. Le plus tôt serait pour­tant le mieux : le mal empire avec le temps.

    Fran­çois Marcilhac

     Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Sur le site officiel de l'Action française : Une période grosse d'incertitude, l’éditorial de François Marcilhac

    La période qui s’ouvre est grosse d’incertitude pour un pouvoir qui sent monter la colère du pays réel. Que Macron ait cru nécessaire d’entamer un couplet sur la dictature, dans l’avion qui le ramenait d’Israël, montre combien il est lucide sur l’état de l’opinion. Nous passerons sur le fait qu’en décrivant l’idealtype d’une dictature, il ne faisait que reprendre les traits les plus caractéristiques de sa façon de gouverner, depuis deux ans : un pouvoir isolé, enfermé dans ses certitudes, traitant ses opposants de « séditieux », gouvernant sans tenir compte du Parlement dans le mépris le plus parfait de sa majorité, dont certains éléments commencent à se séparer, et réprimant à tout va sans plus s’imposer de limite en matière de violence ou de répression judiciaire…

    maxresdefault.jpgA preuve, le rétropédalage tardif de Castaner, qui « lâche  » — le mot est d’un syndicaliste de la police — ceux là même qui ont permis au pouvoir de résister depuis un an, en appliquant des méthodes contraires à la théorie française du maintien de l’ordre appliquée depuis mai 68. Nous apprenons que le pouvoir renonce aux grenades arracheuses de main, la GLI-F4. Sera-ce demain le tour des LBD ? Rien n’est moins sûr. Tant que le pouvoir pourra rester dans un déni général, lâchant ici ou là un peu de lest lorsqu’il le juge tactiquement nécessaire, il ne sera pas prêt à renoncer à une conception violente du maintien de l’ordre qui a pour double avantage de faire peur aux opposants et de les criminaliser a priori, puisqu’ils sont dignes d’être traités comme des …«  séditieux  ».

    Pourtant, ce n’est pas des Gilets jaunes, ni des syndicats non réformistes, mais du très respectable Conseil d’État que vient le dernier coup porté au pouvoir… au sujet de la réforme des retraites. Comme par hasard, la CFDT a fait profil bas… Le Conseil d’État, qui est chargé de porter un avis sur les projets de loi — la pratique étant désormais de les rendre publics — n’a pas mâché ses mots pour descendre en flèche une réforme que l’institution juge à la fois nullement nécessaire, douteuse aux plans constitutionnel et conventionnel — les conventions internationales que nous avons signées  —, manquer de cohérence, d’autant qu’elle juge les études d’impact, sur les conséquences, notamment financières et en termes de visibilité, des textes bientôt en discussion au Parlement, absolument insuffisantes — nous renvoyons à l’excellente analyse de Christophe Boutin sur le sujet. Contentons-nous de citer le début de sa conclusion : «  Pour le Conseil, les six objectifs assignés au système universel — équité des cotisations et prestations, solidarité au sein des générations, garantie de niveau de vie pour les retraités, liberté de choix de la date de départ à la retraite, soutenabilité économique du système universel et lisibilité des droits constitués par les assurés tout au long de la vie – “apparaissent par elles-mêmes dépourvues de valeur normative », ce qui veut dire, très concrètement, que ce n’est que du vent.”  » [1]

    Les politiques doivent se mordre les doigts d’avoir milité, au nom de la sacro-sainte transparence, pour que soient rendus publics les avis du Conseil d’Etat sur les projets de loi, auparavant connus du seul exécutif… [2] Qu’importe ? L’essentiel, en l’occurrence, n’est évidemment pas dans une réflexion sur l’équilibre des pouvoirs, pour savoir si, avec un tel avis, le politique n’est pas en train de perdre le peu d’autonomie qu’il lui reste par rapport au juge. Outre que cet avis n’est pas contraignant, ce qui importe seul, c’est sa validité. Et là, la gifle, pour l’exécutif, est violente. Car indépendamment de la pertinence de l’instauration d’un prétendu système universel, dont nous avons dit et redit ici, que la seule justification était de mettre fin, à terme, au système par répartition au profit des fonds de pension, il est clair que le projet du gouvernement paraît mal ficelé. Nous avions déjà pu constater qu’Edouard Philippe avait, sur la question des 80 kilomètres heure, une belle tête de vainqueur : son obstination imbécile a été un des éléments déclencheurs de la révolte des Gilets jaunes, avec l’augmentation des taxes sur l’essence. Sur un sujet infiniment plus grave, il est certain qu’il a atteint son niveau d’incompétence. Mais il entraîne dans sa chute de crédibilité un président de la République qui avait fait de cette réforme un moment phare de son quinquennat et qui semble surtout l’avoir pilotée à vue… La complicité de la CFDT n’était pas suffisante pour servir d’interface, comme on dit aujourd’hui, avec la société civile, surtout lorsque les plus hautes instances de la République s’en mêlent… 

    Sur l’affaire des retraites, Christophe Boutin semble penser que seul un référendum permettrait de sortir de l’impasse. «  Faut-il imaginer, pourquoi pas, un conflit nouveau dans la haute administration, entre une tendance “régalienne” qui verrait d’un mauvais œil le démantèlement de l’État et du pacte social entrepris sous la présidence d’Emmanuel Macron, et une tendance “mondialiste” à laquelle elle s’opposerait ? Ce qui est certain en tout cas, c’est que si le conflit se cristallisait il ne pourrait plus être arbitré que par le peuple, dans cette ultime expression du souverain qu’est la voie référendaire.  » On sait ce que nos élites en pensent,… et ce qu’elles font des référendums lorsque les résultats leur déplaisent. D’autant que l’impopularité du chef de l’Etat semble repartir à la hausse, ce dont nous ne nous plaindrons pas. Mais on connaît les reproches des tenants de la seule démocratie participative au référendum  : les Français répondent toujours à une autre question que celle qui leur est posée. Ce qui est sûr, c’est qu’un tel référendum — évoqué seulement par le pouvoir exécutif s’agissant de mesurettes à la sortie de la Convention citoyenne pour le climat — ne pourrait que viser à résoudre un conflit de grande ampleur, en prenant de cours un début de rébellion ouverte du pays réel.

    L’essentiel reste dans la fragilisation galopante de notre tissu social. Or, pendant ce temps, Macron ne trouve rien de mieux que de comparer la guerre d’Algérie à la Shoah, c’est-à-dire, outre le ridicule odieux de la comparaison [3], de fissurer davantage encore le regard que les Français et en premier, ceux de fraîche date, portent sur leur pays — ou sur celui que ces derniers devraient considérer comme le leur, alors que nos élites les poussent à le haïr, peut-être parce qu’elles le méprisent elles-mêmes…

    François Marcilhac 

    [1] https://www.atlantico.fr/decryptage/3586541/retraites–ce-qui-se-joue-vraiment-avec-l-avis-de-conseil-d-etat-sur-le-projet-de-loi-du-gouvernement-christophe-boutin

    [2] Ce changement dans les pratiques trouve son origine dans une déclaration du Président Hollande lors de ses voeux aux corps constitués le 20 janvier 2015. Celui-ci a annoncé son souhait de voir diffuser ces avis, considérant que  : «  Mieux légiférer, c’est aussi mieux préparer les projets de loi. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de rompre avec une tradition séculaire des secrets qui entourent les avis du Conseil d’État. Le Conseil d’État est le conseil juridique du gouvernement. Son avis est d’intérêt public et son expertise sera donc rendue publique. Le Conseil d’État, par ses avis, informera donc les citoyens, mais il éclairera aussi les débats parlementaires.  »

    [3] Nous renvoyons à l’entretien de Jean Sévillia sur le sujet dans Le Figaro  : https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/comparer-la-guerre-d-algerie-et-la-shoah-est-de-la-folie-sur-tous-les-plans-20200124

  • Sur le site officiel de l'Action française : Un Roi sinon rien !, l’éditorial de François Marcilhac.

    2263568875.jpegA l’heure où nous écrivons, nous ignorons toujours si l’exécutif aura dégainé le fameux « 49.3 » sur la réforme des retraites. Rappelons que la Constitution permet au Premier ministre d’engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un texte. Telle est, résumée, la teneur de l’article 49, alinéa 3. Si une motion de censure n’est pas déposée dans les vingt-quatre heures, ou n’est pas adoptée, alors le texte est déclaré adopté par l’Assemblée. On comprend pourquoi le député insoumis Adrien Quatennens a parlé de « LBD parlementaire » sur France Inter : la formule est bien trouvée.

    françois marcilhac.jpgIndépendamment d’un projet de réforme à ce point mal ficelé et dangereux pour les pensions des futurs retraités, que le pays réel dans son ensemble a compris qu’il s’agissait, pour le pouvoir en place, de satisfaire les exigences bruxelloises en favorisant, à terme, les fonds de pension au détriment d’une retraite par répartition qui ne représentera bientôt plus qu’un minimum vieillesse, ce épisode politicien est pour nous l’occasion de nous interroger sur la pratique parlementaire de la Ve  République et son évolution.  

    N’oublions pas, en effet, que ses fondateurs ont cherché à mettre un termedéfinitif à l’instabilité gouvernementale consubstantielle à la IIIe et à la IVeRépubliques, c’est-à-dire, tout en conservant la façade du parlementarisme, à en finir avec un régime d’assemblée qui avait pour conséquence d’affaiblir à ce point l’exécutif que celui-ci devenait le jouet de majorités de rencontre.

    Le recours au «  49.3  » est utile lorsqu’un Gouvernement sent sa majorité flottersur un projet de loi. Ainsi, face aux frondeurs, en 2015 et 2016, Valls, qui s’y disait pourtant opposé, y recourut sur deux textes  : la loi Macron sur la croissance et la loi El Khomri sur le travail. Dans le cas de la réforme des retraites, ce serait plutôt pour débloquer un phénomène d’obstruction parlementaire. Arme redoutable, en tout cas, puisque en s’associant à une motion de censure de l’opposition, c’est-à-dire en censurant le gouvernement, lamajorité se ferait hara-kiri… Du reste, en plus de soixante années, une seule motion de censure fut adoptée à l’Assemblée  : le 5 octobre 1962. Résultat  : Pompidou reste premier ministre et De Gaulle dissout l’Assemblée. Le phénomène majoritaire se met en place… au profit de l’UNR – Les Républicains de l’époque.

    Mais ne nous y trompons pas : si la Constitution de la VRépublique a à ce point encadré les compétences du Parlement que celui-ci ne saurait plus jouer sérieusement les trouble-fêtes – le phénomène majoritaire mettant fin aux renversements d’alliances coutumières sous les républiques précédentes –, en revanche elle n’a pas, contrairement à ce qu’avait cru le général de Gaulle, mis fin à l’emprise des partis et de l’oligarchie sur la vie politique française. En témoigna la première élection présidentielle, celle de 1965, que de Gaulle concevait comme la rencontre d’un peuple et d’un homme, par-delà les partis. Son ballotage, voulu par ceux-ci, mit fin à ses illusions. Loin de mettre un termeau régime des partis, eux-mêmes courroies de transmission d’intérêts oligarchiques, la Constitution de la Ve République ne fait qu’encadrer ses effets délétères pour l’action gouvernementale. En rien elle ne garantit l’indépendancede l’exécutif par rapport aux forces partisanes ou aux forces d’argent, tout simplement parce que le chef de l’État est toujours l’élu d’un camp – c’est même devenu caricatural avec Macron. Si la stabilité de l’exécutif est un bien en soi, elle ne dit rien, en revanche, de la nature de cet exécutif. 


    Alors que c’est par position et par destination qu’un Roi incarne les conditions du Bien commun. Il faut méditer toute la force de ces récents propos du comte de Paris : « La logique d’un monarque est complètement différente de celle d’un président de la République. Il se soucie seulement du bien du pays.  »

    François Marcilhac

  • Sur le site officiel de l'Action française : De Dreux à la France, l’éditorial de François Marcilhac.

    L’important entretien que le comte de Paris a accordé à Frédéric de Natal pour le mensuel L’Incorrect [1] du mois de février est, par la teneur de ses propos, un acte politique fort, qui s’inscrit dans la suite d’un premier acte, majeur celui-là, à la fois religieux et politique, qui fut la demande de pardon du Prince, le matin du 21 janvier dernier, au début de la messe pour Louis XVI, des fautes commises par ses ancêtres, notamment par Philippe-Égalité.

    françois marcilhac.jpgToutes choses étant égales par ailleurs, c’est immédiatement à la décision de Jeanne d’Arc d’aller sacrer le «  gentil Dauphin  », pourtant déjà Charles VII de jure, que fait penser cette décision de Jean IV de demander pardon : la politique de Jeanne d’Arc eut pour fondement le sacre, sans lequel Charles VII n’était pas totalement établi dans ses droits, et le premier de celui-ci : servir le pays. De même, la politique de Jean IV aura désormais pour fondement cette demande de pardon  : «  Le décès de mon père l’année dernière, le jour même, quasiment à l’heure même, de celui du roi Louis XVI, a signifié pour moi que la boucle devait être bouclée.  » « Je souhaitais clore tout cela  » — «  une trace et un reproche  », même infondé — «  pour me tourner vers l’avenir.  » 

    Hier, le chemin, de Chinon à Reims  ; demain, celui, déjà commencé, de Dreux aux Français  ? La nécropole de la maison de France, sur cette vieille terre royale qui, dans sa réalité quotidienne, incarne la France d’aujourd’hui au milieu de laquelle vit la famille royale, est bien, pour le prince, le point de départ de la reconquête du cœur et de l’esprit des Français. «  La terre de France, souligne le prince, détermine la façon de vivre, c’est le cœur et l’esprit de notre nation. Elle vous fait prendre conscience que vous dépendez de quelque chose d’autre que vos propres désirs. C’est pour cela que Paris n’a pas compris le mouvement des Gilets jaunes  », lesquels « se sont rendu compte que la Révolution devait lutter contre les inégalités mais que plus de 200 après la situation est pire.  »

    Oui, la situation est bien pire, mais notre chance est ce prince décidé à peser sur l’avenir du pays, pour ne pas laisser les élites en place continuer de le laisser partir à vau-l’eau, voire de trahir ses intérêts, comme Macron, encore récemment, qui veut livrer notre force de frappe à l’aventure européenne, à laquelle seul il croit. Comme le prince le souligne avec une grande sévérité, « la difficulté de la France, souvent  » — il parle de ses dirigeants — «  c’est de chercher l’intérêt de l’Europe avant ses propres intérêts  ». Or, «  il faut que le gouvernement regarde l’intérêt de notre nation avant tout. C’est sa première responsabilité pour moi  », regrettant au passage, s’agissant de Macron, son «  décalage par rapport à la réalité du pays  », un décalage entretenu par son entourage.

    C’est que le Prince est non pas un homme de parti mais «  un homme de conviction par nature  », appelé de ce fait à expliquer ses convictions sur des sujets «  comme la bioéthique, les Gilets jaunes, les grèves  ». «  C’est mon rôle de donner ma vision de la France  ». Ainsi, son devoir est de rappeler aux Français, par exemple sur les lois de bioéthique, que le désir ne saurait devenir la source de la norme et du droit, au risque de détruire les fondements de la société. Aussi, est-ce «  sans aucune hésitation  » qu’il envisage d’aller de nouveau manifester. Non pas homme de parti, en effet, alors que, souligne-t-il, le quinquennat soumet encore davantage le chef de l’Etat à leur loi. Au contraire : « La logique d’un monarque est complètement différente de celle d’un président de la République. Il se soucie seulement du bien du pays.  »

    Il est dès lors très intéressant qu’il prenne pour modèle de monarchie contemporaine une monarchie non pas symbolique mais active, à savoir le Liechtenstein, qui connaît «  un équilibre entre les trois pouvoirs — celui du prince, celui du parlement et celui du peuple avec les votations. J’insiste sur le fait qu’on ne parle pas de partage du pouvoir mais d’équilibre.  » Et il est revigorant de l’entendre souhaiter exprimer «  des prises de position un peu plus politiques  » et organiser «  des déplacements qui vont aussi dans ce sens-là  ».

    Fédérer les Français autour de sa personne ? « Je le fais tous les jours  », rappelle-t-il, même s’il regrette le manque de moyens. Qu’il sache que l’Action française n’existe que pour le servir : elle n’a d’autre justification. Les royalistes n’aspirent qu’à lui apporter leur aide, dans la mesure où il le souhaite, et sans autre dessein que de ramener l’héritier. De Dreux, aux Français, oui, la route est déjà commencée.

    François Marcilhac

  • Sur le site officiel de l'Action française, un état éco-policier pour une société éco-concentrationnaire ?, l’éditorial

    Table des matières

    Une actualité chassant (presque) l’autre, les médias mainstream ne parlent plus, ou presque, que des 150 propositions formulées par les 150 « tirés au sort » de la Convention citoyenne (sic) pour le climat, voulue par Macron, à la suite de la crise des Gilets jaunes, afin de montrer son attachement à la démocratie directe. Quoi de mieux, alors, que d’imiter un mode de fonctionnement hérité de la démocratie athénienne, mère de toutes les démocraties, à savoir le tirage au sort ? Celui-ci est, par définition, sans malignité.

    françois marcilhac.jpgUNE IMPOSTURE

    Sauf que le nouveau monde macronien n’a rien à voir avec la démocratie athénienne, et que, même le tirage au sort que, du reste, les Athéniens n’employaient pas dans le cadre d’une quelconque convention, mais pour désigner les magistrats et les bouleutes (les conseillers), a été revisité, puisque c’est l’institut Harris Interactive qui a été chargé de choisir les « bons  » tirés au sort, parmi lesquels, au départ, s’est trouvé — coquin de sort ! — Daniel Cohn-Bendit en personne, qui, devant la grosseur de la ficelle, a tout de même décliné l’invitation ! Ou quand, en macronie, l’expression prétendue du pays réel est cyniquement remplacée par les instituts de sondage, qui sont la courroie de transmission du pays légal… Nous reviendrons sur le sujet dans un prochain éditorial.

    Chacun peut trouver sur internet les 150 propositions, certaines, comme le passage à 110 kilomètres heure sur autoroute, ayant été largement médiatisées en raison de leur caractère arbitraire. Ce qu’il est important de comprendre, c’est l’imposture — nous venons d’en toucher un mot — qui sous-tend cette démarche et, surtout, l’idéologie qui fonde cette imposture.

    L’imposture n’est pas tant dans le mode de désignation officiel (le tirage au sort) de ces 150 citoyens-et-citoyennes, que dans le mensonge qui l’enveloppe  : car c’est la plus grande opacité qui a présidé à leur désignation, puisqu’ils ont bien été désignés et nullement «  tirés au sort  », désignation confiée à un institut privé lié à l’oligarchie en place. Il s’agissait, en fait, de composer un échantillon — pardon, un panel  : parlons la langue de nos élites — représentatif de l’opinion avec laquelle le pouvoir souhaite «  échanger  », comme disent également nos élites. Il s’agissait donc de composer de toutes pièces cette opinion en fonction du résultat attendu — pratique démocratique habituelle : cela s’appelle «  forger l’opinion  », le prétendu tirage au sort ne venant que couvrir un artifice politique. Il est donc évident que les Gilets jaunes, pourtant soutenus par une large majorité de Français, n’y avaient pas leur place. Il était évident également que les membres de ladite convention n’avaient d’autre fonction que d’écouter, avec bienveillance, la bonne parole des «  sachants  », avant de pondre, sous leur dictée, les «  bonnes mesures  » — un peu comme au sein des parlements d’enfants  : nous sommes ainsi arrivés au stade ultime de cette infantilisation des citoyens, auprès desquels les politiques, depuis plusieurs décennies, se considèrent comme devant faire toujours plus de «  pédagogie  ». Telle était également la fonction des quelques mesures démagogiques — par exemple, le passage aux 28 heures hebdomadaires  : destinées à prouver la diversité de l’échantillon choisi, leur rejet final montrait combien la raison l’emportait au sein de cette première convention citoyenne. Nous avons à faire avec des enfants qui ont bien appris leur leçon.

    L’IDÉOLOGIE DE L’ÉCOCIDE

    L’idéologie, elle, est contenue dans l’inscription dans la Constitution et par voie de référendum de la lutte contre le réchauffement climatique et de la préservation de l’environnement, avec, notamment la notion d’écocide, dans le droit fil du bavardage constitutionnel chiraquien — charte de l’environnement et principe de précaution. Mais avec l’écocide, nous franchirions un degré supplémentaire, s’il est permis de parler ainsi, dans le réchauffement idéologique, puisque cette notion, inscrite, de plus, dans la Bible de la République, serait, dans la pensée de ses promoteurs, l’équivalent laïque du déicide. Sur fond de catastrophisme climatique, chacun comprend aisément combien nous passerions alors d’une écologie punitive déjà dénoncée partout, à une écologie inquisitoriale. La judiciarisation à outrance qui en découlerait ne menacerait pas que les grandes entreprises qui ont les moyens financiers de se moquer réellement de l’environnement. Chaque citoyen verrait cette épée de Damoclès pendre au-dessus de sa tête. Faire un feu de cheminée l’hiver, au retour d’une promenade dans les bois, si tant est qu’on soit encore autorisé à fouler la biodiversité, ou un barbecue l’été, entre amis, dépasser le 110 kilomètres à l’heure sur autoroute, utiliser sa voiture lorsqu’il aurait été possible de prendre son vélo, voire, demain, avoir plus de deux enfants — d’autant que les migrants attendent à la porte ? Pêle-mêle, autant d’écocides, de nature et d’importance variée… Car tout deviendra possible, comme a été possible, sur fond de peur sanitaire, le confinement de 65 millions de Français à moins d’1 kilomètre de chez eux. Certains esprits mal-pensants n’ont-ils pas fait remarquer que la limite des 100 kilomètres, imposée dans un deuxième temps, était tirée du roman de George Orwell 1984  ? Demain, faudra-t-il justifier ses déplacements eux-mêmes, donner la clé de sa voiture à la gendarmerie ou au commissariat, pour ne la reprendre qu’avec une permission expresse ? Peut-être même la possession d’une voiture sera-t-elle interdite, au profit de sa location, plus transparente pour les autorités. Faudra-t-il justifier de la nécessité de prendre un billet de train, car le train pollue aussi — ne parlons pas de l’avion ? Après tout, Mme Borne, la ministre de l’écologie, alors ministre des transports, n’avait-elle pas déclaré, lors de l’examen de la loi sur les «  mobilités  », que la bonne mobilité est celle qu’on n’effectue pas ? A côté de l’antiracisme, l’écologisme sera-t-il le communisme du XXIe siècle ? Au nom de la Terre, un passeport intérieur deviendra-t-il nécessaire ? Surtout, demain, faudra-t-il justifier le fait même d’exister, puisque exister pollue et qu’au nom de la Terre tout doit devenir possible ? Tout doit être réinventé ?

    Oui, c’est bien la peur, en l’occurrence la peur climatique qu’instille méthodiquement les médias depuis des années. Et puisque nous n’avons qu’une seule terre, qu’une seule Gaïa, et puisque, oui, «  la maison (oïkos) brûle  », l’écocide devient bien, dans une société matérialiste, indifférente à la transcendance, l’équivalent du déicide. Le crime contre l’humanité lui-même est, dans cette logique, appelé à devenir secondaire. Qui ne voit que l’idéologie antispéciste pousse, comme un champignon, sur le fumier de l’écologisme, idéologie par définition fondamentaliste, dont l’antispécisme n’est que l’excroissance la plus nihiliste ? Qui ne voit que l’écologie humaine, dont le pape François a rappelé le caractère premier, est méprisée de nos écologistes qui sont presque tous favorables aux pires dérives artificialisantes, lorsqu’il s’agit de l’être humain, comme si l’homme devait désormais subir ce qu’il a fait stupidement et criminellement subir et continue encore largement de faire subir, sur fond d’industrialisation et de mondialisation, à la faune et à la flore ? Du reste, la volonté de parquer les hommes dans des cages à lapin, qui ressort de la convention, aux dépens de l’habitat individuel — au nom de la lutte contre l’artificialisation des terres à laquelle les éoliennes participent pourtant largement, elles aussi — fait penser à la généralisation, pour les hommes, de l’élevage industriel. Comme si un nouvel aménagement du territoire, la fin de la métropolisation, laquelle, il est vrai, est réputée écologique, et la réhabilitation de villes moyennes et de villages entiers ne permettraient pas de redynamiser le tissu économique dans une démarche écologique responsable ! Nous assistons au contraire à un renversement saisissant ! Alors que la cause animale progresse, ce qui est un bien pour l’homme lui-même et son mode de vie, c’est à l’homme qu’on veut imposer des pratiques reproductives et des modes de vie pires que ceux qu’on dénonce aujourd’hui, à juste titre, s’agissant des animaux d’élevage… En revanche, s’agissant d’enracinement, nos écologistes, tous immigrationnistes, se révèlent les pires mondialistes. On comprend combien l’écologisme, qui est un néomondialisme, est soluble dans le macronisme…

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    UNE DÉMARCHE COERCITIVE

    Qui lit les 150 mesures ne peut qu’être frappé par la démarche coercitive qui préside à leur adoption. Non que certaines, comme d’en finir avec les passoires thermiques, le plastique jetable, une agriculture destructrice de l’écosystème ou l’élevage industriel, ne soient pas bonnes en soi. Mais la coercition et la judiciarisation pour les citoyens — tous les propriétaires vus comme des nantis, par exemple, ou les agriculteurs comme des pollueurs alors qu’ils ont été contraints par l’Europe de pratiquer depuis plusieurs décennies une agriculture antiécologique, dont ils sont les premières victimes — n’a aucun répondant du côté de l’Etat, sinon dans l’obligation d’en exiger toujours plus des citoyens et dans une intensification à l’école de l’endoctrinement écologiste, sous la volonté de généraliser « l’éducation à l’environnement et au développement durable dans le modèle scolaire français  ». Oui, sur fond de peur, toutes les interdictions, toutes les coercitions, tous les endoctrinements seront permis puisque, comme l’a déclaré un des porte-parole de la convention, c’est « pour le bien de nos concitoyens et de la Terre  ». Manifestement, les dégâts bien réels que cette chanson totalitaro-utopique a provoqués au XXe siècle n’ont pas servi de leçon…

    Cette convention ne serait-elle qu’une étape dans la constitution d’un État éco-policier au service d’une société éco-concentrationnaire ?

    François Marcilhac

    PS 1 : Plus prosaïquement, c’est-à-dire électoralement, nous ne pouvons pas rester indifférents au second tour des municipales, dimanche prochain, d’autant qu’il concernera, pour un grand nombre d’entre elles, des villes importantes au plan national. L’écologie étant une chose trop sérieuse pour être confiée aux écologistes, on ne peut évidemment qu’appeler à faire barrage à tous les candidats écologistes ou soutenus par eux. Cela va sans dire à Paris, mais aussi dans ces villes cœurs de métropoles que les écologistes pourraient remporter soit directement soit dans le cadre d’une alliance. Faisons également barrage aux candidats du pouvoir. Quel que soit l’opposant ? Soyons sérieux ! L’échec de Philippe au Havre aurait certainement un effet plus positif au plan national, en fragilisant la majorité, que la victoire du candidat communiste n’aurait d’impact négatif sur la ville. Et bien sûr, quand c’est possible, votons pour les candidats patriotes. Pour le second tour des municipales, qui est politique, en votant local, pensons national !

    PS 2 : L’Action française a récemment publié un remarquable ouvrage sur la question écologique : j’y renvoie évidemment. Il s’agit de Quelle écologie pour demain ? sous la direction de Francis Venciton et Enzo Sandré, avec une préface de Jacques de Guillebon.

    En vente à la Librairie de Flore. https://www.librairie-de-flore.fr/produit/quelle-ecologie-pour-demain/

  • 29 Novembre 1914 ... Maurras et Pujo ont passé trois jours à Londres avec le duc d'Orléans

     640px-Philippe,_Duke_of_Orléans.jpg

    Maurras et Pujo* ont passé trois jours à Londres avec le duc d'Orléans. Ils publient aujourd'hui dans L'Action française les déclarations du Prince. C'est une page émouvante et de haute allure qui a produit grand effet, surtout aux passages où le descendant des rois qui ont fait la France raconte ses efforts infructueux pour servir dans les troupes françaises, belges, anglaises et même indiennes. L'enrôlement incognito - selon le précédent du duc de Chartres s'engageant en 1870 sous le nom de Robert le Fort - ne lui a même pas été possible en raison des filatures de police. Il était dénoncé dès qu'il se présentait dans un bureau de recrutement.

    Le Prince recommande à tous ses partisans de servir la France comme lui-même eût désiré la servir.  ♦ 

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    * Charles Maurras et Maurice Pujo avaient fait en son nom une première mission auprès du président du Conseil René Viviani, qui avait conseillé au prétendant de s'enrôler dans les armées alliées où il se heurta à des refus. Philippe, duc d'Orléans (1869-1926) est prétendant en titre depuis 1894 (Philippe VIII).

  • Paris, 27 Octobre : ”MAURRAS, 60 ANS APRÈS (1952-2012)”, Colloque organisé par le Cercle de Flore...

    maurras,cercle de floreMaison des Mines, 270 rue Saint Jacques, Paris 5ème (Plan d'accès ci-dessous)

    Participation aux frais : 7 euros (2 euros pour les étudiants, chômeurs et ecclésiastiques). 

    Prendront la parole (par ordre alphabétique) : Stéphane Blanchonnet (Centre Royaliste d'Action Française), Antoine Foncin, enseignant, Jean-Marc Joubert, universitaire, Gérard Leclerc, philosophe, Jean-François Mattéi, universitaire, Martin Motte, universitaire, Dominique Paoli, journaliste, Emile Poulat, historien et sociologue, Frédéric Rouvillois, universitaire, Charles Saint-Prot, géopoliticien, Guillaume de Tanoüarn, Arnaud Teyssier, universitaire.  

    Un espace librairie et dédicaces sera prévu.

    maurras,cercle de flore

  • Culture • Enquête sur l’édition française (2) : « Il fallait passer au livre, s’incarner »

     
     
    L’Action Française 2000 se penche sur l’état de l’édition en France. Lit-on encore ? Publie-t-on trop ? L’édition électronique a-t-elle un avenir ? Panorama d’une culture en profonde transformation, avec des témoignages d’éditeurs, dans toute leur diversité.

    Entretien avec Maximilien Friche, directeur des éditions Nouvelle Marge.

    Pouvez-vous nous raconter l’histoire de votre jeune maison d’édition ?

    Nouvelle Marge vient de Mauvaise Nouvelle, une revue en ligne que je dirige depuis 2013. Cette revue publie chaque semaine aussi bien des tribunes de combat du politiquement correct que des recensions littéraires en laissant une place importante aux arts et à la poésie. À force de publier en ligne, je me suis dit que j’étais, de fait, un éditeur. Il fallait passer au livre, s’incarner. Le premier roman publié fut le cinquième roman de Sarah Vajda, Jaroslav et Djamila, et je fus ravi d’entrer en littérature avec un roman d’amour d’un auteur dont je suis fan. Cette année, Nouvelle Marge se lance dans les essais, avant d’ouvrir la voie vers d’autres écrits : recueils de nouvelles, poèmes épiques… Rien ne nous est interdit puisque nous avons pris la marge dès notre naissance ; nous allons donc bien nous amuser.

    Quelle est la philosophie générale de Nouvelle Marge ?

    Comme tout s’échine à nier la personne humaine dans ce monde, Nouvelle Marge a un combat : l’existence. En littérature, nous voulons d’abord rétablir la vocation héroïque du lecteur et, en ce sens, nous nous opposons à toute la culture de l’autofiction où les auteurs nous racontent la vie de leurs entrailles en se croyant profonds et en nous incitant à prendre des vessies pour des lanternes. Nouvelle Marge veut également allier l’amour de la langue avec sa passion de la modernité. C’est sans doute dans ce mariage qu’émerge le style dans le principe d’individuation de la langue. L’écrivain est cette gargouille qui se laisse traverser par le Verbe. Il rend ce qu’il reçoit, il traduit sa chair en paroles. Si les initiales s’inversent entre Nouvelle Marge et Mauvaise Nouvelle, c’est pour symboliser l’ambition d’être le lieu où l’être fait sa propre révolution, sa conversion. Nouvelle Marge souhaite apporter l’écrit qui modifie l’être, qui le rétablit dans sa dimension tragique. En guise de philosophie générale, finalement, je me demande si ce ne serait pas une volonté non pas d’échapper au monde en allant à sa marge, mais plutôt de le reconstruire à sa marge, de construire une arche peut-être.

    Vous avez ouvert récemment une « zone d’essais » (collection « Mauvaise Nouvelle »). C’est une petite révolution puisque Nouvelle Marge était à l’origine vouée aux genres narratifs. Comment abordez-vous cette nouvelle étape ?

    Je ne voulais publier effectivement que des œuvres narratives et puis, une controverse littéraire avec un ami ayant écrit un essai sur Dantec m’a amené à descendre de mon snobisme germanopratin. En fait, des écrits peuvent modifier un être au-delà de la forme narrative, notamment par la langue, comme en poésie notamment, par la transmission avec les essais qui nous placent dans une aventure de la pensée. Un autre élément a concouru à la création de cette zone d’essais : la richesse des textes publiés dans Mauvaise Nouvelle et la volonté de donner aux plus beaux d’entre eux un corps. Il me fallait donc une collection dédiée aux essais et pour continuer de laisser les univers d’Internet et du livre s’entremêler, cette zone est la collection “Mauvaise Nouvelle”. Cette dernière se veut fidèle à l’esprit de la revue, au sens où l’outrance ne nous fait pas peur pour parvenir à désarçonner le politiquement correct, et que, dans le même temps, nous refuserons toujours d’être réduits à la pensée militante. Je ne crée pas une marge pour finir dans une niche. J’aborde donc cette collection d’essais avec beaucoup d’enthousiasme car je sais qu’il s’agit d’un lieu où l’intelligence va jouir de sa liberté.

    blanchonnet-petit-dictionnaire-maurrassien - Copie.jpgVous éditez le Petit dictionnaire maurrassien de Stéphane Blanchonnet (sortie ironique le 14 juillet 2017). Que représente pour vous l’école d’Action française ?

    Voilà encore de quoi s’enthousiasmer ! Et les rodomontades ou autres procès staliniens que je subis depuis que j’ai annoncé la parution de cet essai sur Maurras ne font que conforter ma décision de lancer une série politique. À l’heure où les Français choisissent les députés sur CV et que la France est dirigée par un algorithme, il me semble essentiel d’apporter quelques précis politiques aux lecteurs et électeurs. Et comme je préfère être en marge qu’en marche, Maurras inaugure cette série. D’autres suivront : Marx, De Gaulle, Jaurès… Pour l’heure, nous publions le Petit dictionnaire maurassien de Stéphane Blanchonnet, et commencer une série politique par un ouvrage consacré à l’auteur de la formule « Politique d’abord ! » me semble tout à fait à propos. J’ai toujours été fasciné par la longévité et le dynamisme de l’AF, sa faculté à renouveler ses forces militantes. Le point essentiel pour moi reste de croiser très souvent des intellectuels, des journalistes, des écrivains, des professeurs… qui se réclament de ce mouvement qui les a formés intellectuellement et leur a permis d’irriguer le monde des idées de l’AF. J’oserais dire que l’on ne peut pas s’intéresser à la politique sans s’arrêter un temps sur l’AF, son histoire et son actualité.   •

    L'Action Française  - 25 juillet 2017.

  • TV Libertés • Charles MAURRAS : Entretien de Philippe CONRAD avec le professeur Olivier DARD

     

    Entretien sur Charles Maurras, le nationaliste intégral [Passé Présent n° 230]

    [De 29,40 ' à la fin].

     

    27 minutes

    La présentation de TVLibertés

    Dans ce nouveau numéro de Passé-Présent, Philippe Conrad reçoit le Professeur Olivier Dard qui réédite sa biographie de Charles Maurras : Charles Maurras, le nationaliste intégral. (Editions Echo). Grande figure intellectuelle du XXè siècle, Maurras grandit en Provence. Orphelin tôt, sourd dès l'enfance, autoditacte (il ne peut suivre aucun cours), boulimique de lectures, ambitieux, il correspond avec Maurice Barrès mais, contrairement à son aîné, rejette le systême républicain. Il voyage en Grèce en 1896 à l'occasion des Jeux Olympiques, se mobilise dans l'affaire Dreyfus, crée l'Action française en 1908, journal qui connaîtra un écho profond pendant des décennies. Théoricien de la décentralisation, il proposera une restauration monarchique, mais fondamentalement élitiste il ne comprendra pas l'influence des masses. De sensibilité gréco-latine, il n'assimilera jamais le culte de la force, ni de la guerre, et observera toute sa vie une germanophobie exarcerbée. Pendant l'occupation, le père de l'Action française sera confronté à des dissidences parmi ses proches, avant d'être victime d'un procès politique en 1945. Il s'éteindra sept ans plus tard à la clinique de St-Symphorien-lès-Tours. 

  • L'avis de Péguy sur Maurras, ça a tout de même une autre valeur que celui de Franz-Olivier Giesbert !

     

    sans-titre cm.pngQuand je trouve dans l'Action française, dans Maurras, des raisonnements, logiques, des explications impeccables, invincibles, comme quoi la royauté vaut mieux que la république, et surtout le royalisme mieux que le républicanisme, j'avoue que si je voulais parler grossièrement, je dirais que ça ne prend pas. On pense ce que je veux dire : ça ne prend pas comme un mordant prend ou ne prend pas sur un vernis. Ça n'entre pas. Des explications, toute notre formation universitaire, scolaire, nous a tellement appris à en donner, à en faire, que en sommes saturés... Dans le besoin, nous les ferions... Mais qu'au courant de la plume, et peut-être, sans doute, sans qu'il y ait pensé, dans un article de Maurras je trouve, comme il arrive, non point comme un argument, présentée comme un argument, mais oubliée au contraire, cette simple phrase : Nous serions prêts à mourir pour le Roi, oh ! alors on me dit quelque chose, alors on commence à causer. Sachant, d'un tel homme, que c'est vrai comme il le dit, alors j'écoute, alors j'entends, alors je m'arrête, alors je suis saisi, alors on me dit quelque chose... »   •

    Charles Péguy

    Notre jeunesse, 1910

  • À la découverte du fonds lafautearousseau (34) : 1945 : Charles Maurras compose son poème ”Où suis-je ?”

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 49 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui : Maurras, condamné, compose son poème Où suis-je ?...

    (tiré de notre Éphéméride du 3 février)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    Á la découverte du "Fonds lafautearousseau")

     

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    1945 : Charles Maurras compose son poème "Où suis-je ?"
     
     
    Le "verdict infâme" vient d'être prononcé : Maurras a été condamné (voir l'Éphéméride du 28 janvier).

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    Alors que le procès des responsables du désastre n'a pas eu lieu, et n'aura jamais lieu, ces mêmes responsables reviennent, cinq ans après la catastrophe qu'ils n'ont ni su, ni voulu, ni pu éviter, et s'érigent en juges de Maurras :
    qui a tant demandé que l'on prépare la guerre qui venait;
    qui, avec Bainville, a tant et tant mis en garde, depuis la victoire de 1918, contre le sabotage de cette victoire et la renaissance de l'Allemagne, avide de revanche;
    qui, dès le 15 juillet 1936, dans L'Action française, condamnait le racisme hitlérien, "folie pure et sans issue" et qui avait écrit ces lignes, dans L'Action française du 30 mars 1933 : "Le racisme et l'étatisme ne peuvent correspondre qu'à des sociétés imparfaites. Une société dans laquelle la civilisation a atteint ses sommets les plus rares ne peut se contenter de telles significations; l'édifice des valeurs les plus aristocratiques et les plus rares ne saurait abriter ces religions grossières, dont la pauvreté spirituelle n'a d'égale que la malfaisance et la stérilité...";
    alors que, de son côté et dès 1930, dans la même Action française, Bainville dénonçait en Hitler l'énergumène, le monstre, le minotaure, et, dès 1933, les persécutions juives !
     
    Malgré tout cela, Maurras ne fut pas écouté par ceux qui avaient le pouvoir, lui qui faisait mettre comme "manchette" de la Une de L'Action française : "armons, ARMONS, ARMONS !".
     
    Pire, en 45, une partie de ceux-ci reviennent le condamner "pour intelligence avec l'ennemi" !...  : c'était le temps de la sinistre Épuration, une re-Terreur (pour parler comme Daudet), pendant laquelle le Parti communiste tenait le haut du pavé, parce qu'il était la force la plus puissante, la mieux organisée, et qu'il profitait pleinement de l'aide du "génial Staline" (sic !). Aragon officiait au Comité national des écrivains, en tant qu'épurateur en chef, sorte de re-Fouquier-Tinville : voir l'Éphéméride du 11 mai, sur l'inique confiscation/spoliation des "Biens de presse"...
     
    Pourtant, le Parti communiste avait bel et bien entériné la Pacte de non-agression germano-soviétique, du 23 août 1939 au 22 juin 1941, et c'est pourquoi elle fut interdite en 1939 (voir l'Éphéméride du 25 août); elle alla même, un an plus tard, jusqu'à célébrer la paix avec Hitler (voir l'Éphéméride du 28 août) : on le voit, les premiers "collabos", même en ayant changé de conduite par la suite, avaient évidemment beaucoup de choses à faire oublier, et c'est la raison pour laquelle ils ont "frappé si fort"... sur les premiers à avoir alerté contre le danger du réarmement allemand, en général, dès 1919, et, dès 1930, contre le danger du nazisme en particulier : c'était eux, les royalistes et l'Action française, qui furent ainsi les premiers "résistants"; cela n'empêcha pas les communistes, qui furent bien les premiers "collaborateurs" avec Hitler, de les briser avec l'Épuration (!) : ainsi vont la brutalité et le mensonge révolutionnaires...
     
    Voir - publié sur Boulevard Voltaire - la mise au point éloquente de Laure Fouré, juriste et fonctionnaire au Ministère des finances et d'Eric Zemmour :
     
     

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    Maurras est en prison, et il y mourra : on le libérera juste avant sa mort, en lui octroyant une "grâce médicale" permettant au Régime de dire qu'il n'est  pas mort en prison. Mais il ne reverra plus jamais son "Martigues plus beau que tout..."(ci dessus).
     
    Dans son Discours de réception à l'Académie, le duc de Lévis Mirepoix, élu au fauteuil de Charles Maurras et prononçant donc son éloge eut cette formule heureuse :  "Il eût à subir, comme Socrate, la colère de la cité...".
     
    Et précisément, emprisonné à Riom, comment réagit Maurras : avec le détachement, la grandeur d'âme, la Sagesse du philosophe : dans la nuit du 2 au 3 février, il écrit ce superbe poème, Où suis-je ?
     
     
              Ce poème fut récité par Jean Piat lors du colloque tenu à l’Institut en 2002 pour le cinquantenaire de la mort de Maurras.
     
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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (68)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : Quand Marcel Proust remerciait Maurras...

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    Le vendredi 2 février 2018, dans lafautearousseau :

    Marcel Proust : Maurras, une cure d'altitude mentale ...

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    Marcel Proust, portrait par Jacques-Émile Blanche

     

     

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