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  • Dominique Reynié: «Les abstentionnistes peuvent provoquer un accident électoral en 2022, par Loïc Boichot.

    «La gestion (de la crise sanitaire) déterminera notre existence politique», estime Dominique Reynié. Sébastien SORIANO/Le Figaro

    «L’abstention peut donner la victoire à une force dont ne voudraient pourtant pas la plupart des électeurs» analyse le politologue Dominique Reynié.

    LE FIGARO. – À dix-huit mois de la présidentielle, votre enquête laisse apparaître une France plus que jamais tentée par l’abstention, le vote blanc ou le vote antisystème. Un avertissement pour Emmanuel Macron ?

    Dominique REYNIÉ. – Pour nous tous. La disponibilité protestataire déclarée concerne 79% de nos concitoyens. La société française poursuit sa mue politique: déconsolidation démocratique, protestation et droitisation. La déconsolidation démocratique est déjà manifeste: l’abstention historique lors des municipales du 28 juin dernier en est un signe puissant. C’est une erreur de n’y voir qu’un effet de la crise sanitaire, alors que 59% seulement de nos concitoyens disent leur préférence pour la démocratie représentative, contre 64% en janvier. Le soutien est plus faible encore parmi ceux qui risquent de subir davantage les conséquences de la crise: les artisans, commerçants et chefs d’entreprise (38%), les ouvriers (44%). Si 25% des Français disent vouloir une démocratie directe, notre enquête révèle que cette option agrège en fait des électeurs en quête de rupture, proches du RN et de LFI. Enfin, 12% optent pour un régime autoritaire. Déception, découragement, exaspération nourrissent une orientation protestataire à laquelle contribuent les réseaux sociaux, comme nous le montrons.

    Que peut provoquer le retrait des urnes d’un grand nombre d’électeurs, en 2022 ?

    Ce que j’appelle un accident électoral, soit un résultat non voulu. Or une forte abstention favorise un tel résultat. L’abstention peut donner la victoire à une force dont ne voudrait pourtant pas la plupart des électeurs. Dans l’hypothèse d’un second tour Macron-Le Pen, une majorité d’électeurs (53%) souhaite éviter l’élection de Marine Le Pen (ils n’étaient que 48% en janvier). Mais la question est de savoir qui des modérés ou des protestataires s’abstiendra le plus. Il faut par ailleurs suivre de près la fusion partielle des électorats LFI et RN. Ce processus, visible dans notre vague de septembre 2019, s’est affirmé dans l’opposition à la réforme des retraites. La convergence de ces électorats ne reflète pas un programme commun: il ne s’agit pas de faire mais de défaire ensemble.

    En plus d’une «déconsolidation démocratique» et d’un fort potentiel protestataire, vous observez une droitisation de la vie politique française. C’est-à-dire ?

    De nombreux éléments en témoignent, notamment la forte poussée de la disponibilité à voter RN chez les 18-24 ans ou la montée en puissance de thèmes considérés «de droite», à mon avis sottement, dans le débat public: sécurité, laïcité, patrimoine immatériel (ce que mon ami Laurent Bouvet appelle «sécurité culturelle»), etc., regardés par les électeurs comme les conditions sine qua non du contrat social. En un an, la préoccupation pour la sécurité fait un bond de 16 points, alors que notre vague 3 a été achevée avant les derniers attentats islamistes. Cette inquiétude se conjugue avec l’idée que la société est de plus en plus violente, partagée par 72% des personnes interrogées.

    Cette exigence régalienne est majoritaire dans tous les électorats, selon l’étude. Un défi pour les partis dits de gouvernement ?

    Oui. À cet égard, je m’étonne de ce déni, et de son arrière-fond moralisateur, toujours très présent dans une partie de la gauche et du monde médiatique. La demande de sécurité est non négociable. Les partis qui voudront l’ignorer, ou atermoyer, seront renvoyés à la marginalité électorale. La dépréciation de cette demande contribue à l’affaiblissement du système représentatif, politique et médiatique, qui donne le sentiment de considérer les attentes du public à la condition qu’elles conviennent à leurs canons idéologiques. Poison pour notre démocratie, ce déni est le meilleur carburant offert aux projets protestataires.

    La montée en puissance des Verts dans le paysage politique ne tempère t-elle pas cette droitisation ?

    Il n’y a pas eu de vague verte aux municipales, comme l’a montré la Fondapol. Compte tenu du contexte d’effondrement de la participation, j’ai parlé de «tsunami dans un verre d’eau». EELV a bien réalisé des progrès dans les métropoles. Mais pour emporter finalement sept villes de plus de 100.000 habitants sur une quarantaine, et tandis que les électeurs inscrits dans les métropoles ne représentent que 13% de l’électorat national. EELV a donc séduit une petite fraction de cette sous-partie de l’électorat national. Et les Verts doivent maintenant démontrer leur crédibilité en matière de gouvernement, et notamment proposer un discours tenant compte des préoccupations dominantes sur la sécurité, l’immigration, la lutte contre l’islamisme.

    En quoi la crise sanitaire a-t-elle modifié le visage de l’opinion publique ?

    La pandémie est une expression parfaite de la mondialisation négative : la circulation fulgurante d’un mal venu de loin, qui frappe partout et tout un chacun. D’où le fort rejet de la globalisation qu’accompagne une injonction de souveraineté, nationale et européenne, car le soutien à l’Europe et à l’euro est massif. Pour la puissance publique, la crise sanitaire est un test existentiel. Pour l’heure, la gestion de la crise par les pouvoirs publics est l’objet d’un jugement négatif pour 59% des Français. Pourtant, aucune force politique n’est considérée comme capable de mieux faire. La crise alimente la déconsolidation démocratique dans le temps court qui nous sépare de la présidentielle. Sa gestion déterminera donc notre existence politique.

    Professeur à Sciences Po, Dominique Reynié est directeur général de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol).

    Source : https://www.lefigaro.fr/

  • Sur le site officiel de l'Action française : une colère qui sourd..., l’éditorial de François Marcilhac.

    « Une énième attaque sur notre sol, cette fois à la veille de la Tous­saint, dans une église. C’est la France qui est tou­chée. Mes pre­mières pen­sées vont aux vic­times et à leurs familles.

    Contre ce qui devient mal­heu­reu­se­ment un évé­ne­ment ordi­naire de la vie quo­ti­dienne, il faut oser réagir avec des mesures fermes. Cela nous amène de nou­veau à nous inter­ro­ger sur l’islamisation de notre nation et à condam­ner ceux qui l’utilisent pour nous faire la guerre, à l’intérieur comme à l’extérieur. »

    françois marcilhac.jpgC’est en ces termes que le comte de Paris a réagi au nou­vel acte de bar­ba­rie, visant expli­ci­te­ment des chré­tiens, qui a endeuillé, de nou­veau, la ville de Nice. Tout y est dit : l’objet de l’attaque : la France et la France catho­lique — comme si, comble du para­doxe, les isla­mistes étaient les der­niers à savoir que le catho­li­cisme et la France sont indé­fec­ti­ble­ment liés —, l’impuissance de l’Etat face à ce qui est deve­nu, mal­heu­reu­se­ment, scan­da­leu­se­ment, un « évé­ne­ment ordi­naire de la vie quo­ti­dienne », l’islamisation d’une socié­té qui n’a à y oppo­ser que l’évanescence, pour ne pas dire, le vide des valeurs répu­bli­caines, la néces­si­té d’une poli­tique de fer­me­té, qui doit pas­ser autant par des mesures inté­rieures qu’extérieures, puisque la guerre est à la fois étran­gère et intes­tine.

    Étran­gère tout d’a­bord, compte tenu des réac­tions de popu­la­tions aus­si anal­pha­bètes que hai­neuses, encou­ra­gées en sous-main par des Etats isla­miques que la France n’ose pas affron­ter, même diplo­ma­ti­que­ment, ou ne le fait que sous sur­veillance amé­ri­caine et alle­mande, comme la Tur­quie.

    Intes­tine, plus que civile, aus­si, car, pour qu’il y ait guerre « civile », encore faut-il que les bel­li­gé­rants se recon­naissent citoyens d’un même pays — rai­son pour laquelle elle est répu­tée la plus ter­rible des confron­ta­tions. Or tel n’est pas le cas. Nos enne­mis, de l’intérieur et de l’extérieur, sont les mêmes : ils sont étran­gers au plus pro­fond d’eux-mêmes. S’ils jouissent, sans aucune digni­té, des avan­tages sociaux géné­reu­se­ment offerts par une répu­blique aveugle, ils ne se consi­dèrent abso­lu­ment pas rede­vables du pays qui les a nour­ris, leur a don­né la natio­na­li­té avec une faci­li­té qui pro­voque leur mépris, ou les a accueillis sous le pré­texte fal­la­cieux du droit d’asile, igno­mi­nieu­se­ment détour­né — tel est le cas du bar­bare isla­miste de Nice. Du reste, le gou­ver­ne­ment se couche déjà : ain­si, l’heure d’instruction civique consa­crée à la liber­té d’ex­pres­sion qui doit être effec­tuée ce lun­di, à la ren­trée des classes, à la suite de l’assassinat du pro­fes­seur Samuel Paty, pour­ra être repor­tée aux calendes grecques, si les ten­sions sont trop vives ! Bref, les isla­mistes ont, de l’aveu même de l’Etat, gagné dans les quar­tiers qu’ils contrôlent d’une main de fer, avec la bien­veillance des édiles — ou l’islamisme comme mafia. Quant à la minute de silence, toute per­tur­ba­tion devra don­ner lieu à un signa­le­ment. Jean-Michel Blan­quer ira-t-il se faire déca­pi­ter à la place de l’enseignant qui aura eu le cou­rage de faire un tel signa­le­ment ? Encore une fois, les ensei­gnants sont lais­sés seuls : telle est la véri­té d’une répu­blique laïque qui n’a à oppo­ser que sa propre lâche­té et, disons-le tout net, sa propre incon­sis­tance, aux tenants reven­di­ca­tifs d’une répu­blique isla­mique, déjà ins­tau­rée dans de nom­breux ter­ri­toires en France.

    Jusqu’à quand ? La colère gronde, en France, sus­ci­tée éga­le­ment par des mesures de recon­fi­ne­ment dont les Fran­çais sentent bien qu’elles per­mettent au Gou­ver­ne­ment d’instrumentaliser la san­té publique pour jugu­ler la colère sociale qui sourd. S’il n’est pas ques­tion de nier la dan­ge­ro­si­té de la pan­dé­mie, on est en droit de se deman­der si elle ne per­met pas au Gou­ver­ne­ment d’imposer ses marques. Demain, de nou­veau, les métros et les super­mar­chés fonc­tion­ne­ront nor­ma­le­ment, mais le petit com­merce et les cultes seront inter­dits. Nulle confu­sion de notre part. Sim­ple­ment, la triste impres­sion que notre gou­ver­ne­ment est au ser­vice de l’Argent, de l’Argent seul….

     

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Les complaisants, par Pierre Wariou.

    Non mais, est ce que ça vous arrive de vous mettre à la place des musulmans qui se disent blessés par les caricatures de Charlie Hebdo ?

    Vous pensez vraiment qu’Allah en a quoi que ce soit à battre de trois koufars paumés dans une salle de rédaction qui dessinent un Mahomet l’air rigolard ? Évidemment qu’il en a rien à cirer.

    Mais, chez les fondamentalistes, l’Islam est une religion qui se pratique en se passant de la transcendance. C’est cela le salafisme : il importe peu de croire, il faut surtout appliquer : appliquer des règles, avoir une discipline de vie, porter une barbe longue mais se raser la moustache et pourquoi pas se la teindre au henné, prier en commençant par lever les mains et réciter Al-lahu Akbar puis ramener ses bras et les croiser en sorte que le bras droit se trouve sur le bras gauche – parce que si tu hausses les épaules entre ces deux gestes, faut tout refaire – ne pas manger de porc, etc.

    Et parmi ces règles, on trouve cette défense faite aux musulmans de représenter Allah, le prophète, etc.

    Règle qui s’applique aux musulmans : irait-on reprocher à un athée de manger un hamburger-frites le vendredi saint ?

    Mais ce que révèle cette histoire d’assassinat, c’est l’extrême pauvreté intellectuelle des parents d’élèves. Faut-il le souligner ? Le catholicisme se gentrifie, il y en a de moins en moins, ils se coupent de leur base populaire mais sont souvent intellos et savent faire fonctionner leurs neurones. En France, l’Islam est pratiqué par un grand nombre de personnes issues de l’immigration et ne possédant pas un bon niveau d’instruction. Et n’allez pas me dire que vous avez un copain musulman qui a fait ses études avec vous et qui est intelligent. Vous êtes un bourge et vous fréquentez des bourges. Si dans le panier y’a un muslim, c’est pas une raison pour venir vous la jouer sociologue.

    De cette pauvreté intellectuelle on en a eu une nouvelle démonstration, avec la vidéo de ce « parent d’élève » incapable d’articuler trois phrases sans faire de fautes de français, affabulant, balbutiant, bredouillant. Quand la bouche sort du vocabulaire en puzzle, c’est que le cerveau est en bouillie. Il peut rien sortir de bien conceptuellement compliqué d’un assemblage de neurones pareils. À part, évidement :

    1. Aaargh, une caricature du prophète, sallAllahou alayhi wa salam.
    2. C’est interdit par la loi d’Allah, soubhana wa ta’ala.
    3. Sales koufars. C’est ça la laïcité ? Toujours sur les musulmans, toujours nous qu’on embête.
    4. C’est qui le fils de CHIEN qu’a fait ça.
    5. Bip, bip, bip, fin de la transmission.

    Dans ce genre d’enchaînement d’idées il n’y a ni piété ni transcendance. Il n’y a ni Dieu ni Allah mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas un musulman et une pratique de l’Islam. Et je dis bien une pratique, c’est à dire des « trucs pratiques », des choses à faire, des règles à suivre et, surtout, des règles à respecter et à faire respecter.

    Quand il n’y a plus de Dieu, il ne reste que la loi de Dieu qu’on divinise. C’est cela l’hydre du fanatisme, qui s’infiltre en France par le biais de prêcheurs salafistes.

    Évidemment, dès que tu as atteint un stade neuronal avancé, ça t’en touche une sans t’en faire bouger l’autre. On pourrait ajouter : quand tu as Dieu dans ta vie, tu t’en fiches.

    Voilà pourquoi ce n’est pas la peine de s’émouvoir avec les musulmans parce qu’ils découvrent une caricature ; pas la peine d’avoir pour réflexe de se dire « oh les pauvres chatons offensés » ; pas la peine non plus de se dire « il faut arrêter là avec Charlie Hebdo, ça va trop loin. »

    Pas la peine parce que leur émotion est fausse. Ou alors qu’on l’interprète mal. Ce n’est pas leur foi qui est ébranlée. Ceux qui appellent au lynchage – et ils ont été des centaines à le faire, à le relayer, à le souhaiter – sont des islamistes, c’est à dire qu’ils croient en l’Islam avant de croire en Allah. Ils croient en Satan et aux forces de la violence.

    Voilà pourquoi je me permets de dire plus haut qu’ils sont débiles. Mais ils sont surtout dangereux.

    En effet, plus grave, ils bénéficient de relais comme ceux du CCIF, de mosquées, d’associations qui prêtent l’oreille et la main à toute cette hypocrisie. Autant de structures qui surfent sur les vagues de l’Islamophobie. Car ce que ce meurtre commandité a mis en lumière c’est à quel point leurs réseaux fonctionnent – la muslimosphère s’échange du Snap et des témoignages qui inondent la France, touchent un Tchétchène d’une autre ville, etc.

    Dès lors, pourquoi en viendrait-on aujourd’hui à devoir, en tant que catholique, se dire solidaires des musulmans vis à vis de Charlie Hebdo ?

    Sur la Croix, signe de contradiction au cœur de notre foi, le Christ fut une caricature du visage de Dieu, un objet de mépris, abandonné des hommes, un homme de douleurs familier de la souffrance. Car la suprême caricature du visage du Fils de l’Homme fut celui tuméfié de sang que revêtit Jésus sur le bois de la Croix, un visage si plein de plaies, de larmes et de poussières que la Vera Iconica, la « Vraie image » qu’on eut de lui, fut cette souffrance imprimée par Véronique sur un linge lorsqu’elle lui essuya la face. Sur le chemin de croix, une pièce de lin ensanglantée fut alors la première image imprimée du visage de Dieu. Trouvera-t-on jamais image plus scandaleuse que celle-ci dans un quelconque journal ?

    Voilà pourquoi les chrétiens ne sont pas concernés par la caricature. Car nous croyons que Dieu est ressuscité après avoir subi le sublime blasphème des hommes : la mise à mort par la crucifixion menée par les assassins de Dieu.

    Aujourd’hui, Dieu souffre bien davantage quand Il voit Ses enfants choisir de fausses libertés : celles qui se détournent de sa face, celles qui choisissent la haine. Et ces libertés-là ne sont pas que dans les pages de Charlie Hebdo mais aussi dans le tréfonds des cœurs de ceux qui ont l’audace de faire croire que leur foi souffre à la vue de pauvres dessins.

    Ces musulmans-là ne souffrent pas des caricatures de Charlie mais cherchent des raisons pour offrir à Satan ce qu’il attend des hommes : la haine et la mort. Car le diable ne tient pas la plume d’un caricaturiste mais se trouve dans le regard de ceux qui invoquent des prétextes fallacieux lorsqu’ils découvrent un dessin pour, au mieux, être pris en pitié, au pire, qu’on voie le début d’une légitimité dans leur geste de mort.

    Leur dire qu’ils ont raison de penser que leur foi est attaquée, que nous aussi, en tant que catholiques, nous avons les mêmes ressentis, ce n’est pas faire preuve de politesse dans un souci de rapprochement et d’apaisement : c’est être coupable de complaisance vis-à-vis de l’islamisme.

     

    Illustration : Doués de la même capacité intellectuelle que les militants gauchistes qui confondent les mots et les faits, des Palestiniens musulmans pensent infliger à la France une terrible humiliation.

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • La gauche contre le classement du Sacré-Coeur !, par Christian Vanneste.

    La gauche française et son idéologie sont la maladie mortelle de notre pays. Un récent symptôme vient de le rappeler. Le Sacré-Coeur de Montmartre va être classé ! Beaucoup de ceux qui aiment Paris pensaient qu’il l’était déjà. C’est en le visitant qu’on a le plus bel aperçu de la capitale. Et lorsqu’on parcourt les rues parisiennes, c’est souvent un plaisir de lui voir couronner une perspective. 

    christian vanneste.jpgAlors que l’indifférence et la désinvolture ont laissé brûler les toits de Notre-Dame et le trésor de ses charpentes, c’est désormais l’édifice religieux le plus visité, avec 11 millions de visiteurs. Le classement est une reconnaissance, c’est aussi une ouverture plus grande que l’inscription pour obtenir des subventions en vue de son entretien et de sa préservation. On imagine l’effet d’un monument dominant Paris et qu’on laisserait s’enlaidir.

    Pourtant ce classement tellement évident n’est pas du goût de tout le monde ! Au Conseil Municipal du XVIIIe arrondissement, les socialistes, communistes et les écologistes, plus “pastèques que jamais” s’y sont opposés. L’union de la gauche revivrait donc dès qu’il s’agit de s’en prendre à la religion catholique et à ses symboles. Ils ne sont pas les seuls : on trouve des associations laïcardes, des francs-maçons, et même des historiens sans doute pour rappeler que l’histoire loin d’être une science n’est parfois que de l’idéologie camouflée en recherche. Le promeneur amoureux de Paris s’offusque : “Mais que vous a donc fait cette basilique dont l’architecture est certes témoin de son temps et peut-être contestée, comme c’est le cas du Centre Pompidou ?” En fait, cela n’a rien à voir avec l’esthétique. Le Sacré-Coeur est une insulte à la Commune selon les protestataires ! Ce classement tombe avec le 150e anniversaire de la dernière révolution parisienne écrasée par l’armée. Une fois de plus, non contente de compromettre l’avenir de notre pays par son opposition à tout ce qui en faisait la force économique autant que sociétale, la gauche veut réécrire l’histoire, sacraliser ce qu’elle aime et effacer ce qu’elle hait. Remarquons d’ailleurs combien la haine et la sacralisation animent ceux qui prétendent combattre la première et noyer toute religion dans un bain de laïcité.

    L’accusation est infondée. Le projet du Sacré-Coeur est né avant la Commune, en réaction à la défaite française face à la Prusse, et à l’abandon de Rome  par les troupes françaises qui protégeaient le Pape contre l’arrivée des troupes italiennes. L’intention était clairement catholique et expiatoire mais ne visait pas les communards. L’édifice aurait pu être construit ailleurs, mais il le fut à cet endroit en raison de la disponibilité de terrains militaires. L’Opéra n’était pas achevé et avait subi des destructions lors de la Commune. Alexandre Legentil, à l’origine du “Sacré-Coeur”, concepteur de l’idée, avait souhaité d’abord la réaliser à la place de l’Opéra Garnier. Le lieu, sur la colline où Saint Denis, premier évêque de la capitale a été décapité avec deux de ses amis, particulièrement visible, était donc doublement symbolique. Il fut choisi. Une abbaye y avait été déjà implantée au Moyen-Âge, puis  rasée en 1792 lors d’une première fureur révolutionnaire.

    L’hostilité au classement est donc à la fois un procès d’intention rétrospectif et à nouveau une inversion systématique des valeurs. Les communards seraient des héros, des martyrs, les fusillés du Père Lachaise que certains célèbrent annuellement et dont la mémoire devrait être sacrée tandis que le gouvernement légal qui a réprimé la sédition serait à inscrire sur la liste des maudits de l’Histoire de France. C’est à Montmartre qu’ont pourtant été fusillés, c’est-à-dire assassinés par les communards, les généraux Clément-Thomas et Lecomte. On aimerait 150 ans plus tard un peu moins de sectarisme dans le tri des victimes.  Pourtant, un ancien grand maître du Grand Orient s’exclame : ” une insulte à la mémoire des 30 000 morts de la commune !” Faut-il donc rappeler une fois encore les violences et le vandalisme qui ont accompagné cette dernière explosion parisienne contre un gouvernement français. Depuis 1789, cette effervescence à répétition avait provoqué la chute de quatre régimes et jeté toute la France dans le désordre et l’aventure parce que la bouilloire parisienne avait de la fièvre. L’écrasement de la Commune a assuré à la France la stabilité de la IIIe République, où d’ailleurs d’anciens communards ont progressivement joué un grand rôle, mais dans la légalité. Les Tuileries, l’Hôtel de Ville, le Palais Royal, le Palais D’Orsay, etc,  ont été ravagés par les révolutionnaires de 1871, héritiers directs de ceux qui ont détruit tant d’églises et d’abbayes durant la “grande révolution”, de ceux qui ont commis les massacres de septembre 1792, et le génocide vendéen. Le 26 mai 1871, 52 otages extraits de la prison de la Roquette dont 34 gendarmes et 11 prêtres et pères Jésuites, furent conduits et exécutés au 85 rue Haxo (20e arrondissement), dans un ancien café-concert qui servait à la Commune de dernier poste de commandement.

    Au-delà de cette polémique dérisoire, il faudrait s’inquiéter de l’état d’une nation au sein de laquelle certains, à qui l’on tend les micros et qui sont souvent au pouvoir, s’ingénient à effacer voir à noircir les pages les plus glorieuses de son histoire, à faire tomber au moins symboliquement les statues de ses grands hommes pour en dresser à la mémoire de ceux à qui la France ne doit rien, si ce n’est des cendres et de la violence, sous prétexte qu’ils sont les saints et martyrs de la gauche.

  • LOUIS XVI 2021 ! MANIFESTATIONS DE DÉNONCIATION DE L'ACTE FONDATEUR DES TOTALITARISMES MODERNES

    lfar flamme.jpgDepuis sa création, en 2007, lafautearousseau annonce chaque année toutes les manifestations qu'on lui indique et qui ont pour objet de rappeler et de dénoncer ce funeste 21 janvier 1793, "l'acte le plus terriblement religieux de notre Histoire" (Prosper de Barante), pour ce qu'il est : l'acte fondateur des Totalitarismes modernes.

    Chaque année, depuis 2007, le nombre de ces manifestations a augmenté. Nous nous approchions de la centaine, ces dernières années, et nous avions formé le voeu de dépasser ce chiffre assez rapidement...

    Malheureusement, il est à craindre que, cette fois-ci, il y ait une pause, un coup d'arrêt à cette progression, à cause de la crise sanitaire.

    Mais, peu importe le nombre : n'y en aurait-il que quelques unes, nous nous ferons un devoir, comme chaque année, de présenter notre Tableau récapitulatif des manifestations, où qu'elle se tiennent et quelle qu'en soit la forme (Marche aux Flambeaux, Conférence, Messe...), pour peu, bien entendu, qu'on nous communique les lieux, dates et heures de ces manifestations.

    En voici cinquante cinq, avec les informations concernant le Comte de Paris : où que vous soyez, n'attendez pas pour nous dire ce qui se passe chez vous ou près de chez vous, et nous nous ferons un plaisir d'intégrer ces informations à notre Tableau...

    lafautearousseau

     

    16 JANVIER

     

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    20 JANVIER
     
     
    ʉۢ Amiens :

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    ATTENTION changement d'horaire :  En raison du couvre-feu imposé à partir de 18H00, la messe à la mémoire de Louis XVI est avancée à 16H30.

     

     

    21 JANVIER

     

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    Le prince Jean assistera à une messe à la mémoire de Louis XVI, de la Famille royale et des victimes de la Révolution le 21 janvier, à 11 heures, en la cathédrale Saint-Maurice de Mirepoix, dans l’Ariège (ci dessous). La messe sera célébrée par le P. David Naït-Saadi, curé de la cathédrale.

    Conformément à son souhait de rencontrer les français, Monseigneur le Comte de Paris sera désormais présent chaque 21 janvier dans une ville différente de France et de Navarre.

    (source : Frédéric de Natal)

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  • Jean d'Orléans et les principes capétiens, par Frédéric de Natal

    Jean d'Orléans et les principes capétiens. « Il faut que celui qui incarne cette politique confirme ou affirme sa légitimité par son entier dévouement à la patrie et par l’inflexible rigueur de ses choix. Nous sommes une nation de personnes libres et responsables que l'Etat doit gouverner et non régenter » Depuis deux ans, il est le prétendant au trône de France. Le prince Jean d’Orléans fait régulièrement la couverture des médias. Alors que la France est plongée dans l’incertitude et fait face à une pandémie de grande ampleur mêlée à une double crise identitaire et politico-économique, le descendant de Louis-Philippe Ier incarne tous les espoirs des monarchistes qui rêvent de renverser la république et de prendre une revanche sur cette Histoire qui a écarté ses derniers capétiens du pouvoir depuis presque deux siècles. Avec le 21 janvier qui se profile, date de commémoration de la mort tragique de Louis XVI, le comte de Paris profite de son désaccord avec la fondation Saint-Louis qui gère le patrimoine de sa famille pour aller la rencontre des français dans le Sud de la France.

    Copyright@
    Frederic de Natal

    « Il faut que celui qui incarne cette politique confirme ou affirme sa légitimité par son entier dévouement à la patrie et par l’inflexible rigueur de ses choix. Nous sommes une nation de personnes libres et responsables que l'Etat doit gouverner et non régenter » Depuis deux ans, il est le prétendant au trône de France. Le prince Jean d’Orléans fait régulièrement la couverture des médias.  Alors que la France est plongée dans l’incertitude et  fait face à une pandémie de grande ampleur mêlée à une double crise identitaire et politico-économique, le descendant de Louis-Philippe Ier incarne tous les espoirs des monarchistes qui rêvent de renverser la république et de prendre une revanche sur cette Histoire qui a écarté ses derniers capétiens du pouvoir depuis presque deux siècles.  Avec le 21 janvier qui se profile, date de commémoration de la mort tragique de Louis XVI, le comte de Paris profite de son désaccord avec la fondation Saint-Louis qui gère le patrimoine de sa famille pour aller la rencontre des français dans le Sud de la France. 
     
    2.jpg« Si les Français le veulent, nous renouerons le pacte historique et nécessaire entre la Nation et la Famille royale. Ensemble, nous nous efforcerons d’assurer l’unité de la France, sa grandeur et sa prospérité, l’ordre intérieur, enfin la paix dans le monde». Lorsqu’il assume son rôle de chef de la Maison royale de France, le prince Jean d’Orléans est porteur de tous les espoirs pour les monarchistes qui « rêvent de chasser la gueuse » de son piédestal. Depuis 1870, la France est une république qui a subi de nombreux tumultes en deux siècles d’existences. En 1848, une révolution a renversé le dernier roi des Français, Louis-Philippe d’Orléans, obligé de partager en Angleterre le destin de son cousin Charles X qu’il avait chassé lui-même dix-huit auparavant. Les monarchistes n’ont pas disparu des livres d’histoire et loin de tout archaïsme caricatural, ils ont même contribué à faire l’histoire de France que ce soit au sein du parlement, dans la rue ou le maquis de la résistance. Jean d’Orléans, qui a la reconnaissance des têtes couronnées et de la majorité des royalistes français (divisés entre deux mouvances bien distinctes l’une de l’autre) entend désormais aller à la rencontre des français après avoir fait de nombreuses couvertures médiatiques et contribué à la réconciliation entre la France et l’Italie sous le regard d’une république peu reconnaissante et qui en a oublié ses promesses.
     
    3.jpg« J’avais prévu de me rendre dans plusieurs villes de France pour célébrer avec vous cette unité autour de Jeanne d'Arc. Les circonstances m’ont empêché de le faire, mais je vous assure de mes pensées particulières dans ce tournant que prend le destin de notre pays ». Jean d’Orléans tient à inscrire le passé dans le présent. La crise sanitaire qui prévaut dans le pays ne lui a pas permis de se déplacer comme il le souhaitait et entamer la reconquête de ce terroir qu’il défend. Résidant jusqu’ici au château de Dreux, un désaccord avec la fondation Saint-Louis, qui gère le patrimoine de sa famille, le comte de Paris et sa famille ont aménagé dans le Sud de La France. C’est d’ailleurs en Ariège, que cette année, le prince va commémorer le souvenir de Louis XVI, victime tragique  en 1793 de la folie révolutionnaire. Aucune polémique, le prince Jean a mis les choses au point concernant Philippe Egalité, père de Louis-Philippe et un des votants de la mort de son cousin. Cela ne lui fera pas pour autant échapper à la guillotine lui-même. Le chef de la Maison royale de France assume le crime de son ancêtre mais rappelle que les fautes du duc d’Orléans ne sauraient lui être imputées aujourd’hui. Et de la révolution française, le prétendant au trône fait ce simple constat : « (Elle) devait lutter contre les inégalités : 200 ans après c'est pire » déclare Jean d’Orléans qui en profite pour condamner la montée des communautarismes quelqu’ils soient. 
     
    4.jpg« La crise sanitaire que nous vivons révèle la profonde fragilité de notre pays dans une économie mondialisée. Nos secteurs stratégiques ne peuvent être laissés aux mains de stricts intérêts économiques. Il faut s'interroger sur la délocalisation de pans entiers de notre économie » affirme Jean d’Orléans qui s’inquiète des dérives liberticides du gouvernement actuel. « Je pense enfin aux chefs d’entreprises, entrepreneurs, artisans, commerçants, professions libérales, qui devront se battre (...)  pour maintenir à flot ces entreprises qui font la fierté de notre pays «  renchérit le prince qui est un aficionado des réseaux sociaux. Instagram, Facebook, Twitter, Jean d’Orléans démontre comme ses prédécesseurs avant lui que la monarchie a su s’adapter en tous siècles. Avec plusieurs rencontres avec l’ambassadeur de Russie tout au long de l'année dernière, des prises de positions sur les événements aux Etats-Unis au plus fort des manifestations du Black Lives Matter ou encore son soutien affiché aux Libanais durement touchés par une explosion qui a ravagé une partie de Beyrouth, le prince souhaite aposer son empreinte sur l'échiquier international. « Il faut que celui qui incarne cette politique confirme ou affirme sa légitimité par son entier dévouement à la patrie et par l’inflexible rigueur de ses choix. Nous sommes une nation de personnes libres et responsables que l'Etat doit gouverner et non régenter » prévient le prince à qui la rumeur populaire prête une volonté de se présenter aux français à un moment ou un autre.  

    5.jpg« Couronner la république », un vieux rêve caressé par une partie des monarchistes mais rejeté par d’autres qui soutiennent un second prétendant plus conservateur, le prince Louis de Bourbon, et qui prônent au retour d’un modèle fantasmé d’Ancien régime. « Si retour de la monarchie, elle sera constitutionnelle »  assure Jean d'Orléans sur les ondes d'Europe 1. Aux royalistes qui seront présents, anonymes ou curieux de passage dans la cathédrale de Saint-Maurice, à Mirepoix, le prince Jean va tenter de les rassurer. « Soyons unis et la France, comme toujours, se relèvera » affirme simplement le comte de Paris qui entend incarner plus que jamais ces principes capétiens qui lui sont chers.

    Copyright@Frederic de Natal

    Source : https://www.monarchiesetdynastiesdumonde.com/

  • Vivre avec le virus, c’est retrouver la liberté, par Natacha Polony.

    "Que proposons-nous à ces jeunes gens qui ont la vie devant eux ?"
    © Hannah Assouline. 

    "La vie, pour un être humain, n’est pas une donnée biologique mais un art très personnel que nul ne doit se laisser voler. Etre véritablement humain, c’est choisir la compassion pour les autres, mais la liberté pour soi-même", rappelle Natacha Polony, directrice de la rédaction de "Marianne".

    Évidemment, ce ne sont pas les tranchées. Ce ne sont pas non plus les nazis ou la Milice, qui traquent et torturent. On a beau jeu de les traiter de chochottes, ces jeunes qui disent leur désespoir, leur solitude, ces commerçants, patrons de théâtre ou restaurateurs qui, après tout, n’ont pas à se plaindre, puisque, n’est-ce pas, ils sont indemnisés. Oui, nous sommes des générations de consommateurs choyés, trop souvent incapables de simplement nous figurer les horreurs qu’a vécues l’humanité avant nous. Mais quelque chose nous dit que l’argument ne tient pas. Que ces jeunes gens dépressifs ou suicidaires ne regrettent pas seulement de ne pas pouvoir « faire la fête », ce à quoi nous avions réduit la jeunesse et que finalement nous lui avons retiré.

     

    Pourquoi le désespoir pour les uns, la rage pour les autres ? 

     

    La crise sanitaire que nous vivons depuis un an est une mécanique perverse qui déploie ses effets progressivement. Mais, alors que nous commençons à admettre que, peut-être, il ne s’agit pas d’une parenthèse mais d’un changement d’époque, nous ne semblons toujours pas capables de reprendre la main. On entend d’ici les commentaires indignés (l’indignation est la nouvelle forme de la vertu contemporaine) : nous n’avons pas le choix, il faut éviter des morts. Ou, comme l’a hurlé le ministre de la Santé aux députés de la nation qui refusaient de prolonger indéfiniment l’état d’urgence sanitaire : « Vous êtes en train de débattre de sujets alors que nos soignants se débattent pour sauver des vies. C’est ça la réalité, mesdames et messieurs les députés, si vous ne voulez pas l’entendre, sortez d’ici. » En clair, toute réalité autre que celle des services de réanimation est illégitime, secondaire. Sans même aller jusqu’aux positions de l’essayiste Gaspard Koenig – qui rappelait, dans les Échos que seules 60 personnes sans comorbidité, parmi les 15-44 ans, sont mortes du Covid en 2020 en France [et 176 en tout dans cette classe d’âge] –, on peut malgré tout se pencher avec un tout petit peu de lucidité sur le modèle de société que nous nous voyons imposer par l’alliance des décisions politiques, du bruit médiatique et de l’amplification des réseaux sociaux, sans que jamais nous en ayons débattu collectivement, et surtout sans que jamais les enjeux soient véritablement déployés dans toute leur ampleur.

    Qu’est-ce qui provoque la déprime, la dépression, même, de tant de nos concitoyens ? Pourquoi le désespoir pour les uns, la rage pour les autres ? La plus grande violence qui nous soit infligée, n’en déplaise à ceux qui croient que les confinements à répétition constituent la seule réponse « raisonnable », est de nous priver de toute autonomie. Dans toutes les crises rencontrées jusqu’ici par les générations qui nous ont précédés, il appartenait à chacun de se déterminer en son âme et conscience pour décider de son destin. Être lâche ou courageux est un choix individuel, l’expression de notre liberté profonde. Même dans l’horreur d’une guerre, même quand la mitraille, les obus et la peur abominable les écrasent, certains, dans cette ordalie d’épouvante, se révèlent et refusent de n’être que des bêtes. « Ce que j’ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait », telle est la phrase de Guillaumet, racontée par Saint-Exupéry dans Terre des Hommes après que son avion s’est écrasé dans la cordillère des Andes et qu’il a marché cinq jours et cinq nuits dans la neige, en costume de ville, pour retrouver la civilisation.

     

    Etre véritablement humain, c’est choisir la compassion pour les autres, mais la liberté pour soi-même. 

     

    Et nous, que proposons-nous à ces jeunes gens qui ont la vie devant eux ? De ne pas avoir ce choix qui est celui qui nous construit en tant qu’être humain. Il est interdit de se déterminer, interdit d’agir. Il ne faut qu’attendre. Attendre les confinements, attendre les aides de l’État. Ceux qui avaient retroussé leurs manches pour se forger un patrimoine, pour se préparer une vie meilleure, pour eux et leurs enfants, sont en train de tout perdre. Ils sont réduits à subir parce que toute forme d’action individuelle, tout refus de subir, serait incivique. Une mise en danger de la vie d’autrui. On ne dit pas organiser des fêtes ou s’entasser dans les bars, non. Seulement agir, travailler, vivre. Et arbitrer en fonction de son intelligence, en interaction avec d’autres, qui, même « fragiles », sont également doués de libre arbitre.

    Un membre du gouvernement déplorait, il y a quelques jours, l’absence de discours mobilisateur pour la jeunesse. Et selon vous, quel devrait-il être ?, lui a-t-on demandé. « Si je le savais… » fut la seule réponse. Alors, tentons une proposition. Mobiliser les jeunes gens de ce pays, c’est leur apprendre qu’ils sont maîtres de leur destin. Qu’il leur appartient de décider de ce que sera leur vie, et que l’État est là pour leur donner les moyens de cette liberté en compensant les inégalités qui l’entravent. Que la vie, pour un être humain, n’est pas une donnée biologique mais un art très personnel que nul ne doit se laisser voler. Et qu’être véritablement humain, c’est choisir la compassion pour les autres, mais la liberté pour soi-même. Si quelque chose comme une civilisation européenne doit perdurer, tandis que la dictature dérégulée à la chinoise affiche une réussite économique si flamboyante qu’elle en fait fantasmer certains, cela ne passera que par la réaffirmation de cette idée de l’homme développée depuis le XVIe siècle comme un être digne parce que libre.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Affaire Sarah Halimi : entre colère et désolation, des milliers de manifestants rassemblés à Paris, par Rachel Binhas.

    Nicolas Portnoi / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

    À la suite de la décision de justice confirmant l’irresponsabilité pénale du meurtrier de Sarah Halimi, plusieurs rassemblements avaient lieu ce dimanche 25 avril dans toute la France. A Paris, une foule a manifesté sa colère et son désarroi.

    2.pngIls étaient plusieurs milliers réunis place du Trocadéro pour protester face à ce qu’ils estiment être un déni de justice. L’arrêt de la Cour de cassation du 14 avril, rejetant le pourvoi des parties civiles qui demandaient de reconnaître la responsabilité pénale de Kobili Traoré, a déclenché l’indignation de bon nombre de Français.

    Ce dimanche 25 avril, à Paris, plus de 20 000 manifestants, selon la police, se sont retrouvés en début d’après-midi place du Trocadéro à Paris, à l’initiative du collectif Agissons pour Sarah Halimi.Les slogans sur les pancartes n’y ont pas épargné la justice : « Justice défoncée ? », « Justice délirante, justice stupéfiante ! », « Jewish lives matter » ou encore « La drogue ne peut pas être un permis de tuer ». La « bouffée délirante aiguë » causée selon les expertspar la prise de cannabis à l’origine du meurtre de Sarah Halimi en 2017 se révèle être une explication inaudible pour toute une partie de l’opinion publique.

    La difficile union nationale

    Arrivée dès 14 heures sur le lieu du rassemblement, Hala observe la moyenne d’âge des autres manifestants : « Je ne voudrais pas ici que ce soit un Ehpad comme souvent lorsqu’on manifeste pour défendre la laïcité ou pour Murielle Knoll. Par contre, lors des mobilisations pro-Traore, c’est le jardin d’enfants ! »

    A la tribune, à un an de la présidentielle, les politiques et autres personnalités publiques se succèdent. Devant la foule, Xavier Bertrand déclare : « les Juifs sont les premières victimes mais jamais les dernières ». Le philosophe Raphaël Enthoven explique l’importance de « décommunautariser cette affaire ». Pour le grand rabbin de France Haim Korsia, « le peuple français doit se sentir concerné par une décision de justice. »

    Méthode Coué ? Force est de constater que l’essentiel des Français présents cet après-midi semble être issu du monde juif. En attendant de pouvoir passer le contrôle de sécurité obligatoire pour rejoindre la place du Trocadéro, une quadragénaire scrute autour d’elle les organisations présentes : « feuj, feuj, feuj là-aussi… C’est dommage », regrette-t-elle.

    Des appels médiatiques qui "n'ont pas beaucoup été entendus"

    Esther a écourté son week-end en Normandie avec son compagnon pour pouvoir exprimer son mécontentement dans les rues parisiennes. « Malheureusement, je crois qu’il y a une majorité de Juifs dans ce rassemblement. Les messages de personnalités médiatiques appelant à l’unité ces derniers jours n’ont pas beaucoup été entendus », observe cette mère de famille d’une cinquantaine d’années. « Persécuter un Juif est devenu une normalité », ajoute-elle.

    Sur écran géant, les noms et les photos des Français juifs victimes du terrorisme sont diffusés comme pour rappeler que ce que l’on a pu considérer comme des faits divers sont en réalité des faits sociaux. Mais tous le répètent, la question de l’antisémitisme en France ne concerne pas uniquement la communauté juive. Esther insiste : « Je suis juive et française de la même façon ! D’ailleurs, je tiens à rester ici jusqu’à la Marseillaise, qui doit être chantée. »

    L’exode des Français juifs

    Le sentiment de solitude, voire d’abandon, persiste au sein des Français juifs. Membres des scouts israélites de France, Rebecca et Elsa distribuent des autocollants en soutien à Sarah Halimi. Les deux jeunes filles de 14 ans ne comprennent pas que l’auteur du meurtre ait pu être déclaré irresponsable après avoir fumé du cannabis. Rebecca souligne le poids de l’antisémitisme en France, mais elle n’envisage pas pour autant de partir, « on se sent bien dans notre pays. » Elsa, quant à elle, envisage de faire son aliyah [l'immigration en Terre d'Israël par un Juif] « pour des raisons sécuritaires et religieuses. » Un projet courant au sein de la communauté juive. Ainsi, entre 2000 et 2017, plus de 55 000 Juifs ont fait leur aliyah, soit 10% des Français de confession juive. Si le premier motif d’aliyah reste religieux, l’aspect sécuritaire agit comme un accélérateur. A cela s’ajoutent les milliers de départs vers le Canada, le Québec, les Etats-Unis ou le Royaume-Uni.

    Esther pense aussi à déménager hors de l’hexagone, « mais pas pour m’installer en Israël ». Si cette Parisienne ne se sent pas particulièrement en insécurité en France, elle confie ne plus supporter ce qu’elle estime être de la lâcheté politique : « Nous avons un gouvernement qui veut sans arrêt ménager la chèvre et le chou, qui ne veut pas prendre de décision… Ce n’est plus possible. »

    Résister à la violence

    Avocat, père de quatre enfants, Eyal a tenu à faire partie de la foule, en famille. « De part ma profession, je n’aime pas que l’on critique la Cour de cassation. Ceci dit, dans cette affaire, je voudrais une commission d’enquête, comme avec Outreau, il faut tout mettre à plat », explique-t-il. Celui qui s’oblige à l’optimisme admet demander à ses fils de cacher leur kippa sous une casquette sur le trajet de l’école, avant de passer les murs de l’établissement juif. Eyal en est persuadé, « il y a un avenir pour tous les Français », tout en constatant que de plus en plus de personnes, ces dernières années, s’installent en Israël.

    Parmi les pancartes flottent quelques drapeaux de la Ligue de défense juive (LDJ). Nathan* et Benjamin* en sont membres, « pour défendre tous les Juifs en France qui seraient en danger » indiquent-ils. Le premier, fluet, habite dans un territoire perdu de la République, à Bondy (93). Il révèle avoir été victime d’un traquenard, en classe de troisième, roué de coups par plusieurs jeunes, car juif. Benjamin n’a jamais rencontré ce type de violence, peut-être du fait de son physique imposant.

    Résidant à Sarcelles (95), une ville longtemps surnommée « la petite Jérusalem » du fait de son importance communauté juive, le jeune homme explique avoir davantage d’amis « goys, arabes, noirs » que « juifs ». « De manière générale, je n’ai jamais eu de problème, à part les habituelles insultes comme « sale juif » quand je porte la kippa dans la rue », note Benjamin, tentant de dédramatiser la situation. Le garçon conclut : « Les Français juifs qui choisissent de s’installer en Israël devraient le faire pour des motifs religieux et certainement pas sécuritaires. »


    *Les prénoms ont été changés

    Source : https://www.marianne.net/

  • Aux sources des libertés communales avec Alexis de Tocqueville, par Louis Soubiale.

    Le 150e anniversaire de la Commune nous semble constituer l’occasion de revenir sur ce foyer de l’action politique et administrative qu’est, précisément, la commune. La Commune de Paris représente cette expérience unique, en France, de gouvernement local autonome. Il convient de saisir l’essence philosophique profonde de ce mouvement communal – sinon communaliste – singulier.

    2.pngUne démarche d’autant plus louable, à l’heure où, depuis quelques années, déjà, ce vivier authentique de la démocratie ne cesse d’être affaibli, pris en tenaille entre une euro-régionalisation par le haut et un supra-municipalisme intercommunal par le bas – les deux tendances concourant à l’instauration d’un jacobinisme, déconcentré d’un côté, décentralisé de l’autre.

    L’on doit à Alexis de Tocqueville (1805-1859), alors qu’il parcourait la jeune Amérique nouvellement indépendante, d’avoir tenté de théoriser précisément cette forme si particulière de l’organisation politique qui entretient un rapport étroit avec la liberté, comme son histoire et son étymologie nous l’enseignent. Dès le XIIe siècle, les seigneurs féodaux, par souci de réalisme, devant la montée en puissance, économique et commerciale, de ces entités locales issues autant des municipiums romains que des anciens schwörtag germaniques – ou serments de solidarité unissant les tribus –, leur octroient des chartes de franchise ou, mieux, les établissent en « communes » dotées de prérogatives élargies. C’est dire que le terme, par métonymie, prend rapidement son sens de « ville affranchie » (dont les nombreuses « Villefranche » au sud de la Loire, demeurent les vestiges les plus vivaces). Dans son fameux traité De la démocratie en Amérique (1835-1840), Tocqueville souligne cette ancienneté de la commune qu’il impute presque à un fait de nature : « La commune est la seule association qui soit si bien dans la nature, que partout où il y a des hommes réunis, il se forme de soi-même une commune. » Sur les pas d’Aristote, le Normand insinue donc que la commune serait l’expression la plus complète de la socialité politique de l’homme. Mieux, écrit-il, « la commune paraît sortir directement des mains de Dieu ». Toutefois, «  la liberté communale est chose rare et fragile », en ce sens que, « parmi toutes les libertés, celle des communes, qui s’établit si difficilement, est aussi la plus exposée aux invasions du pouvoir ». Pour obvier à cet obstacle, il est impératif que les institutions communales aient durablement imprimé leur marque dans les « idées et […] les habitudes nationales ». L’apport de Tocqueville, à ce stade, devient précieux en ce qu’il loue, partant de ses observations in situ (il décrit, en l’espèce, la Nouvelle-Angleterre, dont les institutions lui paraissent exercer « une influence prodigieuse sur la société entière »), « l’esprit communal » qui soutient et vivifie le pouvoir local. Ainsi, le citoyen communal « s’attache à sa commune, non pas tant parce qu’il y est né que parce qu’il voit dans cette commune une corporation libre et forte dont il fait partie, et qui mérite la peine qu’on cherche à la diriger ». Proudhon nous aide à expliciter le propos : « vraie base de toute république (…), la commune est, par essence, comme l’homme, comme la famille, comme toute individualité ou collectivité intelligente et morale, un être souverain. » En d’autres termes, la commune, comme organisation politique naturelle, est un corps dont les parties ne peuvent souffrir nulle entrave, sauf à le blesser ontologiquement. Il va même jusqu’à faire de la commune l’allégorie politique et collective de « la vie [qui] ne connaît de limite qu’elle-même ; toute coercition du dehors lui est antipathique et mortelle » (Théorie du mouvement constitutionnel au XIXe siècle, 1870). En dépit des griefs « contractualistes » qu’il adressera au fédéralisme anarchiste du Bisontin, Charles Maurras, en subsidiariste intégral, n’en tiendra pas moins que ce dernier, et à l’instar de Tocqueville, pour les « libertés communales », la commune étant « le seul groupe à la fois naturel, historique et légal » (L’Idée de décentralisation, 1898).

    Mais la lecture de L’Ancien régime et la Révolution (1856), du même Tocqueville, s’avère bien plus instructive sur les motifs de cette ardeur communaliste. En substance, il y est écrit, en effet, que le centralisme de Louis le Grand, renforcé par la Révolution, avait été lui-même « le commencement de cette révolution et son signe ». Si les libertés municipales avaient survécu sur les ruines de la féodalité, l’abolition des chartes, à la fin du XVIIe siècle, introduira le germe de la contestation dans un pays où les peuples étaient enclins à ne respecter aucune loi, sauf, d’abord, celles qu’ils se fussent données à eux-mêmes dans leurs états paroissiaux et communaux. Or, prévient-il, les « menteuses apparences » de la liberté sont, pour le pouvoir, une lourde gageure à relever. Il finit, tôt ou tard, par s’y rompre les reins, jusqu’à choir et déchoir. Une leçon que devraient méditer nos maîtres actuels, en ces temps de tyrannie médicale directement importés de l’île des Morticoles de Léon Daudet.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Macron, que d’la com’ ?, par Aurélien Marq.

    Image: capture d'écran YouTube

    McFly et Carlito reçus à l'Elysée: un président ne devrait pas faire ça...

    Un polytechnicien critiquant l’humour potache ? Quiconque connaît la tradition des gags du 14 juillet et la Khômiss vous dira que ce serait aussi incongru que McFly et Carlito à l’Elysée…. ça tombe bien !

    Rendons d’abord à Nicolas ce qui est à Nicolas : on peut reprocher à Emmanuel Macron d’achever de désacraliser la fonction présidentielle alors qu’il avait affirmé vouloir lui rendre sa verticalité, mais il faut admettre qu’il ne fait que prolonger le mouvement. Avant lui, le président normal avait convaincu la France entière que si le chef de l’Etat n’est qu’une personne ordinaire, c’est que tout le monde peut être chef d’Etat et faire aussi bien, sinon mieux. Et on se souvient de Sarkozy et de son t-shirt du NYPD.

    Au demeurant, on sait que les rois même les plus attachés au protocole ont longtemps eu un bouffon à leurs côtés, et s’il faut se demander si Macron n’en a pas fait trop, force est de reconnaître qu’on a vu pire. Il y a dans cette séquence avec McFly et Carlito un côté bon enfant qui manquait cruellement à la fameuse fête de la musique « brûlez cette maison », ou à cette photo terrible et pathétique d’un président de la République en sueur dans les bras d’un repris de justice faisant un éloquent doigt d’honneur. Et j’avoue trouver la (relative) décontraction d’Emmanuel Macron dans cette vidéo infiniment plus sympathique, et finalement bien plus respectueuse de sa fonction, que la grandiloquence hystérique d’un Mélenchon beuglant « ma personne est sacrée ».


    Succession de clips publicitaires

    Reste qu’il y a des contrastes signifiants, lorsqu’on compare le copinage souriant de Manu aux crises d’autoritarisme du président Macron. Le général De Villiers en a fait les frais, l’attitude récente du gouvernement face aux tribunes des militaires le confirme, et il ne faut pas oublier le mépris dont ont été abreuvés les Gilets jaunes, notamment ceux de la première heure, ceux qui exprimaient la souffrance et la colère du peuple, avant que le mouvement ne soit détruit de l’intérieur par l’extrême-gauche.

    N’oublions pas non plus que chaque déplacement de ministre d’une certaine importance s’accompagne d’une débauche de moyens au service d’une obsession : qu’aucun manifestant ne puisse se retrouver à portée de caméra ou de micro des journalistes. Priorité perpétuellement donnée au récit des faits qui sera diffusé  plutôt qu’aux faits, à l’image des choses plutôt qu’aux choses elles-mêmes. Plaudite, acta est fabula ! mais là où Auguste se fit un devoir d’incarner un rôle surhumain et d’en assumer le poids pour qu’il devienne la réalité, Emmanuel Macron se contente de jouer devant les caméras. Là où le premier Empereur proclama avec fierté que d’une ville de brique il avait fait une capitale de marbre, Manu Ier se contente de carton-pâte pour dissimuler l’état réel du pays.

    Le passage régulier de Manu au président Macron, et vice versa, pourrait évidemment correspondre à une logique de bon sens : n’y a-t-il pas, après tout, un temps pour tout ? Mais non, de toute évidence : ce n’est, hélas, qu’une succession de clips publicitaires, chacun visant un public particulier. En parfaite cohérence avec ces conseillers qui consacrent plus de temps et d’énergie à décider de l’emplacement d’une estrade pour un discours qu’à étudier le fond du dossier dont il sera question lors de ce discours – quiconque a vécu un voyage officiel ministériel ces quatre dernières années saura de quoi je parle.

    Bien joué, au demeurant : je comprends que le président préfère que le prochain 14 juillet soit accompagné d’un coupage de cheveux en quatre sans importance sur la présence de McFly et Carlito dans un avion de la Patrouille de France, plutôt que de réflexions sur ce que les militaires qui vont défiler peuvent bien penser, au-delà des discours convenus de certains chefs acquis au pouvoir, de tribunes désormais bien connues.

    Loin du débat d’idées

    Tout le monde a compris que la campagne pour les élections présidentielles a commencé depuis déjà quelques mois. La vidéo de McFly et Carlito est donc un clip de campagne, sans doute pour Emmanuel Macron lui-même, à défaut pour le candidat qu’il choisira d’adouber. Certes, l’utilisation des moyens de l’État au profit d’un candidat est désormais totalement banale, mais doit-elle pour autant être considérée comme normale ? Une chose est sûre : ce mélange des genres ne bénéficie aucunement au débat d’idées. Mais d’ailleurs, est-il encore vraiment question de débat d’idées ?

    Car enfin ! Lorsque Marlène Schiappa suggère Cyril Hanouna pour animer le débat de l’entre-deux-tours, on est au stade ultime de la politique-spectacle. Le buzz plutôt que la réflexion, le nombre de likes attendus plutôt que la compétence, la télé-réalité plutôt que la démocratie réelle : si l’objectif était de permettre au citoyen de faire un choix lucide dans les meilleures conditions possibles, la ministre proposerait Christine Kelly ou Sonia Mabrouk.

    Que faut-il en comprendre ? Est-ce que LREM cible ainsi son public, ce qui serait révélateur d’une certaine orientation politique ? Même pas. Segmentation en slogans ciblés et contradictions permanentes : le « en même temps » n’est pas la volonté de dépasser les clivages, mais un vulgaire aveu marketing en phase avec la vision de la France comme d’un patchwork de parts de marché, France morcelée, communautarisée, multiculturelle. « Il n’y a pas une culture française, il y a une culture en France et elle est diverse  », on connaît la chanson, c’est celle des Bleus version Youssoupha et elle est nettement moins sympathique que les quelques notes de Marseillaise métal d’Ultra Vomit. À part peut-être le projet d’américanisation à marche forcée de la société française et donc sa fragmentation, LREM n’a pas plus de convictions ni de colonne vertébrale idéologique que la division marketing d’une multinationale.

    Tout le pays commence enfin à comprendre l’impérieuse urgence de réaffirmer les principes sur lesquels nous ne transigerons pas, d’exiger l’assimilation, de rétablir l’autorité, d’inspirer à nos enfants le désir non de la seule popularité mais plutôt de l’excellence. Tout le pays constate l’évidence d’un divorce total entre les forces de l’ordre et l’institution judiciaire, et on évoque de plus en plus et de plus en plus sérieusement un risque de guerre civile. Mais le « président probable candidat », lui, n’a qu’une seule priorité et qu’un seul message à faire passer : « McRon, votez comme vous êtes. »

     

    Aurélien Marq

    Polytechnicien et haut fonctionnaire chargé de questions de sécurité intérieure.

    Source : https://www.causeur.fr/

  • Ultra Vomi, par Marc Obregon.

    Édi­to­rial de « l’Incorrect »

    Il l’avait promis, il l’a fait. Macron a transformé l’Elysée en piscines à balles pour Youtubeurs.

    Certains « commentateurs » s’en étonnent encore à droite…il y a pourtant bien longtemps que la République n’est plus qu’un rideau de fumée destiné à cacher la marche funèbre du siècle.

    2.jpgCe siècle qui entame son ultime métamorphose : après s’être vautré dans les baudruches de la sécularisation et de la parade continue des egos, il se rétracte comme une membrane échaudée, il se recroqueville sur ses propres ligatures.

    La jeunesse décérébrée convoquée par Macron, d’ailleurs, n’est pas si jeune et pas si décérébrée – rappelons que « Mc Fly et Carlito » (je mets des guillemets, je refuse de laisser croire que je connaissais ces deux larves avant leur intronisation au ministère des cotillons) sont des trentenaires bien tassés qui gagnent des millions avec leurs pastilles télévisées inspirées par Jacky et Corbier.

    Ces nouvelles mascottes du néant qui trustent désormais les plus hautes places de l’opinion publique valent bien une autre arène politique. Elles n’incarnent rien ni personne, si ce n’est une émulation de la jeunesse, l’idée que s’en font les serpents de mer dans leurs palaces souterrains et dans leurs cuves de formol.

    Il y a quelque chose de presque rassurant à voir Macron – ou Biden, mais c’est exactement la même chose – s’adonner avec si peu de pudeur aux enfantillages fatals de la dromosphère.

    On avait peur qu’ils fassent semblant de ne pas lui appartenir, mais non, c’est « acté », comme disent les psychiatres : les masques de carnaval sont désormais cousus à même la peau, impossibles de les retirer – pendant que les humoristes, eux, sont montrés du doigt par les sentinelles du bon goût et autres ministres à bec de lièvre « parce ce qu’ils ne font plus rire personne ».

    Forcément, il ne peut plus y avoir d’humoristes dans un monde qui a kidnappé le rire, pour en faire cette ultime soupape du technique et du totalitaire. Mc Fly et Carlito, Youssoupha, Cyprien, que sais-je encore – Julien Rochedy, le playmobil Pétrole Hahn du Rassemblement National, tous ces sous-fifres du Grand Réseau qui tweetent sans vergogne pour « buzzer », pantomimes de la jeunesse, ne constituent aucun contre-pouvoir, ils incarnent en revanche complètement la phase terminale du politique, la grande comédie globale du pouvoir.

    Les réseaux sapent tout, même la fin du monde, et leur fameuse transversalité qui juxtapose tout sans souci de hiérarchie, sans souci d’importance, a réussi son œuvre la plus funeste. Le XXème siècle avait vu l’enfance se dilater dans le temps et dans l’espace, les villes se transformer en parcs à thèmes, en cours de récréation, aujourd’hui il n’y a pas une interstice du réel qui ne soit pas occupée par le babillage et les gloussements perpétuels de l’Enfantillat.
    Tout avait commencé déjà sous Mitterrand, la lente digestion des enfants terribles et des marottes du jeunisme par les machines du système, la transformation du socialisme en entreprise de démolition, en ravalement de façade, en cosmétique destinée à nous faire paraître inédits les mêmes tropes sinistres., les mêmes chevilles de déréglementation de la réalité…

    C’est rassurant, donc, de voir l’enfant Macron s’amuser ainsi, à peine sortie des braies de l’Europe Digitale qui l’a vomie sur le sol des énarchies…c’est rassurant de le voir assister à un concert d’Ultra Vomit, sans doute le groupe de métal le plus régressif qui soit  – ce qui n’a sans doute pas été fait au hasard…

    La démocratie sera donc le Vomit Orchestra, la scatologie choisie des élites qui faute de gouverner se rapetassent dans les fétiches… Macron n’est plus un président, c’est devenu une pure créature de la post-histoire, c’est presque respectable d’incarner à ce point son propre retournement, de céder la place à son mirage…

    Avec un timing presque parfait, trois jours après ce stupéfiant coming out de la bêtise élyséenne, Macron livre un entretien au magazine Zadig où il compare l’époque à un nouveau Moyen-Age, stigmatisant la violence des Gilets Jaunes tout en fermant soigneusement les yeux sur celles des terroristes ou des banlieusards…

    Et en omettant de dire que ce nouveau moyen âge, c’est bien ceux de son espèce qui l’ont créé, en bâtissant des forteresses à coups de pétro dollars, en murant la démocratie dans un cirque numérique, en se coupant définitivement des prérogatives du peuple pour leur préférer les hululements des racailles subventionnées.

    Le moyen-âge, d’ailleurs, fut sans doute le vrai âge des Lumières, le moment où le temps de l’histoire était parfaitement synchronisé au temps des hommes, ce qui explique sans doute sa longévité, sa presque éternité.

    L’époque moderne à contrario n’est qu’une rognure de temps, l’ombre d’une ombre, et ce que Macron appelle de ses vœux, une nouvelle époque accouchée par la sidération sanitaire, un nouveau paradigme invoqué par les bouches torves du néo-capital, ne sera qu’un pansement sale sur la plaie béante de notre civilisation.

    Malgré son arrogance et sa prestance de roitelet bouffonnant, il y a fort à parier que l’histoire ne retiendra de lui que ses zozotements d’eunuque proférés dans la nuit du politique. 

    Par Marc Obregon 

    Sources : https://lincorrect.org/

    https://artofuss.blog/

    https://www.actionfrancaise.net/

  • Croisades et effacements, par Charles de Meyer.

    Penchez-vous sur le Proche-Orient sans renier ni votre catholicisme, ni l’héritage de vos Pères, et l’on vous brandira immédiatement le procès en nouvelle croisade.

    Nostalgiques, naïfs, esprits rétrogrades, les noms d’oiseau s’étaleront dans toute leur variété. Les fulminateurs ne s’embarrassent pas d’intelligence historique, ils ont pour eux la rumeur qui tient, depuis quelques décennies, l’épopée des croisades pour une démonstration de la barbarie du monde chrétien.

    4.jpgLe château de Beaufort, la forteresse de Kérak, les splendeurs du Krak des Chevaliers, dans leurs vestiges et leur superbe, sont pourtant bien éloignés de la bestialité. À l’inverse, l’abandon des sociétés européennes de leur attachement, si féroce fut-il, à Jérusalem n’a pas conduit la ville à l’apaisement espéré. Les récents évènements le démontrent avec éclat.

    Au temps du décolonialisme, la croisade jouit de moins d’attraits. Il est au Proche Orient des appropriations culturelles que chacun devrait révérer et des entreprises de préservation qui mériteraient un repentir assidu et permanent.

    Le livre de de Gabriel Martinez-Gros, De l’autre côté des Croisades, vient nous permettre d’y voir plus clair. Dès l’introduction il rappelle que « Pour les historiens arabes les plus lucides, ce que nous appelons les croisades entre dans le récit plus vaste de l’effondrement de l’Empire islamique. » Il rappelle à cet égard les passionnantes méditations de deux historiens arabes : Ibn al-Athir et Ibn-Khaldun. De la théorie complète de l’un à l’effroi devant la disparition d’un monde de l’autre, le chercheur tire plusieurs leçons qui offrent, pour l’Européen, l’occasion de décentrer son regard des culpabilités que certains voudraient lui faire porter pour en arriver à la compréhension du moment. Entre la vigueur anémiée des cartels dirigeants de certains royaumes musulmans et l’énergie trépidante et sanguinaire des chevauchées mongoles, c’est tout un déplacement du pouvoir qui s’opéra dans l’Empire islamique. La Perse, puis Bagdad, Damas enfin, virent leur superbe ravie par Le Caire. Jérusalem, à cet égard, ne détenait pas l’importance que les Latins lui conféraient. Rappelons ainsi que le Sultan Al-Kamil n’offrit pas pour rien à Frédéric II Barberousse la paix en Egypte contre la domination à Jérusalem en 1229 par l’accord de Jaffa. Saint Louis ne débarqua pas non plus pour rien au pays du Nil tant les Ayyoubides opinaient nettement de l’autre côté de la Mer Rouge pour asseoir leur puissance.

    L’auteur de fournir cette explication : « Ainsi considérée, l’histoire des croisades nous ôte beaucoup de notre culpabilité et beaucoup de notre importance. C’est ce qui la rend si difficile à admettre. Nous préférons être coupables, si c’est le prix à payer pour rester au centre de l’histoire. » Comme toujours, notre regard sur le passé informe notre implication dans le présent. Le rapport aux croisades dans les « élites » intellectuelles et dirigeantes frottées de Proche-Orient n’y déroge pas. Georges Corm place la chose sous le signe de l’émotion en écrivant, dans son Histoire du Moyen Orient[1] : « Les croisades constituent un moment émotionnel toujours présent aujourd’hui dans la conscience des Européens et des Moyens Orientaux ». C’est cependant une émotion qui ne vient plus de la même vibration : quelques orientaux en font un motif de revanche quand la plus grande partie des Occidentaux portent cet héritage comme une cliquette.

    Là ou Corm apporte un propos essentiel c’est plutôt quand il rappelle la « coupure si irrémédiable » entre le monde latin et le monde byzantin. Déjà, le soupçon aurait pu poindre quand l’Empereur Jean Tzimicès avait détourné ses troupes de Jérusalem pour sécuriser des ports levantins en 975. Voulait-il cependant autant que les Arabes et la chrétienté latine dominer la Méditerranée tant convoitée ; et dont la maîtrise continue d’orienter nos politiques internationales ? L’Europe d’aujourd’hui ne ressemble-t-elle pas d’ailleurs à l’Empire romain d’Orient d’alors dans cet atermoiement ? Elle est sans doute trop couarde pour embrasser l’énergie d’un Urbain II dont René Grousset nous rappelle l’impressionnant défi : « on ne soulève pas l’Europe, on ne bouleverse pas la face du monde sans entraîner des remous ».[2] Qui sont les catholiques européens qui ne craignent pas les remous ?

    Gabriel Martinez-Gros, De l’autre côté des croisades, 2021, Editions Passés Composés

    [1]  Georges Corm, Histoire du Moyen-Orient, La Découverte

    [2]  René Grousset, L’Épopée des croisades, nouvelle édition 2017, Tempus, Perrin

     

    Illustration : Histoire des Mongols (vers 1440) de Rashīd al-Dīn

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Écoles hors contrat: «Les élus s'en prennent à l'instruction libre, plutôt qu'à l'islamisme», par Anne Coffinier.

    «Comme si en 2021 les écoles hors contrat catholiques, Montessori, bilingue, juives, ou protestantes posaient sérieusement des problèmes à la République». Adobe Stock

    Voulant empêcher l'ouverture d'une école musulmane de crainte qu'elle soit communautariste, la mairie du Mans a déclaré qu'elle était opposée à la création de toute école hors contrat sur son territoire. Anne Coffinier, la présidente de l'association Créer son école, demande aux élus de ne pas céder de libertés face à la peur du séparatisme.

    8.jpgLa mairie du Mans a publiquement déclaré vendredi qu'elle était opposée à la création d'écoles hors contrat sur son territoire. C'est-à-dire à toute création d'école libre, par principe. Cette déclaration survient alors que la commission spéciale de l'Assemblée nationale commence à examiner en deuxième lecture le projet de loi confortant le respect des principes républicains, dont les articles 22 à 24 concernent les écoles privées hors contrat.

    Comme l'article L. 441-1 du Code de l'éducation donne au maire le pouvoir de s'opposer à l'ouverture d'une école libre seulement pour quatre raisons limitativement définies, une opposition systématique de « principe », autrement dit politique, est donc tout simplement contraire aux lois de la République. Elle est même inconstitutionnelle, depuis la décision de 1977 des Sages du Palais-Royal qui ont consacré expressément la liberté de créer un établissement privé hors contrat.

    La déclaration d'hostilité aux écoles hors contrat formulée par la mairie du Mans témoigne en réalité d'un profond malaise des élus de terrain. Cette collectivité locale a cherché le moyen de s'opposer à l'ouverture d'une école privée musulmane de crainte qu'elle soit communautariste, islamiste et séparatiste, mais comme elle a eu peur d'être taxée d'islamophobie, la mairie du Mans a préféré s'opposer à toute création d'école libre en général, quelle qu'elle soit ! Et tant pis si la ville de Stéphane le Foll se pénalise en s'empêchant d'accueillir demain une école Montessori laïque ou une école bilingue franco-chinoise. À ne pas nommer clairement ce que l'on combat, on fait reculer les libertés de tous. Évidemment, il y a moins de danger physique et politique à tacler les créateurs d'école privée qu'à se frotter aux islamistes et à leurs soutiens. Mais personne ne sera dupe de son hypocrite et anachronique « La liberté scolaire, voilà l'ennemi ! » Comme si en 2021 les écoles hors contrat catholiques, Montessori, bilingue, juives, ou protestantes posaient sérieusement des problèmes à la République !

     

    Ce n'est évidemment pas avec la liberté d'enseignement que notre époque a un problème, mais bien avec l'instrumentalisation par les islamistes de nos libertés, pour gagner à leurs vues les personnes comme les territoires.

    Anne Coffinier

     

    À sa décharge, il n'est pas le seul à se livrer à ce type de camouflage et de déplacement sémantique. Que dire ainsi du gouvernement qui présente en ce moment même au vote des assemblées un projet de loi dont l'affadissement du nom annonce le renoncement qu'il porte ? L'intitulé de la loi n'a pas gardé trace de la volonté initiale de lutter contre l'islamisme clairement affirmée par le président Emmanuel Macron dans le discours de Mureaux, ni même contre le séparatisme. Le gouvernement se propose finalement simplement de « renforcer le respect des principes de la République ». Au lieu de combattre l'islamisme en commençant par le définir, le projet de loi jette le discrédit sur la religion en général et multiplie les atteintes aux libertés proprement... républicaines que sont la liberté de religion, de culte, d'enseignement, d'association etc ! Les saisines se préparent, les portes étroites vont atteindre un nombre record pour cette loi et l'on s'attend à une censure au moins partielle du Conseil constitutionnel.

    Parce que les pouvoirs exécutif et législatif n'osent pas désigner clairement et traiter le problème que nous pose l'islam radical, c'est une fois de plus les juges qui décideront à leur place de questions qui appellent pourtant un traitement avant tout politique. La conséquence n'en sera jamais qu'un énième recul de la démocratie, dans une indifférence croissante et particulièrement inquiétante.

    On gagnera donc à s'émanciper de cette hypocrisie, en nommant clairement les problèmes, et en rompant résolument avec les logiques de boucs émissaires. Ce n'est évidemment pas avec la liberté d'enseignement que notre époque a un problème, mais bien avec l'instrumentalisation par les islamistes de nos libertés, pour gagner à leurs vues les personnes comme les territoires.

    L'heure est venue de répondre aux défis que l'islam politique pose à notre pays, et de cesser de criminaliser toujours et encore la liberté d'enseignement. Nous avons collectivement besoin que de nouvelles écoles se créent pour innover et mieux transmettre, et pour accueillir les enfants dans leur singularité et donner corps à des projets éducatifs novateurs. Même l'école publique et laïque a été incubée en son temps dans une école privée : l'école alsacienne. Paul Bert, le collaborateur le plus direct de Jules Ferry et qui fut lui-même ministre de l'Instruction Publique, proclamait le 9 juin 1891, dans un discours dans cette école privée : «Vous êtes les auxiliaires de l'Université, faisant pour elle des expériences qu'elle ne peut tenter elle-même». Alors ce n'est pas le moment d'être lâches ou amnésiques.

     

    Anne Coffinier, présidente de l'association Créer son école.

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Giflé, il a parlé d’ultra-violence…, par Christian Vanneste.

    Qui sème le mépris récolte une juste colère. Gifler le monarque est certes hautement symbolique mais si l’altitude institutionnelle de la cible appelle une sanction proportionnée, la signification du geste est lourde de sens car elle signale que sa véritable hauteur, ressentie par le peuple est réduite à néant. 

    christian vanneste.jpgEntre mise en scène permanente, arrogance et compassion simulée en alternance, et défaites en tous genres, du gouffre des déficits et de la dette à la montée de la violence, la “macronie” apparaît pour ce qu’elle est, le pouvoir du microcosme, de cette oligarchie technocratique et mondaine qui entraîne la France dans une descente aux enfers sans fin. Alors le giflé tentant de récupérer l’incident se victimise en parlant d’ultra-violence. Comme si une petite baffe qui exprime la révolte impuissante de celui qui se sent dupé depuis si longtemps par un système incarné par l’arrogance d’un homme était de l’ultra-violence. C’est même le contraire : la réaction face à celui qui parle de violence quand on s’attaque à sa personne mais laisse s’accroître la véritable violence, celle qui viole, qui blesse, qui tue directement ou non, par la Kalach ou par la drogue, et n’hésite plus à agresser policiers, gendarmes et pompiers, celle qui terrorise dans les quartiers perdus de la République ces gens qui ne sont rien.

    En 2020, malgré le confinement puis le couvre-feu, malgré la répression de ceux qui ne portaient pas ce masque que le gouvernement avait jugé inutile parce qu’il avait dilapidé le stock puis absolument nécessaire, ce sont 187 nuits d’émeutes, plus d’un jour sur deux, qui ont émaillé la vie d’un pays qu’on ne faisait plus penser qu’à la pandémie, quand un mal beaucoup plus profond, plus constant, plus proprement français frappait la France : l’effondrement de l’autorité légitime, celle de l’école, celle de la police, celle de la justice, celle de l’Etat. Les quartiers nord de Marseille sont perdus depuis longtemps. On s’habitue à la violence endémique dans certaines “cités” des grandes agglomérations, mais le mal se répand partout. Désormais, une immigration non maîtrisée a offert sa “chance”, la présence de trafics et d’un islamisme virulent, jusqu’aux villes moyennes, à ces communes inscrites de manière immémoriale dans notre histoire, et notre culture. Récemment, dans la nuit du 5 au 6 Juin, et ça fait “sens”, car c’était dans l’Yonne, à Sens, moins de trente-mille habitants, avec sa cathédrale où on sacrait nos rois avant Reims, dans le quartier des “Chaillots” : un mat de vidéo-surveillance scié, les caméras emportées, trois magasins pillés, dont un spécialisé justement dans les systèmes de protection. Cela s’était déjà produit le 12 Mars. Il n’y a finalement pas eu d’affrontements, aucun blessé et aucune interpellation. Autrement dit, les forces de l’ordre n’avaient pas les moyens d’intervenir et de remplir leur mission qui est de protéger les biens, ceux du public et des particuliers. Mais le Préfet de l’Yonne ose parler d'”une mobilisation totale des services de l’Etat”, et la Maire va jusqu’à évoquer “l’intervention audacieuse” de la police sans laquelle “la situation aurait pu être plus grave”. En somme, courage fuyons ! Les assurances et les impôts paieront les dégâts comme ils payent déjà la police et la justice qui ne les empêchent pas.

    Plus au sud, une autre commune de moins de trente-mille habitants, la capitale du melon entre Avignon et Saint-Rémy-de-Provence : une rixe éclate entre automobilistes et se règle au couteau. Deux Afghans sont blessés : que font-ils à Cavaillon quand quatre-vingt-dix Français sont morts dans leur pays pour qu’ils y restent ? De quoi vivent-ils ? Qui sont les agresseurs virtuoses de l’arme blanche ? D’où viennent-ils ? On n’arrête pas le bonheur de la diversité ! C’était dans le quartier du Dr-Ayme là où le 29 Mai des dealers avaient construit quatre dos-d’âne sur la chaussée à l’aide de béton armé dans le but de ralentir les descentes de police, suffisamment hauts pour casser les voitures. Pour le moment, aucune interpellation n’a eu lieu. Certes, pour l’instant, l’appropriation ne s’étend pas sur l’ensemble du pays, mais elle progresse, et c’est sans doute cela, le progressisme macronien !

    Le ministre de l’Intérieur clamera que ces fièvres sont provoquées par son action contre la drogue. Comme si après le passage de la police, le marché ne se déplaçait pas faute d’une action et d’une installation pérennes comme celles proposées par le Général Soubelet, viré de la Gendarmerie pour avoir dit la vérité. Seule l’action continue et intensive de la police en synergie avec la justice 24h/24 pourrait “nettoyer” chaque quartier après l’autre, en n’hésitant pas à tirer lorsqu’on s’attaque aux forces de l’ordre. Le Procureur général près la Cour de Cassation François Molins reconnaît sans ambages la dégradation de la situation : ” Il y a plus de violence, dirigée souvent contre les personnes les plus vulnérables, les personnes âgées ou les femmes, avec une influence grandissante de la drogue et de l’alcool.”

    Voilà qui remet en perspective la gifle présidentielle et l’ultra-violence !

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Sur le blog ami du Courrier Royal : « Non, la Royauté n’est pas une utopie ! ».

    Un lecteur m’écrit : « Ne parlez pas de l’espérance politique Royale ! La Royauté n’est pas une espérance, c’est une utopie. » Merci pour le propos. Il dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Il définit le principal obstacle à l’espérance. Voici ma réponse.

    1. L’utopie est un mot hautement respectable puisqu’il a été forgé par un homme plus qu’estimable, un saint, et précisément un saint en politique, ce qui est rarissime, saint Thomas More.

    L’utopie, chez Thomas More, c’est un royaume imaginaire, une fantaisie littéraire de philosophe platonicien. Ce rêve n’est pas inutile car il provoque la réflexion et peut aider à sortir des routines où s’enlise trop souvent le politique. Mais ce n’est absolument pas un projet de gouvernement, ni un traité d’art politique.Thomas More qui s’y connaissait pour avoir été Grand Chancelier du Royaume d’Angleterre n’a pas subi le martyre parce qu’il avait voulu garder son utopie. Il est mort à cause de sa fidélité très concrète à l’Eglise de Rome et de son refus de prêter le serment schismatique exigé par son Roi. Rien de plus concret, de plus simple et de plus réaliste, aux antipodes de sa fantaisie littéraire dénommée UTOPIE.

    1. Si le royaume (qu’il soit de France, d’Angleterre ou d’ailleurs) est le contraire même de l’utopie, la démocratie universelle dont le rêve anime tous nos dirigeants est, elle, en revanche, une véritable et catastrophique utopie. Le petit Larousse cite, à son propos, la formule de Lautréamont :« La grande famille universelle du genre humain est une utopie digne de la logique la plus médiocre ». Une politique qui se fonde sur une telle chimère est de nature à donner corps aux pires cauchemars, dont nous voyons les prémices s’agiter sous nos yeux.

     

    L’utopie n’est donc pas là où on la croit.

    1. Le royaume de France, loin d’être un rêve, est la seule réalité dont nous soyons absolument certains puisque, contrairement à la démocratie idéale où l’on arrive jamais et dont la réalisation est toujours remise à demain, il a été, et il est. Nous en venons. Nous en vivons. Nos yeux le voient sur la terre de France, dans les maisons, les églises, les châteaux et les chaumières, dans les villes et dans les villages, dans la poésie et dans la prose. Nos oreilles l’entendent dans les musiques et les chansons. Notre langue le parle. Notre pensée elle-même n’existerait pas sans les mots et les idées qu’il nous a donnés. Pour paraphraser une formule de Jean-Paul II sur la culture de la nation : « Il fait en nous ce qui est humain».
    1. Pour beau qu’il fut et qu’il demeure, le Royaume de France n’a jamais été et ne sera jamais une société idéale, un royaume d’utopie. Son histoire nous montre ses ombres et ses lumières. Son champ est mélangé de bon grain et d’ivraie. Mais il est aisé de discerner les constants de son ordre : le goût de la vérité, la passion de la liberté, le besoin de justice et l’amour de la beauté. Celui qui, aujourd’hui, fait personnellement siennes ces permanences, est du royaume et continue le royaume, qu’il soit de droite, de gauche, du centre ou d’ailleurs.
    1. Si le royaume de France, grâce à Dieu, persévère chaque jour dans son être, sans le règne d’un roi, il est aussi évident que cette maison qui nous est commune à un urgent besoin de retrouver un maitre de maison. L’histoire de nos deux derniers siècles est éloquente. Les intendants provisoires qui ont prétendu remplacer le Roi n’ont pas su garder la maison. On peut citer la phrase du Général De Gaulle écrivant au Comte de Paris, en novembre 1969, après son départ : « Je m’en vais, mais vous, vous demeurez ». Reste que si la famille royale, effectivement, demeure et se continue, elle n’est pas à la place où nous avons besoin qu’elle soit. C’est pourquoi, tant que cette institution ne sera pas établie, nous serons dans l’espérance.

     

    La conclusion est aussi simple que la démonstration. Le Royaume est toujours là, mais de plus en plus menacé, délabré… la famille royale est là, mais seuls quelques-uns la reconnaissent pour telle. La seule action utile est de multiplier le nombre de ces quelques-uns pour qu’il soit décisif. Cette action est culturelle parce qu’elle commence par la connaissance et l’amour du royaume, son histoire ses mœurs, ses trésors… elle est politique parce qu’elle vise à instituer un État conforme au droit, à la nature et à l’histoire. Elle n’est ni partisane, ni idéologique, ni sectaire, ni chimérique. Elle ne veut que l’union et le bonheur de tous dans une maison qui est, précisément, la maison de tous et dont nous savons qu’elle est une belle et douce maison dont le jardin est « un champ semé de lys ».

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    Maître Jacques Trémolet de Villers, dans politiquemagazine.fr

     

     

     

    Sources : https://le-courrier-royal.com/

    https://www.facebook.com/lecourrierroyal