Robert Ménard, après l’arrestation de 5 femmes soupçonnées de vouloir commettre un attentat : « Ça dit la limite de la politique de la ville… ».
Cinq femmes soupçonnées de vouloir commettre un attentat dans une église de Montpellier ont été interpellées par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Béziers, dans la nuit de samedi 3 à dimanche 4 avril.
Réaction de Robert Ménard au micro de Boulevard Voltaire.
https://soundcloud.com/bvoltaire/robert-menard-281031881
Cinq personnes de la même famille ont été interpellées suite à une opération de la DGSI. Elles sont soupçonnées d’avoir voulu commettre un attentat terroriste au sein d’une église de Montpellier. Ces cinq personnes étaient biterroises. Comment avez-vous réagi en l’apprenant ?
Je l’ai appris en pleine nuit quand la DGSI est intervenue avec le RAID, la police municipale et la police nationale à Béziers. Le commissaire de permanence m’a immédiatement prévenu, mais je ne le savais pas avant. Je ne m’en formalise pas. Ce genre d’opération est menée dans l’urgence. Le secret pour être efficace. Les maires comme moi avons besoin de savoir ce qu’il en est des fichés S. C’est important, parce que cela nous permet de mesurer les risques dans nos communes, mais aussi parce que nous avons des informations à apporter. Ces gens étaient des marginaux et n’étaient pas connus de notre police municipale pour une radicalisation effective, même si l’une d’elle faisait la maligne. Un de ses voisins expliquait qu’elle regardait des vidéos de Daech.
Pour vous, les services municipaux et de renseignement doivent travailler de manière plus collective et coordonnée.
Je souhaite être informé en garantissant la discrétion, évidemment. Dans cette affaire-là, la DGSI a eu ces informations au dernier moment. Selon ce que je sais, l’action visait une église à Montpellier dans la journée d’hier. Je pense que les services de lutte contre l’islamisme radical ont autre chose à faire que d’informer les élus locaux et ont d’abord un souci d’efficacité.
Ces jeunes femmes ont été arrêtées dans le quartier de la Devèze, à Béziers. Ce quartier est sensible. Est-ce que ce quartier rejoint la problématique des territoires perdus de la République ?
Même si on le sait avec l’État, on dit que c’est la limite de la politique de la ville. En quelques années, plus de 200 millions d’euros ont été investis dans ce quartier. C’est le quartier que nous avons le plus aidé, à Béziers. Manifestement, cela ne suffit pas. Ce n’est pas uniquement un problème de hauteur d’immeubles ou de qualité des infrastructures. On vient de détruire près de 600 logements en très mauvais état dans huit barres de logements datant des années 60, dans le quartier. On reconstruit l’école du quartier qui avait été détruite lors d’un incendie. On construit une autre école internationale qui sera la seule de Béziers. Si tout cela est nécessaire, ce n’est apparemment pas suffisant. On a besoin de lutter contre une partie de la population. C’est plus compliqué que de reconstruire un immeuble. Lorsque toute une partie des jeunes d’origine immigrée n’a absolument aucune considération pour la France, n’aime pas ce pays et a eu tendance à le détester, c’est une vraie question. Il me semble que cela passe par deux choses.
Premièrement, une maîtrise de l’immigration. Lorsque les immigrés sont nombreux à arriver de façon légale et illégale, j’ai l’impression que je suis dans l’impossibilité de mener les actions nécessaires pour intégrer ceux qui sont déjà là.
Deuxièmement, pour donner aux nouveaux arrivants l’envie de devenir Français, encore faut-il que l’on soit nous-mêmes fiers d’être Français et fiers de l’Histoire de ce pays. Or, ce n’est pas l’image que nous donnons. L’immigration massive et une espèce de dévalorisation permanente de ce qu’est la France, avec un soi-disant racisme systémique et avec un pays qui porterait tous les péchés du monde, font qu’on n’y arrive pas. Il y a aussi une volonté d’une partie de la communauté musulmane de ne pas s’intégrer à la France et qui déteste une partie de ce que nous sommes. Tout cela conjugué donne un phénomène comme celui que vient de se produire à Béziers.