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  • Tchad : les clés de compréhension passent par la reconnaissance des fondamentaux ethno-claniques, non par les incantatio

    Dans l’incertitude actuelle, en dépit des rumeurs, des jeux politiques, des déclarations des-uns et des autres, des questions sur l’avenir du G5 Sahel, du jeu de plus en plus « clair » de la Turquie, de celui la Russie, de la Chine et de la navigation à vue de la France, l’essentiel est de voir que la question du Tchad est d’abord ethno-clanique.

    bernard lugan.jpgLes Zaghawa, les Toubou du Tibesti (les Teda), les Toubou de l’Ennedi-Oum Chalouba (les Daza-Gorane) et les Arabes du Ouadaï sont divisés en une multitude de sous-groupes. Tous additionnés, ils totalisent moins d’un quart de la population du Tchad. Démocratiquement, c’est à dire « occidentalement » parlant, ils ne comptent donc pas puisque, toute élection « loyale » les écarterait mathématiquement du pouvoir. Or, ils constituent la fraction dominante de ce qui est devenu le Tchad. C’est autour de leurs rapports internes de longue durée, de leurs alliances, de leurs ruptures et de leurs réconciliations plus ou moins éphémères que s’est écrite l’histoire du pays depuis l’indépendance. C’est autour d’eux que se sont faites toutes les guerres du Tchad depuis 1963. C’est de leurs relations que dépend le futur du pays, la majorité de la population n’étant que la spectatrice-victime de leurs déchirements et de leurs ambitions. Voilà qui est difficile à faire comprendre aux universalistes démocrates du monde occidental.
     
    Pour résumer la question :
     
    - Idriss Déby Itno était Zaghawa du clan Bideyat. Or, les Zaghawa sont à ce point divisés que, depuis 2004, les frères Timan et Tom Erdibi, ses propres neveux, étaient en guerre contre lui. Comment vont donc maintenant se positionner les divers clans zaghawa dans la lutte pour le pouvoir ? Là est la première interrogation.
     
    - Le nouveau chef de l’Etat, Mahamat Idriss Déby, l’un des fils d’Idriss Déby Itno est de mère gorane. Gorane est le nom arabe désignant les Toubou de l’Ennedi et d’Oum Chalouba dont la langue est le daza. Lui-même a épousé une Gorane. D’où la méfiance de certains Zaghawa qui considèrent qu’il n’est qu’en partie des leurs. Même si, par le passé, des alliances plus qu’étroites ont pu régulièrement associer Zaghawa et certains clans Gorane, que vont donc faire ceux des Gorane qui suivaient Idriss Déby ? Là est une deuxième grande question.
     
    - Hinda, l’épouse favorite d’Idriss Déby Itno, est une Arabe du Ouadaï. Favorisé par Idriss Déby, son clan qui faisait partie du premier cercle présidentiel est détesté à la fois par les Zaghawa et par ceux des Gorane qui suivaient son mari. Quel est alors l’avenir du cercle arabe ouadaïen qui gravite autour d’Hinda ? S’il y avait rupture avec lui, la triple alliance ethno-clanique constituée par Idriss Déby serait alors réduite à deux, à savoir une fraction zaghawa et une fraction gorane.
     
    Une autre grande question concerne les rebelles qui sont divisés en trois principaux mouvements militaires. Deux sont des émanations de certains clans toubou-gorane qui n’ont pas pardonné à Idriss Déby de s’être soulevé contre Hissène Habré, lui-même Gorane du clan Anakaza de la région d’Oum Chalouba :
     
    - Idriss Déby a perdu la vie en combattant le Fact (Front pour l’alternance et la concorde au Tchad). Fondé au mois d’avril 2016 par Mahamat Mahdi-Ali, le Fact rassemblait à l’origine des Toubou parlant le daza, donc essentiellement des Toubou-Gorane de l’Ennedi. En Libye, le Fact a combattu avec les milices de Misrata contre les forces du maréchal Haftar. Aujourd’hui, il est armé par la Turquie qui s’en sert dans sa poussée vers la région péri-tchadique, renaissance contemporaine de la grande politique ottomane de jadis dont le but était le contrôle de l’Afrique centrale et de ses ressources en ivoire et en esclaves.
     
    - Au mois de juin 2016, les Toubou du clan Kreda qui sont également des locuteurs daza quittèrent le Fact pour suivre Mahamat Hassane Boulmaye qui fonda le Ccmsr (Conseil de commandement militaire pour le salut de la République).
     
    - L’Ufr (Union des forces de la résistance) qui a été fondée en 2009, est essentiellement composée  de certains clans zaghawa et tama. Ce mouvement a, lui aussi, combattu les forces du général Haftar en Libye. C’est lui que l’aviation française a stoppé dans sa marche sur N’Djamena au mois de février 2019. L’Ufr aurait apporté son soutien au Fact.
     
    Déstabilisée par sa mort, l’alchimie ethno-clanique constituée par Idriss Déby Itno est actuellement en ébullition. Si, à la faveur de ses rivalités internes et des règlements de compte qui s’annoncent, les Toubou refaisaient leur unité, comme en 1998 quand Youssouf Togoïmi fonda le Mdjt (Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad) pour fédérer les opposants toubou à Idriss Déby, et si l’une ou l’autre des fractions ou des sous-fractions de l’ancienne matrice ethno-clanique constituée autour d’Idriss Déby, rejoignait les rebelles, le régime de son fils serait alors extrêmement fragilisé.
    Tout le reste, à commencer par les sempiternelles références à l’Etat de droit, par la psalmodie de la « bonne gouvernance » et par les artificielles incantations à la tenue d’élections, n’est hélas, et en réalité, que bavardage européo-centré… 
     
    Pour tout ce qui concerne l’historique des complexités des rapports ethniques tchadiens, l’on se reportera à mon livre : Les Guerre du Sahel des origines à nos jours. Dans le numéro du mois de mai de l’Afrique Réelle que les abonnés recevront au début du mois, un dossier sera consacré à la question du Tchad.
  • Razzia politique Laïcité, sécurité, immigration… Tous ces sujets que droite et gauche ont laissés au RN, par Natacha Pol

    La force du RN ? Flotter au gré des courants sur l'Europe, l'économie, Schengen... Ci-dessus, Marine Le Pen et Emmanuel Macron le 3 mai 2017 lors du débat télévisé de l'entre-deux-tous de la présidentielle.
    © Eric Feferberg / Pool / Reuters

    Laïcité, République, protectionnisme, sécurité, immigration, nation, localisme… La gauche et la droite ont abandonné des pans entiers du champ politique au Rassemblement national. Évacuant tout débat démocratique.

    Natacha Polony.jpgIl faut être lucide, on en prend pour un an. Jusqu’à l’élection présidentielle de 2022, la vie démocratique française va se résumer à des phrases pénétrées et des slogans éculés pour nous mettre en garde contre le risque d’une victoire du RN. Depuis tant d’années que le système médiatico-politique joue à se faire peur à chaque scrutin, on se croirait dans la fable du berger qui criait au loup. Les citoyens se sont lassés. Pis, certains commencent à se dire : « après tout… ». À qui la faute ?

    Il faut se souvenir de ce dimanche 19 avril 2015, où François Hollande, ravi d’avoir trouvé l’arme de décrédibilisation massive contre le FN, lance benoîtement : « Marine Le Pen parle comme un tract du Parti communiste des années 1970. » Accessoirement, le grand homme de gauche a donc oublié que, à l’époque, le PCF a signé un programme commun de gouvernement avec le Parti socialiste… Il offre surtout un cadeau monumental au Front national, lui faisant crédit de défendre les ouvriers, les travailleurs, les petites gens, toutes les victimes de la désindustrialisation. Effarant. Après la nation, la sécurité, la laïcité, il ne manquait plus que le social…

    Prise de conscience... ou panique ?

    En 1997, Jean-François Kahn décida de fonder Marianne et de placer à sa une la Liberté guidant le peuple, flanquée de son drapeau bleu-blanc-rouge. Réaction dans le petit milieu : « Mais ce n’est pas un peu lepéniste ? » Obstiné, il persista, affirmant même – comble de la transgression – que ce journal parlerait d’immigration ou de sécurité, pour qu’enfin ces sujets ne soient plus abandonnés au Front national. C’était il y a vingt-quatre ans…

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    Soulcié

    Les choses ont changé, diront certains : la preuve par ces politiques de tous bords empressés de venir soutenir les policiers en colère. La preuve par les déclarations d’Olivier Faure le 23 mai sur Europe 1 : « Drapeau français, Marseillaise, laïcité, et maintenant la sécurité […] rien de tout cela n’appartient à l’extrême droite. Les républicains, c’est nous ; ceux qui ont toujours combattu la République, c’est eux. » Une prise de conscience ou une panique ? Résultat : certains cadres du RN considèrent désormais leur parti comme le centre de gravité de la vie politique et même comme un pôle de stabilité empêchant que la colère n’explose…

    Il faut avouer qu’ils s’y sont mis à plusieurs pour placer, depuis des années, le FN devenu RN au centre du jeu politique. Les innombrables « castors », d’abord, qui ont fait du « barrage » leur seul programme politique. Tous ceux, ensuite, qui voient des fascistes partout pour mieux se donner des airs de résistants. Mais le FN a surtout servi, à partir des années 1990, de machine à disqualifier quiconque entendait combattre le contournement de la démocratie au nom du dogme néolibéral. Une critique du libre-échange ? De l’Union européenne, adepte de la « concurrence libre et non faussée » ? Un plaidoyer pour un peu de protectionnisme ? « Discours digne du Front national ! »

    Évacuer le débat

    Et hop, emballé, c’est pesé… Pour le dire simplement, le Front national a d’abord permis aux gauchistes de diaboliser la nation, le patriotisme et le drapeau, d’interdire de rappeler qu’un pays a le droit de décider qui est sur son sol et qu’un État a le devoir de protéger physiquement ses citoyens. Puis, il a offert aux néolibéraux de toute obédience la possibilité d’évacuer tout débat sur le système économique, le libre-échange, la dérégulation, la division mondiale du travail, bref, sur la protection économique.

    Au fur et à mesure que gauche et droite lui abandonnaient des pans entiers du champ politique, le FN s’est construit un positionnement pour combler le vide. Le parti anti-État et anti-impôts de Jean-Marie Le Pen s’est forgé un discours de défense des ouvriers, des fonctionnaires, de l’armée et même désormais des préfets… L’exemple le plus extraordinaire de cet opportunisme multiforme concerne la laïcité, de la part d’un parti s’appuyant encore sur les catholiques intégristes.

    Discours attrape-tout

    Aujourd’hui, nombre de Français sont tentés de répondre : « Et alors ? Que ce soit par opportunisme, peu importe. Ce qui compte, c’est le résultat. » Si le FN devenu RN prétend défendre l’école républicaine, la protection sociale, le droit pour la France de se perpétuer comme nation et comme civilisation, et même l’écologie, à travers le localisme et les circuits courts, quand les autres abandonnent tout, pourquoi ne pas essayer ? C’est oublier, d’abord, que ce parti porte intrinsèquement une conception identitaire de la France, qui fracture la nation au lieu de la souder (comme la gauche identitaire fracture, de l’autre côté). Les habituels dérapages racistes de certains de ses membres ne sont pas que des dérives individuelles. Ils relèvent d’une vision du monde.

    Mais, surtout, quand il s’agit de combattre un système porté par les puissances économiques et la haute administration, par tous les rouages de la machine institutionnelle, notamment européenne, l’absence de convictions finit toujours par se voir. Les Français ont déjà connu ces discours attrape-tout et ces promesses sans lendemain. De Nicolas Sarkozy, capable de parler avec des trémolos dans la voix de la République, du maître d’école, de l’autorité, tout en menant la politique du CAC 40 et du bling-bling, à Emmanuel Macron, dont le « en même temps » ne relève pas de la nuance mais des options contradictoires, ils ont payé pour savoir que la cohérence est la condition de l’action politique.

    D’autant que le RN flotte au gré des courants. C’est d’ailleurs sa force. Sur l’Europe, sur l’économie, il se normalise pour rassurer l’électorat âgé et possédant, sans lequel on ne gagne pas. Schengen, l’euro, la CEDH… autant de sujets sur lesquels le parti se tempère et renonce à toute remise en cause. La souveraineté nationale n’est que l’instrument d’une conquête d’électorat, ce que Jordan Bardella, sur le plateau de Zemmour et Naulleau en mars 2021, traduisait ainsi : « On a peut-être commis l’erreur, durant la présidentielle de 2017, de trop parler de macroéconomie. » Pourtant, le RN ne perd pas le vote contestataire. Il agrège. Mais une chose est certaine : à ce jeu-là, les classes populaires et les petites classes moyennes, les perdants du système, se font toujours avoir à la fin.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Livres • Ernst Jünger et la vie magnifique

     

    Par Rémi Soulié

     

    R. Soulié.jpgLECTURE - Luc-Olivier d'Algange a publié, Le Déchiffrement du monde : La gnose poétique d'Ernst Jünger, aux éditions de l'Hamattan. Rémi Soulié nous invite à découvrir cette méditation sur le Temps, les dieux, les songes et symboles. 

    Les poètes sont de singuliers alchimistes qui tendent moins à transformer en or les métaux vils qu'à montrer (au sens de la monstration) la beauté de l'être derrière le fatras plus ou moins informe des temps. Telle est la vocation de Luc-Olivier d'Algange, qu'il illustre dans ses poèmes, ses essais — qui sont aussi des poèmes — et dans sa vie — qui en est un aussi tant nous la savons contemplative, accordée aux œuvres, aux heures et aux saisons. 

    Ernst Jünger, dont on célébrera en 2018 le vingtième anniversaire de la disparition, compte de longue date au nombre de ses intercesseurs, de ses compagnons de songes et d'exactitudes, lesquels ne sont séparés que par des esprits obtus, ennemis de la nuance et des nuages - le mot est le même -, bref, des esprits modernes oscillant entre fanatisme et relativisme, avers et revers de la pendeloque nihiliste, la pendeloque désignant aussi l'excroissance de peau que les chèvres portent sur l'avant du cou.

    Comme il n'est de voyage qu'initiatique et de pèlerinage que chérubinique, Le Déchiffrement du monde - dont l'alphabet, par définition, est l'invention de Novalis, entre Saïs et Bohême -, publié dans la superbe collection Théôria, dirigée par Pierre-Marie Sigaud aux Éditions L'Harmattan, est une carte où lire la géographie d'un esprit, d'un cœur et d'une âme, non sur le mode universitaire, scientifique et technique, mais sur celui, musical, qui convient aux muses orphiques, celles-là mêmes que Philosophie, hélas, congédie au début de la Consolation de la philosophie de Boèce mais que Métaphysique, dans l'œuvre de d'Algange, réintroduit prestement. Il ne faut pas non plus s'attendre à une lecture politique ou, a fortiori, idéologique de l'œuvre de Jünger : place à une lecture de haute intensité, à un discours de la méthode, à une herméneutique infinie comme le monde fini !

    Le « vaisseau cosmique » dans lequel nous sommes embarqués et dont nous sommes convoie en effet aussi bien les galaxies que les cicindèles, les unes et les autres correspondant analogiquement entre elles en vertu de la loi des gradations elles-mêmes infinies et d'une gnose héraldique où le visible est l'empreinte de l'invisible. Nous sommes parvenus à un point tel de l'involution que très peu, c'est à craindre, reconnaîtront là leur pays.

    Ce livre, comme tous ceux de Luc-Olivier d'Algange, est donc écrit pour les « rares heureux » stendhaliens ou ceux qui forment les pléiades des « fils de roi » chers à Gobineau — fort heureusement, leurs privilèges se transmettent à quiconque (déserteurs gioniens, rebelles et anarques jüngeriens…) échappe au règne titanique et despotique de la quantité. Dans sa Visite à Godenholm, citée par d'Algange, Jünger évoque d'ailleurs ces « petits groupes » qui, dans les déserts, les couvents et les ermitages, rassemblent des irréguliers, stoïciens et gnostiques, autour de philosophes, de prophètes et d'initiés gardant « une conscience, une sapience supérieure à la contrainte et à l'histoire. »

    En dix chapitres — « Ernst Jünger déchiffreur et mémorialiste », « Le nuage, la flamme, la vague », « L'art herméneutique », « Le regard stéréoscopique », « L'œil du cyclone : Jünger et Evola », « Le songe d'Hypérion: Jünger et Hölderlin », « De la philosophie à la gnose », « La science des orées et des seuils », « L'Ermitage aux buissons blancs », « Par-delà la ligne » — d'Algange pulvérise la fallacieuse distinction qui oppose un premier Jünger nationaliste, belliqueux et esthète à un second, contemplateur solitaire et méditatif. Il montre - là encore, au sens de la monstration, contre les démonstrations pesantes et disgracieuses - que Jünger vécut une seule et unique expérience spirituelle dans laquelle la contemplation est action, et inversement, ce qui échappe aux modernes empêtrés dans les diableries des scissions entre le sujet et l'objet, l'un et le multiple, l'immanence et la transcendance, le temps et l'éternité, l'être et le devenir, Dieu et les dieux, etc. Voilà d'ailleurs pourquoi d'Algange n'a jamais écrit qu'un seul livre — mais c'est un chef d'oeuvre : l'art poétique et métaphysique des symboles. « L'éternel devenir de la vérité de l'être, écrit-il, surgit sous les atours de l'intemporel, à la pointe de l'instant, sur la diaprure de l'aile du moucheron, dans l'irisation de la goutte de rosée que le premier soleil abolit, nuance dans la nuance. »

    Le Cœur aventureux, à rebours des assurances bourgeoises, des morales puritaines et utilitaristes, du pathos humanitaire et psychologique, s'est glissé dans les contrées du monde sensible et intelligible armé de la « raison panoramique » qui, à la différence des logiques binaires ou dialectiques, embrasse ainsi la totalité et fait briller la coincidentia oppositorum que nulle analyse ne décompose. La synthèse intuitivement perçue du Tout y resplendit avec ses anges, ses papillons, ses champs de bataille, ses rêves, ses mythes, ses légendes, ses collines et ses rivages, ses formes, ses types et ses figures dont celles du Soldat, du Travailleur, du Rebelle et de l'Anarque. Tout y est subtil comme une chasse, comme une pensée qui est une pesée, « l'étymologie étant, avec les sciences naturelles, l'art héraldique par excellence. » De ce point de vue, Jünger hérite du romantisme allemand et prolonge bien sûr cette « Allemagne secrète » dont Stefan George fut le héraut inspiré.

    Dans cette miniature lumineuse qu'est Le Déchiffrement du monde, la perspective souligne les dimensions de hauteur et de profondeur où se meut naturellement et surnaturellement Jünger. L'approche y est qualitative et courtoise, comme dans un ermitage creusé dans des falaises de marbre où il serait encore possible de lire et d'herboriser — ce qui revient au même — loin des hordes forestières. C'est ainsi qu'Ernst Jünger et Luc-Olivier d'Algange nous initient à « la vie magnifique ». Magnifique, oui, le mot s'impose.  

    Rémi Soulié, écrivain, essayiste, critique littéraire, collaborateur du Figaro Magazine, est, entre autres, l'auteur de Nietzsche ou la sagesse dionysiaque, Pour saluer Pierre Boutang, De la promenade : traité, Le Vieux Rouergue.

    Figarovox du 12.12.2017

    Lire aussi ...

    Pour saluer Pierre Boutang, Rémi Soulié, éd. Pierre-Guillaume de Roux, 140 pages, 21€ 

  • Livres • Quand Cicéron s'installe à la terrasse du bar à Vivario

    Jacques Trémolet de Villiers : « J’ai découvert en Cicéron un avocat très fraternel et même confraternel. »

    2293089609.14.jpgCorse matin donne ici une recension somme toute originale, très vivante et fort intelligemment menée du dernier opus de Jacques Trémolet de Villers : En terrasse avec Cicéron. On lira cet article ayant pour fond le village corse de Vivario comme prélude aux vacances. Un rien studieuses toutefois...   LFAR

     

    corse matin.png

    L'homme de l'Antiquité a répondu à l'invitation littéraire de Jacques Trémolet de Villiers, avocat, originaire par sa famille maternelle du village. Il se prête au jeu du débat philosophique avec des interlocuteurs « nustrale ». Original.

    Qu'importent les siècles ! Les chemins ont ramené Cicé­ron en Corse. L'orateur et écrivain latin de renom, très stoïcien et un peu sceptique y restera neuf nuits. Ce qui lui laissera le temps de penser quelques ques­tions fondatrices et de banqueter, à plusieurs reprises au bar à Vivario, avec Jacques Trémolet de Villers, avocat à Paris, originaire du village, par sa mère.

    « Ma grand-mère était institutrice à Vivario puis directrice d'école à Bastia. C’est la famille Battesti-Muracciole », commente-t-il. Désor­mais, les dialogues parviennent au plus grand nombre à travers « En ter­rasse avec Cicéron », publié aux Belles Lettres.

    Quelques mois plus tôt, c'est à Corte que l'affaire Cicéron a vrai­ment débuté. « J'étais à Corte. Je m'étais assis au café à l'angle du cours Paoli et de la place Padoue, en attendant mon épouse qui était chez le coiffeur », ra­conte Jacques Trémolet de Villiers. Très vite, un groupe de Cortenais attire l'attention du mari patient et très observateur. « Trois ou quatre messieurs sont arrivés au moment de l'apéritif. Ils ont commencé à discuter de choses très simples comme le prix des clé­mentines ». reprend-il.

    A Corte

    De fil en aiguille, ils parleront pauvreté, vie après la mort, justice divine, ou bien néant. « A un mo­ntent donné, l'un d'eux s'est écrié : « De l'autre côté, il n'y a rien, tout se dissout dans l'univers. Il ne reste à l'état d'immortel que les électrons », rapporte l'avocat. Le verbe est tran­chant. Il est suivi d'un long silence. Jusqu'à ce que l'un des convives s'enhardisse. « S'il y a des électrons c'est que l'immortalité , elle existe. » Ce seront les derniers propos saisis par Jacques Trémolet de Villiers. « J'ai dû partir car ma femme arri­vait. J'étais convaincu d'avoir assis­té à une conversation cicéronienne. »

    JacquesTremoletDeVillers.jpgDe Corte à Vivario, Cicéron n'a que quelques kilomètres à parcou­rir. Il y sera d'ailleurs en terrain ami. Les éditeurs des Belles Lettres lui ont, à leur manière, préparé un accueil très chaleureux. « J'avais dé­jà publié un premier ouvrage aux Belles Lettres, sur le procès de Jeanne D'arc. il avait plutôt bien marché », raconte l'auteur. Dans ce contexte, les éditeurs attendent une suite. L'avocat insulaire ne par­tage pas leur enthousiasme. Après la Pucelle d'Orléans, tous les pro­cès paraissent bien ternes. La res­ponsable de la maison d'édition est moins catégorique sur le sujet. Elle pousse Cicéron en avant, sans trop de succès d'abord. « Pour moi, il s'agissait d'un souvenir d'école pas très amusant d'ailleurs. » La spécialiste de l'édition a de la suite dans les idées et des arguments convaincants. Elle insiste sur Cicé­ron, l'avocat qui aimait la philoso­phie, les lettres et la politique, fait valoir « l'âme antique qui est très belle ». Elle touche aussi une corde sensible de son interlocuteur. « Elle me dit : le sais que votre mère est Corse. Vous prendrez ainsi la me­sure de la fraternité latine ». Elle bat aussi le fer pendant qu'il est chaud. Dans la foulée, Jacques Trémolet de Villiers reçoit les œuvres com­plètes de Cicéron en soixante vo­lumes.

    De plusieurs villages

    Il commence par lire la corres­pondance comme lui a conseillé l'expéditrice du colis. Celle-ci est désormais parvenue à ses fins. « Beaucoup de lettres m'ont frappé compte tenu de leurs résonances à la fois très actuelles et intempo­relles, entre autres sur la mort, la souffrance, la vieillesse, l'amitié », admet-il. Le Latin écrit de Rome sur l'élection des consuls « tous cor­rompus ». Depuis l'Arménie, il évoque un retour au bercail contra­rié compte tenu de la guerre qui vient d'éclater en Syrie. Il a des élans fraternels aussi et cela plaît. Il n'en faut pas plus pour l'inviter à la maison. « Il fallait juste que je trouve le moyen de le mettre en scène ». L'épisode cortenais fournit une partie de trame du livre. Il reste ensuite à convoquer les chers disparus, « c'est-à-dire mes morts, ceux qui auraient pu disserter avec lui ».

    Ainsi, dans l'entre-deux mondes à Vivario, Cicéron. parle peu du vil­lage. « Car il ne connaissait pas l'en­droit. Le faire parler aurait été un peu malhonnête. Par contre moi, je m'exprime sur Vivario, d'Antisanti, de la Balagne. À chaque fois, ces sites sont associés à un petit croquis. Nous avons également inséré dans les pages neuf dessins de Vivario », détaille l'auteur.

    Les conversations prendront un tour estival. Elles se déploient à la nuit tombée à la terrasse du bar. Ci­céron et ses compagnons de fiction se préoccupent, par exemple, de la politique, du temps qui passe, du désir d'immortalité, de la trajec­toire des étoiles, des maladies de l'âme, comme le chagrin et la cupi­dité, et au-delà, de la manière très complexe de les traiter .

    Cicéron, Jacques Trémolet et les autres poursuivront l'échange le 24 mai, à la bibliothèque patrimo­niale de Bastia à partir de 18 heures à l'occasion du Festival « Histoire(s) en Mai » organisé par l'asso­ciation Arte Mare.  

    VÉRONIQUE EMMANUELLI

    En terrasse avec Cicéron. Jacques Trémolet de Villiers. Ed. Les Belles Lettres.

    DOCUMENT CORSE-MATIN  Corse infos 

    CORSICA INFURMAZIONE

  • Bridgewater, le plus grand fonds d’investissement au monde, prédit un krach financier

     

    Par Marc Rousset 

    En matière de prévision économique, une bonne dose de prudence s'impose. Bernard Maris disait qu'un économiste est un monsieur qui est capable d'expliquer le lendemain pourquoi il s'est trompé la veille. Une addition de principes de bon-sens et de connaissance des dossiers conduit toutefois à envisager sérieusement ce qui peut attendre nos sociétés dans un avenir plus ou moins proche. C'est l'exercice auquel Marc Rousset se livre ici pour nous au fil d'une analyse documentée qui intéressera ce qu'on appelait jadis les pères de famille aussi bien, d'ailleurs,  que les patriotes. La racine est la même ! ...   LFAR 

     

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    Bridgewater, le plus grand fonds d’investissement au monde, gère 160 milliards de dollars. Ray Dalio, son fondateur, s’est rarement trompé. En 2007, il avait prophétisé la fin du boom immobilier américain, l’effondrement imminent des banques et l’implosion des marchés du crédit. Selon le Financial Times du dimanche 18 février, Bridgewater est d’avis qu’après le mini-krach récent d’environ 10 %, « une secousse bien plus grande arrive ; les marchés vont entrer dans une nouvelle ère de volatilité »« La fin de l’argent facile » va déclencher une cascade de ventes et un krach financier.

    Les raisons principales sont la peur d’une inflation grandissante, la fin de la politique monétaire d’assouplissement quantitatif et le rendement de presque 3 % des bons du Trésor américain. Les États souverains en quasi-faillite ainsi que les entreprises « zombies » ne supporteront pas le choc à venir de la hausse des taux d’intérêt.

    Les prix des actions et des obligations sont au plus haut et les déficits jumeaux commercial et budgétaire des États-Unis vont continuer à se creuser d’une façon abyssale. Lloyd Blankfein, le président de Goldman Sachs, se déclare soucieux que Trump jette du combustible sur le feu pour les dix prochaines années avec une baisse des impôts de 1.500 milliards de dollars, un plan de modernisation des infrastructures de 1.500 milliards de dollars, une relance des dépenses militaires de 1.200 milliards de dollars et 400 milliards de dépenses nouvelles en 2019, ce qui porterait le déficit de l’État fédéral à 984 milliards de dollars. Ce déficit serait le plus important de l’histoire américaine par rapport au PIB, hors périodes de récession et de guerre.

    Le PER de Shiller, qui compare la capitalisation boursière du S&P 500 américain à la moyenne des bénéfices réels ajustés en fonction de l’inflation, est à un score historiquement élevé de 32. Il est plus élevé que celui du jeudi noir de 1929 et n’a été dépassé que lors de la bulle Internet en 2000. 

    Quant au magazine Capital, il craint que le krach de 2018 ne soit pire qu’en 1987. Les systèmes de vente automatiques et les stratégies de protection du portefeuille avaient joué un rôle primordial lors du krach de 1987. Le phénomène pourrait se reproduire en 2018. Mais les autorités, en 1987, avaient des cartouches dont elles sont aujourd’hui démunies. Les pays occidentaux n’ont plus de marges de manœuvre budgétaires, monétaires ou sur les taux, tandis que la BCE n’a même pas encore mis un terme à son programme de rachats d’obligations européennes. 

    Il n’y a donc plus de prêteur de la dernière chance qui soit prêt à soutenir le système financier mondial. En outre, la Fed est désormais dans l’incapacité légale d’entreprendre les mêmes actions d’urgence qu’en 2008. Le Dodd-Frank Act, adopté à la va-vite sous Obama après la faillite de Lehman Brothers, empêche la Fed de voler à la rescousse de sociétés individuelles en difficultés ou de prêter dans l’urgence à des sociétés non bancaires. La Fed ne peut prêter de l’argent qu’à des institutions assurées, et avec la permission du Trésor.

    En 2008, c’est la Fed qui avait sauvé le système financier européen en créant des dollars pour soutenir le marché interbancaire européen. Le 14 octobre 2008, le montant des « swaps » en dollars passa brusquement de 50 milliards de dollars à 580 milliards de dollars.

    Le paradoxe, c’est que seule la concurrence mondiale exacerbée, qui a pour conséquence la disparition à terme de toutes les industries occidentales, freine la remontée de l’inflation ! Mais depuis 2008 et Lehman Brothers, la dette mondiale globale est passée de 57 % à 327 % du PIB. Face à la faillite de nombreuses entreprises et de nombreux États, dont la France, suite à la remontée des taux d’intérêt à long terme, on pourrait alors assister à l’éclatement simultané des bulles dans les cinq classes d’actif, les trois plus périlleuses étant les cryptomonnaies, les obligations et les actions, suivies de l’immobilier ainsi que des œuvres d’art, biens réels gardant toujours une valeur substantielle si l’on se réfère à la crise hyperinflationniste de 1923 en Allemagne.   • 

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • LE FAUTEUIL DE LA VIE. A la recherche de l’Équilibre et de l’Harmonie (83), par Jeunesse si tu savais et Poussières d'ét

    JEUNESSE SI TU SAVAIS

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    POUSSIERES D'ETOILES

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    Ouvrez le lien du site à l'aide du moteur de recherche GOOGLE CHROME.

    https://www.youtube.com/channel/UCvYtt4Ws_Uc4Cj0LeLCoEJQ/videos

     

    Et voici le quatre vingt troisième article (aussi en vidéo/audio) qu'ils nous ont adressé, en attendant la suite...

    L’équilibre et l’harmonie sont chemin du bonheur dans la vie. En voici une image.
    A VOIR AUSSI LA NOUVELLE VIDEO

    https://www.poussieresdetoiles.fm/uploads/newscast/0/0/13/dc74b218-4d03-4efe-93dd-2d3ceb214bf0.mp3

     

    Prenons un fauteuil en osier qui a plusieurs pieds. Chaque pied est composé aussi de plusieurs branches d’osier. Quand l’homme met un premier pied dans la vie, c’est dans une famille. *Le premier pied de la vie c’est le pied de la famille *de naissance composé d’abord de deux branches principales la mère et le père. Il y a aussi les frères et sœurs qui y -avant ou après- apparaissent dans ce pied. Sans parler du soutien des petites branches que sont les grands-parents, les oncles, tantes, cousins, cousines. C’est le premier pied, c’est celui qui est aussi *le berceau de l’Amour où on découvre ce qu’est l’Amour *(conçu par amour, accueilli par amour, élevé par amour). Et tous ceux qui n’ont pas eu les diverses branches de ce premier pied en gardent une blessure pour leur vie entière. Ils sont des blessés de l’amour et de la vie.

    Le deuxième pied de ce fauteuil de la Vie est celui de l’amitié. C’est celui que l’on va découvrir progressivement avec la branche principale que sont les meilleurs amis- amis solides, amis intimes -avec aussi des brins d’osier plus petits que sont les copains. Amis et bons copains vont aussi nous soutenir tout au long de la vie. Dans ce domaine il faut laisser du temps au temps , souvent on commence par des copains avec qui on partage des activités, avant de trouver avec la maturité les vrais amis avec lesquels on partage bien plus qu’un repas ou un sport, on partage l’essentiel et on vit une certaine communion. Mais cela demande à la fois du temps et des efforts.

    3° Le troisième pied c’est celui des études et du travail. On va découvrir également des camarades d’études, des camarades de travail, de bons camarades avec lesquels on va partager quelque chose. Et comme pour chacun des pieds du fauteuil, on va aussi construire. Construire un parcours scolaire, des examens, on va créer une œuvre dans son travail, créer de ses mains ou construire intellectuellement, faire œuvre utile. On se réalise aussi dans des études ou du travail.

    *4° Le quatrième pied est le pied des activités sociales *- associatives, bénévoles, caritatives, sportives- tout ce que l’on va faire dans des associations où on va découvrir là aussi des copains ou des camarades qui vont nous aider à progresser. Avec lesquels on va concevoir des projets communs et partager des activités culturelles, sportives, artistiques qui permettront de se réaliser. Il y a dans chacun des pieds de notre fauteuil de la Vie un aspect soutien et partage affectif qui élève le cœur, mais aussi de création -de ses propres mains ou intellectuelle- ou au moins une action qui nous dynamise. Et nous fait aller de l’avant.

    5° Le cinquième pied sera celui de la nouvelle famille que l’on va constituer en découvrant une épouse ou un époux. Et en accueillant ensuite des enfants dans ce berceau de l’Amour qu’est la famille. Et le cycle de l’Amour et de la Vie continue ainsi de se perpétuer selon l’ordre naturel. Certains des pieds viennent quant à eux à diminuer au fur et à mesure des années. Si le premier pied de la famille de naissance est l’essentiel et même le seul au point de départ. Bien sûr qu’au fil de la vie il y aura la disparition de l’un ou autre être cher et c’est pourquoi le cinquième pied a grande importance puisqu’il va progressivement remplacer par sa solidité le premier pied. On aura aussi à accueillir dans cette nouvelle famille des petits-enfants quand le temps sera venu.

    Et pour ceux qui sont croyants, ils auront une aide supplémentaire. C’est ainsi qu’il y a trois fils invisibles qui d’en-haut soutiennent ce fauteuil de la vie. Quand un des pieds est vermoulu ou vient à se briser, ce fauteuil de l’équilibre et de l’harmonie de la vie va pouvoir se maintenir grâce à ces fils invisibles de Dieu-Trinité. Avec l’aide de Dieu les périodes difficiles, les blessures de la vie pourront être mieux supportées.

    Conclusion.

    A chacun d’entretenir tous les pieds du fauteuil de la Vie, de ne pas laisser tomber l’un des pieds. Quand on découvre une femme, dans la passion du sentiment amoureux, quelques fois on laisse tomber ses amis. Quand on crée et développe une nouvelle famille on délaisse sa famille de naissance. Quand on est passionné par un travail, on ne pense pas à créer une nouvelle famille, à accueillir des enfants et ainsi de suite. Les cinq pieds se construisent au fur et à mesure de la vie entre la famille de naissance et la nouvelle famille - aujourd’hui on ne se marie que vers 30 ou à 35 ans peut-être, donc il y a aussi un long délai entre ces deux pieds là. Mais dans tous les cas,* il s’agit d’entretenir, de découvrir, de développer chacun des pieds; sans en négliger un seul.* Un pied viendrait à être vermoulu ou se briser, si on n’avait pas les autres pieds qui sont là pour retenir le fauteuil de la vie, on tombera, on s’effondrera très facilement. On peut avoir quatre pieds, si on n’en a plus que trois, c’est déjà plus difficile. Si on en a plus que deux on risque de s’effondrer plus facilement encore et si on en a qu’un seul on ne tiendra absolument pas. Voilà ce parcours de la Vie- à partir de la naissance dans une famille- qui est de construire des pieds solides avec plusieurs branches. Chacun des pieds pour mieux tenir face aux adversités de la vie et parcourir *ce chemin du bonheur- entre ÉQUILIBRE et HARMONIE- *auquel chaque être humain aspire.

  • On préfère toujours l’original à la copie…, par Christian Vanneste.

    On peut penser ce qu’on veut de Zemmour, le constat s’impose : c’est lui qui donne le “la” de la campagne présidentielle naissante, qui concentre sur lui l’actualité, en dicte les thèmes essentiels. C’est lui aussi qui est la cible de tirs nourris venant de toutes parts.

    christian vanneste.jpgSa priorité est l’immigration et particulièrement celle de peuples musulmans dont il pense qu’elle menace à terme par sa démographie, et le maintien de son identité différente voire hostile, l’existence même de la nation française. Sa connaissance des chiffres actuels et des processus historiques balaie les critiques. Pourtant, personne ne songe à réduire sa pensée à une copie de celle du Rassemblement National. D’abord parce que ses idées viennent de plus loin et de plus haut que celles de l’actuelle direction de ce parti. Chargées d’histoire et de réflexion, elles tracent leur chemin dans l’opinion avec une continuité rare en politique et ne cherchent pas à s’adoucir ou à se durcir en fonction des sondages et de l’air du temps. La normalisation confinant à l’affadissement circonstanciel de Marine Le Pen, et au rebours, la gesticulation de Macron sur les visas du Maghreb ou ses dérapages sur l’Algérie ou le Mali, qui démentent depuis quelques jours la politique menée depuis plus de quatre ans, sont les méandres des tactiques politiciennes. Il ne sert à rien de refuser quelques visas quand on a vanté et facilité l’entrée en France de plus de deux millions d’immigrés. Il n’est pas utile de fustiger le gouvernement algérien quand on a passé son temps à se prosterner devant lui, qu’on a encouragé son culte des “héros” jusqu’à déposer des fleurs au pied des monuments érigés à la gloire de tueurs de soldats français, et qu’on a cultivé la repentance “coloniale” à l’égard d’un pays qui doit à la colonisation son existence, sa population et les richesses qu’il dilapide.

    Zemmour est devenu la cible, le diable que la bien-pensance veut exorciser. Ce n’est pas facile. Même si Jean-Marie Le Pen se dit prêt à le soutenir s’il dépasse sa fille, on ne confondra jamais le Juif Zemmour avec l’auteur de saillies antisémites. Mais l’atout de ce “sémite”, c’est qu’il est aussi patriote que le Breton, et exprime davantage un amour passionné de la France qu’une détestation de certains Français. Surtout, ce Pied-Noir dont les parents ont été chassés d’Algérie s’affirme gaulliste avec une lucidité sans faille sur la politique algérienne du Général, implacable, cruelle, mais nécessaire pour éviter ce Colombey-les-deux-mosquées que ses successeurs ont néanmoins laissé venir. Alors, on lui cherche des poux dans la tête. Il serait le défenseur de Pétain. Non, il a simplement constaté que l’existence de l’Etat français et d’une “zone libre” pendant plus de deux ans a permis à la France d’avoir un moins grand nombre de victimes de la Shoah que d’autres pays entièrement occupés et soumis. Tel n’était certes pas le but du régime de Vichy, mais c’est le résultat. Pour le coup, voilà un point d’histoire, et non un détail : je crois avec Jacques Bourdu ( L’armistice de 1940, l’histoire d’une faute tragique ) que l’intérêt de la France était de continuer la guerre, mais il est évident que l’occupation aurait été plus dure et que la France affaiblie pouvait y succomber, comme le pense Zemmour en sachant qu’il prête le flanc à la critique. C’est la preuve de son honnêteté intellectuelle, étrangère à toute nostalgie pétainiste.

    Comme on peut difficilement l’attaquer sous l’angle du racisme puisqu’il s’en tient au choc des civilisations et non des races et se réfère à Huntington et à Levi-Strauss, en dépit de l’abrutissement idéologique qui a importé des Etats-Unis le “racialisme” et son obsession des couleurs, on insiste davantage sur les “genres” qu’il continue à appeler des sexes. Zemmour défend le conservatisme du bon sens, ce terrain sur lequel il rencontre Orban, mais aussi, en France, Marion Maréchal, la “droite hors les murs”, celle qui résiste à notre décadence sociétale, pétrie de contradictions suicidaires. Comment une nation peut-elle survivre en favorisant l’avortement ou les “couples” infertiles, et cela parfois au nom de ceux qui se proclament défenseurs de la nature ? Le respect de la nature implique la reconnaissance des spécificités sexuelles, du Yin et du Yang, comme disent les Chinois. Cela ne veut pas dire l’inégalité, mais le refus de l’indifférenciation, de l’interchangeabilité des individus, de ce monde de particules humaines en mouvement, dominé et géré par une oligarchie aspirant au transhumanisme. Son débat avec Onfray a mis en lumière la complémentarité de ces deux beaux esprits, et laissé loin derrière, ou plutôt tout-en-bas, la poussière des politiciens avec leurs recettes à court terme, en vue de conserver leur part de fromage.

    Il leur reste l’économie, non pas la vraie, celle des entreprises et des travailleurs, mais la tuyauterie de la pompe à finances et de la redistribution. Comment prendre au sérieux de prétendus spécialistes dont les résultats sont calamiteux, les projets entièrement fondés sur la surchauffe d’une planche à billets dont on sait que la panne approche ? Les réponses de Zemmour sur ces questions ne peuvent que rassurer les gens raisonnables : est-il possible de voir naître enfin cette union des droites ( et pas seulement), des fillonistes aux identitaires, avec cette “droite-hors-les-murs” , ces Français patriotes, libéraux-conservateurs, souverainistes, que voulait fédérer Robert Ménard à condition qu’ils cessent leurs incantations, leurs querelles de chapelles, et leur irréalisme.

    On préfère toujours l’original à la copie, et l’original, celui qui vient de loin, et a tracé son sillon bien droit, c’est Zemmour, ce qui fait de lui un original à l’autre sens du terme, bien séduisant pour ces Français qui n’en peuvent plus de la médiocrité de leurs politiciens.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • ”Reconnaître l’identité de genre dans une compétition sportive entre en contradiction avec le fait de reconnaître le sex

    © OLI SCARFF / AFP 

    Marguerite Stern, créatrice des collages féministes et auteure du podcast et du livre "Héroïnes de la rue" (Michel Lafon), s'inquiète d'amendements qui pourraient prendre en compte l'identité de genre plutôt que le sexe, lors des compétitions sportives.

    8.jpgCe vendredi 19 mars, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture une proposition de loi sur le sport proposée par LREM, laquelle est censée permettre une démocratisation de la pratique sportive. EIle propose plusieurs mesures pour lutter contre les discriminations, notamment la mise en place progressive d’une parité au sein des instances dirigeantes.

    Parmi les amendements adoptés, certains concernaient l’introduction du terme "identité de genre". Le député Raphaël Gérard s’est fendu d’un communiqué à ce sujet sur Twitter "la loi consacre en préambule l’égalité de toutes et tous dans l’accès à la pratique sportive, sans distinction en raison du sexe, de l’orientation sexuelle, de l’identité de genre, du handicap ou tout autre motif".

    En réponse aux protestations de nombreuses féministes, ce monsieur s’est permis de nous qualifier de TERF (Trans Exclusionary Radical Feminist), terme renvoyant à une insulte fréquemment utilisée par les transactivistes contre certaines féministes pour entre autres, nous menacer de viol et de mort. De mémoire, c’est bien la première fois qu’un élu de la République se permet publiquement de traiter des femmes de "TERF", et j’aimerais qu’on le retienne. Ce monsieur a également cru de bon ton de nous donner des leçons de féminisme : "Je suis assez troublé par les commentaires transphobes qui voudraient opposer les femmes entre elles." Son attitude envers les femmes est à l’image des amendements qu’il propose : sexiste.

     

    "Ces différents amendements concernant l’identité de genre sont un crachat jeté au visage des femmes" 

     

    Sous couvert de "lutte contre les discriminations", ces différents amendements concernant l’identité de genre sont un crachat jeté au visage des femmes, car si j’en comprends bien le sens, ils sous-tendent la possibilité que sur simple déclaration des individus de sexe masculin puissent participer à des compétitions sportives féminines. Reconnaître l’identité de genre dans une compétition sportive, entre en contradiction avec le fait de reconnaître le sexe, il faut choisir entre les deux. Et si jusqu’à présent c’est le sexe qui est pris en compte pour établir des catégories sportives, c’est parce que femmes et hommes ont des capacités physiques différentes.

    De la même façon que les seniors ne courent pas avec les juniors et que les personnes dites valides ne courent pas avec les personnes en situation de handicap, les femmes ne courent pas avec les hommes. Ces catégories sportives sont faites pour préserver l’égalité des chances. Elles sont importantes.

    J’entends que des personnes trans puissent ressentir un sentiment de malaise à concourir aux côtés de personnes dont elles estiment que l’identité de genre ne leur convient pas, et je pense sincèrement que c’est important de trouver une alternative qui leur convienne, mais cette alternative ne peut pas se faire aux dépens des droits des femmes. Il n’est pas question pour moi de prendre position CONTRE les personnes trans, mais plutôt POUR les femmes.

     

    "Femmes et hommes n’ont pas les mêmes corps" 

     

    Souvenons-nous que les femmes ont dû batailler pour avoir le droit de pratiquer certains sports, et la non-mixité est la garantie de pouvoir pratiquer ces sports-là sereinement et équitablement. Femmes et hommes n’ont pas les mêmes corps, et même lorsqu’un individu de sexe masculin décide de changer d’identité de genre et de prendre des hormones, ses performances sportives dépendront toujours de son sexe. Qu’il prenne des hormones ou pas, sa masse musculaire et osseuse resteront toujours plus élevées. C’est un fait scientifique : les corps des XY sont différents des corps des XX.

    Les femmes ont par exemple plus de souplesse au niveau des tendons, et les hommes plus d’explosivité. C’est pour cela que les femmes excellent en gymnastique et les hommes en course. Le record de France masculin du 200 m est détenu par Christophe Lemaitre avec 19s80 ; le record féminin par Marie-José Pérec avec 21s99. Sur cette discipline, l’écart entre femmes et hommes est toujours d’environ 2s, c’est-à-dire 20 m.

    Que se fera-t-on donc si demain Christophe Lemaitre déclare qu’il est une femme ? Les femmes seront-elles condamnées à ne jamais monter sur les podiums des 100 et 200 m féminin ? C’est une vraie question.

    À l’internationale, la question qui nous occupe s’est déjà posée, et l’expérience a montré que les conséquences de l’introduction d’individus de sexe masculin dans les compétitions féminines peuvent avoir des conséquences dramatiques. Parmi l’un des exemples les plus graves, Fallon Fox, une combattante en MMA transgenre a écrasé le crâne de sa concurrente Tamika Brents en 2014, lui infligeant une commotion cérébrale et une fracture de l’os orbital. Fallon Fox a déclaré après sur Twitter (*) : "Le crâne d’une femme a été fracturé, et l’autre non. Juste pour que vous sachiez, j’ai adoré ça. J’adore éclater les TERFS qui ont des discours transphobes insensés. C’est un bonheur! Ne soyez pas tristes ;)".

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    Nous devons être capables de faire la distinction entre la transidentité qui relève de l’intime, et que je respecte, et le transactivisme qui est une idéologie politique qui met en péril les droits des femmes de façon très concrète dès lors qu’elle trouve une application dans le réel. C’est la première fois que cette idéologie menace d’entrer dans la loi française, et nous devons y être vigilantes.

     

    "En tant que féministe radicale, je suis pour l’abolition des stéréotypes de genre" 

     

    Être une femme n’est pas une émotion, un sentiment, ou un goût prononcé pour un certain type de vêtements et un certain type de couleurs. C’est une réalité biologique. C’est ressentir dans sa chair la douleur des règles et celle du harcèlement de rue, c’est être exposée à la possibilité d’être prostituée et excisée. Les problématiques féministes sont toutes centrées autour des corps des femmes et ça n’est pas un hasard, car c’est à travers nos corps que les hommes nous oppriment depuis des millénaires.

    En tant que féministe radicale, je suis pour l’abolition des stéréotypes de genre. Je suis pour que les hommes puissent marcher en talons si ça leur chante, et pour que les femmes cessent de subir l’injonction à se maquiller et à s’épiler. Détruire ces stéréotypes, c’est s’autoriser à sortir du carcan que la société patriarcale impose aux femmes plus particulièrement, mais aux hommes aussi. Et si on s’autorise à les détruire, alors seul le sexe est une donnée valable pour définir ce qu’est une femme et ce qu’est un homme, et le terme "identité de genre" n’a rien à faire dans ce texte de loi.

    (*) Le tweet a été supprimé.

    Source : https://www.marianne.net/

  • La « grande fureur d’honnêteté » des progressistes, par Liam Seviso.

    Le mili­tan­tisme pro­gres­siste s’in­tro­duit de plus en plus dans l’art et les dis­ci­plines intel­lec­tuelles. Le sen­ti­ment l’emporte sur la rai­son. C’est la vic­toire de la « mora­line » alors même que toute forme de mesure héri­té de la moral chré­tienne est jetée au bûché comme étant une obses­sion de vieux réactionnaires.

    Récem­ment, Alice Zéni­ter, prix Gon­court 2017, dans une inter­view vidéo accor­dée à France Culture offrait une lec­ture effa­rante de Madame Bova­ry. Elle déplo­rait que « C’é­tait tout le temps ces exis­tences un peu de la pesan­teur domes­tique. Ou alors c’est des exis­tences adju­vantes aux hommes. » La roman­cière rédui­sait donc le tra­vail flau­ber­tien à la mise en scène d’une femme peu ins­pi­rante exis­tant seule­ment par rap­port à son mari et ses amants. Oui, Madame Bova­ry n’a que peu d’être en dehors de ses rêve­ries roman­tiques et de ses amants, c’est bien là son inté­rêt. Zeni­ter semble nous dire qu’elle aurait pré­fé­ré voir une héroïne fémi­nine maî­tresse de sa vie, à laquelle s’identifier pour être une femme libé­rée. Or, est-ce ce que l’on demande à la lit­té­ra­ture ? L’i­den­ti­fi­ca­tion à un per­son­nage est certes la pre­mière étape de l’ap­pro­pria­tion d’une œuvre. Cepen­dant, il s’a­git là d’un niveau de lec­ture assez faible. Si l’au­teur est tout à fait légi­time à avoir une lec­ture émo­tive d’une œuvre, l’exi­gence intel­lec­tuelle devrait l’o­bli­ger à ne pas réduire une œuvre et son inté­rêt à cela. Flau­bert construit l’his­toire de Madame Bova­ry pour railler l’es­prit roman­tique de son siècle, il lui refuse toute gran­deur et l’en­ferme dans la médio­cri­té. Cela non pas pour rabais­ser la femme ou en faire un contre modèle (d’ailleurs Charles Bova­ry est tout autant, voire plus, médiocre et moqué que sa femme.) mais parce qu’il fait œuvre d’é­cri­vain. Il pose un regard sur le monde, un pas de côté don­nant une hau­teur de vue sur son temps. Il ne fau­drait pas faire de la lit­té­ra­ture un tract néo-féministe.

    Bau­de­laire, quelques mois après le pro­cès de Madame Bova­ry, en 1857, se voit ordon­ner par le même pro­cu­reur qui acquit­te­ra Flau­bert, M. Pinard, de reti­rer six poèmes des Fleurs du mal. Le poète dénonce alors « la grande fureur d’hon­nê­te­té qui s’est empa­ré du théâtre et du roman. […] Mora­li­sons ! Mora­li­sons ! S’é­crient-ils avec une fièvre de mis­sion­naire […] dès lors l’art n’est plus qu’une ques­tion de pro­pa­gande. ». Ces mots vieux de deux siècles résonnent tris­te­ment aujourd’­hui. La lit­té­ra­ture contem­po­raine, comme le ciné­ma, fait la course à la « repré­sen­ta­tion » des mino­ri­tés, à la nor­ma­li­sa­tions du caprice indi­vi­duel, à celui qui dénon­ce­ra le plus fort même quand il n’y a rien à dénon­cer. Dès lors, quelle est la rai­son d’être de la lit­té­ra­ture ? Georges Ber­na­nos dans Madame d’argent (1928) met en scène un illustre homme de Lettres mépri­sant secrè­te­ment sa femme et la trom­pant en pen­sées avec ses héroïnes. Pour Ber­na­nos, ce per­son­nage incarne ce que la lit­té­ra­ture ou le lit­té­ra­teur n’est pas : un homme figé, cou­pé de la vie et figeant la lit­té­ra­ture avec lui. Les mili­tants sont figés, ne voyant le monde qu’à tra­vers leur prisme, ils ne peuvent conce­voir la lit­té­ra­ture. Pour Ber­na­nos ce qui dis­tingue l’é­cri­vain du vul­gaire homme de Lettres est l’ap­pel à la lit­té­ra­ture, voca­tus.L’é­cri­vain est celui qui, à l’é­cart du monde, trouve la néces­si­té d’é­crire
    comme d’un tra­vail. L’é­cri­vain, contrai­re­ment à l’homme de Lettres est appe­lé pour répondre à un impé­ra­tif de son temps, à poser son regard sur le pré­sent, pas pour le réduire mais pour l’in­ter­ro­ger, le comprendre.

    Que l’on nous par­donne d’être plus ber­na­nos­siens que zeni­te­riens, s’il y a une lutte à mener en lit­té­ra­ture, c’est celle de l’homme se débat­tant avec sa propre igno­rance face au mys­tère de sa condition.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : les premiers collabos étouffent les premiers résistants...

    1946 : Loi de "Dévolution des Biens de Presse" : l'imprimerie ultra-moderne de "L'Action française" légalement volée par l'Humanité... 

    De Michel Mourre (Dictionnaire Encyclopédique d'Histoire, page 1369) :

    * DEVOLUTION DES BIENS DE PRESSE (loi de). Loi promulguée en France le 11 mai 1946 par le gouvernement provisoire présidé par Félix Gouin. Elle faisait suite à l'ordonnance du 30 septembre 1944, laquelle interdisait la reparution de tous les journaux et périodiques qui avaient continué à paraître quinze jours après l'armistice du 22 juin 1940 en zone Nord et après le 12 novembre 1942 en zone Sud. La loi du 11 mai 1946 confisquait les biens (notamment les imprimeries) de tous ces journaux, et ce, même si leurs responsables étaient acquittés du crime de collaboration par les tribunaux de l'épuration. Tous ces biens furent dévolus à la Société nationale des entreprises de presse (S.N.E.P.), qui, sous le contrôle financier de l'État devait en assurer la gestion en attendant leur attribution définitive aux nouveaux journaux issus de la Libération. 88 journaux et périodiques parisiens, 394 journaux et périodiques de province furent atteints par cette mesure."  

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    Ainsi s'acheva la grande aventure du quotidien "L'Action française", dont le premier numéro était paru le samedi 21 mars 1908, jour du printemps... Si la date du 11 mai 1946 peut être retenue comme celle de l'épilogue - "légal", mais évidemment illégitime... - de l'aventure, c'est plus de deux ans auparavant, le 24 août 1944, qu'était paru mais non diffusé le 13.000ème et dernier numéro... (1)

    C'était bien joué pour les révolutionnaires, essentiellement le Parti communiste français, revenus en force à partir de 44 et bien résolus à faire oublier qu'ils avaient été les premier "collabos", leur journal L'Humanité ayant été interdit de parution le 27 août 1939 par le gouvernement Daladier, après son approbation du pacte germano-soviétique ! (voir l'Éphéméride du 25 août), alors que c'est dans les rangs des royalistes, traditionnalistes et autres catholiques que se recrutèrent les premiers Résistants ! : en 1941, le premier d'entre eux fusillé par les nazis fut Honoré d'Estienne d'Orves, royaliste et catholique...

    Il y eut même, durant l'été 1940, des négociations menées par des dirigeants communistes avec les services allemands, ayant pour objectif la reparution officielle du journal. Ces négociations furent, il est vrai, condamnées par Maurice Thorez, depuis Moscou, où il s'était prudemment et confortablement installé pour "supporter" la guerre. Ainsi, on peut lire dans L'Humanité du 4 juillet 1940 :

     

    "Il est particulièrement réconfortant en ces temps de malheur de voir de nombreux travailleurs parisiens s’entretenir avec les soldats allemands, soit dans la rue, soit au bistro du coin. Bravo camarades, continuez même si cela ne plaît pas à certains bourgeois aussi stupides que malfaisants ! La fraternité des peuples ne sera pas toujours une espérance, elle deviendra une réalité vivante..."

     

    On lira aussi, avec intérêt, dans notre Éphéméride du 28 août, ce que L'Humanité osait écrire : une "célébration" de la paix avec Hitler, et une condamnation des Alliés, responsables de la guerre !...

    Moyennant quoi, par un prodigieux retournement de situation montrant leur extrême habileté manoeuvrière - et surtout grâce à cette "re-Terreur", comme dirait Léon Daudet, que fut l'Epuration - les premiers "collabos" brisèrent les reins de "L'Action française" qui, dès 1918, demandait le démembrement de l'Empire allemand et, dès 1930, dénonçait Hitler, se montrant ainsi la première force "résistante" face à l'Allemagne en général, et face au nazisme en particulier...  

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    (1) : L'Action française, quotidien, a paru sans interruption du 21 mars 1908 au 23 août 1944. Après l'armistice de Juin 1940, Maurras et son équipe, avaient refusé de rentrer à Paris et le journal s'était replié en "zone libre" à Lyon, où même en 1942, après l'invasion par les Allemands de la zone sud, la presse put continuer à paraître. Toutefois, le 20 août 1944, à la suite de la percée des Alliés en Normandie et du débarquement en Provence, les Allemands arrêtèrent le maréchal Pétain et le déportèrent en Allemagne.

    Georges Calzant rapporta à Lyon le récit de l'enlèvement du Maréchal et Maurras et Pujo décidèrent de le publier dans un numéro de l'Action française qui devait être daté du 24 août 1944. Toutefois, l'imprimerie où était fabriqué le journal était tombée dans les mains des résistants communistes et Yves Farge, qui devait prendre la place du préfet de région Boutemy, s'opposa à la sortie de ce dernier numéro.

    Peu de temps après les bureaux de l'Action française furent pillés et Maurras et Pujo entrèrent en clandestinité, jusqu'au 5 septembre, jour où ils furent emprisonnés et inculpés d' "intelligence avec l'ennemi : l'ignominie le disputait à l'aberration...

    Leur procès - parodie de procès, plutôt, ou "pseudo-procès", aussi inique dans son genre que celui de Louis XVI ou Marie-Antoinette, aura lieu du 25 au 27 janvier à Lyon, et aboutira, le 28 janvier, à la condamnation de Maurras, aussi scandaleuse qu'injuste et infondée (voir la note consacrée à ce pseudo-procès dans l'Éphéméride du 28 janvier 1945).

     

     

    Voir - publié sur Boulevard Voltaire - la mise au point éloquente de Laure Fouré, juriste et fonctionnaire au Ministère des finances et d'Eric Zemmour :

    Oui, l'Action française a toujours été anti nazi

  • L’instant du silence, par Claire Merced.

    S’il ne reste de nos œuvres et de nos vies que ce qui est fondé en Dieu, peut-être retrouverons-nous outre-monde les peintures de Boissoudy.

    Sûrement n’auront-elles pas été transportées grâce à des échelles depuis la terre, emballées dans du papier-bulle.

    Quelle forme l’art prendra-t-il au Ciel ? Que restera-t-il des visions qui, sur terre, tentaient de témoigner d’une Présence invisible, par son rayonnement dans notre humanité – dans la splendeur de l’instant, dans la plénitude d’un cœur ?

    La jouissance et le souvenir de certaines œuvres artistiques peuvent soutenir au cours du pèlerinage terrestre ; la commémoration de la beauté ramène l’âme à la vie. L’errance assoiffée d’un cœur vide peut mener à l’abîme, sans l’art qui est célébration du jour, fête au milieu des ombres.

    On pourrait dire que ce sont des ombres que François-Xavier de Boissoudy peint. Des ombres dansantes à la clarté d’un feu qui ne naît pas de la terre. Un feu semblable au Ciel : il répand sa flamme dans le cœur, dans l’atmosphère, dans la netteté irisée d’un paysage brusquement transcendé de magnificence.

    Ces ombres ont des visages. Bien que divers, les personnages de Boissoudy pourraient, d’écho en écho, être les mêmes. Les mêmes dans des vies, des temps différents. On pourrait se reconnaître dans ces visages à la fois précis et adoucis. Peut-être est-ce la douceur des contours et des traits qui leur donne ce profil rêveur, ce mystère de la reconnaissance universelle. Cette douceur ne vient pas tant des personnages que du regard du peintre ; et elle est un témoignage qu’il rend : un témoignage du sacré de chaque être, du respect – la révérence, cette crainte pleine d’amour qui saisit le fidèle devant Dieu – avec lequel l’autre s’accueille.

    Chacune des expositions précédentes semblait empreinte d’une couleur dominante : les jaunes brumeux, les gris-bleu-vert mélancoliques et doux de « Paternité » ; le noir aux profonds reflets bleus ou bruns, ciselant l’incroyable blancheur d’une « femme nommée Marie » et « Annonciation » ; l’or pâle et froid tailladé de noir du « Chemin de Croix » ; la terre de Sienne embrasée, mordorée, éblouissante de « Béatitude », comme un torrent de lumière roussie débordant terre et cœur.

    « Que ton règne vienne » mêle les atmosphères et les réalités.

    Dans une cavité, une mère et son enfant reposent. L’éclair de leurs corps est auréolé d’un rose terreux : Dieu s’est fait chair, il s’est fait terre. Nul ne le sait ; au-dessus, un lourd ciel glauque, presque aquatique, est traversé de figures incertaines : un dragon ? Des songes ? Le jaillissement de cette lumière qui semble grandir à l’horizon, embrassant la terre ? L’obscurité est pleine de murmures. Voilà l’annonce du règne, voilà son aube : une révélation chuchotée au creux du monde, la fragilité nue d’une mère et de son nourrisson au sein. La main maternelle, calme et aimante, vient enserrer l’enfant, insouciante du chaos extérieur, insouciante de leur vulnérabilité. Elle sait la force contenue dans le vase frêle de leur corps : elle sait qu’au-dehors, les gigantesques noirceurs se débattant sans fin sont défaites ; que la puissance ouvre une brèche dans ce monde et irradie, par leur faiblesse.

    Une nouvelle création s’accomplit. Elle est toujours en cours. « Rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour. »

    « Que ton règne vienne » est une méditation, une exploration, une prière. Ce qui est caché au secret de la terre, au secret des âmes, doit encore être dévoilé ; et le Règne aussi, doit se dévoiler à nous, monter au grand jour de nos vies, resplendir à nos yeux comme il embrase les personnages.

    La solaire liberté des peintures exulte : nous sortirons de nos tombeaux, nous verrons « la bonté du Seigneur sur la terre des vivants. » Elle nous demande : « Où êtes-vous errant ? Vivez-vous dans vos maisons ? Marchez-vous sur la terre de liesse, ou sur celle des sépulcres ? »

    Chercher, Guetter… : quel désir nous mène, quel visage dessinons-nous à l’aveugle, quelle espérance nous tient au fond des entrailles ? Les peintures radieuses, les esquisses énigmatiques happant la pensée, entraînent à leur suite ou invitent à un regard de vérité, à l’écoute de ce qui bruit au fond de l’être.

    Voir dépeint une des scènes les plus ordinaires de la vie. À regarder la toile, on se demande si cette scène existe ailleurs que dans l’éternité. Un enfant, sur les genoux de sa mère assise sur un canapé, regarde quelque chose. On ne voit rien. On sait que le Royaume est là. Le voyons-nous également dans nos vies ?

    Naître, Revenir, Reconnaître… : le bondissement, l’effusion, la sidération. Boissoudy, peintre du sacré de la vie humaine, de la divinité de cette vie, et de l’humanité de Dieu, restitue l’impossible en peinture : il attrape l’instant du silence. L’instant de l’adoration, de la joie limpide qui s’élance. De l’incommunicable.

    « Que ton règne vienne », à la Galerie Guillaume, 32 rue de Penthièvre, 75008 Paris, jusqu’au 29 mai (et peut-être au-delà). Il existe un catalogue, avec un texte de Thibault de Montaigu, publié aux Éditions Conférences. galerieguillaume.com.

     

    Illustration : Séjourner ou Le règne animal

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Sur le blog ami du Courrier Royal : les dîners politiques du Comte de Paris au manoir « Le Cœur Volant ».

    Henri d’Orléans, comte de Paris, prétendant au trône de France dans le cas d’une restauration monarchique, a longuement séjourné à Louveciennes, de 1953 à 1972. Après l’abrogation de la loi d’exil, par l’Assemblée nationale en 1950, Henri d’Orléans rentra en France et s’installa au manoir « Le Cœur Volant » avec son épouse et ses 11 enfants. 

    Il existe plusieurs manières de raconter ce séjour. On peut retenir la vie brillante menée par la famille princière sous l’œil des médias (« Paris Match », « Point de vue-Images du monde », ,…) avec ses joies et ses peines. Le mariage civil de trois de leurs filles en mairie de Louveciennes, Hélène en 1957, Isabelle en 1964. Anne en 1965. Le drame qui viendra endeuiller la famille : François, un des fils, tué le 11 octobre 1960 dans les Aurès lors de la guerre d’Algérie. On peut également s’attacher à l’action politique du comte de Paris. C’est ce que nous essaierons de faire.

    « Être prétendant, c’est être commis voyageur »

    De retour en France, convaincu des chances d’une restauration, le comte déploya son  action politique sous différentes formes : un secrétariat installé dans un magnifique hôtel particulier légué par une dame royaliste, à Paris rue de Constantine, un Bulletin mensuel d’information de 4 pages distribué aux élites et de nombreuses réceptions dans la demeure de Louveciennes dans la grande tradition de l’époque.

    Michel de Grèce, neveu du comte de Paris, qui dans son adolescence a vécu à Louveciennes, relate ces soirs de réception dans ses « Mémoires insolites ». « Les dîners de Louveciennes formaient un des pivots de l’action de mon oncle. Deux fois par semaine, le mardi et le jeudi, il réunissait environ une quarantaine de convives, des ministres, des politiciens de l’opposition, des chefs d’entreprise, des banquiers, des hauts fonctionnaires, des cardinaux, des académiciens, des ducs. (…) A leur descente de voiture, les invités étaient reçus par les chefs de bureau de mon oncle, MM Delongrès-Moutier et Longone. Ils traversaient le hall orné du fameux tableau d’Horace Vernet représentant Louis-Philippe et ses fils à cheval devant le château de Versailles, qui faisait face au Louis XIII en pied par Champaigne. On leur servait l’apéritif dans le grand salon sous le nez du duc d’Orléans par Ingres, de la princesse de Joinville par Winterhalter et de la duchesse de Mecklembourg. (…) Se trouvaient réunis par exemple pour un soir le nonce du pape, Mgr Marella ; Valéry Giscard d’Estaing ; Maurice Schumann ; le duc et la duchesse de Brissac ; un autre duc, académicien de surcroît, celui de Castries ; Albin Chalandon et sa femme, la superbe Salomé Murat, sculpturale dans une robe rose ; le président de la Shell et son épouse, cette illustre figure mondaine qu’était Lady Detterding ; le général Catroux et son épouse surnommée « la reine Margot ».

    Le dîner annoncé, nous passions dans la salle à manger où les invités admiraient alignés sur les murs, les gouaches de Carmontelle représentant le duc d’Orléans avec sa famille et les membres de la Cour, ainsi qu’un extraordinaire dessin colorié d’Angelika Kauffmann figurant Philippe Egalité sans sa perruque. Le service était dirigé par le maître d’hôtel, le grand et beau Roger, qui portait avec les autre membres du personnel la livrée Orléans : boutons d’argent aux armoiries et les trois couleurs bleu-blanc-rouge. Une légende accréditée par la famille soutenait que ces couleurs de la maison d’Orléans avaient inspiré le drapeau tricolore. »

    Michel de Grèce évoque également une autre soirée avec des convives comme Pierre et Hélène Lazareff, des voisins, les Bleustein-Blanchet, propriétaires de Publicis, Marcel Pagnol, Joseph Kessel…  Il arriva également au cours de ces soirées, après le dîner, que le comte de Paris, lors d’une actualité politique brûlante, emmena les messieurs dans son bureau pour en discuter. Michel de Grèce ne nous fait malheureusement pas partager la teneur de ces entretiens, car encore adolescent, s’il lui était permis d’assister au dîner, ce qui fut pour lui « une école incomparable », il n’était pas convié à ces réunions restreintes. Les femmes en étaient également exclues. Ainsi la comtesse de Paris, si elle participait aux soupers, était cantonnée à un rôle purement ornemental ; si elle avait l’audace de manifester quelques velléités pour participer aux échanges, elle était rapidement rappelé à l’ordre par son mari, très mufle : «Bébelle, tais-toi, tu n’y connais rien. ». Vers minuit, rituellement, le comte se levait et, pour signifier que la séance était terminée, prononçait la phrase rituelle : « Mesdames, Messieurs, je ne vous retiens pas. » La répétition des réceptions ne devait pas toujours être passionnante, elle pouvait engendrer une certaine lassitude comme ce soir où, en remontant l’escalier, le comte avoua à son neveu : « Être prétendant, c’est être commis voyageur. »

    Michel de Grèce fait également état d’une visite du roi du Maroc, Mohammed V, revenu d’exil après avoir été déposé et exilé à Madagascar. Le comte de Paris s’était dès le début démené en sa faveur. « Aussi, lorsqu’il passa à Paris, Mohammed V lui rendit visite. Ce déjeuner suscita une excitation extrême à Louveciennes. Toute la famille royale marocaine débarqua. Les tailleurs gris trop serrés et les talons hauts des princesses leur seyaient peu. Le prince héritier, futur Hassan II, apparut en treillis. Quant au sultan, il craignait le froid en cet automne pluvieux et avait demandé une chaufferette sous la table afin d’y poser ses pieds  lorsqu’il quittait ses babouches blanches. Il mangeait délicatement, il parlait peu, il manifestait une courtoisie de grand seigneur d’un autre âge, mais sous la douceur perçait l’autorité.»

    Au printemps 1958, le régime de la IVème République, incapable de résoudre « la question algérienne », était à l’agonie. En mai, le soulèvement des généraux appuyé par la population européenne d’Alger se dressa contre le gouvernement. On craignit un débarquement des parachutistes à Paris. A Louveciennes,  Henri d’Orléans « se montrait profondément inquiet, au point qu’il avait préparé un plan pour le faire sortir lui et la famille hors de France à peine les chars seraient-ils apparus dans les rues de Paris. ». La suite est connue. Le général de Gaulle arriva au pouvoir, le comte de Paris se proclama un « partisan inconditionnel ». Les dîners à Louveciennes se poursuivirent « mais désormais, plus question de recevoir des représentants de l’opposition. Mon oncle se limita à nourrir les gaullistes à tous crins. Les agapes en perdirent de leur saveur, car on n’entendit plus qu’un concert de louanges parfois assez fades monter vers le grand homme. »

    ( source: louveciennestribune.typepad.com )

    Relayé par : https://le-courrier-royal.com/

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  • Jacques Soppelsa : « l'Occident est en voie de paupérisation », de Fild Fildmedia.

    Pete Linforth/Pixabay

    Dans La mondialisation dangereuse : Vers le déclassement de l'Occident (Ed. L’Artilleur, 2021), les géopolitologues Alexandre Del Valle et Jacques Soppelsa font non-seulement état des conséquences engendrées par la mondialisation, mais également des risques latents et à venir pour l’Occident. De la menace terroriste aux défis énergétiques, cet essai brillant dresse un bilan des enjeux géopolitiques actuels. Pour Fild, Jacques Soppelsa, président honoraire de l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne et président de l’Académie internationale de géopolitique nous en dit plus.    

    7.jpgEntretien conduit par Marie Corcelle

     

     

     

     

    Fild : Qu'appelez-vous le déclassement de l’Occident ?

    8.jpgJacques Soppelsa : Jusqu'à l'aube du XXIème siècle, avec l'effondrement de l'URSS, l’Occident sans nul doute - d’un point de vue de la hiérarchie des nations - dominait le monde. Aujourd'hui, toute analyse objective de ladite hiérarchie, quels que soient les paramètres utilisés, ne peut que souligner un constat : l'Occident est en voie de paupérisation. Plusieurs éléments convergent pour expliquer cet état de fait. Tout d’abord l’émergence de nations candidates au statut de "superpuissance", telles la Chine et l'Union Indienne, qui sont par ailleurs deux colosses au plan démographique. Ensuite la réapparition (plus surprenante) de la Russie de Poutine, après le déclassement de l’URSS. Puis l’intrusion insidieuse et perverse, voire nocive, au cœur du monde occidental, des firmes multinationales et des GAFAM. Et pour finir, la faiblesse des nations occidentales face à certaines menaces, qui s’étendent du terrorisme international, (phénomène lié notamment à un islamisme radical longtemps et paradoxalement encouragé par les Occidentaux) à la criminalité organisée ou aux migrations non contrôlées.

    Fild : Quelles-sont les principales failles des sociétés démocratiques qui conduisent à ce déclassement ?

    Jacques Soppelsa : Elles sont malheureusement nombreuses. Sans souci de hiérarchisation, et pour cause, j'en évoquerai ici plusieurs. D’abord l'évolution du contexte démographique mondial au lendemain de la disparition du système bipolaire, avec son explosion inédite au sein des pays du Tiers Monde. Il faut y ajouter le malthusianisme de facto de la plupart des démocraties et donc leurs conséquences sur les migrations internationales et les défis qu'elles engendrent, très mal gérés par lesdites démocraties. Ensuite, il y a le processus de désindustrialisation et la délocalisation accélérée, avec les effets que l'on connait sur le contexte économique de la plupart des pays de la Vieille Europe. Et pour finir, le fait qu’à l’heure actuelle la plupart de ces démocraties semblent baigner dans une atmosphère passablement mortifère de culpabilisation civilisationnelle et de "haine de soi".

    Fild : Pensez-vous que le monde entre dans une nouvelle guerre froide ? Doit-on redouter un prochain conflit mondial ouvert ?

    Jacques Soppelsa : Je crois effectivement que si, à court ou moyen terme, les sociétés occidentales ne réagissent pas, nous pourrons connaitre une atmosphère de "guerre froide". À la nuance près (mais elle n'est pas mince) que Pékin, New Dehli, voire Téhéran ou Ankara pourraient, un tiers de siècle plus tard, prendre le relai de feu l'URSS. Ce qui n’exclut pas, étant donné l'intensité de certaines tensions caractérisant les principaux "points chauds du globe", de futurs combats localisés de haute intensité. En revanche, je ne crois guère à l'hypothèse d'un « conflit mondial ouvert », dans la mesure où nous sommes aussi plongés dans un monde directement concerné par l'aventure nucléaire et que huit ou neuf nations disposent d'ores et déjà de l'arme de dissuasion. En définitive, compte tenu de ce contexte, une « troisième guerre mondiale » serait tout simplement... l'Apocalypse.

    Fild : Quel avenir pour l'Union Européenne ? Parviendra-t-elle à avoir une réelle voix sur la scène géopolitique internationale ?

    Jacques Soppelsa : L'Union Européenne, depuis de nombreuses décennies, a multiplié les preuves de sa faiblesse et affiché peu d'entreprises ou d'actions relativement positives sur le plan géopolitique. Et sa voix, ou plutôt les voix discordantes de ses membres, se font de moins en moins entendre dans l'actuel concert des nations. Ce constat nous parait lié (au-delà de certaines circonstances conjoncturelles) à la structure interne de la bureaucratie bruxelloise mais aussi, sans doute, à un élargissement manifestement mal contrôlé. Élargissement qui a contribué, au fil des ans, aux disparités sinon aux incohérences de la politique internationale de l’Union Européenne.

    Fild : En quoi le crime organisé est-il l’un des grands gagnants de la mondialisation ?

    Jacques Soppelsa : Les deux dernières décennies ont vu se développer simultanément trois facteurs qui se sont conjugués pour établir un tel constat.
    D’une part, la porosité des frontières nationales, confortée par la médiocrité des moyens mis en place pour lutter efficacement contre le crime organisé. D’autre part, la diversification inouïe des domaines investis par ce dernier, des secteurs « traditionnels » (drogue, prostitution, kidnapping, fausse monnaie etc..) à des domaines de plus en plus sophistiqués (trafic d’organes, d'espèces rares, contrefaçons, cybercriminalité…) avec des résultats financiers spectaculaires. Selon les sources les plus fiables, on parlerait de 10 millions de dollars par jour et entre 4 et 6% du PNB mondial.

    Enfin, et surtout peut être, le changement d'échelle des activités des professionnels du crime, élargissant spatialement - y compris via les nouvelles technologies leur champ d'action. Les structures classiques (mafias italiennes, italo-américaines, yakuzas japonaises, triades chinoises, cartels latino-américains...) étaient le plus souvent cantonnées dans un périmètre limité et spécifique. La donne a changé avec la mondialisation, parallèlement à l'essor de nouvelles mafias, albanaise, kurde, russophones ou nigérianes par exemple.

    Fild : La démondialisation est-elle viable ?

    Jacques Soppelsa : Si l’on entend par là « une redistribution des centres économiques et donc géopolitiques " (selon la définition utilisée dans le livre par Alexandre Del Valle et moi-même), la démondialisation, prenant le contrepied des effets pervers de la mondialisation pourra être, au moins à moyen terme, viable. Mais à plusieurs conditions, et tout particulièrement la mise en place de nouveaux procédés et l'affichage de nouvelles options politico économiques. Nous songeons notamment à la nécessité de contrôler plus rigoureusement les migrations internationales, au sens de combattre sans relâche l’immigration clandestine, à favoriser les énergies renouvelables et les secteurs novateurs créateurs d'emplois, à interrompre le processus de délocalisation, à mettre en place des taxes douanières plus élevées aux pays pratiquant le dumping social. Et surtout, en assumant à différentes échelles la promotion d'un protectionnisme intelligent.

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    "La mondialisation dangereuse" par Alexandre Del Valle et Jacques Soppelsa
    © Editions L'Artilleur

    Source : https://fildmedia.com/

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    Il y a les paroles, et puis il y a les actes, après... Ou, plutôt, en l'occurrence, "il n'y a pas"...

    Selon le Canard Enchainé du 25 janvier dernier, Macron a "pulvérisé la requête" du CEMA sur l'achat de chars et canons supplémentaires lors d'un conseil de défense en décembre. L'armée de Terre devra, jusqu'en 2040, "se contenter de 200 Leclerc rénovés".
     
    Et croiser les doigts pour le MGCS  ? (anglicisme pour "Main Ground Combat System"), ou : "Système Principal de Combat Terrestre" (quel charabia, inutile et grotesque !), projet d'armement franco-allemand qui était conçu pour remplacer les chars Léopard et Leclerc.
     
    La seule question est : le Canard dit-il vrai ? On attend avec impatience un démenti de l'Élysée, sinon cela voudra dire que, comme d'habitude, le Système et la République idéologique nous désarment...

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    Dans "En quête d'esprit", sur CNews, Philippe de Villiers appelle le président de la République française à reconnaître le génocide vendéen :

    (extrait vidéo 0'46)

    https://twitter.com/FranceCatho/status/1619772364903833600?s=20&t=S2swsvohD_7HH3Y5JsVOFw

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    1. Que voulez-vous, monsieur Balladur, 150 ans de République idéologique, ça se paye ! Et cher... La preuve : même vous, membre du Pays légal, vous vous en êtes rendu compte !

    "Rarement notre pays a connu des difficultés aussi graves, que ce soit dans les domaines économique, social, éducatif, de la sécurité ou de l’immigration incontrôlée… Comme si nous assistions à un affaissement général."

    Le "comme si" et le conditionnel sont de trop : il faut commencer la phrase directement par un présent, "nous assistons"...

    CE SYTÈME NOUS "AFFAISSE" ?

    "AFFAISSONS-LE" UN BON COUP,

    AVANT QU'IL N'AIT TERMINÉ SON TRAVAIL !

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    2. Toujours le grand bon sens, du côté de Jean Messiha :

    "Y a un truc que je pige pas ! On dit qu’il faut bannir Noël ou Pâques pour respecter la diversité et être inclusif au nom du vivre ensemble. Bien. Mais alors pourquoi ne pas bannir aussi Ramadan et Aïd pour respecter le peuple de souche, parfaire l’inclusion et le vivre ensemble ?"

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    3. De Yannick Moreau, Maire des Sables d'Olonnes :

     "Nous avons devant nous un océan de solutions … Retrouvez mes déclarations contre le déploiement des #éoliennes proches de nos rivages et de nos plages dans l’édition du @JdSables"

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    Cliquez sur l'image et utilisez le zoom...

     

    3 BIS. Entièrement d'accord avec PPEEBP / #StopEolien, qui répond à Bruno Le Maire, lequel a déclaré (ce 29 janvier) :

    "Avec Emmanuel Macron et Elisabeth Borne, nous sommes totalement déterminés à faire baisser la dette publique. Nous passerons au peigne fin toutes les dépenses avec un objectif : dépenser mieux en préservant les investissements nécessaires à la Nation"

    réponse de vrais défensuers de l'environnement :

    "Eh bien, @BrunoLeMaire, pourquoi ne pas commencer par supprimer les aides aux #PromoteursEoliens dont l'inutilité dans notre pays déjà largement décarboné est amplement documentée ?"

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    5. De la toujours excellente Gabrielle Cluzel (sur CNews) :

     "La position du gouvernement qui refuse de réintégrer les soignants non-vaccinés est incompréhensible : non seulement on manque d’infirmiers mais on sait en plus aujourd’hui qu’ils ne contamineront personne !"

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    6. Geoffroy Lejeune a mille fois raison :

    "Peu de gens sont heurtés par la présence d'une statue de Marie ou des calvaires dans l'espace public, surtout s'ils sont là depuis très longtemps. Il y a une offensive d'hystériques ultra-minoritaires qui mènent ce combat au moment où notre civilisation est attaquée."

    (ectrait vidéo 1'06)

    https://twitter.com/GeoffroyLejeune/status/1619745919137873920?s=20&t=7lx-zkbw8cujR52k1bdEHA

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    "Notre civilisation est attaquée" ?...

    En effet, mais, par sa "guerre d'extermination" (René Viviani, 1906) menée contre le catholicisme, le Système, la République idéologique, ont affaibli intellectuellement, mentalement, moralement, spirituellement la France (et l'Europe) et maintenant les mêmes ont fait entrer de force l'Islam et l'islamisme en France. Leurs prétendues "valeurs de la République" ne pèseront rien face à lui, dont près des trois quart des adeptes (surtout parmi les jeunes) déclarent ouvertement que la charia passe avant ces soi-disant "valeurs".

    Qui s'opposera donc à l'Islamisme conquérant ?

    Le fond de braises qui couvent sous la cendre, et - après un siècle et demi de persécution par la Nouvelle religion républicaine - tout ce qui est vivant de nos Racines et Traditions fondamentales, constitutives de notre Être profond ! Au premier rang desquelles nos racines chrétiennes, adossées à notre héritage gréco-romain...

    Dans cet affrontement titanesque qui s'annonce, la seule boussole sera le Prince chrétien, dont parle Boutang, "...le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire."

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    7. Et l'on terminera cette série d'aujourd'hui par un petit sourire, que nous devons à Bruno Attal, que nous remercions ici :

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    À DEMAIN !

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    Évidemment d'accord avec Geoffroy Lejeune :
    "Le domaine culturel est aux mains de la gauche, c'est une catastrophe pour eux si le film #VaincreOuMourir fonctionne. Dès que vous irez voir ce film, vous mettrez un petit coup de boutoir dans ce système de la culture française qui nous a été confisqué."

    https://twitter.com/GeoffroyLejeune/status/1620050363725357057?s=20&t=_g1fUrukpviLLJP1PvLsgw

    Salles qui programment "Vaincre ou mourir"...

    • Un peu partout :

    https://www.cineserie.com/movies/4984510/sessions/UGC/

    • À Paris et en Île de France :

    https://www.offi.fr/cinema/evenement/vaincre-ou-mourir-90246.html

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    1. VOX POPULI, VOX DEI !

    N'en déplaise aux bobos/gauchos/trotskos et à leur journaux ultra subventionnés par nos impôts (et qui disparaîtraient pour la plupart sans cela...) le jugement du public est sans appel : il plébiscite le film et les condamne, eux, et et leur "opinion" tordue...

    Note de 1,4/5 pour la presse gaucho (Libé, Télérama, le Monde), mais 3,9/5 pour les spectateurs, plaçant ce film époustouflant en 3ème position. Que du bonheur ! 

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    2. "Ça barde" au Québec, pour Amira Elghawaby - pauvre ministre de ce pauvre Trudeau... - qui a insulté les Québecois... : Trudeau veut la maintenir à son poste : pari risqué ! Insulter les cvrétiens, les blancs, les québecois, bon, c'est normal; mais demander la démission d'une ministre collabo de l'islamisme, ça alors, quelle impudence, ces Québecois !

    https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2023-01-30/quebecois-depeints-comme-antimusulmans/amira-elghawaby-restera-en-poste.php

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    VIVE LE QUEBEC LIBRE !

    Dans l'immédiat libre de Trudeau et de son idéologie malsaine; et, le plus tôt possible, libre tout court...

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    3. Anne Hidalgo n'est pas seulement la "saccageuse" de Paris, elle est aussi une grosse manipulatrice des chiffres : elle prétend faire de la culture une priorité, mais, entre 2015 et 2022, le "budget culture" de Paris est passé de 367,5M€ à 250,6M€ (et, cerise sur le gâteau, avec une baisse de 4,8% prévue en 2023)... 

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    4. On parlait hier, ici-même, du grand écart existant entre les déclarations fracassantes de Macron sur les commandes de matériel militaire et leur concrétisation. Les industriels français de l'Armement sont prêts : ainsi, Arquus va assembler 18 porteurs de canon Caesar à Limoges pour l'armée de Terre. La commande a bien été passée par la Direction générale de l'armement à Nexter Systems pour équiper l'armée de Terre alors que plusieurs exemplaires ont été transférés aux forces armées ukrainiennes.

    Dans l'atelier d'Arquus de 15.000 m2 situé au Palais-sur-Vienne qui compte 250 salariés, la troisième ligne de montage a été libérée pour assembler le porteur Caesar 6x6. Nexter a fait appel au constructeur pour cette nouvelle commande de l'Etat français. Le châssis, le moteur et la partie mobilité seront réalisés par Arquus. Le montage des porteurs Caesar commencera en mars pour s'achever début juillet...

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    Dix-huit porteurs de canon Caesar seront assemblés à Limoges à partir du mois de mars pour remplacer les dix-huit cédés à l'Ukraine. Cette nouvelle version 6x6 est beaucoup plus maniable par rapport au 8x8. Il peut s'effacer plus rapidement après son tir grâce à une meilleure mobilité pour ne pas subir les représailles de l'adversaire... Autre avantage, les 6x6 rentrent plus facilement dans les avions... (source : OPEXNews)

     

    5. Macron vient de montrer ses très maigres muscles, avec son ridicule coup de menton à propos des chars Leclerc, que nous ne livrerons pas à l'Ukraine, tout simplement parce que nous n'en avons pas assez ou quasiment pas (à la louche : environs 220, dont 140 opérationnels, les autres étant soit "cannibalisés" soit en voie de modernisation). Le voilà qui récidive avec les avions. Mais c'est la même chose que pour les chars : l'armée de l'Air dispose actuellement de 195 avions de chasse, dont 96 Rafale et 99 Mirage 2000; la loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit de la doter de 225 Rafale à l'horizon 2030. Avions, chars et le reste : le Système désarme la France, (ou ne l'arme pas assez, comme on voudra); et  nous met ainsi en danger. Si l'on avait entre 600 et mille chars (voire plus...), et autant d'avions, on pourrait jouer les gros bras : la seule chose que nous pouvons faire, actuellement, c'est mener une politique d'achat et de mise/remise à niveau de nos Forces armées, en passant notre budget militaire à 4% du PIB : 1% pour chacune des trpois Armes (Air, Tefrfre, Mer) et 1% pour le nucléaire (toutes Armes confondues)...

    Le reste n'est que gesticulation macronienne ridicule; paroles verbales présidentielles aussi creuses que grotesques...

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    Pas interdit "par principe" dans sa tête, peut-être : s'il veut jouer avec le feu (et la consultation du Peuple souverain, au passage, on y pense ?). Mais interdit par les faits, qui - eux - sont têtus, certainement... On n'a pas d'avions, ou quasiment pas, point !

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    Et il irait les prendre où ?

     

    6. Triste réalité, triste banalité du "quotidien en France", créé par le Système et son (in)Justice, à son image : malfaisante...

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    Palais de Justice ? "Que nenni !", comme dit "le Z". Mais, Palais d'Injustice du Système et de la République idéologique, là oui...

     

    7. Et, pour terminer cette série d'aujoiurd'hui, d'accord avec Chяis Le Blaiяeau 

     
    "ça ne dérange pas la mairie, ni les libres-penseurs. Par contre pour s'acharner sur la statue de la Sainte Vierge Marie, il y a du monde. Vous êtes à gerber !"

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    À DEMAIN !

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