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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Dans le monde d’après, un Noir n’est pas noir !, par Jean-Pierre Pélaez.

    C’est un événement historique que nous venons de vivre en direct à la télévision, mardi dernier, aussitôt répercuté par tous les médias ; c’est, aussi important que celui d’Archimède ou de Pythagore dans l’histoire de l’humanité, un nouveau théorème qui a été établi ; c’est une loi physique et chromatique dont on a soudain découvert l’obsolescence : un Noir n’est pas un Noir !

    1.jpgLe PSG affrontait l’équipe d’Istanbul et, soudain, à la suite d’une friction un peu trop vive entre deux joueurs, l’un des assistants entraîneurs du club turc, camerounais et noir de son état, manifeste sur la touche une excitation un peu trop vive ; le quatrième arbitre le signale à l’arbitre central, et comme il est le seul Noir dans le groupe et qu’il ne le connaît pas, il le désigne par le terme de « Noir ».

    Insulte raciste ! S’ensuit une algarade générale. Le match est finalement arrêté, à la 14e minute, les joueurs rentrent au vestiaire car non, un Noir n’est pas un Noir, il est tout ce que vous voudrez, un bleu, un petit homme vert, un rouge-gorge, un Schtroumpf, mais certainement pas un Noir ! L’avoir appelé Noir, même s’il est noir, est un contresens, le non-Noir n’en démord pas. Est-ce que tu aurais dit le Blanc si j’avais été blanc ? dit-il au malheureux quatrième arbitre qui se retrouve au centre d’un raz-de-marée d’indignation, effaré, hébété.

    Les médias s’emparent de l’affaire, les titres sont grandioses, hyperboliques, apocalyptiques. À la une de certains quotidiens, en caractères plus énormes qu’un jour d’armistice, on peut lire des titres tels que « Première mondiale : les grands joueurs disent non au racisme », « Racisme dans le football : l’électrochoc », « Arbitre raciste » ou « Chaos à Paris »

    Et, comme pour d’autres événements tout aussi tragiques, surgit une résolution originale, mille fois entendue : plus rien ne sera comme avant, il y aura un avant et un après. Et le lendemain, dans un communion grandiose, les 22 joueurs se mettent à genoux sur le terrain et célèbrent l’avènement du Noir qui ne sera plus Noir…

    Nous sommes entrés dans une ère nouvelle, celle où si un Noir n’est pas un Noir, un chat n’est plus un chat, mais un chien, une grenouille un perroquet, un mulet un cheval de course et le blanc d’Espagne du charbon de bois ; et l’on imagine déjà la métamorphose du monde qui est en train de s’opérer.

    Désormais, une souris verte ne trottera plus dans l’herbe mais dans le blé jaune, ne sera plus catalan mais alsacien, Dupond-Moretti ne sera plus Garde des Sceaux mais garde-barrière à Capendu, dans l’Aude, Mandela sera un Viking, Biden une soupière et Macron le pape François… Tout est possible et il suffira de dire que tel n’est pas ce qu’il est pas pour qu’il soit ce qu’il n’est pas.

    L’Académie française sera amenée à sortir du dictionnaire le mot « noir » et ses dérivés : « nègre », « négro », « négrillon », « négritude », « négrologie », « noiraud »… Le pâtissier ne fera plus des têtes de nègres mais des têtes d’œuf sorties de l’ENA. Au café, le petit noir sera remplacé par un blanc sec, les dépressifs ne broieront plus du noir mais de la chicorée, le vieux cinéma en noir et blanc deviendra le cinéma en bleu blanc rouge et la chanson de Johnny Hallyday « Noir, c’est noir » deviendra « En passant par la Lorraine »…

    Oui, c’est un événement historique, et même physique et cosmogonique, qui a eu lieu, ce mardi 8 décembre 2020, à Paris.

     

     
  • La catastrophe énergétique qui vient, par Jean-Marc Frenove.

    Le niveau des revenus et la stabilité de la société ne se maintiendront pas dans un monde à énergie décroissante.

    On a stoppé Fessenheim, qui produisait deux gigawatts électriques. Cette décision de Macron, d’une bêtise effrayante, montre la misère intellectuelle de cet homme et de ceux qui l’entourent, dans le domaine des sciences et de la technologie.

    5.jpgQue se passerait-il si les 300 passagers d’un Airbus découvraient en vol que leurs pilotes n’ont aucun diplôme de pilotage et qu’ils ne vont donc pas savoir poser l’avion ? C’est exactement la situation des Français avec le , car les équilibres énergétiques et la quantité de CO2 (gaz carbonique) ne relèvent pas du domaine des opinions mais du domaine de la science. Nous avons, en France, les meilleurs ingénieurs du monde, et nous confions le pilotage de l’énergie à des saltimbanques comme Hulot, à des béotiens, voire à une parfaite incompétente. Or, l’énergie nucléaire zéro fumée, zéro CO2, c’est l’énergie qui a fait le moins de morts dans l’Histoire de l’humanité. On peut dire que les anti-nucléaires nous ont bien bourré le crâne, mais ils mènent toute l’humanité à la catastrophe.

    Il faut prendre conscience que nous vivons dans un monde fini. Notre terre a 12.700 km de diamètre et ne grandira pas. Or, la théorie économique postule que la croissance est illimitée. Cette théorie anthropocentrée (centrée sur l’homme) dit que la production dépend du capital et du travail. Le produit intérieur brut n’a donc pas de limites. Ce postulat est repris en chœur par toutes les instances internationales européennes, onusiennes, etc., et il est complètement faux.

    Remémorons-nous la représentation de l’univers avant Copernic : on imaginait la Terre au centre de l’Univers (géocentrisme). Cette erreur fondamentale rendait impossible la compréhension et la prévision du mouvement des astres. Eh bien, la théorie économique avec laquelle nous tirons des plans depuis deux siècles est aussi fausse que la théorie de l’Univers avant Copernic.

    Elle est fausse parce que l’homme ne fournit pratiquement aucun travail au sens physique du terme, il ne fait que concevoir et conduire des machines beaucoup plus puissantes que lui.

    Ces machines fabriquent et transportent tout ce que nous consommons et elles ont un besoin absolu d’énergie : combustible ou électricité. Sans énergie, tout s’écroule et vous revenez au temps où 90 % de la population cultivait la terre à la main pour survivre. Autrement dit, le PIB, qui mesure la production, est une fonction quasi linéaire de la quantité d’énergie disponible.

    L’humanité affronte une terrible contrainte :

    D’abord l’épuisement des ressources ; la production de pétrole et de gaz a passé son pic il y a une dizaine d’années. Désormais, elle reculera sans cesse.

    De plus, il faut se passer des énergies à CO2 : le gaz, le pétrole, et le charbon.

    Le plus simple serait, déjà, de ne pas recarboner l’électricité. M. Macron l’a compris (?), qui a fermé Fessenheim, relancé quatre centrales à charbon (chacune 100.000 tonnes de CO2/jour) et commandé à l’Allemagne la construction d’une centrale à Landivisiau (40.000 tonnes de CO2/jour). Un bon pilote !

    Quelles sont les énergies sans carbone ?
    – Les éoliennes ? Elles ne produisent qu’un jour sur quatre et ont montré partout (France, Allemagne, Danemark, Espagne) leur incapacité à répondre à la demande. Les éoliennes, c’est faire croire aux nigauds qu’on protège la planète, et derrière, le charbon et le gaz fournissent les trois quarts de l’électricité.
    – Le photovoltaïque ? Très faible, il a la propriété de ne pas fournir d’énergie quand on en a le plus besoin : la nuit et l’hiver.

    La seule énergie forte, durable (1), sans fumée ni CO2, c’est le nucléaire.

    Et il va falloir doubler la puissance du système électrique pour passer aux transports sans CO2 ; on peut douter de la capacité de nos dirigeants à admettre ce changement.

    Et s’ils ne font rien, le manque d’énergie étranglera la production et provoquera des émeutes. Qui veut prendre ce pari ?

     

    (1) Aux calculs actuels, les réserves d’uranium et de thorium autoriseraient environ 1.000 ans d’énergie électrique.

     

    Jean-Marc Frenove

    Economiste et spécialiste des énergies
     
  • On a trouvé, cette année, plus « relou » que l’oncle raciste : la tante féministe…, par Gabrielle Cluzel.

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    Depuis quelques années, « l’oncle raciste » est à la presse et aux réseaux sociaux ce que le père Fouettard est aux contes pour enfants : un personnage fantasmagorique de qui vous fait faire des cauchemars.

    gabrielle cluzel.jpegL’oncle raciste – avec ses variantes : homophobe, misogyne… – est immanquablement vociférant, vaguement éméché, sans doute ventripotent – car inutile de préciser qu’il ne turbine pas au quinoa -, parfois chasseur, souvent fumeur, et toujours « relou ».

    Il n’a pas de filtre, il pose des questions gênantes, bref, il gâche les Noëls en famille, et Dieu sait si déjà on n’aime pas beaucoup Noël ni la famille. En tout cas, on tweete aussi sec le lendemain avec toujours beaucoup de succès les horreurs qu’il a proférées, qu’elles soient réelles ou inventées. Il n’est pas précisé si le chèque des étrennes que cet affreux bonhomme a glissé dans les petits souliers de chacun sous le sapin a été encaissé.

    a donc eu une idée : Sur le média Konbini, elle a fait une vidéo en forme de « Petit guide anti-sexiste de Noël » pour river leur clou « avec humour » (sic) à tous les personnages détestables de ce type-là. Na ! Quand ils vous demandent, par exemple, « si vous avez un copain », vous répondez « que les femmes en couple hétérosexuel assument la majorité des tâches domestiques pour leur conjoint et pour toute la famille », ça fait réfléchir, n’est-ce pas ? Lorsqu’ils vous lancent « et les enfants, c’est pour quand ? », vous « mettez les pieds dans le plat » et pour les faire taire, vous leur parlez de votre « ovulation douloureuse » ou vous leur demandez conseil sur vos « règles un peu douloureuses », « un peu genre marron foncé ». Histoire de les mettre, bien sûr, horriblement mal à l’aise.

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    Il est étonnant de voir à quel point la gauche qui prône comme un mantra le vivre ensemble avec son lointain le pratique si peu avec son prochain. Le repas de Noël familial, c’est pourtant le premier vivre ensemble avec la diversité – la diversité des points de vue et des modes de vie – qui s’impose à vous et qui devrait, de ce fait, être accepté avec bienveillance et fraternité.

    Ces dames se piquent d’humanitaire, ont soif de se donner aux autres. Leur altruisme les honore. Elle déploient des trésors de compréhension pour les migrants mais jugent durement leur sœur, mère ou grand-mère, quand celle-ci leur fait remarquer, avec une sollicitude toute maladroite, qu’à leur âge, elle était déjà mariée et venait d’avoir son deuxième. Est-ce si grave ? Cette injonction à aimer l’autre comme il est, à l’excuser car ses codes culturels ne sont pas les nôtres, ne s’appliquerait donc pas en famille, et entre générations ? Et ces questions, parfois involontairement blessantes, ne les pose-t-on pas, du reste, aussi aux hommes seuls de la même façon ? Se croient-ils obligés pour autant de nous donner des nouvelles de leur prostate ou de leurs hémorroïdes ? 

    Aussi relou que l’oncle raciste, la tante féministe. Susceptible, donneuse de leçons, dogmatique comme une bonne sœur agnostique. Mais le soir du réveillon, on oublie tout. Sur le piano du salon, à côté des noces de diamant des grands-parents, il y a une photo d’elle en CM1 et de  l’oncle raciste en pyjama. Il sont tellement mignons qu’on les aime bien quand même. C’est le miracle de Noël et de l’amour familial.

     

    Gabrielle Cluzel

    Ecrivain, journaliste
  • 6 février 1945, exécution de Robert Brasillach au fort de Montrouge, pour intelligence avec l'ennemi, par Aph Philippe C

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    L’auteur de « L’Enfant de la nuit » (1934) et de « Les Cadets de l’Alcazar » (1936) est condamné à mort à la Libération. François Mauriac, Paul Claudel et Paul Valéry se mobiliseront contre cette condamnation.

    2.jpgEn septembre 1944, sa mère et son beau-frère, Maurice Bardèche, ayant été arrêtés, il se constitue prisonnier. Il est emprisonné à la prison de Fresnes et poursuivi pour intelligence avec l’ennemi. Son procès, qui s’ouvre le 19 janvier 1945 devant la cour d’assises de la Seine, dure 6 heures. Il est condamné à mort le jour même après une délibération de vingt minutes. Sa défense avait été assurée par Me Jacques Isorni.
    Dans les jours qui suivirent, une pétition d’artistes et intellectuels renommés, parmi lesquels Paul Valéry, Paul Claudel, François Mauriac, Daniel-Rops, Albert Camus, Marcel Aymé, Jean Paulhan, Roland Dorgelès, Jean Cocteau, Colette, Arthur Honegger, Maurice de Vlaminck, Jean Anouilh, André Barsacq, Jean-Louis Barrault, Thierry Maulnier... demanda au général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, la grâce du condamné. Le général choisit de ne pas commuer la peine prononcée, ce qui entraîna l’exécution de la sentence, le 6 février suivant.3.jpg
    Quelles raisons poussèrent le général de Gaulle à laisser exécuter Robert Brasillach. Selon les témoignages successifs de Louis Vallon et de Louis Jouvet, qui l’interrogèrent sur le sujet, de Gaulle aurait vu dans le dossier de Brasillach la couverture d’un magazine le montrant sous l’uniforme allemand. Il y aurait eu une confusion avec Jacques Doriot. Lacouture, qui rapporte cette rumeur, ne croit pas à cette interprétation. Il penche pour l’hypothèse d’une concession faite aux communistes pour pouvoir être plus ferme sur d’autres points.
    « [...] Le général de Gaulle a écouté Mauriac, et a refusé la grâce. Quoi qu’il en pensât, de Gaulle ne pouvait s’opposer à toutes les exigences des communistes ils exigeaient la tête de Brasillach.... Je pense que de Gaulle a fait la part du feu. [...] »
    4.jpgLE 6 février 1945, Le Monde, daté du 7, publiait l'information suivante : « Robert Brasillach a été fusillé ce matin. Le condamné a été réveillé vers 7 h 30 dans sa cellule de la prison de Fresnes par M. François, substitut qui représentait le procureur de la République. Le magistrat était accompagné de M. Reboul, commissaire du gouvernement qui requit la peine capitale, de M. Raoult, juge d'instruction accompagné de son greffier M. Linker, de M Jacques Isorni, défenseur de Brasillach, et du docteur Paul, médecin légiste. » Robert Brasillach a appris avec sang-froid que sa grâce était rejetée puis, après s'être confessé, il s'est acheminé vers la voiture cellulaire. Parvenu au fort de Montrouge où l'exécution devait avoir lieu, il demanda à s'entretenir brièvement avec M. Reboul, commissaire du gouvernement. « Vous avez fait votre devoir, dit-il, moi j'ai agi pour ma patrie. Dieu nous jugera. » » Enfin, conduit au poteau d'exécution, il repoussa le bandeau qu'on lui tendait et, avant que la salve n'éclatât, il cria : « Courage : Vive la France ! » Il était exactement 9 h 30. »
    Ainsi s'achevait tragiquement la vie d'un homme de trente-six ans, écrivain et journaliste, riche de tous les talents, nourri comme son maître Charles Maurras de tous les miels du classicisme
    Robert Brasillach repose au cimetière de Charonne, dans le XXe arrondissement de Paris.

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  • Le prince Jean de France assigne la fondation devant le tribunal pour récupérer les biens des Orléans, par Valérie Beaud

    En juin 2016, le prince Jean de France reçoit des lecteurs de L'Echo Républicain chez lui, dans la maison Philidor, en compagnie de ses enfants et sa belle soeur. Photo d'archives

    (Relayé par Frédéric de Natal sur sa page FB.)

    https://www.facebook.com/frederic.denatal

    Les négociations entre l’héritier des Orléans et la fondation qui gère le patrimoine tournent court. Le prince Jean de France assigne la fondation devant le tribunal pour récupérer les biens des Orléans. "Il faut que ce patrimoine soit géré comme on gère une entreprise et qu'il retrouve un vrai dynamisme". 

    Ce sont désormais les juges qui ont les clefs de la maison Philidor entre leurs mains. Le Comte de Paris met son destin et celui de sa famille dans la balance de la justice républicaine. Notre confrère Le Parisien annonce que le prince Jean d’Orléans assigne la fondation Saint-Louis devant le tribunal judiciaire de Paris. La suite logique de ce qu’il avait confié à L’Écho Républicain, le 9 septembre, en quittant le domaine de la chapelle royale, à Dreux, pour « mettre ma famille à l’abri pendant que j’essaie de trouver une solution pour sortir du différend qui m’oppose à la fondation Saint-Louis ».

    Il espérait, à l’époque, éviter l’étape judiciaire en cherchant à régler les choses en interne, notamment grâce à son statut de président d’honneur de la fondation et à quelques appuis dans les rangs des administrateurs.

    Apparemment, il n’en est rien comme il l’a confirmé ce dimanche, au téléphone :

     

    « J’ai décidé d’assigner la fondation près du tribunal de Paris pour la remettre sur les rails. Son fonctionnement ne respecte ni la lettre ni l’esprit de ce qui a été voulu par son fondateur, mon grand-père, le comte de Paris. La fondation n’a de sens que si elle met la famille d’Orléans au centre du dispositif. C’était d’ailleurs la volonté du comte de Paris qui nous a volontairement installés à Dreux, ma mère oui, mais aussi les enfants, et qui a demandé à la fondation que je devienne, à mon tour, président effectif de la fondation et pas seulement président d’honneur. »

    Le prince Jean (Comte de Paris)

     

    Si le prince Jean de France demande la restitution de l’ensemble du patrimoine des Orléans (la chapelle royale, le château d’Amboise et un appartement à Paris), ce n’est pas pour privatiser le tout et l’exclure du patrimoine français :

     

    « C’est, au contraire, pour dynamiser ce patrimoine. Ces biens devraient être gérés comme une entreprise. Il y a un coût pour entretenir ces domaines mais, il y a aussi la possibilité de rentrées d’argent avec des visites, des événements culturels… Il faut une unité de gestion entre les sites, une implication territoriale, comme le fait, par exemple, mon beau-frère à Chambord. »

     

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    Le prince Jean (Comte de Paris)

    Persuadé que sa présence et celle de sa famille, à la chapelle royale, à Dreux, est un atout pour l’attractivité du domaine et plus largement pour la ville de Dreux, il explique se donner le temps. « Une procédure judiciaire est toujours longue. »

     

    Il ne présage pas non plus de l’issue : « Les juges décideront si la fondation doit être dissoute ou doit se réformer. L’essentiel, pour moi, est que l’on retrouve les moyens de faire vivre le patrimoine et l’histoire. »

    "Simple relation de bon voisinage"

    Quant au million d’euros de dommages et intérêts qu’il demande, « ce n’est pas pour les garder pour moi. Mais, pour investir dans ces domaines, pour les entretenir et les faire revivre. »

    Pour l’heure, le comte de Paris et sa famille vivent dans la région de Caracassonne, dans l’Aude. Ils sont revenus faire un saut à Dreux, ce week-end. Ce dimanche soir, ils ont refermé la maison Philidor qu’ils laissent sous la surveillance d’une « voisine, une amie de la princesse qui y vient de temps en temps pour éviter les dégradations et nourrir les poules qui sont restées dans le parc ». 

    La fondation. Les dirigeants de la fondation ne font pas la même lecture du droit d’usage que le prince Jean. Pour eux, ce droit d’usage accordé par le comte de Paris ne l’a été qu’à la duchesse de Montpensier, la mère du prince Jean. Le secrétaire général de la fondation Saint-Louis ne tenait pas, en septembre, à commenter les divergences entre la fondation et le comte de Paris. En revanche, il assurait « qu’en lien avec les autorités locales, la fondation va développer des projets autour de la chapelle royale pour en renforcer l’attractivité ». Les dirigeants de la fondation n’ont pu être joints, ce dimanche.

     

    Valérie Beaudoin

    Source : https://www.lechorepublicain.fr/

  • Amer anniversaire, par Charles de Meyer.

    En 1821, la Grèce se soulevait en faveur de son indépendance. Le 25 mars prochain nous fêterons les deux cents ans des débuts de son affrontement avec l’Empire ottoman. Et il y a peu de chance qu’Erdogan se munisse d’un Benjamin Stora local pour se repentir des actions ottomanes contre cette insurrection. Elle devait aboutir à la conférence de Londres en 1830 et donc à une victoire diplomatique des Hellènes.

    5.jpgL’Union européenne ne semble pourtant pas très désireuse de fêter l’évènement. Elle aurait pourtant là motif à affirmer que, pour une fois, la coopération diplomatique entre les Nations aura permis l’indépendance d’un des actuels États membres. L’Autriche n’en fut pas ravie, mais elle céda. Las, l’Union européenne sort d’un moment de présidence allemande où tout aura été fait pour apaiser les relations de Bruxelles et de la Turquie. Un nouvel épisode du tropisme germanique en faveur de l’alliance avec Ankara.

    Il faut se souvenir pourtant de l’escalade verbale amorcée au cours de l’été par l’illumination d’une frégate de la marine française par la marine turque. Certes, l’évènement n’avait déjà pas abouti à la solidarité européenne et l’OTAN avait même refusé de soutenir la France. Mais tout de même, la commission européenne aurait pu prêter l’oreille au discours du calife qui affirma le 30 août 2020 : « Le peuple français sait-il le prix qu’il devra payer à cause de ses dirigeants cupides et incompétents ? » (La Libre Belgique). Il continuait d’ailleurs le 5 septembre : « Nous en avons assez de ces jeux d’ombres. Ça devient comique de mettre en face d’une puissance régionale et internationale comme la Turquie un État qui ne se suffit même pas à lui-même. Tous les fronts hostiles peuvent s’unir, ils ne pourront pas stopper l’ascension de la Turquie. » (Radio et Télévision de Turquie – TRT).

    Après l’assassinat de Samuel Paty, quelques puissances européennes y allèrent tout de même de leur soutien à la France. Histoire de faire bonne mesure et, certainement, de dissimuler l’action initiée en coulisse. Dans le même temps, Heiko Maas, ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, multipliait les contacts prônant l’apaisement avec la Turquie. À tel point qu’à la fin de l’année 2020 un début de lune de miel se noue entre Ankara et Berlin, si bien que lors d’une rencontre organisée ce 18 janvier, le ministre, ne trouva rien à redire quand son collègue turc, Mevlüt Çavuşo menaça Athènes en cas de résistance au chantage turc en Méditerranée.

    La Grèce de réagir en affirmant que : « Si Heiko [Maas] a compris les propos de M. Çavuşo?lu et est resté silencieux, alors nous avons le droit d’indiquer qu’il ne s’agit pas d’une réaction adéquate de la part d’un représentant européen. » Et nous ne doutons pas qu’Heiko avait compris.

    La Turquie continuera donc son chemin expansionniste. Elle est riche d’une politique nationaliste, d’un président largement apprécié par sa base et de l’aveuglement occidental. Certains racontent même que le mythe du couple franco-allemand continue à être enseigné à l’école… c’est dire !

    Face à elle, l’Union européenne demeure fidèle à son inconsistance stratégique. Quant à la France, elle tenta certes de tenir plus ferme que ses voisins européens. Piégée dans l’OTAN, incapable de résister à la présidence allemande de l’UE, affaiblie par la religion des droits de l’homme, elle subit une humiliation diplomatique indéniable.

    Les chrétiens de Turquie en souffriront infiniment. À Chios, où l’on se souvient des massacres ottomans, le soleil continuera à briller. Jusqu’à la prochaine provocation turque ?

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Deux ans après le début du hirak, le Titanic algérien fonce droit vers un iceberg politique, économique et social…, par

    En Algérie, le Hirak  débuta il y a deux ans, au mois de février 2019, en protestation contre la 5e candidature présidentielle d’Abdelaziz Bouteflika devenu impotent. Après la déposition-démission de ce dernier intervenue le 2 avril, le massif mouvement de rue se transforma en lutte totale et frontale contre le « Système ».

    bernard lugan.jpgAyant réussi à faire élire à la Présidence Abdelmadjid Tebboune, l’un des siens, ce même « Système » bénéficia ensuite d’une « divine surprise » quand la pandémie du covid19  mit un terme aux manifestations. Mais la crise politique, sociale et morale demeurait, sur fond de naufrage  économique...

    Un naufrage prémonitoirement annoncé en quelques lignes le 28 septembre 2015 par Sid-Ahmed Ghozali, ancien ministre et président-directeur général de la Sonatrach (la société nationale  des hydrocarbures) de 1966 à 1979, quand il avait déclaré au journal el Watan :

    « Je crains un effondrement. Il est inéluctable (…) Après 53 ans d’indépendance, notre société vit par la grâce d’une richesse épuisable et unique, de surcroît non créée par nous (merci à la France, ma note) l’Algérie est l’un des rares pays, sinon le seul, à se retrouver dans cette si grande et si dangereuse précarité : 99% de nos importations, y compris le blé de notre pain quotidien, sont payées par les revenus des hydrocarbures ! (…) Qui est responsable de cet état de choses ? Un pouvoir vautré dans l’économie de la rente ».
    Sid Ahmed Ghozali avait vu juste car la leçon des crises des années 1986,1990 et 1994 n’ayant pas été retenue, l’économie algérienne n’avait pas été diversifiée, le pays continuant à vivre sur la rente des seuls hydrocarbures. Voilà qui explique l’impasse actuelle  due à la fois, certes à l’effondrement conjoncturel des cours, mais, bien plus grave, à l’épuisement des réserves. D’où une baisse de la production entamée en 2008, baisse un temps camouflée par l’envolée des cours. Aujourd’hui, les gisements en activité s’épuisent et aucune découverte majeure n’a été faite susceptible de redresser le volume de la production.

    La question s’énonce  donc simplement : comme les hydrocarbures fournissent, bon an mal an, entre 95 et 98% des exportations et environ 75% des recettes budgétaires, le Titanic algérien va inéluctablement se trouver en perdition.
     
    Paralysés, et afin de détourner l’attention du Peuple, les dirigeants d’Alger abattront alors leur « joker » habituel, à savoir la dénonciation de l’ « héritage colonial ».
    Ils ont d’ailleurs commencé à le faire mardi 9 février quand M. Ammar Belhimer, porte-parole du gouvernement algérien et ministre de la communication a réclamé (lire exigé) que la France reconnaisse ses « crimes coloniaux ». Quelques jours auparavant, lors d’un entretien donné au quotidien El Massa, le même ministre avait osé parler de la France en des termes qui, en d’autres temps, auraient, au moins entraîné une réaction diplomatique: « Le criminel (lire la France) fait généralement l’impossible pour éviter d’admettre ses crimes, mais cette politique de fuite en avant ne peut pas durer ».
     
    Voilà qui en dit long sur la réponse d’Alger à la volonté d’ « apaisement des mémoires » demandée par le président Macron à ce pauvre Benjamin Stora…[1]. Traité avec des relents d’antisémitisme de « nouveau harki de la France » par la presse algérienne, ce dernier ne cesse, depuis la remise de son Rapport, de donner des gages à ses amis du FLN. Dans un entretien accordé le 7 février 2021 au site web algérien L’Expression Nationale, il a ainsi déclaré qu’il ne voyait pas d’inconvénient à la présentation d’excuses de la France à l’Algérie pour les massacres commis ».

     

    [1] Voir à ce sujet mon livre Algérie, l’histoire à l’endroit.

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    Source : http://bernardlugan.blogspot.com/

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  • Dans notre Ephéméride d'aujourd'hui : hommage à un Français illustre et méconnu...

    1868 : Naissance de Marie-Joseph Gilg, le curé qui sauva Chambord en 1944...

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    En août 1944, les nazis ont voulu détruire Chambord. Et c’est grâce à un curé alsacien, l’abbé Joseph Gilg (1868-1960), que cette catastrophe patrimoniale couplée à un drame humain ont été évités.

    Joseph Gilg est né à Guebwiller, et a été ordonné prêtre à Blois, en 1900. En 1944, il a déjà 76 ans. Le château de Chambord abrite à ce moment-là encore plus de trésors que d’ordinaire : des œuvres d’art venues des musées du Louvre et de Compiègne y ont été mises en sécurité (la Joconde elle-même y a séjourné : voir notre Éphéméride du 3 décembre, jour de la naissance de Jacques Jaujard, qui a organisé ce gigantesque "transfèrement"...).

    Mais son parc cache aussi des résistants, et les Allemands en ont été prévenus : "Furieux, le lundi 21 août 1944, de trois côtés à la fois, ils se dirigent vers Chambord, avec chars d’assaut et canons" , a raconté le curé Gilg après-guerre. Des combats ont lieu "sur la pelouse même du château historique". Des armes sont découvertes, un soldat allemand est tué. Des représailles sont décidées. Les nazis, poursuit l’abbé, "bondissent en criant : "Le château sera rasé, les demeures détruites, la population doit payer !" "

    La population est parquée dans le château, les hommes dans une cour, les femmes et les enfants dans une salle. Une quarantaine d’otages est saisie; ils doivent être traduits devant un conseil de guerre. Des incendies sont allumés. Le massacre et la destruction semblent en route quand le curé alsacien entre en scène.

    Il demande, en allemand, à parler "au chef", qui est le major Ley. L’Alsacien promet qu’il n’y a pas de terroristes à l’intérieur du château et que ceux-ci n’ont rien à voir avec la population. Comme le major ne le croit pas, le curé s’offusque : "Prendriez-vous le prêtre pour un menteur ?" Le major lui répond : "D’où vient que vous parlez si bien l’allemand ?" et le curé répond qu’il fut aumônier pour des prisonniers allemands en 14-18.

    Avec la discussion, la fureur s’estompe. Le major finit par ordonner : "On peut épargner !" Le château et les personnes sont fouillés : ne sont trouvés ni armes, ni suspects. Les départs d’incendie sont arrêtés.

    Mais tout danger n’est pas encore écarté : les otages doivent comparaître devant le Conseil de guerre. L’abbé sert alors d’interprète lors de la quarantaine d’interrogatoires. "Comme par miracle", dit-il, il trouve les réponses qui éteignent tous les soupçons. Il propose en outre de célébrer des obsèques religieuses pour le soldat allemand tué.

    Cinq maquisards seront, malgré tout, fusillés, et quelques maisons et bâtiments annexes du château - dont la ferme - brûlés. La "semaine martyre de Chambord", selon l’expression du curé, ne cesse que le vendredi 25 août, avec le départ des troupes allemandes vers l’Est.

    "Le bilan certes est désastreux : il y a des morts et des ruines. Mais en définitive, l’ensemble de la population, ainsi que le château et ses trésors, ont échappé à l’extermination", conclut l’abbé dans une brochure qu'il a consacrée à cet évènement : La tragique histoire de Chambord, vécue de 1941 à 1944, éditée en 1950.

    Son récit s'y achève par un vibrant : "Vive la France et vive l’Alsace ! Et revive Chambord, qui fut en si grand danger !"

    Pour cette action, l’abbé Gilg fut décoré de la Légion d’honneur, de la Croix de guerre et de la médaille d’argent de la Reconnaissance française, le 14 juillet 1949. 

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    L'abbé Marie-Joseph Gilg ? L'un de ces "Français illustres et méconnus" dont parle François Bluche : que cette modeste Ephéméride contribue à lui rendre l'hommage qu'il mérite, amplement...

  • La « dé-soixante-huisation » devra aller jusqu’au bout, par Henri Temple.

    Il y eut la dénazification après la chute du nazisme ou la déstalinisation après celle du communisme. La France doit, elle, se « dé-soixante-huiser ». La rédemption intellectuelle qu’elle entreprend depuis quelques années pour se défaire de l’idéologie soixante-huitarde et de ses dérives délictuelles ou socialement mortifères devra aller jusqu’au bout.

    4.jpgUne mobilisation générale des intellectuels libres et honnêtes – qui a commencé – devrait nous permettre de sortir de cette voie sans issue sociale. Le cas récent d’Olivier Duhamel, sordide et odieux, fait surgir de nombreuses questions sur les bases psychiatriques du soixante-huitisme. Cette mode parisienne a influencé les , via les campus américains, qui nous renvoient à présent cet OGM pseudo-intellectuel né du trotskisme, de l’anarchisme, du racisme, de la pédophilie. On est loin de la première influence française aux USA, au XVIIIe siècle, lorsque Montesquieu et Rousseau étaient lus par Franklin et Washington. Désormais, ce sont des profs frustrés et des attardés qui lisent nos Derrida, Foucault (auteur préféré de Taubira) et autres Sartre. Et bidouillent une pseudo-philosophie, à la fois permissive (pour eux) et oppressive pour les autres, et désormais relevée d’un zeste d’écologisme mal compris.

    Et Duhamel ? Pour comprendre, il suffit de relire l’appel publié, en janvier 1977, par Libé (qui existe encore !) de dizaines d’« intellectuels de gauche » tentant de légitimer aussi bien l’inceste que la pédophilie. Cette liste doit, à la fois, être publiquement rappelée et, désormais, être considérée comme un avis de recherche d’auteurs et personnages à bannir. Ces irresponsables vaniteux ont tenté de détruire tout ce que l’humanité a construit d’humanisme, depuis des millénaires, pour se défaire peu à peu de sa bestialité : ils ont tenté de déconstruire la civilisation. Pourtant, le 10 mai 1981, il se trouva un homme prétentieux proclamant que « le peuple de France était enfin passé des ténèbres à la lumière » (Jack Lang). Or, en janvier 1977, Libération et Le Monde publiaient une tribune de Matzneff (mais oui, déjà) pour réclamer l’acquittement d’adultes ayant eu des relations sexuelles avec des mineurs. Cette tribune était signée par les sempiternels acteurs frustrés de reconnaissance intellectuelle, voisinant avec des philosophes, écrivains, sociologues et quelques politiciens de métier, tous avides de légaliser leurs pulsions.

    Le « déconstructionnisme », mot pseudo-savant, cachait une pathologie mentale et morale socialement dangereuse, en réalité un destructionnisme : détruire pour détruire. Les signataires connus (chacun doit s’en souvenir) étaient Louis Aragon, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Gilles Deleuze, André Glucksmann, Bernard Kouchner (!), Jack Lang, Gabriel Matzneff, Jean-Pierre Faye, René Schérer, Jean-Paul Sartre, Philippe Sollers… Jack Lang misérable, s’est défendu que ce n’était qu’« une connerie », alors que c’était une saloperie. On n’oubliera pas les écrits promouvant la pédophilie de Daniel Cohn-Bendit, encore en Allemagne à cette époque, que chacun peut voir encore, touchant les gages de ses creuses vociférations, sur LCI, la chaîne qui vient de bannir Finkielkraut…Cherchez l’erreur.

    Le soixante-huitisme a été une page rouge sombre de notre histoire intellectuelle. Plus exactement une tentative de quelques intellectuels, dévoyés par leurs perversions et consumés de leur haine, pour saper les fondements d’une société humaniste civilisée et lui substituer un chaos favorable à l’expression de leurs vices.

    Le soixante-huitisme, c’était – dans la même logique psychiatrique – la suppression de toutes règles morales et des valeurs par nature « bourgeoises », l’abolition de toute « répression » par essence « fasciste » : famille, sexe, école, examens, police, justice, armée. Et, bien sûr, la suppression des frontières, un thème commun à l’ultracapitalisme (Open Society) et aux gauchisme, islamo-gauchisme, immigrationnisme, décolonialisme, genrisme… Il importe, désormais, d’urgence, à quelques mois de l’élection présidentielle, d’écouter et de lire les quelques vrais intellectuels (la France en a encore de grands), c’est-à-dire constructifs, courageux et bienveillants. Pour en finir avec l’imposture du soixante-huitisme. Morte la bête.. Mort le venin ?

     

    Henri Temple

    Universitaire, juri-économiste, expert international, dialecticien
  • Plaintes contre la Syrie et ses « attaques chimiques », par Antoine de Lacoste.

    Dans le camp du mal, il y a la et la Russie. Dans le camp du bien, il y a les pays occidentaux et leurs services secrets, les dollars saoudiens ou qataris et de multiples ONG volant au secours du peuple syrien persécuté par le méchant Bachar, « l’homme qui tue son propre peuple ».

    antoine de lacoste.jpgPas de chance : cette guerre soi-disant civile et qui fut, en réalité, le plus grand engagement djihadiste international des temps modernes, a été gagnée par les méchants qui ne voulaient pas que la Syrie devienne islamiste.

    La fiction des rebelles modérés et la réalité de ce que furent Daech ou le Front al-Nosra n’a pas servi de leçon aux Occidentaux. Pour des raisons allant de la stupidité au machiavélisme en passant par la lâcheté, personne ne veut reconnaître que l’erreur d’analyse fut totale. Pire, il faut entretenir la propagande anti-syrienne car nul ne sait de quoi demain sera fait : la Syrie est ruinée, les sanctions américaines l’étouffent et « la coalition » (en fait l’Amérique) occupe le tiers du pays.

    Cette propagande prend de multiples formes, docilement relayée par des médias d’un conformisme accablant, mais son plus beau fleuron est l’utilisation supposée d’armes chimiques par l’armée syrienne. Elle n’a jamais fait l’objet d’un débat équilibré, le coupable étant désigné d’office.

    Pourtant, de sérieuses analyses ont mis en doute la doxa officielle, par exemple sur les attaques de 2013 dans la Ghouta et à Douma. Richard Lloyd, ancien inspecteur à l’ONU, et Theodore Postol, professeur au MIT, ont publié, en décembre 2013, un rapport très documenté concluant que les missiles chimiques n’avaient pas pu être tirés depuis les zones contrôlées par l’armée syrienne. Car missiles chimiques il y a eu, et il faut savoir que de nombreux dépôts de l’armée syrienne ont été pillés au début de la guerre par des milices islamistes. Le New York Times a commenté ce rapport dans son édition du 28 décembre 2013, le rejetant sans aucun contre-argument.

    Obama lui-même était si peu convaincu qu’il renoncera à « punir » la Syrie, au grand dam de François Hollande.

    L’attaque à Khan Cheikhoun du 4 avril 2017 est tout aussi discutable. Trump n’y croyait pas non plus et fit semblant de bombarder une base syrienne. Il y eut bien 59 missiles Tomahawk lancés mais les Américains avaient aimablement prévenu les Russes (comme toute la presse s’en fit l’écho) et il n’y eut pas de victimes. Le secrétaire d’Etat américain James Mattis reconnaîtra ensuite qu’il n’y avait aucune preuve de l’implication de l’armée syrienne (Newsweek du 8 février 2018). Si ce n’est pas l’armée syrienne…

    Une autre attaque a été imputée à l’armée syrienne par les médias occidentaux, celle du 4 avril 2018, encore à Douma. Celle-ci est encore plus caricaturale. Les vidéos montrées en boucle à l’époque laissaient voir des Casques blancs transportant en courant des civils qui semblaient suffoquer, ce qui ne veut tout de même pas dire grand-chose alors que la guerre fait rage et que des immeubles s’effondrent. Il est surtout intéressant de remarquer que les combats touchaient à leur fin et l’armée syrienne fit son entrée à Douma quelques jours plus tard. Déclencher une attaque chimique au moment où la victoire est imminente est, en effet, hautement crédible.

    Pour la petite histoire, ces Casques blancs, combattants islamistes déguisés en secouristes, furent ensuite exfiltrés par les Israéliens vers la Jordanie à la demande des Américains.

    Rien n’est crédible dans ces attaques qui sentent bon la manipulation, mais le tout, c’est de faire semblant d’y croire. Alors, pour entretenir la flamme et raviver l’attention des médias, rien de tel qu’une petite plainte « pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre » venant d’ONG dévouées.

    Mais qui sont-elles vraiment ? C’est ce que nous verrons dans un prochain article.

     

    Antoine de Lacoste

  • Contre la cancel culture.

    La chro­nique de Sté­phane Blanchonnet

    Le mois der­nier, j’insistais sur la néces­si­té pour le mili­tant de se culti­ver, plus pré­ci­sé­ment de culti­ver en lui l’amour des chefs‑d’œuvre de la civi­li­sa­tion. En effet, notre natio­na­lisme ne doit pas être seule­ment néga­tif (réagir aux agres­sions contre notre iden­ti­té) mais aus­si posi­tif (nour­rir cette iden­ti­té et être capable de l’incarner et de la reflé­ter).

    Stéphane Blanchonnet.pngLa menace repré­sen­tée par la can­cel culture dont on parle beau­coup en ce moment est une preuve sup­plé­men­taire de l’importance cru­ciale du com­bat cultu­rel. Qu’est-ce que la can­cel culture ? Une haine abso­lue de la civi­li­sa­tion, de la hié­rar­chie dans les arts, des huma­ni­tés, une volon­té enra­gée de détruire tous les ves­tiges de la grande culture au nom de l’égalitarisme et du poli­ti­que­ment cor­rect. La musique clas­sique, la grande lit­té­ra­ture, la science elle-même sont sur le point d’être pros­crites car trop éli­tistes, trop sexistes, pas assez mul­ti­cul­tu­relles, jugées « offen­santes » pour toutes les mino­ri­tés (ou pré­ten­dues telles), qu’elles soient eth­niques ou sexuelles… on en vient, aux États-Unis, à vou­loir ban­nir Homère des pro­grammes uni­ver­si­taires ! Jamais dans l’histoire, l’extrême-gauche, – celle des cam­pus amé­ri­cains en par­ti­cu­lier –, n’a mieux mon­tré son vrai visage, celui d’un anti­hu­ma­nisme radi­cal. L’avenir res­semble de plus en plus aux pires cau­che­mars des auteurs de romans d’anticipation. Qui sait si demain les dis­si­dents ne devront pas, comme dans Fah­ren­heit 451 de Ray Brad­bu­ry, deve­nir des « livres vivants », apprendre par cœur La Bible, L’Iliade et L’Odyssée, les tra­gé­dies d’Eschyle (qu’il devient déjà dif­fi­cile de repré­sen­ter sur scène en Sor­bonne !) et toutes les autres œuvres majeures de notre civi­li­sa­tion, quand celle-ci seront inter­dites ou réécrites pour com­plaire à l’idéologie domi­nante ? Cette menace n’est plus une pré­dic­tion futu­riste mais un méca­nisme déjà à l’œuvre, dont nous obser­vons chaque jour les pro­grès effrayants.

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    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Ce que révèle la dernière cérémonie des César, par Christian Montagard.

    Les premiers César du cinéma furent attribués en 1975. L’objectif était de récompenser les réalisations artistiques, les actrices et les acteurs de talent les plus remarquables du cinéma français. L’idée était de créer l’équivalent des Oscar américains.

    10.jpgLa cérémonie de César fut, durant de longues années, un moment au cours duquel l’élégance, le prestige, et la richesse de la culture cinématographique s’imposaient. L’humour fin, les penseurs libres et même les coups de gueule pouvaient s’exprimer, mais sans démagogie idéologique.

    La était alors suivie par des millions de téléspectateurs attendant l’actrice ou l’acteur, le scénariste et, bien sûr, le film dont l’excellence, le travail, les interprétations, les dialogues, la musique seraient récompensés. Il s’agissait d’un temps où le cinéma apportait du rêve, racontait de belles histoires, apportait cette culture du beau, du vrai, de l’esprit, du panache, de l’intrigue, du suspense dont nous, êtres humains, avons tant besoin pour nous nourrir intellectuellement.

    Mais depuis une vingtaine d’années, au fil du temps, l’idéologie pseudo-progressiste a imposé ses dogmes caractérisés par la culture de la diversité ethnique, la mise en lumière systématique de minorités, un militant, la déconstruction historique et la victimisation des populations issues de l’immigration. L’homme blanc de plus de 50 ans joue souvent le rôle du méchant, y compris dans les séries télévisées à grande écoute. Le « patriarcat » est systématiquement dénoncé, voire ridiculisé.

    Concrètement, le cinéma français, suivant de la sorte le cinéma hollywoodien, d’une usine à rêves est devenu une fabrique d’idéologie. Du divertissement, nous sommes passés à l’endoctrinement. Le cinéma s’est progressivement transformé en une machine de propagande. En cela, le cinéma a été accompagné par l’industrie des séries télévisées, symbolisées par la plate-forme Netflix.

    Cette cérémonie des César du 12 mars 2021 illustre, comme jamais, cette évolution désastreuse. Ce vendredi soir, les plus téméraires des téléspectateurs ont assisté au spectacle de la vulgarité, de l’entre-soi, de la pensée unique, des lieux communs, des revendications communautaires et de la politisation à outrance dont l’extrême gauche a le secret.

    C’est ainsi que le militant indigéniste Roshdy Zem, président de la cérémonie, assena au peu de public présent des leçons de morale interminables. L’acteur Jean-Pascal Zadi rendit un hommage appuyé à Adama Traoré et à Michel Zecler, évoquant un fantasmé. Il suggéra de déboulonner certaines statues de nos grands personnages historiques. L’humoriste Fary, oublieux de son texte, évoqua l’islamo-gauchisme et les acteurs noirs, etc. Bien sûr, le sommet de la vulgarité fut atteint lorsque la comédienne Corinne Masiero se mit toute nue, avec des tampons hygiéniques dans les oreilles.

    Ainsi, tout ce beau monde, au lieu de remercier l’État (et donc le contribuable) de distribuer généreusement des subventions à un cinéma français en pleine décadence et, pour les actrices et les acteurs, très souvent bénéficiaires d’une discrimination positive qui ne dit pas son nom, d’afficher leur gratitude pour un pays qui leur a permis de réussir, nous avons eu droit à des plaintes et des revendications frisant l’indécence.

    Face à un tel déluge d’obscénités et de propagande, au cours duquel le cinéma, en tant que tel, fut complètement oublié, où est l’État ? À cet égard, le silence assourdissant du ministre de la Culture durant plusieurs jours sidère. Sa réaction sur RTL, ce 16 mars, vient bien tard et paraît bien modéré au regard du caractère scandaleux de cette cérémonie :  “Je me pose une seule question : est-ce que cette cérémonie a été utile au cinéma français ? Je crois qu’elle n’a pas été utile au cinéma français. Le côté meeting de cette affaire a nui à l’image du cinéma français“. C’est le moins que l’on puisse dire…

    En laissant se dégrader le cinéma français, pour des objectifs purement politiques, le pouvoir macronien et ses soutiens, comme d’ailleurs ses prédécesseurs, condamnent une activité qui faisait la fierté de la France et constituait un rempart face à la culture anglo-saxonne trop souvent envahissante. Ainsi, avec l’abaissement et l’appauvrissement, sous toutes ses formes, du cinéma français, c’est une nouvelle forme de l’identité et de l’unité de la nation qui se trouve menacée.

     

    Christian Montagard

    Conseiller en stratégie et financement d'entreprises, ancien cadre dirigeant de banque
  • Un an d’éclipse de nos libertés : stop ou encore ?, par Jean-Frédéric Poisson.

    Depuis ce 16 mars 2020 où le président Macron déclarait aux Français claquemurés chez eux pour au moins quinze jours, que « Nous sommes en guerre ! », l’exécutif n’a pas hésité à s’arroger le droit de grignoter notre vie sociale, mettre sous perfusion l’économie agonisante, stigmatiser les cultes et la culture comme “non-essentiels”, provoquer l’éclipse de nos libertés fondamentales pour enrayer la pandémie et lutter du même coup contre des « séparatismes ». Contrairement à l’anxiété et à la pauvreté, rien n’a été enrayé !

    Face à cette pandémie, le gouvernement avait deux choix : contraindre par des mesures totalitaires, ou miser sur la responsabilité individuelle et la subsidiarité. Laisser les acteurs de terrain prendre les mesures adaptées, sans recourir à une centralisation oppressive. Faire confiance. Miser sur l’autonomie et l’intelligence des Français. Le choix aura été du côté de l’hyper-concentration des pouvoirs, incarnée par ce « Conseil de défense sanitaire » et ses conseils scientifiques échappant à toute légitimité et tout contrôle démocratiques.

    En l’absence de contrôle du Parlement sur l’exécutif, en l’absence de toute opposition digne de ce nom, en l’absence de corps intermédiaires ignorés, combien de libertés nous ont été arrachées sous prétexte de pandémie, d’unité et d’efficacité ? Nous fêtons les un an d’une France mise en liberté conditionnelle, de suppression méthodique de nos droits essentiels qui, hier encore, nous paraissaient indéboulonnables : liberté de circuler, de se réunir, de manifester, de travailler, d’éduquer nos enfants, liberté de culte, de prescrire, de penser, de s’exprimer ou de s’associer. À chaque fois, ce peuple prétendu indiscipliné, réticent aux mesures fortes et à l’abandon de ses libertés, a accepté caprices et inconséquences de l’exécutif sans rechigner. À chaque fois, il a courbé l’échine, fait preuve d’une extraordinaire résilience face aux mesures ahurissantes qu’on lui imposait. Osera-t-on encore jeter l’opprobre sur ce peuple en prétendant qu’il « se relâche » ?

    A contrario, il y aurait beaucoup à dire sur l’irresponsabilité et les incohérences d’un gouvernement qui navigue à vue depuis un an, prônant la politique du « en même temps », quitte à faire porter la responsabilité de son impotence sur son peuple. Il y a un an, le couple Macron assistait à la représentation de Par le bout du nez, pièce mettant en scène un président de la République forcé de consulter un psychiatre… Poussant l’autodérision, avait alors expliqué qu’il n’y avait aucune raison de « modifier ses habitudes de sorties ». Cette saillie verbale ouvrit le bal des affirmations erratiques, avec les masques qui ne « servaient à rien » ou encore le virus qui « n’avait pas de passeport ». Aujourd’hui, les théâtres, musées et restaurants sont fermés, et gare à celui qui osera contester les décrets gouvernementaux en ouvrant un bar clandestin. Aujourd’hui, le masque nous a été imposé sous peine d’une amende démesurée, au point même d’être entré dans les codes vestimentaires. Aujourd’hui, les frontières se ferment de l’intérieur pour empêcher les Français d’aller skier à l’étranger, alors que ceux qui oseront défendre la frontière extérieure verront leur association dissoute sans raison juridique. Dans le même temps, des lois sur le fichage des opposants politiques et contre la liberté d’enseignement ont été promulguées sans réaction des médias. Tout cela est gravissime.

    Heureusement, le peuple de France a des ressorts. Il l’a montré au cours de son histoire.  Nul doute qu’il saura à nouveau solliciter son imagination pour combattre la crise et tourner une fois pour toute cette page de pandémie et de folie politique, pour autant qu’un gouvernement apprenne à nouveau à lui faire confiance. S’il y avait un souhait à formuler pour fêter cet anniversaire, ce serait que les Français puissent désigner un chef d’État qui applique une politique subsidiaire pour l’avenir et le redressement du pays, plutôt que de se perdre dans un tropisme totalitaire permanent. Candidat à la présidence de la République, c’est le contrat de confiance que je leur propose…

     

    Jean-Frédéric Poisson

    Président de VIA | la voie du peuple, candidat à l'élection présidentielle de 2022
  • Robert Ménard, après l’arrestation de 5 femmes soupçonnées de vouloir commettre un attentat : « Ça dit la limite de la p

    Cinq femmes soupçonnées de vouloir commettre un attentat dans une église de Montpellier ont été interpellées par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Béziers, dans la nuit de samedi 3 à dimanche 4 avril.

    Réaction de Robert Ménard au micro de Boulevard Voltaire.

    https://soundcloud.com/bvoltaire/robert-menard-281031881

    Cinq personnes de la même famille ont été interpellées suite à une opération de la DGSI. Elles sont soupçonnées d’avoir voulu commettre un terroriste au sein d’une église de Montpellier. Ces cinq personnes étaient biterroises. Comment avez-vous réagi en l’apprenant ?

    Je l’ai appris en pleine nuit quand la DGSI est intervenue avec le RAID, la police municipale et la police nationale à Béziers. Le commissaire de permanence m’a immédiatement prévenu, mais je ne le savais pas avant. Je ne m’en formalise pas. Ce d’opération est menée dans l’urgence. Le secret pour être efficace. Les maires comme moi avons besoin de savoir ce qu’il en est des fichés S. C’est important, parce que cela nous permet de mesurer les risques dans nos communes, mais aussi parce que nous avons des informations à apporter. Ces gens étaient des marginaux et n’étaient pas connus de notre police municipale pour une effective, même si l’une d’elle faisait la maligne. Un de ses voisins expliquait qu’elle regardait des vidéos de Daech.

    Pour vous, les services municipaux et de renseignement doivent travailler de manière plus collective et coordonnée.

    Je souhaite être informé en garantissant la discrétion, évidemment. Dans cette affaire-là, la DGSI a eu ces informations au dernier moment. Selon ce que je sais, l’action visait une église à Montpellier dans la journée d’hier. Je pense que les services de lutte contre l’ radical ont autre chose à faire que d’informer les élus locaux et ont d’abord un souci d’efficacité.

    Ces femmes ont été arrêtées dans le quartier de la Devèze, à Béziers. Ce quartier est sensible. Est-ce que ce quartier rejoint la problématique des territoires perdus de la République ?

    Même si on le sait avec l’État, on dit que c’est la limite de la de la ville. En quelques années, plus de 200 millions d’euros ont été investis dans ce quartier. C’est le quartier que nous avons le plus aidé, à Béziers. Manifestement, cela ne suffit pas. Ce n’est pas uniquement un problème de hauteur d’immeubles ou de qualité des infrastructures. On vient de détruire près de 600 logements en très mauvais état dans huit barres de logements datant des années 60, dans le quartier. On reconstruit l’école du quartier qui avait été détruite lors d’un incendie. On construit une autre école internationale qui sera la seule de Béziers. Si tout cela est nécessaire, ce n’est apparemment pas suffisant. On a besoin de lutter contre une partie de la population. C’est plus compliqué que de reconstruire un immeuble. Lorsque toute une partie des jeunes d’origine immigrée n’a absolument aucune considération pour la France, n’aime pas ce pays et a eu tendance à le détester, c’est une vraie question. Il me semble que cela passe par deux choses.

    Premièrement, une maîtrise de l’immigration. Lorsque les immigrés sont nombreux à arriver de façon légale et illégale, j’ai l’impression que je suis dans l’impossibilité de mener les actions nécessaires pour intégrer ceux qui sont déjà là.

    Deuxièmement, pour donner aux nouveaux arrivants l’envie de devenir Français, encore faut-il que l’on soit nous-mêmes fiers d’être Français et fiers de l’Histoire de ce pays. Or, ce n’est pas l’image que nous donnons. L’immigration massive et une espèce de dévalorisation permanente de ce qu’est la France, avec un soi-disant racisme systémique et avec un pays qui porterait tous les péchés du monde, font qu’on n’y arrive pas. Il y a aussi une volonté d’une partie de la communauté musulmane de ne pas s’intégrer à la France et qui déteste une partie de ce que nous sommes. Tout cela conjugué donne un phénomène comme celui que vient de se produire à Béziers.

     

    Robert Ménard

    Maire de Béziers
    Maire de Béziers, ancien journaliste, fondateur de Reporters sans frontières et de Boulevard Voltaire
  • Sur la page FB de nos amis du GAR : La Monarchie, contre la dictature et pour les libertés !!

    Dans l'histoire comme dans le projet contemporain, et c'est de la France dont il s'agit ici, la Monarchie n'est pas une dictature et n'a pas vocation à le devenir, même si la tentation d'un régime autoritaire a pu exister de la part de quelques royalistes lors du premier XXe siècle, furieux de la déliquescence d'une IIIe République qui laissait la voie ouverte à la puissance germanique.

    Sous l'Ancien régime, la Monarchie était plus fédérative que centraliste, et les provinces, les villes, les métiers avaient de nombreuses libertés, des « franchises et privilèges » disait-on alors, au point que l'historien Funck-Brentano a pu parler d'une « France hérissée de libertés ». Cela n'empêchait pas la construction d'un État central qui s'imposait peu à peu à tous, à un rythme lent mais sans discontinuer et sans, sur le fond, attenter aux « libertés traditionnelles », cherchant plutôt l'équilibre que la démesure. Bien sûr, la nécessaire lutte contre les féodalités ne se faisait pas toujours dans la délicatesse et la raison d’État, en devenant un élément important de l'exercice et de l'essence même de l’État, a parfois justifié des mesures qui ressemblent à celles d'un état d'urgence contemporain. Comme tous les régimes humains, la Monarchie n'est pas « parfaite », en particulier parce qu'elle reconnaît, justement, l'imperfection des hommes, et qu'elle s'en contente sans vouloir forger un « homme nouveau », vieux rêve des utopies que les républicains de 1793 voudront mettre en application, obligés alors d'instaurer un régime de Terreur qui préfigure les totalitarismes du XXe siècle...
    La Monarchie, aujourd'hui, ne serait pas plus une dictature qu'elle ne l'a été avant 1789 et de 1814 à 1848, cette dernière période étant celle de l'installation définitive d'un système parlementaire qui, sous les Républiques suivantes, a dégénéré en parlementarisme, au moins jusqu'en 1958 et l'instauration d'une République plus « monarchique » que les précédentes sans aller jusqu'à son terme institutionnel logique...
    S'il y a l'exemple des Monarchies européennes, plus symboliques que décisionnaires, elles ne sont pas forcément représentatives des espérances monarchiques françaises. Mais elles montrent à l'envi que l'idéal monarchique n'a rien de dictatorial, et, dans le cas de l'Espagne, la royauté a permis et a mené une « révolution tranquille » qui, si elle peut parfois nous surprendre, voire nous choquer, a inauguré véritablement une pratique du débat politique décomplexé et un régime parlementaire classique selon les canons européens... Ce dernier exemple ne signifie pas que cette forme de la Monarchie soit exactement adaptée à la France, mais il montre les possibilités démocratiques offertes par une Monarchie locale.
    La Monarchie « à la française », par son essence même, est le meilleur antidote à la dictature, y compris à celle de l'Opinion publique, souvent versatile et parfois inflammable : en ancrant la magistrature suprême de l’État dans le temps et dans les habitudes, au-delà des intérêts particuliers (et antagonistes, souvent) du moment et d'un lieu, elle peut jouer ce rôle de représentation diplomatique nationale et celui d'un trait d'union entre les diversités françaises, d'un arbitrage permanent et mesuré sans être omnipotent et hyperactif... En somme, tout l'inverse d'une République trop centralisée ou (et ?) trop féodaliste (partitocratique, entre autres) dont l'état d'urgence apparaît désormais comme la défense maladroite, celle d'un régime qui ne croit même plus en sa légitimité propre...