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  • Bioéthique : La France confrontée à une culture de mort (17, 1/2), par François Schwerer

    Le sénat va connaître dans les jours à venir le projet de loi de bioéthique. Notre ami François Schwerer nous a adressé - avec un message de sympathie - l'ensemble des textes qu'il été amené à écrire sur cette question.

    Cet ensemble constitue une véritable somme, aussi bien par son importance que par son intérêt.

    Nous en avons commencé la publication le vendredi 10 janvier, et nous la poursuivrons du lundi au vendredi inclus, comme nous l'avons fait, par exemple, pour l'étude de Pierre Debray, Une politique pour l'an 2000.

    Et, pour suivre et retrouver ces textes plus commodément, nous regrouperons la totalité de cette étude, vu son importance, dans une nouvelle Catégorie : François Schwerer - Bioéthique : culture de mort : vous pourrez donc retrouver donc l'ensemble de cette chronique en cliquant sur le lien suivant :

    François Schwerer - Bioéthique : culture de mort...

    Voici le plan de l'étude (hors Annexes et textes divers, qui viendront ensuite); nous le redonnons chaque jour, afin que le lecteur puisse correctement "situer" sa lecture dans cet ensemble :

     

    1. Les étapes de la décadence
    • Un processus téléologique

    1/. « Qui n’avance pas recule »

    2/. De la pilule à la GPA : l’asservissement des femmes

    3/. La révolte des femmes et les mouvements féministes

    4/. Le transhumanisme, stade ultime de la destruction

    • La stratégie progressiste

    1/. La campagne médiatique préalable

    2/. La modification de la loi

    3/. Le recours à une novlangue

    4/. Le discrédit de l’adversaire

    5/. La politique des petits pas

    6/. Le viol de la conscience des enfants

    1. « Pour une nouvelle croisade »

    A - Une faible résistance

    1/. Des hommes politiques sans conviction

    2/. Des manifestations apparemment inefficaces

    3/. Un refus de mettre en danger son propre confort

    4/. Un faux respect de l’apparente liberté d’autrui

    5/. Si le Seigneur ne bâtit pas, c’est en vain que s’agitent les bâtisseurs

    B – Un combat dont l’enjeu dépasse le fonctionnement de la vie sociale

    1/. Il est plus facile de descendre une pente que de la remonter

    2/. Un combat ayant une dimension eschatologique

    Schwerer.jpgB – Un combat dont l’enjeu dépasse le fonctionnement de la vie sociale

     

    1/. Il est plus facile de descendre une pente que de la remonter

     

    Un rapide examen de la situation permet de constater que la France n’est ni seule dans cette dérive, ni même à la pointe de ce naufrage. Pour ne citer qu’eux, le Royaume-Uni, en ce qui concerne la procréation artificielle ou la Belgique en ce qui concerne l’euthanasie, sont « en avance » sur la France. L’Union européenne, apporte son concours à l’affaire (1).

    Ce qu’il y a de pire c’est que ceux qui poussent à cette évolution sont tellement influencés par la dégénérescence générale qu’ils ne se rendent même plus compte que « tout est lié ». Ainsi, Jean-Louis Bourlanges, dans la tribune publiée par Le Figaro le 3 juillet 2019 pour s’inquiéter du projet de loi sur la PMA, rappelait qu’en 2004, alors qu’il était président de la Commission des Libertés au Parlement européen, il s’était opposé à la nomination au poste de Commissaire aux droits fondamentaux d’un « adversaire affiché du droit à l’orientation sexuelle ». Comme il n’y a aucune raison de croire que cet homme politique ne soit pas sincère, il est incohérent.

    Dès lors, comment expliquer, sans recourir à une quelconque théorie d’un complot, le fait que le combat pour une société humaine paraisse déséquilibré ? Plus précisément, comme l’a écrit le professeur Jacques Bichot, « qu’est-ce qui fait agir de manière si efficace un ensemble de personnes qui ne sont pas véritablement liées entre elles ? Il y a certes un facteur non négligeable : la sottise. […] Mais cela ne suffit pas. Il faut comprendre ce qui amène une masse de gens disparates à agir dans le même sens, sans qu’il y ait de coordination importante, et pourtant avec une efficacité qu’atteindrait difficilement une organisation bien structurée. En économie le marché donne de tels résultats ; aurions-nous quelque chose d’analogue dans le domaine [politique] ? Mais quoi exactement ? Pour combattre l’adversaire, il faut savoir de quel armement il dispose, de quelles alliances, de quelle capacité d’agir de façon coordonnée, stratégique ».

    Ne faut-il pas répondre oui à cette question ? Il existe un système qui assure cette cohérence, c'est la démocratie (2) libérale.

     

    (1 ) : Il est à noter que Mme Ursula von der Leyen qui vient d’être désignée pour devenir la prochaine présidente de la Commission européenne et qui avait voté en faveur du mariage homosexuel, contre la majorité des membres de son parti en Allemagne, avait alors argumenté au Bundestag : « Je ne connais aucune étude qui démontre qu’un enfant élevé dans un couple gay diffère de celui élevé dans un couple hétérosexuel ». Les divers projets de  Madame von der Leyen en matière de politique familiale ont toujours rencontré l’opposition de l’évêque d’Augsbourg, Monseigneur Mixa. Elle va donc prendre la tête de la Commission européenne alors que celle-ci a inscrit parmi ses priorités en mars 2019, la promotion de l’égalité LGBT.

    (2) : En fait, comme nous l’expliquons dans Politique Magazine (Janvier 2020), la démocratie n’est que la cause efficiente de cette évolution qui, comme dans d’autres domaines accentue la fracturation sociale.

     

    Les causes de la fracturation sociale

    Il y a quelques années, le président Chirac avait lancé comme slogan de campagne la lutte  contre la « fracture sociale » ; comme s’il n’y en avait qu’une seule, d’une seule sorte et que sa réduction puisse être l’affaire d’un quinquennat. En réalité les fractures sont multiples et touchent tous les domaines de la vie sociale. Une analyse de type aristotélicien montre que si chaque fracture a une cause matérielle spécifique, les causes formelles, efficientes et finales sont identiques. Cette analyse est indispensable à qui prétend vouloir éradiquer le mal.

    La cause matérielle : le phénomène d’exclusion

    Quand il parlait de la « fracture sociale », le candidat Chirac orientait le débat sur un plan essentiellement économique et faisait allusion à la fracture entre les bénéficiaires de la croissance et les exclus, entre les profiteurs du système et ceux qui en sont victimes et ne peuvent s’adapter. Mais une fracture existe aussi entre les Français imprégnés de la tradition judéo-chrétienne, ceux qui se réclament de l’islam et les tenants de la libre pensée. Une fracture est encore repérable entre les nationalistes, les européistes et les mondialistes, etc. Toutes ces fracturations de la société ont en commun de partager la population en diverses factions qui ne peuvent pas s’entendre sur un point fondamental, ce qui conduit chaque communauté à considérer les autres comme infréquentables. Chaque groupe, plutôt que d’essayer de comprendre les autres, jette sur eux l’anathème. Plutôt que de rechercher l’unité dans un dialogue plein de compréhension, il est plus facile de pratiquer l’exclusion. Mais la tentation est alors grande de vouloir réduire « la » fracture en faisant simplement disparaître du paysage visible celui qui est considéré comme un « déchet ».

    La cause formelle : l’idéologie individualiste

    La société ne se sent plus une communauté de personnes unies par une culture commune, partageant une histoire liant les générations les unes aux autres et se reconnaissant dans des valeurs acceptées par tous. Elle n’est plus qu’une masse informe d’individus poursuivant chacun son intérêt égoïste et la satisfaction de ses désirs immédiats promus au rang de droits. Dès lors le territoire sur lequel l’individu est venu au monde n’a pas plus d’importance qu’un autre ; l’individu n’est pas enraciné dans une patrie, il se sent citoyen du monde. La libre circulation des personnes, la libre installation en n’importe quel point du globe sont des droits fondamentaux et quiconque voudrait les limiter ou simplement les organiser, doit être combattu. Si des personnes peuvent se sentir solidaires, les individus ne sont que des entités juxtaposées qui n’ont pas à se soucier des autres. Chacun est libre… jusqu’au moment où sa liberté vient heurter celle de l’individu voisin. Naissant enfant trouvé et mourant célibataire, comme le voyait Renan, l’individu n’a pas à se soucier de son frère puisqu’il n’a pas de frère. Il n’a ni plus ni moins de valeur que l’autre avec lequel il est, au regard de la masse, parfaitement interchangeable pour peu qu’il y apporte la même utilité. Sa dignité personnelle n’est plus intrinsèque car elle dépend uniquement de la valeur ajoutée qu’il apporte à l’ensemble. A l’inverse il est devenu un élément endogène dans un réseau auquel il appartient au même titre que les autres outils à travers lesquels circulent les flux de la puissance matérielle à l’aune de laquelle la masse est jugée.

    La cause efficiente : le système démocratique

    Comme cette masse est gouvernée par des « élites » élues sur un projet d’idées abstraites dont la cohérence est abandonnée au profit d’un souci de « ratisser large », le pays est peu à peu dominé par les sophistes disposant des moyens de persuasion les plus performants. Les citoyens ne sont plus représentés car les élections législatives, intervenant juste après les élections présidentielles et la durée des mandats coïncidant exactement, elles ont pour but de donner au président élu une majorité qui lui permettra de faire ce qu’il entend pendant les cinq ans de son mandat. Il en résulte deux conséquences majeurs : les députés ne sont plus les représentants du peuple auprès du pouvoir mais les fonctionnaires du pouvoir, adoubés par un parti et donnés par le peuple au chef du Gouvernement pour assurer le « service après-vente » de ce qu’il décide ; ensuite les lois ne sont plus la traduction de la nécessaire adaptation de la loi naturelle aux conditions du moment mais la mise en œuvre de l’opinion changeante d’une majorité de circonstance. Et, comme toute opinion majoritaire fluctue au gré des émotions, la loi devenue instable doit, pour s’imposer,  être contraignante et tatillonne. De plus, comme l’intérêt général est abusivement réputé être la somme des intérêts particuliers, ces lois sont toujours faites dans le but de favoriser les caprices de la majorité (d’ailleurs relative) du moment. Les minorités ne comptent pas ; elles n’ont que le droit de se soumettre ou de manifester leur mécontentement, au risque de nuire à tous.

    La cause finale : la déification de l’homme

    En fait, cet individu qui décide souverainement de ce qu’il doit faire, de la façon dont il veut vivre, de ce qu’il considère comme bien et de ce qu’il décrète mauvais, refuse de se reconnaître une créature de Dieu. Il se fait Dieu lui-même. Il s’idolâtre. Il est à soi la cause et le but de sa vie. Il se veut maître de lui, « comme de l’univers ». Il veut être et, pour lui, vivre se conjugue toujours au présent. Les exemples du passé ne comptent pas auprès de ses idées et de sa volonté ; quant au futur, il pense que c’est l’affaire de ceux qui viendront après lui. Seule la technique qui lui permet de satisfaire ses caprices est digne de considération. Dès qu’elle permet une nouvelle avancée, celle-ci doit aussitôt être mise en œuvre, peu importe les conséquences qui en découleront. L’individu qui se prend pour Dieu, veut tout, tout de suite et s’il ne peut s’approprier immédiatement ce qu’il convoite, il l’obtient à crédit (crédit, qu’il le sait, il ne remboursera jamais). La libre circulation des biens et des services, la liberté du commerce deviennent des éléments de la liturgie qu’il entretient pour encenser sa propre réussite. Etant ainsi devenu le centre de tous ses soins, sa relation à l’autre se mesure à son utilité immédiate : si l’autre lui est utile, il l’accepte ; s’il ne lui apporte rien et ne lui coûte pas non plus, il l’ignore ; s’il le gêne ou le concurrence, il le combat.

    Une société fracturée

    Il résulte de cette rapide présentation que la « fracture sociale » telle qu’elle est présentée par les technocrates qui se croient hommes politiques n’est que l’arbre qui cache la forêt. C’est la société tout entière qui est fracturée et les fractures sont multiples. Lorsqu’un candidat quelconque prétend lutter contre la « fracture sociale », il ne prétend en fait lutter que contre l’une des causes d’une seule de ces fractures. L’unique fracture qu’il vise est la fracture mise en exergue par des indicateurs économiques choisis (taux de chômage, croissance du PIB, âge de départ à la retraite et taux des cotisations…) sur lesquels il est facile de communiquer ; les autres sont ignorées voire aggravées. Quant à la cause sur laquelle il veut agir – ou qu’il veut masquer –, il ne s’agit que de la cause matérielle ; il n’envisage nullement de se pencher sur les autres causes : formelle ou efficiente et surtout pas finale. Il se fait élire pour lutter contre une fracture sociale et non pas contre la fracturation sociale. Il n’envisage donc pas de se conduire véritablement en politique au service du Bien commun, mais en simple défenseur de certains intérêts particuliers. Aux élections suivantes, il pourra toujours axer sa campagne sur la fracture qu’il aura laissé se creuser un peu plus entre temps.   

    Une fracture est repérable entre les Français imprégnés de la tradition judéo-chrétienne, ceux qui se réclament de l’islam et les tenants de la libre pensée. Une fracture est encore repérable entre les nationalistes, les européistes et les mondialistes, etc. Toutes ces fracturations de la société ont en commun de partager la population en diverses factions qui ne peuvent pas s’entendre sur un point fondamental, ce qui conduit chaque communauté à considérer les autres comme infréquentables. Chaque groupe, plutôt que d’essayer de comprendre les autres, jette sur eux l’anathème. Plutôt que de rechercher l’unité dans un dialogue plein de compréhension, il est plus facile de pratiquer l’exclusion. Mais la tentation est alors grande de vouloir réduire « la » fracture en faisant simplement disparaître du paysage visible celui qui est considéré comme un « déchet ».

    Celle-ci, telle qu’elle est conçue aujourd’hui – et qui n’a rien à voir avec ce que les Grecs de l’Antiquité nommaient ainsi – est fille de la philosophie des Lumières. Cette philosophie a substitué « à la conception stoïcienne des droits de l’homme une autre fondée sur le concept de citoyen. Le citoyen, devenant, du moins en principe, l’auteur des lois qui régissent la cité, n’a pas à se soumettre à la loi naturelle. Il peut, si c’est sa volonté, la contredire et devenir Créon. Il suffit pour cela de la manipuler, comme l’avait si bien compris le docteur Goebbels, mais lui ne disposait encore que de la radio et du cinéma, tout comme Staline. Depuis les progrès techniques ont mis à la disposition des maîtres de l’opinion des moyens beaucoup plus efficaces : la télévision et maintenant la possibilité de créer à volonté des images virtuelles. Platon avait déjà pressenti cette confiscation de la démocratie. Il dénonçait les sophistes, ces professeurs qui enseignaient, au prix fort d’ailleurs, l’art de persuader l’opinion. Ce n’est pas un hasard si en grec, le mot doxa signifie, entre autres, opinion et, bien avant Platon, un philosophe Parménide avait opposé l’opinion à la vérité, qu’il comparait à deux chemins : l’un droit, que l’on suit sans peine, l’autre abrupt, escarpé, pénible. Dès l’instant que le pouvoir est livré à l’opinion, il devient possible à l’art du sophiste de substituer à la quête de la vérité une opinion, celle de celui qui se montre le plus persuasif. Il suffit de savoir de quelle manière on peut manipuler une assemblée. C’est ainsi que les Athéniens furent amenés à condamner à mort Socrate à partir de fausses accusations mais habilement présentées. Les sophistes antiques ne disposaient que de mots. Leurs modernes successeurs possèdent les images. Ce qui renforce leurs moyens de manipuler l’opinion. Il reste que toute société où l’opinion prévaut sur la vérité se livre à des tyrans d’autant plus puissants qu’ils ont, de nos jours, appris à se rendre invisibles » (1).   

    La démocratie est d’abord une idée qui, comme le disait Charles Maurras, soumet « au nombre la qualité, c’est-à-dire la compétence et l’aptitude ». Il aurait pu ajouter qu’elle soumet toujours à la facilité la complexité. En effet, les hommes de marketing le savent bien, plus on s’adresse à une foule nombreuse plus il faut être simple – voire simpliste –. C’est pourquoi dans tout processus démocratique, le slogan l’emporte toujours sur le raisonnement ; le résultat immédiat sur les conséquences à terme. Ainsi, les promoteurs des avancées sociétales, au nom du progrès, de l’égalité et de la liberté, ont beau jeu de répondre à ceux qui leur opposent les conséquences inéluctables de leurs décisions : vous nous faites un procès d’intention. Ils savent que l’argument suffira à emporter l’adhésion immédiate de la majorité et qu’ils ne doivent surtout pas se risquer à discuter le fond car ils risqueraient de perdre alors une partie des adhésions spontanées.

     

    (1) : Pierre Debray, « Lettre à un jeune Européen sur le suicide de l’Occident », Cahiers de Pierre Debray, n° 1,

  • Taguieff: «Le décolonialisme est la maladie sénile de la gauche intellectuelle contemporaine», par Pierre Valentin.

    Manifestation d’un collectif de soutien à Adama Traoré. BERTRAND GUAY/AFP

    Le philosophe dénonce l’influence croissante du décolonialisme au sein de la gauche dans un essai tout juste paru, intitulé «L’imposture décoloniale».

    FIGAROVOX. - Dans votre dernier ouvrage L’imposture décoloniale vous dites: «Le postcolonialisme (…) risque d’entraîner toutes les familles de la gauche dans l’adhésion à une vision identitaire». Quelle est cette vision identitaire qui vous inquiète?

    Pierre-André TAGUIEFF. - Le postcolonialisme est, pour aller vite, la version soft du décolonialisme, lequel séduit non pas en raison de sa consistance théorique mais par sa «radicalité» idéologico-politique. Les idéologues décoloniaux appellent en effet à rompre totalement avec le passé maudit de la France et plus largement de l’Europe et de l’Occident, dont il réduisent l’histoire à celle du racisme, de la traite négrière, du colonialisme et de l’impérialisme.

    Ils rejoignent en cela les artisans-militants d’une contre-histoire dite «histoire mondiale» ou «globale», obsédés par la déconstruction du roman national français. Ils ne voient dans l’universalisme, celui du judéo-christianisme comme celui des Lumières, que l’expression d’un eurocentrisme qu’ils s’efforcent frénétiquement de «déconstruire» en même temps qu’ils s’appliquent à «provincialiser» l’Europe et sa culture. Ils criminalisent au passage la laïcité, dans laquelle ils ne voient qu’intolérance et rejet de la diversité, refus des saintes «différences».

    L’attractivité du décolonialisme à gauche et à l’extrême gauche s’explique largement par un appel du vide, dont les causes sont identifiables: la décomposition de la gauche et l’essoufflement du modèle social-démocrate, l’incrédulité croissante envers le marxisme et l’utopie communiste dont on hérite cependant l’anticapitalisme et l’anti-impérialisme, la banalisation d’un néo-féminisme misandre, dit «radical», dans les milieux intellectuels ainsi que le surgissement d’un antiracisme dévoyé, masquant à peine un racisme anti-Blancs doublé d’une judéophobie à visage «antisioniste».

    La gauche intellectuelle est profondément divisée sur ces questions qui s’entrecroisent

    À cela s’ajoute un sentiment de culpabilité à l’égard de l’islam, la «religion des pauvres» et des «dominés», qui fait que la «lutte contre l’islamophobie» peut être érigée en premier commandement de la «religion de l’Autre» (Philippe d’Iribarne). Il faut aussi bien sûr pointer l’influence du gauchisme identitaire à l’américaine, dont les thèmes se diffusent massivement sur les réseaux sociaux.

    Dans cette perspective, tous les malheurs du monde s’expliquent à partir de la relation d’inégalité entre «dominants» et «dominés», qu’on interprète en termes racialistes et victimaires: ce sont «les Blancs» qui dominent et les «non-Blancs» qui sont dominés. La «race» revient à l’ordre du jour: en dépit du fait qu’on la présente comme une «construction sociale», la couleur de la peau reste son principal indice.

    On brandit par exemple avec enthousiasme l’«identité noire», la «conscience noire» ou la «fierté noire», alors qu’on dénonce, à juste titre, les suprémacistes blancs qui parlent d’une «identité blanche», d’une «conscience blanche» ou d’une «fierté blanche». On se retrouve ainsi dans un monde divisé en «Blancs» et «Noirs» ou «non-Blancs», et ce, au nom d’un «antiracisme» douteux, qui s’avère un antiracisme anti-Blancs, c’est-à-dire une forme politiquement correcte de racisme. Une grande inversion des valeurs et des normes s’accomplit sous nos yeux.

    Est-ce que la gauche a les ressources intellectuelles pour y résister?

    La gauche intellectuelle est profondément divisée sur ces questions qui s’entrecroisent. À simplifier le tableau, je distinguerai trois nébuleuses idéologiques. Tout d’abord, les défenseurs de la laïcité stricte, dans la tradition républicaine privilégiant l’égalité dans une perspective universaliste, qui forment le camp de la gauche ferme ou «dure», intransigeante sur les principes. Ensuite, les partisans d’une laïcité «ouverte», tentés par le multiculturalisme, qui peuplent les territoires de la gauche «molle», convertie à la «religion de l’Autre».

    Enfin, les ennemis de la laïcité, dans laquelle ils voient l’expression proprement française d’un «racisme d’État» ainsi qu’une machine à justifier l’«islamophobie». Le slogan «Touche pas à mon voile» illustre cette position pseudo-antiraciste, qui consiste à retourner contre le principe de laïcité l’exigence de tolérance et l’impératif du respect des différences. C’est le camp de la gauche folle, celle qui s’est ralliée au drapeau du postcolonialisme et du décolonialisme, dont la passion motrice est la haine de l’Occident.

    La gauche « molle », (...) ayant pour seul horizon « l’ouverture », fournit des « idiots utiles » (...) à la gauche folle, qui mène la danse

    Cette nouvelle «gauche de la gauche» est rageusement anti-occidentale, elle est à la fois hespérophobe et gallophobe, en ce qu’elle réduit la France à un pays raciste et islamophobe. C’est cette gauche en folie, dont les nourritures psychiques proviennent des campus étatsuniens pratiquant le culte de la «radicalité», qui, voulant tout déconstruire et tout décoloniser, s’est engagée dans la voie dangereuse qu’est la «politique de l’identité».

    La gauche «molle», celle des bien-pensants (opportunistes, apeurés, naïfs, peu informés) ayant pour seul horizon «l’ouverture», fournit des «idiots utiles» (et parfois inutiles) à la gauche folle, qui mène la danse. Le décolonialisme, c’est la maladie sénile de la gauche intellectuelle contemporaine.

    Vous insistez sur la dimension déresponsabilisante des théories «systémiques» qui soulagent l’individu du fardeau de la responsabilité individuelle. Est-ce pour vous une des raisons principales de leur succès?

    En parlant de «discriminations systémiques», on paraît expliquer avec objectivité les échecs socio-économiques des individus appartenant à des minorités supposées discriminées. Ces individus sont ainsi déresponsabilisés: ils peuvent accuser «le système» d’être le seul responsable de leurs malheurs, comme ils peuvent accuser un prétendu «racisme d’État» de couvrir ou de justifier les «discriminations systémiques» dont ils s’imaginent être les victimes. Ce qui n’empêche nullement de considérer les discriminations réelles à l’emploi ou au logement, dont les causes sont loin de se réduire aux origines ethno-raciales.

    La dénonciation litanique du «racisme systémique» fait partie de la rhétorique des mouvances décoloniales et islamo-gauchistes. Il s’agit du dernier avatar de la notion de «racisme institutionnel», élaborée par deux révolutionnaires afro-américains, l’activiste Stokely Carmichael et l’universitaire Charles V. Hamilton, dans leur livre militant titré Black Power, sous-titré «La politique de libération en Amérique», publié en 1967. Cette notion était destinée à mettre l’accent sur le caractère systématique («systémique», dit-on plutôt aujourd’hui) ou structurel du racisme anti-Noirs dans la société nord-américaine, en supposant qu’il était inscrit dans les normes culturelles, les institutions et les pratiques sociales «normales», qu’il dérivait de l’organisation même de cette société.

    Il pouvait donc fonctionner socialement sans être intentionnel ni conscient. Le présupposé de ce modèle critique du racisme est que seul le racisme blanc existe et qu’il se confond avec le «pouvoir blanc» et la «société blanche» que seule une «révolution noire» peut transformer. Autant dire que, construit pour dénoncer le racisme anti-Noirs dans l’Amérique de la fin des années 1960, ce modèle est daté et situé. On ne saurait l’importer aveuglément pour analyser le racisme dans la société française contemporaine.

    Mais c’est précisément son simplisme qui est attrayant pour les radicaux de gauche: le racisme invisible explique tout et les mobilisations antiracistes ont un parfum révolutionnaire. En répétant litaniquement que la France est une société intrinsèquement raciste, on justifie les appels à la destruction du «vieux monde», qu’on juge irréformable. La notion de «racisme systémique» illustre bien ce que Raymond Boudon appelait le «sociologisme», qui postule que l’individu est le jouet des structures et des institutions, et incite à ne poser qu’une question: À qui profite le «système»?

    Cette déclaration témoigne de l’extrême confusion qui dérive d’un demi-siècle de déconstructionnisme en philosophie (...) et de constructivisme en sciences sociales

    Mais la réponse est toujours connue d’avance. Les pseudo-antiracistes y répondent en donnant dans le complotisme: ils désignent les membres de la «race» dominante («les Blancs»), instaurateurs et profiteurs du «racisme systémique». Voilà qui justifie les prêches contre «l’hégémonie blanche» et «le privilège blanc».

    Vous citez la cheffe du Parti des Indigénistes de la République Houria Bouteldja: «Le ‘je’ cartésien va jeter les fondements philosophiques de la blanchité». Sans reprendre ses termes, l’universalisme des Lumières n’est-il tout de même pas spécifique à l’Occident, conséquence de l’universalisme chrétien?

    Relevons d’abord le mélange de stupidité et de cuistrerie d’une telle affirmation, émanant de l’activiste qui incarne parfaitement l’islamo-gauchisme à la française. Elle témoigne de l’extrême confusion qui dérive d’un demi-siècle de déconstructionnisme en philosophie («tout est à déconstruire») et de constructivisme en sciences sociales («tout est construction sociale»).

    Dans les milieux décolonialistes à la française, le thème de la «blanchité» est d’importation récente et soulève un problème insoluble: si, en bon antiraciste, on récuse l’essentialisme en tant que présupposé du racisme, comment concevoir d’une façon non essentialiste ladite «blanchité»? Répondre en agitant le terme magique de «construction sociale», c’est se payer de mots. Le réinvestissement du biologique s’opère ainsi sous couvert de «construction sociale». Les pseudo-antiracistes à l’américaine diabolisent les gènes, mais sacralisent la couleur de la peau. Chassée par la grande porte de l’antiracisme savant des généticiens, la «race» revient par la fenêtre du néo-antiracisme militant.

    Faisant de la «blanchité» un stigmate, les idéologues décoloniaux s’efforcent de réduire l’exigence d’universalité à une arme secrète de la «société blanche» pour inférioriser ou disqualifier les non-Blancs. Manière de réaffirmer leur dogme fondamental: l’Occident est intrinsèquement raciste.

    Mais il ne faut pas oublier que ce sont des intellectuels occidentaux «blancs» qui, les premiers, ont lancé cette grande accusation sur le marché des idées. La haine de soi et l’auto-accusation pénitentielle font partie de la pathologie des milieux intellectuels occidentaux. Ne voir dans l’universalisme que ses instrumentalisations politiques et ses corruptions idéologiques, c’est faire preuve soit d’ignorance, soit de mauvaise foi.

    «Il est facile de reconnaître dans cette bouillie discursive des traces de l’utopie communiste». Qu’est-ce qui vous donne à penser que nous faisons face à un «marxisme racialisé» à l’heure où les marxistes purs et durs sont difficiles à dénicher?

    À quelques exceptions près, les intellectuels marxistes-léninistes, encore nombreux dans les années 1970-1990, se sont ralliés, d’une façon plus ou moins explicite, aux courants subalternistes ou décoloniaux, après avoir flirté avec le tiers-mondisme et l’altermondialisme. Le décolonialisme se présente en effet comme une réinterprétation hypercritique de l’histoire et un programme d’action révolutionnaire séduisant.

    L’évolution des milieux trotskistes est à cet égard fort intéressante: nombre de leurs intellectuels ont repris à leur compte les principaux thèmes décoloniaux (dénonciation du «racisme systémique», du «racisme d’État», de l’«islamophobie d’État», etc.), au point de juger acceptables la vision racialiste de la société et la promotion de notions comme celles d’identité raciale ou de conscience raciale. Ils tendent à oublier la lutte des classes au profit de la lutte des races et des sexes-genres, avec ce supplément de verbiage pseudo-savant qu’est l’«intersectionnalité».

    La bêtise la plus redoutable, parce qu’elle passe inaperçue, c’est la bêtise des élites intellectuelles, soumises aux modes idéologiques et rhétoriques

    Ce qui a fait basculer les marxistes, c’est d’abord la formation d’un prolétariat issu de l’immigration et de culture musulmane, et le ralliement croissant du prolétariat traditionnel aux partis dits populistes. C’est ensuite leur engagement inconditionnel en faveur de la cause palestinienne, qu’ils ont érigée en nouvelle «cause universelle». C’est, corrélativement, leur interprétation de l’islam politique comme une force potentiellement révolutionnaire avec laquelle il fallait s’allier. C’est aussi l’importance qu’ils ont accordé aux questions de «race» (la «race» étant une «construction sociale») et à la lutte contre le racisme, faisant passer au second plan la lutte des classes.

    C’est enfin leur passion de la critique radicale des sociétés occidentales, caractérisées par une somme de traits négatifs (capitalisme, impérialisme, colonialisme, racisme, sexisme, hétéro-patriarcat), donc vouées à être détruites. Ils ont ainsi comblé leur imaginaire utopiste de la table rase et de la construction d’une société parfaite (post-capitalisme, post-raciste, post-sexiste, etc.). Il ne leur restait plus, en rejoignant les rangs décoloniaux, qu’à ériger la «race» en principe explicatif de l’histoire, et, ainsi, à fondre le marxisme dans un néo-gobinisme dont le programme sommaire tourne autour d’une volonté de vengeance ayant pour cible la «société blanche» ou l’«homme blanc», abominable profiteur du «système hétéro-patriarcal».

    Vous rappelez que l’activiste Rokhaya Diallo a retweeté le compte satirique de Titania McGrath sur Twitter qui se moque des délires woke et devance même parfois des discours progressistes. La frontière entre la parodie et le premier degré est-elle ici en voie de disparition?

    C’est là un indice de la bêtise des nouveaux bien-pensants. Il ne s’agit pas de la bêtise ordinaire, pour ainsi dire innocente, mais d’une bêtise prétentieuse, arrogante, sophistiquée. Un esprit de sérieux idéologisé, doublé d’une roublardise plus ou moins affûtée. C’est la bêtise commune aux élites médiatiques et aux élites académiques faisant profession de «radicalité», à Rokhaya Diallo ou Lilian Thuram en version militante, à Judith Butler ou Gayatri Chakravorty Spivak en version «théorique», disons comiquement pédante.

    On a trop négligé de considérer le rôle de la bêtise dans l’histoire, comme le notait Raymond Aron. Mais la bêtise la plus redoutable, parce qu’elle passe inaperçue, c’est la bêtise des élites intellectuelles, soumises aux modes idéologiques et rhétoriques, conformistes dans le

  • C'est aussi tout cela (tous ceux-là...) ”la France” : dans les Ephémérides cette semaine...

    Voici ce que vous trouverez cette semaine dans les Ephémérides (et, en permanence : Du passé faisons table rase.pdf )  :

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     Dimanche : 1107 : Le Pape Pascal II consacre La Charité sur Loire. 1666 : Mort de Mazarin. 1720 : Dernière grande réforme de la Gendarmerie. 1831 : Création de la Légion étrangère. 1945 : Sortie du film Les enfants du paradis.

     Lundi : 1628 : Naissance de Girardon. 1661 : Prise du pouvoir par Louis XIV. 1764 : Premier concert de Mozart à Paris. 1793 : Révolte de Machecoul. 1793 : Création du Tribunal révolutionnaire. 1906 : Catastrophe de Courrières.

    • Mardi : 1794 : Création de l'École polytechnique. 1811 : Naissance d'Urbain Le Verrier. 1882 : Renan prononce sa Conférence Qu'est-ce qu'une Nation ?...

    • Mercredi : 1613 : Naissance d'André Le Notre. 1788 :  Naissance de David d'Angers. 1793 : Début du soulèvement de la Vendée. 1814 : Bordeaux proclame Louis XVIII Roi de France... 1856 : Parution des Histoires extraordinaires de Poe, traduites par Baudelaire.

    Jeudi : Évocation Quand Le Nôtre donnait à la France et au monde le message grandiose du Jardin à la Française...

     Vendredi : 1590 : Henry IV vainqueur à Ivry. 1593 : Naissance de Georges de la Tour. 1793 : Cholet aux mains des Vendéens. 1913 : Mort d'Auguste Desgodins.

  • Quand De Gaulle rime avec casserole

    Grain de sel avec bordure.jpgA l'heure où des associations de Pieds-Noirs et de Harkis tentent de faire reconnaître la responsabilité du pouvoir gaulliste dans les crimes contre l'humanité commis en 1962 contre des dizaines de milliers de Français d'Algérie, voici que « nos » députés viennent de voter une loi reconnaissant la responsabilité de ce pouvoir dans la déportation vers des départements dépeuplés de l'Hexagone de 1600 enfants réunionnais arrachés à leurs familles et auxquels on avait fait croire qu'ils partaient en vacances respirer le bon air de France.

    Cependant, à aucun moment, ni les députés ni la presse n'ont osé citer le nom du Grand Charles. On sait pourtant ce que notre héros national de la décolonisation pensait des Français d'outre-mer, lui qui traitait les Harkis de clochards et de « magma » dont il fallait « se débarrasser sans attendre » et demandait à son ministre « Alors, Joxe, vous avez bientôt fini avec vos bicots ? ».

    Et ce n'était guère mieux pour les Pieds-Noirs dont il disait, le 22 octobre 1962 : « Qu'est-ce que c'est que tous ces Fernandez, ces Lopez et autres Segura qui se voudraient français ? » ou encore « Jouhaud, ce n'est pas un Français...Je veux dire ce n'est pas un Français comme vous et moi, c'est un Pied-Noir ». Mais avait-il une plus haute opinion des « vrais Français » lorsqu'il les traitait de veaux ?

    L'heure est peut-être venue de rétablir certaines vérités et la loi que vient de voter l'Assemblée nationale est une première égratignure à la statue du commandeur.

  • Bête et méchant...

              Noël Mamère n'aime pas Nicolas Sarkozy; il n'aime pas non plus Cécilia. C'est son droit le plus strict. On a eu cependant du mal à comprendre le sens de son intervention sur LCI, le jour de la libération des infirmières bulgares.

              Il est apparu la mine plus renfrognée encore que d'habitude (mais pourquoi donc adopte-t-il si souvent cet air courroucé et fulminant ?...), et s'est lancé dans une virulente critique de l'action de Cécilia Sarkozy: il a reproché au Président d'avoir fait de son épouse "un ministre des Affaires Étrangères de substitution"; mais, surtout, le plus grave pour lui c'est que Cécilia "n'a pas reçu l'onction du suffrage universel !".

              Mais qu'est-ce que le suffrage universel vient faire là dedans ? Il serait aberrant de ne réserver qu'aux seuls élus les missions de bon offices et la bonne volonté ! Quelle mouche l'a donc piqué pour réagir ainsi ? Et d'une façon qui se voulait peut être ironique et mordante, mais au final  tellement vindicative que la haine n'était pas loin de déformer les traits de son visage !...

             Il faudraitt qu'il apprenne à se calmer, et à maîtriser ses nerfs. En fait Noël Mamère n'est pas beau joueur : plutôt que de se réjouir de ce qui est -qu'on le veuille ou non- un succès, il préfère prendre les choses par le mauvais bout de la lorgnette, et mettre la (mesquine) politique politicienne là où elle n'est pas. C'est nul...

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  • Notre premier devoir, à tous : entourer, soutenir le prince Jean !.....

    Nous souhaitons revenir, ici, sur le soutien que nous devons apporter au Prince.

     

    Nous n'avons pas seulement à le faire par devoir ou par fidélité à des principes. Ces motivations tout à fait respectables ne donnent pas toujours, à la longue, les meilleurs résultats. Nous devons le faire aussi de confiance, d'enthousiasme, de grand cœur.

     

    Cor cordi loquitur : c'est la devise que le cardinal Newman s'était choisie. C'est le cœur qui parle au cœur. (Non la sensiblerie; le cœur, c'est autre chose qui confine à la foi, au sens médiéval de ce terme, et à la confiance, au courage).

     

    Aujourd'hui, qu'est-ce qui pourrait bien parler au cœur des Français, dans cet univers politique glauque qui nous entoure ? Sarko, DSK, Royal, Aubry, Joly ?

     

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    Regardons plutôt la princesse Philomena, accompagnée du petit prince Gaston, représenter la famille de France, à Vienne, pour les obsèques d'Otto de Habsbourg ! C'est tout de même une autre image, un autre visage de la France qui, pour le coup, nous apparaît, une image dont nous pouvons être fiers, comme chaque fois que le prince Jean se déplace en France ou à l'étranger. 

     

    Nous croyons donc qu'il faut le soutenir de confiance et de grand cœur et sans mesurer ce soutien. Soyons plus précis : nous dirons, pour notre part, que tous ceux d'entre nous qui le peuvent doivent adhérer à l'association Gens de France qu'il a fondée et que chacun, à la mesure de ses possibilités, doit aussi soutenir le Prince financièrement, de sorte qu'il ait  les moyens de son action. Et les moyens les plus importants possibles.

     

    Nous voudrions que tous les lecteurs et amis de lafautearousseau y contribuent. Faites-le dès aujourd’hui, au moyen du lien ci-dessous :

     

    http://princejeandefrance.fr/crbst_5.html

     

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  • Max Gallo, le Patrimoine et... l'identité nationale !

                Il n'en parle pas, Max Gallo, de l'identité nationale, dans sa première réponse à la question « Qu’est-ce qu’être français ? », posée par l’hebdomadaire La Vie, le 5 novembre 2009. Du moins, il n'en parle pas directement. Mais il faudrait être singulièrement sourd et aveugle, ne pas savoir lire entre les lignes, pour ne pas comprendre ce que ses phrases hurlent:

                « Être Français, pour moi, c’est d’abord aimer le paysage de la France. J’entends, tout ce qui est inscrit dans l’espace, aussi bien le paysage rural que le paysage urbain ou monumental : une église, un château fort, c’est un paysage.

                Nous sommes un pays qui a été façonné à la fois dans les sillons et dans les constructions par la main de l’homme depuis plus de deux millénaires.

                Être français c’est ensuite aimer la manière dont les hommes s’inscrivent dans ce paysage : comment ils le modèlent, le préservent, le prolongent. En d’autre termes, le patrimoine est un élément important du rapport à l’homme français avec le paysage de son pays. »

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    dans le Gers...
  • ”Chronique d'un attachement” : pour les 150 ans du rattachement de la Savoie à la France, le joli jeu de mot de la revue

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    96 pages, 15 euros

     

     

     

                Il y a tout juste cent cinquante ans, le traité de Turin officialisait la réunion du duché de Savoie et du comté de Nice à la France, alors dirigée par Napoléon III. Ledit traité fut entériné par l'une des premières consultations publiques, tantôt qualifiée de référendum, tantôt de… plébiscite !

                 La revue L'Alpe revient, avec ce numéro, sur la longue saga (près d'un millénaire !) de la Maison de Savoie et du royaume de Piémont-Sardaigne, la géographie complexe de ces territoires, les mouvements des frontières et la place de l'homme dans ces bouleversements; et fait le point sur les positions helvétiques et italiennes, ainsi que sur l'impact de l'événement dans l'économie, la révolution industrielle alors en marche, le thermalisme ou encore le tourisme international tout juste naissant.

                 Le portfolio de ce numéro propose une réédition des meilleures gravures de l'ouvrage Nice et Savoie, sites pittoresques, de Joseph Dessaix, paru en 1864, complétées par des photographies de François Deladerrière.

                 Enfin, L'Alpe s'interroge sur la résonance contemporaine de cette longue histoire : au fond qu'est-ce qu'être Savoyard aujourd'hui ?

  • Nuit debout à Cannes : le coup de gueule de Depardieu ... Grossier mais plutôt drôle !

    Photo AFP

     

    À peine débarqué sur la Croisette, l'acteur français venu défendre à la Quinzaine des Réalisateurs son nouveau film, Tour de France, n'a pas mâché ses mots dans une interview à Nice Matin

    L'acteur français s'en est violemment pris au mouvement citoyen, né Place de la République, dans un entretien dimanche à Nice Matin, allant même jusqu'à dire : « Nuit Debout ou Assis sur la cuvette des chiottes, c'est pareil ! ».

    « Nuit debout, c'est anecdotique. T'as des cons qui vont comparer à Mai 68, mais qu'est-ce que ça change ? Tout cela va se terminer avec la blonde ! (NDLR: Marine Le Pen, présidente du Front national) ».

    « Il y a tellement de merde en France que c'est très difficile d'y faire sa place, puisque l'on vous prend tout. On prend tout, y compris aux plus pauvres, surtout aux plus pauvres. Raison pour laquelle tout le monde va se retrouver avec une Le Pen au cul », estime l'acteur.

    Dans Tour de France réalisé par Rachid Djaïdani, Gérard Depardieu interprète un homme qui a perdu sa femme et dont le fils s'est converti à l'islam. 

    Textes : Nice Matin, AFP

  • Culture • Régis Debray est il réactionnaire ? Débat avec Alain Finkielkraut

     

    3578948983.jpgOn ne résume ni ne commente en quelques lignes qui se doivent d'être brèves un brillantissime entretien de 50 minutes entre Alain Finkielkraut et Régis Debray*, où sont évoquées en profondeur les vraies questions, les questions essentielles qui se posent à la société contemporaine, dont la France, l'Europe, et, au sens ancien, à l'Occident. Si on a le temps, le goût et le courage, on écoute. Faute de quoi, il sera difficile d'émettre sur les idées et les combats de ces deux intellectuels de haute volée, des jugements autorisés.

    Nous ne dirons pas qu'ils appartiennent à notre famille de pensée, mais, plutôt, qu'ils s'en rapprochent, qu'ils lui sont souvent tangents et qu'il y a là, pour nous, une pressante invitation à nous y intéresser.

    On remarquera notamment l'analyse qui est faite du progressisme, dans ces réflexions qui, d'ailleurs, le déclarent sorti de l'ordre du jour. On remarquera que l'homme y est défini comme un « être de transmission », que celle-ci y est opposée à la pratique moderne, très inférieure, de la communication. On retiendra peut-être encore, cette formule par laquelle Regis Debray constate que « la mondialisation des objets produit la tribalisation des sujets ». « Et ça, ajoute-t-il, ce n'était pas au programme. ». Qu'est-ce qui est donc au programme, vers quoi allons-nous ? « Vers un ressourcement identitaire » est l'une des formules de conclusion de ce passionnant débat.  • 

     

     

    * Répliques, sur France culture, rediffusion du 16.07.2016

  • Patrimoines de France, par Guy Adain.

    Sur sa page Facebook, Monseigneur le Comte de Paris, relève un détail capital à porter à l’attention de tous les Gens de France !

    L’on parle souvent de « Patrimoine », nous avons même une « Mission du Patrimoine » confiée à Monsieur Stéphane Bern pour, signaler, protéger et développer le Patrimoine !

    Mais on ne parle que des choses inanimées et des pierres…

    « C’est ne voir qu’avec les yeux ! »

    Nous avons la chance, la Grâce devrait-on dire d’avoir aussi et surtout un  Patrimoine Vivant :

    « La Famille Royale de France » !

    Qu’est-ce que Versailles à coté de Jean IV « de jure » Roi de France ?

    Monseigneur à Versailles, c’est Louis XIV en son château !

    Cette réalité est tue, et pourtant nous avons un Patrimoine Vivant, nous dit notre Prince ! Un Patrimoine à signaler, Protéger, Soutenir et… Servir !

    La Mission Stéphane Bern a certes une âme, mais pas de corps !

    Le Patrimoine Vivant de la France, c’est :

    «  La Famille Royale de France »

    -  Monseigneur Jean de France, Comte de Paris

    • Notre Dame la Princesse Philomena, Comtesse de Paris

    • Notre gentil Dauphin le Prince Gaston de France

    • La Princesse Antoinette de France

    • La Princesse Louise-Marguerite de France

    • Le Prince Joseph de France

    • La Princesse Jacinthe de France.

     

    Gardons et servons le Patrimoine de France. Faisons que tous les Français, tous les Gens de France connaissent et aiment leur Patrimoine Vivant.

  • Sur Livre Noir, Eric Zemmour : les secrets d'une ambition | Entretien.


    Eric Zemmour n’a pas accordé d’entretien depuis des années ! Et c’est Livre Noir qui a obtenu ce moment intime et privilégié avec le plus célèbre des écrivains et journalistes de France. Eric Zemmour

    Eric Zemmour se dévoile dans un portrait inédit de près d'1h30 ce dimanche à 18h : enfance, traditions familiales, foi, chaque question est l’occasion d’une évocation de la grande Histoire, celle qui surplombe ses souvenirs et lui permet de poser des diagnostics précis. On sent que l’imbattable des plateaux est à un moment de transition : toujours habile dans les mots, bientôt au cœur de l’action ? C'est ce que nous avons essayé de comprendre.

    00:00 - Générique

    00:45 - Quelles ambitions politiques ?

    04:16 - Le grand remplacement

    08:54 - Eric Zemmour menacé

    11:36 - Les parents d'Eric Zemmour

    14:00 - L’arrière grand-père et l’histoire familiale

    21:10 - Zemmour, homme de paix ?

    23:55 - Zemmour désespéré ?

    24:48 - Sur le judaïsme, et le christianisme

    33:04 - L'islam

    43:22 - Patrick Buisson se trompe-t-il ?

    46:00 - Qu’est-ce qu’être un homme ?

    47:54 - Misogynie

    52:32 - Zemmour change t-il d’avis ?

    01:02:53 - Les libertés publiques et le Covid

    01:11:39 - Macron et Le Pen

    01:12:24 - Zemmour, homme de proposition ?

    01:15:20 - Macron musèle-t-il la presse ?

    01:17:52 - Anecdotes

    01:19:42 - Quel espoir pour la France ?

  • Apprendre la France plus que la république…, par Christian Vanneste.

    Un homme en a assassiné un autre. S’agit-il d’un meurtre religieux commis au nom des préceptes islamiques ? Certes, le Coran et les hadiths comprennent des appels à tuer les mécréants, mais il ne suffit pas de se dire musulman et de lire ces textes pour s’y conformer à la lettre. Ce ne sont jamais les idées froides qui tuent, mais le sentiment puissant d’appartenir à une identité pour laquelle la mort de l’autre est plus qu’une possibilité, une nécessité vitale. 

    christian vanneste.jpgEgorger, décapiter sont des actes qui signent une appartenance. Les motifs pour le faire sont secondaires. L’assassin de Samuel Paty est un Tchetchène, un peuple dont la tradition guerrière est établie, et au sein duquel le salafisme, le retour à l’islam féroce des premiers temps, a pu récemment prospérer. L’identité du professeur français est aux antipodes de celle de son assassin : un héritier du christianisme et des lumières, qui a appris à aimer son prochain, à ne pas le discriminer, mais en le faisant quand même un peu, par respect pour sa différence, et pour enseigner les valeurs de la république, la liberté d’expression, par exemple. L’impasse dans laquelle nous conduit cette confrontation est patente : comment apprendre à accepter qu’on puisse rire de tout sans blesser ceux qui ont encore une vague idée du sacré, sans provoquer ceux pour qui cette vague idée est le ressort de leur ego identitaire ? Mais comment accepter l’affirmation de ces différences affichées sans renoncer à la maison commune, à cette République qu’on ne cesse d’invoquer à mesure qu’elle s’efface de la réalité ?

    On ne lutte pas contre les identités vibrantes des adolescents désireux de combler le vide sidéral de notre société de consommation, de notre matérialisme intégral, avec des abstractions sèches que le réel dément à chaque instant. La République, la liberté, l’égalité, la laïcité, et plus encore la fraternité totalement absente d’une nation qui ne se réveille que pendant quelques jours après chaque attentat, ne sont que des mots : qu’est-ce qu’une république foisonnante d’individus hédonistes et de communautés repliées sur elles-mêmes, dépossédée de son âme, le bien commun ? Qu’est-ce que la liberté si variable d’un lieu à un autre, d’une situation enviable à une autre, recluse dans l’espace étroit de ses pauvres moyens ? Qu’est-elle devenue, sinon une peau de chagrin, grignotée par la lutte suicidaire contre les prétendues phobies ? Qu’est-ce que l’égalité tellement ignorée qu’on prétend la réaliser par l’inégalité compensatrice de la discrimination positive ? Nous en sommes à multiplier les inégalités de toutes sortes pour atteindre un horizon évidemment inaccessible à la nature humaine. Qu’est-ce que la laïcité, sinon la neutralité religieuse, armée contre le catholicisme inséparable de notre histoire, et impuissante face à l’islam, parce que celui-ci, par définition, la refuse ? Comment convaincre un croyant que toutes les religions se valent ? Comment lui faire admettre qu’il est tolérable qu’on se moque de sa foi ? Comment faire respecter la confusion des idées et des comportements qui marque notre culture actuelle quand le plus modéré des adeptes d’une religion pense avec quelque raison que toute société a besoin d’une morale et d’une décence, et qu’à tout prendre celles qui lui viennent de sa croyance sont supérieures au néant de notre relativisme ?

    La réaction passionnelle à l’assassinat barbare d’un professeur semble provoquer du bas jusqu’en haut du pays une onde de choc supérieure à l’émotion suscitée par le martyre d’un prêtre, la tuerie de deux policiers devant leur enfant, voire par le sacrifice d’un officier de gendarmerie, ce dernier si typiquement chrétien. Pourquoi ? D’abord, parce que les victimes étaient certes des symboles de notre pays, mais avec des réserves liées aux opinions des uns et des autres sur l’Eglise, la police ou l’armée. Cette fois, pour beaucoup, et à gauche notamment la France est atteinte à la racine, là où, théoriquement, on forme les citoyens. L’école publique est ce qui reste de sacré pour les laïcistes eux-mêmes. Ensuite, parce qu’il est désespérant de constater que le sanctuaire de la république est profané, qu’il est difficile d’y enseigner les valeurs républicaines, que certains parmi ceux qui sont passés dans le creuset sont demeurés étrangers, ne se sont pas assimilés. Enfin, parce qu’on voit bien le véritable péril : l’autocensure des enseignants par précaution, et donc l’abandon de l’éducation aux pressions communautaires incompatibles avec le bien commun de notre nation.

    La lutte doit être menée sans merci. Elle implique non seulement le retour formel de l’autorité au travers de tous ceux qui la détiennent légitimement, mais aussi un changement profond du contenu des discours et de l’enseignement : non plus le flou républicain, mais l’identité française avec pour conséquence de refuser sur notre sol, et plus encore au sein de la communauté nationale, ceux qui ne s’y intègrent pas parce qu’ils ne l’aiment pas.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Sur Le Média Pour Tous, Professeur Perronne / Alex Sam : LE DÉBAT - Ca va bien se passer #03.


    LE DÉBAT CHAPITRÉ

    00:00:45 : Présentation des invités

    00:02:30 : Conflits d'intérêt ?

    00:04:05 : Présentation des sujets abordés

    00:04:37 : Covid-19, quel genre de virus ?

    00:06:50 : Taux de létalité et taux de mortalité

    00:09:45 : L'utilité des PCR

    00:13:19 : Alex Sam : qu'est-ce qu'un test PCR ?

    00:19:00 : Les faux positifs ?

    00:22:46 : Comment gérer la circulation du virus ?

    00:26:00 : Les fausses informations

    00:29:50 : Le confinement augmente-t-il le nombre de contaminations

    00:31:05 : Les enjeux éthiques autour de la gestion du covid

    00:33:28 : Y a-t-il des traitements efficaces ? Le traitement Raoult ?

    00:37:44 : Quels sont les effets de l'hydroxychloroquine ?

    00:42:10 : Les fraudes dans la publication scientifique

    00:46:00 : La mortalité à Marseille

    00:47:28 : Fin du débat et conclusion

    LE PITCH DE L'ÉMISSION

    “Ça va bien se passer”, la nouvelle émission du Média pour Tous, est de retour pour un troisième épisode : le professeur Christian Perronne et le docteur en biologie moléculaire Alexander Samuel débattent !

    Connu du grand public pour avoir fermement défendu le traitement du professeur Raoult, le professeur Perronne est également un des personnages centraux du documentaire Hold-Up. Quant à Alexander Samuel, après s'être fait connaître pour son investigation sur la dangerosité du gaz lacrymogène, il enquête aujourd'hui sur le professeur Raoult qu'il accuse d'avoir produit des études frauduleuses concernant le traitement à l'hydroxychloroquine.

    Létalité du virus, mesures sanitaires, traitements, fausses informations... Ils en débattent aujourd'hui en face à face.

  • Au Cinéma : Jeanne du Barry, par Guilhem de Tarlé

    cannes2023 "Jeanne du Barry" de Maïwenn avec Johnny Deep - LA RADIO DU  CINEMA

     

    A l’affiche : Jeanne du Barry,  un film français de  Maïwenn,  avec Maïwenn et Melvil Poupaud (la comtesse et le comte du Barry), Johnny Deep (Louis XV), Benjamin Lavernhe (La Borde), Pierre Richard (le Duc de Richelieu)

    "Il y a (avait) bien du monde aujourd'hui..." au cinéma !

    Jeanne du Barry.... Un très beau film ponctué par des applaudissements dans la salle, et je me suis retenu pour ne pas y contribuer.

    Qu'est-ce que les spectateurs ont applaudi ?


    • Johnny Depp, contre Sandrine Rousseau, Adèle Haenel et les "néo-féministes", puisque c'est le nom qu'on leur donne ?


    • L'hagiographie de la “Comtesse du Barry”, fille de joie née d'une couturière, Anne Bécu, et d'un moine, Vaubernier,  héroïne de la liberté sexuelle et de la "modernité " jusqu'à "s'habiller en homme à la Cour", puis victime de la peine de mort et de la guillotine après avoir été méprisée, "discriminée", par une aristocratie décadente ?


    • La peinture, précisément, de cette aristocratie décadente, et la Révolution qui l'exécuta en guillotinant le Roi et la Reine ?


    • Une belle histoire d'amour qui transcende les codes, les classes et les castes ?

    • Ou finalement, avec toute cette “hommerie”, un film tout simplement magnifique dont on regrette qu'il se termine ?

    "Encore une minute..." Madame la Réalisatrice.

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