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"Reconnaître l’identité de genre dans une compétition sportive entre en contradiction avec le fait de reconnaître le sexe", par Marguerite Stern.

© OLI SCARFF / AFP 

Marguerite Stern, créatrice des collages féministes et auteure du podcast et du livre "Héroïnes de la rue" (Michel Lafon), s'inquiète d'amendements qui pourraient prendre en compte l'identité de genre plutôt que le sexe, lors des compétitions sportives.

8.jpgCe vendredi 19 mars, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture une proposition de loi sur le sport proposée par LREM, laquelle est censée permettre une démocratisation de la pratique sportive. EIle propose plusieurs mesures pour lutter contre les discriminations, notamment la mise en place progressive d’une parité au sein des instances dirigeantes.

Parmi les amendements adoptés, certains concernaient l’introduction du terme "identité de genre". Le député Raphaël Gérard s’est fendu d’un communiqué à ce sujet sur Twitter "la loi consacre en préambule l’égalité de toutes et tous dans l’accès à la pratique sportive, sans distinction en raison du sexe, de l’orientation sexuelle, de l’identité de genre, du handicap ou tout autre motif".

En réponse aux protestations de nombreuses féministes, ce monsieur s’est permis de nous qualifier de TERF (Trans Exclusionary Radical Feminist), terme renvoyant à une insulte fréquemment utilisée par les transactivistes contre certaines féministes pour entre autres, nous menacer de viol et de mort. De mémoire, c’est bien la première fois qu’un élu de la République se permet publiquement de traiter des femmes de "TERF", et j’aimerais qu’on le retienne. Ce monsieur a également cru de bon ton de nous donner des leçons de féminisme : "Je suis assez troublé par les commentaires transphobes qui voudraient opposer les femmes entre elles." Son attitude envers les femmes est à l’image des amendements qu’il propose : sexiste.

 

"Ces différents amendements concernant l’identité de genre sont un crachat jeté au visage des femmes" 

 

Sous couvert de "lutte contre les discriminations", ces différents amendements concernant l’identité de genre sont un crachat jeté au visage des femmes, car si j’en comprends bien le sens, ils sous-tendent la possibilité que sur simple déclaration des individus de sexe masculin puissent participer à des compétitions sportives féminines. Reconnaître l’identité de genre dans une compétition sportive, entre en contradiction avec le fait de reconnaître le sexe, il faut choisir entre les deux. Et si jusqu’à présent c’est le sexe qui est pris en compte pour établir des catégories sportives, c’est parce que femmes et hommes ont des capacités physiques différentes.

De la même façon que les seniors ne courent pas avec les juniors et que les personnes dites valides ne courent pas avec les personnes en situation de handicap, les femmes ne courent pas avec les hommes. Ces catégories sportives sont faites pour préserver l’égalité des chances. Elles sont importantes.

J’entends que des personnes trans puissent ressentir un sentiment de malaise à concourir aux côtés de personnes dont elles estiment que l’identité de genre ne leur convient pas, et je pense sincèrement que c’est important de trouver une alternative qui leur convienne, mais cette alternative ne peut pas se faire aux dépens des droits des femmes. Il n’est pas question pour moi de prendre position CONTRE les personnes trans, mais plutôt POUR les femmes.

 

"Femmes et hommes n’ont pas les mêmes corps" 

 

Souvenons-nous que les femmes ont dû batailler pour avoir le droit de pratiquer certains sports, et la non-mixité est la garantie de pouvoir pratiquer ces sports-là sereinement et équitablement. Femmes et hommes n’ont pas les mêmes corps, et même lorsqu’un individu de sexe masculin décide de changer d’identité de genre et de prendre des hormones, ses performances sportives dépendront toujours de son sexe. Qu’il prenne des hormones ou pas, sa masse musculaire et osseuse resteront toujours plus élevées. C’est un fait scientifique : les corps des XY sont différents des corps des XX.

Les femmes ont par exemple plus de souplesse au niveau des tendons, et les hommes plus d’explosivité. C’est pour cela que les femmes excellent en gymnastique et les hommes en course. Le record de France masculin du 200 m est détenu par Christophe Lemaitre avec 19s80 ; le record féminin par Marie-José Pérec avec 21s99. Sur cette discipline, l’écart entre femmes et hommes est toujours d’environ 2s, c’est-à-dire 20 m.

Que se fera-t-on donc si demain Christophe Lemaitre déclare qu’il est une femme ? Les femmes seront-elles condamnées à ne jamais monter sur les podiums des 100 et 200 m féminin ? C’est une vraie question.

À l’internationale, la question qui nous occupe s’est déjà posée, et l’expérience a montré que les conséquences de l’introduction d’individus de sexe masculin dans les compétitions féminines peuvent avoir des conséquences dramatiques. Parmi l’un des exemples les plus graves, Fallon Fox, une combattante en MMA transgenre a écrasé le crâne de sa concurrente Tamika Brents en 2014, lui infligeant une commotion cérébrale et une fracture de l’os orbital. Fallon Fox a déclaré après sur Twitter (*) : "Le crâne d’une femme a été fracturé, et l’autre non. Juste pour que vous sachiez, j’ai adoré ça. J’adore éclater les TERFS qui ont des discours transphobes insensés. C’est un bonheur! Ne soyez pas tristes ;)".

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Nous devons être capables de faire la distinction entre la transidentité qui relève de l’intime, et que je respecte, et le transactivisme qui est une idéologie politique qui met en péril les droits des femmes de façon très concrète dès lors qu’elle trouve une application dans le réel. C’est la première fois que cette idéologie menace d’entrer dans la loi française, et nous devons y être vigilantes.

 

"En tant que féministe radicale, je suis pour l’abolition des stéréotypes de genre" 

 

Être une femme n’est pas une émotion, un sentiment, ou un goût prononcé pour un certain type de vêtements et un certain type de couleurs. C’est une réalité biologique. C’est ressentir dans sa chair la douleur des règles et celle du harcèlement de rue, c’est être exposée à la possibilité d’être prostituée et excisée. Les problématiques féministes sont toutes centrées autour des corps des femmes et ça n’est pas un hasard, car c’est à travers nos corps que les hommes nous oppriment depuis des millénaires.

En tant que féministe radicale, je suis pour l’abolition des stéréotypes de genre. Je suis pour que les hommes puissent marcher en talons si ça leur chante, et pour que les femmes cessent de subir l’injonction à se maquiller et à s’épiler. Détruire ces stéréotypes, c’est s’autoriser à sortir du carcan que la société patriarcale impose aux femmes plus particulièrement, mais aux hommes aussi. Et si on s’autorise à les détruire, alors seul le sexe est une donnée valable pour définir ce qu’est une femme et ce qu’est un homme, et le terme "identité de genre" n’a rien à faire dans ce texte de loi.

(*) Le tweet a été supprimé.

Source : https://www.marianne.net/

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