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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    Dimitri Pavlenko, dans Face à l'info "parle vrai" sur un sujet brûlant :

    "Ces Français qui s'expatrient..."

    Cependant, il ne faut pas accuser "la France", comme le font Laura et Christophe, qui l'ont quittée et disent pourquoi, mais remonter à la source, à la cause des maux qu'ils dénoncent : le Système, avec son idéologie mortifère; la République idéologique, qui a mis "la France" dans l'état que dénoncent, à juste titre, Christophe et Laura.

    Et le remède à cette situation catastrophique est dans une "remise en ordre" générale, elle-même fruit d'une "remise en cause" radicale du Système, de la République idéologique, par la révolution royale...

    (extrait vidéo 1'47)

    https://twitter.com/CNEWS/status/1524804955181305857?s=20&t=G2TxrgKp2zmo_GOwyBPDJg

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    80.000 Français quittent la France chaque année...

    500.000 étrangers y entrent...

    Le Sytème, qui crée les causes de ce désastre, préside au grand remplacement...

     

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    1. Des élèves de Saint-Cyr seront présents ce dimanche à Rome pour la canonisation de Charles de Foucauld. L'Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan communique :

    "Charles de Foucauld, figure d'humanité, de courage et d'engagement. Saint-Cyrien de la promotion de Plewna 1876-1878, il donnera son nom à la promotion 1941-1942 de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr. Charles de Foucauld sera canonisé ce dimanche 15 mai 2022, à Rome."

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    2. Paul Melun a raison : l'idéologie du "sans-frontiérisme" est bien à l'origine de l'explosion des demandes d'asile en France :

    (extrait vidéo 0'25)

    https://twitter.com/Sarah_GuldenZ/status/1525021202565283840?s=20&t=G2TxrgKp2zmo_GOwyBPDJg

    En 2021, la France a délivré 733 069 visas contre 712 317 en 2020, soit une hausse de 2,3%. Ce nombre reste très inférieur au total des visas délivrés avant la crise sanitaire. En 2019, la France avait délivré 3 534 999 visas.

    Chigffres communiqués par CNEWS pour 2021 :

    •733.069 Visas délivrés;

    •271.675 Premiers Titre de séjour délivrés;

    • 121.554 Demandes d'asile;

    94.092 Personnes ayant acquis la nationalité française...

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    3. Dans Boulevard VoltairePénuries, croissance, inflation : chiffres en main, l’économie de la France sous Macron a de quoi inquiéter...

    https://www.bvoltaire.fr/penuries-croissance-inflation-chiffres-en-main-leconomie-de-la-france-sous-macron-a-de-quoi-inquieter/

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    Mais, pendant ce temps-là, au gouvernement français :

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    4. Dans Theatrum belli : Nos soldats disposeront d’un nouveau camouflage (BME) pour la tenue de combat à partir de 2024...

    https://theatrum-belli.com/nos-soldats-disposeront-dun-nouveau-camouflage-pour-la-tenue-de-combat-a-partir-de-2024/

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    5. (Dans Le Point) Fraudes à l’Assurance maladie : sous la pression de la Cour des comptes, les premières estimations de la Cnam révèlent un préjudice de près de 855 millions d’euros... Le début de l'article (réservé aux abonnés) donne le ton ! :

    https://www.lepoint.fr/economie/fraudes-a-l-assurance-maladie-ce-que-revelent-les-premieres-evaluations-12-05-2022-2475409_28.php

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    6. Chronique ordinaire de la cristianophobie ordinaire (accompagnée du non moins ordinaire silence médiatique)... À Pau, l’aumônerie catholique de Saint-Pierre a été incendiée (source La République des Pyrénées) :

    https://www.larepubliquedespyrenees.fr/faits-divers/incendie/pau-6-vehicules-incendies-avenue-de-buros-10906367.php

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    7. LA TRIBUNE DE L'ART ALERTE SUR LE PROJET FOU D'ANNE HIDALGO (MIEUX APPELÉE "ANNE SACCAGE PARIS") POUR LA CONCORDE ET LES CHAMPS ÉLYSÉES... : Champs-Élysées : du rien dans du vide, avec de gros morceaux de n’importe quoi, en attendant le saccage final. Si tout le projet est inquiétant, ce que la mairie veut faire sur la place de la Concorde est certainement le pire. Anne Hidalgo ne "comprend" pas l’histoire de Paris, elle le dit et elle ne "comprend" donc pas, non plus la place de la Concorde… 

    https://www.latribunedelart.com/champs-elysees-du-rien-dans-du-vide-avec-de-gros-morceaux-de-n-importe-quoi-en-attendant-le-saccage

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    les tweets circulent, et c'est très bien ainsi; la question est clairement posée : est-ce une volonté de destruction du passé, d’effacement de l’histoire ?...

     

     

    À DEMAIN !

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Un remaniement ministériel ? Dans ce "semble-gouvernement" ?

    L'édito politique cruel, mais juste, de Vincent Trémolet de Villers, sur Europe 1 :

    "..."Rien, toujours rien" entend-on au début du Caligula de Camus. Ces mots expriment le grand moment de vide bavard que nous subissons depuis quelques jours. Ce remaniement tourne au feuilleton à petit budget qu’on pourrait appeler "Babette et les garçons"..."Babette et les garçons", la comédie continue..."
     
    (extrait vidéo 3'26)
     

     

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    1. Évidemment d'accord avec Éric Zemmour... (1) :

    "On vit dans un État quasiment communiste : nos dépenses sociales représentent presque 60% de notre PIB ! Et ça se ressent sur les salaires : on assiste à une « smicardisation » des salariés français. Pourquoi ? Parce qu’à cause des charges sociales, c’est devenu beaucoup trop coûteux d’augmenter un salarié. Tous les chefs d’entreprise le disent ! Ma solution : on baisse les charges sociales en s’attaquant aux dépenses publiques !"
     
    (extrait vidéo 1'52)
     

     

    1 BIS. Évidemment d'accord avec Éric Zemmour... (2) :

    "Bruno Le Maire invente un sentiment d’inflation après le sentiment d’insécurité. La réalité, c’est que le gouvernement sous-estime gravement l’ampleur de l’inflation. L’inflation est en réalité un impôt de plus sur les Français : les riches le paient, les classes moyennes le paient en réduisant leur consommation et les classes populaires le paient en tombant dans la précarité."

    (extrait vidéo 1'39)

    https://x.com/ZemmourEric/status/1743971924697378826?s=20

    Éric Zemmour : «Nous sommes le peuple le plus taxé au monde, nous  travaillons près de la moitié de l'année pour financer un État devenu  obèse» - Vidéo Dailymotion
     
    "Nous sommes le peuple le plus taxé au monde, nous travaillons près de la moitié de l'année pour financer un État devenu obèse..."
     

    3. Pierre Arditi, Josiane Balasko, Sophie Binet… Plus de 200 personnalités appellent à manifester contre la loi immigration ? Le tacle de Goldnadel, toujours en pleine forme, et qui commence bien l'annnée ! :

    "Cesar de la fausse générosité. Oscar du faux courage. Lion d’Or de Venise de la bêtise. Les vieux cabots jouent la comédie...

     

    4. De Bruno Attal (sur tweeter) :

    "La différence entre Israël et la France ? Israël est encerclé par des terroristes islamistes alors qu’en France les islamistes sont à l’intérieur."

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    5. Le "scandale Moscovici" : la polémique enfle... L'édito de Gauthier Le Bret, sur CNews :

    (extrait vidéo 3'24)

    https://x.com/CNEWS/status/1744245232332316868?s=20

    Dans Marianne : Le scandale Moscovici ou la magouille pour les nuls...

    Le scandale Moscovici ou la magouille pour les nuls

     

    6. Driss Ghali communique :

     

    7. Un rappel de La Tribune de l'Art (sur tweeter) :

     
    (ndlr : pour lfar, c'est fait...)

     

     

    À DEMAIN !

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  • L’Angleterre, cheval de Troie de l’Amérique en Europe ! (2)

    Le Brexit, une chance pour l’Europe puissance des nations et pour la langue française ?

    Le Brexit aurait dû être une chance pour l’Europe Puissance des nations et pour la langue française qui a été paradoxalement éclipsée par l’anglo-américain, suite au non-respect de leurs promesses par les Anglais et suite à la trahison récente des élites françaises dont le président Macron qui a obtenu le prix déshonorant de la « Carpette anglaise » ! Pompidou avait perçu très clairement le problème, avant même l’entrée de l’Angleterre dans le Marché commun, puisqu’il avait exigé que les fonctionnaires britanniques à Bruxelles parlent français. La promesse fut tenue par l’Angleterre jusqu’à l’élargissement de l’UE à l’Europe de l’Est où les Anglais procédèrent à un coup d’État interne, pour imposer l’anglais à ces pays en lieu et place du français.

    Paradoxalement et d’une façon honteuse, les Français, après le Brexit, n’ont donc pas réussi à imposer de nouveau le multilinguisme et l’usage du français, suite à la trahison hallucinante du Président français Macron, technocrate américanisé, fédéraliste et irréaliste. Il a laissé, sans réagir, la présidente von der Leyen, suite à un nouveau coup d’État, imposer l’anglo-américain comme seule langue de travail à la Commission, alors qu’il avait été à l’origine de sa nomination. Il importe que le prochain Président français fasse « péter » le poing sur la table à Bruxelles, comme l’aurait fait le général de Gaulle face à cette ignominie, en exigeant le respect des traités, afin de rétablir le multilinguisme et la primauté historique du français comme langue de travail à Bruxelles. Si cette demande n’est pas acceptée, comme tant d’autres en matière économique et d’immigration, la France devra quitter l’actuelle UE ! « UE delenda est » !

    Deux exemples d’opposition britannique à la volonté de puissance européenne

    Le général Mark Carleton Smith, chef de l’état-major britannique interarmes a affirmé dans un entretien du 23 novembre 2018 au quotidien The Telegraph « qu’il ne soutiendrait aucune initiative qui diluerait l’efficacité de l’OTAN », suite au projet de création d’une défense européenne. « L’OTAN représente le centre de gravité de la sécurité européenne » a-t-il souligné en appelant à « renforcer » ses moyens, pour ajouter ensuite : « La Russie aujourd’hui représente indiscutablement une menace bien plus grande pour notre sécurité nationale que les menaces extrémistes d’el-Qaëda et du groupe d’État islamique ».
    Lors de la négociation du traité de Nice en décembre 2000 pour réformer l’UE, le droit de veto qui permettait à un État membre de s’opposer à une coopération renforcée a été supprimé. Et il ne fallait plus que 8 États membres pour lancer une coopération alors que la majorité qualifiée était nécessaire auparavant. Le Royaume-Uni, alors membre de l’UE, a obtenu que les questions de défense, y compris l’industrie de l’armement, en soient totalement exclues.

    Le Brexit, un cadeau du ciel pour la France et l’Europe

    Un Royaume-Uni qui quitte l’UE, c’est un cadeau du ciel pour la France, la langue française et le multilinguisme, le droit continental et le droit romain en lieu et place de la Common Law, ainsi que pour l’Europe Puissance des Nations.
    Il est probable que l’Angleterre, plus états-unienne qu’européenne, pratiquera la fuite en avant du libéralisme total, de la défiscalisation, avec des avantages à court terme pour des créations d’emploi par des multinationales comme c’est le cas à Singapour ou en Suisse, mais aussi avec des pertes de marchés en Europe continentale, des investissements délocalisés d’Angleterre, suite aux difficultés supplémentaires pour exporter vers le continent, et donc avec le risque grandissant d’une désindustrialisation accélérée, d’une économie de services et de banques, d’où le risque de perte de puissance, de rayonnement industriel et technologique dans un monde devenu de plus en plus protectionniste et autarcique.
    La signature, le 9 juillet 2023, par le Royaume-Uni de son adhésion au partenariat de libre-échange transpacifique (CPTPP) est l’accord commercial le plus important depuis le Brexit, avec des retombées qui représenteront au maximum 0,08 % de son PIB. Les nombreux accords commerciaux avec des pays très lointains ont très peu de retombées aussi bien négatives que positives. L’accord commercial tant espéré avec les États-Unis n’aura certainement jamais lieu.

  • Dans Riposte laïque, Jacques Guillemain présente l'ouvrage de Marc Rousset

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    440 pages, 12,99 euros

     

    A lire absolument !

    Bardé de diplômes, Marc Rousset est un ex-grand patron, également écrivain. HEC, docteur ès Sciences économiques, diplômé des universités de Columbia et Harvard, prix de l’Académie des Sciences Morales et Politiques, vous l’avez compris, Marc Rousset n’a rien d’un perdreau de l’année.

    A une époque où le roman national ne fait plus rêver nos élites, à une époque où le mondialisme n’a qu’une obsession, celle de détruire les nations afin de bâtir le grand village mondial du futur, il est réconfortant de lire un  ouvrage remarquable, qui nous ramène à nos racines, à notre histoire, à nos siècles de grandeur, pour en finir avec le déclin de la France.

    « Comment sauver la France. Pour une Europe des nations avec la Russie », est le livre de la rentrée que tout patriote, tout citoyen amoureux de la France doit lire, pour comprendre le monde d’aujourd’hui et cerner celui de demain.

    On y trouvera des accents zémmouriens, évidemment, puisque l’auteur, tout comme Zemmour, apporte sa pierre à l’édifice pour sauver la France du naufrage économique et identitaire et propose une autre Europe que celle de Bruxelles, véritable tombeau des nations.

    Cet ouvrage particulièrement bien documenté, chiffré et truffé de citations pertinentes, est une véritable Bible de géopolitique. C’est assez remarquable, et même unique.

    Quand on mesure le misérable niveau de culture géopolitique de l’immense majorité de nos élus, on ne peut que leur conseiller de s’ouvrir l’esprit et de s’instruire en lisant le livre de Marc Rousset.

    En le refermant, ils auront acquis une foule de renseignements et de connaissances, expliquant la marche du monde depuis la guerre et proposant une autre voie que l’impasse où nous ont conduits les ayatollahs de la mondialisation.

    Evidemment, cet ouvrage n’est pas que politique. Il aborde tous les thèmes qui préoccupent le citoyen responsable : l’économie, l’immigration, l’Europe, l’Otan, notre diplomatie, les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la défense, nos relations avec l’Allemagne, la langue française, etc.

    On y traite de l’amitié franco-allemande pas si amicale qu’on le pense, l’Otan qui sert avant tout à promouvoir l’industrie d’armement américaine et à détruire celle de la France, l’UE totalement impuissante sans armée ni diplomatie, le racket de l’extraterritorialité US, l’Angleterre notre ennemie de toujours, l’éloge de la puissance avec un homme d’Etat fort, le libre-échange et ses effets nocifs, l’euro trop fort pour une France peu compétitive, la réindustrialisation, l’Europe des nations, indépendante et affranchie de la tutelle des Etats-Unis, la défense du nucléaire, la défense de la langue française, le bénéfique rapprochement avec Moscou…

    Ce que souhaite Marc Rousset, c’est un « Mai 68 à l’envers », c’est à dire faire table rase de ce véritable contre modèle de société, qui a fait tant de mal au pays.

    En 35 chapitres, Marc Rousset résume toute l’histoire du monde depuis 1945, analyse le présent et se projette dans le futur, en repensant toute notre politique atlantiste et en dénonçant notre asservissement à une Europe mondialiste qui nous détruit. Ce monument littéraire est finalement un concentré de 35 livres différents, traitant des sujets majeurs qui préoccupent tout patriote.

    Mais je rassure le lecteur. Ce livre est aussi passionnant que facile à lire. Bien écrit et présenté avec clarté, on en redemande en sautant au chapitre suivant. On s’instruit sans contrainte et avec plaisir.

    Chez Riposte Laïque, nous savons que la France est encore une grande puissance, par son rang économique bien sûr, mais aussi par son savoir-faire industriel, par le niveau de ses ingénieurs et de ses chercheurs, par son Histoire, sa culture, sa langue, par son siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU et sa force nucléaire, par son domaine maritime et son réseau d’ambassades, les deuxièmes du monde derrière les Etats-Unis.

    Et c’est ce fabuleux héritage, menacé par les illuminés du mondialisme et du multiculturalisme, que Marc Rousset entend défendre. Il y excelle avec une analyse parfaitement logique et argumentée.

    Bien des journalistes, des politiques, des historiens, ont déjà salué cet ouvrage, rare dans sa conception. L’ambassade de Russie a également manifesté son intérêt et envisage un évènement promotionnel début 2022.

    Mais j’en resterai là car il est impossible de résumer un tel monument, synthèse d’une foule d’informations et de documents aussi passionnants qu’instructifs. Une Bible de géopolitique comme je l’ai déjà dit.

    Je termine par une citation de Marcel Gauchet, philosophe, citation rappelée dans le livre.

    « La bien-pensance engendre la crétinisation. Je ne cesse d’être frappé par la manière dont des gens, par ailleurs techniquement remarquables, peuvent être aveugles à des réalités massives qui sautent aux yeux des analphabètes. »

    C’est à cette crétinisation que doit faire face Eric Zemmour, littéralement harcelé par une meute mondialiste qui refuse de voir la menace existentielle qui pèse sur la France et l’Europe.

    Pour conclure, je serai on ne peut plus bref.

    Ce livre exceptionnel, lisez-le. Croyez-moi, vous serez conquis et remercierez son auteur.

    Jacques Guillemain

  • BD : Trois titres à découvrir

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    Napoléon

    Comme le disait le regretté Jean Dutourd dans son fameux roman uchronique « Le Feld-maréchal von Bonaparte », à quelques mois près, la face du monde en eût été changée. Car c’est en 1768, par le Traité de Versailles, que la Corse est rachetée par la France aux Génois alors qu’elle était convoitée par l’Autriche… Mais voilà, le jeune Bonaparte qui nait en août 1769 à Ajaccio, est français. Son père, de petite aristocratie et un temps attiré par les mirages républicains de l’indépendantiste Paoli, finit par regagner la cause politique français, avec le concours du Comte de Marbeuf. C’est notamment grâce à ce dernier que le jeune Napoléon Bonaparte peut bénéficier de bourses et intégrer le collège militaire de Brienne en Champagne. Il a dix ans…Six ans plus tard, il est reçu à l’école militaire et apprend son métier d’artilleur. A l’aube de sa vingtième année, il est à Paris quand éclate la Révolution qui va lui ouvrir, avec l’abolition des privilèges, la porte à de hautes fonctions…

    Le premier des trois tomes de cette biographie dessinée tient toutes ses promesses. Le scénario, très enlevé, admirablement bâti par Noël Simsolo avec le concours de Jean Tulard, spécialiste incontestable et incontesté de Napoléon, est rehaussé par le dessin dynamique et réaliste de Fabrizio Fiorentino qui a surtout œuvré pour les comics américains. Les trois coauteurs couvrent la période 1769-1799 jusqu’au coup d’État du XVIII Brumaire avec un réel brio. Ils reviennent sur les actes fondateurs du mythe militaire napoléonien : la prise de Toulon et la campagne d’Égypte. Les scènes de bataille sont particulièrement fidèles à l’esprit que l’on se fait de cette époque tourmentée. La fin de l’album contient un épais dossier qui permet au lecteur de compléter de façon plus précise et technique les faits historiques liés au personnage. On ne peut qu’attendre avec une impatiente fébrilité les deux prochains opus… 

    Napoléon – tome 1/3 – Noël Simsolo, Jean Tulard, Fabrizio Fiorentino – Editions Glénat – 56 pages – 14,50 euros

     

    Shadow Banking

    Wall Street, 1er septembre 2008. La crise financière mondiale se prépare et commence à prendre de l’ampleur avec la chute de la banque d’investissement, Lehman Brothers. Elle annonce son intention de se déclarer en faillite. Ce qui sera le cas quelques jours plus tard.

    Toute cette histoire commence quelques mois plus tard, quand Mathieu Dorval est appelé par Victor de la Salle, vice-président et n°2 de la Banque centrale européenne (BCE). Celui-ci lui demande de le rejoindre dans son bureau. Le N°2 montre à son protégé les raisons pour lesquelles la Grèce n’aurait jamais dû intégrer la zone euro. Le dossier d’adhésion a été faussé. Il en détient les preuves sur une clé USB récupérée lors d’une rencontre quelques semaines plus tôt au siège de la banque populaire de Chine. Les deux hommes viennent de mettre le doigt dans un engrenage redoutable…

    Le Shadow Banking autrement dit finance fantôme ou système bancaire parallèle est défini comme « le système d’intermédiation du crédit impliquant des entités et des activités se trouvant potentiellement à l’extérieur du système bancaire ».

    Il faut rendre hommage aux auteurs, Eric Corbeyran (le Chant des StrygesUrchronie(s)Kid Corrigan, etc. ), Eric Chabbert (Docteur Monge, Black Stone, etc..) et Frédéric Baggary (trader dans des grandes banques françaises) de démêler la pelote de cette crise qui continue encore de secouer le monde. Ils savent à merveille vulgariser les méandres parfois sombres de cette déroute financière. L’histoire très agréable est également dynamique et captivante. On attend la suite avec une grande impatience. 

    Shadow Banking – Tome 1 – Le pouvoir de l’ombre – E. Corbeyran- F.Bagarry et E. Chabbert – Editions Glénat – 48 pages – 13,90 euros

     

    IRS Team

    Samson Seymour tire les ficelles à la Fédération Internationale de Football. Grâce à ses réseaux, il a réussi à obtenir l’organisation de la prochaine Coupe du Monde pour l’Inde. Larry Max et son équipe de l’Internal Revenue Service (IRS), c’est-à-dire l’agence du gouvernement des États-Unis qui collecte l’impôt sur le revenu et des taxes diverses) sont bien décidés à faire la lumière sur cette attribution frauduleuse entachée de corruption. Mais cette affaire loin d’être conclue met les fins limiers sur d’autres dossiers plus glauques : trafic de joueurs, paris truqués, dopage et même prostitution déguisée…

    Le scénariste Stéphen Desberg à qui l’ont doit de nombreux succès dans le 9e art (Le Scorpion, Tif et Tondu, Les petits hommes…) ne fait que mettre en scène un monde footballistique en pleine déliquescence et qui a, au sein de l’élite, perdu le sens de la mesure. Il ne fait que puiser dans l’existant et sa litanie d’épisodes faisant la Une des jouraux : l’Affaire Zahia, la polémique sur la Coupe du Monde, le dopage pendant les années Juve (années 90), les matchs truqués et aussi les transferts payés à coup de dizaines de millions d’euros (100 millions d’euros pour que Gareth Bale rejoigne le Real Madrid en septembre 2013). Le dessin de Daniel Koller reste toujours aussi vif et sert à merveille une histoire bien ficelée. Deux autres IR$ Team sont d’ores et déjà programmés : Goal business et Le dernier tir. 

    IRS Team – Wags – Desberg et Koller – Editions Le Lombard – 48 pages – 12 euros

     

    Politique magazine   Par

  • 17 octobre 1961 : un « massacre » imaginaire, par Bernard Lugan.

    Le 17 octobre prochain, comme chaque année, les autorités françaises, les islamo-gauchistes et le « Système » algérien vont commémorer un massacre qui n’a pas eu lieu…

    Sur ce blog, ayant périodiquement à la même date déconstruit l’histoire officielle de ce prétendu « massacre », je me contenterai de renvoyer au chapitre IX intitulé « 17 octobre 1961, un massacre imaginaire » de mon livre « Algérie l’Histoire à l’endroit » en ajoutant ici quelques éléments essentiels à la compréhension du montage culpabilisateur qui nous est imposé :

    bernard lugan.jpg1) La guerre d'indépendance algérienne se déroula également en métropole. Pour la période du 1er janvier 1956 au 23 janvier 1962, 10 223 attentats y furent ainsi commis par le FLN. Pour le seul département de la Seine, entre le 1er janvier 1956 et le 31 décembre 1962, 1433 Algériens opposés au FLN furent tués et 1726 autres blessés. Au total, de janvier 1955 au 1er juillet 1962, en Métropole, le FLN assassina 6000 Algériens et en blessa 9000 autres.

     

    2) Face à ces actes de terrorisme visant à prendre le contrôle de la population algérienne vivant en France, le 5 octobre 1961, un couvre-feu fut imposé à cette dernière afin de gêner les communications des réseaux du FLN et l’acheminement des armes vers les dépôts clandestins.

     

    3) En réaction, le 17 octobre 1961, le FLN décida de manifester afin de montrer sa force, et pour tenter d’achever sa prise de contrôle des Algériens vivant en métropole.

     

    4) Assaillis de toutes parts, les 1658 hommes des forces de l’ordre rassemblés en urgence, et non les 7000 comme cela est trop souvent écrit, sont, sous la plume de militants auto-baptisés « historiens », accusés d’avoir massacré des centaines de manifestants, d’en avoir jeté des dizaines à la Seine et d’en avoir blessé 2300.

     

    Or, cette version des évènements du 17 octobre 1961 à Paris relève de la légende et de la propagande. Tout repose en effet sur des chiffres inventés ou manipulés à l’époque par le FLN algérien et par ses alliés communistes. Jouant sur les dates, additionnant les morts antérieurs et postérieurs au 17 octobre, pour eux, tout Nord-Africain mort de mort violente durant le mois d’octobre 1961, est une victime de la « répression policière »… Même les morts par accident de la circulation comme nous le verrons plus loin !!!

     

    Cette manipulation fut réduite à néant en 1998, quand le Premier ministre de l’époque, le socialiste Lionel Jospin, constitua une commission d’enquête. Présidée par le conseiller d’Etat Dieudonné Mandelkern, elle fut chargée de faire la lumière sur ce qui s’était réellement passé le 17 octobre 1961 à Paris. Fondé sur l’ouverture d’archives jusque-là fermées, le rapport remis par cette commission fit litière de la légende du prétendu « massacre » du 17 octobre 1961[1].

     

    Le paragraphe 2.3.5 du Rapport intitulé Les victimes des manifestations est particulièrement éloquent car il parle de sept morts, tout en précisant qu’il n’y eut qu’un mort dans le périmètre de la manifestation, les six autres victimes n’ayant aucun lien avec cet évènement, ou ayant perdu la vie postérieurement à la dite manifestation dans des circonstances parfaitement détaillées dans le rapport.

     

    Quel est donc l’état des connaissances aujourd’hui ?

     

    - Le 17 octobre 1961 à Paris, il n’y eut qu’une seule victime dans le périmètre de la manifestation… et ce ne fut pas un Algérien, mais un Français nommé Guy Chevallier, tué vers 21h devant le cinéma REX, crâne fracassé. Par qui ? L’enquête semble attribuer cette mort à des coups de crosse de mousqueton.

     

    - Le 17 octobre 1961, alors que se déroulait dans Paris un soi-disant « massacre » faisant des dizaines, voire des centaines de morts algériens, ni les hôpitaux parisiens, ni l’Institut Médico-Légal (la Morgue), n’enregistrèrent l’entrée de corps de « NA » (Nord-Africain dans la terminologie de l’époque). Ce qui ne veut naturellement pas dire qu’il n’y eut pas de blessés, mais mon analyse ne porte que sur les morts.

     

    - A Puteaux, donc loin du périmètre de la manifestation, deux morts furent néanmoins relevés, or ils étaient étrangers à la manifestation. L’un d’entre eux deux, Abdelkader Déroues avait été tué par balle, quand le second, Lamara Achenoune, avait quant à lui été achevé par balle après avoir été étranglé.

     

    - Le 18 octobre, à 04 heures du matin, le bilan qui parvint à Maurice Legay le directeur général de la police parisienne était donc de 3 morts, pour rappel, Guy Chevallier, Abdelkader Déroues et Lamara Achenoune. Nous sommes donc loin des dizaines ou des centaines de morts et de « noyés » auxquels la bien-pensance française rend annuellement hommage !!!

     

    Conclusion : le seul mort algérien de la manifestation est donc un Français métropolitain…

     

    Certes, postulent les accusateurs de la France, mais les cadavres des Algériens « massacrés » par la police furent reçus à l’IML, l’Institut Médico-Légal de Paris (la Morgue), les jours suivants.

     

    Cette affirmation est également fausse. En effet, l’Annexe III du « Rapport Mandelkern » donne un décompte détaillé des 41 cadavres de Nord-Africains entrés à l’IML de Paris du 19 octobre au 4 novembre. Pour mémoire, le 17 octobre il n’y eut aucune entrée, et 2 le 18 octobre.

    Sur ce nombre de 41 morts, 25, soit 13 corps identifiés et 12 corps non identifiés sont mentionnés sous la rubrique « Dossiers pour lesquels les informations disponibles sur la date de la mort ou ses circonstances ne permettent pas d’exclure tout rapport avec les manifestations des 17-20 octobre ». Ceci fait que les 16 autres morts n’ont rien à voir avec la manifestation du 17 octobre.

     

    En ce qui concerne les 25 morts restants, notons immédiatement que le sous-titre de l’Annexe III est singulier car la manifestation dont il est question eut lieu le 17 octobre et non les 19 et 20 octobre. De plus, ce titre est trompeur car il laisse sous-entendre que ces 25 décès auraient donc pu être causés par la police française, chiffre d’ailleurs régulièrement et péremptoirement transformé en morts avérés par certains auteurs ou journalistes. Or :

     

    1) Si ces derniers avaient pris la peine de lire le document en question dans son originalité et son intégralité, et non à travers ses recensions, ils auraient vu qu’en face de chaque corps est porté un numéro de dossier de la police judiciaire suivi de la précision suivante : « Indications relevées dans le dossier d’enquête de la police judiciaire ».

     

    2) Or, grâce à ces « Indications relevées dans le dossier d’enquête de la police judiciaire », il apparait clairement que 17 de ces 25 défunts ont été tués par le FLN, la strangulation-égorgement, l’emploi d’armes blanches etc., n’étant pas d’usage dans la police française… D’autant plus que parmi ces 17 morts, quatre furent assassinés le 19 octobre, soit deux jours après le 17 octobre, à savoir un commerçant qui avait refusé de suivre la grève du 19 octobre décrétée par le FLN et deux autres ligotés et noyés par ce même FLN…

     

    3) Cela interroge donc sur le placement de ces morts dans la rubrique « Dossiers pour lesquels les informations disponibles sur la date de la mort ou ses circonstances ne permettent pas d’exclure tout rapport avec les manifestations des 17-20 octobre ».

     

    Voyons le détail de cette liste : 

     

    Corps Identifiés :

     

    - 6 furent tués par le FLN (strangulation, arme blanche, arme à feu)

    - 2 décès sur la voie publique (troubles mentaux et alcoolisme)

    - 1 décès par crise cardiaque le 21 octobre

    - 1 décès par accident de la circulation

    - 1 mort à l’hôpital Boucicaut des blessures reçues le 17 octobre.

    - 2 morts dont les causes ne sont pas élucidées.

     

    Corps non identifiés

     

    - 7 tués par le FLN (1 arme blanche, 2 noyades, 1 noyade nu, 2 armes à feu, 1 strangulation)

    - 1 mort de blessures à la tête. Blessures reçues le 17 octobre ? Nous l’ignorons.

    - 1 mort des suites de blessures reçues Place Saint-Michel

    - 3 morts dont les causes ne sont pas élucidées.

     

    Conclusion, sur 25 morts « pour lesquels les informations disponibles sur la date de la mort ou ses circonstances ne permettent pas d’exclure tout rapport avec les manifestations des 17-20 octobre », la Morgue n’en a reçu que deux décédés très probablement des suites de blessures reçues le 17 octobre. Une interrogation demeure pour l’un d’entre eux, mais sans aucune certitude.

    Soit 2 ou 3 morts des suites de leurs blessures, aucun n’ayant perdu la vie durant la manifestation[2] laquelle n’a donc comme il a été dit plus haut, connu qu’un seul mort, le Français Guy Chevallier.

     

    Nous voilà donc très loin des 50, 100, 200 ou même 300 morts « victimes de la répression » avancés par certains, et pour lesquels François Hollande a reconnu la responsabilité de la France !!!

     

    Mais, plus encore :

     

    1) Le « Graphique des entrées de corps « N.A » (Nord-africains) par jour. Octobre 1961 », nous apprend que du 1er au 30 octobre 1961, 90 cadavres de « NA », furent reçus à l’Institut Médico-Légal. Or, selon les enquêtes judiciaires, chaque décès étant suivi d’une enquête, la plupart de ces morts étaient des musulmans pro-Français assassinés par le FLN !!!

     

    2) Pour toute l’année 1961, 308 cadavres de « N.A » entrèrent à l’IML, dont plusieurs dizaines de noyés. Or, toujours après enquête, il fut établi que la quasi-totalité de ces morts étaient des victimes du FLN (Harkis, partisans de la France, individus ayant refusé d’acquitter « l’impôt de guerre », membres du MNA etc.). Or, une des méthodes d’assassinat du FLN était l’étranglement ou l’égorgement suivi de la noyade…

     

    Pour les historiens de métier, les prétendus « massacres » du 17 octobre 1961 constituent donc un exemple extrême de manipulation de l’histoire.

    Quand la liberté de penser sera rétablie dans cette Corée du Nord mentale qu’est devenue la pauvre université française, ils feront l’objet de thèses car ils seront alors étudiés comme un cas d’école de fabrication d’un mythe. Comme Katyn, comme les « charniers » de Timosoara en Roumanie, comme les « couveuses » au Koweit ou encore comme les « armes de destruction massive » en Irak.

     

    Mais, dans l’immédiat, sourds, aveugles ou simples agents d’influence, les butors continueront à ânonner la légende culpabilisatrice du « 17 octobre 1961 ». D’autant plus que, dans l’actuel contexte de tension franco-algérienne, Alger va faire donner ses affidés qui seront complaisamment relayés par ses habituels supplétifs de presse. 

     

  • Réunir Védrine et Manent, et les faire s'exprimer sur l'Europe: la bonne idée de Marianne……

                Dans son numéro 608, à la rubrique Forum, Marianne pose la question suivante à Hubert Védrine et à Pierre Manent (directeur du centre Raymond Aron) : Une nation européenne est-elle possible?

                Voici leur(s) réponse(s) ; vu la qualité et l’intérêt de l’article, nous le reproduisons dans son intégralité, sans en changer ni en supprimer un seul mot…..

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    (photo : Celso Flores - flickr - cc)

              Marianne : Selon vous, une « nation » européenne, au sens plein du terme, a-t-elle une chance d’advenir ?

              Hubert Védrine : Personnellement, j’ai toujours été activement européen, mais je n’ai jamais cru en l’idée fédéraliste stricto sensu. Il s’agit d’une belle idée, mais l’expérience m’a convaincu qu’elle ne s’appliquait pas à l’ensemble européen. L’expression « Etats-Unis d’Europe » a été un slogan utile pour sortir les Européens des ornières du repli sur soi, mais pas un programme véritable. Mon sentiment, aujourd’hui plus fort que jamais, est qu’il n’y a pas une « nation » européenne ; il y a des nations européennes qui sont toujours là et, selon la formule déjà ancienne de Delors, une « fédération d’Etats-nations ».

              Je ne crois pas non plus en l’idée d’une « dynamique », sur le mode : « c’est une étape », « on ira plus loin », « l’opinion n’est pas encore mûre », etc. Il me semble que les opinions n’évoluent guère à ce sujet, qu’elles régressent même plutôt… Je ne conçois donc pas l’avenir de l’Europe comme s’inscrivant dans un processus de fabrication d’une nation européenne venant en punition, en substitution ou en sublimation des anciennes nations. Je crois en plus de coopération, plus de convergence, d’actions communes, etc., entre elles. Bref, je vois les choses d’une façon ambitieuse, mais autrement…

               Pierre Manent : Je partage la perspective que vous venez de tracer. Qu’il faille aller vers toujours plus de coopération entre les nations européennes est un point sur lequel les citoyens des différents pays européens peuvent se retrouver ; mais cela suppose que les nations demeurent les éléments de base de notre vie politique. Et ce pour trois raisons principales. D’abord parce que, comme l’illustre l’histoire, le surgissement du principe consistant à « se gouverner soi-même » passe par la constitution des unités nationales. Il y a une solidarité étroite entre la formation des nations et la cristallisation des démocraties européennes, au point qu’on se demande si une démocratie détachée des nations est envisageable. En tout cas, cela ne s’est jamais vu.

              La deuxième raison est que la constitution de l’Europe comme puissance n’a fait qu’un avec la montée en puissance des nations. De même que la cité était la forme politique propre à la Grèce, l’Etat-nation est celle de l’Europe. Les partisans doctrinaires d’une nation européenne rêveraient donc de séparer l’effet de sa cause, la civilisation européenne de sa raison politique, qui réside dans une relation entre les nations, faite d’un mélange de rivalités et d’émulation.


              Le dernier argument concerne un point de morale politique au sens large, vient du fait que, pour que la vie politique soit humainement satisfaisante, qu’elle ouvre un avenir qui ait du sens, il faut que les hommes politiques soient responsables devant les citoyens. Et ceci ne peut advenir qu’à l’intérieur d’une unité bien circonscrite. Les Etats-Unis sont un pays très ouvert, à la population mêlée, mais il y a une frontière nette entre les Américains et les autres, un processus d’acquisition de la nationalité très strict, un contrôle sévère des frontières. Le problème des institutions européennes est qu’on ne sait pas devant qui elles sont responsables et qu’elles-mêmes l’ignorent ! Hormis, bien sûr, devant une certaine idée de l’Europe qu’elles ont produite et entretenue. Ce manque de substance politique explique aisément leur discrédit…

             Marianne : Une « nation » européenne peut-elle néanmoins valoir en tant que but ultime des Européens, horizon de leurs actions communes ?


             Hubert Védrine : En rappelant le décalage qui existe entre la vision post-nationale que certains ont de l’Europe et l’Europe telle qu’elle a été historiquement, Pierre Manent montre bien les limites de cette idée. Car l’Europe n’a paradoxalement jamais été aussi forte que lorsqu’elle était divisée : c’est la désunion – ou plutôt la compétition et la rivalité entre les nations – qui ont fait sa force du XVIe au XIXe siècle. Bien sûr, il n’est pas question de transposer ces leçons au temps présent, mais parler d’une nation européenne tient manifestement de l’oxymore. Je ne pense donc pas que ce puisse être le but ultime.

             Non seulement cela n’arrivera pas, mais, si l’on considère les opinions européennes, la curiosité des unes envers les autres est même plutôt moins aiguisée qu’auparavant. On le voit bien en ce qui concerne la langue, la culture, et même Erasmus. Les Français parlent moins l’allemand qu’avant ; et il s’est généralisé, chez nous comme ailleurs, une sorte d’anglais d’aéroport, purement fonctionnel, qui ne témoigne d’aucun intérêt pour les autres cultures européennes, pas même britannique ! Le temps ne me semble donc pas travailler en faveur de la formation d’une nation européenne. C’est, à mon avis, une illusion, et donc aussi une machine à créer de la désillusion.


              J’ajouterais que cette idée est propre à entretenir une sorte d’incompréhension radicale du monde extérieur par les Européens. S’ils continuent à croire qu’ils vivent dans un monde post-tragique, post-identitaire et post-national, ils risquent de moins comprendre que jadis ce qui se passe dans le monde, y compris aux Etats-Unis. L’objectif reste donc bien pour moi plus d’Europe, mais pas au sens d’une dépossession des nations au profit d’un système mou, au rôle mal défini et à la responsabilité incertaine : c’est plus d’Europe au sens de plus de coopération entre les nations, plus de politiques communes. Bref, il s’agit de prendre acte de la diversité de l’Europe, sans en faire un drame, et de transformer cette diversité en force. Qu’on arrête donc de sermonner les peuples européens en leur faisant honte de ce qu’ils sont ! Se libérer de la représentation d’une Europe transnationale permettrait de consacrer plus d’énergie à trouver entre nous des objectifs communs.


              Pierre Manent : Je constate d’ailleurs le même manque de curiosité mutuelle, que vous déplorez, dans mon propre métier. La formule selon laquelle « l’Europe nous ouvre l’esprit » dit exactement le contraire de ce qu’on observe. Quel doit donc être l’objectif pour nous, dans ces conditions ? Des institutions communes, nous en avons suffisamment, peut-être même trop ; ce dont nous manquons, c’est d’actions communes, dans laquelle les pays européens puissent se reconnaître et se réunir.

     

     

              Marianne : Des événements dramatiques comme la crise actuelle ne peuvent-ils pas modifier de fond en comble ces données et pousser l’Europe à l’intégration ?


              Hubert Védrine : Je n’y crois pas. On évoquait tout à l’heure les cités grecques. Je ne suis pas sûr que la menace perse ait abouti à les faire fusionner…


              Pierre Manent : Non, et chacune procédait dans son coin à ses petites négociations avec les Perses…

              Hubert Védrine : Même la menace stalinienne, à l’origine de la construction européenne, n’a pas entraîné une fusion des nations. Elle a engendré des structures collectives de défense, une construction économique, un marché commun, pas plus… Je ne vois pas quel phénomène extérieur, même la crise actuelle (sauf si la Chine voulait dominer le monde et absorber l’Europe, ce qui n’est pas le cas) pourrait forger une nation européenne. Comme le montre l’histoire des nations anglaise, française ou autre, cela a été un processus très long, avec beaucoup de violence, et de répression, l’interdiction des langues locales, de la purification ethnique, etc. Tout cela est heureusement impensable à l’époque moderne. En revanche, le moment est peut-être favorable pour que l’Europe élabore ce « point de vue actif » dont a parlé Pierre Manent.


              C’est même indispensable : si les Européens veulent conserver leur mode de vie et leur type très particulier de société, avec ses équilibres et sa qualité de liberté, ils doivent accepter de devenir une puissance – sinon, ils seront condamnés à la dépendance et échoueront à se préserver. Et il me semble qu’il y a, en ce moment, une vraie opportunité. Une certaine désillusion se fait jour, le réalisme est à nouveau compris, et avec des crises à répétitions, alimentaire, énergétique, écologique, financière, etc., on entrevoit la fin d’un cycle américain irresponsable. Tout cela crée une occasion pour que les Européens s’affirment, à condition, bien sûr, d’en finir avec l’illusion du dépassement des identités – officiellement abandonné mais subliminalement obsédant –, qui handicape l’élaboration d’une vraie politique commune des Européens face au monde.


              Pierre Manent : A condition que l’on sorte aussi de cette « délégitimation » intime des nations, née des guerres du XXe siècle et qui, depuis l’Allemagne, s’est répandue à des degrés divers dans toute l’Europe. Comme si l’histoire de nos nations se réduisait à la sucession de leurs crimes, réels ou supposés. Comment donc faire en sorte que chacune d’entre elles retrouve une certaine « amitié avec soi-même » ? Peut-être la crise aura-t-elle ce bon effet de nous ramener à une vie plus sobre et plus juste de ce que nous sommes et pouvons être.


              Hubert Védrine : On ne sortira, je crois, de ce dilemme que par une approche le plus lucide possible de l’histoire, ce qui est le contraire de la repentance. Et face à la crise économique, c’est la combinaison des réponses nationales adéquates et coordonnées qui fait la réponse européenne. Bref, on n’arrivera pas à imposer une Europe-puissance par une substitution de l’Europe aux nations, mais par une prise de conscience par celles-ci de la nouvelle dureté du monde et une volonté commune, déterminée et durable.



     

  • Vers l’élection présidentielle

     

    par François Marcilhac

     

    Le moindre des paradoxes de nos institutions n’est pas que l’élection qui devait permettre de neutraliser les défauts inhérents à la république est finalement devenue, au cours des décennies, celle qui les aggrave. Nous voulons évidemment parler de l’élection du président de la république au suffrage universel.  

    Le général De Gaulle, en l’inscrivant dans la Constitution en 1962, n’avait-il pas voulu en finir avec le régime tout puissant des partis en créant, entre un exécutif ayant recouvré à la fois toute son efficience et sa réalité symbolique, et le peuple français, un lien quasi-charnel que l’assassinat du Roi, en 1793, avait rompu et qu’une Restauration, certes bénéfique pour les Français, mais malheureusement éphémère, avait été impuissante, au XIXe siècle, à renouer en profondeur ? Le président, en étant directement élu par les Français, devenait, en quelque sorte, leur « souverain », et la Ve République une monarchie républicaine. Assurément, les partis continuaient de jouer leur rôle, mais dans l’esprit des réformateurs de 1962, leur jeu se trouvait raisonné, voire neutralisé par une élection qui inscrivait dans la politique nationale la prééminence de la continuité de l’Etat et du Bien commun, incarnés par un président « au-dessus des partis », sur le jeu des intérêts particuliers et des groupes de pression.

    Certes, dès 1965, c’est-à-dire dès la première élection du président au suffrage universel, les partis se rappelèrent au souvenir du général en le mettant en ballotage. La cuirasse institutionnelle avait un défaut... celui du déni de réalité : en république, il n’est pas facile de faire rentrer dans sa « besace », comme disait Boutang, des partis qui monopolisent le système électoral lui-même. La crise algérienne passée, le général était redevenu le simple porte-parole d’une majorité politique, voire politicienne. La médiocrité croissante de ses successeurs n’allait que rendre encore plus évidente l’impossibilité à faire de la république une monarchie comme une autre. Oui, le président de la république n’est que le chef d’un clan et, entre l’ambition personnelle du candidat et l’intérêt du ou des partis — et des lobbies, souvent étrangers — qui le soutiennent, s’instaure une dialectique savante, où chacun doit trouver son compte, le peuple français étant le grand perdant d’un régime qui non seulement demeure, mais réussit le tour de force d’être chaque jour davantage à la fois celui des partis et de l’étranger — la soumission à l’ordre européen allant aujourd’hui de pair avec une politique migratoire visant à la dissolution du peuple français.

    La réduction à cinq ans du mandat présidentiel n’aura fait qu’aggraver les défauts de ce qui n’est plus et n’a peut-être jamais vraiment été le dialogue d’un homme avec ses concitoyens. D’autant que le quinquennat aura réduit la durée utile du mandat à trois ans et demi. Le spectacle offert par la classe politique depuis le second tour des régionales, qui ont lancé la campagne pour 2017, est, de ce point de vue, aussi révélateur qu’affligeant. A droite comme à gauche, on ne parle plus que de primaires, et le fait que des voix toujours plus nombreuses, à gauche, veuillent y inclure le président en exercice indique combien la fonction présidentielle a perdu de son aura — mais Hollande, en se voulant « président normal », a participé de la désacralisation de sa fonction. La généralisation des primaires elles-mêmes montre combien le candidat est devenu l’homme d’un parti et ne cherche plus à se revendiquer l’homme de la nation. Que la gauche les ait la première instituées peut se comprendre : elle n’a jamais accepté le caractère à ses yeux bonapartiste de l’élection du président de la république, même si, avec Mitterrand, elle a su en jouer. Mais que la droite s’y soit résolue prouve que celle-ci a définitivement abandonné toute teinture gaullienne et finalement seul le FN — c’est peut-être sa force, qui ne préjuge d’aucune victoire — conserve l’esprit originel des institutions en ne laissant pas des primaires désigner son candidat : Marine Le Pen s’impose, dans ce qu’elle croit être le lien qu’elle a tissé avec les Français — la réalité de ce lien est une autre affaire : le jeu électoral repose sur des semblants, qui ne sont pas tous faux pour autant.

    Ce dialogue direct du candidat avec les Français n’avait pas seulement pour objectif — trop ambitieux — de court-circuiter les partis. Comment ne pouvait-il pas en finir, par la même occasion, avec une République comme règne de l’étranger, dont les partis ont été bien souvent et demeurent les courroies de transmission ? Ruse de la république : le tout récent voyage de Juppé en Algérie démontre que, là aussi, l’élection au suffrage universel n’a fait qu’aggraver ce vice inhérent à la république. Que la visite d’un présidentiable français en Algérie soit devenu un passage obligé suffit à lui seul à démontrer combien le peuple français est devenu autre depuis des décennies : seraient-ce donc les binationaux, c’est-à-dire des citoyens dont l’allégeance est double, qui désormais décident de notre destin ? Quel sens peut avoir un dialogue entre un homme et son peuple quand ce peuple ne se définit plus seulement comme français ? « Il y a une diaspora algérienne très importante en France, qui représente une clientèle électorale de plusieurs millions de voix. Aujourd’hui, ils s’abstiennent, mais en 2012 ils ont voté massivement en faveur de François Hollande », rappelle Benjamin Stora (Le Figaro du 1er février). On comprend pourquoi Juppé lors de son voyage a déclaré que « les binationaux sont une passerelle entre nos deux pays. La France est riche de sa diversité. » Dire que De Gaulle prétendait avoir bradé l’Algérie pour que Colombey-les-deux-Églises ne devienne pas Colombey-les-deux-Mosquées. Se doutait-il que, cinquante ans plus tard, les candidats à l’élection présidentielle française devraient, pour avoir une chance de l’emporter, se fait adouber par Alger ? Et les binationaux franco-algériens sont loin d’être les seuls. Oui, dans ce contexte, la querelle sur la déchéance de nationalité paraît bien dérisoire. La question est devenue : qu’est-ce qu’un citoyen — et subsidiairement un électeur — français ?

    Un sursaut est évidemment nécessaire pour empêcher la république de poursuivre jusqu’ à la dissolution de la France sa politique mortifère. Oui, en 2017 il faudra choisir. Choisir un candidat qui soit intraitable sur la question de la survie non seulement des fondements de notre société mais de la nation elle-même, puisque nous en sommes là. Non que nous nous illusionnions sur la capacité du régime à susciter un recours, puisque, précisément, c’est pour pallier les insuffisances criminelles du régime que des recours se sont révélés nécessaires dans l’histoire — et nous ont presque toujours déçus. Royalistes, nous connaissons le nom de celui qui rendrait vaine jusqu’à la nécessité même d’un recours. Tout en agissant pour son retour — et dans l’espoir qu’il le désire autant que nous —, il nous faudra bien en l’attendant semble-espérer dans un candidat suffisamment patriote à la fois pour ne pas ressentir le besoin d’aller chercher à l’étranger sa (contre-)légitimité et pour rassembler tous les Français désireux que notre pays continue, simplement, d’exister. Nous le désignerons, le moment venu, mais il fallait bien, à l’aube de ces quinze mois de démagogie politicienne, rappeler le combat essentiel. Afin d’y prendre toute notre part. 

    L’Action Française 2000

  • Cinéma • Okja et War Machine, deux productions Netflix à découvrir

     

    Par Francis Venciton

    Parmi les films produits par Netflix, Okja s’attaque à l’industrie agro-alimentaire, tandis que War Machine critique les interventions militaires de l’Occident et la stratégie de contre-insurrection.

     

    2355668558.JPGAu printemps dernier, un film a suscité la polémique au festival de Cannes : réalisé par Joon-Ho Bong, un cinéaste coréen reconnu, Okja a été produit par Netflix, la plate-forme de vidéos à la demande ; alors qu’il ne sortira pas en salle, sa présentation dans un temple du cinéma d’auteur a fait grincer des dents… Ce film est un conte. L’on y suit les aventures d’une jeune fille, Mija, qui tente de sauver un cochon génétiquement modifié, Okja, confié à son grand-père censé l’élever dans un objectif de marketing. C’est d’abord une attaque féroce contre l’industrie agro-alimentaire et son lobbying. Cependant, ce film ne se limite pas à opposer gentils écologistes et méchants capitalistes. Que font les écolos ? Du spectacle, incapables de proposer une alternative, grevés de paradoxes : ne cessant de dire qu’ils ne veulent pas être violents, ils le sont dans les faits ; un militant mange au minimum pour réduire son empreinte carbone alors même qu’il prend des bus et des avions. Leurs triomphe ? Un happening qui n’entrave pas la machine à produire.

    Les deux visages du capitalisme

    Les capitalistes sont traversés eux-aussi par des ambiguïtés. La société Mirando, créatrice d’Okja, est tiraillée par une opposition entre deux sœurs jumelles : l’une, soucieuse de communication, attifée de tenues rose bonbon, est toujours soucieuse d’être aimée ; l’autre, aux allures thatcheriennes, assume sa part de brutalité. La face du capitalisme qu’incarne la seconde semble répugnante, mais elle est préférable à l’autre. Pourquoi ? Parce cette figure-là de capitalisme, soumise au calcul, est raisonnable. Elle rend possible la résolution des problèmes, la substitution d’un produit à un autre. Contrairement au capitalisme de séduction, pour lequel Okja est cette créature paradoxale que l’on cherche à s’approprier parce qu’elle a acquis une singularité. Tous ces aspects de la société du spectacle sont confrontés à l’authenticité des relations humaines, notamment l’inscription respectueuse de l’homme dans la nature. Les montagnes édéniques de la Corée sont un espace de liberté. Pour combien de temps encore ? Le film laisse cette question en suspens. Là où Snowpiercer, du même réalisateur, s’égarait, Okja s’avère cohérent sans rien perdre en style. Fort de sa subtilité critique et de la diversité des genres qu’il aborde, c’est un film qui mérite d’être vu.

    Autre production Netflix : War Machine, réalisé par David Michôd, d’après The Operators de Michael Hastings, où Brad Pitt officie en tant qu’acteur et producteur. Ce film raconte comment le général Glen McMahon dirige la coalition internationale en Afghanistan avant de tomber à cause d’un article. Ce récit bourré d’ironie raconte en fait l’histoire vraie du général McChrystal, mais c’est aussi une explication du principe de contre-insurrection et du problème de l’interventionnisme. La contre-insurrection, ou guerre contre-révolutionnaire, théorisée dans une littérature d’origine française née durant la guerre d’Algérie, vise à retourner les populations contre les terroristes en donnant la priorité à la protection des civils. Elle a mauvaise presse en raison de son application en Amérique du Sud et des atteintes aux droits de l’homme ayant accompagné sa mise en œuvre. Le film ne prend jamais réellement au sérieux ce corpus doctrinal en insistant sur le fait que la guerre menée ici ne peut pas être gagnée. Curieusement, c’est une critique des “croyants” (believer) dans le milieu militaire. Mais tout officier ne se doit-il pas d’avoir la foi ?

    Achille en Afghanistan

    War Machine a été critiqué pour avoir mêlé l’humour au drame. Or la guerre est dramatique, absurde, et par là elle se prête au rire. Il suffit, pour s’en convaincre, de relire les témoignages de Céline sur la Grande Guerre. Ce film, parce qu’il accepte cette dualité, n’est donc pas une copie de MASH. Cela se traduit dans la personnalité du héros : c’est un Achille, un bloc de marbre tombé dans la médiocrité contemporaine ; il est le seul personnage sérieux, avec les victimes de la guerre, face à des gens qui ne la comprennent plus, qu’il s’agisse des administratifs coupés des réalités ou des soldats shootés à l’adrénaline. Si ce film n’était pas resté collé à un certain “politiquement correct” de gauchiste émotif, il aurait pu développer une vraie critique de cet État démocratique qui mène des guerres à l’étranger sans intelligence. Intriguant, War Machine ne se montre pas aussi malin qu’il devrait l’être malgré de grandes et belles fulgurances. Dommage. 

     

  • Terreur sur l'Europe

     

    3578948983.jpgLe 8 janvier 2015, au lendemain des tueries du 7, notamment chez Charlie Hebdo, nous écrivions ceci, qui s'applique parfaitement à ce qui vient d'arriver en Grande-Bretagne, qui, de plus, menace, aujourd'hui, toute l'Europe d'un long temps de terreur véritable :

    « Quand on laisse entrer chez soi, en un laps de temps relativement court, des millions d’immigrés venus d’un autre continent, nés d’une civilisation radicalement différente, guidés par les mirages d’un niveau de vie que leur misère originelle rend terriblement attrayants et qui n’ont que peu de sens et de respect de ce que sont les mœurs, les lois, les traditions du pays où ils arrivent, quand on en a soi-même largement perdu l’amour et la pratique, il n’y a pas de quoi être étonnés des troubles et des violences qui se produisent inéluctablement. C’est la première réflexion qui nous vient à l’esprit après les évènements tragiques d’hier, à Paris. Il y a longtemps, ici, en effet, que nous mettons en garde contre la politique d’immigration de la France, devenue plus périlleuse encore du fait de la crise économique et du laxisme de nos gouvernants. Du fait, aussi, d’un certain nombre de nos erreurs - de graves erreurs - en matière de politique étrangère. Il y a longtemps que nous signalons à quel point notre République vit sur une poudrière et qu’il peut arriver un temps où le travail de nos services de sécurité ne suffira plus à empêcher la multiplication des violences et des attentats. Ce temps est peut-être arrivé et il ne faut pas manquer d’en rechercher les causes, d’en marquer les responsabilités. Certes, tous les musulmans de France ne sont pas des terroristes. Loin de là. Nombre d’entre eux sont probablement en voie d’intégration. Et le réalisme devrait conduire, si nous en sommes capables, à les y aider, à les y encourager. Mais les risques de l’immigration massive demeurent ; elle est un terreau porteur de terribles dangers. Et, en tout cas, tous les terroristes qui menacent aujourd’hui la France le font au nom de l’Islam.   »

    Avions-nous tort ? Il nous semble au contraire avoir vu juste. Les causes profondes des attentats étaient énoncées : accueil inconsidéré, idéologique, d'une immigration massive provenant d'une civilisation qui nous est étrangère, voire opposée, souvent hostile ; abandon de notre propre héritage ; ignorance ou, pire, mépris de notre histoire ; graves erreurs et initiatives hasardeuses, en matière de politique étrangère et interventionnisme irréfléchi ; laxisme généralisé de nos gouvernants et de nos semblants d'élites ; extrême fragilité de la société française en général. De l'enfance à la vieillesse. Le problème qui se pose à la France, à la Grande-Bretagne , ou ailleurs, on le voit, est loin d'être seulement sécuritaire.

    Sur ce dernier aspect, qui n'est pas, de loin, celui où nous sommes le plus faibles, nous envisagions qu'il pourrait « arriver un temps où le travail de nos services de sécurité ne suffira plus à empêcher la multiplication des violences et des attentats. ». Les spécialistes nous disent, au lendemain de l'attentat de Londres, que ce moment est arrivé. En matière de commission d'attentats, les acteurs potentiels sont devenus trop nombreux, trop disséminés, trop autonomes, les initiatives trop spontanées, pour que les forces spécialisées puissent y suffire. Les voici virtuellement débordées par le nombre. Désormais, empêcher les drames risque de devenir prouesse, miracle, chance, etc.

    Au demeurant, ces forces de sécurité font leur travail avec professionnalisme, courage et une sévérité qui tue. Peu de terroristes survivent à leurs actions. Ils y sont supprimés. Peine de mort comme rétablie, a priori, sans tribunaux ni jugement... Les trois tueurs du London Bridge y sont morts, samedi soir.

    Qui ne voit qu'une politique antiterroriste de grande ampleur, française et si possible européenne, devrait en urgence être définie ; qu'elle devrait consister en un vaste retournement non seulement en matière d'immigration - à réduire presque à zéro - mais aussi d'enseignement, de culture, de mœurs, de médias, de politique étrangère ...

    Pour éradiquer la menace terroriste, intégrer les immigrés qui peuvent l'être, exclure de notre sol ceux qui ne le peuvent, les moyens sont avant tout - du moins en profondeur - idéologiques, politiques et moraux. Irréductibles tant au dispositif sécuritaire, pour indispensable qu'il soit, qu'au prêchi-prêcha régnant. Il faudrait que Français et Européens cessent de ne pas s'aimer en tant que tels et, comme en d'autres temps face à l'Islam, décident, non pas d'aimer la terre entière, mais de défendre et sauver intégralement leur civilisation attaquée. S'il y avait une Europe, comme il y en eut une, mais là encore en d'autres temps, s'il y avait des dirigeants européens, ils se hâteraient de proclamer cette urgence.  

  • Dans Charlie Hebdo, Covid-19 : L’autre « étrange défaite », par Riss.

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    Surprenant, inattendu, intéressant : voici que Riss - dans ce Charlie Hebdo que nous n'aimons pas du tout * - lance une charge furieuse contre le Système et se révèle presque - dût-il en être étonné... - aussi réactionnaire que nous.

    L'essentiel de son texte est bon et juste, à au moins 2 remarques près :

    1. Il ne va pas comme nous jusqu'à la remise en cause du Système alors qu'il dit, avec raison, qu'il faudra bien rendre des comptes ("Il faudra en répondre d’une manière ou d’une autre"). Or, et c'est là la force de l'école de pensée d'Action française, si nous "remettons en cause", c'est pour "remettre en ordre"...

    2. Dans son bilan assez juste, Riss oublie le magnifique sursaut du Pays réel français et ne voit pas les signes réconfortants venus de "la France d'en bas" et qui confirment le mot splendide de Jacques Bainville "pour des Renaissances, il est encore de la foi". Au Pays réel, qui s'est montré admirable (oublié par Riss), correspond malheureusement un Pays légal lamentable (ce qu'a bien montré Riss). Ce Pays légal, incapable, incompétent et nul, ce Système failli, déclasse inexorablement la France qui mérite, en effet, mieux que cette République idéologique mortifère.

    Riss a su trouver les mots pour décrire une situation en effet catastrophique. C'est déjà bien, c'est déjà beaucoup.

    Notre tâche est de proposer, aux français en général et à Riss en particulier, l'alternative politique qui permettra à ce pays plein de capacités de triompher de cette crise et de reprendre sa marche en avant...

    * pour mémoire, voici ce que nous écrivions dans lafautearousseau (où nous n'avons jamais été "Charlie") au lendemain du massacre terroriste :

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2015/01/08/nous-ne-sommes-pas-tous-charlie-nous-sommes-tous-la-france-5528702.html

    Un désastre. C’est tout simplement un désastre que vit actuellement la France. Le mot « crise » ne suffit plus à définir la situation présente.

    La France vit des heures de désillusion aussi profonde que celles qu’elle avait connues en mai 1940. La France pensait avoir le meilleur système de santé du monde, comme elle était convaincue d’avoir la meilleure armée du monde en 1940. Et puis, sous nos yeux, tout s’est effondré à une vitesse inimaginable. On se demandait pourquoi la France avait manqué d’avions efficaces, d’armements modernes comme des chars d’assaut, et pourquoi les soldats portaient encore des bandes molletières alors que les soldats allemands avaient des bottes en cuir.

    Aujourd’hui, on s’interroge pour comprendre pourquoi il n’y a pas assez de masques, pourquoi il n’y a pas assez de respirateurs artificiels, pourquoi la France est obligée d’importer les produits réactifs pour fabriquer des tests de dépistage. On perd notre temps à discuter de problèmes d’intendance qui n’auraient pas dû exister si le système de santé français était vraiment le meilleur du monde. Mais le système de santé français n’est pas le meilleur du monde. La France n’est plus un grand pays, mais une petite nation mesquine, bouffie d’orgueil et de prétention. Et en face d’un virus microscopique, l’orgueil et la prétention, ça ne sert à rien.

    Une injustice insupportable

    Il faudra alors se poser la question de savoir pourquoi un tel désastre. On ne peut s’empêcher de se tourner vers la fameuse Étrange Défaite, de Marc Bloch, qui, ayant vécu la défaite de 40 de l’intérieur, se posait la question de savoir pourquoi cela avait été possible. Et cette catastrophe en cours nous amène inévitablement aux mêmes conclusions : incompétence, inorganisation, absence de vision à long terme, improvisation. En résumé : nullité de nos dirigeants, et en particulier de ceux en charge du système de santé français.

    Cette génération de hauts responsables de la santé en France est en train d’entrer dans l’Histoire comme les généraux de l’armée française en 40. Une caste de petits chefs, de techniciens imbus de leur position, de leur suffisance, qui, face au coronavirus, avaient une guerre de retard, comme la plupart des généraux de 1940, qui se croyaient encore en 1918.

    Ceux qui en payent le prix, ce sont les morts de plus en plus nombreux, mais aussi les médecins et soignants qui se sacrifient en y laissant leur peau, pour rattraper des erreurs dont ils ne sont pas responsables. C’est toujours le troufion de base qui paye de sa vie la nullité de sa hiérarchie.

    La France n’est plus un grand pays, mais une petite nation mesquine, bouffie d’orgueil et de prétention

    Cette injustice insupportable, il faudra en répondre d’une manière ou d’une autre. Le président de la République a très vite comparé cette épidémie à une guerre. Cela pouvait sembler habile, afin de mobiliser la nation entière contre le terrible ennemi. Mais cette comparaison se retourne déjà contre ceux qui croyaient en tirer parti. Car en face d’un tel désastre, on ne pourra pas se contenter de quelques gerbes de fleurs et d’une distribution de Légions d’honneur. Le besoin de justice est le sentiment qui structure une société. Quand il est bafoué, ce n’est pas seulement le système de santé français qui s’effondre, mais la totalité de l’édifice. ●

    Source : https://charliehebdo.fr/

  • Éric Zemmour: «Un éloge des limites qui s’arrête à mi-gué».

    Éric Zemmour. Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

    Une tentative salutaire de repenser des limites dans une époque qui les nie et les détruit. Une promenade philosophique passionnante, mais malheureusement pusillanime.

     

    C’est le «truc» préféré des gens de gauche. Quand ils veulent descendre du train fou du progressisme, ils ne peuvent se contenter d’actionner le signal d’alarme à la manière d’un simple conservateur. Alors, ils inventent une fausse équivalence, une fausse opposition en miroir, deux extrémismes qu’ils rejettent également, entre lesquels ils trouvent une voie moyenne, raisonnable et modérée. Ainsi, les Républicains de gauche, qui ne supportent plus de côtoyer les indigénistes et autres islamo-gauchistes, se prétendent pris en tenaille entre deux identitarismes, celui qui défend la nation française et celui qui veut la détruire. Et comme ils restent de gauche, ils ne se privent pas de faire la morale à ceux – les méchants conservateurs ou réactionnaires – qui ont seulement eu le mérite et le courage d’être clairvoyants bien avant eux. C’est comme si les résistants communistes et socialistes de 1942 avaient fait la leçon (républicaine, bien sûr) aux militants monarchistes de l’Action française qui avaient rejoint de Gaulle à Londres dès 1940 (d’ailleurs, c’est ce qu’ils ont fait !).

    Monique Atlan est journaliste et rédactrice en chef de France 2 ; Roger-Pol Droit est philosophe et éditorialiste au Monde: deux figures emblématiques du clergé médiatique. Alors, quand ces deux-là entendent restaurer les limites dans une époque qui les nie, ils prennent soin de mettre dans le même sac d’opprobre, «homo illimitatus» et «homo limitans», celui qui efface les limites avec celui qui veut les rétablir. Et pour que leurs anciens amis les comprennent bien et ne les rejettent pas comme apostats, ils enfoncent le clou. Ils ne sont pas de cette engeance qui veut bêtement «les renforcer (les limites), les durcir, les réinscrire, avec plus de force et de netteté qu’auparavant. (…) Homo limitans n’est pas uniquement conservateur. Il devient, au sens propre du terme, réactionnaire. (…) La même radicalité travaille et unit ces deux opposés car limites pensées selon l’unique logique du “tout ou rien”.»

    Ce n’est pas le cas de nos deux auteurs, qui, eux, ont une ambition plus haute: «Ce regain d’intérêt pour les limites, nous souhaitons l’accompagner, mais en le remettant, si possible, sur une meilleure voie.»

    Mais si nos bons maîtres ont le culot de rééduquer ceux qui ont vu clair avant eux, il faut reconnaître qu’ils le font avec une culture et un sens pédagogique indéniables. Ils divisent l’histoire de l’Occident en trois grandes périodes: l’Antiquité, qui a le respect vétilleux des limites (elles viennent des dieux, et les hommes qui les transgressent sont châtiés) ; la modernité, à partir de la Renaissance, où les hommes devenus individus transgressent toutes les limites (religieuses, géographiques, scientifiques, politiques, etc.) ; la postmodernité, enfin, c’est-à-dire notre époque, où toutes les limites, toutes les frontières, qu’elles soient géographiques, commerciales, culturelles, sexuelles, voire culinaires, sont systématiquement détruites et effacées, afin de communier dans un grand tout de la fusion et de la confusion.

    Rien de mieux que l’étymologie pour comprendre ce qui se joue: «krinô en grec veut dire à la fois séparer, distinguer, trancher, décider, juger. Séparer pour éclairer et donc choisir, décider.» De même dans la langue de l’Ancien Testament: «Le verbe lehavdil signifie à la fois séparer, distinguer et discerner. Une seule et même opération. (…) L’acte créateur est toujours un acte de séparation, de discernement.»

    Nos deux auteurs nous emmènent dans une «promenade philosophique», comme dit l’éditeur, qui s’avère passionnante. On va d’Épictète à Freud, en passant par Hegel, Nietzsche et Foucault, ou même la philosophie indienne. Avec Freud, on comprend que «devenir un individu consiste à passer de l’illimité indistinct aux limites, de l’océanique au terrestre, du tout aux singularités». Avec Nietzsche, que «les héros grecs avaient un vif souci des limites car ils avaient des désirs puissants et chaotiques. (…) Le mépris de nos contemporains pour l’idée de limite révélerait une panne du désir.»

    Bien que nos auteurs nous interdisent de l’accuser (!), on saisit assez aisément que la pensée de Michel Foucault est une borne essentielle de cette déconstruction qui conduit à la destruction de l’humain.

    Il semble que notre époque s’arrache enfin à cette fascination morbide du refus de toute limite. La vogue de l’écologie est «tout entière du côté des limites». La remise en cause de la mondialisation aussi. Les leçons du Covid. De peur de passer pour «populistes», nos auteurs n’évoquent qu’en passant les questions migratoires ou les querelles autour du genre. Mais certaines formules nous font deviner leur véritable pensée: «Séparer, c’est créer. Tout acte créateur est d’abord un geste de séparation qui donne forme. Célébrer la séparation, sans laquelle rien de réel ni humain ne serait possible, redevient urgent et nécessaire. (…) La limite n’est pas la cause de la séparation, mais son effet. La séparation est première, la limite seconde.»

    On a compris. En dépit de toutes les précautions, Atlan et Droit militent activement pour le retour des limites, des interdits. Le fameux slogan de Mai 68 «Il est interdit d’interdire» leur paraît criminel. «Accepter le sans-limites, c’est accepter l’inhumain.» «Il faut faire l’éloge de l’interdit, osent-ils. C’est la responsabilité première d’instaurer des limites qui doit d’abord être réendossée.»

    Dommage qu’ils gâchent tout par pusillanimité, car ils ajoutent aussitôt : « Les limites sont indispensables et vitales, mais certainement pas de manière autoritaire et rigide. Ni en imaginant des retours en arrière. (Il faut) retrouver le sens des limites (…), [mais] une limite indéfiniment négociable, déplaçable, réinscriptible. Pour nous la limite est indéfiniment mobile, toujours en travail.» Bref, ils rêvent d’une limite qui n’en soit pas une puisqu’elle change à volonté ; un interdit qui n’est plus interdit puisqu’il est négociable. «La limite n’est plus une ligne frontière, mais zone de négociation.» Un livre qui vante si finement la notion de limite pour mieux la subvertir. Une pensée qui ose rétablir la légitimité de l’interdit pour mieux la délégitimer, par peur d’assumer l’autorité et une véritable politique de restauration, même si personne n’ignore que rien ne reviendra comme avant. Tout ça pour ça ? 

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Lire Jacques Bainville...(X) : ”Boileau,... royaliste”...

    boileau002.jpgComme il y aura lundi deux cent ans que Nicolas Boileau nous a quittés, la loi du journalisme veut que Boileau soit sujet d'actualité. Et c'est un sujet dont le renouvellement n'est pas facile. Voici pourtant, à titre de renseignement, les diverses manières dont il convient de parler de Boileau si l'on veut qu'un journal insère l'article ou que des convives écoutent le paradoxe :

    1. Boileau Parisien. On fait ressortir le goût de Boileau pour la capitale, où il est né, qu'il n'a pour ainsi dire jamais quittée. Boileau, précurseur, a "lancé" Auteuil et les quartiers de l'ouest. S'il vivait de nos jours, il ferait campagne contre les embarras de Paris. Développements nombreux et variés.

    2. Boileau journaliste. Il est absolument certain que rien n'a manqué à Despréaux que l'existence de la presse pour être le premier journaliste de son temps. Il eût, naturellement, excellé dans al critique des lettres, des théâtres, des moeurs. Le goût de Boileau pour la satire, sa manie de se livrer matin et soir à des attaques personnelles lui auraient même valu beaucoup d'affaires d'honneur, et ce polémiste enragé aurait eu souvent recours aux bons offices de M. Rouzier-Dorcières (1). Malgré son désir de vivre en bons termes avec le gouvernement, la raideur de son caractère l'aurait à plusieurs reprises jeté dans l'opposition. Mais il n'est pas douteux qu'il n'eût négligé aucune des manifestations de la vie contemporaine : Boileau ne pensait que par actualités. Ainsi le Lutrin est emprunté à la chronique des tribunaux, les épîtres et les satires sont farcies d'allusions à toute espèce de nouveautés et de potins du jour. Sans compter les "grandes actualités" qui lui inspiraient de vastes machines officielles comme l'Ode sur la prise de Namur.

    3. Et, en passant, un petit jeu de société qui consisterait à rechercher quelles seraient de nos jours les victimes de Boileau. Ne voit-on pas d'ici ses Chapelain et ses Cotin ? Tout le monde dira d'abord Edmond Rostand, ensuite Jean Aicard. Il sera du meilleur esprit d'à-propos de ne pas dédaigner de se souvenir, en évoquant les manifestations du Français (2) que Boileau les a expressément autorisées et couvertes de son autorité par un vers célèbre. Remarquons à ce sujet la tendance du jour, qui est de supprimer - à Paris - le droit au sifflet, droit dont les spectateurs des théâtres de province continuent cependant de jouir et d'user librement. Conclure que Boileau eût mené encore de vigoureuses campagnes contre le théâtre industrialisé et enjuivé.

    4. Boileau réaliste. On insistera sur ce qu'il ya de cru dans ses descriptions, qui sont de véritables "choses vues". Exemple : le Repas ridicule, et, à ce sujet de Boileau gourmet, bon vivant, compagnon de quelques uns des fêtards les plus notables de son temps. Aux personnes qui se récrieront, qui ont conservé une dent à Boileau de l'ennui qu'il leur a causé sur els bancs du collège, qui objecteront qu'il est quinteux et maussade, citer le mot fameux de Regnard à qui, pour le flatter, on disait que Despréaux était un auteur médiocre : "Il n'est pas médiocrement gai."

    5. Boileau royaliste. Il ya aurait là tout un chapitre à écrire : comment, par exemple, il a félicité Louis XIV d'avoir un gouvernement personnel et de n'être pas pareil à "ces rois nés valets de leurs propres ministres". Comment une de ses louanges les plus délicates fut d'admirer Louis XIV comme une sorte de César qui devait tout à lui-même, et de ne pas lui rappeler inopportunément ses ancêtres. D'ailleurs, le dix-septième siècle était, en général, assez étranger à l'idée de tradition, on dédaignait le moyen âge, les origines, les vieilleries. La monarchie apparaît à travers Boileau comme quelque chose de moderne et presque de nouveau : ce qui s'explique si l'on songe qu'à sa majorité, après la véritable époque de République quavait été la Fronde, Louis XIV avait dû opérer une sorte de coup d'Etat pour reprendre son autorité. Les écrivains de "l'école de 1660" ont été, bien plutôt que des courtisans, les apologistes d'un acte de hardiesse et de salut public. Observer que Boileau a bien failli ne jamais être de l'Académie française et qu'il fallut la volonté de Louis XIV pour l'y faire entrer. Il eût été piquant, pour l'histoire du quarante et unième fauteuil, d'inscrire en tête des exclus, avec le nom de Molière, le nom de Boileau.

    ...Il y aurait sans doute encore bien des façons de moderniser Despréaux. Mais cellez-là suffiront pour aujourd'hui. Et puis, il sera toujours permis de parler de Boileau homme de goût, de Boileau honnête homme et de Boileau poète français.

    L'Action française, 11 mars 1911 

    (1) : Escrimeur, qui dirigea de nombreux duels. 

    (2) : Manifestations provoquées au Théâtre-Français par les représentations d'Après moi, de M. Henry Bernstein. 

    LOUIS XIV 4.JPG

    Image tirée du film La prise du pouvoir par Louis XIV, de Roberto Rossellini.

    Boileau "a félicité Louis XIV d'avoir un gouvernement personnel et de n'être pas pareil à "ces rois nés valets de leurs propres ministres".... 

  • Éphéméride du 11 mai

     1946 : la loi de Dévolution des Biens de Presse attribue l'imprimerie ultra-moderne de L'Action française à... l'Humanité ! 

     
     
     
    Vers 477 : Célébration de Saint Mamert, premier des trois "Saints de glace" 
     
    Avant Pancrace et Servais, Mamert est le premier des trois "saints de glace", aujourd'hui disparus du calendrier officiel, et remplacés par Sainte Estelle, Saint Achille et Sainte Rolande.
    Ces trois saints étaient fêtés pendant les trois jours correspondant à la dernière période durant laquelle, au Moyen-Âge, on pensait les dernières gelées possibles...

    Si l'on imaginait, autrefois, que durant ces trois jours de mai le risque de froid et de gelées était particulièrement important, les statistiques météorologiques prouvent que le risque de gelées est avéré durant toute la première quinzaine de mai (et jusqu'à fin mai en montagne ou dans les régions septentrionales) : en mai, on peut en effet observer des descentes d'air froid sur la France, et lorsque celles-ci coïncident avec une période anticyclonique se traduisant par un ciel dégagé, notamment la nuit, les températures nocturnes peuvent très vite chuter et entraîner des gelées (un peu comme au moment de la lune rousse), alors même que les journées sont douces grâce à l'ensoleillement.

    Aujourd'hui, bien que disparu du calendrier, Saint Mamert,  - Évêque de Vienne, dans le Dauphiné, à l'époque des Grandes invasions - est resté célèbre pour avoir institué les trois jours de Rogations, suppliques sous forme de grandes processions publiques, afin de demander la pluie ou la protection des récoltes.

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    1258 : Traité de Corbeil : Louis IX acquiert "les citadelles du vertige"...
     

    Le Traité de Corbeil est signé le  à Corbeil-Essonnes, entre les représentants du roi d'Aragon Jacques 1er et ceux du roi de France Louis IX.

    Par ce traité, le roi de France renonce à ses prétentions sur les comtés de la Marche d'Espagne et le roi d'Aragon renonce à certaines de ses prétentions dans le Languedoc (sauf Montpellier).

    Ce traité fixe la frontière du royaume de France au sud des Corbières, gardée côté français par les forteresses de Termes, Aguilar, Niort, Quéribus, Peyrepertuse et Puilaurens.

    Quatre siècles plus tard (à un an près...), avec la réunion du Roussillon au Royaume (par le Traité des Pyrénées, de 1659), la frontière française sera repoussée beaucoup plus au Sud, jusqu'aux Pyrénées elles-mêmes, ce qui diminuera très fortement - sinon totalement -  l'importance stratégique des châteaux gardant la frontière délimitée par le Traité de Corbeil...

    https://www.aude.fr/decouvrir-les-huit-citadelles-du-vertige

    https://citadellesduvertige.aude.fr/

    (ndlr : attention, le terme de "châteaux cathare" ou "pays cathare" est un terme absurde, un "attrape-nigaud/attrape-touriste", qui ne correspond à rien de sérieux, d'historique, de scientifique...)

     

    • 1 Peyrepertuse

    https://www.tourisme-carcassonne.fr/activite-loisir/chateau-de-peyrepertuse/

    Le château fait partie des "Cinq fils de Carcassonne"  : les châteaux de QuéribusPuilaurensTermes et Aguilar, tous situés au sommet de pitons rocheux "imprenables". Il est surnommé la "Carcassonne céleste" car c'est le plus grand des cinq...

    Peyrepertuse l'incontournable château du Pays Cathare - Forteresse Royale  Médiévale de Peyrepertuse dans l'Aude Pays Cathare - Visite touristique  d'un monument historique

    Groupe Peyrepertuse et Quéribus les «Citadelles du Vertige»

     

    • 2. Puilaurens

    https://www.payscathare.org/les-sites/chateau-de-puilaurens

    CHÂTEAU DE PUILAURENS - Office de tourisme de Carcassonne

    Château de Puilaurens | Les sites Pays Cathare

     

    3. Quéribus

    https://www.payscathare.org/les-sites/chateau-de-queribus

    Le Château de Quéribus - Corbières Minervois Tourisme

    Groupe Peyrepertuse et Quéribus les «Citadelles du Vertige»

     

    4. Aguilar

    https://www.payscathare.org/les-sites/chateau-d-aguilar

    Château d'Aguilar | Les sites Pays Cathare

     

    Château d'Aguilar | Les sites Pays Cathare

     

    5. Termes

    https://www.chateau-termes.com/

    Le château de Termes - Termes - Aude - Midi-Pyrénées - Grand Sud Insolite  et Secret

    Le château – Village de Termes

    On remarquera comment, lorsque le soleil décline, le château semble dessioner une partie de la carte de France, avec son Cotentin, sa Bretagne et son littoral atlantique...

     

     
     
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    1696 : Mort de La Bruyère
     
    Il a bien croqué ceux qui pensent peu mais tentent de donner l'illusion de la profondeur, en cherchant à masquer le vide de leur pensée par l'emploi d'un langage abscons :
     
    "Que dites- vous ? Comment ? Je n'y suis pas; vous plairait-il de recommencer ? J'y suis encore moins. Je devine enfin : vous voulez, Acis, me dire qu'il fait froid : que ne dites-vous : "Il fait froid" ? Vous voulez m'apprendre qu'il pleut ou qu'il neige; dites : "Il pleut, il neige." ... Est-ce un si grand mal d'être entendu quand on parle, et de parler comme tout le monde ?
     
    Une chose vous manque, Acis, à vous et à vos semblables... c'est l'esprit. Ce n'est pas tout : il y a en vous une chose de trop, qui est l'opinion d'en avoir plus que les autres; voilà la source de votre pompeux galimatias, de vos phrases embrouillées, et de vos grands mots qui ne signifient rien..." 
     
    (Les Caractères, chapitre V, De la Société et de la Conversation, § 7) 
     
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    Portrait de Jean de La Bruyère, par Largillière
     
     
     
     
     
     
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    1708 : Mort de Jules-Hardouin Mansart

     

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    Chargé de l’achèvement du château de Versailles, il y conçoit la façade donnant sur les jardins, la Galerie des Glaces (en 1684 : voir l'Éphéméride du 15 novembre, sur l'inauguration de la Galerie), les grandes Ailes Nord et Sud (en 1689), les Grandes Écuries et la Chapelle royale (voir l'Éphéméride du 5 juin, sur la consécration de la Chapelle).

    Il est également à l’origine de l’Orangerie (ci dessous) en 1686...

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    ...et du Grand Trianon, ci dessous :

  • Viktor Orban a raison...

    Le Premier ministre hongrois a déclaré, le samedi 27 juillet dernier, que l’Union européenne avait commis de « graves erreurs » au cours des cinq dernières années en matière d’immigration et d’économie...

    Selon lui, la Commission européenne devrait permettre à un conseil des ministres de l’intérieur de l’UE de décider des questions de migration, en comparant leur rôle à celui de l’Eurogroupe, les ministres des finances des pays utilisant l’euro : « La Commission doit se comporter comme la gardienne des accords de l’UE et abandonner l’activisme politique... Ce n’est pas un organe politique, il ne devrait pas avoir de programme et il ne devrait pas mener d’attaques politiques contre les Etats membres. »

    Viktor Orban a déclaré également que la liberté chrétienne était attaquée à la fois sur un front interne – les libéraux voulant abandonner la culture chrétienne – et sur un front externe, avec la migration : « La conséquence, sinon l’objectif, de la migration est qu’elle détruit l’Europe telle que nous la connaissions »...

    Viktor Orban, 56 ans, a été élu pour son troisième mandat consécutif de quatre ans – son quatrième au total – en avril 2018 : son programme ? : le seul moyen de renforcer la Hongrie serait de s’opposer à « l’esprit du temps libéral et à l’internationalisme libéral »...