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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Mémoire de la reine Marie-Antoinette, à Paris

    Intervention du président du Cercle de l’Œillet Blanc, au cours de la messe célébrée en mémoire de la reine Marie-Antoinette, le 15 octobre 2015 à Saint-Germain l’Auxerrois, suivie de la reproduction de la dernière lettre de Marie-Antoinette. 

     

    Monseigneur, Madame, Mesdames et Messieurs,

    Chaque 21 janvier, le Cercle de l’Œillet Blanc organise ici même une messe « à la mémoire de Louis XVI, Roi-martyr, de la famille royale, et de toutes les victimes de la Révolution française ». Cette mention incluant clairement la reine Marie-Antoinette, exécutée le 16 octobre 1793, alors que la Terreur ravageait la France.

    Toutefois, cette année, le Cercle a souhaité rendre un hommage personnalisé à Marie-Antoinette, dont la mémoire a – une fois de plus - été tournée en dérision par une œuvre controversée, exposée dans les jardins de Versailles.

    La liberté d’expression et de création ne sert pas que dans un sens. Si elle autorise la raillerie, la caricature, jusqu’à l’excès, jusqu’à l’opprobre, elle doit permettre le respect, la louange, l’hommage. Et nous ne devons pas nous en priver.

    C’est donc par réaction que le Cercle a pris cette initiative, étant entendu qu’il entend renouveler chaque année cette commémoration. Car elle est nécessaire à nos mémoires, nos mémoires de monarchistes, certes, mais avant cela nos mémoires de Français.

    La dernière reine de France, par son destin si singulier, a inspiré bien des œuvres littéraires – au-delà des biographies de rigueur - et beaucoup des films connus. Dans toutes ces œuvres, elle y est dépeinte avec compassion et sympathie. Des romans d’Alexandre Dumas au film de Sofia Copola, de Michèle Morgan et Annie Ducaux à Kristen Dunst, la représentation de la Reine est toujours empreinte d’honnêteté, de pudeur, d’élégance ; on la voit accomplir parfaitement son rôle de reine, son rôle d’épouse, son rôle de mère.

    Souvenez-vous de la première série télévisée historique de la télévision française, Le chevalier de Maison-Rouge (d’après Dumas), qui a permis aux Français de redécouvrir son destin tragiqueet ses souffrances.

    Souvenez-vous que deux cents ans après sa mort, le spectacle de Robert Hossein, Je m’appelais Marie-Antoinette, eut pour double objectif de faire découvrir la vraie Marie-Antoinette (que les manuels scolaires de la République avaient largement caricaturée ou occultée), et de proposer aux spectateurs de voter, à la fin du spectacle, pour l’acquittement, l’exil, la prison ou la mort. L’acquittement ou l’exil l’emportèrent aisément, à chaque représentation.   

    De Secrets d’histoire à la comédie musicale de Didier Barbelivien dont les représentations débuteront à l'automne 2016, et qui a pour titre Marie-Antoinette et le Chevalier de Maison-Rouge, l’on peut être certain que notre reine passionne les Français. Or, c’est une passion empreinte de malaise, car subsiste dans la mémoire collective le souvenir de cette incarcération douloureuse, de cette séparation tragique d’avec les siens, de ce procès qui fait honte à ses juges, de cette condamnation inique, de ce supplice qui fait honte à ses bourreaux. 

    Les Français – et les étrangers – continuent à la découvrir, avec, par exemple, l’exposition qui lui a été consacrée, au Grand Palais, en 2008 ; elle contribua, parmi tant d’autres témoignages contemporains, à réhabiliter une reine cultivée et sensible, collectionneuse, et dont la contribution aux Arts décoratifs français pendant son règne fut très importante. Ne dit-on pas qu’en fait de « style Louis XVI » on devrait davantage parler de « style Marie-Antoinette » ?

    La réouverture, à Versailles, du Domaine de la Reine, également en 2008, comme les actuels travaux du Hameau de la reine, entamés l’année dernière, comme l’actuelle exposition, toujours au Grand Palais, consacrée aux œuvres de Madame Vigée-Lebrun, sont autant d’événements lumineux qui nous attirent vers le souvenir de la dernière reine de France.

    Etre reine à cette époque-là n’était pas facile, l’on était toujours sur un sol glissant, fissuré, branlant, jusqu’à se dérober sous ses pieds. Pourtant, elle fut pleinement reine, mais aussi pleinement épouse, mais aussi pleinement mère. Une mère qui connaît la douleur de perdre son quatrième enfant – songez au tableau de Madame Vigée-Lebrun, qui montre un berceau vide – puis celle de perdre son fils de sept ans, le Dauphin Louis-Joseph. On a oublié que ce second terrible événement intervint au début des États généraux, ceux-là même qui furent fatals à l’Ancien Régime. L’historien Jean-Christian Petitfils a souligné l’état psychologique d’un père et d’une mère éplorés, et qui doivent pourtant, au même moment, accomplir leur devoir de roi et de reine.

    Nous parlons d’une épouse et d’une mère ; car c’est bien d’une famille dont il s’agit. Une famille unie, une famille chrétienne, une famille exemplaire, dans la fortune comme dans les épreuves. Et l’on ne peut parler de famille royale sans évoquer le souvenir – sans doute pas assez consistant dans notre mémoire collective – de la sœur du Roi, Madame Élisabeth. Fidèle parmi les fidèles à sa famille, martyr comme son frère et sa belle-sœur, puisque suppliciée le 10 mai 1794, vingt ans jour pour jour après l’avènement de son frère. Et si nous nous revoyions le 10 mai 2016 ?

    Reine, épouse, mère… et amie. Marie-Antoinette inspire l’amitié de la Princesse de Lamballe, l’amie qui partit à l’étranger en 1791, pour revenir « auprès de la reine » en 1792 et y trouver la mort et les outrages.

    Songeons à la prison du Temple. Dans les archives du Vatican est conservée une lettre émouvante qu’elle écrivit à son beau-frère Artois au mois de décembre 1792 : « Recevez mes vœux pour cette nouvelle année et l’assurance de mon sincère attachement avec lequel je suis, Monsieur, votre affectionnée belle-sœur. » Puis vient avec 1793 la destruction « physique » de cette famille, avec les adieux au Roi, puis ce sont ses deux enfants qu’on lui arrache ; puis ce seront 76 jours à la Conciergerie ; puis un procès où, accusée de relations contre nature, elle prononce cette phrase fameuse : « J‘en appelle à toutes les mères de France… »

    La fin, c’est une lettre sublime et remplie d’émotions, adressée à Madame Élisabeth, non parvenue à sa destinataire (comme la reine dit le redouter) mais heureusement conservée ! La fin, c’est l’humiliation d’une charrette, le dos à la route, les mains liées dans le dos, un parcours de plus d’une heure entre la Conciergerie et la place qu’on nomme aujourd’hui « de la Concorde », une sorte de chemin de croix jusqu’à son Golgotha.  

    La fin, c’est sa dernière phrase, lorsqu’elle marche sur le pied de son bourreau : « Je vous demande pardon, Monsieur, je ne l’ai point fait exprès ». Élégance, courtoisie, grandeur d’une reine dans le moment ultime ! Elle a vécu en reine, et meurt en reine. A la dernière heure de sa vie, écrit Stephan Zweig, Marie-Antoinette atteint au tragique et devient enfin l’égale de son destin.

    Monseigneur, Madame, Mesdames et Messieurs, prions pour l’âme de notre reine et pour sa famille, prions pour la France, orpheline de sa reine.    

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    Dernière lettre de Marie-Antoinette, écrite à la Conciergerie dans la nuit du 15 au 16 octobre 1793

    16 octobre 1793, 4h 1/2 du matin 

    C’est à vous, ma sœur que j’écris pour la dernière fois. Je viens d’être condamnée non pas à une mort honteuse – elle ne l’est que pour les criminels – mais à aller rejoindre votre frère. Comme lui innocente, j’espère montrer la même fermeté que lui dans ses derniers moments. Je suis calme comme on l’est quand la conscience ne reproche rien ; j’ai un profond regret d’abandonner mes pauvres enfants. Vous savez que je n’existais que pour eux et vous, ma bonne et tendre sœur. Vous qui avez par votre amitié tout sacrifié pour être avec nous, dans quelle position je vous laisse ! J’ai appris par le plaidoyer même du procès que ma fille était séparée de vous. Hélas ! La pauvre enfant, je n’ose pas lui écrire, elle ne recevrait pas ma lettre. Je ne sais pas même si celle-ci vous parviendra. Recevez pour eux deux ici ma bénédiction. J’espère qu’un jour, lorsqu’ils seront plus grands, ils pourront se réunir avec vous et jouir en entier de vos tendres soins. Qu’ils pensent tous deux à ce que je n’ai cessé de leur inspirer, que les principes et l’exécution exacte de ses devoirs, sont la première base de la vie, que leur amitié et leur confiance mutuelles en feront le bonheur ; que ma fille sente qu’à l’âge qu’elle a, elle doit toujours aider son frère, par les conseils que l’expérience qu’elle aura de plus que lui et son amitié pourront lui inspirer ; que mon fils à son tour, rende à sa sœur tous les soins, tous les services que l’amitié peut inspirer ; qu’ils sentent enfin tous deux que dans quelque position qu’ils pourront se trouver, ils ne seront vraiment heureux que par leur union ; qu’ils prennent exemple de nous. Combien dans nos malheurs, notre amitié nous a donné de consolation, et dans le bonheur on jouit doublement quand on peut le partager avec un ami, et où en trouver de plus tendre, de plus cher que dans sa propre famille? Que mon fils n’oublie jamais les derniers mots de son père que je lui répète expressément : qu’il ne cherche jamais à venger notre mort. […] 

    Il me reste à vous confier encore mes dernières pensées. J’aurais voulu les écrire dès le commencement du procès, mais, outre qu’on ne me laissait pas écrire, la marche a été si rapide que je n’en aurais réellement pas eu le temps. 

    Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle de mes pères, dans celle où j’ai été élevée, et que j’ai toujours professée. N’ayant aucune consolation spirituelle à attendre, ne sachant pas s’il existe encore ici des prêtres de cette religion, et même le lieu où je suis les exposerait trop s’ils y entraient une fois. Je demande sincèrement pardon à Dieu de toutes les fautes que j’ai pu commettre depuis que j’existe. J’espère que, dans Sa bonté, Il voudra bien recevoir mes derniers vœux, ainsi que ceux que je fais depuis longtemps, pour qu’Il veuille bien recevoir mon âme dans Sa miséricorde et Sa bonté. Je demande pardon à tous ceux que je connais et à vous ma sœur, en particulier, de toutes les peines que, sans le vouloir, j’aurais pu leur causer. Je pardonne à tous mes ennemis le mal qu’ils m’ont fait. Je dis ici adieu à mes tantes et à tous mes frères et sœurs. J’avais des amis ; l’idée d’en être séparée pour jamais et leurs peines sont un des plus grands regrets que j’emporte en mourant. Qu’ils sachent du moins que jusqu’à mon dernier moment, j’ai pensé à eux.

    Adieu, ma bonne et tendre sœur. Puisse cette lettre vous arriver. Pensez toujours à moi ; je vous embrasse de tout mon cœur, ainsi que ces pauvres et chers enfants. Mon Dieu ! Qu’il est déchirant de les quitter pour toujours ! Adieu, adieu, je ne vais plus que m’occuper de mes devoirs spirituels. Comme je ne suis pas libre dans mes actions, on m’amènera peut-être un prêtre, mais je proteste ici que je ne lui dirai pas un mot et que je le traiterai comme un être absolument étranger. 

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  • Laurent Wauquiez : « On peut parler d'une trahison des élites politiques »

     

    Dans un intéressant entretien avec Vincent Tremolet de Villers pour le Figaro [13.02], le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes reconnaît le décalage grandissant qui sépare le mouvement des idées de la vie politique française. Il plaide pour une articulation dynamique entre les apports du passé et l'esprit de conquête. Mais de quoi s'agit-il ? Reconnaissons-lui le courage des idées, à défaut, pour l'instant, de celui des actes, des réalisations. Admettons aussi la pertinence de la partie critique de son propos. Elle va loin et à l'essentiel. Mais le décalage qui sépare le mouvement des idées de la politique française la sépare aussi de ce que les maurrassiens et bien d'autres appelleront le Pays Réel. Celui-ci ne croit plus au Système. Il ne croit plus guère à la république ni à ses valeurs incessamment invoquées mais désincarnées et indéfinies. Quant à nous, on se s'étonnera pas si nous ne croyons en aucune manière que la France puisse se redresser, redevenir ce qu'elle fut, selon le vœu de Laurent Wauquiez, dans le cadre délétère du régime des partis, revenu en force, pas plus que sous un régime où le Chef de l'Etat est soumis aux basses compromissions d'une réélection quinquennale qui est, comme on l'a écrit, le poison de la vie politique française. La révolution qui s'impose pour que la France se redresse et retrouve ce qu'elle était, est d'un ordre beaucoup plus profond que ne le dit ici Laurent Wauquiez. On pourrait l'appeler révolution royale. Et comme les institutions politiques ne sont pas seules en cause mais bien la société tout entière, il devrait s'agir, selon l'expression de Pierre Boutang, d'une révolution pour restaurer l'ordre légitime et profond. Celui-là même que la postmodernité détruit.   Lafautearousseau

      

    Selon vous, dans quel état est la société française ?

    Jamais notre pays n'a été aussi mal. Il subit une crise de déconstruction multiforme que certains voudraient réduire à une crise économique. Cette crise est aussi sociale, régalienne et sociétale. Il y a un contraste terrible entre un pays qui conserve une pulsion de vie et des politiques qui avec une rage incroyable lui mettent la tête à l'envers. Nous vivons une vraie crise de civilisation. Les Français ont peur que leur pays change de nature. Pour le dire autrement, ils ne veulent pas devenir minoritaires chez eux.

    La politique pourtant fait du surplace…

    La période des géants en politique est finie. Les techniciens au petit pied ont pris la suite. Rarement les politiques dans notre histoire n'ont été aussi lâches, aveugles et inconstants. On peut parler d'une trahison des élites politiques. On s'écharpe sur la déchéance de nationalité mais on ne réfléchit pas à notre incapacité à transmettre les valeurs de la civilisation française. On débat sur la libéralisation des autocars sans s'interroger sur le décrochage d'un pays qui a déconstruit sa relation au travail. Le mouvement de reconstruction passe par deux renouvellements. L'action concrète que permet la politique locale et les valeurs fondatrices de notre civilisation. Ce que Pompidou résumait ainsi: «Les pieds sur terre, la tête dans l'horizon.»Dans son discours de réception à l'Académie, M. Finkielkraut a affirmé: « J'ai découvert que j'aimais la France le jour où j'ai compris qu'elle était mortelle.» C'est magnifique. J'ai moi-même compris pourquoi je m'engageais en politique quand j'ai réalisé que la France pouvait être mortelle. Et je refuse d'assister à cette chute passivement.

    Manuel Valls et Jean-Christophe Fromantin étaient les seuls politiques présents à la réception d'Alain Finkielkraut à l'Académie française…

    C'est une erreur. Des intellectuels comme Alain Finkielkraut nous donnent l'exemple du courage. Malgré les caricatures, il n'a jamais renoncé à ses idées: une belle leçon pour des politiques qui changent de convictions à chaque rentrée. Celui de la lucidité ensuite. «Il faut dire ce que l'on voit et il faut voir ce que l'on voit», disait Péguy. Quand on perturbe une minute de silence dans les écoles, l'Éducation nationale pratique l'omerta. Quand il y a les viols de Cologne, le gouvernement allemand tarde à le révéler.

    Piketty à gauche, Zemmour à droite ont vendu des centaines de milliers de livres. Ont-ils profité des faiblesses de la politique ?

    Un mépris de classe s'est installé dans la classe politique. La plus grande insulte que l'on y entend est celle de « populiste ». Cette morgue technocratique rompt avec la tradition française. Notre tradition politique, en effet, est constante. De nos grandes figures de monarques à la constitution de la République, de Louis XI à de Gaulle en passant par Henri IV, elle repose sur le bon sens, le discernement de celui qui gouverne. Aujourd'hui, c'est l'inverse : les Français voient les problèmes et on leur dit qu'ils ont tort. Ils comprennent que l'Europe va dans le mur, on leur dit que c'est pour leur bien. Ils s'inquiètent de l'arrivée de nouveaux migrants, on leur assène que c'est un devoir sacré de les accueillir. Et pour justifier l'impuissance on convoque même - et c'est l'aboutissement de la décrépitude politique - des foules d'arguments techniques et juridiques: «on ne peut pas», « on n'a pas le droit ». Les politiques n'ont plus de vision, ils ne sont plus des créateurs de monde.

    Êtes-vous décliniste ?

    Non. Je suis optimiste parce que les Français ont compris. Quand ils pavoisent leur fenêtre d'un drapeau tricolore, c'est parce qu'ils veulent que la France continue. Cette réalité encourageante fait que tous les politiques qui pratiquent le filet d'eau tiède seront balayés.

    Êtes-vous conservateur ?

    Le « moderne » contre le « conservateur », voilà une dialectique épuisée. Le vrai débat aujourd'hui oppose les déconstructeurs et les bâtisseurs. On a dit «changement» en sautant comme des cabris, comme si la modernité était en soi une valeur. On confond l'avenir et la modernité. Si le changement ne conduit qu'à plus de détresse et de drames, alors je revendique un droit à la continuité. Pendant le débat sur le mariage pour tous, on a invoqué le sens de l'histoire sans même s'interroger sur les conséquences de cette loi sur la famille et la filiation. Les notes à l'école ? Valeur du passé. Le travail ? Valeur du passé. La sanction ? Valeur du passé. Christiane Taubira, parfaite incarnation de cette déconstruction postmoderne, proposait même de ne plus incarcérer les délinquants ! Ces valeurs pourtant ne sont pas « rances », elles sont des valeurs d'avenir. Devant tant d'erreurs, face à cette fuite en avant, on a envie de proclamer: « Modernité, que de crimes a-t-on commis en ton nom ! »

    Le « gauchisme culturel » défini par Jean-Pierre Le Goff n'a pas disparu…

    Une partie de la droite dit, fait et croit la même chose que la gauche. Si bien qu'on arrive à croire que la droite serait la gauche, les déficits en moins (et encore!). Cette grande confusion des valeurs et des idées conduit à la mort de la démocratie. Je ne crois pas cela. Deux visions du monde s'opposent. La gauche a trahi la quasi-totalité de ses idéaux fondateurs face au communautarisme. La question qui nous est posée est très simple: est-ce que vous aussi vous vous trahissez ou est-ce que vous affirmez vos valeurs ? J'ai clairement choisi mon camp : celui de l'autorité, du respect, de la civilité, de l'effort, de la famille, de l'identité. Ces mots que trop de politiques abordent en tremblant.

    Pourquoi la parole publique semble-t-elle dévitalisée ?

    Une partie des esprits continuent à être formatés par une pensée de gauche, avec cette peur panique du mot qui dérange. Je l'ai vécu quand j'ai dénoncé la culture de l'assistanat, quand j'ai posé la question des classes moyennes dans le contrat social français ou celle de nos racines chrétiennes. À chaque fois j'ai perçu la lourdeur de la doxa. Certains chez nous ne craignent pas ainsi de parler d'identité multiculturelle heureuse quand la France est en proie à un malaise identitaire criant. On a tellement peur de passer pour islamophobe que l'on ajoute systématiquement le catholicisme à nos réserves sur «le fait religieux». Je fais mienne la phrase d'Élisabeth Badinter « Il ne faut pas avoir peur d'être traitée d'islamophobe si c'est pour parler vrai.»

    Diriez-vous avec Jacques Julliard que « l'école est finie » ?

    L'école est le reflet de notre conception de la société. Suppression des bourses parce que pas d'effort. Pas d'enseignement de l'histoire parce que pas de transmission. Pas d'humanités classiques parce que pas de mémoire. Ajoutez à cela une repentance systématique et vous comprendrez pourquoi des jeunes issus de cette école en viennent à prendre les armes contre leur propre pays. « Il faut donner à aimer la France », disait Simone Weil. On ne transmet plus cet amour. On ne peut assister en silence à ce décrochage et nous contenter de gérer la décadence. Je suis convaincu que sous la cendre subsistent des braises qui attendent notre souffle. C'est le défi de notre génération. Le renouveau du pays ne peut pas seulement se construire dans le champ intellectuel, dans le dynamisme de nos entreprises et de notre économie. Il nous faut un renouveau politique d'ensemble. À l'approche de l'élection présidentielle, on peut s'acharner à enfermer la politique dans les questions de casting et de personnalité, mais la France, pour ne pas s'effondrer, ne pourra pas faire l'économie de ce débat fondamental : celui de son déclin ou de son redressement. La France n'a pas à renoncer à ce qu'elle est, elle doit retrouver ce qu'elle était et que nous avons tant flétri. J'aspire au retour de la France.   

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    Vincent Tremolet de Villers

  • Le Prince Jean et la préservation de l’environnement

    (Sur La Toile, qui s'intitule elle-même "trimestriel monarchiste dépoussiérant" : http://latoile.monarchiste.com/?collec_212&fb_source=message )

     

    La Toile : Monseigneur, la défense du patrimoine national passe-t-elle aussi par la défense de nos sites environnementaux (forêts, zones naturelles sensibles, écosystèmes menacés) ?

    Jean d’Orléans : Il n’y a pas de passage obligatoire. Il arrive que certaines personnes ou structures ne s’intéressent qu’à un patrimoine en particulier, l’architecture par exemple. Il est vrai que de plus en plus ces personnes ou structures intègrent dans leur réflexion et leur action d’autres « patrimoines » plus immédiats : un parc, des pièces d’eau…  

     

    Pour mieux connaître le Prince, notre Album, Le prince Jean de France, héritier de la dynastie fondatrice de notre nation  

    Le prince Jean de France, héritier de la dynastie fondatrice de notre nation 

    Comme vous le savez, avec Avenir & Patrimoine, j’agis dans le domaine de la mise en valeur du patrimoine historique et culturel Français. Je suis aussi gestionnaire et actionnaire de forêt, dans le nord-est de la France, au Nouvion- en-Thiérache (ci-dessous), une forêt historique mais aussi à la pointe d’une sylviculture proche de la nature. Dans un tel cadre, il n’est pas possible de ne pas faire le lien entre les deux. Ces deux activités font partie de la défense et de la mise en valeur d’un même patrimoine national qui permet de nous enraciner pour l’avenir. 

    La Toile : La logique du développement durable conduit-elle inéluctablement à une prise de conscience économique et à des changements de comportement (valorisation des déchets, politique de RSE dans les entreprises, éco-emballages) ?

    Jean d'Orléans : Comme pour la question précédente, il n’y a pas de lien inéluctable entre les deux. Cependant, il existe de nombreuses entreprises françaises qui se sont positionnées à la pointe dans ces domaines. L’entreprise Séché par exemple, près de Laval, que j’ai visitée il y a plusieurs années, s’est spécialisée dans le traitement des déchets et la valorisation du biogaz pour produire de l’électricité verte. Il est certain que l’avenir va voir se développer de nombreuses autres activités économiques, notamment autour du bois-énergie, confirmant ainsi cet adage que j’apprécie particulièrement : penser global et agir local. 

    La Toile : Les Princes, par leur enracinement dans un tissu national, par le positionnement non partisan qu’ils incarnent, ne constituent-ils pas les porte-drapeaux naturels de ces nouveaux engagements environnementaux ?  

    Jean d'Orléans : Vous avez raison. Je vais prendre un exemple très significatif. Il y a eu ces dernières années plusieurs déplacements de Princes en région arctique : Albert de Monaco au Pôle Nord en 2006, Joachim de Danemark au Groenland en 2011. J’ai moimême effectué une expédition en 2005 sur les traces du duc d’Orléans. Lors de cette expédition nous avons découvert sur la côte est du Groenland « l’Île du Réchauffement » (Uunartoq Qeqertoq en inuit). Le glacier qui la rattachait à la terre ferme avait fondu et laissait entrevoir un bras de mer qui n’apparaissait jusqu’alors sur aucune carte. Les Princes sont, ou peuvent être, de précieux relais de ces nouveaux phénomènes environnementaux auprès des opinions de leurs pays, en particulier parce qu’ils se situent en dehors de tout esprit partisan.

  • Livres • Littérature politique ...

     

    par Ph. Delelis

     

    Les livres des hommes politiques occupent une place de plus en plus considérable dans les librairies. Pas une semaine sans que ne soit mis sur table tel ou tel ouvrage historique, anecdotique, académique, programmatique. C’est là le hic.

    Pourquoi tant d’arbres sacrifiés pour l’édification des masses sur la situation et l’avenir du pays par ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ne sont pas étrangers à l’état dans lequel il se trouve ? Plusieurs réponses possibles.

    1° Prouver qu’ils savent écrire. Improbable. Le style est généralement déplorable et l’usage de « plumes », dans ce genre littéraire, est très largement répandu. Rares sont ceux qui peuvent justifier avoir écrit eux-mêmes leurs ouvrages. A cette fin, certains conservent les manuscrits ou les fichiers horodatés sur leur ordinateur personnel, au cas où on leur les demanderait, mais – hélas – cela ne se produit jamais car les versions imprimées ne sont pas vendues.

    2° Prouver qu’ils savent lire. Explication plus raisonnable même si un journaliste politique avouait récemment qu’il lui arrivait d’interviewer des auteurs qui ne s’étaient pas lus eux-mêmes. Ils se trouvaient fort étonnés des idées qu’on leur prêtait.

    3° Prouver qu’ils savent se repentir. Souvent inutile : à peine commise, l’erreur était évidente pour le commun des mortels, c’est-à-dire les citoyens qui prennent les transports en commun, payent leurs factures sur leurs propres deniers, ne bénéficient pas de logements de fonction, etc. Bref, rien de semblable avec l’Homo Politicus à la française mais une capacité bien plus grande de discernement des bêtises.

    4° Prouver qu’ils savent réfléchir. C’est important mais avouons-le, relativement facile quand on a sous les yeux des tonnes d’exemples de ce qu’il ne faut pas faire. Passer de l’idée à la promesse, et surtout de la promesse à l’action, voilà qui est plus complexe et ne se trouve pas dans les livres (ou alors les ouvrages de repentance évoqués plus haut, mais ça ne fait pas avancer le schmilblick*).

    5° Prouver qu’ils peuvent envahir. Les médias, au minimum, les esprits et les cœurs si tout va bien. C’est bien sûr la clé de la motivation. Etre ou ne pas paraître, là est la question médiatique et politique. C’est le livre-prétexte aux émissions mêlant divertissement et politique : « Nous allons lire une anecdote désopilante extraite de votre livre, mon cher Maurice, puis entendre le dernier slam de Grand Corps Malade sur le cimetière de Saint-Denis et vous pourrez ensuite commenter les deux simultanément ».

    6° Prouver qu’ils peuvent réussir. Les ventes deviennent un indicateur avancé des futurs scrutins. C’est le livre-tremplin : passera ou passera pas les 20 000 exemplaires ? 100 000 ? 200 000 ? (vendus, pas tirés, pas mis en place : la précision est quelquefois importante). Pour les éditeurs, c’est le livre-alibi : « Nous avons publié beaucoup d’essais cette année, c’est important pour notre rôle dans la cité ».

    Le livre politique a de multiples fonctions mais, après Chateaubriand, Hugo et de Gaulle, il faut bien reconnaître que « littérature politique » n’est plus qu’un oxymore. 

    * Terme inventé par Pierre Dac dans les années 50 pour désigner un objet totalement inutile. 

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie...

    1. L'hommage à Daniel Cordier a permis de remettre la vérité à sa place : "Français libre, amoureux d'une France sans chaînes", Daniel Cordier, à 20 ans, en 1940, "fit partie des résistants de la première heure, de ceux qui restèrent debout quand tout s’effondrait, prêt à tous les sacrifices pour que la France restât la France". Oui, à ce moment où les premiers résistants furent les royalistes et L'Action française, là où les communistes étaient les premiers collaborateurs...

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    2. LFI, ce qu'il reste du Parti communiste et de "la gauche", le parti des envahisseurs (qu'il appelle "migrants") etc..., tout ce petit monde-là hurle après ce qui s'est passé à Paris. Mais ces mêmes personnes pourraient-elles nous dire ce qui se passerait, à Kaboul ou à La Mecque ou... à Alger, si des dizaines de Français dressaient une tente chacun sur la place centrale de la ville ? Pour La Mecque, on le sait, c'est sûr, ils seraient sur le champ décapités au sabre. Pour Alger et Kaboul, on s'en doute un peu aussi...

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    3. Bien fait ! Le "chanteur" (?) originaire de Seine-et-Marne avait "chanté" (re : ?) "On découpe comme Samuel Paty, sans empathie". Il écope de 15 mois fermes et six avec sursis. Ça rime avec Youppi !

    https://www.valeursactuelles.com/societe/prison-ferme-pour-le-rappeur-maka-juge-pour-apologie-du-terrorisme-apres-son-clip-sur-samuel-paty-126080

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    4. Non à l'écocide des éoliennes perpétré par les escrolos ! Au début de l’année, Macron a dit qu’il avait compris l’hostilité des Français à l’éolien. Elisabeth Borne parlait de "développement anarchique" et de "saturation visuelle". A la fin de l’année, c’est terminé. On veut de l’éolien partout... Pour nous, et pour la majorité des Français, s'ils avaient la parole, 

    L'ÉOLIEN, C'EST NON, NON, ET TOUJOURS NON !

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    5. Mélenchon devrait être logique, et s'appliquer à lui-même les remèdes qu'il propose ! Il est bien l'inventeur (ou, au moins, le promoteur) du "dégagisme", non ? Alors, sa première élection remontant à 83, sa première en tant que Sénateur à 86, qu'il se l'applique à lui-même, le "dégagisme" !

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    6. La question qui tue de Pascal Praud : 30 personnes dans une église, quelle que soit sa taille, mais qui va compter les fidèles dans les mosquées ? Donc la règle est pour les uns et pas pour les autres ?

    7. On en parlait ici-même hier : un imam de Villiers-le-Bel, condamné pour apologie du terrorisme va être obligé de quitter la France. Bien, mais :

    1. Quand ? On le croira quand on le verra !

    2. Et, surtout, ce n'est qu'une goutte d'eau dans le processus indispensable de dé-poubellisation de la France !

    https://policeetrealites.com/2020/11/26/%f0%9f%87%ab%f0%9f%87%b7-val-doise-un-imam-de-villiers-le-bel-condamne-pour-apologie-du-terrorisme-et-oblige-de-quitter-la-france/

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  • La France et le prince, par Frédéric de Natal.

    Ouvert, attentif, soucieux du bien commun, le nouveau comte de Paris est depuis un an un témoin actif de la vie politique française et de la vie des Français.

     

    Il est le descendant direct du dernier roi des Français, Louis-Philippe Ier. Depuis le 21 janvier 2019, date à laquelle il est devenu l’héritier de la couronne de France, Jean d’Orléans s’est mué en véritable homme politique et médiatique. En un an, il a été sur tous les fronts, multipliant les interviews à la télévision, les déclarations à la radio ou publiant des tribunes dans divers journaux. Surnommé le « prince de l’avenir » par ses partisans, le comte de Paris surprend, intrigue, fascine et se positionne comme une possible alternative à la république.

    "Je ne souhaite pas être l’homme d’un parti. Mon projet, c’est de défendre l’intérêt général".

    frédéric de natal.jpgOn le disait discret, voire effacé du vivant de son père, Henri d’Orléans. Il a démontré en peu de temps qu’il était un homme de conviction. « Un déséquilibre profond s’est installé dans nos institutions, aggravé par le fait que les élections législatives se déroulent immédiatement après l’élection présidentielle. Le temps du chef de l’État se confond avec le temps du Premier ministre et avec celui de l’Assemblée nationale, et il est scandé par les mêmes échéances électorales. Selon une logique implacable, le président de la République a pris en charge toute la politique de la nation au détriment du Premier ministre en titre et le chef de l’État est devenu, plus directement que jamais, le chef du parti majoritaire. La fonction arbitrale, qui se confond avec celle de chef de l’État dans notre tradition millénaire, n’est plus assumée de manière effective » écrit-il dans une tribune publiée dans le FigaroVox en octobre 2018. En filigrane, une véritable critique contre les institutions actuelles, un plaidoyer pour le retour aux vraies valeurs d’une constitution mise en place en 1958 par le général de Gaulle qui reste « à transformer et à accomplir ». La maison France brûle ? Jean d’Orléans se précipite à son chevet et va là où on ne l’attend pas. Au plus fort de la crise des Gilets jaunes, mouvement social de contestation populaire, le prince se fait l’écho des « fractures » entre les Français, n’hésitant pas à appeler à se rassembler autour « d’un dénominateur commun à partir duquel avancer, un socle commun a minima sur lequel nous puissions bâtir un projet fédérateur ». Il n’hésite pas à aller à la rencontre des Gilets jaunes pour évoquer leurs difficultés. Lorsque la cathédrale Notre-Dame de Paris, le cœur religieux et historique de la France, est victime d’un incendie accidentel, le comte de Paris, profondément catholique, est sur le terrain pour constater les dégâts. Mariage pour tous, PMA-GPA, euthanasie ou avortement, lois bioéthiques, patrimoine, défense de l’environnement, de la langue française, le comte de Paris a des avis précis sur tous ces sujets et le fait savoir. « Que serait un prince sans ses principes » déclare-t-il à Téléstar, en avril 2019. Déserts médicaux ou défense de l’environnement, Jean d’Orléans s’attelle à trouver des solutions à tous les problèmes que traversent l’Hexagone. Son credo ? « Servir simplement la France ! ».

    Être un arbitre

    « J’ai une bonne connaissance des problèmes de notre pays mais également de la situation internationale ». Politique intérieure, mais politique extérieure aussi. Le prince connaît l’art de la diplomatie. « J’ai suivi de près les tensions entre l’Italie et la France. Des tensions qui m’ont suffisamment alerté pour que je fasse un courrier au Président de la République, Emmanuel Macron, pour lui suggérer de recevoir le président italien à Amboise. » De tous temps la République a eu besoin de ses princes, qu’elle a pourtant exilés entre 1886 et 1950. Et c’est encore grâce à un Orléans que la France et l’Italie ont pu se réconcilier après des mois de tensions entre les deux pays. La rencontre entre le président Emmanuel Macron et le président Sergio Mattarella, en mai 2019, organisée au château d’Amboise sur les terres du comte de Paris, a été largement médiatisée. Il a été l’invité du grand-duché du Luxembourg lors des funérailles de son souverain. « Le fait, par exemple, que je sois à côté du chef de la Maison de Prusse a été très commenté, lu comme une perspective d’avenir de paix pour l’Europe » déclare le prince au journal L’Écho Républicain. Le prince a d’ailleurs des idées bien arrêtées sur l’avenir de l’Union européenne, cette institution critiquée. « Une Europe technique ne suffit pas, il faut une Europe des idées, des concepts » martèle le comte de Paris qui marque son rejet de Bruxelles incapable de faire barrage aux puissances américaines et russes. « La France est très partagée entre le vote pour l’Europe et celui contre l’Europe qui semble prendre le pas notamment avec le Rassemblement National. Nous avons encore des difficultés avec cette notion d’Europe. Peut-être parce que contrairement aux Allemands, par exemple, la France n’a pas l’expérience du fédéralisme » ajoute-t-il.

    Et le retour de la monarchie ? Le prince bénéficie de soutiens importants sur une idée qui, selon les sondages, rassemble près de 17 % des Français. Les deux principaux mouvements royalistes, la Restauration nationale et la Nouvelle action royaliste, lui assurent une vraie visibilité dans la rue comme sur les réseaux sociaux. Il a pleinement conscience du rôle qui est le sien et entend lui donner toute l’impulsion qu’il mérite. 2020 devrait être marqué par un tour de France afin de se faire connaître ; et pourquoi pas des négociations avec le gouvernement pour un éventuel statut officiel pour le chef de la maison royale qu’il voit comme un « rôle de conseiller permanent auprès de la République » ? L’idée a séduit quelques députés et autres grands personnages de l’État. « Ma vocation à l’arbitrage dans le souci primordial du bien commun et de l’unité du pays me place au-delà des affrontements partisans » explique-t-il dans l’hebdomadaire Marianne. Et bien qu’il souhaite une monarchie constitutionnelle comme en Espagne, comme il l’indiquait sur les ondes de la radio Europe 1 au journaliste Nikos Aliagas, il est réaliste sur la situation actuelle qui prévaut en France. L’heure n’est pas encore venue pour un roi. Il se tient prêt et qui sait si, demain, il ne pourrait pas lui-même participer à une élection. Une ébauche de programme est même à disposition sur la page qui lui est consacrée sur l’encyclopédie en ligne. « Je ne souhaite pas être l’homme d’un parti. Mon projet, c’est de défendre l’intérêt général » précise-t-il.

    Illustration : Le prince et le président en terre royale, au château d’Amboise.

  • La France et le prince, par Frédéric de Natal.

    Ouvert, attentif, soucieux du bien commun, le nouveau comte de Paris est depuis un an un témoin actif de la vie politique française et de la vie des Français.

    Il est le descendant direct du dernier roi des Français, Louis-Philippe Ier. Depuis le 21 janvier 2019, date à laquelle il est devenu l’héritier de la couronne de France, Jean d’Orléans s’est mué en véritable homme politique et médiatique. En un an, il a été sur tous les fronts, multipliant les interviews à la télévision, les déclarations à la radio ou publiant des tribunes dans divers journaux. Surnommé le « prince de l’avenir » par ses partisans, le comte de Paris surprend, intrigue, fascine et se positionne comme une possible alternative à la république.

    frédéric de natal.jpgOn le disait discret, voire effacé du vivant de son père, Henri d’Orléans. Il a démontré en peu de temps qu’il était un homme de conviction. « Un déséquilibre profond s’est installé dans nos institutions, aggravé par le fait que les élections législatives se déroulent immédiatement après l’élection présidentielle. Le temps du chef de l’État se confond avec le temps du Premier ministre et avec celui de l’Assemblée nationale, et il est scandé par les mêmes échéances électorales. Selon une logique implacable, le président de la République a pris en charge toute la politique de la nation au détriment du Premier ministre en titre et le chef de l’État est devenu, plus directement que jamais, le chef du parti majoritaire. La fonction arbitrale, qui se confond avec celle de chef de l’État dans notre tradition millénaire, n’est plus assumée de manière effective » écrit-il dans une tribune publiée dans le FigaroVox en octobre 2018. En filigrane, une véritable critique contre les institutions actuelles, un plaidoyer pour le retour aux vraies valeurs d’une constitution mise en place en 1958 par le général de Gaulle qui reste « à transformer et à accomplir ». La maison France brûle ? Jean d’Orléans se précipite à son chevet et va là où on ne l’attend pas. Au plus fort de la crise des Gilets jaunes, mouvement social de contestation populaire, le prince se fait l’écho des « fractures » entre les Français, n’hésitant pas à appeler à se rassembler autour « d’un dénominateur commun à partir duquel avancer, un socle commun a minima sur lequel nous puissions bâtir un projet fédérateur ». Il n’hésite pas à aller à la rencontre des Gilets jaunes pour évoquer leurs difficultés. Lorsque la cathédrale Notre-Dame de Paris, le cœur religieux et historique de la France, est victime d’un incendie accidentel, le comte de Paris, profondément catholique, est sur le terrain pour constater les dégâts. Mariage pour tous, PMA-GPA, euthanasie ou avortement, lois bioéthiques, patrimoine, défense de l’environnement, de la langue française, le comte de Paris a des avis précis sur tous ces sujets et le fait savoir. « Que serait un prince sans ses principes » déclare-t-il à Téléstar, en avril 2019. Déserts médicaux ou défense de l’environnement, Jean d’Orléans s’attelle à trouver des solutions à tous les problèmes que traversent l’Hexagone. Son credo ? « Servir simplement la France ! ».

    Être un arbitre

    « J’ai une bonne connaissance des problèmes de notre pays mais également de la situation internationale ». Politique intérieure, mais politique extérieure aussi. Le prince connaît l’art de la diplomatie. « J’ai suivi de près les tensions entre l’Italie et la France. Des tensions qui m’ont suffisamment alerté pour que je fasse un courrier au Président de la République, Emmanuel Macron, pour lui suggérer de recevoir le président italien à Amboise. » De tous temps la République a eu besoin de ses princes, qu’elle a pourtant exilés entre 1886 et 1950. Et c’est encore grâce à un Orléans que la France et l’Italie ont pu se réconcilier après des mois de tensions entre les deux pays. La rencontre entre le président Emmanuel Macron et le président Sergio Mattarella, en mai 2019, organisée au château d’Amboise sur les terres du comte de Paris, a été largement médiatisée. Il a été l’invité du grand-duché du Luxembourg lors des funérailles de son souverain. « Le fait, par exemple, que je sois à côté du chef de la Maison de Prusse a été très commenté, lu comme une perspective d’avenir de paix pour l’Europe » déclare le prince au journal L’Écho Républicain. Le prince a d’ailleurs des idées bien arrêtées sur l’avenir de l’Union européenne, cette institution critiquée. « Une Europe technique ne suffit pas, il faut une Europe des idées, des concepts » martèle le comte de Paris qui marque son rejet de Bruxelles incapable de faire barrage aux puissances américaines et russes. « La France est très partagée entre le vote pour l’Europe et celui contre l’Europe qui semble prendre le pas notamment avec le Rassemblement National. Nous avons encore des difficultés avec cette notion d’Europe. Peut-être parce que contrairement aux Allemands, par exemple, la France n’a pas l’expérience du fédéralisme » ajoute-t-il.

    Et le retour de la monarchie ? Le prince bénéficie de soutiens importants sur une idée qui, selon les sondages, rassemble près de 17 % des Français. Les deux principaux mouvements royalistes, la Restauration nationale et la Nouvelle action royaliste, lui assurent une vraie visibilité dans la rue comme sur les réseaux sociaux. Il a pleinement conscience du rôle qui est le sien et entend lui donner toute l’impulsion qu’il mérite. 2020 devrait être marqué par un tour de France afin de se faire connaître ; et pourquoi pas des négociations avec le gouvernement pour un éventuel statut officiel pour le chef de la maison royale qu’il voit comme un « rôle de conseiller permanent auprès de la République » ? L’idée a séduit quelques députés et autres grands personnages de l’État. « Ma vocation à l’arbitrage dans le souci primordial du bien commun et de l’unité du pays me place au-delà des affrontements partisans » explique-t-il dans l’hebdomadaire Marianne. Et bien qu’il souhaite une monarchie constitutionnelle comme en Espagne, comme il l’indiquait sur les ondes de la radio Europe 1 au journaliste Nikos Aliagas, il est réaliste sur la situation actuelle qui prévaut en France. L’heure n’est pas encore venue pour un roi. Il se tient prêt et qui sait si, demain, il ne pourrait pas lui-même participer à une élection. Une ébauche de programme est même à disposition sur la page qui lui est consacrée sur l’encyclopédie en ligne. « Je ne souhaite pas être l’homme d’un parti. Mon projet, c’est de défendre l’intérêt général » précise-t-il.

    Illustration : Le prince et le président en terre royale, au château d’Amboise.

  • « Penser l’impensable, prévoir l’imprévu », par Jean-Philippe Chauvin.

    (Propos recueillis pas S.Théri)

    Source : https://www.pasvupaslumagazine.fr/

    Biographie :

    Né en 1962 à Rennes, devenu professeur en 1991, et, après 9 ans dans un collège des Mureaux, enseignant (heureux) à Versailles depuis presque 20 ans.

    1/ Jean-Philippe, qu’est-ce qu’un prof d’histoire aujourd’hui ?

     

     " Un professeur d’histoire, du moins dans l’idéal, c’est sans doute un passionné qui a envie de faire partager sa passion aux nouvelles générations, celles qui, irrémédiablement, prendront notre place dans la société et, j’espère, la rendront un peu meilleure en tirant des leçons d’hier pour préparer demain sans oublier le jour même et nos contemporains."

    6.jpg2/ Auriez-vous été un prof différent lors de la révolution française, avant la révolution ou après la seconde guerre mondiale ? Bref, qu’est-ce qui peut changer un prof d’histoire dans l’histoire des hommes et dans l’histoire de France ?

     

    Sans doute la manière d’enseigner aurait été différente, de par les contraintes du moment et l’idéologie dominante (particulièrement si elle se proclame unique et obligatoire), et sans doute aurait-il fallu ruser pour assurer un enseignement de l’histoire qui ne soit pas un simple discours officiel, en particulier sous la Révolution, peu connue pour sa tolérance dans les premières années de la République et de l’Empire. Je pense que, au-delà de l’étude du passé (qui s’inscrit toujours dans un présent, l’historien étant aussi le fils de sa propre époque), la littérature aurait été, intégrée dans les cours d’histoire eux-mêmes, un moyen de dire les choses sans avoir l’air de contredire frontalement le Moloch étatique : un extrait de Racine ou d’Anatole France par exemple (mais il n’a écrit que bien longtemps après la Révolution), ou une légende issue de la mythologie celtique ou hellénistique, peut en dire beaucoup plus que l’événement historique lui-même, ou peut l’éclairer d’un jour particulier, bien différent de l’esprit « obligatoire » du moment. Sous la Révolution française, les républicains se référaient constamment à l’Antiquité, à laquelle ils avaient emprunté le vocabulaire politique : il m’aurait été possible de citer fréquemment l’Antigone de Sophocle en évoquant les temps passés comme du moment, et suivre le programme qui aurait été imposé en faisant régulièrement référence aux grands mythes et légendes, et en faisant appel à l’intelligence des élèves... C’est aussi valable à d’autres époques sombres, comme sous l’Occupation, et c’est d’ailleurs ce que pratiquaient quelques enseignants d’histoire, en insistant aussi sur des épisodes anciens de l’histoire de France qui, à bien les étudier, pouvaient avoir quelques points de ressemblance avec la situation d’alors. Dans les périodes troubles, il me semble que les professeurs de lettres et d’histoire sont ceux qui peuvent le plus contourner les messages officiels en s’appuyant sur leur propre matière et sur sa voisine... Parfois à leurs risques et périls, d’ailleurs, comme l’a démontré... l’histoire elle-même !

     

    Mais il est vrai de dire que les événements du moment lui-même peuvent changer l’appréhension que les professeurs ont de tel ou tel événement : si l’historien, par nature, se doit de voir loin, au- delà de son horizon propre, le professeur, lui, n’en dit pas forcément mot, selon son propre tempérament ou ses craintes, mais il peut orienter l’étude, pour que les élèves (ou leurs parents) soient amenés à réfléchir, à travers l’évocation des temps anciens, aux enjeux contemporains. Cela explique que tous les régimes depuis le XVIIIe siècle accordent tant d’importance à l’histoire et à sa transmission, qui devient parfois affaire d’État, comme sous Ferry (Jules)...

     

    3/ Jean-Philippe, que vous inspire l’histoire du livre et le livre d’histoire ? Avons-nous affaire à des soeurs jumelles ou deux choses bien distinctes ?

     

    Ce sont deux choses éminemment différentes, à mon avis : l’histoire du livre s’inscrit dans l’histoire des écrits et des textes qui, parfois, sont pris littéralement quand il faudrait plutôt en saisir l’esprit, et elle s’inscrit dans l’histoire tout court du rapport des hommes au texte et à ce qu’il dit ou suscite. Les livres font-ils les guerres ? L’expérience de la Réforme protestante ou celles des grands textes idéologiques du XXe siècle, de « Mein Kampf » d’Hitler ou du « Que faire ? » de Lénine, sans oublier « Le petit livre rouge » de Mao, montrent la puissance du Verbe quand il semble sanctifié et fossilisé dans l’écrit « de masse ». A l’inverse, le livre peut être aussi un point de repère et de résistance, comme « Le silence de la mer » de Vercors, ou « l’heure du roi » de Boris Khazanov, ou les pièces de Shakespeare, comme les valorisent Huxley et Orwell dans leurs œuvres dystopiques...

    Quant aux livres d’histoire, s’il s’agit des manuels scolaires, je me rallie, d’instinct puis d’expérience, au jugement de Pagnol, peu élogieux à leur égard. Pour les autres, ils peuvent être des flambeaux comme des éteignoirs de l’intelligence : j’ai été très marqué par quelques grands livres d’histoire qui ne sont pas les plus connus mais qui avaient cette particularité de « conter l’histoire » pour certains, et de « l’illuminer », pour d’autres...

     

    4/ Est-ce qu’un manuel d’histoire est plus porteur d’objectivité qu’un ouvrage historique romancé ? Justifiez, svp, votre réponse.

     

    Non, et c’est même souvent l’inverse, si j’en crois mon expérience et le jugement terrible de Marcel Pagnol, fils d’instituteur, et d’autant mieux placé pour saisir le côté « embrigadement » des manuels officiels : « Tous les manuels d’histoire du monde n’ont jamais été que des livrets de propagande au service des gouvernements ». Quant à l’histoire romancée, tout dépend du romancier et de ses intentions. Mais, après près de cinquante ans de lectures historiques, je trouve plus de vérité chez un Lorant Deutsch, enthousiaste et volubile, ou un Jacques Bainville, sceptique lucide, que dans nombre de manuels écrits aussi froidement que la dissection d’un cadavre à la morgue... Et ce n’est pas la bousculade des documents présentés et les couleurs criardes des illustrations qui peuvent changer grand-chose à ce triste constat...

     

    5/ Les nations et leur gouvernements semblent être dépassés par les multinationales quant à l’importance de leur force de proposition et d’action en ce qui concerne les grandes mutations sociétales ? La connaissance de l’histoire peut-elle donner à un lycéen des outils utiles et indispensables à sa compréhension du Monde dans lequel il va devoir évoluer, construire sa vie, fonder une famille et y trouver la voie du bonheur ?

     

    Sans doute, mais cela n’est vrai et possible que si l’histoire est vécue, non comme une science clinique mais comme la recherche constante des mécanismes humains, sociaux, géopolitiques, et, au-delà, des axes fixes (ou des piliers fondateurs) et des processus possibles ou avérés par le temps long. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’histoire n’est jamais écrite une fois pour toutes, et elle produit toujours de l’inédit mais qui s’inscrit dans des cycles ou dans des logiques qui, si l’on y prête un peu d’attention, ont tendance à produire souvent les mêmes effets, sinon les mêmes faits... L’histoire fournit parfois des motifs de désespoir, mais elle ouvre aussi à l’espérance, si l’on en juge par notre propre mémoire française, et c’est celle-ci, et la foi que l’on a dans son propre être national historique, dans cette passion vive de la vie des nations, qui font que, un matin de juin 1940, un homme bouscule la fatalité pour entrer dans l’histoire. S’il n’avait pas été imprégné d’histoire, de cette longue suite de règnes, de guerres et de valeurs affrontées, de Gaulle aurait-il pu, ainsi, parler dans ce micro de la BBC et annoncer la suite, cette nouvelle suite française, qui savait qu’Antigone ne se trompe pas et que Créon, toujours et malgré sa victoire apparente du moment, est le vaincu du lendemain ? Et, si de Gaulle n’avait pas été inspiré par la geste politique de Jeanne d’Arc au point d’en adopter le symbole (la croix de Lorraine) et par son histoire tragique mais victorieuse, serait-il parti à Londres pour reprendre en main le « glaive brisé » ?

    L’histoire est cruelle mais, si on lui prête l’attention qui lui est due, elle est aussi source d'espérance.

     

    6/ Albert Einstein a dit : « L'imagination est plus importante que le savoir.” Partagez-vous ce point de vue et sous quels angles  de vue ?

     

    La phrase d’Einstein n’est pas entièrement fausse et elle est prononcée par un homme... de savoir ! En histoire, l’imagination n’est pas forcément le déni de l’histoire, mais la recherche d’une voie autre que celles qui ont déjà été essayées : mais elle n’est pas forcément bonne en soi, elle peut même porter en son sein les pires utopies qui engraissent la terre des cimetières... Lénine, Trotski et Staline étaient de ceux qui, comme leurs prédécesseurs de la Révolution française (qu’ils connaissaient par cœur), voulaient « du passé faire table rase », au nom de leur idéologie et de ce régime qu’ils rêvaient de construire comme un « nouvel Eden » sur terre : c’est la négation de l’histoire qui a stérilisé leur imagination et l’a transformée en bloc de boue et de sang. L’histoire est cruelle, et elle se venge terriblement...

    Mais pour l’historien qui ne cherche qu’à comprendre l’histoire, l’imagination peut être une porte sur le savoir, car elle permet de se poser des questions et d’ouvrir des voies auxquelles l’on n’avait pas forcément pensé auparavant... Imaginer n’est pas forcément inventer, mais découvrir : « L’imagination consiste moins à inventer qu’à voir les choses et en saisir le sens profond », écrivait Bainville. De plus, ne faut-il pas imaginer, parfois, ce que purent être les hésitations des hommes pour en comprendre les victoires ou les échecs, les doutes ou les aveuglements ?

     

    7/ Voltaire à dit : «On a trouvé, en bonne politique, le secret de faire mourir de faim ceux qui, en cultivant la terre, font vivre les          autres.» Pensez-vous que cette phrase a plus ou moins de sens aujourd’hui qu’à l’époque du grand écrivain ?

     

    Je trouve cette citation fort heureuse en fait ! Et elle est sans doute plus terriblement vraie en 2020 qu’au XVIIIe siècle, si l’on considère le système de la mondialisation agro-alimentaire et quand la FAO nous apprend que, sur une planète qui abrite 7,7 milliards d’habitants, il est produit de quoi nourrir plus de 10 milliards et que, malgré cela et tous les moyens modernes de communication et de transport, plus de 800 millions d’êtres humains souffrent de la faim dans le monde, et parfois à côté de nous... C’est un sujet de scandale de constater que les histoires passées de la précarité de la condition humaine semblent n’avoir servi qu’à renforcer, aujourd’hui, le pouvoir de domination de grandes féodalités économiques et financières, que l’on baptise trans- après avoir été multinationales : sommes-nous de retour en l’an Mil ?

     

    8/ Est-ce que connaître l’histoire et se nourrir de ses enseignements est une priorité aujourd’hui ?

     

    Elle devrait l’être pour ceux qui gouvernent ou aspirent à gouverner les États. Là encore, Bainville l’a dit justement : « Qu’est-ce qu’un homme d’État qui n’a pas pratiqué l’histoire ? Un médecin qui ne serait jamais allé à l’hôpital. » Mais, pour le citoyen conscient, celui qui cherche à changer les choses ou à les conforter, elle est aussi indispensable, non par l’accumulation de savoirs et de connaissances, mais par la compréhension des grands mécanismes de l’histoire et par la pesée du pour et du contre qui, tout compte fait, peut permettre d’écarter le pire et de soutenir, sinon le meilleur (la perfection restant une qualité qui n’est sans doute pas de nature humaine...), du moins le « moins pire » et ce qui peut entrer dans le champ des possibles. Je pense, d’ailleurs, que cela doit susciter chez l’homme une certaine forme d’humilité, qui n’interdit ni la passion ni l’imagination : « on ne commande à la nature qu’en lui obéissant », disait Bacon, et je pense que la leçon vaut aussi pour l’histoire. L’épopée gaullienne s’explique aussi par cette forte compréhension de l’histoire qui permet à de Gaulle de comprendre que l’orgueil hitlérien, forme idéologique de Démiurge, est condamné... par l’histoire, alors même que tout semble sourire, en ce terrible juin 40, au monstre de Berlin.

     

    9/ L’étude de l’histoire sert-elle plus la construction culturelle d’un individu où sa curiosité ?

     

    Il me semble que la curiosité ne doit être que le moyen de la recherche des connaissances et de la compréhension des choses : quand elle devient une fin, elle perd de ses qualités pour se muer en voyeurisme ou en obsession. En revanche, l’histoire peut effectivement permettre à l’homme de mieux comprendre ce qui l’entoure et d’où il vient : nous sommes des héritiers, et la connaissance de l’héritage permet d’en tirer un meilleur profit, de ne pas être une simple monade ballottée au gré des tempêtes mais, au contraire, de « faire société » et de se relier aux « plus proches » par des références communes qui permettent, ainsi, d’envisager un destin commun et d’accueillir les autres. C’est la méconnaissance de l’histoire et de celle de nos filiations qui entraîne souvent une perte de repères et le désordre contemporain qui est surtout la forme exaspérée de l’absence d’enracinement.

    Quelques grandes figures historiques, dans une nation, servent de conciliation et de médiation entre les hommes de cette société fruit de l’histoire : elles en fixent les valeurs, comme jadis les héros de la mythologie dans les sociétés antiques. Enlevez Jeanne d’Arc de notre panthéon historique et l’esprit même de résistance perd une de ses plus fortes incarnations, et l’histoire n’est plus la même, en attendant que l’avenir le défasse complètement...

     

    10/ Dans un Monde parfait et sans aucune limite budgétaire, quel serait aujourd’hui et selon vous, le meilleur outil pédagogique autre que le livre papier.

     

  • La Libye du Boulevard Saint Germain : Une guerre civile ? (I/III), par Champsaur.

    Le terme peut sembler excessif, mais c’est celui retenu par le pertinent analyste, ex officier, Patrick Haimzadeh (Au cœur de la Libye de Kadhafi, chez J.C. Lattès). 

    LYBIE AU COEUR DE LA LYBIE DE KHADAFI.jpg 

    200 pages, 15 euros

    Que sait-on vraiment de la Libye ? Que dissimule la personnalité fantasque et mégalomaniaque du colonel Kadhafi… Pour tenter de mieux cerner les origines et les enjeux de la guerre civile, et pour comprendre comment ce régime a pu perdurer plus de quarante ans, Patrick Haimzadeh, l’un des meilleurs connaisseurs de la Libye, nous propose un tableau clair et complet de ce pays. 
    Il y est question d’histoire, des conquêtes phéniciennes jusqu’à la Libye actuelle, en passant par l’occupation italienne, de géographie humaine aussi, où l’on apprend que cette région a toujours été une interface entre Maghreb et Machreq, ainsi que de culture. 
    Cet ouvrage se nourrit d’entretiens multiples effectués ces dernières années, avec des Libyens de tous horizons, mais également d’imprégnation de terrain et de confidences recueillies au fil d’amitiés suivies. 
    C’est donc autant à un voyage livresque qu’incarné que nous convie l’auteur. On y trouvera notamment le portrait d’une ville ordinaire, Tobrouq, essence même de l’échec du système kadhafien, ou encore celui d’un jeune entrepreneur de Tripoli, et, bien sûr, des pages édifiantes sur la véritable nature du Guide, de son épopée et de son régime. 
    Mais la Libye, c’est avant tout un peuple de plus de quatre millions d’habitants dont la grande majorité n’a d’autre aspiration que de vivre dans la dignité et la paix.

     

     

    * Patrick Haimzadeh est arabisant et spécialiste de la Libye où il a été en poste diplomatique pendant plusieurs années. Outre la connaissance des organes officiels du pouvoir, ce séjour lui a permis d’aller à la rencontre du pays réel. Il a travaillé auparavant en Egypte, en Irak, au Yémen et au sultanat d’Oman, pour le compte de la France ou des Nations Unies, en tant que coopérant, analyste ou négociateur dans des contextes de crise. Il vit maintenant à Paris, dans le 18e arrondissement.

    Le 7 Avril dernier, le grand reporter du quotidien britannique The Independent, Patrick Cockburn titre un article «L’avenir de la Libye parait sombre alors que les media tournent leurs camera vers d’autres évènements. Deux ans après l’intervention de l’OTAN, les milices continuent de terroriser le pays» lien http://www.independent.co.uk/voices/comment/libyas-future-looks-bleak-as-media-focus-turns-elsewhere-8563076.html

    Sur les évènements de Libye depuis le printemps 2011 notre site est très riche en billets remarquablement documentés, archivés dans la catégorie International 2. Depuis le premier jour de cette intervention extérieure, tous allaient dans le sens d’une mise en garde sur les différentes conséquences.

    Une reprise alarmante sur le blog de Jean-Dominique Merchet le 9 Juillet, http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/libye-nouveau-centre-gravite-terrorisme-1874

    Et dans sa dernière livraison de l’Afrique réelle, Bernard Lugan parle d’embrasement.

    Nous ne répèterons pas ce que d’éminents africanistes ont déjà publié, mais la dégradation est à présent tellement visible, catastrophique et inquiétante, qu’elle mérite un nouveau point de situation dans un pays où il n’y a plus d’État.

    La France s’est positionnée en flèche de cette intervention dans des conditions politiques hasardeuses, sans que l’on détecte très bien où étaient les intérêts : ceux de l’Élysée ? ceux de la France en Libye ? étaient-ils menacés ? la feuille de vigne de l’humanitaire ? provoquer la chute du régime et pourquoi ?

    Mais les connaisseurs de ce pays et de ses voisins limitrophes, les africanistes avertis, les gens du renseignement qui suivaient Kadhafi depuis le premier jour de son coup d’État en 1969, découvrir éberlués et incrédules ce philosophe milliardaire du Boulevard St Germain, ex maoïste, que Raymond Aron appelait dans ses mémoires un érudit de pacotille (mais authentique imposteur), virevolter et dicter sa conduite au Président de la République.

    Une lecture critique des opérations militaires

    Cette aventure n’a pu que susciter de très forts soupçons, loin des coups de clairon et roulements de tambours dont on nous a abreuvés pour positionner Nicolas Sarkozy comme « chef de guerre ».

    Notons tout d’abord que ce que les militaires et leurs états-majors appellent les ODB, (pour Ordre de Bataille), c’est-à-dire la liste tant des unités constituées, que des dotations en matériels, sont suivies, connues et publics pour les trois armées, Terre, Air, Mer, et rassemblés pour chaque pays dans un document britannique en vente, le Jane’s. C’était  donc le cas pour les armées de la Libye, ajouté au fait qu’une intense assistance technique existait depuis longtemps, par tout le complexe militaro-industriel, français en particulier. Il n’y a donc eu aucune surprise en face de nos forces et le médiocre niveau des matériels libyens n’était pas en mesure de défier les moyens techniques de l’OTAN. L’insistance française un peu puérile à vouloir «tirer les premiers» n’apporta aucune valeur ajoutée à la suite des opérations. Le samedi 19 mars 2011 l’Armée de l’Air française entra en action contre quelques aéronefs libyens de facture très ancienne (héritage de l’époque soviétique) qui ne respectaient pas l’interdiction de survol de certaines zones, décidée par l’ONU (résolution 1973). La suite des opérations fut une grande classique américaine, consistant à intervenir sans l’afficher ouvertement, et laissant volontiers les media, français en particulier, claironner que les États Unis, échaudés par les coûts de l’Irak et de l’Afghanistan, ne voulaient plus conduire de guerres à l’extérieur. Pure intoxication car dans la réalité, ils étaient présents partout, ici comme ailleurs, et dès le premier jour. Comme dans n’importe quelle guerre le premier objectif est la destruction et la désorganisation des communications de l’adversaire, neutralisant ainsi les commandements et les systèmes de tirs de missiles. Le bilan de la première semaine fut ainsi de 199 missiles de croisière Tomahawk et de 455 munitions de précision, tirés depuis des sous marins. Matériels que la France ne possède pas. Les USA ont fourni les fameux avions A10 (tueurs de chars), les avions ravitailleurs (80 % des heures de vol de la coalition), les capacités de renseignement (satellites et avions, où 75% des vols de renseignement sont américains). Au total on peut affirmer que la totalité de l’armée de Kadhafi fut hors de combat au bout de la première semaine. Les gesticulations françaises ne furent en réalité qu’à destination des journaux télévisés du soir, et pour la gloire de monsieur Sarkozy. Ajoutons quelques remarques de simples bon sens. Tous les praticiens de la chose militaire savent que depuis notre retour dans le commandement intégré de l’OTAN, pas un avion ne peut décoller, pas un navire ne peut prendre la mer, sans communications de l’intégralité des ordres d’opération au commandement intégré, avec, au sommet de la pyramide, la bannière étoilée. Ce que S. A. R. le Prince Sixte Henri de Bourbon Parme a appelé «Voir l’OTAN engager nos forces aériennes».

    Selon une technique d’intoxication de masse désormais au point, arrivent très vite sur les plateaux de télévision les 6.000 tués de Kadhafi. Et la colonne de chars fonçant sur Benghazi, frissons entretenus à l’envi. L’excellent Rony Brauman eut beau s’évertuer sur les rares plateaux de télés où il était invité, il ne réussit pas à faire entendre que 6.000 cadavres ne se dissimulent pas aux yeux des photographes qui cherchent en priorité l’image « saignante ». Il parlait d’expérience en tant que médecin, ex patron de MSF (douze ans), et praticien des zones de guerre. Seuls quelques réseaux « sociaux » ont très vite réalisé la propagande qui était derrière et se sont donc efforcés d’en trouver les sources. De nombreux journalistes indépendants ont alerté sur le fait que l’intervention en Libye n’avait rien a voir avec le printemps arabe, ni avec l’idée d’y défendre les droits de l’homme. L’intervention de l’OTAN nous a été soumise au nom d’une contestation du régime de Kadhafi qui a été orchestrée en dehors des centres de décisions français. Nous nous demandions comment aucune image de « bombardements intensifs » n’était disponible et comment Benghazi semblait intact malgré les frappes. Concernant une répression féroce, très peu d’images sont arrivées jusque dans les rédactions des grands médias. Quelques vidéos prises dans les hôpitaux ont certes montré qu’il y avait eu une répression sanglante dans différentes villes de Libye. Mais de là à voir des milliers de morts et encore plus de blessés, rien.

    En fait, ces « 6000 morts » reposaient sur une unique déclaration reprise en boucle. Personne ne s’est intéressé à la légitimité de la personne qui avait déclaré ce chiffre. L’information a été donné par Ali Zeidan. Ce Libyen était présenté comme le «porte parole de la Ligue libyenne des Droits de l’homme», ou sur plus de 100 sites internet anglophones comme directeur ou président. Alors que le président était en réalité Sliman Bouchiguir, comme indiqué sur le site de la LLDH. Et le pire, c’est que le site ne reprennait nulle part l’affirmation de ces « 6000 morts ».

    Mais Ali Zeidan n’était pas seulement le récent porte-parole de la LLDH, il était aussi celui du Comité Nationale de Transition (CNT) en Europe, l’opposition libyenne reconnue légitime par l’État français. Ce monsieur était donc à la fois juge et partie.

    S’il s’est improvisé défenseur des droits de l’homme, il ne s’agit pas de son unique spécialité. Le 23 mars 2011 à Paris, devant les invités de marque conviés par Bernard Henri Levy, il promettait concernant le pétrole que «les contrats signés seront respectés», mais qu’un futur pouvoir «prendra en considération les nations qui nous ont aidés». Porte-parole de quoi ?

    Autre voix discordante, l’ambassadeur de France en Libye, M. François Gouyette (aujourd’hui notre ambassadeur en Tunisie depuis Août 2012), lors de son audition à l’assemblée nationale le 8 mars 2011 dit : » Nous avons certes vécu, entre le 16 et le 26 février (2011), jour de notre départ, une dizaine de jours de fortes tensions et d’affrontements – non pas tant à Tripoli que dans les autres régions –, mais leur relation a fait l’objet d’exagérations, voire de désinformation. Ainsi, l’information, reprise par les médias occidentaux, selon laquelle l’aviation aurait bombardé Tripoli est parfaitement inexacte : aucune bombe n’est tombée sur la capitale, même si des affrontements sanglants ont eu lieu dans certains quartiers. »

    En fait de colonnes de chars, six obusiers de marque italienne, certes suffisants pour faire de gros dégâts à Benghazi, mais pas le « carnage » invoqué par le plus beau décolleté du Boulevard Saint Germain. Au total la propagande servie fut du même niveau que les précédentes, armes de destruction massive de Saddam Hussein ou Afghanistan foyer du terrorisme islamique international, montrant ainsi qu’en France on ne pouvait plus accorder une once de crédibilité à nos autorités.       (à suivre...).

  • Dans votre quotidien cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg= Le gouvernement a senti le vent du boulet, et il y a du remaniement dans l'air : Scipion en fait le sujet de son "grain de sel de demain, toujours court, incisif, spirituel...

    Louis-Joseph Delanglade aura, au préalable, ouvert notre semaine de réflexion et de prise de position sur les grands sujets de l'heure, ceux qui préoccupent nos concitoyens. Et, dans la foulée, nous parlerons, ensuite, des 1.100 chômeurs par jour (hélas !...) du mois dernier, alors que depuis un an, le gouvernement, "autiste politique", ne cesse de promettre l'inversion de la courbe du chômage; de ce djihadiste/terroriste arrêté à Mandelieu, ce qui est très bien, mais ils sont des milliers comme lui, tapis dans l'ombre, taupes attendant l'occasion de passer à l'action ("Espion, lève-toi !..."); du chantage d'Olivier Py, directeur bobo/gaucho du Festival d'Avignon, qui, faisant comme si le dit Festival lui appartenait, menace de le délocaliser si une certaine sensibilité politique s'empare de la Mairie d'Avignon : pourtant, il n'a jamais "méprisé" des collaborateurs et artistes d'une autre sensibilité politique qui, elle, a fait plus de 120 millions de morts : ce que c'est que "l'indignation à géométrie variable" !...

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    MATTEI.jpg= Mardi, on lira le bel hommage qu'Hilaire de Crémiers a rendu à Jean-François Mattéi, dont la disparition brutale, comme nous l'avons aussitôt écrit partout (Net, Facebook, Tweeter) est d'abord et avant tout "une perte immense pour l'Intelligence, pour le goût et pour l'Esprit français..."
    Dans un "commentaire" d'hier, Jean-Louis Faure écrit : "Qu'un éditeur s'attache sans tarder à rassembler la totalité des articles de Jean - François Mattéi. Pour nous rapprocher de lui ... Nous avons tellement besoin de sa pertinence".
    C'est, en effet une tâche nécessaire. En ce qui nous concerne, nous allons très vite, dans lafautearousseau - que Jean-François Mattéi lisait et appréciait - ouvrir une "Page" dans laquelle nous regrouperons tout ce que nous proposons de lui : une bonne dizaine de vidéos, d'une heure environ chacune (ce qui est loin d'être négligeable !...); le PDF des extraits de son magistral Le Regard vide; son article - écrit avec Chantal Delsol - sur le "mariage pour tous; sa remarquable étude sur l'Ecole; et cet unique article qu'il nous a donné lorsque, ayant accepté notre demande d'écrire régulièrement dans et pour lafautearousseau, il nous avait simplement dit qu'il ne pourrait pas, avec son agenda surchargé, le faire aussi souvent qu'il le voudrait. Ce sera finalement la maladie, et non l'agenda de ministre, qui l'aura empêché de nous donner plus d'articles, mais, comme on dit familièrement, "le coeur y était"...

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    roybeck.jpg=Cette disparition brutale a, évidemment, modifié notre programmation des notes, et nous en a fait repousser trois : c'est donc mercredi que l'on visionnera la courte vidéo - six minutes... - en anglais (américain), mais sous-titrée, évidemment, que nous a envoyée une lectrice.

    Il s'agit d'une intervention de Roy Beck, L'immigration ne résoud pas la pauvreté. Au contraire. Si l'on veut être efficace, c'est chez eux qu'il faut aider les pauvres, et non les "transplanter", les "délocaliser"...

    Sans compter que "déplacer" des foules d'immigrés, comme on le fait à l'heure actuelle, participe à ce que l'on peut assimiler à un pillage des continents concernés : élevé au rang d'idéal par une certaine gauche qui a perdu la tête, quelle différence avec l'horrible colonialisme d'antan ? Qu'elle condamne avec "indignation" (mot à la mode...) évidemment !... 

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    pantheon fronton.jpg= C'est jeudi que l'on parlera un peu du Panthéon. La semaine dernière, avec Simone Weil, Franck Ferrand et Denis Tillinac, nous avons bien parlé des ridicules mythes creux du Système : en voici un qui prend l'eau de toute part. Ou, plutôt, qui sentait déjà mauvais - très mauvais... - et dans lequel, maintenant, on dirait bien qu'il y a, ou qu'il risque bien d'y avoir,  le feu...
     
    Dans son "lundi" du 24 février dernier, Mémoire sélective ?  Louis-Joseph Delanglade avait pointé l'erreur que commettait François Hollande, qui versait dans un communautarisme de mauvais aloi : "...En inaugurant à la Grande Mosquée de Paris, ce mardi 18 février, le « mémorial du soldat musulman », M. Hollande a choisi délibérément de s’inscrire dans un « mémoriel » discriminatoire..."
     
    Il s'agissait évidemment d'un geste politique envers un électorat ("noir et arabe", comme dit Louis-Geroges Tin, président du CRAN !...) qui a voté "Hollande" à 93%, mais qui se trouve fort dépité depuis que le gouvernement de ce même Hollande vient lui expliquer que le petit Mohamed pourra s'appeler Leïla, et que "Mehdi met du rouge à lèvres", théorie du genre oblige ! Hollande pensait rassurer "son" électorat. Las ! Le florentinisme a ses limites, et il arrive assez souvent à celui qui veut être machiavélique de se prendre les pieds dans le tapis. En "mettant" Jean Zay au Panthéon, les "soldats musulmans" et leurs famillens savent qu'ils sont morts pour un "torche-cul" - Jean Zay dixit, dans l'un de ses "poèmes" (!) : effet désastreux sur le-dit électorat garanti...
     
     
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    donnier martigues.jpg= Et c'est vendredi qu'on lira l'analyse de Jean-Baptiste Donnier sur l'impossible décentralisation ?... :

     « Voici une très belle chose sous un très méchant mot », écrivait Charles Maurras dans L’idée de la décentralisation en 1898. Le mot de « décentralisation » pourrait bien, en effet, contenir en lui les pièges dans lesquels la chose semble condamnée à se perdre, alors même que la nécessité n’en est plus guère contestée...

    Jean-Baptiste Donnier vient - par ailleurs - de prononcer une "intervention" sur le thème : "De la démocratie religieuse à la démocratie extrême". Espérons qu'il lui sera possible, d'ici la fin de cette année (scolaire) de la prononcer lors de l'un nos Cafés politiques  de lafautearousseau, afin que nous puissions l'enregistrer et enrichir ainsi notre vidéothèque de formation et d'information "tous publics"...

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    = Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer... Et toutes les notes précédentes seront accompagnées de notes plus courtes, plus ramassées, permettant de réagir et de donner notre sentiment face à tel propos, tel fait, tel article qui feront la "une" de la semaine à venir... 

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    capture d'ecran blog.jpg= On aura aussi, comme d'habitude le samedi, notre note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés :

    N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...   

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    tgv.JPG=On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : de  la naissance de Caracalla au nouveau record de vitesse pour le TGV...;  en passant par : les Vêpres siciliennes"; Guillaume de Rubrouck, premier Européen à entrer dans Karakorum; l'avènement de Philippe VI; le Dauphiné qui devient français; la naissance du futur Henri II et la mort de son père, François premier; le début des trois jours de fête pour l'inauguration de la Place royale de Paris (aujourd'hui, Place des Vosges); les premiers "poissons d'avril"; la création du "Louis d'or"; Louis XIV, enfant, qui pose la première pierre de l'Abbaye du Val de Grâce, puis qui crée l'Académie royale de Danse, aux origines de l'Opéra de Paris;

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (67), Les invasions normandes (III/III) : Bientôt, Paris, capitale des Cap

    Ce qui fonde la légitimité, ce sont les services rendus...


    L'origine directe de la troisième dynastie, celle des Capétiens, découle précisément des incursions normandes : c'est parce que son père, Robert le Fort avait déjà défendu Paris contre les Vikings, et parce qu'il la défendit vaillamment lui-même - face à l'incurie du roi légitime, Charles le Gros - que le duc Eudes posa les bases véritables de la dynastie Capétienne.

    Même si - comme l'explique Jacques Bainville - il eut la sagesse, après avoir été proclamé roi, à la suite de sa défense de Paris, de laisser les Carolingiens reprendre le pouvoir : il fallut attendre encore près d'un siècle pour que la nouvelle dynastie s'emparât définitivement du trône, en 987, avec Hugues Capet...


    Mais, avec les incursions des vikings, le mouvement qui devait amener au pouvoir la nouvelle dynastie était définitivement lancé...

    Extrait du "Grand siège" (tiré de "Paris", Citadelle et Mazenod, pages 25/26) :

    "Les Normands avaient commencé leurs incursions sur les côtes françaises dès la fin du règne de Louis le Pieux, mais ce n'est qu'après la mort de celui-ci et le partage de l'Empire carolingien qu'ils s'enhardirent à pénétrer plus profondément à l'intérieur des terres en remontant les fleuves. Paris subit leurs premiers assauts aux débuts du règne de Charles le Chauve.

    Dans un premier temps, ses habitants firent comme ceux de la plupart des villes attaquées : ils s'enfuirent à l'approche des pirates. Lorsqu'en mars 845, une bande conduite par Lagnar Lodbrog remonta la Seine, ils lui abandonnèrent une ville déserte, puis négocièrent une rançon pour obtenir son départ.

    Le 27 décembre 856, Paris fut de nouveau livrée au pillage et la plupart des églises brûlées, à l'exception de Saint-Denis, Saint-Germain-des-Prés et la cathédrale Saint-Etienne, épargnées moyennant le paiement d'un lourd tribut. Installés dans l'île d'Oscelle, en face de Jeufosse, les Normands menaient fréquemment des raids jusqu'à Paris. Les courageuses mesures de défense prises par Charles le Chauve, notamment la construction de ponts fortifiés, se révélèrent d'une efficacité éphémère : malgré quelques succès remportés par Robert le Fort, l'abbaye de Saint-Denis fut de nouveau pillée en 856-866.

    En 885, toutefois, les Parisiens décidèrent de résister.

    Les circonstances de cette défense, qui devait valoir à la ville un immense prestige et conduire l'un de ses héros sur le trône de France, sont bien connues par le poème épique des "Guerres de la ville de Paris", composé peu après les faits par le moine de Saint-Germain-des-Prés, Abbon.

    L'évêque Gozlin prit l'initiative de la résistance en faisant hâter la réparation des anciennes fortifications du Bas-Empire qui protégeaient l'Île de la Cité. Deux ponts existaient alors : au sud, le Petit-Pont, dont l'emplacement n'a pas changé, était protégé par le Petit-Châtelet; au nord, le Grand-Pont avait été reconstruit en 861 par Charles le Chauve; peut-être se situait-il encore, comme à l'époque gallo-romaine, au débouché de l'ancien cardo (rue Saint-Martin), mais il est plus probable qu'il ait été déjà décalé vers l'aval, à l'emplacement de l'actuel Pont-au-Change. Le Châtelet médiéval serait alors l'héritier de sa tour nord.

    L'armée normande se présenta devant Paris le 24 novembre 885. Tous les habitants des quartiers situés hors de la Cité s'étaient réfugiés à l'abri du rempart avec ce qu'ils avaient pu emporter de plus précieux, notamment les reliques des églises suburbaines. Les corps de saint Germain, sainte Geneviève et saint Marcel furent ainsi transportés dans des églises de la Cité.

    Le 25 novembre, Gozlin refusa l'offre du chef normand Siegfried qui lui proposait d'épargner Paris moyennant le libre passage du fleuve : la ville, par sa position stratégique, devait défendre l'ensemble du royaume. Un premier assaut fut repoussé par les défenseurs menés par le comte de Paris, Eudes, fils de Robert le Fort. Les Normands installèrent alors leur camp près de Saint-Germain-le-Rond (Saint-Germain-l'Auxerrois). Plusieurs attaques échouèrent encore pendant l'hiver. En mai, Eudes partit chercher des renforts et obtint la promesse d'une intervention impériale. A l'automne, les Parisiens virent enfin s'approcher l'armée de Charles le Gros. Mais plutôt que de livrer bataille, celui-ci préféra traiter avec les Normands.

    La faiblesse de l'empereur carolingien ne fit qu'accentuer le prestige des Parisiens et de leur chef, seuls à avoir osé résister aux pirates. Eudes fut nommé marquis de Neustrie - toutes les régions entre Loire et Seine - par Charles le Gros et, à la mort de celui-ci, une assemblée de grands seigneurs laïques et ecclésiastiques le porta sur le trône de France.

    Après lui, la dynastie carolingienne retrouva provisoirement le pouvoir, mais la puissance de sa famille ne cessa de croître jusqu'à l'avènement d'Hugues Capet, dont les successeurs firent peu à peu du siège de leur ancien comté - devenu entre-temps "ducatus Franciae" - la capitale du royaume..."

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

    lafautearousseau

  • Lu chez nos amis de ”L’Appel au Peuple” (et communiqué par Guy Adain)

    Jérusalem : le Tombeau des rois ouvert à la visite dès jeudi - Togo  Diplomatie
     
    Lu chez nos amis de "L’Appel au Peuple" :
    La superbement belle déclaration de Madame Adeline Guibert; bien plus que l’expression du mouvement Bonapartiste, c’est le sentiment du "Parti des Français", ceux qui disent :
     
    «  Et nous, les petits, les obscurs, les sans-grades,
    Nous qui marchions fourbus, blessés, crottés, malades,
    Sans espoir de duchés ni de dotations;
    Nous qui marchions toujours et jamais n'avancions;
    Trop simples et trop gueux pour que l'espoir nous berne
    De ce fameux bâton qu'on a dans sa giberne.. » . (SIC) Edmond Rostand
     
    Les "Rassemblés ailleurs". Eux, pensent ce qu’elle exprime !  Au delà de nos différences, les Gens de France, du parti des Français, eux les Majoritaires sous la coupe des Minoritaires, ceux-là approuvent ce qui est dit et affirmé au nom de la France !
    Merci Madame !
     
    Guy Adain