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  • Lire Jacques Bainville (XXXV) : La revanche de Kossovo

     (Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. - 132 photos)

     

    Mutatis mutandis, évidemment, on ne pourra s'empêcher, en lisant ces lignes, de penser au rôle analogue à celui des prêtres orthodoxes dont parle ici Bainville, joué chez nous, entre la chute de l'Empire romain et l'An mille, dans ces monastères où d'humbles copistes, anonymes, ont sauvé et transmis le trésor de la Sagesse antique; trésor qui ne fut ainsi jamais perdu, et devait permettre les renaissances futures, l'Islam n'étant absolument pour rien dans cette transmission, comme l'a magistralement montré Sylvain Gouguenheim dans son "Aristote au Mont Saint-Michel", dont on trouvera un résumé, court mais complet, dans notre Album : Racines (II) : Le Mont Saint Michel...

     

    SERBIE.JPG

    Soulevant un instant les lourds soucis de l'heure présente, la méditation doit s'arrêter sur ces champs de bataille de l'Orient où les armes prennent leur revanche de désastres séculaires. Honte aux esprits obtus et aux imaginations pauvres qui nient que "les vivants soient de plus en plus gouvernés par les morts" ! Honte aux intelligences mesquines pour qui est invisible la chaîne qui relie les générations d'un même peuple ! En pénétrant dans Uskub reconquise, le dernier soldat de l'armée serbe savait qu'il entrait dans la ville qui, voilà six cents ans, était la capitale de ses aïeux. En battant les Turcs au Champ-des-Merles (Kossovo, en langue slave), le plus humble des fantassins de Serbie savait qu'il prenait la revanche d'une bataille perdue par les siens cinq cent vingt-trois ans plus tôt.

    C'est ainsi que l'Histoire et le passé règlent la vie du monde moderne.

    Seulement, si la nation serbe s'est réveillée après des siècles d'oppression et de sommeil, si elle s'est mise tout entière au service de l'idée de revanche, si le nationalisme est devenu sa règle de vie, il ne faudrait pas se figurer tout de suite que ces choses-là se sont faites toutes seules et par création spontanée. Comme à tous les grands mouvements de même nature qu'enregistrent les annales de l'espèce humaine, il  a fallu d'abord les gardiens de la flamme, et puis des excitateurs qui furent des philosophes, des savants, des intellectuels, avant que le constructeur politique, puis le soldat, apportassent les conditions du succès définitif.

    Aux nations qui prennent leur revanche, il faut d'abord des esprits nobles et désintéressés, mainteneurs de la tradition, qui ne laissent pas succomber l'idée. Il faut ensuite que des poètes, des écrivains capables de susciter cette élite enthousiaste qui arrache les peuples à leur torpeur, recueillent l'idée conservée dans les sanctuaires et lui rendent la vigueur de la nouveauté et de la jeunesse. Ni l'un ni l'autre de ces deux éléments n'a fait défaut à la Serbie.

    Si brave soit-elle, la race serbe eût peut-être oublié qu'elle avait un jour été libre, glorieuse et prospère, et que l'Empire de son tsar Douchan avait été comparé à l'Empire de Charlemagne. Vaincue par le Turc, elle risquait d'être à jamais absorbée par le vainqueur. Sa noblesse n'avait-elle pas donné en grand nombre le signal du ralliement et de l'apostasie en se convertissant à l'Islam pour garder ses biens ? Mais le prêtre, affranchi des intérêts matériels, veillait. Il fut, durant des siècles, le dépositaire du patriotisme et de la foi.

    Comme l'a très bien dit un historien enthousiaste, M. Jaffre du Ponteray : "Au temps où les vieux rois serbes couvraient le pays de monastères, ils ne se doutaient guère qu'ils élevaient des refuges aux débris de leur nation et qu'en assurant à leur dépouille mortelle un abri contre le vandalisme des siècles, ils assuraient aussi la survivance de leur race. À côté de la lampe qui devait brûler nuit et jour au-dessus de leurs tombeaux, l'Église serbe a pieusement entretenu le foyer d'où a jailli l'étincelle patriotique : sous son toit, la vie nationale, à l'abri de la tourmente, a pu se sauvegarder proscrite, mais intacte. C'est elle qui, malgré la servitude et l'ignorance obligatoire, a preservé la patrie serbe de la mort politique et morale."

    Alimentée à cette source, la poésie populaire des gouslars empêcha que le souvenir de la patrie pérît au coeur de ce pauvre peuple de paysans et de porchers. Souvent, même, elle le poussa à la révolte contre l'oppresseur. Et voilà qu'un jour, l'idée nationale passe des monastères à l'Université, des bandes rustiques aux philologues et aux historiens. Le patriotisme serbe s'instruit, s'illumine, acquiert une puissance de propagande et de propulsion invincible en devenant principe de pensée et de vie pour les classes éclairées.  

    Déjà l'érudition, la philologie et l'archéologie avaient été, en Allemagne, à l'origine de la guerre d'indépendance contre Napoléon et devaient conduire un jour la monarchie prussienne à fonder, sur ses victoires, l'unité allemande. Les nationalismes slaves connurent les mêmes débuts et observèrent la même méthode. Leur réveil, selon le mot si juste de Pypine, l'historien de la littérature slave, fut d'abord une "découverte archéologique".  

    Oui, le slavisme n'était, pour commencer, que des doctrines, des livres, une idée. L'idée allemande n'était pas autre chose avec Fichte. Elle se réalisa, elle devint un fait à Waterloo d'abord, à Sadowa et à Sedan, ensuite. Le sort reservé à l'idée serbe ne devait pas être différent. L'Allemand Bruckner, étudiant le mouvement intellectuel d'où est sorti le nationalisme slave, écrivait avec raison, voilà déjà bien longtemps : "La science qui a servi de pont aux Russes avec les Serbes et les Slovènes, devient un moyen d'accomplir des destinées politiques et nationales."

    Ces destinées, conçues par des savants, des philosophes et des poètes, des rois les accomplissent en ce moment sous nos yeux, au son du canon et à la tête de leurs armées. N'oublions pas et sachons comprendre la leçon du Champ-des-Merles.

    L'Action française, 31 octobre 1912.

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  • Lire Jacques Bainville (XXXIV) : Dix-Huit Brumaire et Deux Décembre

     (Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. - 130 photos)

     

    2 DECEMBRE 1851.jpgJe possède de précieux souvenirs de famille sur le Deux Décembre. Par une heureuse fortune, j'en possède aussi sur le Dix-Huit Brumaire. Ces souvenirs ne feront pas une révolution dans la manière d'écrire l'histoire. Mais ils sont bien intéressants tout de même. 

    Une arrière-grand-mère que je n'ai jamais connue habitait Saint-Cloud au moment où les grenadiers de Bonaparte envahirent la salle où étaient assemblés les Cinq Cents. Il paraît que ce fut une belle débandade. Qui par les couloirs, qui par les fenêtres, les parlementaires de l'an VIII s'étaient enfuis dans toutes les directions en voyant apparaître les baïonettes dans le "temple des lois". Ils avaient même fui d'une course si éperdue que les pelouses de Saint-Cloud étaient semées d'écharpes et de chapeaux à plumes : car les Cinq Cents avaient un magnifique uniforme.

    Mon arrière-grand'mère, comme tous les Français et toutes les Françaises de son temps, fut très joyeuse en apprenant que le règne des bavards était fini. Elle alla voir les fenêtres par où les législateurs avaient si bien sauté. Et elle vit que le bon peuple s'amusait à ramasser les écharpes et les somptueux bicornes que les fuyards avaient abandonnés. On les donnait aux enfants qui les attachaient à la queue des chiens.

    Cependant, quinze ans plus tard, c'était l'invasion. Les cosaques entrèrent dans notre pays et ce furent de grandes souffrances. Quand on avait pu rompre le pain sans alarmes, on se félicitait de son bonheur et l'on disait à la fin du repas avec soulagement : "Encore un que les prussiens n'auront pas." L'enthousisasme de Brumaire était loin et le nom de Napoléon était maudit.

    Mais les années passèrent. Et le règne des bavards revint. Un autre Bonaparte fit un autre coup d'Etat pendant une nuit de Décembre. Seulement, il changea la manière. Il n'entra pas dans l'Assemblée. Il fit prendre les législateurs au lit et ordonna qu'ils fussent conduits au donjon de Vincennes. Ces choses sont encore proches de nous et je les ai entendues de la bouche de mon père. Le bon peuple se réjouit du coup de 1851 autant qu'il s'était réjoui du coup de l'an VIII. De Paris et de la banlieue, on se rendait en partie de plaisir au pied du donjon de Philippe-Auguste. On s'y rendait de préférence à l'heure où les prisonniers prenaient leur récréation. Et l'on se montrait avec de grands éclats de rire les célébrités mélancoliques qui prenaient l'air sur la plate-forme : "Tiens, voilà Berryer !... Le petit Thiers n'a pas l'air content..." On ne s'était jamais autant amusé depuis le jour où l'on avait ramassé les écharpes des législateurs de Saint-Cloud.

    Dix-huit ans plus tard, la France était envahie de nouveau. Les Prussiens entraient encore une fois en France. C'était donc une race funeste que ces Napoléon ? On avait donc tort d'applaudir à leurs coups d'Etat puisque, lorsqu'ils chassaient les Assemblées, c'était pour ouvrir la porte à l'ennemi ?...

    J'ai entendu raconter dans mon enfance le Dix-Huit Brumaire et le Deux Décembre. J'ai entendu raconter aussi les trois invasions, Waterloo, Sedan et le siège de Paris. Et nous sommes beaucoup de Français de ma génération qui pouvons condenser l'expérience historique d'une famille depuis un siècle. Alors notre raisonnement a été simple, aussi simple que fort.

    Le régime des Assemblées est un régime détestable. Le bon peuple de France accueille toujours sa chute par des explosions de joie. Mais, lorsque c'est l'Empire qui s'implante à la place de la République, le résultat est aussi mauvais. L'autorité a du bon, mais l'autorité de tout le monde n'est pas bonne. Alors il ne reste plus, en fait de gouvernement autoritaire, qu'à opter pour la monarchie. 

    Voilà comment doit s'orienter la méditation des patriotes à l'anniversaire du Deux Décembre. Ne pas oublier, non plus, que l'Assemblée qui fut dissoute par Louis-Napoléon était bourrée de conservateurs. Ces conservateurs ne surent même pas se conserver eux-mêmes. Le coup d'Etat leur fit une belle peur ! Hugo raconte qu'ils s'étaient réunis pour délibérer à la mairie de la rue Drouot et que l'un d'eux était tellement ému qu'à chaque instant il devait disparaître. Et le spirituel Glatigny de lui dire : 

    - Ah ! ça, vicomte, vous croyez donc qu'on éteint les révolutions comme Gulliver éteignait les incendies ? 

    Que le bon peuple de France n'aille pas croire que le salut lui viendra de ce qu'il aura peuplé la Chambre de ces... - disons de ces Gullivers.  

    L'Action française, 5 décembre 1912 

    FLEUR DE LYS SAINT LOUIS KANSAS.jpg 

  • Lire Jacques Bainville (XLIII) : Dénonciation des persécutions antijuives et du racisme hitlérien...

    Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. - 174 photos

     

    Nous achevons aujourd'hui notre "mise au point", commencée hier, après les propos de Laurent Delahousse sur Chaplin, qui aurait, en 36, "avant tout le monde", compris les enjeux de l'Hitlérisme. La vérité est toute autre : dès 1918, Jacques Bainville et l'Action française - mais aussi beaucoup d'autres... - expliquèrent qu'il fallait démembrer l'Allemagne, et que le Traité de Versaille promettait une guerre "pour dans vingt ans".

    Mais, ni le Pays légal français, ni les autorités étrangères ne voulurent entendre. Bainville ne s'est trompé que sur un point : il appelait le parti que formerait Hitler "social-nationaliste", alors que celui-ci prit le nom de "national-socialiste", les quatre premières lettre du mot "nazional", en allemand, donnant le raccourci tristement fameux de "nazi"...

    Alertées, dès le début, comme elles le furent, comment les autorités politiques de France et d'Europe pourraient-elles dire : "nous ne savions pas..." ?

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    hitler antijuif.JPG1. Journal, Tome III, 1927/1935, note du 9 novembre 1933 :

    - "La Grande-Bretagne poursuivra l'oeuvre du désarmement", affirme sir John Simon.

    Deux hommes, hier, ont connu des chiffres qui les ont rendus également heureux. L'un est le coiffeur de Tarascon, l'autre est Hitler. Ils ont chacun gagné le gros lot.

    Figurez-vous la joie qu'a sentie le Führer en suivant par la radio le discours de sir Jonh Simon à la Chambre des Communes. Discours prodigieux, presqu'inconnu dans les annales de l'Histoire. Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement britannique se félicitait d'abord que l'Angleterre eût fait tout ce qui était en son pouvoir pour relever l'Allemagne. Hitler, lui aussi, a ce relèvement pour but. Puisque l'Angleterre et lui veulent la même chose, c'est parfait. Il n'y a même pas à chercher querelle au Führer sur les moyens dont il se sert pour conduire son peuple vers les sommets. De fait, sir John Simon a oublié la persécution d'Israël autant qu'Arthur Henderson a oublié les camps de concentration où sont parqués les social-démocrates..." (la note se poursuit par 27 lignes, sur l'inconséquence et l'aveuglement des gouvernements français et anglais qui désarment, au lieu d'armer...) 

    2. Journal, Tome III, 1927/1935, note du 26 novembre 1933 :

    "Hitler a pu faire jusqu'ici ce qu'il a voulu, heurter de front le sidées reçues, braver l'opinion du monde, persécuter les juifs, mettre ses adversaire politiques dans des camps de concentration, jeter par terre la Conférence de Genève, crier raca sur la Société des Nations et lui porter un coup terrible, tout cela impunément. Il est prouvé que l'Allemagne arme avec activité et méthode. Péché véniel. On lui demande simplement auhourd'hui de ne pas armer trop  et de faire preuve de modération dans sa préparation militaire... Hitler  a déjà partie aux trois quart gagnée. Il en conclut que les puissances capitulent parce que leur résistance politique et morale est brisée. Il ne s'arrêtera pas là dans ses déductions." 

     

    3. Journal, Tome III, 1927/1935, note du 5 janvier 1934 :

    Le garde de fer qui a tué Jean Duca a frappé ce qu'il peut y avoir en Roumanie, dans un coeur et un esprit ardemment roumain, de plus français par les habitudes de penser, et ce qu'il peut y avoir aussi de plus francophile en politique . Ce n'est peut-être pas ce que l'assassin voulait, mais c'est ce qu'il a fait.

    Les amis de la France seront-ils supprimés l'un après l'autre ? On dit que leurs noms sont inscrits sur une liste noire. En tout cas, ceux qui sont poursuivis par la haine de la croix gammée se trouvent encore être nos amis.

    Ainsi, autour du meurtre de Jean Duca, se nouent bien d'autres drames, de même que l'attentat auquel le chancelier Dolfuss a échappé récemment était une lueur dans la nuit de l'Europe danubienne.

    Le roi de Roumanie avait fait appel, devant les difficultés du pays, au parti libéral. Il persiste dans son intention, et elle est digne d'un roi. Car il ne faut pas se dissimuler que ce prince a dû prendre beaucoup sur lui pour revoir dans ses conseils les fidèles de Jean Bratiano qui, autrefois, avaient jugé nécessaire d'écarter du trône l'héritier présomptif.

    Il y a près de trois quarts de siècle qu'un rameau des Hohenzollezrn s'est détaché pour accepter la couronne de Roumanie. Jamais, au fond, l'Allemagne ne s'est résignée à voir ses souverains se nationaliser. Elle a toujours prétendu les tenir sous sa coupe, même avant le racisme. Ils lui ont échappé toujours. Elle ne les reprendra pas par la bombe et le poignard. Mais on voit trop se dégager, dans cette partie de l'Europe, sous l"emblème et le prétexte de l'antisémitisme, l'intrigue servie par la terreur.

  • Lire Jacques Bainville (XXXIII) : La question du Canada

     (Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. - 128 photos)

     

    1763.jpgComme l'a montré l'excellente et savante étude du "Britannicus" que L'Action française a reproduite hier, elle n'est pas si simple que cela, l'affaire du Canada.

    Il ne suffit pas de dire que Louis XV  a abandonné les Canadiens à leur sort, que Voltaire a négligemment parlé des "arpents de neige", ni même que l'opinion publique a partagé cette indifférence et ce dédain.

    Il y a plus. Le ministre qui a contresigné ce traité de Paris, réputé humiliant et désastreux, était un des plus grands que nous ayons eus. Saluez : c'était Choiseul. Choiseul n'a-t-il pas su ce qu'il faisait ?

    Je crois tout de même que si. Dès qu'on va au fond des choses, on s'aperçoit qu'à sa place on n'eût pas été médiocrement embarrassé par la difficulté du problème qu'il avait à résoudre.  

    Je m'en rapporte à un historien qui au lieu d'être, selon la formule consacrée, peu suspect, doit être fortement suspecté, au contraire, de dreyfusisme et de républicanisme aigu. C'est M. Émile Bourgeois, professeur d'histoire diplomatique, dont le zèle dreyfusard et républicain a été bizarrement récompensé par la direction de je ne sais plus quelle manufacture d'Etat (celle de Sèvres, si je ne m'abuse). M. Émile Bourgeois est l'auteur d'un célèbre Manuel historique de politique étrangère qui sert à la préparation des examens de tous nos futurs diplomates et consuls. Eh bien ! quand M. Émile Bourgeois parle de 1763, de notre politique au dix-huitième siècle, des évènements qui aboutirent à la perte du Canada, je vous assure que c'est un homme qui entrevoit que la question a des facettes multiples. S'il avait pu dire tout bonnement qu'il s'était alors passé des choses abominables, une trahison du pays, croyez bien qu'il l'eût dit avec plaisir et sans se gêner. 

    M. Émile Bourgeois ne dit pas cela, il s'en garde même avec un soin visible. Car un peu de science conduit aux solutions simplistes et sommaires. Beaucoup de science en détourne. Comme M. Emile Bourgeois, c'est une justice à lui rendre, connaît bien le détail de nos affaires, il n'a pas pu, décemment, s'en tenir tout à fait aux conclusions du brevet élémentaire.  

    En gros, Louis XV et Choiseul ont sacrifié les colonies, sans doute, mais c'était pour ne rien sacrifier en Europe. Il est bien difficile de dire ce qui serait arrivé s'ils avaient agi différemment. Par exemple, Louis XV ne consentit pas à acquérir l'alliance de la Russie moyennant le droit accordé à cette puissance de prendre une province à la Pologne. Selon M. Émile Bourgeois, c'est ce refus qui perdit tout. Mais ce refus, précisément, permet de comprendre que le roi ne voulait rien changer à l'état de l'Europe en considération de l'Asie et de l'Amérique. Le traité de Paris, en cela, ne contrariait pas ses vues : car il laissait intacte notre situation européenne.  

    Ce fut même au point que de nombreux Anglais estimèrent que leur pays avait été dupé par ce fameux traité de Paris, réputé si désastreux pour la France. Le célèbre publiciste Wilkes mena une ardente campagne contre le Parlement qui avait ratifié le traité. Les opposants prétendaient que l'Angleterre avait cédé l'essentiel, à savoir ses intérêts en Europe, pour l'accessoire et le précaire, c'est-à-dire de lointains empires. Le fait est, que l'Angleterre, désormais occupée aux Indes et aux Amériques ne se mêla pour ainsi dire plus (jusqu'à la Révolution) de nos affaires sur l'ancien continent.

    N'était-ce pas un résultat ?

    Et puis, comme la suite l'a prouvé, si regrettable que fut la perte de notre empire colonial, il y a beaucoup d'Amériques, d'Afriques et d'Asies de par le monde et il est aussi aisé de s'y tailler des domaines que de les perdre : nous en avons même plus, pour le moment, que nous n'en pouvons digérer et garder (témoin le Congo). Tandis que des Lorraines, ça ne s'échange pas, ça ne se remplace pas, ça ne se retrouve pas : il n'y en a pas deux.

    Et, la Lorraine, c'est précisément Louis XV qui nous l'a donnée. Que ceux qui le blâment à cause du Canada nous en donnent donc l'équivalent. 

    L'Action française, 1er Août 1912. 

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    En 1552 Henri II réunissait "les trois Évêchés", soit Metz, Toul et Verdun, prémisses, promesses et, surtout, possibilité, de "réunir", à l'avenir, la Lorraine, l'ancienne Lotharingie de... Ce qui sera fait par Louis XV, en 1766.

    Entre temps, Louis XIV, "roi de l'est", "roi du Rhin" avait réuni l'Alsace.

    La récupération par la France de la rive gauche du Rhin, limite naturelle des Gaules, est inachevée. Mais il est clair que la frontière du Nord-Est aurait été encore plus insatisfaisante si Louis XV n'avait réussi à combler l'énorme échancrure que représentait la partie de la Lorraine non encore réunie, de son temps, à la Couronne...

  • Lire Jacques Bainville (LXV) : La margrave

    LA MARGRAVE.JPEG(Tiré des Lectures, Fayard, pages 193/194/195/196)

     

    La margrave de Bayreuth, ou, comme on disait alors et comme elle disait elle-même, de Bareith, vient d'être mise au théâtre. Ses mémoires, devenus introuvables, vont être réédités. C'est d'ailleurs le type du livre dont la réputation repose sur un malentendu. Célèbre et peu lu, on le prend pour ce qu'il n'est pas. Sur la foi de lettres et de quelques vers de Voltaire, on croirait y trouver le miroir des élégances du dix-huitième siècle alors que les souvenirs de cette princesse royale, fille du roi-sergent et soeur de Frédéric (1) sont d'un réalisme brutal.

    Cependant la margrave écrivait en français. Elle a droit de cité dans notre littérature. Elle est un autre témoin de l'âge où Grimm et l'abbé Galiani rivalisaient avec nos auteurs, où le napolitain Caracioli composait un livre à la gloire de l'Europe française. Les mémoires de Frédrique Sophie Wilhelmine, princesse de Prusse, font revivre une Allemagne presque francisée dans ses classes supérieures et dont les derniers vestiges n'ont disparu qu'après Sedan. En 1914, un prince de Salm, se souvenant d'un de ses ancêtres, celui qui avait construit à Paris l'hôtel qui est devenu le palais de la Légion d'honneur, répugnait encore à se battre contre la France. Il demanda à être envoyé sur le front russe où le sort voulut qu'il fût tué. Il y  a plus d'internationalisme derrière nous que devant nous.

    Le miracles des mémoires de la margrave, c'est qu'ils sont de la langue la plus coulante, au point d'en paraître native, et, de surcroît, presque toujours pure. Qui croirait que cette femme n'est jamais venue à Paris, qu'elle a vécu dans de petites cours grossières, dont elle a  laissé des tableaux comiques avec un sentiment du ridicule aussi vif qu'inattendu ? On y retrouve en vingt endroit le château du baron Thunder-ten-Tronckh et le baron lui-même. Ce mouvement, cette couleur ce style et cette syntaxe si rarement prise en défaut, où les a-telle pris ?

    frederic 2.jpgIl faut le savoir pour comprendre la merveille de cette naturalisation à distance. Wilhelmine avait partagé avec son frère Frédéric (ci contre, âgé d'une soixante d'années, ndlr) une éducation à la française, donnée par des Français. L'un s'appelait Jacques Duhan, l'autre Mme de Rocoulles. Et tous les deux étaient des réfugiés.

    Les protestants émigrés à la révocation de l'Edit de Nantes ont porté beaucoup de choses à l'étranger. Ils y ont porté aussi notre parler et nos lettres, y étant venus tels qu'ils étaient et tout entiers. Duhan de Jandun, le père, sorti de son pays en 1687, s'était rendu à Berlin. Il y devint secrétaire du grand électeur. Il ne voulut même pas confier son fils au collège des réfugiés et se  chargea lui-même de son éducation, assisté de deux coreligionnaires, lettrés et savants, dont l'un La Croze, fut connu de Frédéric II enfant. Jacques Duhan, entré au service de la Prusse, n'en était pas moins Français jusqu'au bout des ongles. Pour sa bravoure il fut remarqué du roi-sergent au siège  de Stralsund. "Il est rare - disait Frédéric - qu'on prenne un précepteur dans une tranchée." C'est pourtant ce qui arriva.

    Quand à Mme de Rocoulle, jeune veuve au moment de la révocation, elle avait quitté la France avec les siens, à tous risques, et trouvé un asile auprès de Sophie-Charlotte, femme du premier roi de Prusse. Il y avait trente ans que Mme de Rocoulle vivait à Berlin, qu'elle y tenait un salon, et elle ne savait pas un mot d'allemand. Elle parlait comme Mme de Sévigné, elle avait de l'esprit, ne craignait pas les plaisanteries gaillardes, rimait volontiers de petits vers. Tout cela s'est retrouvé chez ses élèves, car, en 1714, elle avait été nommée "gouvernante auprès du prince et des princesses royales".   

    Voilà le mystère expliqué. Nous savons ainsi comment Frédéric et sa soeur avaient pris le goût d'écrire en français. Elle y réussit du reste encore mieux que lui. Chose curieuse, le style de la soeur est relevé auatnt que celui du frère est sec, pédant et fade. On a souvent comparé les souvenirs de la margrave au récit de l'Ecossais Hamilton, les Mémoires du chevalier de Grammont. Elle raconte plutôt comme Lesage, dont elle n'a pu manquer de lire les romans, alors dans leur vogue. Tout le récit de l'entrée à Bareith, la peinture des lieux, des gens, des costumes, des façons d evivre, ont le même genre de verve que Gil Blas.  De Mme de Rocoulle, elle tenait le franc-parler et la verdeur du grand siècle, si peu bégueule. La visite à Berlin de Pierre le Grand et de la tsarine, les orgies de Dresde, sont d'un écrivain haut en couleur et qui, à chaque instant, a des trouvailles. Parfois le réalisme est presque choquant et l'on ne songe plus à comparer la margrave aux précieuses lorsqu'on lit le portrait du prince du Neustedt :

    "La qualité des rats qui logeaient dans sa cervelle exigeait beaucoup de place; aussi y en avait-il beaucoup dans sa caboche qui était copieusement grande. Deux petits yeux de cochon d'un bleu pâle remplaçaient assez mal le vide de cette tête; sa bouche carrée était un gouffre dont les lèvres retirées laissaient voir les gencives et deux rangées de dents noires et dégoûtantes; cette gueule était toujours béante; un menton à triple étage ornait ces charmes; un emplâtre servait d'agrément à la partie inférieure de ce menton; il y était flanqué pour cacher une fistule, mais comme il tombait souvent on avait le plaisir de la contempler à son aise."

    À une plume aussi libre, il fallait un sujet extraordinaire. La margrave l'a eu puisque c'est le drame de la cour de Prusse, la querelle tragique du roi-sergent et du prince royal. Elle a été hardie à le traiter. Il est pourtant resté d'elle l'image d'une précieuse, ce qui fait un chapitre à ajouter à l'histoire des réputations littéraires, des oublis et des erreurs dont elle est remplie.

    SANS SOUCI.jpg

    Mieux que de longs discours... : au XVIIIème siècle, alors que son pays a commencé son ascension, le roi de Prusse grave sur la pierre, en français, le nom de son château !

    Impensable aujourd'hui, et symbole du déclassement de la France par la Révolution et par la République idéologique qui en est issue et s'en revendique...

     

    (1) : Dans une autre de  ses notes, Bainville rappelle que le roi de Prusse, à l'époque de Voltaire, ne s'exprimait qu'en français, ne lisait aucun livre d'auteur allemand et, lorsque le cas - rarissime - se présentait, se faisait d'abord... traduire le livre en français !  : un tel engouement pour notre langue, notre civilisation, notre pays; et une telle prépondérance - on peut même dire une telle hégémonie française... - serait tout simplement inimaginable de nos jours...

  • Lire Jacques Bainville... (IX) : Brissot la guerre....

    (De Jacques Bainville, Lectures, Fayard, pages 147 à 150).

     

    brissot"La seule chose qui rende supportable les récits de la Révolution, c’est qu’on peut dire à la plupart des imbéciles et des scélérats qui ont coopéré aux actes révolutionnaires : "Toi non plus tu n’en as pas pour longtemps". L’Écclésiaste se plaignait de l’immense impunité qui règne sur la terre. La Révolution est le seul exemple du châtiment qui suit la faute sans délai. Lorsque le jour de la condamnation de Louis XVI, le garde du corps Pâris assassina le conventionnel Lepeletier Saint Fargeau, aristocrate ou grand bourgeois qui venait de voter la mort, il sacrifiait inutilement sa propre vie. Lepeletier, avec cent de ses camarades régicides, était déjà promis lui-même à la guillotine. 

    Il eût été scandaleux surtout que Brissot n’expiât point. Brissot principalement responsable (Jaurès l’a dit) de vingt-trois ans de guerre, génératrices de tant d’autres, et qui avait, par un profond calcul, lancé la Révolution dans un conflit avec l’Europe pour en finir avec la monarchie. Il existait déjà, sur Jacques-Pierre Brissot, une étude fort complète et très impartiale due à un étranger, M. Getz-Bernstein. A son tour, M. Jean-François Primo publie une biographie du personnage, une biographie à la mode du jour, à peine "romancée" ; qui contient beaucoup de détails nouveaux.

    J’attendais impatiemment, en lisant ce livre, le moment où "le diplomate de la Gironde" porterait enfin sa tête sur l’échafaud, que personne n’avait mieux mérité que lui. Je ne crois pas que Maximilien Robespierre ait été "un homme très doux". Jacques-Pierre Brissot était un homme très méchant. Tout le monde connaît son aveu : "C’était l’abolition de la royauté que j’avais en vue en faisant déclarer la guerre." Toute la politique des Girondins est là et Barbaroux renchérissait : "La guerre a tué Louis XVI." Barbaroux alla aussi à la guillotine et il ne l’avait pas volé. Mais Brissot avait eu un mot moins célèbre et plus terrible : "Je craignais surtout que nous ne fussions pas trahis." Par la guerre avec l’Autriche, il comptait jeter le roi et la reine dans une affaire de trahison. Il y réussit. Jaurès a tort de croire que la Révolution, pour s’achever, n’avait pas besoin de devenir belliqueuse. Sans la guerre, il n’eut pas été possible de rompre "le charme séculaire de la royauté."

    Il est vrai que Brissot, par l’appel au peuple, tenta de sauver la vie de Louis XVI. C’est que la peur l’avait pris quand il avait vu que l’Angleterre se disposait à entrer dans la lutte alors qu’il s’était porté garant, en réponse à Robespierre, que jamais le peuple anglais ne permettrait à son gouvernement, du reste trop occupé ailleurs, d’attaquer la France. Les raisons de ce remords tardif sont très bien données par le livre de Getz-Bernstein. Que le remords soit "la faiblesse portée dans la faute", c’est toute l’histoire des Girondins des mains desquels il fallut que la Terreur prît la direction farouche des affaires pour sauver la France de la guerre qu’ils avaient voulue et qu’ils perdaient. Le vote de Brissot ne sauva ni Louis XVI, ni Marie-Antoinette, tandis que la meurtrière invention du Comité autrichien avait déterminé le régicide, de même qu’elle avait désigné pour les massacres de septembre Montmorin et Lessart, eux-mêmes, d’ailleurs, punis d’avoir, trois ans plus tôt, appuyé la politique de Necker.

    Mais on peut dire que la fin de Brissot, avec les détails dont l’entoure son nouveau biographe, dépasse toute espérance. Brissot ayant fui à la grande débandade de la Gironde, fut arrêté à Moulins et ramené à Paris. Il eut alors son retour de Varennes. Rien n’y manque, n i les outrages, ni l’ordure, ni le "cannibalisme". Enfermé à l’Abbaye, il est mis au secret. Il supplie le Comité de Salut public de lui permettre de voir sa femme : "Elle est mère, elle a trois enfants, jugez combien de larmes vont couler ; laissez-moi la douceur d’en essuyer quelques unes." Pauvre chou ! Mais Brissot était traité en roi. Louis XVI aussi avait été séparé de sa famille pendant son procès.

    Je ne vois pas que M. Jean-François Primo reproduise l’acte d’accusation d’Amar. C’est dommage. Le grief capital porté contre Brissot, c’était d’avoir conspiré et trahi par le moyen du Comité diplomatique, devenu le frère et le successeur du Comité autrichien. Et Brissot monta sur l’échafaud quinze jours après Marie-Antoinette. Malgré tout le talent de son biographe, il m’est absolument impossible de le plaindre.

     

    brissot,bainville,révolution,girondins 

    Une guerre stupide, contraire aux intérêts les plus élémentaires et les plus évidents de la Nation française; une guerre qui durera vingt-trois ans; qui fera mourir un millions et demi de français, jeunes pour la plupart; qui amènera par deux fois l'étranger dans Paris et l'invasion du territoire; et qui laissera la France plus petite après la Révolution qu'avant .... 

    Cest Brissot qui l'a pensé; c'est Brissot qui l'a voulu, c'et Brissot qui l'a fait...   

    Et c'est cette guerre inepte qui a été le "levier" machiavélique ayant permis de faire tomber le Royauté...

  • Lire Jacques Bainville...(X) : ”Boileau,... royaliste”...

    boileau002.jpgComme il y aura lundi deux cent ans que Nicolas Boileau nous a quittés, la loi du journalisme veut que Boileau soit sujet d'actualité. Et c'est un sujet dont le renouvellement n'est pas facile. Voici pourtant, à titre de renseignement, les diverses manières dont il convient de parler de Boileau si l'on veut qu'un journal insère l'article ou que des convives écoutent le paradoxe :

    1. Boileau Parisien. On fait ressortir le goût de Boileau pour la capitale, où il est né, qu'il n'a pour ainsi dire jamais quittée. Boileau, précurseur, a "lancé" Auteuil et les quartiers de l'ouest. S'il vivait de nos jours, il ferait campagne contre les embarras de Paris. Développements nombreux et variés.

    2. Boileau journaliste. Il est absolument certain que rien n'a manqué à Despréaux que l'existence de la presse pour être le premier journaliste de son temps. Il eût, naturellement, excellé dans al critique des lettres, des théâtres, des moeurs. Le goût de Boileau pour la satire, sa manie de se livrer matin et soir à des attaques personnelles lui auraient même valu beaucoup d'affaires d'honneur, et ce polémiste enragé aurait eu souvent recours aux bons offices de M. Rouzier-Dorcières (1). Malgré son désir de vivre en bons termes avec le gouvernement, la raideur de son caractère l'aurait à plusieurs reprises jeté dans l'opposition. Mais il n'est pas douteux qu'il n'eût négligé aucune des manifestations de la vie contemporaine : Boileau ne pensait que par actualités. Ainsi le Lutrin est emprunté à la chronique des tribunaux, les épîtres et les satires sont farcies d'allusions à toute espèce de nouveautés et de potins du jour. Sans compter les "grandes actualités" qui lui inspiraient de vastes machines officielles comme l'Ode sur la prise de Namur.

    3. Et, en passant, un petit jeu de société qui consisterait à rechercher quelles seraient de nos jours les victimes de Boileau. Ne voit-on pas d'ici ses Chapelain et ses Cotin ? Tout le monde dira d'abord Edmond Rostand, ensuite Jean Aicard. Il sera du meilleur esprit d'à-propos de ne pas dédaigner de se souvenir, en évoquant les manifestations du Français (2) que Boileau les a expressément autorisées et couvertes de son autorité par un vers célèbre. Remarquons à ce sujet la tendance du jour, qui est de supprimer - à Paris - le droit au sifflet, droit dont les spectateurs des théâtres de province continuent cependant de jouir et d'user librement. Conclure que Boileau eût mené encore de vigoureuses campagnes contre le théâtre industrialisé et enjuivé.

    4. Boileau réaliste. On insistera sur ce qu'il ya de cru dans ses descriptions, qui sont de véritables "choses vues". Exemple : le Repas ridicule, et, à ce sujet de Boileau gourmet, bon vivant, compagnon de quelques uns des fêtards les plus notables de son temps. Aux personnes qui se récrieront, qui ont conservé une dent à Boileau de l'ennui qu'il leur a causé sur els bancs du collège, qui objecteront qu'il est quinteux et maussade, citer le mot fameux de Regnard à qui, pour le flatter, on disait que Despréaux était un auteur médiocre : "Il n'est pas médiocrement gai."

    5. Boileau royaliste. Il ya aurait là tout un chapitre à écrire : comment, par exemple, il a félicité Louis XIV d'avoir un gouvernement personnel et de n'être pas pareil à "ces rois nés valets de leurs propres ministres". Comment une de ses louanges les plus délicates fut d'admirer Louis XIV comme une sorte de César qui devait tout à lui-même, et de ne pas lui rappeler inopportunément ses ancêtres. D'ailleurs, le dix-septième siècle était, en général, assez étranger à l'idée de tradition, on dédaignait le moyen âge, les origines, les vieilleries. La monarchie apparaît à travers Boileau comme quelque chose de moderne et presque de nouveau : ce qui s'explique si l'on songe qu'à sa majorité, après la véritable époque de République quavait été la Fronde, Louis XIV avait dû opérer une sorte de coup d'Etat pour reprendre son autorité. Les écrivains de "l'école de 1660" ont été, bien plutôt que des courtisans, les apologistes d'un acte de hardiesse et de salut public. Observer que Boileau a bien failli ne jamais être de l'Académie française et qu'il fallut la volonté de Louis XIV pour l'y faire entrer. Il eût été piquant, pour l'histoire du quarante et unième fauteuil, d'inscrire en tête des exclus, avec le nom de Molière, le nom de Boileau.

    ...Il y aurait sans doute encore bien des façons de moderniser Despréaux. Mais cellez-là suffiront pour aujourd'hui. Et puis, il sera toujours permis de parler de Boileau homme de goût, de Boileau honnête homme et de Boileau poète français.

    L'Action française, 11 mars 1911 

    (1) : Escrimeur, qui dirigea de nombreux duels. 

    (2) : Manifestations provoquées au Théâtre-Français par les représentations d'Après moi, de M. Henry Bernstein. 

    LOUIS XIV 4.JPG

    Image tirée du film La prise du pouvoir par Louis XIV, de Roberto Rossellini.

    Boileau "a félicité Louis XIV d'avoir un gouvernement personnel et de n'être pas pareil à "ces rois nés valets de leurs propres ministres".... 

  • Lire Jacques Bainville... (XIV) : Vitalité du Capitalisme...

    (Paru le 10 février, lendemain de sa mort, dans le journal "L'Éclair de Montpellier", cet article est le dernier de Jacques Bainville...)  

     

    "Selon le mot célèbre, il est des morts qu'il faut qu'on tue. Et il y a aussi ces gens qu'un personnage de théâtre tuait et qui se portaient assez bien.
    Tel est le cas du capitalisme. Avait-on assez annoncé qu'il se mourait, qu'il était bainville capitalisme.jpgmort ? "Vieillard, va-t-en donner mesure au fossoyeur." On le traitait comme un cadavre. On répétait le classique jam foetet "il pue déjà". Il y a peu de temps encore, dans un congrès socialiste, un orateur s'écria superbement : "Nous n'aurons même pas besoin de le renverser. Il tombe tout seul. Il s'éboule."
    Au fond, cette idée était de celles que Karl Marx appelait avec mépris "petites bourgeoises". Elle se composait d'un mélange d'esprit catastrophique, de pessimisme et de panique. Elle était inspirée par la "crise". Tout le monde sait que le gros public, moutonnier, n'achète jamais en baisse. Il suffit qu'une valeur descende à la Bourse pour qu'il la croie perdue. Il croit bon tout ce qui monte. Il ne connaît pas de milieu entre la hausse illimitée et la chute verticale et sans remède.

    Quand l'homme de la rue a vu fondre les bénéfices, diminuer ou disparaître les dividendes, il s'est naturellement imaginé que c'était fini, que la prospérité ne reviendrait jamais, que le système touchait à sa fin. Le capitaliste qui désespère de son titre n'est pas dans un état d'esprit différent de celui du socialiste qui attend "l'éboulement" et la "lutte finale".
    Cependant, toutes les entreprises n'ont pas sombré. Tous les grands trusts ne se sont pas effondrés. Il y a des affaires qui ont tenu bon. Et même les cours remontent. Ils ont souvent doublé en un an. Le capitalisme n'est-il donc pas mort ? Non, petit bonhomme vit toujours.
    Il n'en est pas à ses premières alertes. Qu'on le demande plutôt à ces "deux cents familles" que le Rassemblement populaire dénonce comme une puissance affreuse et féodale, sans d'ailleurs les désigner une par une. On le regrette. Ce serait bien mieux s'il les nommait. On verrait qu'il n'en est pas une seule, pourvu qu'elle soit un peu ancienne, qui n'ait connu dans son histoire des moments où elle a paru tout près de la ruine. Et, sans parler des disparues, les plus puissantes ont été parfois les plus menacées. Elles n'ont pas oublié qu'elles ont souvent tremblé sur leurs bases.
    Le capitalisme ne "s'éboule" pas pour la raison qu"il s'est toujours éboulé. Il est fait d'une suite de destructions et de constructions. L'inimitable dandy, le Brummel de notre temps, Boni de Castellane, enseignait aux gens de son monde "l'art d'être pauvre". Il y a aussi un art non seulement d'être riche mais d'être capitaliste, art qui consiste à savoir d'abord que les richesses ne sont pas éternelles, qu'elles sont fragiles et ensuite qu'elles se reforment sans cesse, dans d'autres conditions, rarement d'ailleurs entre les mêmes mains.
    Imaginez un peu ce que les contemporains de la révolution française ont pu penser de l'avenir du capitalisme. Si le mot, alors, n'était pas employé, la chose existait. Si les valeurs mobilières n'étaient ni aussi nombreuses ni aussi répandues qu'aujourd'hui, elles étaient fort loin d'être inconnues. La haute, moyenne et petite bourgeoisie vit s'entrouvrir l'abîme, lorsque furent anéanties ces actions de la Compagnie des Indes, qui figuraient, comme on dsaint gobain.jpgirait aujourd'hui, dans les portefeuilles les mieux composés. La modeste dot que Mme de Chateaubriand avait apportée à son illustre époux consistait en rentes sur le clergé qui passaient pour être d'une solidité à toute épreuve et qui étaient en effet supérieurement gagées. Seulement le gage s'évanouit et, un jour, le futur auteur des Mémoires d'outre-tombe reçut pour toute compensation un lot d'assignats, qu'il eût, par surcroît, le malheur d'oublier dans un fiacre.

    Il y eut pourtant des affaires qui survécurent à la tourmente révolutionnaire et aux mesures, d'un communisme incontestable, qui furent prises alors. Saint-Gobain, qui remonte au XVIIème siècle, vit toujours, après des hauts et des bas. Cependant un officier d'artillerie, qui s'appelait Choderlos de Laclos, l'auteur fameux des Liaisons dangereuses, recommandait à sa femme, au cas où il viendrait à disparaître, de ne se défaire, sous aucun prétexte, de ses "charbons d'Anzin" dont il possédait des parts. Moraliste et psychologue, Laclos avait confiance dans l'avenir du capitalisme.
    Ce sont des choses qu'on se rappelle avec un certain plaisir philosophique. Nous ne mentionnerons pas non plus sans une douce et paisible ironie qu'au début de ce siècle, un journal financier très sage, très pondéré, archibourgeois et archiprudent avait organisé un concours parmi ses lecteurs non moins graves que lui pour les inviter à désigner les deux meilleures valeurs du monde. La majorité des suffrages s'était portée sur l'action des Chemins de fer du Nord et sur l'action de la Banque de Paris et des Pays-Bas. Assurément ce n'est pas le résultat que le même genre de plébiscite donnerait aujourd'hui. Qui se hasarderait à décerner cette palme et à nommer le phénix des valeurs ?
    Mais les valeurs mobilières sont comme les feuilles, les fleurs et les oiseaux. Elles tombent, s'envolent et renaissent. Elles sont aussi comme les livres et les chansons qui ont leur destin. Enfin, elles sont faites surtout pour les villes, où l'on oublie vite.
    A la campagne, la mémoire est plus longue. L'expérience compte plus et profite mieux. Le capitalisme est un mot abstrait qui n'offre pas beaucoup de sens. On sait ce que c'est que la propriété sous sa forme la plus visible et la plus tangible qui est la propriété foncière, la seule que l'on croie vraiment solide. Pourtant, celle-là même qui est au "soleil", on la sait sujette aux fluctuations et aux accidents. Il est encore des vieillards qui se souviennent de la crise agricole de 1892-1893. Alors les terres se louaient à vil prix. Parfois elles étaient abandonnées. Les propriétaires purent se croire ruinés. Et les prétendants prenaient la fuite lorsqu'ils apprenaient que la dot consistait en fermes. 
    Il y a douze ou quinze ans, au moment du grand engouement pour la terre valeur réelle, les anciens, au fond des provinces, hochaient la tête. Ils disaient que ça ne durerait pas. Et ils n'imposaient à leurs fermiers que des baux raisonnables,  ils refusaient de les mettre au coefficient 7 ou 5 en faisant cette prophétie : " A quoi cela nous servira-t-il, puisque ce sont des prix que, tôt ou tard, ils ne pourront pas payer ?"
    Telle est la sagesse du capitalisme rural lequel est essentiellement traditionnel et modéré et, pour cela même, éternel. Il sait que les peupliers ne montent pas jusqu'au ciel, que les chênes ne plongent pas leurs racines jusqu'au centre de la terre, que rien ne va jamais ni de plus en plus ni de moins en moins, que les catastrophes sont souvent individuelles, bien rarement collectives et totales et que ceux qui les attendent ressemblent à ces hommes qui redoutaient l'an mil et s'abstenaient de fonder et de travailler, tandis que les plus sensés, au lieu de  penser à la fin du monde, continuaient leurs petites affaires.   

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    Quotidien royaliste fondé à Montpellier en 1881, L'Éclair de Montpellier multipliait les éditions locales. Il disparut en 1944, comme tant d'autres (comme L'Action française...) pour avoir été publié sous l'Occupation...)

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    Deux illustrations de "l'affaire permanente du voile" :

    1. Marc Menant analyse justement l'attitude grossière d'un imam qui a refusé de serrer la main de Kate Middleton (dont, par ailleurs, comme disait Léon Daudet, on "se fiche et se contrefiche et s'archicontrefiche", ici...); surtout que la-dite Kate avait fait l'effort préalable de... "capituler" en portant le voile, pour rencontrer le-dit imam ! :

    (extrait vidéo 2'18)

    https://twitter.com/DamienRieu/status/1635546485361106945?s=20

    2. Par contre, soumis à la terreur totalitaire d'une "religion de paix et d'amour", les étudiants iraniens ont trouvé la solution pour affirmer leur soutien aux courageuses femmes iraniennes, luttant pour leur simple liberté, et le droit de ne pas porter ce voile : venir en cours voilés, et ridiculiser ainsi le régime des mollahs barbus...

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    Photo postée sur tweeter par Farid  Vahid

     

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    1. Panneaux solaires quasiment à 100% chinois, éoliennes à 99% étrangères ... Énergie : le fiasco du solaire européen est-il en train de se répéter avec l’hydrogène ? Le Vieux Continent est actuellement à la pointe de la production d’hydrogène. Mais la Chine et les États-Unis rattrapent leur retard au galop, s’inquiète “Der Spiegel”. L’Europe serait-elle en train de perdre, une fois de plus, l’avance dont elle dispose sur le marché d’une technologie d’avenir ?...

    (entame de l'article du Courrier international)

    https://www.courrierinternational.com/article/energie-le-fiasco-du-solaire-europeen-est-il-en-train-de-se-repeter-avec-l-hydrogene

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    1 BIS. Nucléaire : l'Assemblée nationale vote la suppression du plafond de production à 50%. Bravo ! Encore un dernier effort : c'est tout simplement l'expression même de "transition énergétique" qu'il faut abandonner, car, l'énergie, nous l'avons : c'est notre nucléaire, couplé à l'hydraulique que l'on peut encore développer.

    Plus d'éolien ni de solaire, bidons, couteux et hasardeux :

    80% de nucléaire et 20% d'hydraulique !...

    La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a expliqué qu'elle ne veut «ni plafond ni plancher» sur le sujet.

    1 TER. D'ailleurs, sans appel :

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    4. Pourquoi tant d'immigrés en France (même si, c'est vrai, il y en a beaucoup ailleurs ausssi, dans toute l'Europe). La réponse est, comme souvent, chez Charlotte d'Ornellas, qui explique "l'attractivité "de la France pour les envahisseurs... 

     

    5. Ce soir, dans Secret d'Histoire :

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    Et le très juste commentaire de Noir Lys, qui a entièrement raison de redonner leur vrai sens aux mots, et refuse d'employer le langage mensonger de nos adversaires :

    "En réponse à @secretshistoire et @bernstephane : Fuite ? À Varennes ? Sans doute vouliez-vous dire, « un père de famille mettant à l’abri ses enfants et sa femme, pris en otages. Et un chef de guerre, rejoignant son armée à Montmédy, alors qu’un coup d’Etat (illégitime donc) met le pays à feu et à sang…"
     
    En ce qui nous concerne, tous les jours, sur la page d'accueil de lafautearousseau, nous proposons aux lecteurs (évidemment, surtout aux nouveaux) ces deux courts textes "d'accroche" :
     
     

     

    6. Nous l'avions déjà relevé ici : en appuyant chaleureusement une initiative de cette entité, nous avions juste regretté qu'elle n'étendît pas son bon combat à la pratique de la langue française, et s'affublât d'un ridicule "My Loire valley" au lieu, par exemple, d'un "La Loire, ma Vallée," ou "Ma Loire, ma vallée"... Aujourd'hui c'est Défense de la langue française qui fait la même remarque que nous, hier :

    "My Loire valley" : un tropisme anglomaniaque ridicule et désolant."

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    Et, dans un message posté peu après celui-ci, Défense de la Langue française suggère ceci à France culture (qui parle d'un artiste "en stand up") : 

    "Stand-up" ? France Culture ne devrait-elle pas s'attacher à la culture et à la langue française en écrivant plutôt : "solo", "spectacle solo" ou "seul en scène" ?
     
    Tout à fait d'accord...

     

    7. Vu sur tweeter, excellent ! Et cela change un peu de "la politique" !...:

    "On ne peut pas l'emmener à la plage parce qu'il dérange vos vacances... il n'est pas non plus le bienvenu quand on veut louer un logement... Par contre on peut l'emmener dans les bois quand vous êtes perdu, dans la montagne quand vous faîtes du hors-piste, ou dans l'eau quand vous n'avez pas respecté le drapeau rouge et que votre vie est en danger...
    Pour certains ce n'est peut-être "qu'un chien" mais il vous trouvera et il vous sauvera !"

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    À DEMAIN !

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  • Premiers nuages sur la tête de Macron, le président à la mode bobo

    Conseil sur le terrorisme autour d'Emmanuel Macron
     
     
    Mur-bleu gds.jpgSans parler de « l’affaire Ferrand », que nous évoquerons demain, deux couacs ont marqué ce début de semaine, ou cet après-Manchester, comme on voudra : Pour commencer, l'inquiétante et affligeante vacuité des réactions - tardives - du président si mal élu : dire par exemple que « les terroristes ont une cible : le monde libre et la jeunesse », est-ce que, sérieusement, quelqu'un peut penser que cela soit une réaction à la hauteur des faits, et un vocabulaire digne du Chef de l'Etat français ?
     
    1. D'abord, de quels terroristes s'agit-il ? D'êtres étranges, venus d'ailleurs, ou de nulle part ? Mystère, semble-t-il. Notre président sait qu'il y a « terrorisme », mais sans plus. Inquiétant... Et découvrir, aujourd'hui, que « le monde libre » est la cible des terroristes islamistes - parce que, nous, nous savons de qui il s'agit, à la différence du président - n'est-ce pas un peu comme... découvrir l'eau tiède ? Quant à prétendre que « la jeunesse » est leur cible, on nous pardonnera, mais c'est carrément idiot. Il y avait des jeunes à Nice, aux terrasses des cafés de Paris, au Bataclan ; il y en avait partout ailleurs dans le monde là où les lâches assassins de l'ombre ont frappé. Non, vraiment, ce « jeunisme » de mauvais aloi du président jeune sonne très, très mal...
     
    2. Ensuite, cette désastreuse image des quatre ministres devant le perron de l'Elysée, pour parler de Manchester : quatre hommes, pas de femmes (bonjour la parité !), et deux vieux (Bayrou et Collomb, bonjour le rajeunissement et le changement des visages !)∗. Attention, et qu'on nous comprenne bien : ce qui nous choque, ce n'est pas qu'il y ait ou non des femmes en un moment aussi grave, ou qu'il y ait deux ministres âgés. Ce qui nous choque c'est l'hypocrisie et la tartufferie :
     
    - nous ne sommes ni « jeunistes » ni « anti seniors » : seules les compétences doivent primer pour nommer aux plus hauts postes. Jeanne d'Arc avait achevé sa grandiose mission à 19 ans, et Léonard de Vinci a peint la Joconde a plus de soixante ans. Nous pensons donc qu'on ne doit ni privilégier ni rejeter la jeunesse, en soi ; ni faire la même chose pour l'âge mûr. Mais, justement, c'est ce que Macron a fait : il a dit, avec moi ce sera la jeunesse, et il s'est enfermé dans le piège de l'imbécile parité. Résultat : dès que les choses sont un peu sérieuses, zéro femme et deux vieux routiers de la politique, dont le dernier des Caïmans, Bayrou. Franchement, ce n'est pas sérieux. On se souvient encore du sort des ministres femmes de Juppé (les « Jupettes », virées dès le premier remaniement) ; on parlera longtemps de cette image malheureuse du perron de l'Elysée après Manchester, qui se révèlera certainement néfaste pour Macron, à terme...
     
    - et quand nous parlons d’ « imbécile parité », nous voulons simplement dire que, là aussi, ce n'est pas le sexe mais la compétence qui doit faire nommer tel ou telle. Supposons - c'est une hypothèse d'école - que l'on doive recruter dix personnes à dix postes importants. Se présentent dix femmes remarquables, et dix hommes totalement incompétents. Il faudra bien sûr nommer les dix femmes et ne retenir aucun homme. Ou l'inverse, si les choses se présentent inversées. Mais poser en principe que l'on prendra tout le temps et en toutes circonstances moitié d'hommes et moitié de femmes, voilà bien une aberration - le type même de la fausse bonne idée bobo - dans laquelle notre président s'est enfermé sottement.
     
    Nous le disons d'autant plus volontiers que, vis-à-vis des femmes et de la confiance qu'on peut leur faire, notre Royauté a presque neuf siècles d'avance sur cette pauvre république idéologique, à bout de souffle, qui en est réduite à des gadgets de gamin pour donner l'impression qu'elle a encore quelque chose à dire ! En effet, six fois, dans notre Histoire, sous la Royauté, la totalité du pouvoir, sur la totalité du pays (et pas seulement un ministère) a été confiée à des femmes ! Et, excusez du peu, quatre fois à des femmes étrangères ! Et, réexcusez du peu, la première d'entre elles, Blanche de Castille, reçut deux fois les pleins pouvoirs, une fois au début du règne de Louis IX (minorité) et l'autre lorsque le roi partit en Terre sainte.
     
    Alors, il est où le « féminisme » ? Elle est où, la « promotion de la femme » ? Royauté ou République, c'est lequel des deux régimes qui est le plus « avancé », le plus « ouvert », le plus « jeune », le plus... -  allez, disons-le ! - moderne ? 
     
    Sans compter que, quelques heures plus tard, invité de Jean-Jacques Bourdin, le premier flic de France dévoilait follement que Salman Abedi était « sans doute » passé par la Syrie et qu'il avait des liens « avérés » avec le groupe Etat islamique, qui a revendiqué l'attentat. Les enquêteurs britanniques avaient averti leurs homologues européens mais s'étaient bien gardés de divulguer l'information : ils n'ont pu que qualifier de « désespérante « (sic !) la bourde monumentale du nouveau ministre, qui commence bien mal !  
      
  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    Le front de "l'anti transition énergétique" s'élargit, et avec lui l'opposition résolue à ce que de plus en plus de personnes comprennent : c'est cette folie qu'il faut abandonner, et surtout pas le nucléaire, qu'il faut au contraire remettre à son niveau "d'avant sabotage" (par la coalition escrolos/Pays légal magouilleur...)

    Exemple ici avec les États-Désunis :

    https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/assurance-banque/aux-etats-unis-les-premiers-fonds-d-investissement-anti-transition-energetique-et-anti-esg-emergent_AN-202303160455.html

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    1. Vu (avec un immense plaisir et une vraie joie...) dans les JT de TF1 et France 2, la 3 et la 6 et d'autres encore... : le "tabouret" de la flèche de Notre-Dame de Paris vient d'être monté "à blanc", en Moselle ("à blanc", c'est-à-dire qu'il s'agit d'une répétition). Maintenant que les ouvriers (quel beau mot !...) ont vu que tout était parfaitement prêt, il va être démonté et doit commencer à être installé dans les prochains jours sur la cathédrale; tout devrait être finalisé pour le 15 avril, jour anniversaire du terrible incendie de 2019...

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    2. Olivier Babeau a raison : et si on lui proposait de pousser plus loin son raisonnement ? Et de se poser la question politique du "pourquoi ?" :

     
    "Le problème ? La France est devenue pauvre et sa population âgée. Elle a déjà perdu son rang autrefois envié entre les nations. Elle est dans l’état d’esprit d’un ancien riche qui n’a plus les moyens de ses exigences. D’une ancienne belle qui n’attire plus. Amère. PIB par tête,… Voir plus"
     
    Pour nous, c'est clair : c'est la République idéologique, le Système qui nous déclasse inexorablement, et dont le rôle historique, jusqu'ici, aura été de faire passer la France de première puissance du monde à celui de pays en voie de tiers-mondisation accélérée ! Direction, sortie de l'Histoire, toute !
     
    Et, si on ne veut pas cela, il n'y a qu'une solution : renouer avec le Régime qui a fait la France et qui en a fait la première puissance du monde sous Louis XVI...
     
    VIVE LA FRANCE !
     
    ET, POUR QUE VIVE LA FRANCE,
     
    VIVE LE ROI !

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    3. Dominique Dupré-Henry a lu dans The Guardian (article évidemment en anglais) que les touristes désenchantés se sont plaint des vues et des odeurs… "Alors que font les autorités municipales à ce sujet ? Rien !"... :

    https://www.theguardian.com/world/2023/mar/15/the-ratpocalypse-why-paris-is-awash-with-vermin-and-the-mayor-isnt-stepping-in

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    4. Qui pourrait trouver à redire à cet extrait du dernier Zemmour, Je n'ai pas dit mon dernier mot ? (posté par Damien Rieu, sur tweeter) :

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    Deux observations, pour nous, accompagnent ce constat :

    1. C'est la Révolution qui a brisé net l'élan démographique de la France, alors "Chine de l'Europe" avec près de 30 millions d'habitants (nettement moins de dix en Espagne, à peine plus de dix pour l'ensemble Angleterre/Écosse/Pays de Galles (n'incluant pas l'Irlande) : 600.000 morts dus à la Révolution et au Génocide vendéen, un million et demi dus aux folles guerres de l'Empire, 500.000 Français perdus en 1815 dans les territoires que nous perdîmes alors... Puis vint 1914 (et son million et demi de morts) et 39 (600.000) : près de cinq millions de morts depuis l'assassinat de Louis XVI : quel pays pourrait résister à une telle hécatombe ?

    2. C'est encore la Révolution - puisque notre actuelle Vème République (lire son court préambule) se base sur ses "principes" (!) - qui mène depuis 1875 une hystérique guerre d'extermination à l'Église et a réussi son sale travail de déchristianisation de la France, affaiblissant ainsi la France (le reste de l'Europe suit...) alors que se produit la troisième "agression" de l'Islam (après celles de 711 par l'Espagne et de 1453, par la Grèce)...

     

    5. Le saccage de Paris par Anne  Hidalgo continue... GNSA Bois de Vincennes communique :

    "Voilà. Adieu sureau, saule marsault, après merisier, aubépine..adieu abeilles, pouillots..car plus de nourriture. Un saule avait ses chatons de sortis . Ceci est la gestion du bois Mairie de Paris."

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    6. (Dans Le Figaro) ENFANTS TRANSGENRES : La CAF fait machine arrière après la tribune signée par plusieurs professionnels de santé et intellectuels dont SOS Éducation, @OSirene, Elisabeth Badinter... Un pas de plus vers la protection de l'intérêt supérieur des enfants !

    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/enfants-transgenres-la-caf-fait-machine-arriere-apres-une-tribune-dans-le-figaro-20230315

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    7. La Fondation du Patrimoine communique :

    "La Fondation du Patrimoine et tous ses bénévoles à travers la France sont heureux d'annoncer les 18 sites emblématiques de nos régions, sélectionnés pour le #LotoduPatrimoine 2023 porté par @bernstephane avec le soutien du @MinistereCC et @FDJ"

    https://twitter.com/fond_patrimoine/status/1636412016075194396?s=20

    Le site archéologique gallo-romain de Chateaubleau, l'un des "18"... :

    Le site archéologique du Châteaubleau en Seine-et-Marne

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/seine-et-marne/loto-du-patrimoine-2023-le-site-archeologique-de-chateaubleau-retenu-comme-projet-emblematique-2734086.html

     

     

     

    À DEMAIN !

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  • Feuilleton ”Vendée, Guerre de Géants...” (26)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : "Chimiquement pure... l'idée de la table rase"

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    Patrice Gueniffey est interrogé par Pascal Perrot
    Illustration : tête de Robespierre reconstituée



    - Quelle place Robespierre occupe-t-il dans la mémoire républicaine ?

    Le consensus républicain sur la Révolution française, au début de la IIIe République, s'est fondé sur l'exclusion de Robespierre du Panthéon des grands hommes de la décennie 1789-1799. Cette interprétation, forgée par les Thermidoriens dès le lendemain de la chute de Robespierre, a été popularisée par les manuels scolaires canoniques (Lavisse, Malet et Isaac) de la Belle Epoque. La IIIe République acceptait tout de 1789 à la chute des Girondins (juin 1793), et triait dans la période qui commence en juin 1793. Elle acceptait Danton et Carnot, qui représentaient la défense nationale, et refusait Robespierre, qui incarnait la guerre civile et la Terreur. Par ailleurs, le culte de l'Etre suprême cher à l'Incorruptible était suspect aux yeux de ces anticléricaux. C'est à l'occasion du centenaire de la Révolution, en 1889, qu'est érigée la statue de Danton place de l'Odéon à Paris. Le représentant de cette sensibilité parmi les historiens de l'époque, c'est Alphonse Aulard.

    - Pourtant, Clemenceau et Jaurès revendiquaient "l'Incorruptible" ?

    Oui, mais l'un était radical et l'autre socialiste, donc beaucoup plus à gauche que les "pères fondateurs" de la IIIe République (Jules Ferry, Jules Grévy, Jules Simon, etc.). Après eux, le PCF va batailler pour réintégrer Robespierre dans la mémoire glorieuse de la Révolution. L'historien Albert Mathiez est l'interprète de cette thèse à l'université. Il célèbre l'Incorruptible en raison même de la Terreur, instrument, à ses yeux, de l'égalité sociale projetée par Robespierre. Et il est vrai que celui-ci préconisait un impôt progressif sur le revenu, idée qui révulsait jusqu'aux Montagnards respectueux de la propriété privée.

    - Les pétitionnaires qui demandent une rue Robespierre à Paris reprennent donc une revendication classique des communistes ?

    En effet, mais sans l'assumer. Le PCF, du temps de sa puissance, réclamait une rue Robespierre à Paris (il y en a, et même une station de métro, dans les anciens bastions communistes) en se fondant sur son action, laquelle incluait la Terreur. Aujourd'hui, leurs épigones demandent une rue Robespierre en alléguant qu'il n'était pour rien dans la Terreur. C'est le paradoxe: ces pétitionnaires rabaissent le rôle historique de l'Incorruptible afin de le défendre. Ils le rapetissent pour le rendre plus présentable. En somme, c'est une réhabilitation de la Terreur qui n'ose pas se revendiquer comme telle, avec des arguments sommaires. Une sorte de Nuit Debout appliquée à l'interprétation de la Révolution.

    - Sur le fond, Robespierre était-il responsable de la Terreur ?

    Robespierre est l'un des responsables, parmi d'autres, de la Terreur qui a débuté en 1793. A l'époque, d'autres (Fouché, Tallien, Barras), envoyés en mission en province, sont beaucoup plus directement responsables de massacres. En revanche, Robespierre est le principal responsable de la Terreur pendant la période qui va de l'exécution de Danton en avril 1794 à sa propre chute en juillet. La loi du 22 Prairial (10 juin 1794), la plus terroriste de la Révolution, est son œuvre et inaugure la Grande Terreur. Elle supprime les rares garanties procédurales encore accordées aux accusés. Et le tribunal révolutionnaire n'a qu'une alternative: l'acquittement ou la mort. Dès lors, la guillotine fonctionne à une cadence exponentielle. Jusqu'alors, les partisans de la Terreur l'avaient justifiée par les circonstances exceptionnelles (la nécessité de punir les ennemis intérieurs et extérieurs). À partir de Prairial, et par la volonté directe de Robespierre, la Terreur devient consubstantielle à la Révolution. La Terreur n'a plus d'objectif précis ni de fin assignée. Son objectif est de paralyser toute opposition, mais elle multiplie aussi les adversaires de Robespierre, qui ont peur pour leur tête. C'est une période où il n'y a plus ni lois ni règles. Le seul enjeu, pour les conventionnels, c'était de rester en vie.

    - Diriez-vous que la Grande Terreur a été une expérience proto-totalitaire ?

    Oui, cette période a vu l'invention du phénomène idéologique tel qu'on le verra ensuite dans d'autres révolutions. Du reste, Lénine s'en est inspiré pour élaborer sa théorie de la conquête du pouvoir et de la terreur comme instrument au service de la révolution. Pour que l'hécatombe se transforme en un massacre sans exemple dans l'histoire, il ne manquait rien: il y avait une idéologie, une rhétorique du bouc émissaire, la paranoïa révolutionnaire, le culte du chef (l'Incorruptible), des comités, des tribunaux d'exception, un système de surveillance et de délation généralisé. Il ne manquait qu'une chose: le parti. Les jacobins, malgré leurs efforts, n'ont jamais réussi à former un parti homogène et centralisé. Heureusement. Ce qui fait le grand intérêt de Robespierre, c'est précisément la responsabilité, en grande partie, de la Terreur. Il incarne, d'une façon presque "chimiquement" pure, l'idée moderne de la révolution et de la table rase.

     

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  • A ceux qui nous découvrent (13) : Le Royalisme aujourd'hui ? Un recours pour demain ! Qui sommes-nous, que voulons-nous

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg            Cette rubrique est destinée A ceux qui nous découvrent. Ils y trouveront une sorte de collection de mini textes, ou mini fiches, qui n'ont pas d'autre prétention que de servir de petits tracts d'appel, d'explication rapide et succincte de ce que sont et de ce que proposent les royalistes, destinés, donc, à ceux qui ne connaîtraient pas, ou mal, nos objectifs. Il ne peut s'agir là que d'une première présentation, d'une première accroche, qu'il faudra évidemment préciser, nuancer, approfondir par la suite.

                Plusieurs de ces notes ont, du reste, été conçues et rédigées à partir des questions, objections, demandes de renseignements ou de précisions etc... contenues dans des courriels qui nous ont été adressés.

                On pourrait, évidemment, dire les mêmes choses différemment, prendre d'autres exemples. Nous ne prétendons pas avoir la science infuse, ni asséner des vérités venues d'en haut.

                Il ne s'agit, répétons-le, que de courts textes de présentation générale, genre tracts, destinés à dégager l'essentiel...

                Aujourd'hui, Voici, tracé à très grands traits et dans ses très grandes lignes, une sorte de mini (mini, mini...) manifeste pour nous présenter à ceux qui ne nous connaissent pas, et leur offrir une sorte de condensé ultra rapide et ultra schématisé des principaux axes de notre action; pour en savoir plus, lisez justement, et entre autres, lafautearousseau.....

              

     

                  Notre projet est simple : n’étant pas idéologues, nous n’inventons pas de système, nous partons de ce qui est. Et en aucun cas nous ne proposons une restauration de la royauté, chose que l'on pouvait faire en 1815. La coupure est faite, elle est ancienne et entrée dans les moeurs. Nous ne pouvons que proposer l’instauration, ou la ré-instauration de la Royauté, en partant des réalités, de ce qui existe (la différence est, on le voit essentielle) : les institutions de la V° république…

     

                 En leur adjoignant le Roi, le Chef de la Maison de France devenant le Chef de l'Etat, tout simplement, et les Institutions voulues par de Gaulle continuant à fonctionner comme aujourd'hui, nous sortirions de ce provisoire perpétuel qui est consubstantiel à la république.

     

                 Nous demandons donc simplement, pour toute révolution, que le poste de Chef de l’Etat soit confié au Chef de la Maison de France. Une révolution sans en avoir l"R".....

     

                Et nous retrouverions ainsi ce plus que nous avions avant la révolution et qu’ont toujours les espagnols et les pays nordiques. Si ces pays sont bien placésdans tous les domaines, c'est entre autre aussi parce qu’ils ont la chance d’avoir, avec cet espace a-démocratiqueà la tête de leur État, donc plus de stabilité vraie, et aussi le temps long, dont la révolution nous a privé  (comme le reconnaissait récemment Christine Ockrent en disant au correspondant du Times: "Vous, vous avez la chance d'avoir la Reine d'Angleterre. Ce n'est pas notre cas".): nous présentons donc l’Héritier des siècles comme un plus pour la France, mais aussi comme un recours. 

     

    II 

            

            Dans le grand affrontement ouvert en 1789 entre République et Royauté, il est clair qu'aujourd’hui, l’avantage est à la République, qui est installée et bien installée. Mais, au sens propre du terme les républicains sont devenus du coup les conservateurs de l’ordre établi, qui n'est pour nous qu'un désordreet, selon l'expression de Pierre Boutang, un "semble Etat".... Et nous, non pas des révolutionnaires au sens idéologique du terme, mais bien des révolutionnaires de cette "désolante pourriture", de cette société marchande de laquelle il n'y a, a proprement parler, "rien à conserver" (toujours selon les mots de Boutang...): en somme, les alter-révolutionnaires.

     

                "Notre société n'a que des banques pour cathédrales ; elle n'a rien à transmettre qui justifie un nouvel « appel aux conservateurs » ; il n'y a, d'elle proprement dite, rien à conserver. Aussi sommes-nous libres de rêver que le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire, sera le Prince chrétien."   

     

    III       

     

               Notre vision et notre objectif, c'est, acceptant la France comme elle est aujourd'hui, de reprendre le grand mouvement de 1789, en s'accommodant de la révolution/fait mais en se dépêtrant de la révolution/idée; et de réconcilier toutes les Frances, selon la vision de Marc Bloch, qui est de vibrer au sacre de Reims et à la Fête de la Fédération....

     

                 En sachant bien que le Roi ne suffira pas, par sa seule présence, à résoudre comme par enchantement, toutes les difficultés. Mais il sera la condition nécessaire -à défaut d'être la condition suffisante- de la recréation d'une société saine. Le rôle des autorités religieuses et spirituelles (au premier plan desquelles l'Église Catholique), mais aussi des Familles et des Élites (dans l'enseignement par exemple) sera lui aussi indispensable et primordial, comme on l'a déjà vu dans l'histoire.....

     

     
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  • Salles qui programment ”Vaincre ou mourir”...

    "Vaincre ou mourir" commence sa 6ème semaine ce mercredi 1er mars 2023...

     

    BIENTÔT 300.000 !

     

     

    Pour la semaine du 15 au 21 février 2023, le film "Vaincre ou Mourir" a comptabilisé 798 entrées supplémentaires à La Roche Sur Yon. Et depuis sa sortie, le 25 janvier, il cumule à 4.544 spectateurs au Cineville Roche...

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    • 5ème semaine dès demain pour Vaincre ou Mourir avec 185 copies et 72 nouvelles villes !

    • 7.345 spectateurs ce dimanche 19 février !

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    257.638 entrées !

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    (extrait vidéo 1'34)

    https://twitter.com/La_Legitimite/status/1625911102721732626?s=20

    À peine le film Vaincre ou mourir a-t-il franchi la barre des 200.000 entrées pour sa troisième semaine d’exploitation, qu’on annonce déjà sa sortie en DVD et Blu-Ray pour le 25 mai.
    Le succès est au rendez-vous. Aiguillonné par le battage médiatique qui a propulsé Vaincre ou mourir au cœur de l’actualité, le public est resté sourd aux imprécations de la plupart des médias qui vouaient aux gémonies cette production du Puy du Fou inspirée de la vie du général Charette au temps des Guerres de Vendée. Il a même à présent dépassé le seuil des 200.000 entrées. Le site jpbox-office.com  donne actuellement un total cumulé de 242.329 pour un nombre de salles qui a dépassé les 300, contre 188 à la sortie du film le 25 janvier.

    À l'affiche dans 300 salles,

    200.000 entrées,

    (205.848 entrée en deuxième semaine, 8ème au Box Français mais 2ème film français derrière l'inévitable Astérix et Obélix (source Allo Ciné),

    en route pour la 4ème semaine !

     

    https://twitter.com/FrancisRenaud1/status/1624372210218553344?s=20&t=C_grZ2vOh08wJZpOQJm_4A

     

    Plus d'infos sur bit.ly/3WKpPnY !

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    (Dans Figaro Vox) Guerre de Vendée: ces vérités qui dérangent, p

    «Vaincre ou mourir», de Paul Mignot et Vincent Mottez.
     
    GRAND RÉCIT - Le film «Vaincre ou mourir», de Paul Mignot et Vincent Mottez, a heurté ce qui demeure un tabou dans une partie de l'opinion : dépeindre les guerres de Vendée du point de vue des insurgés. Le film, pourtant, rend compte fidèlement d'une plaie béante de l'histoire de France.

    Le film Vaincre ou mourir, qui décrit les guerres de Vendée du point de vue des insurgés et en dépeignant le chef le plus flamboyant de «l'armée catholique et royale», Charette, a suscité des attaques hargneuses mais a aussi rencontré son public. La bataille des mémoires autour des guerres de Vendée dure depuis plus de deux siècles et les controverses sur les responsabilités des tueries de civils n'ont pas cessé depuis la chute de Robespierre (juillet 1794) et la fin de la Terreur. Reste qu'un accord devrait pouvoir se dégager, dans une démocratie mature, pour respecter et faire connaître des faits avérés et d'une exceptionnelle gravité. Les ricanements suscités par Vaincre ou mourir prouvent que, dans certains secteurs de l'opinion, le refus de savoir subsiste. En contraignant à affronter des vérités qui dérangent toujours, ce film aura donc fait œuvre utile et méritoire.

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    • 3ème semaine, ce mercredi 8 février pour Vaincre ou Mourir, désormais à plus de 175 000 entrées et proposé dans 297salles (entre autres à : Agde, Arcachon, Asnières-sur-Seine, Autun, Caen, Chantilly, Châteaudun, Deauville, Ile d’Yeu, Langres, Les Andelys, Libourne, L’Isle-Adam, Mantes-La-Jolie, Montauban, Neuilly-sur-Seine, Noirmoutier, Rodez, Royan, Sainte-Maxime, Sainte Jean-de-Luz, Sarlat, Senlis, Tarascon, Tourcoing...)

    • Dans le top5 grâce aux spectateurs pour ce lundi 6 février avec 8.410 entrées...

    "#VaincreOuMourir se maintient bien avec un total 2ème Week-End à 56.693 entrées France sur une combinaison élargie de 239 copies. Le nouveau cumul est de 167.031 entrées."

     

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    • Plus de 100 000 entrées pour "Vaincre ou Mourir" !   L'aventure continue en 2e semaine dans 235 salles !  Plus d'infos sur bit.ly/3WKpPnY !

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    • 3ème place du box-office des films en 1ère semaine avec 107 762 entrées, le film est déjà amorti et on parle de sa diffusion aux USA...

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    Où voir le film ? :

    • Un peu partout :

    https://www.cineserie.com/movies/4984510/sessions/UGC/

    • À Paris et en Île de France :

    https://www.offi.fr/cinema/evenement/vaincre-ou-mourir-90246.html

    • À Marseille... et plus loin encore !

    https://www.cinefil.com/film/vaincre-ou-mourir-2/seances/marseille

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    Le Puy du Fou communique :
    "Vos avis sur #vaincreoumourir !  Votre cinéma ne diffuse pas « Vaincre ou Mourir » ?  Mentionnez-le en réponse !  Source : Allociné #PuyduFou #PuyduFouFilms"

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  • L'Action Française dans la Grande Guerre [9] LʼArmistice et ses suites. Une paix à la Pyrrhus

    La SDN - Genève  

     

    Un nouvel ordre mondial 

    Le président du Conseil Georges Clemenceau sʼest fait, lui reprochent en substance Bainville, le caniche du président américain Woodrow Wilson (photo), qui, de concert avec les 800px-Ww28.jpgBritanniques, craignent quʼune avancée des troupes jusquʼà Berlin, ainsi quʼune partition de lʼex-IIème Reich, favoriseraient une trop grande domination française sur le continent européen. 

    Les Français, lʼAction Française incluse donc, qui entendaient faire lʼéconomie dʼune nouvelle guerre contre le voisin allemand, se virent soupçonner par les Anglo-Saxons de se vouloir substituer à lʼAllemagne en tant que puissance ambitionnant de modeler à son profit une Europe qui deviendrait alors le terrain dʼune hégémonie sans partage. 

    Après 1918 la France dut ainsi se contenter dʼobéir au nouvel ordre wilsonien, imposé de lʼintérieur par les radicaux Clemenceau et Édouard Herriot, lʼami du fervent partisan de la création de la Société des Nations (S.D.N.) René Cassin[1].

    Aux yeux des penseurs de lʼAction Française, ni le traité de Versailles, ni le projet de mise en place de la S.D.N., ni même le principe des nationalités, qui prescrit le droit des peuples à disposer dʼeux-mêmes, ne sont légitimes. Mais, étonnamment, la révolution bolchevique ne leur semble pas une si terrible chose... tant quʼelle ne traverse pas les frontières hexagonales. 

    Révolution en Russie 

    slide_16.jpgAinsi Bainville espérait le triomphe des spartakistes Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht (photo) en Allemagne, agrandissant le foyer révolutionnaire à la patrie de Karl Marx, qui était restée une hyperpuissance industrielle en dépit de la guerre, son territoire nʼayant pas été le théâtre de combats. Peut-être Bainville ne mesurait point lʼeffet considérable de contagion quʼaurait provoqué la victoire spartakiste sur le reste du monde, et la capacité militaro-industrielle dont aurait disposé le communisme mondial. 

    Pour lui, le bolchevisme était dʼessence asiatique, mongole. Le bolchevisme traduisait selon lui la part asiatique de lʼidentité dʼun pays-continent à cheval entre lʼEurope et lʼAsie, tiraillé depuis trois siècles entre cette idiosyncrasie « mongole » et celle occidentale, que Pierre-le-Grand mit particulièrement en avant. 

    À la date du 6 février 1918, figure dans le Journal de Bainville le raisonnement suivant : « La Russie offrait lʼexemple dʼun collectivisme asiatique couronné par la dictature tsarienne. En trois cents ans, les Romanov nʼont pu démongoliser leur Empire et Nicolas II a fini par succomber à la lutte entre la tendance orientale et la tendance occidentale. Aujourdʼhui, cʼest lʼAsie qui lʼemporte avec le maximalisme, et le socialisme intégral se réalise par la dictature du prolétariat. »[2]               

    lenin-speaking-quizards-696x464.jpgToutefois la révolution dʼOctobre nʼest pas venue de lʼest mais de lʼouest, des grandes centres urbains, Moscou et Saint-Pétersbourg en premier chef, et les idées révolutionnaires (socialisme, nihilisme, populisme...) se sont répandues au XIXème siècle par le truchement des instituteurs, qui en étaient les principaux colporteurs dans les endroits les plus reculés, en Sibérie et dʼailleurs. Lesquels instituteurs avaient été formés dans les universités du pays, qui se trouvent en majorité à lʼouest.      

    Red_Guard_Vulkan_factory.jpgEn outre, avec le recul historique, si lʼon observe les mutations quʼont connues des pays communistes tels que la Chine ou le Vietnam, on peut plutôt soutenir quʼun régime marxiste-léniniste est un facteur dʼoccidentalisation – sans doute le plus efficace de tous car se présentant sous les traits dʼune critique radicale de la culture occidentale – ; vraisemblablement ce qui amenait Bainville à croire dans cette « asiaticité » du communisme est son messianisme sans frontières, dʼinspiration largement judaïque[3]. Marx était, ne lʼoublions pas, le descendant dʼune lignée de rabbins. Il est à cet égard possible que Bainville « mongolisait » les bolcheviques car il voyait en eux un groupe fortement influencé par des descendants de Khazars, appelés ensuite ashkénazes.      

    Or Hannah Arendt nʼa pas manqué dʼinsister sur lʼ « européanité » de la communauté juive moderne – en témoigne le phénomène Haskalah dont Marx fut avec Freud le plus célèbre résultat – lorsquʼelle avançait que « lʼélément juif » était « cosmopolite et inter-européen »[4]

    Sous les tranchées, lʼÉtat-monde en gestation 

    300px-Bundesarchiv_Bild_102-00678,_Genf.-_Haus_des_Völkerbundrates.jpgDu reste, il y avait quelque rapport entre lʼinternationalisme prolétarien et lʼuniversalisme démocratique qui guida ceux qui établirent la S.D.N. Bainville ne se montrait pas farouchement hostile à ce Saint-Siège profane que le protestant idéaliste Emmanuel Kant appelait de ses vœux dès la fin du XVIIIème siècle dans Idée dʼune histoire universelle dʼun point de vue cosmopolitique. Mais Bainville estimait, le 18 janvier 1918, quʼelle aurait une valeur seulement si la menace allemande était écartée : « Pour que la Société des Nations […] entre dans les faits, il faut dʼabord que lʼAllemagne ne puisse plus nuire. »[5] Une S.D.N. qui reconnaîtrait une Allemagne une et indivisible, considérait-il, serait inepte autant quʼillégitime.  (A suivre)  ■ 

    [1]  http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/05/02/ce-menacant-monsieur-cassin-6048031.html
    [2]  Jacques Bainville, ibid., p. 206.
    [3]  Jean Bouvier, « Les révolutionnaires du yiddishland », Vingtième siècle, n°3, 1984, p. 115-117.
    [4]  Hannah Arendt, Sur lʼantisémitisme. Les origines du totalitarisme, Paris, Gallimard, 2002, p. 40.
    [5]  Jacques Bainville, ibid., p. 202.

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    L'Action Française dans la Grande Guerre [2] Un prescripteur d’opinion de plus en plus important 
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    L'Action Française dans la Grande Guerre [4] L’Union Sacrée : un ralliement ?
    L'Action Française dans la Grande Guerre [5] L’« affaire des panoplies »
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    L'Action Française dans la Grande Guerre [7] Guerre totale contre lʼEurope
    L'Action Française dans la Grande Guerre [8] LʼArmistice et ses suites. Une paix à la Pyrrhus

     

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