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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • L’affaire Fillon, l’arbre qui cache la forêt 

    Penelope et François Fillon à la Villette le 29 janvier 2017

     

    Par Raphael

    La République, le Système, vus et décrits par un militant d'Action française de 22 ans ...

     

    La désignation par le peuple du prochain président de la République n’aura jamais paru aussi incertaine. Habituellement, à ce stade de la campagne présidentielle, les jeux sont plus ou moins faits, et les deux gros appareils : Parti Socialiste et Les Républicains, se disputent sereinement le trône (sic).

    En ce début de mois de février, les forces politiques en marche – sans mauvais jeu de mot - sont toutes dans de très mauvaises postures. Nous royalistes, ne nous réjouissons pas d’une situation aussi lamentable et préjudiciable à l’état de la France. Mais nous ne manquons pas d’y mesurer la responsabilité au Système. Commenter, dénoncer et éclairer nos lecteurs sur ce qu’il est en train de se jouer est quasiment une démarche de salut public.

    L’affaire Fillon, qui vient d’éclater il y a un peu moins d’une semaine est symptomatique des vices de la République et de son identité : l’imposture. François Fillon, candidat auto-proclamé de la rigueur, de la probité morale et du redressement, n’est ni plus ni moins qu’un profiteur du système républicain et de ses magouilles d’enrichissement personnel. Reprenons un peu les faits : Pénélope Fillon, ayant toujours clamé haut et fort que « jusqu'à présentelle ne s'était jamais impliquée dans la vie politique de son mari » - lire son interview d’octobre 2016 dans Le Bien Public - a, en réalité, touché près de 900 000 euros brut pour des missions d’attachée parlementaire, sans compter sa rémunération astronomique pour sa collaboration à La Revue des Deux Mondes, pour laquelle elle a touché 100 000 euros brut en un an. Une contradiction majeure, que la mine contrite de François Fillon ne pourra évacuer.

    Cette affaire est scandaleuse, tant la défense des intéressés est faible et fragile - l’enquête établit que l’épouse du candidat républicain n’avait ni badge, ni adresse mail de l’assemblée nationale, et tant la partialité des journalistes démontre, une fois n’est pas coutume, les connivences entre monde politique et monde médiatique !

    Mais si seulement, il s’agissait d’une affaire isolée ! Rappelons-nous : l’affaire Cahuzac, les montages financiers du feu couple Hollande-Trierweiler, l’affaire Bygmalion, l’affaire des emplois fictifs des attachés parlementaires au Parlement européen du Front national, les exorbitants frais de bouche de Macron, moyen détourné d’étoffer son réseau pour son mouvement « En Marche » … Nous pourrions énumérer tant d’autres affaires !

    Le cas Fillon est seulement l’arbre qui cache la forêt peu verdoyante de la vie politique française. Il nous appartient, à nous, seuls vrais contradicteurs du Système, de pointer du doigt les nombreux scandales de la République, et de faire savoir aux Français que seul le recours à la monarchie traditionnelle, incarnée par un roi soucieux du Bien Commun, dégagé des servitudes de l’argent, et désintéressé des questions partisanes s’avère indispensable et salutaire en ce moment crucial, pour sauver notre pays.  •  

  • Après-midi d'exception autour des Princes, samedi dernier à Dreux

    Le Prince Jean de France, lors de son intervention

     

    3578948983.jpgL'Association Gens de France avait invité ses adhérents et leurs amis, amis de la Maison de France, samedi dernier, 10 décembre, à Dreux, pour un après-midi autour des Princes, le Duc et la Duchesse de Vendôme.

    Disons-le très simplement : Leur accueil a fait de cette rencontre un moment particulièrement agréable, joyeux malgré les circonstances que traverse la France, et aussi fort intéressant à raison du programme qui avait été prévu.

    Tous les participants ont remarqué l'accueil, l'attention et le soin particulier de la princesse Philomena envers ses hôtes et pour la réussite parfaite de la journée. Le prince Jean, de son côté, étant, comme toujours, attentif à tous et à chacun.

    L'après-midi s'est ouvert par l'Assemblée Générale de Gens de France, que préside la princesse Philomena. Ce fut l'occasion d'un remarquable rapport moral du Prince Jean. Parmi les diverses et nombreuses activités de la famille princière en 2016, se détache, tout naturellement, le voyage du Prince en Syrie, lors des fêtes de Pâques. L'actualité la plus immédiate souligne, s'il en était besoin, l’opportunité et l’importance toute particulière de ce voyage.

    Après quelques premiers moments de pause, l'Assemblée Générale de Gens de France étant terminée, les participants eurent la chance d'écouter une excellente conférence de Pierre de Meuse : « Le Sacre ». Pierre de Meuse en donnera peut-être un jour une version rédigée pour les lecteurs de Lafautearousseau.

    Vint ensuite le temps d’un grand nombre de conversations particulières avec les Princes ou entre participants à cette rencontre, conversations longtemps prolongées, autour d’un buffet convivial très réussi dont tout le mérite revient à la princesse Philomena.  

    Une délégation de 12 jeunes militants de la Fédération Ile-de-France d’Action française ont aidé à l’organisation de l’ensemble de la réunion et avant le feu d’artifice final, les Princes ont tenu à remercier chacun des volontaires, qui avaient accepté de bousculer leur emploi du temps personnel, estudiantin ou professionnel pour se mettre à leur service.

    Lafautearousseau était bien-entendu au rendez-vous de Gens de France. On notait ainsi la présence de Jean Gugliotta, M. et Mme Jean-Louis Hueber, Paul Léonetti et Gérard Pol, auxquels nous associerons Pierre et Catherine de Meuse qui, tous deux, collaborent à notre site, ainsi que Philippe de Saint Robert qui nous a, en plusieurs occasions, manifesté ses encouragements et son soutien. Outre son œuvre littéraire et politique importante, on sait qu’il fut Commissaire général de la langue française.

    Un magnifique feu d’artifice tiré depuis le Domaine Royal en l’honneur des cinq cents ans du beffroi de Dreux a clôturé cet après-midi autour des Princes que tous ont chaleureusement remerciés.  Lafautearousseau 

     

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    La Princesse Philomena ouvrant l'Assemblée Générale de Gens de France

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    Pierre de Meuse au cours de sa conférence

  • Bientôt 10 ans d'existence ... Comment allons-nous ? Quid de Lafautearousseau ?

    Google Analytics - 20 septembre 2016 - Connections en cours, instantané à 14h15

     

    Depuis sa création [28.02.2007], nos lecteurs se sont toujours intéressés à la progression de Lafautearousseau et nous les en avons toujours tenus informés. Nous continuerons de le faire, notre lectorat constituant, au moins dans sa plus grande part, une désormais assez vaste communauté d'idées, dont l'amitié d'esprit, parfois l'amitié tout court, sont le ciment.

    Disons simplement que Lafautearousseau continue de progresser régulièrement. Et nous en donnons aujourd'hui deux exemples :

    L'illustration en titre est reprise de l'un de nos deux fournisseurs d’analyse d’audience, Google Analytics, le 20 septembre à 14h15. Il s'agit d'une visualisation en temps réel des principaux lieux d'où, à l'instant « t », Lafautearousseau est regardé. Les plots orange apparaissent ou disparaissent au fur et à mesure des connexions-déconnexions. Ce service permet de suivre l'activité des utilisateurs en temps réel sur le site. Dans l'exemple ci-dessus, nous sommes regardés de diverses villes françaises et de deux villes étrangères : Barcelone et Genève. A d'autres heures apparaîtront Rome, Kiev ou Varsovie, Tunis, Casablanca ou Ankara, Luanda ou Libreville; et, souvent, la nuit, les villes américaines : Miami ou Philadelphie, Halifax, New-York ou Buenos Aires ...    

    Quant au nombre des « sessions » et des « utilisateurs », nous pouvons dire qu'avec les hauts et les bas liés au calendrier (vacances, ponts, weekends) ou à l'actualité, il est en croissance régulière. La courbe « octobre - début novembre » ci-dessous, établie, elle aussi, par Google Analytics, en donne une illustration.  

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    Le lecteur tirera des informations qui précèdent les conclusions qui lui paraîtront convenir. Quant à nous, elles nous encouragent à poursuivre notre travail, souvent très prenant - et, bien-sûr, intégralement bénévole - pour réaliser au quotidien un site qui nous semble faire œuvre vraiment utile.

    Pour la première fois depuis la dernière guerre, l'Action Française dispose à nouveau d'un quotidien politique et culturel de qualité. Il est sur le Net. Tous les royalistes et patriotes français y sont bienvenus.   Lafautearousseau  •

  • « La République des vieux magiciens »

     

    Par Anna

    La République, le Système, vus par une militante d'Action française de 25 ans ...

    On connaît tous le dicton populaire : « On ne fait pas du neuf avec du vieux ». Cette sage parole n’aura jamais eu autant de sens qu’aujourd’hui. Les magiciens, les illusionnistes de la politique foisonnent à mesure que l’élection présidentielle approche et celle-ci, indéniablement nous promet suspens, rebondissement et issue incertaine. Faut-il s’en réjouir ?

    On pourrait croire que la multitude des projets qui nous sont soumis sont le signe d’un régime politique en bonne santé. On pourrait également être séduit par une nouvelle génération d’hommes politiques, proposant à qui veut l’entendre, espoir, force, redressement, changement radical et bonheur pour tous.

    Il suffit de se pencher un peu plus sur les hommes et les projets. A gauche, Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg, Benoit Hamon, Emmanuel Macron aujourd’hui, François Hollande demain ? A droite, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, François Fillon, Jean-François Copé ? La liste serait trop longue mais les personnalités citées se suffisent à elles-mêmes pour faire la démonstration d’une pure illusion.

    Ces hommes politiques qui prétendent incarner le renouveau des idées – mais surtout pas des actes – sont pour les Français qui n’oublient pas trop vite, des têtes bien connues de la vie politique, du système républicain.

    Il est d’ailleurs opportun de rappeler leurs lettres de noblesses, sic ; respectivement, sénateur, ministres, présidents de la république ou encore premier ministre. Leurs parcours sont éloquents. Ils ont tous eu la chance d’exercer les plus hautes fonctions de l’Etat. Ils sont donc tous responsables, au moins complices de l’échec total de la république. Bien-sûr, loin de nous l’idée de s’émouvoir de cet échec et encore moins de vouloir venir au secours d’un système que nous dénonçons depuis plus d’un siècle.

    Notre maigre ambition est d’essayer d’éclairer les Français sur la tragi-comédie qui les attend s’ils ne se réveillent pas. Les crises sociales (inégalités des richesses, zones islamisées, échec scolaire patent), démographiques (immigration de masse, faible renouvellement de la population française), économiques (mondialisation, chômage de masse, désindustrialisation, mauvaise répartition de l’impôt) sont le résultat de leurs politiques désastreuses.

    Inutile de rappeler combien ces professionnels de la politique et de la communication sont ensemble complices d’un même système. Ambitieux pour la France ? Non, ambitieux pour eux ! Le système républicain est l’ascenseur parfait de cet entre soi hors-sol et déconnecté de la vie quotidienne des Français. L’idée du bien commun est purement absente de leur projet. Aucun d’eux ne peut nous satisfaire, il est temps d’en prendre conscience.

    Français, ne vous laissez pas berner par tant d’illusions. La République, c’est la crise ! 

  • Bientôt 10 ans d'existence ... Comment allons-nous ? Quid de Lafautearousseau ?

    Google Analytics - 20 septembre 2016 - Connections en cours à 14h15

     

    Depuis sa création [28.02.2007], nos lecteurs se sont toujours intéressés à la progression de Lafautearousseau et nous les en avons toujours tenus informés. Nous continuerons de le faire, notre lectorat constituant, au moins dans sa plus grande part, une désormais assez vaste communauté d'idées, dont l'amitié d'esprit, parfois l'amitié tout court, sont le ciment.

    Disons simplement que Lafautearousseau continue de progresser régulièrement. Et nous en donnons aujourd'hui deux exemples :

    L'illustration en titre est reprise de l'un de nos deux fournisseurs d’analyse d’audience, Google Analytics, le 20 septembre à 14h15. Il s'agit d'une visualisation en temps réel des principaux lieux d'où, à l'instant « t », Lafautearousseau est regardé. Les plots orange apparaissent ou disparaissent au fur et à mesure des connexions-déconnexions. Ce service permet de suivre l'activité des utilisateurs en temps réel sur le site. Dans l'exemple ci-dessus, nous sommes regardés de diverses villes françaises et de deux villes étrangères : Barcelone et Genève. A d'autres heures apparaîtront Rome, Kiev ou Varsovie, Tunis, Casablanca ou Ankara, Luanda ou Libreville; et, souvent, la nuit, les villes américaines : Miami ou Philadelphie, Halifax, New-York ou Buenos Aires ...    

    Quant au nombre des « sessions » et des « utilisateurs », nous pouvons dire qu'avec les hauts et les bas liés au calendrier (vacances, ponts, weekends) ou à l'actualité, il est en croissance régulière. La courbe « septembre-octobre » ci-dessous, établie, elle aussi, par Google Analytics, en donne une illustration.  

    Courbe LFAR au 11.10.16.jpg

    Le lecteur tirera des informations qui précèdent les conclusions qui lui paraîtront convenir. Quant à nous, elles nous encouragent à poursuivre notre travail, souvent très prenant - et, bien-sûr, intégralement bénévole - pour réaliser au quotidien un site qui nous semble faire œuvre vraiment utile.

    Pour la première fois depuis la dernière guerre, l'Action Française dispose à nouveau d'un quotidien politique et culturel de qualité. Il est sur le Net. Tous les royalistes et patriotes français y sont bienvenus.   Lafautearousseau  •

     

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie...

     Condamné ! La Sarkozie K.O. debout... 

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    1. Ecoutez cette courte vidéo d'Eric Naulleau (1'29) : "Il y a vraiment un problème avec la sur-représentation des idées de gauche parmi les journalistes”...

    https://www.valeursactuelles.com/societe/video-eric-naulleau-il-y-vraiment-un-probleme-avec-la-sur-representation-des-idees-de-gauche-parmi-les-journalistes-128989

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    2. Le brulot de Goldnadel dans Figaro Vox : "Race, genre, sexualité, islamo-gauchisme, écriture inclusive, immigrationnisme : les 7 piliers de la folie. L’idéologie gauchisante nous fait vivre dans un asile..."

    https://www.lefigaro.fr/vox/societe/goldnadel-l-ideologie-gauchisante-nous-fait-vivre-dans-un-asile-20210301

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    3. Encore un effort ! La proposition de loi portant interdiction de l’usage de l’écriture inclusive pour les personnes morales en charge d’une mission de service public vient de franchir les 100 députés signataires... Aleandre Devecchio a bien raison :

    "Dans un pays où il y a déjà 2,5 millions d'illettrés, l'#ecritureinclusive est bien une écriture d'exclusion. Elle marginalisera encore plus ceux qui ont déjà une faible maîtrise de notre langue. Et s'inscrit aussi dans une logique identitaire de haine de la culture française."

    https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b3922_proposition-loi

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    4. Pan sur le bec ! Assa Traoré condamnée pour avoir bafoué la présomption d’innocence des trois gendarmes ayant interpellé son frère...

    https://policeetrealites.com/2021/03/01/%f0%9f%87%ab%f0%9f%87%b7-assa-traore-condamnee-pour-avoir-bafoue-la-presomption-dinnocence-des-trois-gendarmes-ayant-interpelle-son-frere/

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    5. Jean Messiha, sur CNews :

    "Une partie de la gauche est en train d'ouvrir les yeux sur l’#Immigration et de réaliser ses dégâts. La lèpre #islamiste et #indigéniste percutent frontalement le logiciel laïc et universaliste d'une partie de la #gauche qui se redécouvre #française" 

    Très courte vidéo (0'35) :

    https://twitter.com/JeanMessiha/status/1366479732032884739?s=20

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    6. Le Pape François est très controversé, c'est le moins que l'on puisse dire. Ici-même, à lafautearousseau, nous ne nous privons pas de critiquer ouvertement ses gestes répétés envers un Islam conquérant - "sûr de lui et dominateur", aurait dit de Gaulle... - que nous considérons - au mieux... - comme un aveuglement suicidaire; et nous pensons, non moins ouvertement, qu'une défense beaucoup plus ferme des Chrétiens vivant l'enfer en Chine ou en terres d'islam s'imposerait. Néanmoins, le sujet est complexe et délicat, et ne se limite pas à un ou deux aspects. Voilà pourquoi nous donnons régulièrement la parole à ceux qui voient "autre chose" chez le Pape et dans son action en général. Aujourd'hui, "carte blanche" au Père Christian Venard qui, dans Aleteaia, revient sur "le très fort symbolisme du voyage du Pontifex François en Irak"... :

    https://fr.aleteia.org/2021/03/01/le-pape-en-irak-sur-la-terre-dabraham-et-de-jonas/

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    7. Les islamo-gauchistes escrolos et "khmaires verts" ont encore frappé ! :

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    À DEMAIN !

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  • Dans notre Éphéméride de ce jour : un peu de ”France sauvée” à New York...

    1938 : Création de "The Cloisters" (le "Musée des Cloîtres"), à New-York

     

    10 mai,louis xv,maupeou,choiseul,fleury,bainville,louis xvi,revolution,1789,parlements

    The Cloisters (Les Cloîtres), de Fort Tryon Park, sont un site touristique majeur de Washington Heights, dans l'Upper Manhattan...

     

     

    10 mai,louis xv,maupeou,choiseul,fleury,bainville,louis xvi,revolution,1789,parlementsTriste et heureuse chose à la fois, que cette création d'un musée des cloîtres à New-York..

    Regroupant cinq mille objets d'art, en plus des cloîtres de cinq abbayes françaises, ce Musée témoigne en effet de la bêtise de ceux qui ont vendu - et, donc, fait sortir de France - des trésors qui appartenaient au peuple français tout entier, pour des motifs bassement matérialistes (s'enrichir en vendant ce qui appartient à la Nation !...) ou idéologiques ("du passé faisons table rase !"); mais, à l'inverse, du bon goût et de l'action positive de riches états-uniens, comme Georges-Gray Barnard (ci contre), l'acheteur des collections, qui ont su sauver des chefs-d'oeuvre inestimables du patrimoine français et mondial...

    Bêtise et vandalisme des uns, bon goût et intervention heureuse des autres : s'il est triste de voir ces merveilles perdues pour notre pays, il 10 mai,louis xv,maupeou,choiseul,fleury,bainville,louis xvi,revolution,1789,parlementsest heureux qu'au moins elles ne soient pas perdues pour l'humanité, et qu'elles témoignent, sur un autre continent, accessibles à d'autres populations, du savoir-faire et du génie artistique de notre Moyen-Âge...

    À son retour aux États-Unis, Barnard présenta d'abord au public sa collection dans un bâtiment en briques sur Fort Washington Avenue.

    Par la suite, cette collection fut achetée par John Rockfeller (ci contre) en 1925, et forma le noyau de la collection du musée The Cloisters du Metropolitan Museum of Art...

     

    10 mai,louis xv,maupeou,choiseul,fleury,bainville,louis xvi,revolution,1789,parlements

    Ce musée présente cinq mille objets précieux, dont les Belles Heures du Duc de Berry (ci dessus, les "Très riches heures du duc de Berry" étant à Chantilly, voir l'Éphéméride du 9 mars); mais, surtout, il propose cinq reconstitutions majeures, avec des éléments provenant de cinq abbayes différentes :

     

    1. Le Cloître de l'abbaye Saint-Michel de Cuxa, ses chapiteaux du XIIème siècle et un jardin d'essences médiévales et modernes :

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    2. Le Cloître du monastère de Saint-Guilhem-le-Désert (sculptures des XIIème et XIIIème siècles; certaines venant d'Italie, et, pour les françaises, de l'abbaye de Notre-Dame de-la-Sauve, en Gironde :

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    3. Le Cloître de l'abbaye de Bonnefont-en-Comminges, dont une partie se trouve à Saint-Gaudens. Le jardin du cloître expose 250 espèces de plantes cultivées au Moyen Âge :

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    4. Le Cloître de l'abbaye de Trie-en-Bigorre, dont seule l'église subsiste sur place (toutes ses autres parties ayant été détruites par la Révolution) :

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    5. Les arcades du cloître de l'abbaye lorraine de Froville :

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    http://frenchdistrict.com/new-york/articles/cloisters-musee-cloitre-moyen-age-fort-tryon-park/

  • Krach et effondrement monétaire pour 2020 ou 2021 : les risques géopolitiques s’ajoutent maintenant aux raisons systémiq

    Le krach et l’effondrement monétaire à venir pour 2020 ou 2021 : « Y penser toujours, n’en parler jamais », comme disait Gambetta, après la perte de l’Alsace et de la Lorraine, en 1871. La moindre étincelle, telle que l’assassinat du général iranien Soleimani, peut mettre le feu aux poudres.

    631794428.jpgAu troisième jour de l’année 2020, les réalités géopolitiques viennent déjà jeter le trouble chez les boursiers qui ne veulent pas croire ce qu’ils voient. L’once d’or, après une année 2019 marquée par une hausse de 19 %, a grimpé de 1,6 %, ce vendredi, à 1.552,40 dollar sur le Comex et le lingot à 44.610 euros sur le marché parisien. On n’attend plus que les représailles iraniennes sur les tankers ou les installations pétrolières, une explosion de l’Irak ou la guerre dans le golfe Persique, nonobstant un nouveau conflit sur le modèle syrien en Libye.

    2019 a été une année record depuis 12 ans à la Bourse de Paris, avec un gain de 28 %, mais cette hausse est due exclusivement aux politiques monétaires généreuses et laxistes de la Fed et de la BCE. De plus, dix valeurs seulement du CAC 40 ont généré plus des deux tiers de la hausse de l’indice, avec un bond de plus de 60 % pour LVMH, de 59 % pour Airbus et de 95 % pour STMicroelectronics. Le montant des rachats d’actions a dépassé les 250 milliards d’euros en Europe, ce qui a aussi contribué à faire monter les indices.

    Fin novembre 2019, 57 % des obligations souveraines de la zone euro évoluaient à des taux négatifs, soit 4.520 milliards d’euros sur un marché de 8.000 milliards d’euros. 2020 pourrait nous réserver des surprises avec le Brexit, l’élection américaine en fin d’année et le risque très important de l’endettement des entreprises dans le monde. Il est probable que les politiques monétaires ont atteint leurs limites, sous peine d’explosion du Système.

    Avec 1 % de rendement en 2019 pour les fonds en euros, des problèmes vont se poser aux épargnants spoliés. Dans un monde de taux négatifs, au-delà du problème de rentabilité pour les banques, le système complémentaire de capitalisation pour les retraites, envisagé par Macron avec des BlackRock, devient une escroquerie pure et simple. De plus, un épargnant avisé n’achète pas des actions quand elles sont au plus haut.

    Et dix ans après la crise de 2008, les contribuables européens continuent de sauver les banques, contrairement aux nouvelles règles et aux promesses de la Commission européenne. Depuis 2016, après Veneto Banca et Banca Popolare di Vicenza, Monte dei Paschi di Siena, Banca Carige, Caixa Geral de Depósitos, Cyprus Cooperative Bank, deux nouvelles banques, début 2020, sont sur la sellette : Banca Popolare di Bari, en Italie, et Norddeutsche Landesbank Girozentrale, en Allemagne. NORD/LB vient de recevoir le feu vert de l’Union européenne pour bénéficier de 2,8 milliards d’euros en injection de capital, ainsi que 5 milliards d’euros de garanties. Les fonds seront apportés par deux Länder ainsi que par des banques d’épargne publiques. Quant à Banca Popolare di Bari, elle a accumulé trop de créances douteuses et une nouvelle banque de développement créée par le gouvernement italien devra se restructurer avec une aide publique financière de 900 millions d’euros. D’autres candidats tels que Deutsche Bank et de nouvelles banques italiennes pourraient s’ajouter à la longue liste en 2020.

    Une première correction boursière de 20 à 30 % pourrait bien apparaître en 2020, dans les mois qui viennent. L’abandon de toute discipline monétaire et budgétaire dans les grands pays développés, Chine et Japon inclus, renforce la probabilité d’une crise économique mondiale, d’un nouveau krach mondial et d’effondrements monétaires à venir. Les étincelles dans la poudrière de l’économie mondiale pourraient être : l’explosion de la zone euro qui a déjà commencé avec les colombes et les faucons au sein de la BCE, l’augmentation des taux d’intérêt suite à la perte de confiance des prêteurs, une guerre avec un pays tel que la Turquie ou l’Iran, un krach des actions, un krach obligataire, une faillite bancaire retentissante, une récession mondiale.

  • Réponse de fond du Vice-ministre polonais des Affaires étrangères aux critiques de Bruxelles

     

    Lire ce très intéressant entretien, que vient de publier Valeurs actuelles, avec le vice-ministre polonais des Affaires étrangères, c'est se persuader qu'il ne sera pas facile pour Bruxelles et les démocraties molles de l'Ouest européen d'imposer aux vingt-huit Etats membres de l'Union le modèle hors sol, hors racines, multi-culturaliste, universaliste et post-national qu'ils ont en tête. La Pologne est un grand pays et elle s'inscrit, comme la France devrait le faire, en opposition très claire à ce modèle déconstructiviste. On ne pourra pas la traiter pour quantité négligeable. Et, dans la voie qu'elle vient de se tracer, il n'est pas exclu qu'elle fasse école. Qu'elle soit précurseur... Il n'y a d'ailleurs pas de raison de ne pas le souhaiter.  Lafautearousseau   

     

    aleksander_stepkowskicdr.jpgCritiqué pour ses réformes de la Justice et des médias, le nouveau gouvernement polonais est sous le feu des attaques de Bruxelles. Afin de s’expliquer, Aleksander Stepkowski, le vice-ministre polonais des Affaires étrangères a accepté d’accorder un entretien exclusif à Valeurs actuelles.

    VA. Quels sont les objectifs de votre gouvernement à long terme ?

    Très brièvement : l’objectif principal est le développement social à travers le renforcement de la famille, en lui assurant une sécurité non seulement économique mais plus générale également. L’aspect le plus important de cette politique est de renforcer l’identité polonaise, notamment le patriotisme et les valeurs culturelles qui ont longtemps été des caractéristiques polonaises mais qui sont devenues synonymes d’agressivité – souvent à torts – cette critique a été soutenue délibérément et institutionnellement par les précédents gouvernements polonais. Nous pensons que la Pologne devrait jouer un rôle actif et important sur la scène politique européenne.

    VA. Quels sont les principaux défis auxquels est confrontée la société polonaise ?

    La société polonaise est dans une situation délicate. Les familles sont particulièrement fragilisées, alors même que la famille est censée être particulièrement protégée et défendue par l’Etat polonais d’après l’article 18 de notre Constitution. Les familles sont cependant devenues victimes de discriminations dans la plupart des aspects de la vie sociale. Se marier devient même un motif de discrimination. Vivre célibataire est plus facile et moins cher. La Pologne souffre en effet d’une crise démographique importante ainsi que d’une importante crise migratoire économique. Plusieurs millions de polonais parmi les plus dynamiques participent à l’enrichissement d’autres nations parce qu’ils n’ont pas eu suffisamment d’opportunités de développement dans leur pays natal. Le nouveau gouvernement polonais va apporter un changement radical à cet état de choses. Nous voulons établir des conditions favorables afin que les polonais reviennent de l’étranger.

    VA. Pensez-vous que la société polonaise puisse échapper à l’individualisme libéral qui a transformé les sociétés occidentales ces dernières décennies ?

    Tout dépend de la manière dont vous entendez la possibilité d’y échapper. A bien des égards ce n’est pas possible dans la mesure où la société contemporaine est construite sur une anthropologie individualiste. Par ailleurs, nous pouvons résister aux transgressions culturelles contemporaines issues de l’individualisme et chercher à renforcer les communautés existantes. Il faudrait développer un sens de l’interdépendance mutuelle qui soit comprise non pas comme un obstacle à la réalisation individuelle mais un prérequis nécessaire au développement personnel.

    VA. Comment défendre la famille ?

    Tout commence par la conscience que nous avons vraiment de ce que nous sommes et des conditions nécessaires à notre développement. Il faut arrêter d’envisager la société comme un groupe d’individus mais l’appréhender comme un système de communautés interconnectées. Il faut ensuite ajuster la loi à cette perspective sociale. Je dois dire que les solutions françaises concernant la politique familiale sont bien plus favorables à la famille qu’en Pologne, nous devons suivre votre exemple. Par ailleurs une condition nécessaire au développement de la famille est la protection de l’identité naturelle de la personne humaine et de la famille, et dans ce domaine, la Pologne est dans une meilleure position. Nous reconnaissons et protégeons toujours l’identité naturelle du mariage ainsi que l’autonomie familiale. Il y a eu d’importantes menaces qui ont plané sur l’autonomie de la famille ces dernières années en Pologne, mais la société civile a paru absolument déterminée à défendre les valeurs fondamentales de la vie de famille et s’est organisée en ce sens. En France, si la mobilisation autour de La Manif pour Tous a été sans précédent, elle est intervenue dans un contexte tout à fait différent ; c’est l’identité naturelle même des structures fondamentales de la société qui était radicalement reniée par l’initiative législative.

    Nous avons beaucoup à perdre dans ce contexte et il nous faut nous protéger avec prudence et détermination.

    VA. L’Europe fait face à une double crise: démographique et migratoire, ces crises sont d’une magnitude sans précédent. Pensez-vous qu’il y a un risque d’effondrement de la société occidentale Européenne ? Comment faut-il réagir ?

    Le danger est très sérieux. Le problème est que son origine est une sorte d’auto-agression envers notre identité dans ses aspects les plus profonds : notre identité culturelle et notre identité humaine.

    Notre système éducatif ainsi que la culture elle-même présente l’identité comme une menace à la liberté et une source d’agression. C’est pour cette raison que la mutation de notre identité est proposée comme une libération et un moyen de prévenir la violence. Cette auto-agression nous mène finalement à une autodestruction. Il est important d’évoquer que la stratégie finale de l’Union Soviétique communiste élaborée à la fin des années 70 du 20ème siècle pour envahir l’Europe reposait sur une hypothèse : après une agression militaire initiale des forces communistes sur l’Europe de l’ouest, le reste de l’Europe aurait été incapable de se défendre sous l’influence des intellectuels de gauche qui auraient paralysé l’Europe occidentale avec des slogans pacifiques. La capitulation intellectuelle était un prérequis nécessaire au succès de la révolution communiste. Nous expérimentons une situation similaire aujourd’hui, mais l’invasion devient possible non pas à cause du pacifisme mais à cause de slogans humanitaires appelant à la solidarité et à la tolérance. 

    VA. L’Europe occidentale est également confrontée à une crise culturelle, marquée par l’échec de transmission de sa culture et de sa religion aux nouvelles générations. La situation est-elle différente en Pologne ?

    Oui. La transmission que vous évoquez n’est possible qu’à travers une transmission de l’identité, identité religieuse et culturelle. Si l’Européen contemporain n’est pas capable de dire qui il est, non seulement dans une dimension religieuse mais également sexuelle, comment peut-il en parler à ses enfants ? Nous ne pouvons transmettre aux générations suivantes que ce que nous comprenons de nous-mêmes, ce à quoi nous sommes fidèles dans nos vies.

    En Pologne nous sommes confrontés aux mêmes défis culturels que l’Europe de l’ouest, même si nos problèmes ne sont pas aussi avancés. Néanmoins, les jeunes témoignent très souvent de leur foi - et de manière très courageuse. La question est de savoir s’ils demeureront fidèles face aux défis existentiels et aux tentations.

    J’ai personnellement tendance à être assez pessimiste, mais je dois reconnaître que je vois souvent des jeunes dont la conduite personnelle me remplit d’espoir.

    Ils ont cependant besoin d’avoir des chefs (spirituels et temporels) responsables et expérimentés qui ne leur fassent pas faux bond.

    VA. Qu’est-ce que l’Europe pour vous ?

    L’Europe est pour moi une entité culturelle dont les origines spécifiques déterminent l’identité. Voilà « mon » Europe, celle à laquelle je m’identifie. Malheureusement, les sociétés européennes contemporaines perdent souvent leur identité telle que je la comprends. Certains phénomènes sociaux sont réputés représenter des valeurs européennes, bien que pour ma part ils n’aient rien d’européen. Si je vois une cathédrale gothique, je n’ai pas de doutes, je vois quelque chose de très européen, même si elle a été construite en Amérique et pas pendant le Moyen-Âge comme la cathédrale St Patrick à New York par exemple. En revanche lorsque j’emmène ma voiture en réparation dans un atelier installé dans une ancienne église gothique, il me semble évident que ce continent qui porte toujours le nom d’Europe perd dramatiquement son identité.

    VA. L’une des premières mesures de votre gouvernement a visé l’audiovisuel public, on a accusé votre gouvernement de porter atteinte à la liberté de la presse…

    Le principal objectif du gouvernement est la réintroduction du pluralisme dans les institutions polonaises. Cela concerne également les médias publics. La position des médias publics sur le marché polonais des médias a été affaiblie par l'ancien gouvernement. Le nouveau gouvernement veut rendre une base financière stable aux médias publics qui a été presque détruite par l'ancien gouvernement. Cette réforme se compose de deux parties. La première vise à assurer une meilleure gestion et à mettre en œuvre des normes requises par le Conseil de l'Europe en 2010 à l’égard de la Hongrie. Dans l'opinion officielle du Conseil de l'Europe, il est clairement indiqué que le régulateur des médias sur le marché ne devrait pas avoir le pouvoir d'influencer la composition des conseils de gestion et de contrôle des médias publics. C’est exactement ce qui a été fait en Pologne : le Conseil national de la radiodiffusion a perdu son pouvoir de nommer les membres de la direction des médias publics, pouvoir qu’il  a longtemps exercé. Nous avons donc commencé à mettre en œuvre des normes européennes organisant les relations entre l’Etat et les médias publics, dont il est propriétaire

    VA. Qu’en est-il de la réforme de la Cour constitutionnelle : on reproche à votre gouvernement d’avoir nommé, à peine arrivés aux affaires, des nouveaux juges…

    Ici encore, l’unique objectif des changements rapides opérés quant à la désignation des juges constitutionnels vise à introduire du pluralisme au sein du Tribunal Constitutionnel. La précédente majorité avait entrepris de nommer cinq nouveaux juges alors qu’ils en avaient déjà nommés neuf sur un total de quinze. Ils voulaient nommer 15 sur les 15 juges du Tribunal Constitutionnel. Pour cela, ils ont désigné des juges pour des postes qui ne deviendraient vacants qu’après les élections ; élections où ils ont perdu le soutien de la population. Pour cette raison, afin de défendre le pluralisme au sein du Tribunal, une action rapide était nécessaire. Je dois reconnaître qu’après notre action, il reste toujours les deux tiers des juges qui ont été désignés par l’ancienne majorité.

    Notre seul objectif est de restaurer le pluralisme au sein du Tribunal Constitutionnel, pluralisme qui était mis en cause par le précédent gouvernement à la toute fin de son mandat. 

    Valeurs actuelles

     

  • La Syrie ou le grand combat contre l’islamisme, par Antoine de Lacoste

    Liste de villes de Syrie — Wikipédia

    Damas, la capitale de la Syrie, est une des plus vieilles villes du monde. Déjà habitée du temps des Babyloniens ou des Assyriens, elle régna longtemps sur d’immenses territoires. Les Hittites, les Perses, les Romains, les Byzantins s’y succédèrent puis les Arabes et l’islam s’implantèrent au VIIe siècle. Damas régna alors sur un immense empire qui s’étendait jusqu’en Espagne et en Asie centrale et qu’on appelait la dynastie des Omeyades.

     Mais dès le VIIIe siècle, le califat de Bagdad supplanta Damas. Ce fut la période de l’Empire abasside auquel succéda le règne des Mamelouks, venus d’Egypte, au XIIIe siècle. Les Ottomans chassèrent ensuite les Mamelouks et la Syrie subit leur joug de 1516 à 1918.

    antoine de lacoste.jpgUN RICHE PATRIMOINE CHRETIEN

    Cette histoire mouvementée, et d’une richesse rare, ont fait de la Syrie un joyau. En son sein, il faut réserver une place toute particulière au patrimoine chrétien. De Saint Siméon le Stylite à Saint Jean Damascène, de grands saints ont façonné l’histoire de ce pays. Les somptueuxvestiges de la basilique St Siméon ont longtemps été un but de voyage, mais elle est aujourd’hui hélas en zone islamiste et a été très endommagée.

    Des ruines ont été réhabilitées avec goût, comme celles du monastère de Mar Moussa, posé dans un superbe paysage de roches et de montagnes. De charmantes églises sont présentes dans toutes les villes, comme celle de l’Eglise de la Ceinture de la Vierge à Homs, relique apportée par l’apôtre Saint Thomas, évangélisateur de la région.

    N’oublions pas les châteaux des croisades, et surtout le plus beau de tout l’Orient : le Crac des chevaliers. C’est une grande émotion de visiter le témoin indestructible de cette magnifique et tragique épopée.

    LE MANDAT FRANCAIS

    Malgré cette richesse, la Syrie dut attendre longtemps pour pouvoir reprendre en main sondestin. Cela aurait pu avoir lieu à la fin de la première guerre mondiale à la faveur de l’effondrement de l’Empire ottoman.Mais la France et la Grande-Bretagne s’étaient entendues en secret et deux diplomates devenus célèbres, Sykes et Picot, tracèrent sur une carte les nouvelles frontières permettant à leurs deux pays de dominer la région.

    Ces « lignes dans le sable » sont, pour l’essentiel, les frontières actuelles de la Syrie, du Liban, de l’Irak, de la Jordanie et de la Palestine devenue ensuite Israël. Selon le plan franco-britannique la Syrie et le Liban passaient sous domination française, l’Irak et la Jordanie sous domination anglaise tandis que la Palestine devait bénéficier d’un statut international en raison de la présence des Lieux Saints.

    Les Syriens conçurent une grande amertume de ce partage qui réduisit leur traditionnelle zone d’influence qui s’étendait plus au nord, jusqu’aux Monts du Taurus et plus au sud, vers le Hedjaz, dans l’Arabie Saoudite actuelle, et le Sinaï. De plus, cette grande Syrie rêvée devait englober le Liban. C’était d’ailleurs ainsi que les Ottomans avaient organisé les divisions administratives de la région.

    Il est vrai que ces frontières très coloniales, et au fond artificielles, ne prirent en compte ni lesréalités géographiques ni les aspirations des populations qui ne furent bien sûr jamais consultées. D’ailleurs lorsque les terroristes de Daech établirent leur « califat », ils abolirent symboliquement la frontière syro-irakienne et auraient fait bien d’avantage s’ils avaient pu.

    Mais, au-delà de ces frontières discutables, le rôle de la France en Syrie avait une logique historique. Rappelons que les massacres des chrétiens de Damas en 1860, perpétués par les Druzes à l’instigation des Turcs, entraînèrent l’intervention de l’armée française décidée par Napoléon III. C’est à compter de ce jour que la France fut officiellement considérée comme la protectrice des chrétiens d’Orient.

    Un fort courant nationaliste arabe rejeta d’emblée le « mandat français » sur la Syrie et le Liban. Le prince Fayçal, de la famille des Achémites, avait été pressenti par les Anglais pour devenir roi d’un grand royaume arabe. Il fit une entrée triomphale à Damas et régna quelques semaines en 1920. Les Français ne se sentirent pas liés par les promesses anglaises, envoyèrent l’armée et chassèrent Fayçal qui deviendra tout de même le premier roi d’Irak.

    Les années d’entre-deux guerres furent tumultueuses pour le mandat français. A la suite d’une révolte druze, les Français bombardèrent même Damas en 1925, ce qui ne fit que creuser le fossé avec les Syriens.

    L’AFFAIRE DU SANDJAK D’ALEXANDRETTE

    Ce fossé s’élargira encore avec la scandaleuse affaire du Sandjak d’Alexandrette. De nombreux Turcs vivaient dans cette région du nord-ouest de la Syrie. Ils étaient toutefois minoritaires, environ 70 000 sur 200 000 habitants. Mais la Turquie prétendit le contraire et exigea la cession de ce territoire. Elle refusa les propositions françaises de recensement et, progressivement, installa, de gré ou force, des ressortissants turcs pour faire basculer la démographie. Les Syriens protestèrent en vain et le gouvernement du Front populaire, désireux de s’attirer les bonnes grâces turques à l’orée de la guerre mondiale devenue inévitable, laissa faire. Un traité d’amitié fut signé en 1938 entre la France et la Turquie. Le lendemain, les troupes turques pénétrèrent dans le sandjak. Des élections furent organisées et gagnées de justesse par les Turcs.

    Aussitôt, la nouvelle assemblée vota le rattachement du Sandjak d’Alexandrette à la Turquie. Il devint la province d’Hatay. Les forces françaises quittèrent le territoire, accompagnés des habitants arabes et arméniens qui ne voulaient pas tomber sous le joug turc. L’indignation fut grande en Syrie mais aussi chez les catholiques français : dans ce sandjak se situe en effet Antioche, un des berceaux de la chrétienté. Elle s’appelle aujourd’hui Antakya.

    Voilà comment Antioche est devenue turque et comment la France s’est déshonorée.

    VERS L’INDEPENDANCE

    C’est la seconde guerre mondiale qui entraîna le basculement vers l’indépendance. En mai 1941, les troupes gaullistes commandés par le général Catroux attaquèrent les forces de Vichy stationnées en Syrie et commandées par le général Dentz. Les combats furent sanglants et les gaullistes l’emportèrent grâce à l’aide des Britanniques.

    L’euphorie fut de courte durée. Les manifestations se multiplièrent à Damas, comme à Beyrouth d’ailleurs, pour exiger l’indépendance. Les Français bombardèrent la ville une nouvelle fois mais durent finalement céder et évacuèrent leurs troupes. Le dernier soldat français quitta la Syrie en avril 1946.

    Une ère nouvelle commença donc pour ce pays au passé si riche. Elle fut caractérisée par une instabilité chronique, ponctuée de putsch militaires, jusqu’à l’émergence du parti Baas qui va méthodiquement préparer son accession au pouvoir.

    Ce parti, dont le nom signifie « Renaissance », se réclame d’une doctrine mêlant socialisme, arabisme et laïcité, mais sans rejeter l’islam. Il fut fondé par un chrétien de religion grec-orthodoxe, Michel Aflak, et un musulman sunnite, Salah Bitar. Les deux hommes s’étaient connus à la Sorbonne, à Paris. Ils s’inspirèrent des travaux d’un troisième homme, l’alaouite Zaki Arsouzi. Le fait qu’il soit alaouite est d’importance car, jusqu’à présent, cette communauté vivait totalement en marge de la société syrienne. Pauvres, peu éduqués, les tenants de cette étrange et très secrète déviance de l’islam chiite, qui ne dédaignent pas de partager un verre de vin avec les chrétiens le jour de Pâques, étaient méprisés et systématiquement persécutés par les sunnites. Pour ces derniers, il est pire d’être un hérétique alaouite qu’un chrétien. Pendant la guerre qui vient de ravager le pays, les Alaouites étaient systématiquement massacrés par les islamistes.

    En attendant la prise du pouvoir par le parti Baas, la Syrie fut confrontée au dilemme de la guerre froide. Dans un premier temps elle ne souhaita pas choisir entre le bloc occidental et le bloc soviétique. Mais les évènements allèrent l’y contraindre. Par le pacte de Bagdad de 1955, les Britanniques s’allièrent avec les Irakiens et les Turcs, introduisant la guerre froide au Proche-Orient. De plus les Américains refusèrent au même moment de financer le barrage d’Assouan promis à l’Egyptien Nasser. Ce dernier riposta en nationalisant le canal entraînant l’expédition de Suez menée par les Français, les Anglais et les Israéliens.

    Les Soviétiques prirent la place des Américains en Egypte et la Syrie, très liée à l’Egypte, se rangea dès lors dans le camp soviétique. Le prestige de Nasser était alors à son zénith dans le monde arabe. Cherchant à renforcer leur sécurité, la Syrie et l’Egyptedécidèrent de fusionner en 1958 au sein d’un nouveau pays : La République Arabe Unie.

    Mais la puissance égyptienne et la personnalité écrasante de Nasser entraînèrent l’échec de ce mariage hors du commun. L’armée syrienne, en particulier fut humiliée. En 1961, des officiers déclenchèrent un coup d’Etat et rendirent sa liberté à la Syrie. D’autres putsch suivirent et celui de 1963 porta le parti Baas au pouvoir. En 1966, les durs du parti Baas, qui seront désavoués par les fondateurs, s’imposèrent et Hafez el-Assad devint ministre de la Défense tout en restant chef de l’aviation. Il transforma méthodiquement l’armée pour en faire son instrument : l’heure des Assad avait sonné.

    LE TEMPS DES ASSAD

    Hafez el-Assad est alaouite. Si pendant des siècles, cette communauté vécut recluse dans les montagnes du djebel Ansarieh, le mandat français leur permit de sortir enfin et de peupler le littoral. Dans le découpage administratif de la Syrie, les Français établirent un pays alaouite dont le cœur était la ville de Lattaquié.L’armée et le parti Baas furent le réceptacle de l’ascension fulgurante des alaouites au sein desquels Assad devint progressivement le maître.

    En 1970, il déclencha un ultime coup d’Etat et se fit élire président de la République l’année suivante.

    D’une grande intelligence, Assad avait su manœuvrer avec habileté entre les différentes factions alaouites et sunnites. A compter de son arrivée au pouvoir, il ne le lâcha plus et déploya une énergie constante à renforcer l’appareil sécuritaire du pays avec l’aide de quelques fidèles.

    Son obsession à l’extérieur fut de récupérer le plateau du Golan conquis par Israël lors de la guerre des 6 jours en 1967. La guerre du Kippour, déclenchée en 1973 comportait notamment cet objectif. Malgré la nouvelle défaite syrienne qui s’ensuivit, l’aura d’Assad ne décrut pas en Syrie car l’armée syrienne s’était bien comportée. L’Egypte avait clairement lâché la Syrie et ce fut une des causes essentielles de l’échec militaire arabe;

    Assad dut renoncer au Golan.

    LA GUERRE CONTRE LES FRERES MUSULMANS

    Mais progressivement, un redoutable ennemi intérieur commença à se faire menaçant : les Frères musulmans.

    Tout au long des années 70, leur montée en puissance passa relativement inaperçu même s’ils avaient demandé, en vain, que l’islam devienne constitutionnellement la religion de la Syrie. Leur irruption sanglante dans la vie du pays date de 1979. Le 16 juin un officier instructeur sunnite,  avec l’aide de frères musulmans, ouvrit le feu sur une promotion d’élèves officiers : il y eut 83 morts, tous alaouites.

    Cet attentat sans précédent plongea le pays dans la stupeur et bientôt dans une violence continue. Attentats et représailles se succédèrent sans cesse. Des officiers, des cadres du régime furent assassinés. Le point d’orgue fut la révolte de la ville d’Hama très majoritairement sunnite. Des meneurs, membres des Frères musulmans, appelèrent à la révolte et assassinèrent de nombreux cadres du parti Baas ainsi que des officiers et des soldats. Du haut des minarets, tous les imams relayaient les mots d’ordre.

    Assad n’hésita pas et employa la manière forte : 15 000 hommes des troupes d’élite reconquirent la ville et une répression impitoyable s’ensuivit. On ne sut jamais combien de morts elle provoqua mais sans doute au moins 20 000. On prête ce mot à Assad à l’issue de la bataille : « nous sommes tranquilles pour 30 ans ».

    Et en effet il faudra attendre la guerre de 2011 pour revoir des islamistes prendre les armes.

    En 2000, Hafez el-Assad mourut et son fils Bachar lui succéda. Ce n’était pas le premier choix mais Bassel le fils aîné était mort dans un accident de voiture. Bachar qui suivait des études d’ophtalmologie à Londres dut rentrer et apprendre le métier de chef d’Etat.

    Très vite le nouveau président eut à affronter une grave crise au Liban. La Syrie avait très activement participé à la guerre du Liban (1975-1990). Tout d’abord en combattant les Palestiniens puis les chrétiens. L’indépendance du Liban n’a jamais été accepté par son puissant voisin qui rêvait de créer la « grande Syrie ».

    L’assassinat en 2005 à Beyrouth de l’ancien premier ministre sunnite Rafic Hariri, cheville ouvrière de toutes les alliances, provoqua une onde de choc mondiale. La Syrie fut accusée et les occidentaux exigèrent le départ des troupes syriennes du Liban. Il semble plutôt que les Hezbollah chiite fût derrière l’attentat, mais, prudemment, Bachar obtempéra et le Liban put recouvrer sa souveraineté.

    L’IMPITOYABLE GUERRE RELIGIEUSE

    La Syrie connut alors des difficultés économiques liées notamment à la baisse de la production de pétrole. Les campagnes s’appauvrirent, et c’est alors que survinrent les printemps arabes de 2011.

    Partis spontanément de Tunisie, ces évènements furent exploités par les islamistes pour renverser des régimes hostiles à leur idéologie, comme en Egypte ou en Tunisie. Les révoltes furent noyées dans le sang en Algérie, en Arabie Saoudite ou à Bahrein.

    En Syrie, tout sembla calme jusqu’au mois de mars où une manifestation fut sévèrement réprimée à Deraa dans le sud du pays , faisant plusieurs dizaines de morts. Le gouverneur chargé du maintien de l’ordre fut aussitôt destitué par Assad mais le mal était fait et la contestation s’étendit dans tout le pays. Très vite, elle devient insurrectionnelle sous la houlette de l’ALS, composée de déserteurs sunnites, et surtout des islamistes. Ceux-ci étaient largement constitués par des frères musulmans, financés et armés par le Qatar mais d’autres groupes se formèrent, financés par les Saoudiens ou les Turcs. L’ALS ne parviendra finalement jamais à jouer un rôle majeur.

    Les Etats-Unis et l’Europe prirent parti contre Assad et tentèrent de structurer une opp

  • Les Bourses mondiales prises au piège dans un champ de mines

    Par Marc Rousset    

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    « La réalité, c’est que la guerre commerciale et technologique, avec comme enjeu la domination du monde, a été déclarée par Trump et que rien ne pourra plus l’arrêter. »

    Les Bourses mondiales jouent au yo-yo depuis deux semaines, au gré des rebonds de la guerre commerciale sino-américaine, des inquiétudes sur la croissance, avec en toile de fond de nombreux fondamentaux économiques qui sont toujours aussi catastrophiques.

    En fait, les marchés financiers sont périodiquement rattrapés par les réalités et la peur gagne du terrain. Le VIX (Volatility Index), appelé aussi indice de la peur, qui mesure la volatilité à Wall Street a progressé de plus de 25 %, ces derniers jours.

    Après l’échec des pourparlers sino-américains et les hausses de droits de douane, la Chine n’a pas hésité, à son tour, à taxer 60 milliards de dollars d’importations américaines. Le ton devient de plus en plus belliqueux et la Chine se dit prête à mener cette guerre. Un accord est toujours possible d’ici quelques mois entre Trump, qui est en position de force, suite au déséquilibre commercial USA/Chine de 383 milliards de dollars en 2018, et Xi Jinping, mais ce ne sera qu’un accord de façade.

    La réalité, c’est que la guerre commerciale et technologique, avec comme enjeu la domination du monde, a été déclarée par Trump et que rien ne pourra plus l’arrêter. Trump vient de surenchérir en tentant de neutraliser la société Huawei, acteur incontournable des réseaux mobiles et de la 5G. Trump souhaite priver l’équipementier chinois de la technologie américaine afin de l’asphyxier.

    La Chine dispose, cependant, de l’arme atomique pour faire plier Trump, en vendant son énorme portefeuille de bons du Trésor américain qui s’élève à 1.130 milliards de dollars, soit 17,7 % de la dette publique américaine, ce qui entraînerait l’effondrement du dollar, mais en même temps la revalorisation du yuan, ce qu’a toujours voulu éviter Pékin, en maintenant un taux de change bas du yuan afin de favoriser ses exportations. Il faudrait aussi que la Chine ait préalablement réduit sa dépendance au marché américain. De plus, Pékin se tirerait une balle dans le pied, suite à la perte de valeur de ses obligations en dollars toujours détenues. La vente en masse d’obligations américaines par la Chine correspondrait à une guerre économique totale et à la mise à mort de Wall Street.

    Au cours des quatre premiers mois de l’année 2019, selon l’agence Bloomberg, les entreprises chinoises ont fait défaut sur leurs obligations nationales pour un montant de 5,2 milliards d’euros, soit un chiffre trois fois supérieur à celui de 2018. Un krach obligataire n’est donc pas exclu en Chine, même si l’État chinois fera tout pour l’éviter.

    En Italie, les taux d’emprunt de l’État sont repartis à la hausse après les déclarations suicidaires de Salvini sur le déficit : « Dépasser la limite de 3 % ? Il est de mon devoir de nous affranchir de quelques contraintes européennes qui affament des millions d’Italiens. Non seulement de la limite du déficit à 3 % du PIB, mais aussi des 130-140 % de la dette publique. Ce n’est pas un droit, c’est un devoir. » Salvini a déjà menacé, il y a quelques mois, de prendre le contrôle des réserves d’or du pays. Le résultat a été immédiat : la différence entre les taux d’emprunt à dix ans de l’État italien avec ceux du Bund allemand est monté à 2,92 %, son plus haut niveau depuis décembre 2018, lors du bras de fer avec Bruxelles.

    Avec 0,1 % de croissance en 2019, dans un pays où les banques sont très fragiles et où le PIB par habitant stagne depuis dix-huit ans, le déficit italien pourrait atteindre 2,5 % en 2019 et 3,5 % en 2020. Suite aux tensions entre la Ligue et le M5S, l’Italie pourrait se diriger tout droit vers la chute du gouvernement en juin et un retour aux urnes le 29 septembre au plus tard. À noter que la crise italienne n’est que la partie visible de l’iceberg européen. Des menaces pèsent aussi sur le Portugal, la Grèce, l’Espagne et la France. En Grèce, on n’a fait que reporter les dettes de dix ans.

    La BCE, elle, ruine les épargnants avec des taux d’intérêt ridicules, paie les banques avec des taux d’intérêt négatifs pour qu’elles prêtent à une économie atone, masque l’insolvabilité des États déficitaires qui, comme la France de Macron ne contrôle plus les dépenses publiques, préserve de la faillite un grand nombre d’entreprises non rentables et prépare l’opinion à une fuite en avant vers la création monétaire, ce qui conduira à l’hyperinflation et à l’écroulement final. ■ 

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Voile islamique : Esther Benbassa a fait preuve d'une ignorance abyssale de la vérité...

    Sur CNews, chez Morandini, ce vendredi 18 octobre, Esther Benbassa, qui défend le port du voile, affirme : "La République n'interdit pas les identités".

    Donc, elle "est pour" le port du voile. CQFD...

    C'est son affaire, mais qu'elle fasse preuve d'une ignorance aussi grande de ce qu'est "la République", que nous préférons aujourd'hui combattre sous le nom de "Système", cela laisse rêveur !

    Car, n'en déplaise à madame Benbassa, le Système interdit bien de fait et combat les identités, si elles sont françaises et nées de l'Histoire, à commencer par l'identité chrétienne, qu'il veut exterminer et remplacer par... lui-même, se concevant comme une "Nouvelle religion républicaine" : c'est le sens de la fameuse expression : "l'an un de la République" - et de ses dérivés, comme "les soldats de l'An II" - qui signifie que l'on commence à dater les événements à partir de la Révolution, comme l'usage s'est répandu de le faire à partir de la naissance du Christ.

     

    "Du passé faisons table rase", tel est le programme de cette Révolution, qui veut tout changer, et surtout créer un homme nouveau, sans Dieu et sans Roi : voilà pourquoi il lui a fallu "interdire" et combattre - dans une lutte à mort - les autres identités héritées de l'Histoire, pour les remplacer par des abstractions, ou par n'importe quoi, pourvu que cela "casse" ces héritages, les fasse oublier pour qu'ils disparaissent et laissent apparaître l'homme républicain nouveau : par exemple, les Provinces ont été supprimées, remplacées par les Départements, et les langues régionales ont été combattues, voire interdites. Marcel Pagnol a raconté comment, lorsqu'il était enfant, les élèves de sa classe se faisaient taper durement sur les doigts avec une règle en fer par l'instituteur (les sinistres "hussards noirs de la République", qui ont décervelé le peuple français...) afin qu'ils ne parlent pas provençal; et, en Bretagne, tout le monde sait qu'il y avait des écriteaux "Défense de cracher par terre et de parler breton".

    Cette lutte à mort contre toute les formes d'identités françaises reçues d'une riche et longue Histoire, elle est dans les gènes de la République idéologique, du Système, c'est comme son ADN.

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    Et pour mieux combattre ces identités, le Système, a d'abord "changé le peuple" dans son "mental", son "moral", en lui mentant - à l'école et dans les médias - sur son passé et en lui inculquant une grossière histoire officielle outrageusement mensongère; et, maintenant, il continue à "changer le peuple", cette fois physiquement, par l'immigration massive.

    Et, follement inconscient, il est prêt à se servir de n'importe quelle "identité" ou "tradition" extérieure - en l'occurrence, les musulmanes - pour achever d'abattre ce qui reste encore de la France traditionnelle. Le Système pense, d'une façon insensée, qu'il pourra manipuler ces nouvelles moeurs, qui céderont ensuite devant ce qu'il appelle pompeusement "les valeurs de la République" ! Hier, Najat Valaud-Belkacem voulait développer l'enseignement de la langue arabe à l'école - cette même école qui a extirpé le Breton, le Provençal et autres langues locales... - aujourd'hui madame Benbassa veut voiler nos rues. Ces inconsciences reviennent à oublier que, si d'aventure l'Islam devenait majoritaire en France, il convertirait celle-ci en République islamique, et jetterait aux poubelles de l'Histoire cette Révolution et cette République idéologique qui lui font follement son lit...

    De même que la révolution mange toujours les révolutionnaires, l'Islam mange toujours ce qui est plus faible que lui.

    Madame Benbassa ignore tout cela, ou alors elle a dit autre chose que la vérité, au choix : nous nous garderons bien de dire laquelle de ces deux affirmations il faut lui attribuer; nous nous contenterons simplement de bien remettre les choses au point...

    lafautearousseau

  • Les zélateurs d’Erdoğan contestent, en France, l’enseignement du génocide arménien, par Philippe Kerlouan.

    Ce n’est pas nouveau, mais ça empire : dans des collèges fréquentés par des élèves d’origine turque, l’enseignement du génocide arménien ne peut être évoqué sans susciter de vives contestations, encouragées par des associations franco-turques. C’est ce que nous révèle un article du JDD. Erdoğan voudrait-il imposer sa loi jusque dans les écoles françaises ?

    6.jpegQu’Ankara refuse de reconnaître l’extermination planifiée des Arméniens, commise par l’Empire ottoman en 1915, n’est pas une surprise. Le discours nationaliste du président turc, propagé dans les communautés immigrées en Europe, ne se veut pas apaisant. Le JDD cite l’exemple d’un père qui téléphone à la principale d’un collège pour l’intimider, l’accusant « d’exciter tout le quartier depuis quinze jours avec ce soi-disant génocide ». Au cas où elle n’aurait pas compris, il l’avertit : « Sachez que ça suffit ! »

    Le journal ne précise pas la réaction du chef d’établissement, mais que faire d’autre que de tenter d’apaiser cet homme en colère pour désamorcer une contestation encore plus violente ? Un jeune professeur d’histoire confie qu’il prend des précautions quand il doit aborder ce sujet, car il le sait explosif. Pour éviter le pire, on est donc contraint d’édulcorer certains épisodes de l’Histoire, qu’une partie des élèves et de leurs familles ne veulent pas entendre.

    Si vous préconisiez quelque mesure ferme pour remettre à leur place ces parents et ces élèves, voire des sanctions judiciaires dans les cas les plus graves, vous seriez traités de boute-feux et d’irresponsables. On pratique, plus communément, le « pas de vague » par crainte d’envenimer la situation et de déclencher une tempête. Tout au plus recommandera-t-on au professeur contesté de suivre un séminaire pour apprendre à enseigner les questions sensibles.

    Si l’on s’avise de résister aux intimidations, aucune garantie d’être soutenu par sa hiérarchie, et encore moins au sommet de l’État. Quand Macron qualifie la colonisation de « crime contre l’humanité » ou qu’il affirme, sur une chaîne américaine, qu’il faut « déconstruire notre Histoire », on comprend qu’il s’est approprié l’Histoire et l’accommode à sa sauce, composée d’un mélange de préjugés et d’intérêts personnels. Que peut-on attendre d’un homme qui a montré, en de multiples occasions, qu’il se soucie plus de l’Europe, du monde et de lui-même que de son propre pays ?

    Beaucoup de professeurs témoignent qu’ils ont des difficultés à aborder des sujets sensibles. Mais d’autres modes de pression portent atteinte à la d’enseigner, notamment les pressions idéologiques. Les historiens, les manuels scolaires, les programmes – ne parlons pas des – font-ils preuve d’une entière objectivité ? Qui souhaiterait que Benjamin Stora inspirât un cours sur la guerre d’ ? La pensée unique s’est si répandue, elle s’est tellement insinuée dans les esprits qu’elle est devenue naturelle et normative.

    Peu d’enseignants s’aventurent à nuancer leurs cours sur la , la Révolution française, le maréchal Pétain et le , la colonisation, l’indépendance de l’Algérie, la migratoire de la et des pays européens… Il faut être d’une grande intellectuelle et culturelle pour échapper au moule de la bien-pensance et avoir une approche lucide et mesurée de l’Histoire.

    Le comble, c’est que nos gouvernants semblent plus indulgents face aux contestations venues des familles d’origine immigrée qu’elles ne le seraient à l’égard de professeurs qui auraient l’ambition de rechercher et faire connaître, au-delà des lieux communs, la vérité historique.

     

  • Journalisme orwellien, par Michel Onfray.

    Lundi 19 avril, je reçois ce message d’un numéro inconnu. «Bonjour, Journaliste à Libé, je prépare le portrait de Sonia Mabrouk. C’est Johanna Luyssen qui m’a donné votre numéro. J’aurais aimé revenir quelques minutes avec vous sur vos interactions en plateau avec elle, et plus généralement vous donner l’occasion de lui répondre vu qu’elle vous cible ouvertement dans son dernier livre. Bien à vous, Guillaume Gendron.»

    michel onfray.jpgJe ne connais ni d’Ève ni d’Adam cette Johanna Luyssen, journaliste dans le même journal, son nom n’est pas dans mon agenda téléphonique et je n’ai pas souvenir de l’avoir jamais rencontrée. Mais passons.

    Ce texto dit clairement les choses: comme un sniper, Sonia Mabrouk me «cible» dans son livre et, généreux, amical, charitable, serviable, bienfaisant, le journal Libération, qui me couvre de boue régulièrement - et c’est tant mieux, leurs éloges me déprimeraient -, me donnerait l’occasion d’une vendetta bienvenue! Elle me «cible», Libé me propose de la tuer… C’est une bonne et belle conception du journalisme.

    Il se fait que Sonia Mabrouk fait partie des rares journalistes que je respecte car elle fait un travail remarquable et courageux à contre-courant des facilités qui permettent de faire carrière. Je suis allé sur La Chaîne parlementaire, c’était au temps où je n’y étais pas blacklisté, quand elle y travaillait. Mais je n’ai pas souvenir d’avoir participé à l’un de ses plateaux sur CNews depuis qu’elle y travaille, ni d’avoir été convié à l’une de ses matinales sur Europe 1. Ce qui me dispense de jugements flagorneurs. C’est une belle personne et c’est en même temps une journaliste comme on en rêve - juste et cultivée, travailleuse et informée, pertinente et efficace. Tenace aussi et ne lâchant pas qui pratique la langue de bois et ne veut pas répondre à ses questions, on l’a vu il y a peu avec Jack Lang ou la patronne de l’UNEF.

    Nous nous entendons bien et je la respecte en tout. Elle écrit en plus de bons livres.

    Étonné, je sollicite ma garde rapprochée à Front Populaire pour savoir en quoi consiste le coup de fusil que m’aurait destiné Sonia Mabrouk. Réactive, elle me donne l’information dans le quart d’heure. La voici:

    Dans ce livre, Insoumission française (éditions de l'Observatoire), au chapitre intitulé «Les islamo-compatibles» pages 82 et 83, on peut lire ceci: «Cette confrontation sur un même territoire a été théorisée par le célèbre anthropologue Claude Lévi-Strauss. Selon lui, de ce face-à-face résultera inévitablement une nouvelle civilisation. Mais laquelle? Depuis quelques années, le philosophe Michel Onfray annonce avec constance et sans en faire un drame la fin de la civilisation judéo-chrétienne. Drapé dans un manteau de noblesse tragi-romantique, il répète: «Le bateau coule, restez élégant. Mourez debout.» Lucidité supérieure ou défaitisme morbide? Le philosophe se place dans la peau d’un médecin pour livrer un diagnostic clinique de la situation. Sommes-nous alors condamnés à la disparition de la civilisation judéo-chrétienne? Sommes-nous condamnés à une confrontation sans merci entre deux civilisations dont il ne restera que des cendres? Comment conjurer un tel risque? Je milite pour ma part en faveur d’un rééquilibrage de la place des religions dans le strict respect des principes de laïcité. Une chrétienté davantage affirmée permettrait de contrecarrer l’offensive d’un Islam politique conquérant. Il faut bien se rendre compte que le danger n’est pas tant la force de l’Islam que la faiblesse pathologique du christianisme. Si la civilisation judéo-chrétienne se meurt, c’est avant tout faute de combattants au sens de défenseurs. Le salut de cette civilisation passera par une renaissance décomplexée de la chrétienté.» Et Sonia Mabrouk de citer mon Décadence. De Jésus à Ben Laden. Vie et mort de l’Occident, (Flammarion, 2017).

    Plus ciblé que ça, tu meurs, si je puis me permettre…

    Ce que je dis est vrai, rien n’est déformé, il n’est pas déshonorant de se retrouver «drapé dans un manteau de noblesse tragi-romantique», puisque c’est mon vêtement. J’y suis présenté comme un médecin qui diagnostique puis pronostique la fin de notre civilisation. Sonia Mabrouk manifeste son désaccord avec courtoisie et élégance, c’est bien dans son style, et fait savoir que, probablement croyante, de toute façon animée par une véritable spiritualité, elle croit quant à elle qu’il existe un remède à cette pathologie de la civilisation sous forme d’une renaissance portée par un christianisme décomplexé. Nous pourrions en débattre, car ce n’est bien sûr pas ma thèse, mais elle ne ressemble en rien à un ciblage de tireur qui veut tuer. Ce différend fournit juste l’occasion d’un débat, sûrement pas celle d’un pugilat ou d’un règlement de compte.

    Le texto du journaliste en appelle au plus bas en l’homme: la réactivité ressentimenteuse de qui, ciblé, réagirait illico en décrochant son téléphone pour se répandre lui aussi en poudre.

    Ce jeune homme me prend pour un perdreau de l’année…

    Dans les années 90 du siècle dernier, j’ai le souvenir d’un appel téléphonique de Jean Lebrun, un journaliste qui tenait alors l’antenne de France-Culture le matin. Il m’avait contacté pour me demander de réfléchir à la représentation du philosophe en tout - histoire, peinture, littérature, cinéma, poésie… J’avais sérieusement effectué des recherches et il m’avait rappelé plus tard pour m’enregistrer. J’avais donc déroulé mon topo : le philosophe chez Barrès et Guilloux, chez Poussin et Fromanger, chez Lucrèce et La Fontaine, etc. On enregistre ; puis, sous la forme d’un faux repentir mielleux sinon fielleux, le catho de gauche ajoute: «quelle image associez-vous au philosophe?» ; je réponds: «Nietzsche, seul, marchant autour du lac, à Sils Maria, habité et requis par ses intuitions philosophiques.» «Bon très bien» me dit-il avant d’ajouter: «ah oui… et que pensez-vous de BHL?» J’étais à l’époque auteur Grasset et j’aurais estimé inélégant de critiquer ce personnage en publiant dans la même maison. Il n’eut pas, lui, de ces élégances et me cibla un jour dans Le Point lors de la parution de mon Freud. Il ouvrit des hostilités qui m’ont rendu ma liberté. J’ai alors dit qu’au-delà de ses chemises blanches, il avait contribué à restaurer la ligne claire en philosophie dans un temps de sabir structuraliste. «Très bien me dit-il, ça ira, ce sera diffusé demain matin.»

    Le lendemain, à sept heures, dans ma voiture pour Caen où je donnais mon cours une heure plus tard, j’entendis sur France-Culture Jean Lebrun annoncer que l’heure était consacrée à BHL. Vers 7h30, il annonça: «Nous avons demandé à votre ami (sic) Michel Onfray ce qu’il pensait de vous.» C’est bien sûr la seule chose qui fut diffusée de tout le travail qu’on m’avait sciemment demandé de faire en vain.

    Depuis, je sais ce qu’est un journaliste.

    Sonia Mabrouk ne mange pas de ce pain-là.

    Michel Onfray

    (Note de la rédaction de Front Populaire : "Le journal Libération n’est pas à son premier coup au-dessous de la ceinture concernant Front Populaire. Alors que notre revue n’était pas encore sous presse, en mai dernier, ce journal, sous la plume de Laurent Joffrin, parlait sans en avoir lu une ligne de «dérives d’extrême droite» et nous comparait à Marcel Déat et Jacques Doriot, deux collaborateurs dont on rappellera que l’un porta l’uniforme nazi et l’autre travailla activement à Vichy puis à Sigmaringen avant d’être condamné à mort par contumace à la Libération. On saluera l’esprit de nuance! Libération n’a jamais ensuite cru utile de nourrir son «argumentaire». En revanche, une nouvelle attaque devait avoir lieu au sujet du succès de Front Populaire qui avait alors le tort d’avoir engrangé des abonnés et des lecteurs et donc - si on suit leur raisonnement - de ne rien couter aux finances publiques! Chacun sera libre d’apprécier qu’en revanche, et depuis des années, des dizaines de millions d’euros d’aides publiques ont été versées à ce quotidien, le journal ne pouvant vivre du seul désir de ses lecteurs.")

    Source : https://michelonfray.com/

  • Fortune de France, par Frédéric Aimard.

    L’actualité pour les royalistes français, c’est la décision du comte de Paris d’attaquer en justice la Fondation Saint-Louis que son grand-père avait constituée en 1976. L’essentiel du patrimoine de la famille de France était transmis à la fondation, évitant ainsi d’être réduit en miettes au profit de la multitude de descendants du Prince mais aussi de ses trois sœurs… qui pouvaient réclamer leur part. Notre droit républicain ne reconnaît ni droit d’aînesse, ni privilège à la transmission de mâle en mâle (ni certaines formes de majorat qui existent ou ont existé en Allemagne, en Grande-Bretagne ou en Suisse) .

    On sait ce qu’il est advenu du château d’Ansouis en 2008, vendu à la bougie. Heureusement, la duchesse de Sabran-Pontévès, auteur de "Bon sang ne saurait mentir" où elle racontait ses efforts pour maintenir un héritage millénaire dans sa famille, n’était plus de ce monde !
    Probablement serait-il arrivé la même chose à Amboise, Dreux et Bourbon-l’Archambault et autres immeubles… si Henri VI, comte de Paris, n’avait pas pris cette décision apparemment sage avec la compréhension du président de la République Valéry Giscard d’Estaing.
    On a beaucoup glosé sur la fortune de ce comte de Paris qui s’était trouvé à la tête d’un immense patrimoine à la mort de son père le duc de Guise en 1940 et dont les médias à sensation ont affirmé, à sa propre mort en 1999, qu’il avait tout dilapidé. Cette richesse provenait du roi Louis-Philippe et de ses enfants. Lors du second Empire, Napoléon III avait obligé les princes d’Orléans à s’exiler et à réaliser leurs biens. Mais il avait probablement fermé les yeux sur un système de prête-noms qui avait permis à ceux-ci de garder une bonne part de leur ancrage en France. Cela a été bien raconté très récemment par Yannick Vanacker dans sa monographie sur le château du Nouvion-en-Thiérache ("Un château au cœur de la Thiérache") dont nous avons parlé dans notre n° 36 du 7 octobre 2020. C’est dans ce château, hérité du duc d’Aumale, que le comte de Paris était né le 5 juillet 1908. En lisant ce livre, on comprend que cette transmission n’a été possible que grâce à des juristes et gestionnaires remarquables et remarquablement fidèles à des principes et à une Famille. Ensuite on constate que les bases économiques de telles fortunes ne sont pas immuables. Déjà, du temps du duc de Guise, le domaine du Nouvion ne permettait plus de soutenir le train de vie d’une famille princière et cela ne fut pas sans incidences sur la décision de celle-ci d’aller s’installer au Maroc.
    Du reste, on voit bien que la partie la plus visible de l’héritage du duc d’Aumale, le domaine de Chantilly, léguée à l’Institut de France, et qui était rentable au moment du legs du fait des fermages, de l’exploitation forestière, d’une petite activité industrielle, etc., est devenue un fardeau pour l’Institut car les biens en forêts ou terres agricoles ont beaucoup perdu de leur valeur. Il me souvient d’un scandale vite étouffé, dans les années 1960/1970 où on disait que des administrateurs assoupis et peu scrupuleux avaient laissé le domaine à l’abandon, non sans profiter pour eux-mêmes ou leurs proches d’avantages indus… Qu’en était-il ? Quelque rapport cinglant eut sans doute le sort de tous les rapports de ce genre. Mais Chantilly fut ensuite sauvé par une meilleure valorisation. Le tournage d’un James Bond, sur ses terrasses en fut le symbole. La fréquentation du musée augmenta grâce à des expositions prestigieuses. Or qu’entend-on actuellement ? La crise de la covid a mis par terre ce redressement, la billetterie étant au point mort, le mécénat en berne. Le musée Condé serait ruiné, devra licencier, si l’État ne lui porte secours…

    Pourquoi voudrait-on que la fortune du comte de Paris Henri VI ait connu un meilleur sort ? Je n’ai jamais cherché à savoir quoi que ce soit sur ces questions. Mais il se trouve que lors de mon service militaire j’avais pour compagnon de chambrée un jeune homme dont le père avait été un des gestionnaires de la fortune du comte de Paris. Cela s’était très mal passé. Déjà à l’époque, on disait que le Prince avait été ruiné. Celui-ci pensait-il que son homme de confiance avait outrepassé son mandat et avait pris des risques inconsidérés ? Le soupçonnait-il de s’être enrichi au passage ? C’est ce que m’affirma plus tard un mondain qui connaissait un peu les uns et les autres… Tout ce dont je peux témoigner, c’est de la haine profonde du jeune homme à l’égard du Prince sur lequel il faisait reposer la responsabilité de ces malheurs probablement boursiers et du renvoi de son père…

    Pour expliquer un – relatif – appauvrissement, il ne faudrait tout de même pas oublier que le Prince a financé durant de longues années une action politique très ambitieuse. Contrairement aux hommes politiques ordinaires qui, trop souvent, s’enrichissent dans leur action, il a, lui, payé de ses deniers campagne, journaux, voyages, réceptions…
    Autre histoire dont nous avons entendu parler, sans trop chercher non plus à approfondir : les déboires du comte de Clermont. Le fils aîné du prétendant, s’était lancé, à un moment, dans l’exportation de produits industriels français. Des journaux parlaient de locomotives vendues en Argentine. Imprudent, mal conseillé, voire pire, il se retrouva, semble-t-il, comptable d’une dette énorme. L’histoire dit que son père la combla en vendant un immeuble situé sur l’esplanade des Invalides (rue de Constantine), légué par une dame royaliste dans le but de fournir un logement au Dauphin de France. Le fameux logement de fonction qui fait aujourd’hui défaut au prince Jean.
    La fortune, les affaires, ce sont toujours choses compliquées et fragiles. En témoignent les profils contrastés d’un Vincent Bolloré ou d’un Arnaud Lagardère pour rester dans une actualité chaude très illustrative.
    Les hommes de loi et d’affaires doués et fidèles ont manifestement fait défaut dans la gestion du patrimoine de la Famille de France. En 2015, la justice a estimé qu’une partie des biens meubles – du mobilier, des œuvres d’art, des bijoux… – dont la Fondation Saint-Louis s’estimait dépositaire, devait en fait revenir aux descendants du comte et de la comtesse de Paris (qui ont eu onze enfants dont le prince François tué en Algérie en 1965 à 25 ans, sans héritier, et le prince Thibaut mort en 1983 à 35 ans en laissant un fils, Robert actuel comte de la Marche…) Il paraît que les notaires n’avaient pas fait leur travail correctement ! Cela n’avait pas été faute d’y avoir mis nombre de juristes y compris des services de l’État… Toujours est-il qu’on révéla à cette occasion que cette fortune n’avait donc pas été dilapidée dans les proportions où cela avait été dit complaisamment, mais qu’elle était conservée dans les garde-meubles du Crédit municipal ou dans des salles du château d’Amboise. Pour peu de temps encore, puisque le produit d’une vente aux enchères fut réparti entre les héritiers naturels. Du fait des Enfants de France réclamant leur dû, la Fondation Saint-Louis se trouvait dépossédée de certains biens meubles mais conservait les biens immobiliers. Pour combien de temps ?
    L’actuel comte de Paris estime que la Fondation Saint-Louis, dont il est président d’honneur statutairement, a pour objectif d’apporter un soutien à la Maison de France dont il est le représentant principal de par l’application des anciennes lois dynastiques. À ce titre, il estime notamment qu’il doit pouvoir bénéficier gratuitement d’une sorte de logement de fonction dans une maison qu’il occupait, après sa mère, dans le domaine de la nécropole royale de Dreux. Il vient d’en claquer la porte parce que les administrateurs de la Fondation semblent avoir une vision différente de leur mission et de la réglementation. On voit bien que, par exemple, le château d’Amboise joue cavalier seul, très actif sur les réseaux sociaux, sans jamais une référence à la Famille de France, comme si elle n’existait pas, n’avait aucun rapport avec le monument…
    Le droit républicain joue en principe pour ces administrateurs en roue libre plutôt que pour le Prince. On se souvient trop de l’imprudence judiciaire du comte de Clermont, poursuivant devant les tribunaux français son cousin Bourbon d’Espagne qui prétendait porter un titre français. Les juges refusèrent de lui donner raison, convaincus peut-être par les raisonnements hors sol (c’est le cas de le dire) de l’ancien Garde des sceaux Jean Foyer.
    Que sont les juges ? Il suffit de lire le dernier livre de Me Régis de Castelnau ("Une justice politique") pour se confirmer dans l’idée que le droit qu’ils appliquent est fortement tributaire de l’époque et du milieu dans lesquels ils évoluent. Alors ce procès du comte de Paris contre la fondation Saint-Louis est-il une bonne idée ? Assurément non. Car un arrangement même mauvais vaut toujours mieux qu’un bon procès. Avait-il le choix ? A-t-il de bons avocats ? Ce n’est pas certain.
    Frédéric Aimard
    Photo = Le château d'Amboise © Philippe Delorme
    Chers amis,
    Mon article ci-dessus provient de la lettre de Dynastie, une publication royaliste indépendante qui arrive bientôt à son 60e numéro depuis juillet 2019. Merci de vous rendre sur le site qui héberge les anciens numéros pour voir de quoi il retourne.
    Et si vous pensez que cette initiative mérite votre soutien, merci encore plus d'envoyer un chèque de 20 euros pour un abonnement. A l'ordre de SPFC-ACIP 60, rue de Fontenay 92350 Le Plessis-Robinson (en précisant "abonnement Dynastie 2021").