La gauche contre le classement du Sacré-Coeur !, par Christian Vanneste.
La gauche française et son idéologie sont la maladie mortelle de notre pays. Un récent symptôme vient de le rappeler. Le Sacré-Coeur de Montmartre va être classé ! Beaucoup de ceux qui aiment Paris pensaient qu’il l’était déjà. C’est en le visitant qu’on a le plus bel aperçu de la capitale. Et lorsqu’on parcourt les rues parisiennes, c’est souvent un plaisir de lui voir couronner une perspective.
Alors que l’indifférence et la désinvolture ont laissé brûler les toits de Notre-Dame et le trésor de ses charpentes, c’est désormais l’édifice religieux le plus visité, avec 11 millions de visiteurs. Le classement est une reconnaissance, c’est aussi une ouverture plus grande que l’inscription pour obtenir des subventions en vue de son entretien et de sa préservation. On imagine l’effet d’un monument dominant Paris et qu’on laisserait s’enlaidir.
Pourtant ce classement tellement évident n’est pas du goût de tout le monde ! Au Conseil Municipal du XVIIIe arrondissement, les socialistes, communistes et les écologistes, plus “pastèques que jamais” s’y sont opposés. L’union de la gauche revivrait donc dès qu’il s’agit de s’en prendre à la religion catholique et à ses symboles. Ils ne sont pas les seuls : on trouve des associations laïcardes, des francs-maçons, et même des historiens sans doute pour rappeler que l’histoire loin d’être une science n’est parfois que de l’idéologie camouflée en recherche. Le promeneur amoureux de Paris s’offusque : “Mais que vous a donc fait cette basilique dont l’architecture est certes témoin de son temps et peut-être contestée, comme c’est le cas du Centre Pompidou ?” En fait, cela n’a rien à voir avec l’esthétique. Le Sacré-Coeur est une insulte à la Commune selon les protestataires ! Ce classement tombe avec le 150e anniversaire de la dernière révolution parisienne écrasée par l’armée. Une fois de plus, non contente de compromettre l’avenir de notre pays par son opposition à tout ce qui en faisait la force économique autant que sociétale, la gauche veut réécrire l’histoire, sacraliser ce qu’elle aime et effacer ce qu’elle hait. Remarquons d’ailleurs combien la haine et la sacralisation animent ceux qui prétendent combattre la première et noyer toute religion dans un bain de laïcité.
L’accusation est infondée. Le projet du Sacré-Coeur est né avant la Commune, en réaction à la défaite française face à la Prusse, et à l’abandon de Rome par les troupes françaises qui protégeaient le Pape contre l’arrivée des troupes italiennes. L’intention était clairement catholique et expiatoire mais ne visait pas les communards. L’édifice aurait pu être construit ailleurs, mais il le fut à cet endroit en raison de la disponibilité de terrains militaires. L’Opéra n’était pas achevé et avait subi des destructions lors de la Commune. Alexandre Legentil, à l’origine du “Sacré-Coeur”, concepteur de l’idée, avait souhaité d’abord la réaliser à la place de l’Opéra Garnier. Le lieu, sur la colline où Saint Denis, premier évêque de la capitale a été décapité avec deux de ses amis, particulièrement visible, était donc doublement symbolique. Il fut choisi. Une abbaye y avait été déjà implantée au Moyen-Âge, puis rasée en 1792 lors d’une première fureur révolutionnaire.
L’hostilité au classement est donc à la fois un procès d’intention rétrospectif et à nouveau une inversion systématique des valeurs. Les communards seraient des héros, des martyrs, les fusillés du Père Lachaise que certains célèbrent annuellement et dont la mémoire devrait être sacrée tandis que le gouvernement légal qui a réprimé la sédition serait à inscrire sur la liste des maudits de l’Histoire de France. C’est à Montmartre qu’ont pourtant été fusillés, c’est-à-dire assassinés par les communards, les généraux Clément-Thomas et Lecomte. On aimerait 150 ans plus tard un peu moins de sectarisme dans le tri des victimes. Pourtant, un ancien grand maître du Grand Orient s’exclame : ” une insulte à la mémoire des 30 000 morts de la commune !” Faut-il donc rappeler une fois encore les violences et le vandalisme qui ont accompagné cette dernière explosion parisienne contre un gouvernement français. Depuis 1789, cette effervescence à répétition avait provoqué la chute de quatre régimes et jeté toute la France dans le désordre et l’aventure parce que la bouilloire parisienne avait de la fièvre. L’écrasement de la Commune a assuré à la France la stabilité de la IIIe République, où d’ailleurs d’anciens communards ont progressivement joué un grand rôle, mais dans la légalité. Les Tuileries, l’Hôtel de Ville, le Palais Royal, le Palais D’Orsay, etc, ont été ravagés par les révolutionnaires de 1871, héritiers directs de ceux qui ont détruit tant d’églises et d’abbayes durant la “grande révolution”, de ceux qui ont commis les massacres de septembre 1792, et le génocide vendéen. Le 26 mai 1871, 52 otages extraits de la prison de la Roquette dont 34 gendarmes et 11 prêtres et pères Jésuites, furent conduits et exécutés au 85 rue Haxo (20e arrondissement), dans un ancien café-concert qui servait à la Commune de dernier poste de commandement.
Au-delà de cette polémique dérisoire, il faudrait s’inquiéter de l’état d’une nation au sein de laquelle certains, à qui l’on tend les micros et qui sont souvent au pouvoir, s’ingénient à effacer voir à noircir les pages les plus glorieuses de son histoire, à faire tomber au moins symboliquement les statues de ses grands hommes pour en dresser à la mémoire de ceux à qui la France ne doit rien, si ce n’est des cendres et de la violence, sous prétexte qu’ils sont les saints et martyrs de la gauche.