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Rechercher : qu'est ce que le système ?

  • Macron est ”contre” la légitime défense. Nous, on est à fond ”pour” !

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    Quand l'État républicain idéologique, le Système est incapable de protéger les biens et les personnes, ce qui est son premier devoir; pire : quand il protège, de fait, la délinquance et les délinquants, alors, oui, 

    LES CITOYENS ONT LE DROIT ET LE DEVOIR

    DE SE PROTÉGER ET DE PROTÉGER LA SOCIÉTÉ !

    Que le Système fasse son travail, plutôt que de faire la preuve de son incapacité !

    Que le semble-Président Macron fasse son travail, ou alors qu'il laisse la place !

    Rendez-vous dimanche prochain, dans les urnes (même si c'est sans illusions...)

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  • La grande illusion du parlementarisme, ou mon expérience de député, par Léon Daudet...

    daudet,bonne chambre,elections        Croire aux élections en tant que telles, et qu'il suffit de les gagner, pour avoir une "bonne chambre" et, avec cette "bonne chambre", changer les choses, amender le Système de l'intérieur : c'est cela, la grande illusion....

            Car, des "bonnes chambres", il y en a eu plusieurs, tout au long du XIXème siècle, et aussi au XXème : et qu'ont-elles fait, au juste, en définitive ? Rien. Le Système les a digérées, il les a "laissé passer", il a attendu la fin de l'orage, et a poursuivi sa malfaisance, par alternances répétées, magouilles, course permanente à la démagogie et "combinazione" multiples et toujours renaissantes...

             D'ailleurs, quand il apprit l'élection de la Chambre bleu horizon, et celle de Daudet, Aristide Briand eut ce mot révélateur, raconte Daudet : "Nous gardons les cadres...". "Les cadres, c'est-à-dire la Sûreté générale et les Préfets, ses émissaires et ses esclaves."

            Et ainsi, depuis un siècle et demi, tous les espoirs placés dans les élections et "la" bonne chambre ont été régulièrement déçus, la France continuant sa marche en arrière et en décadence.

            Léon Daudet, député royaliste de Paris pour le XVIème arrondissement à la Chambre bleu horizon l'explique très bien : le texte suivant constitue les premières pages du premier chapitre de son livre de Mémoires, Député de Paris.

    (Juste un mot, pour ceux qui seraient surpris, voire choqués, par la verdeur de certaines phrases : le "b.a.-ba" de tout historien, de quiconque lit un texte "ancien", est de ne pas le faire avec la mentalité de sa propre époque (en l'occurrence nos manières de penser, d'écrire en 2012) mais en se remettant dans l'esprit et la mentalité de l'époque qu'il étudie : or, du temps de Daudet, tous les polémistes, à quelque bord qu'ils appartinssent,  s'exprimaient avec une virulence dont on n'a plus idée aujourd'hui; et, souvent même, ils dépassaient très largement les "verdeurs" de Léon Daudet)

    Député de Paris, 1919/1924, Bernard Grasset, 1933. Chapitre premier : Prise de contact. Composition de la Chambre du 16 novembre (pages 9, 10, 11)

     

            Le 16 novembre 1919 j'ai été élu, au scrutin de liste, député du troisième secteur de Paris (rive gauche et XVIème arrondissement). Entendons-nous bien, député ROYALISTE et au cri de "Vive le Roi !". Ce fut, chez les républicains, une stupeur générale. On n'imaginait pas qu'un tel évènement fût possible. Le pauvre cardinal Amette, respectueux serviteur des décisions de Clémenceau, alors Président du Conseil et de son entourage, avait recommandé à ses ouailles de voter "sagement", c'est-à-dire pour la liste Millerand, dite d'union nationale, mais d'où les royalistes, ces pestiférés, étaient exclus. Fidèle interprète des désirs gouvernementaux, le cher Alfred Capus, alors directeur d'un Figaro encore influent, nous avait laissé tomber, mes amis et moi, dans un entrefilet assez perfide qui lui valut, de ma femme, cette remarque sévère : "Capus, je vous croyais un ami, vous n'êtes qu'un convive". Comme bien d'autres, Capus, causeur incomparable, dramaturge amusant, écrivain délicat, érait fourvoyé dans la politique; et sa collaboration directoriale au Figaro, non encore saboté par le falot parfumeur François Coty, s'en ressentit.

            Mon élection, après une campagne électorale des plus vives, fut saluée par les cris de fureur de la presse de gauche, notamment de L'Oeuvre de Gaston Téry, ancien normalien, tombé dans la crotte, aujourd'hui crevé, lequel ne me pardonnait pas d'avoir dénoncé ses louches allures du temps de guerre. A entendre ces aimables garçons, je ne pourrais sièger au Parlement, où mes collègues me couperaient la parole et me rendraient la vie impossible. Or, non seulement je siégeai sans discontinuer, au Palais-Bourbon, pendant quatre ans et demi, mais encore je dis à la tribune, et de ma place, exactement tout ce que je voulais dire, sans me laisser arrêter par aucune autre considération que l'intérêt primordial de la Patrie. En outre, j'appris à connaître, incomplètement encore, mais de près, ces larves parlementaires que sont un Millerand, un Poincaré, un Barthou, qu'était un Briand; ces êtres éloquents et gentils, mais inconsistants, dénués de caractère à un point inimaginable, que sont un Tardieu, un Boncour, un Herriot; l'impossibilité où se trouvèrent et se trouvent les quelques hommes de valeur entre 600, un Mandel, un Léon Bérard, un André Lefèvre, un Maginot, un Marin, un de Seynes, un Provost de Launay, un Magne, de frayer un chemin à des lois utiles concernant la Défense Nationale, le Budget etc... Je pus constater le néant inouï de la Constitution, dénommée "La femme sans tête" si bien décrite par Charles Benoist, aujourd'hui royaliste, et des prétendus travaux parlementaires. Je me rendis compte que deux principes commandent aux assemblées démocratiques : l'ignorance et la peur.

            Or cette Chambre dite "bleu horizon" et qui, par nombre de ses membres sortait de la fournaise de quatre années d'une guerre atroce, était bien disposée, pleine de bonne volonté; les députés des provinces recouvrées lui apportaient un élément d'enthousiasme, qui eût pu donner des fruits admirables. La plupart de mes collègues, sur tous les bancs, étaient d'honnêtes gens, assez bêtes mais bons. Qu'en conclure, sinon que le régime républicain lui-même, dans sa formule et dans les faits, est incompatible avec la prospérité, la conservation, le salut de la France. A l'heure où j'écris, tout homme de bonne foi doit conclure à l'antinomie fondamentale de la Patrie et de la démocratie.

            Cavour a dit, dans une formule fameuse, qu'il préférait une Chambre à une antichambre. Il signifiait par là son mépris des courtisans, chambellans et autres parasites de la monarchie. Or l'antichambre, si insupportable qu'on la suppose, n'a pas empêché Sully, Richelieu, Mazarin, Colbert, Louvois, Talleyrand, Villèle et Cie. Elle leur a mis des bâtons dans les roues. En fin de compte, elle dû leur céder. Au lieu que la Chambre ne peut supporter aucune supériorité au Gouvernement , ne peut tolérer aucune continuité dans les déterminations graves,  portant, au dedans comme au dehors, sur quarante, cinquante, soixante ans. A peine est-on entré dans ce club, matériellement amusant et bien tenu, qu'est le Palais-Bourbon, que l'on s'en rend compte..." 

            Et Léon Daudet qui, dans le même ouvrage (pages 226 à 234, c'est-à-dire les neuf dernières) explique les raisons de l'échec de la Chambre "bleu horizon", termine ces neuf pages - et son livre - sur ce propos désabusé :

            "...à l'heure où j'écris (février 1933) le peuple français environné d'inimitiés, trompé, ruiné, écrabouillé par le fisc, et qui voit revenir la guerre, à la suite de l'évacuation criminelle de Mayence, tourne vers la Chambre des Députés des regards de haine. Elle est pour lui la nouvelle Bastille, l'antre d'où souffle le malheur, et le signe de sa servitude à six cents farceurs, menteurs, truffeurs et pillards. C'est bien ainsi que je voyais, en le quittant pour n'y pas revenir, ce baroque dépotoir de lâchetés, d'incapacité et d'idées fausses, où j'avais usé, en vain, quatre ans et demi de mon existence. Mon échec du 11 mai 1924 fut ainsi, pour moi, une délivrance." 

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    Note 1. Dans "Paris vécu", Première série, Rive droite, page 121, Daudet fustige ceux "qui croient en l'amélioration électorale de la peste républicaine".

    Note 2. Enfin, dans "Vers le Roi" (page 46), racontant les débuts du quotidien L'Action française, il le présente comme "Etant réellement d'opposition, c'est-à-dire prêchant ouvertement la subversion du régime..."

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    Malgré les aspects "monarchiques" indéniables que lui avait donnés de Gaulle, à ses origines, la Constitution de notre République s'ouvre par le préambule suivant (dernière modification de 2005):

    « Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l'homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu'aux droits et devoirs définis dans la Charte de l'environnement de 2004.

    En vertu de ces principes et de celui de la libre détermination des peuples, la République offre aux territoires d'Outre-Mer qui manifestent la volonté d'y adhérer des institutions nouvelles fondées sur l'idéal commun de liberté, d'égalité et de fraternité et conçues en vue de leur évolution démocratique. »

    Il s'agit donc bien d'une République idéologique et, tant que les choses resteront en l'état, tant que le Système - à moins de se faire hara-kiri - se pensera comme une nouvelle religion, on aura beau envoyer qui on voudra au Palis-Bourbon, comme cela a été fait plusieurs fois par le passé, le Système gardera sa malfaisance et continuera, méthodiquement, à démolir les bases de notre Société, pour établir son utopie idéologique.

  • QUI SONT LES ROYALISTES ?

    L'écrivain de science-fiction et essayiste Maurice G. Dantec, décédé le 25 juin à Montréal, se revendiquait royaliste

    Par Louis DURTAL

    TÉMOIGNAGES. Il y a différentes façons d'être ou de se sentir royaliste aujourd'hui en France. Rencontre avec quelques monarchistes qui, à travers leurs engagements particuliers, militent pour que leurs idées progressent au sein de la population.

    « La monarchie est profondément organique, intrinsèque à la nature même de l'homme : le roi a l'obligation de laisser à ses enfants - à son successeur, à son peuple - la meilleure situation possible », déclarait un jour Thierry Ardisson sur Europe i. L'auteur de Louis XX-contre-enquête sur la monarchie, vendu à 100 000 exemplaires, déroulait ainsi, à une heure de grande écoute, les idées bien connues des royalistes sur le roi arbitre, facteur d'équilibre, la partialité des institutions républicaines, les monarchies européennes qui, par certains côtés, abritent les démocraties les plus modernes, etc. La théorie est séduisante et l'argumentation bien maîtrisée. Pour autant, malgré les sympathies royalistes affichées par certaines personnalités médiatiques à l'instar d'Ardisson, comme Stéphane Bern ou Lorànt Deutsch, militer pour le rétablissement de la monarchie n'est souvent pas très bien perçu.

    « DES PROFILS TRÈS DIFFÉRENTS »

    « C'est plus facile de se dire royaliste quand on s'appelle Ardisson et qu'on donne par ailleurs des gages en tapant sur l'AF Les militants sont trop facilement caricaturés en arriérés réacs ou en bas du front d'extrême droite », regrette Ingrid, 21 ans. L'ombre de Charles Maurras - qui donna par ailleurs ses meilleurs arguments, les plus rationnels, au royalisme - plane comme un soupçon permanent de pensées inavouables chez ceux qui se réclament des idées royales. « Le système ne fait pas de cadeau », dit la jeune femme qui rappelle que l'histoire est toujours écrite par les vainqueurs. Ingrid vient de terminer un BTS commercial et  milite à l'Action française de Lyon après avoir cherché des solutions « à la survie de mon pays » du côté de la section jeunesse du Front national. Mais les réticences du parti au moment de la Manif pour tous la déçoivent. « Je suis passé du FN Marine à l'AF Marion », sourit-elle aujourd'hui, clin d'oeil à la venue de la benjamine de l'Assemblée nationale au dernier colloque du mouvement royaliste. De toute façon, « les militants d'AF ont des profils très différents les uns des autres et ce qui les intéresse avant tout, c'est l'avenir du pays », affirme-t-elle.

    De fait, plus que la condamnation de Maurras à la Libération, le problème, explique Jean-Philippe Chauvin, blogueur et figure des milieux royalistes, vient de l'Éducation nationale et de l'image caricaturale qu'elle donne de la monarchie. « Je me bats tous les jours contre certains de mes collègues qui la décrivent comme un système tyrannique et dictatorial. Mais, en France, la République est un conditionnement idéologique, une religion dont le culte s'est construit en opposition à la monarchie », explique ce professeur d'histoire dans un lycée de la région parisienne. Comme si la France était née en 1789, dans une rupture radicale avec son passé, et comme si l'institution royale n'était pas vécue au quotidien par un certain nombre de nos voisins...

    EFFICACITÉ POLITIQUE

    Cependant, malgré le capital de sympathie dont elles bénéficient généralement, tous les royalistes, loin s'en faut, ne se reconnaissent pas dans les monarchies anglaise, belge ou espagnole où les rois ne gouvernent pas. C'est le cas de Kérygme, 24 ans, qui se dit royaliste, entre autres, pour une question d'efficacité politique. « Hollande a le pouvoir mais pas l'autorité. Il lui faudrait pour cela une légitimité qui lui vienne à la fois d'en bas et d'en haut ». Pour le jeune homme, qui vient de terminer un mémoire de philosophie sur Bergson, être royaliste c'est avoir « l'expérience et la connaissance historique de ce qui marche ou pas en politique ». Collaborateur occasionnel du site catholique Le Rouge § Le Noir, Kérygme fait partie de l'organisation des Veilleurs. Il croit au réinvestissement de la société par la culture et les idées. « Si beaucoup de jeunes royalistes ne votent pas, cela ne veut pas dire qu'ils se tiennent éloignés de la vie politique », explique-t-il. Au contraire. Mais ils se montrent méfiants avec les catégories traditionnelles de droite et de gauche. « Le système royal est bien plus social, moins diviseur, que le système républicain. D'abord parce que roi est l'affirmation de la primauté du bien commun sur les appartenances partisanes ». Un royaliste peut donc se reconnaître dans certaines valeurs plutôt défendues par la gauche, comme la justice sociale ou le refus de la loi du marché. Mais il peut en même temps se reconnaître dans des valeurs de droite, plus anthropologiques, comme celles qui se sont exprimées dans les manifestations contre le mariage homosexuel. Alors, élection, piège à cons ?

    ROYALISTE ET CANDIDAT AUX ÉLECTIONS

    Blandine Rossand, 53 ans, mère de trois enfants, a mené une liste sous l'étiquette Alliance royale, une formation politique fondée en 2001. Lors des municipales 2014, à Paris, dans le V' arrondissement, elle a obtenu o,6 %, 127 voix. Elle raconte : « j'ai toujours été intéressée par la vie publique. J'ai eu un engagement au RPR avant de faire le constat de l'interchangeabilité des idées des différents partis de droite ou de gauche. Par ailleurs, j'ai toujours pensé que les extrêmes n'étaient pas la solution. Et comme je ne trouve pas l'Action française très constructive, je me suis engagée dans ce tout petit parti, sans moyens, qu'est l'Alliance royale. J'en garde d'excellents souvenirs. Participer à des campagnes électorales agit comme un déclencheur de dialogue. Nous avons même été invités sur un plateau de BFM-TV Quel meilleur moyen de faire surgir la question des institutions dans le débat politique contemporain ? Sur les marchés, quand vous parlez aux gens de la monarchie, du roi, ils ne vous prennent pas du tout pour des zozos ! Au contraire, cela les intéresse, quels que soient leurs bords idéologiques. »

    ACCORDS ET DÉSACCORDS

    « Il n'y a pas plus rassembleur que l'idée royale », confirme Jean-Philippe Chauvin. Encore faut-il savoir la faire aimer à ceux qui s'y intéressent. Or, au-delà même des questions d'ego, les royalistes semblent parfois se complaire dans les désaccords théoriques et doctrinaux, ce qui n'est pas la meilleure façon de la promouvoir. Le dicton « Deux royalistes font une section, le troisième fait une scission », fait beaucoup rire dans les milieux autorisés... Cela commence par la question du prétendant qui empoisonne le royalisme français depuis les années 80. Alors que la question de la légitimité avait été réglée une fois pour toutes lors de la mort sans descendance du comte de Chambord, dernier héritier en ligne directe de Louis XV, deux branches se disputent aujourd'hui la « primogéniture » sur la couronne de France. La première, dite « légitimiste », est représentée par Louis-Alphonse de Bourbon, petit-cousin du roi d'Espagne Juan-Carlos. Pour ses partisans qui l'appellent « Louis XX », il est l'héritier naturel de la couronne en tant qu'aîné des Capétiens et descendant direct de Louis XIV. Mais l'intéressé, malgré les efforts de l'Institut de la Maison de Bourbon, peine à s'intéresser au pays de ses ancêtres. Banquier international, il vit entre l'Espagne et le Venezuela et n'a que peu de temps à consacrer aux affaires françaises.

    L'autre branche, la branche nationale dite « orléaniste », a toujours été considérée comme légitime par la majorité des royalistes français. Elle a pour représentant Henri d'Orléans, comte de Paris, et son fils le « dauphin » Jean d'Orléans, duc de Vendôme. Ce dernier s'est affirmé comme l'héritier de la Maison de France, multipliant les déplacements en France et à l'étranger et publiant un livre d'entretiens, Un Prince français, vendu à des milliers d'exemplaires. Il est soutenu par les deux principaux mouvements royalistes que sont l'Action française et la Restauration nationale (lire l'entretien avec son secrétaire général, Bernard Pascaud).

    Verra-t-on un jour le descendant de saint Louis prendre la tête de l'ensemble des mouvements et courants monarchistes ? « Ce n'est pas ce qu'ôn lui demande ! », s'exclame Jean-Philippe Chauvin qui regrette néanmoins l'actuelle discrétion des princes de la Maison de France. Un sentiment qui domine largement aujourd'hui dans les milieux royalistes : « Si les princes ne se montrent pas, l'idée royale ne peut pas prospérer alors que le terreau n'a jamais été aussi favorable. » Et le professeur d'histoire, qui a développé toute une réflexion sur l'écologie et la royauté, de rêver d'un prince se rendant en famille au Salon de l'agriculture. L'héritier des rois de France prenant le temps de sympathiser avec le « pays réel » tandis que défilent les politiques pressés, venus quémander quelques voix sous l'oeil goguenard des caméras... On imagine la portée du symbole.

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    Le Prince Jean d'Orléans, Duc de Vendôme, Dauphin de France, à Dreux

     

  • Sur le site officiel de l'Action française : Une période grosse d'incertitude, l’éditorial de François Marcilhac

    La période qui s’ouvre est grosse d’incertitude pour un pouvoir qui sent monter la colère du pays réel. Que Macron ait cru nécessaire d’entamer un couplet sur la dictature, dans l’avion qui le ramenait d’Israël, montre combien il est lucide sur l’état de l’opinion. Nous passerons sur le fait qu’en décrivant l’idealtype d’une dictature, il ne faisait que reprendre les traits les plus caractéristiques de sa façon de gouverner, depuis deux ans : un pouvoir isolé, enfermé dans ses certitudes, traitant ses opposants de « séditieux », gouvernant sans tenir compte du Parlement dans le mépris le plus parfait de sa majorité, dont certains éléments commencent à se séparer, et réprimant à tout va sans plus s’imposer de limite en matière de violence ou de répression judiciaire…

    maxresdefault.jpgA preuve, le rétropédalage tardif de Castaner, qui « lâche  » — le mot est d’un syndicaliste de la police — ceux là même qui ont permis au pouvoir de résister depuis un an, en appliquant des méthodes contraires à la théorie française du maintien de l’ordre appliquée depuis mai 68. Nous apprenons que le pouvoir renonce aux grenades arracheuses de main, la GLI-F4. Sera-ce demain le tour des LBD ? Rien n’est moins sûr. Tant que le pouvoir pourra rester dans un déni général, lâchant ici ou là un peu de lest lorsqu’il le juge tactiquement nécessaire, il ne sera pas prêt à renoncer à une conception violente du maintien de l’ordre qui a pour double avantage de faire peur aux opposants et de les criminaliser a priori, puisqu’ils sont dignes d’être traités comme des …«  séditieux  ».

    Pourtant, ce n’est pas des Gilets jaunes, ni des syndicats non réformistes, mais du très respectable Conseil d’État que vient le dernier coup porté au pouvoir… au sujet de la réforme des retraites. Comme par hasard, la CFDT a fait profil bas… Le Conseil d’État, qui est chargé de porter un avis sur les projets de loi — la pratique étant désormais de les rendre publics — n’a pas mâché ses mots pour descendre en flèche une réforme que l’institution juge à la fois nullement nécessaire, douteuse aux plans constitutionnel et conventionnel — les conventions internationales que nous avons signées  —, manquer de cohérence, d’autant qu’elle juge les études d’impact, sur les conséquences, notamment financières et en termes de visibilité, des textes bientôt en discussion au Parlement, absolument insuffisantes — nous renvoyons à l’excellente analyse de Christophe Boutin sur le sujet. Contentons-nous de citer le début de sa conclusion : «  Pour le Conseil, les six objectifs assignés au système universel — équité des cotisations et prestations, solidarité au sein des générations, garantie de niveau de vie pour les retraités, liberté de choix de la date de départ à la retraite, soutenabilité économique du système universel et lisibilité des droits constitués par les assurés tout au long de la vie – “apparaissent par elles-mêmes dépourvues de valeur normative », ce qui veut dire, très concrètement, que ce n’est que du vent.”  » [1]

    Les politiques doivent se mordre les doigts d’avoir milité, au nom de la sacro-sainte transparence, pour que soient rendus publics les avis du Conseil d’Etat sur les projets de loi, auparavant connus du seul exécutif… [2] Qu’importe ? L’essentiel, en l’occurrence, n’est évidemment pas dans une réflexion sur l’équilibre des pouvoirs, pour savoir si, avec un tel avis, le politique n’est pas en train de perdre le peu d’autonomie qu’il lui reste par rapport au juge. Outre que cet avis n’est pas contraignant, ce qui importe seul, c’est sa validité. Et là, la gifle, pour l’exécutif, est violente. Car indépendamment de la pertinence de l’instauration d’un prétendu système universel, dont nous avons dit et redit ici, que la seule justification était de mettre fin, à terme, au système par répartition au profit des fonds de pension, il est clair que le projet du gouvernement paraît mal ficelé. Nous avions déjà pu constater qu’Edouard Philippe avait, sur la question des 80 kilomètres heure, une belle tête de vainqueur : son obstination imbécile a été un des éléments déclencheurs de la révolte des Gilets jaunes, avec l’augmentation des taxes sur l’essence. Sur un sujet infiniment plus grave, il est certain qu’il a atteint son niveau d’incompétence. Mais il entraîne dans sa chute de crédibilité un président de la République qui avait fait de cette réforme un moment phare de son quinquennat et qui semble surtout l’avoir pilotée à vue… La complicité de la CFDT n’était pas suffisante pour servir d’interface, comme on dit aujourd’hui, avec la société civile, surtout lorsque les plus hautes instances de la République s’en mêlent… 

    Sur l’affaire des retraites, Christophe Boutin semble penser que seul un référendum permettrait de sortir de l’impasse. «  Faut-il imaginer, pourquoi pas, un conflit nouveau dans la haute administration, entre une tendance “régalienne” qui verrait d’un mauvais œil le démantèlement de l’État et du pacte social entrepris sous la présidence d’Emmanuel Macron, et une tendance “mondialiste” à laquelle elle s’opposerait ? Ce qui est certain en tout cas, c’est que si le conflit se cristallisait il ne pourrait plus être arbitré que par le peuple, dans cette ultime expression du souverain qu’est la voie référendaire.  » On sait ce que nos élites en pensent,… et ce qu’elles font des référendums lorsque les résultats leur déplaisent. D’autant que l’impopularité du chef de l’Etat semble repartir à la hausse, ce dont nous ne nous plaindrons pas. Mais on connaît les reproches des tenants de la seule démocratie participative au référendum  : les Français répondent toujours à une autre question que celle qui leur est posée. Ce qui est sûr, c’est qu’un tel référendum — évoqué seulement par le pouvoir exécutif s’agissant de mesurettes à la sortie de la Convention citoyenne pour le climat — ne pourrait que viser à résoudre un conflit de grande ampleur, en prenant de cours un début de rébellion ouverte du pays réel.

    L’essentiel reste dans la fragilisation galopante de notre tissu social. Or, pendant ce temps, Macron ne trouve rien de mieux que de comparer la guerre d’Algérie à la Shoah, c’est-à-dire, outre le ridicule odieux de la comparaison [3], de fissurer davantage encore le regard que les Français et en premier, ceux de fraîche date, portent sur leur pays — ou sur celui que ces derniers devraient considérer comme le leur, alors que nos élites les poussent à le haïr, peut-être parce qu’elles le méprisent elles-mêmes…

    François Marcilhac 

    [1] https://www.atlantico.fr/decryptage/3586541/retraites–ce-qui-se-joue-vraiment-avec-l-avis-de-conseil-d-etat-sur-le-projet-de-loi-du-gouvernement-christophe-boutin

    [2] Ce changement dans les pratiques trouve son origine dans une déclaration du Président Hollande lors de ses voeux aux corps constitués le 20 janvier 2015. Celui-ci a annoncé son souhait de voir diffuser ces avis, considérant que  : «  Mieux légiférer, c’est aussi mieux préparer les projets de loi. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de rompre avec une tradition séculaire des secrets qui entourent les avis du Conseil d’État. Le Conseil d’État est le conseil juridique du gouvernement. Son avis est d’intérêt public et son expertise sera donc rendue publique. Le Conseil d’État, par ses avis, informera donc les citoyens, mais il éclairera aussi les débats parlementaires.  »

    [3] Nous renvoyons à l’entretien de Jean Sévillia sur le sujet dans Le Figaro  : https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/comparer-la-guerre-d-algerie-et-la-shoah-est-de-la-folie-sur-tous-les-plans-20200124

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    La France brûle, et le gouvernement ajoute l'incohérence au scandale et à l'injustice !

    L'aide des pays de l'UE a été demandée, alors que l'injuste et scandaleuse "mise à pied" sans salaire des Pompiers (comme des Soigants...) exerçant leur droit au libre choix face à l'injection d'un produit en cours d'expérimentaion est maintenue !

    Question : les Pompiers venus d'ailleurs sont-ils porteurs du produit qui n'empêche ni l'infection par le virus ni sa transmission ?

    Plus sérieusement, le catastrophique bilan des feux, cette année, met en évidence le fait qu'en réalité, le Système ne fait rien, ne pense à rien, ne prévoit rien, n'organise rien... et se contente de faire comme le chien crevé au fil de l'eau ! Il poursuit sa route, avec pour seule force sa force d'inertie; pour seule chance celle d'être installé au pouvoir... Pour le reste, vogue la galère, brûle la France, poursuive sa décadence le cher et vieux Pays, victime de ce cancer, de ce Sida mental qu'est l'idéologie mortifère du "Système aux 6 millions de fonctionnaires et 60 % de dépenses publiques"...

    Pays le plus taxé, le plus tondu, le plus volé au monde, la France et les Français manquent de tout, partout : contre les incendies et à l'Hôpital, dans nos Armées, pour les 17.000 infrastructures à rénover d'urgence (ponts, tronçons de routes et voies ferrées, patrimoine architectural, centrales nucléaires mal entretenues...), pour les besoins en eau de nos paysans et de nos activités sportives, touristiques et, tout simplement, vitales...

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    Les Pompiers sont en forme, mais pas le Système, véritable tunique de Nessos pour la France !

     

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    1. L'UNION POUR LA RÉINTÉGRATION DES SOIGNANTS communique :

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     Après quelques jours de congé nous revenons plus motivés que jamais pour continuer le combat pour la réintégration de TOUS les #PersonnelsSuspendus  

    Allez on remet ces # en tendances #SoignantsSuspendus

    #PompiersSuspendus

    #EtudiantsSuspendus

    #JusticePourLesSuspendus

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    2. On connaît - et approuve ! - l'adage : "À Rome, fais comme les Romains". Face à l'explosion des violences dûes au "vivre ensemble", dont nous ne voulons pas mais que nous impose le Système, on peut l'adapter, cet adage : À Paris, fais comme à Londres !... Là-bas, les policiers ont reçu le droit de percuter les voleurs de motos, coupables potentiels d'autres délits, comme des courses folles, mettant en danger la vie d'autrui... :

    (extrait vidéo 0'44)

    https://twitter.com/Napo1852/status/1556670725913776128?s=20&t=kkpuhfPNYydnTWutCrK8VA

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    3. Dans Boulevard Voltaire, l'enquête de Geoffroy Antoine : "Hassan Iquioussen : symptôme visible des Frères musulmans en France"... La difficulté pour les pays d’Europe réside dans la malice des organisations fréristes qui refusent toujours de prendre l’appellation de "Frères musulmans" mais continuent à se revendiquer de leur courant de pensée...

    https://www.bvoltaire.fr/enquete-hassan-iquioussen-symptome-visible-des-freres-musulmans-en-france/

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    4. Depuis la mosquée Al Aqsa, à Jérusalem, les fous furieux musulmans prêchent une "croisade à l'envers" contre la France... 

    (extrait vidéo 1'23)

    https://twitter.com/LysLady1/status/1557949540187119617?s=20&t=MT6q5al5NwpYQN18kbauqg

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    Jérusalem, Mosquée Al Aqsa, le Cheikh Ali Abou Ahmad : "Boycotter les produits français n'est pas la réponse à Macron. Nous devrions établir un califat, écraser Paris avec nos armées"

    Allô, la NUPES ?...

     

    5. Très intéressant (dans Polemia) : Mots gaulois et mots arabes, halte aux mensonges !

    https://www.polemia.com/mots-gaulois-et-mots-arabes-halte-aux-mensonges/

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    6. On finira cette Revue d'aujourd'hui par un peu (beaucoup...) d'Histoire, avec Le Figaro, et à propos de la Guerre civile espagnole... La guerre d’Espagne a-t-elle été déclenchée par la gauche espagnole ? Pour Le @Figaro_Histoire, Isabelle Schmitz (@ischmitz1) explique comment l’ancien militant antifasciste Pío Moa a enquêté sur les responsables de cette guerre qui meurtrit son pays de 1936 à 1939...

    (extrait vidéo 4'36)

    https://twitter.com/Le_Figaro/status/1557736595150757888?s=20&t=drGC32UVxw5wdn3H8_PBbQ

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    En sauvant l'Espagne du marxisme-léninisme, en empêchant Staline et son Komintern de s'en emparer, Franco a non seulement évité à son pays les horreurs du Goulag et de quarante années de régression terrifiante dans tous les domaines : il a fait coup double, en empêchant que l'Europe soit prise à revers par les armées marxistes-léninistes, mais aussi que les armées nazies puissent traverser l'Espagne pour aller écraser le noyau de la future nouvelle armée française, en Afrique du Nord. 

    Il a agi comme un ami de la France, il a hâté la défaite hitlérienne et le retour de la paix, il a été un bienfaiteur de l'humanité...

     

    7. Pour aller plus loin sur le sujet, voir les deux documents que vous propsoe, en permanence, lafautearousseau :

    • d'abord, notre note À la découverte du fonds lafautearousseau (20) : Quand de Gaulle est allé voir Franco, à Madrid...

    • ensuite ce passage de notre Ephéméride du 23 octobre : 1940 : Hitller rencontre Franco à Hendaye

    Évidemment, la teneur de l'entretien étant restée secrète, chacun peut, selon ses opinions politiques, donner son explication de la chose : ce qui est certain c'est que le Caudillo - Galicien rusé... - refusa à Hitler toutes ses demandes, n'entra pas en guerre à ses côtés, et ne permit pas aux troupes de l'Axe le passage par l'Espagne, pour prendre à revers les forces françaises d'Afrique du Nord.

    En agissant ainsi, Franco oeuvra de fait, non seulement dans le sens des intérêts de la France, mais encore de ceux de la paix (en refusant une extension encore plus grande du conflit...), de l'Europe et de la Civilisation.

    Constatant son échec complet, et conscient de s'être fait berner, Hitler devait d'ailleurs déclarer, en substance, qu'il préférerait se faire arracher trois ou quatre dents plutôt que de recommencer une négociation avec un homme pareil... 

    Le lendemain, Hitler connut un second échec d'importance : sur sa route de retour, il rencontra le maréchal Pétain, à Montoire. Pétain "se montra opposé à toute déclaration de guerre à l'Angleterre, comme à toute paix séparée, et, quelques semaines plus tard, manifesta spectaculairement ses réserves en éliminant Laval du pouvoir (13 décembre 1940)" (Michel Mourre).

    Pour mémoire, Pierre Laval, comme tant d'autres "collaborateurs", venait de la gauche : franc-maçon, député socialiste, très lié à la CGT, il était aussi très lié avec Jacques Doriot, maire communiste de Saint-Denis, lui aussi "collabo"...  

     

    23 octobre,ecosse,auld alliance,de gaulle,general mallet,robert bruce,philippe le bel,appert,larousse,branly,forain,convention,notre-dame de paris

    De Gaulle déclara : 

    "Qu'on imagine ce qu'eût été le développement du conflit, si la force allemande avait pu disposer des possessions françaises d'Afrique. Au contraire, qu'elle fut l'importance de notre Afrique du Nord comme base de départ pour la libération de l'Europe."  (Journal officiel de la République française, Débats de l'Assemblée consultative provisoire, 15 mai 1945). 

    Bien plus tard, le 8 juin 1970, de Gaulle ira rendre visite au général Franco, rendant ainsi témoignage, devant l'Histoire, du rôle éminemment positif que celui-ci avait joué, depuis sa victoire sur le marxisme-léninisme : voir l'Éphéméride du 8 juin

     

     
     

     

    À DEMAIN !

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  • La révolution copernicienne de l'enseignement, par Jean-François Mattéi (III/V)

    1. L’éducation progressiste

            On argue souvent que les enfants d’aujourd’hui ont d’autres moyens d’information que l’école et que la culture de masse à laquelle on les prépare aujourd’hui est radicalement différente de la culture élitiste du passé, pétrie de littérature, de philosophie, d’art et de science. On argue encore que ces mêmes enfants ne voudraient plus être chargés de ces savoirs, qu’ils ne souhaiteraient plus assumer cet héritage, à leurs yeux obsolète et désuet. C’est admettre d’emblée que les enfants de milieux différents resteront soumis à des héritages culturels différents et, bientôt, répondront à des capacités intellectuelles différentes puisque l’école, loin de combler les inégalités, ne réussit qu’à les accroître.

            Il est pour le moins paradoxal que la massification de l’enseignement, manifestée dans le discours pédagogique dominant par le primat du « groupe-classe » sur l’élève individuel, échoue collectivement à réduire les inégalités que l’on voulait éradiquer. Si l’éducation actuelle, ravagée par le pédagogisme, ne parvient pas à réaliser ses propres objectifs, sans même envisager les finalités dépassées de l’éducation classique que Léo Strauss qualifiait de « libérale » (4), c’est parce que son modèle est de part en part erroné. Pourtant, le système scolaire continue d’imposer aux élèves et aux professeurs des principes et des méthodes pédagogiques qui, non seulement échouent à atteindre leur objectif social, mais encore s’en éloignent, au point de creuser un écart impossible à combler entre ceux qui savent déjà et ceux qui ne sauront jamais.

             Le diagnostic de la crise de l’éducation dans les enseignements primaire et secondaire impose en conséquence une étiologie, avant même que l’on songe à légiférer pour imposer une nouvelle thérapie qui aura à peu près les mêmes vertus curatives que les purgations de Molière. On augmentera le nombre des enseignants français, déjà proche du million de personnes (848 835 très exactement pour l’année 2006) (5) ; on renforcera les personnels de surveillance et les agents administratifs, déjà trop nombreux (285 957 très exactement pour l’année 2006) (6) ; on consacrera davantage d’argent au système éducatif alors que ses dépenses croissent plus vite que le produit intérieur brut de la France ; on engagera une énième consultation nationale auprès des élèves, des parents et des spécialistes, etc.

             Mais on ne songera pas à s’inquiéter du modèle éducatif et des procédures pédagogiques qui, depuis plus d’un siècle, avec l’apparition de l’« éducation progressive » chez John Dewey, ont continûment confondu l’action éducative, orientée vers une fin spécifiquement humaine, avec le processus vital de la conscience individuelle et sociale.





            On peut dire en effet que la pédagogie moderne est issue en grande partie des thèses du philosophe américain et des « expériences » menées entre 1897 et 1903 par ce dernier à l’école-laboratoire de l’université de Chicago. Il existait, certes, au début du XXe siècle d’autres mouvements progressistes aux États-Unis en matière d’enseignement ; mais ce sont les expériences pédagogiques de Dewey – qu’il nommait des « transactions », terme d’origine commerciale, parce qu’elles expriment le lien continu entre l’enfant et son milieu social – qui inspirèrent les théories puis les applications de l’éducation nouvelle, aux États-Unis et à l’étranger.
            L’expérience transactionnelle de Dewey tient toute entière dans les affirmations de l’article I : « Ce qu’est l’éducation » et de l’article II : « Ce qu’est l’école », du livre de Dewey publié en 1897 sous le titre Mon Credo pédagogique :

    Article I : « Je crois que toute éducation procède de la participation de l’individu à la conscience sociale de la race. Ce processus commence inconsciemment pour ainsi dire avec la naissance, imprègne sa conscience, forme ses habitudes, modèle ses idées et éveille ses sentiments et ses émotions ».

    Article II : « Je crois que l’école est, en premier lieu, une institution sociale. L’éducation étant un processus social, l’école est simplement cette forme de vie communautaire dans laquelle sont concentrés tous ces moyens d’action qui seront les plus efficaces pour amener l’enfant à tirer parti des biens hérités de la race, et à employer ses propres capacités à des fins sociales ».

            Tocqueville avait été frappé, lors de son voyage aux États-Unis, par le fait que les sociétés démocratiques aimaient le mouvement pour lui-même et indépendamment de la fin à laquelle il pouvait renvoyer. Dewey en est l’illustration la plus remarquable. Son concept de « processus » qui, dans l’activité pédagogique, se substitue à l’idée traditionnelle de « fin » est en effet emblématique d’une conception de l’agir dans laquelle le mouvement n’est plus justifié que par son agitation même et non plus par sa destination ou la fin visée. Ses deux articles de foi sur l’éducation et l’école affirment clairement que le primat du processus vital commande la nécessité du processus social au point d’annuler toute finalité culturelle étrangère. La conclusion s’impose d’elle-même : « L’éducation est un processus de vie et non une préparation à la vie à venir » (7).

            Bien que l’article V de ce Credo fasse intervenir in fine et ex machina le « vrai royaume de Dieu » dont « l’enseignant est toujours le prophète », Dewey récusait absolument tout recours à l’extériorité dans l’exercice de l’éducation démocratique. À ses yeux, celle-ci devait se déployer de façon immanente dans la vie de l’élève.
    À la pédagogie traditionnelle qui soutenait que l’éducation est « une formation qui se fait du dehors », l’extériorité se présentant sous la figure du maître et du savoir, Dewey opposait radicalement la pédagogie progressive qui est « un développement qui procède du dedans » (8). L’extériorité était dénoncée comme l’imposition forcée d’une connaissance qui contraindrait, du fait de la discipline considérée, le cours des pensées de l’élève, alors que l’éducation nouvelle devrait développer « l’expression et la culture de la personnalité » comme « l’activité libre » du sujet.

            La messe est dite. Désormais l’éducation ne se donnera plus pour but d’enseigner à l’enfant ce qui vient des autres, mais de lui révéler, par une suite de procédures pédagogiques, ce qui est issu de son propre fonds comme s’il était, à lui seul, l’origine et la fin de la culture. On oubliera par la suite tout ce que Dewey gardait de l’enseignement classique et libéral, dont il était lui-même le produit, pour ne plus voir dans l’éducation nouvelle que le rejet de l’enseignement ancien au profit de la libre spontanéité de l’élève.

     

    NOTES

    4 - L. Strauss, « Qu’est-ce que l’éducation libérale ? » (1959) et « Éducation libérale et responsabilité » (1962), dans le Libéralisme antique et moderne, Paris, PUF, 1990.

    5 : Chiffres établis sur la base des fichiers de paye établis par les trésoreries générales, au 31 janvier 2006. Voir « Les personnels de l’éducation nationale au 31 janvier 2006 », note d’information 07-04 du Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, tableau 1, page 2. Texte disponible sur lesmedia.education.gouv.fr/file/42/9/4429.pdf

    6 : Ibid.

    7 : J. Dewey, My pedagogic Creed, New York, Kellogg & Co., 1897.

    8 : J. Dewey, Experience and Education, New York, McMillan, 1938 ; réédition, New York, Collier Books,1963, p. 17.

  • Servir Politique Magazine, et s'en servir : le numéro de Janvier 2011

            Nous avons de la chance d'avoir un outil de la qualité de Politique magazine. Encore ne suffit-il pas de l'avoir, mais de le faire rayonner au maximum autour de nous. Lafautearousseau ne s'en prive pas, qui, chaque dimanche, rappelle à ses lecteurs et amis l'intérêt et l'urgence qu'il y a à le diffuser - ainsi que La Nouvelle Revue universelle... - et qui, chaque mois, propose à ses lecteurs au moins deux articles de la revue.

            Voici donc l'analyse d'Hilaire de Crémiers, qui sera suivie, mercredi prochain, par la réflexion économique de François Reloujac, elle aussi toujours très attendue..... 

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    La leçon d'Henri IV

    La France s’engage régulièrement dans des drames inévitables, faute de se donner le moyen politique de son salut.

     

     

            L’Europe est devenue un piège et le piège est en train de se refermer. C’est une nasse. Toute décision est sans issue. Et nul n’y peut rien, n’y pourrait rien, n’y pourra rien. Une série d’effets mécaniques s’enclenchent les uns les autres inéluctablement et achèvent de boucler le cercle infernal des dettes souveraines où les États européens se trouvent définitivement emprisonnés. Plus simplement, c’est une affaire de chiffres, d’additions cumulées ou de soustractions combinées ; des chiffres qui pèsent de plus en plus lourd puisqu’ils traînent, chaque jour qui passe, de plus en plus de zéros derrière eux.

            Les financiers ont l’art de trouver des mots qui dissimulent la réalité. Des dettes irrécouvrables, pour la simple raison que, par leur nombre et leur importance, elles sont devenues, toutes proportions gardées, incommensurables, sont appelées des actifs toxiques ou des créances douteuses. La vérité : tout est faux. Les fameux « stress tests » que les grandes banques européennes ont passé haut la main, il y a six mois, n’ont servi qu’à entretenir l’illusion. Il est question de les recommencer : ça ne servira à rien. Tout le système bancaire européen, à quelques exceptions près, est pourri et il n’est nullement besoin d’une expérience comme celle tentée par Eric Cantona pour en avoir la juste appréhension.

     

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    le mécanisme de la dette

     

            Les banques se tiennent les unes les autres ; elles tiennent les États comme les États les tiennent et ce système qui les relie n’est plus un système de placements, d’investissements, de lignes positives gagées sur des réalités : ce n’est plus, sous le terme de crédit, qu’un système de dettes. Système qui a arrangé tout le monde pendant des mois, des années maintenant, grâce auquel les Etats irresponsables se sont défaussés facilement de leurs déficits colossaux et dont certains acteurs – il faut le préciser –  ont profité surabondamment en jouant de façon éhontée, avec la complicité des Etats et des banquiers centraux, des différentiels de taux d’intérêt. Voilà qu’aujourd’hui ce système apparaît pour ce qu’il est, avec des primes de risques qui sont entrées – il faut le faire ! – elles aussi dans le champ de la spéculation : 

    un vaste jeu de poker, constamment perdant pour tous ceux qui ne retirent pas leur mise à temps. Il est vain de critiquer la spéculation quand on a joué soi-même au poker et, au surplus, au poker menteur. Le problème d’un État endetté comme le sont les États européens, c’est qu’il ne peut plus s’arrêter de miser et de remiser sous peine de faire défaut, ce qui accentue à chaque fois son risque de défaillance ! Et il n’agit ainsi que dans l’espoir fallacieux que la situation va se redresser à terme et qu’il pourra engranger quelques milliards qui lui permettront de redonner quelque « crédit » à sa parole. La catastrophe est au bout de cet entraînement mortel.

            Le terrible de pareilles situations tient à ce que l’activité économique des pays pourrait être relativement saine et même connaître des chances de relance – telle l’Allemagne aujourd’hui – mais partout en Europe pareille relance est suspendue à la formidable incertitude de la dette publique, parapublique et bancaire. La question, l’unique question, lancinante, ne porte que sur un point : que valent les Etats, les obligations d’État, les actifs des banques centrales, y compris la BCE, qui doivent se recapitaliser, ceux de toutes les banques qui sont exposées aux dettes souveraines ou aux dettes quasi-souveraines, autrement dit, celles de toutes les collectivités et entités proches des États, aussi malades que les États ?

            Nul ne s’aventure à répondre de manière claire ou ne se risque à prononcer un diagnostic et encore moins un pronostic, mais les économistes avertis, les financiers qui ne mentent pas et les quelques politiques sérieux qui se comptent en France, n’en pensent pas moins. Chacun sait que dire la vérité publiquement, c’est précipiter l’évènement. Alors ? Nul ne veut en porter la responsabilité. Et, d’ailleurs, les quelques-uns qui osent – « les populistes » comme on dit –, sont aussitôt traités d’irresponsables.

    Quoi qu’il en soit par ailleurs de l’activité économique et des marchés autres que les marchés obligataires, l’année 2011 sera grevée pour les États et les banques de la zone euro par la question cruciale des dettes publiques et parapubliques et surtout par celle de leurs refinancements, de l’ordre maintenant chaque année de plusieurs centaines de milliards. Les marchés ne peuvent que faire monter les enchères des taux : ce qui est arrivé à la Grèce, à l’Irlande, au Portugal, à l’Espagne, arrivera à l’Italie et à la France, peut-être même à l’Allemagne. Les agences de notation seront poussées à dégrader de plus en plus les notes des États européens : après la Grèce et l’Irlande, le tour du Portugal, de l’Espagne et de la Belgique est venu et il n’est pas besoin d’être grand clerc ès finances publiques pour être certain que l’Italie et la France seront inscrites sur cette liste fatale. Si le sac de prétendus actifs sur lequel vous avez installé votre comptoir financier, n’est qu’un paquet de chiffons de papiers, ou plus vulgairement encore si vos lignes d’actifs comptabilisés sur votre ordinateur ne sont plus que du passif dissimulé, qu’est-ce qui se passe ? Ce qui s’est passé pour Lehman Brothers et quelques autres banques anglo-saxonnes, ce qui s’est passé en Islande, ce qui a failli se passer aussi en 2008 en Europe et, de nouveau, en mai 2010, ce qui se passera nécessairement demain, un jour ou l’autre. Quand le papier, ou ce qui tient lieu de titre de dette, ne représente plus rien, c’est tout simplement fini : ainsi rue Quincampoix sous la Régence, ainsi sous le Directoire la banqueroute des 2/3 qui marqua la fin des assignats et la liquidation de la dette, dite liquidation Ramel... Ainsi… Ainsi … Les exemples historiques ne manquent pas.

     

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    vers le mur de la dette

     

            Le mur de la dette se rapproche inexorablement. Il est là, bientôt là ; il est infranchissable. Nicolas Sarkozy, au dernier sommet de Bruxelles, a cru bon de tenir un langage ferme. En réalité et fort concrètement, pour tenter de s’en sortir, il arrime la France à l’Allemagne, du moins l’Allemagne d’Angela Merkel, pour donner l’impression de la stabilité et en espérant ainsi bénéficier de la confiance qu’inspire encore l’Allemagne. Il a été convenu que le traité de Lisbonne serait révisé pour autoriser les fonds de soutien européens… Il n’est pas dit que la Cour constitutionnelle de Karlsruhe qui ne connaît de souveraineté qu’allemande, avalise cette décision. De toutes façons, les Allemands refuseront toujours les euro-obligations, ce qui est dire qu’il n’y a pas d’État européen et qu’il n’est pas question de leur « fourguer » les dettes des autres. Ils se contentent d’exiger de leurs partenaires la rigueur et de leur imposer un contrôle budgétaire a priori. La France, pleine d’illusions, s’imagine encore être la reine en Europe et qu’il lui suffira de proposer des convergences budgétaires, fiscales, économiques et sociales pour qu’enfin apparaisse cette Europe politique unie, vieux rêve des politiciens démocrates-chrétiens et socialo-capitalo-bourgeois, unique pensée politique, intellectuelle et morale de quasi toute la classe dirigeante en France depuis des décennies, Europe grâce à laquelle tous les problèmes – et surtout les problèmes français – seraient facilement résolus ! Il n’en sera pas ainsi. Les dernières rencontres européennes l’ont prouvé amplement. Chacun des partenaires, dans la crise actuelle, ne voit que son intérêt. Si l’Allemagne a consenti à sauver momentanément la Grèce , c’est parce qu’elle était exposée, elle-même, à la dette grecque ; de même son intervention en Irlande se justifie à ses yeux parce que les banques allemandes sont fortement concernées dans les comptes des banques irlandaises ; l’Angleterre intervient pareillement et pour les mêmes raisons. Et, d’ailleurs, l’Irlande joue un jeu dangereux en impliquant à fond sa banque centrale sans prévenir la BCE ni les organes européens. Ainsi agissent les nations et les États.

            L’Europe qui a été faite par des politiciens et des technocrates, n’est pas l’Europe qu’il fallait faire. On le paye aujourd’hui. Les dirigeants français se trouvent dans cette contradiction théorique perpétuelle de toujours pousser à davantage d’intégration européenne, et de protester à chaque moment contre les interventions et les exigences de cette même Europe qui vont et qui iront de plus en plus à l’encontre de intérêts français ! La vérité est qu’il n’y a plus de politique française et par conséquent l’économie française en est elle-même terriblement affectée, même si quelques décisions d’État, reste de vieux réflexes régaliens – c’est-à-dire royaux ! – essayent de sauver encore ce qui peut être sauvé. Des livres paraissent de plus en plus nombreux, de plus en plus décisifs sur la question : entre autres, dernièrement celui de Marie-France Garaud, intitulé comme de juste Impostures politiques (Plon), qui montre que ce que nous vivons est une vieille histoire, celui aussi de Robert Colonna d’Istria, intitulé État, le grand naufrage (Éditions du Rocher), qui est un récapitulatif de toutes les causes du désastre auquel nous assistons et surtout auquel nous allons assister. Même les journaux progressistes comme Le Monde et Libération envisagent l’inévitable : les docteurs ès qualité prennent date ! Il est temps ! Le Figaro s’effraye… en tentant de rassurer le bourgeois ! 

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            Il est vrai que le bilan des quarante dernières années est accablant pour l’ensemble de la classe dirigeante. Cela n’est pas sans rappeler feue la IIIe République et feue la IVe République.

            Qui se souvient encore des bravades de Paul Reynaud en avril 1940 : « La route du fer est coupée »… et dans le mois qui suivit, ce fut le désastre de mai 40. L’histoire recommencerait-elle ? L’erreur serait de croire que « le peuple » – un peuple d’ailleurs bien abstrait – tranchera le débat. Pas plus les élites, ou prétendues telles, que « le peuple », en France, à quelque époque que ce fût, n’ont réussi par eux-mêmes à sortir des crises. Encore moins les partis quels qu’ils fussent !

            Il y fallait une autre force, une autre légitimité historique, celle qui incarne la France dans sa durée et son unité. Puisque se clôt en cette fin décembre l’année Henri IV, pourquoi ne pas se tourner vers cette figure symbolique ? Non pas pour le "folklore", mais pour la leçon politique qu’elle nous suggère, aussi valable aujourd’hui que de son temps. Absurde, irréel, dira-t-on ! Alors l’histoire de France n’est que rêve et absurdité ■

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     L'Europe aujourd'hui ? Politiciens et technocrates m'ont tuer.....

    "L’Europe qui a été faite par des politiciens et des technocrates, n’est pas l’Europe qu’il fallait faire. On le paye aujourd’hui."

     

             Il n’est pas douteux que les esprits commencent à voir. Marine Le Pen, Bruno Gollnisch, Nicolas Dupont-Aignan n’ont aucun mal à dire ce qui est, sauf qu’ils sont dénoncés pour leur volonté supposée de récupérer à leur profit la fureur populaire et ils sont déjà concurrencés à gauche par des Montebourg, des Valls, des Mélenchon. 

  • Sur TV Libertés, retraites, un grand absent du débat : le financement avec Éloïse Benhammou


    Commander le livre "Kleptocratie française" :

    https://www.tvlibertes.com/produit/eloise-benhammou-kleptocratie-francaise

    Depuis Juppé, c’est la finance internationale qui à la main sur la dette des régimes de retraite.
    Olivier Pichon et Pierre Bergerault reçoivent Eloïse Benhammou, auteur du livre "Kleptocratie française" (Editions Le jardin des livres).

    1) Comprendre le financement des retraites
    (Evocation de la mémoire de Georges Lane intervenant de Politique & Eco décédé à Noël. RIP)
    - Une arnaque sociale depuis 20 ans
    - 1996 : Alain Juppé recule devant les grèves mais fait entrer la finance internationale dans le financement de la Sécurité Sociale
    - Contreparties : l’augmentation des cotisations
    - Plus de 40 régimes différents, faut-il n’en faire qu’un seul ?
    - Le cas exemplaire du RSI. Excédentaire mais injuste et illégal
    - Le mythe de l’égalité
    - Les autres régimes excédentaires
    - Spécificité française : le régime que tout le monde nous envie mais que personne n’imite
    - Déficit réel ou artificiel ?
    - Les comptes, un système de placement parmi les plus importants sur le plan international
    - Un budget supérieur à celui de l’Etat
    - Un viol de la règle selon laquelle l’Etat ne peut financer par l’emprunt que les investissements et non le fonctionnement
    - Paradoxe des régimes spéciaux de retraite qui, en défendant le statu quo, soutiennent la finance internationale

    2) Dette sociale et dette publique
    - Un gros tiers du PIB
    - Le système est-il performant, de plus en plus d’injustices ?
    - Cotisations élevées pour petites retraites
    - Le problème informatique, on ne passe pas facilement d’un régime à l’autre : l’exemple du RSI, la paie des militaires, le système à points
    - Une logique d’un système qui peut durer quel que soit l’exécutif
    - Fusion impôts/sécurité sociale, exemple la CSG
    - Sterdyniak : il n’y a pas dette !
    - A quoi sert la CADES, destinée à s’éteindre en 2024 ?
    - Les régimes excédentaires et les régimes déficitaires : explications
    - Le grave problème du Libor et le risque de remontée des taux
    - Le parlement vote le budget social mais ne contrôle pas les dettes de la CADES
    - Aucune poursuite pénale pour des placements sans contrôle

    3) Comment sortir du système ?
    - Un système à la limite criminel
    - Promoteur de pauvreté et de détresse sociale
    - Remettre en cause le monopole ?
    - Un système d’extorsion
    - Moins d’opacité sur les financements internationaux
    - Un système modulable : le choix de la liberté
    - Le système peut s’effondrer, agir avant le pire : en cas de crise financière, les régimes de retraites seraient gravement impactés
    - Toujours le Libor que va décider Londres après le scandale des manipulations du taux, impact sur la dette sociale française
    - Evocation des solutions de Claude Reichman. La loi votée pour interdire de quitter le régime
    - L’attachement des Français à ce qu’ils croient être le système hérité de 45 et du CNR
    - Une réforme est nécessaire mais pas celle de Macron
    - La question de l’équilibre démographique
    - Des immigrés pour financer les retraites ?
    - La paix sociale en grand danger

  • Gaultier Bès : « On ne peut pas tout faire, tout manipuler »

     

    BEs.jpgAgrégé de Lettres modernes, professeur dans un lycée de la grande banlieue parisienne, Gautier Bès de Berc a été un des principaux initiateurs du mouvement des Veilleurs né de la contestation de la loi Taubira. En juin 2014, avec Marianne Durano et Axel Rokvam, il publiait Nos limites (Le Centurion, 3,90 euros), un court traité d’écologie intégrale.

    Loin du « jouir sans entraves » soixante-huitard, vous appelez au respect des « limites ». Quelles sont ces limites ?

    A l’origine du mouvement des Veilleurs, il y a la loi Taubira et une prise de conscience de l’importance d’un certain nombre de questions : qu’est-ce que la famille ? Qu’est-ce que donner la vie ? Qu’est-ce que la filiation ? Or, les réponses à ces questions ne peuvent être uniquement motivées par des références à un système de « valeurs » qui opposerait artificiellement « conservateurs » et « progressistes ». Façon trop commode de les relativiser ! Il s’agit en fait de discerner ce qui relève de la créativité humaine et ce qui doit la restreindre. Quel est le point d’équilibre entre le désir des individus et la réalité de la nature ? à la réflexion, il apparaît qu’on ne peut pas tout faire, ni tout manipuler. Pas tant parce qu’il faudrait des limites au nom de je ne sais quel impératif moral. Mais tout simplement parce que, l’homme étant de et dans la nature, il ne peut s’en affranchir.

    Ces limites dessinent une forme « d’écologie intégrale ». Pouvez-vous la définir en quelques mots ?

    En menant cette réflexion jusqu’à son terme, on en arrive au point de rencontre entre les différents aspects de la vie humaine dans son milieu naturel, social, politique… L’écologie intégrale, c’est ce qui relie écologie humaine et écologie environnementale. En tant que chrétien, j’y ajoute une dimension spirituelle. Cette idée de tout développer dans son intégralité est d’ailleurs très présente dans l’église depuis Paul VI. Dans son encyclique Laudato si’, François utilise l’expression pour inciter à retrouver un rapport sain à la création et à participer au projet divin de l’homme comme gardien de la création.

    On est loin des tentatives d’émanciper l’homme par la science et la technique en quoi s’incarnent aujourd’hui le projet progressiste…

    Sachons faire les distinctions qui s’imposent. « Le » progrès est une aberration philosophique, un dévoiement de l’idée chrétienne du salut. Pour autant, je crois « aux » progrès. En soi, la question de la technique n’a d’ailleurs pas de consistance. C’est quand elle devient une religion, quand elle cesse d’être mise au service de l’homme pour devenir le centre de sa pensée et de ses activités, comme dans le transhumanisme par exemple, qu’elle est dangereuse. Cette critique, celle du technicisme, que l’on trouve déjà chez Bernanos, est au cœur de l’encyclique Laudato si’. Le pape rappelle notamment que l’innovation technique n’est pas neutre puisqu’elle change le monde dans lequel elle est introduite. C’est la technique qui doit être mise au service de l’homme et pas l’inverse.

    S’opposer au saccage de nos écosystèmes, c’est, dites-vous, faire le choix de la sobriété. L’avenir est-il à la décroissance ?

    La sobriété est avant tout un choix de vie personnel qui consiste à adopter un comportement réflexif et non pas impulsif. Mais, au-delà du comportement individuel, par quoi néanmoins tout commence, se pose de façon de plus en plus urgente la question politique de notre modèle économique. La décroissance n’est pas un absolu. Elle ne s’oppose pas à l’activité économique en elle-même mais à la production considérée comme une fin en soi. C’est pourquoi les théories malthusiennes développées par certains décroissants sont absurdes, car nous produisons largement de quoi nourrir les 7 milliards d’habitants de la planète. Mais 30 à 40 % de la nourriture produite est détruite ! Ainsi, notre modèle productiviste, fondé sur la « maximalisation du gain », comme le dit le pape François, non seulement détruit les capacités de la terre à régénérer ses ressources, à conserver ses équilibres et à maintenir sa biodiversité, mais, en plus, ne répond pas aux besoins élémentaires de l’humanité.

    Par sa charge négative, le mot « décroissance » exprime bien l’urgence que pose ces problèmes de répartition et de gaspillage et la nécessité d’une réorientation radicale d’un « modèle » de développement qui dévaste les ressources naturelles et les équilibres culturels. Ici, il faudrait également parler de ce qu’Hervé Juvin appelle « l’écologie des civilisations » : la nécessaire préservation de la diversité des cultures du monde mise à mal par une globalisation apatride, destructrice des identités. Au fond, l’idéologie progressiste du métissage, que l’on tente d’imposer au forceps, est profondément anti-écologique. 

    Entretien avec Jean-Baptiste d'Albaret - Politique magazine

     

  • Jacques Trémolet de Villers : La main de justice

     

    PAR JACQUES TRÉMOLET DE VILLERS

     

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    Le signe le plus certain de l’affaiblissement de l’État, est l’état d’abandon moral et matériel de la justice. 

    Nous avons changé de Président de la République. Nous avons changé de gouvernement et nous avons changé de majorité présidentielle.

    Nous n’avons pas changé de système judiciaire.

    Au fronton de notre Palais parisien sont gravés ces mots : « Hora fugit, stat jus ». Si l’heure continue de fuir, le droit est lui-même devenu très mouvant. Notre vieux Palais parisien lui-même va être désaffecté au profit de nouveaux locaux plus modernes, remplis de sas et de digicodes, encore plus inaccessibles au justiciable et, surtout, encore plus dépouillés de ses symboles.

    Si l’Éducation nationale semble, par la voix de son nouveau ministre, vouloir revenir aux fondamentaux – lire, écrire, compter, et se comporter de façon civile  – il n’en va pas de même pour notre justice, depuis longtemps à la dérive, pour la simple et unique raison que cette fonction régalienne, la première fonction de l’État, est quasiment oubliée par ledit État, qui se veut de moins en moins régalien.

    Des signes qui n’en sont pas

    Nous pouvions attendre autre chose de notre nouveau « monarque élu et provisoire » dans la mesure où son attitude « jupitérienne » devait le rapprocher de ses fonctions régaliennes. Il est apparu, avec l’autre fonction régalienne, la Défense, que cette attitude était plus une pose médiatique qu’une volonté farouche d’accomplir son devoir. La rupture avec le général de Villiers manifestait une profonde méconnaissance de l’âme militaire. On ne devrait jamais placer à la tête de l’État comme Chef des Armées un homme qui ne sait pas ce qu’est la vie de soldat. Macron est le premier dans le genre. Nicolas Sarkozy n’avait pas été un soldat très remarquable mais il savait quand même ce qu’était l’uniforme, la vie de caserne, la camaraderie, le rythme et l’esprit de la vie militaire. Il faut y être passé pour le sentir et aucune formation en communication ne peut remplacer cette expérience.

    Saint-Cyr le sait, qui recevait et reçoit encore, régulièrement, à titre d’élèves étrangers, quelques princes qui viennent là apprendre la plus grande partie de leur métier.

    Mais si Emmanuel Macron a tenté, pour ce qui est de l’armée, de donner le change, par la mâchoire serrée, le regard fixé et les mains posées sur la barre du command-car, il n’a même pas un regard, ou une minute, pour l’œuvre de justice.

    La meilleure preuve de son désintérêt pour la question était d’avoir nommé Bayrou comme garde des Sceaux.

    Le temps d’une pirouette, vraiment politico-politicienne, et voici le ministère remis aux mains d’une femme, qui fut membre du Conseil constitutionnel, et qui est juriste, mais dont, pour l’instant, la présence n’est pas fortement ressentie.

    Féminisation accrue

    Que ce Ministère soit entre des mains féminines n’est pas surprenant puisque, dans notre univers judiciaire, la féminisation est galopante et, si j’ose parler ainsi en enfreignant un tabou majeur, excessive.

    Il ne faut pas croire que femmes et hommes sont interchangeables, et que, comme le disait plaisamment une ancienne avocate féministe : « il n’y a pas de sexe sous la robe ».

    La justice, exercée pendant de longs siècles par des hommes portant la robe, a reçu de cette empreinte des caractères multiséculaires, on pourrait dire millénaires, qui vont bien au-delà de la question du sexe.

    Cela était si vrai que, pendant longtemps, lorsque la fonction était exercée, et souvent fort bien par une dame, on l’appelait Madame le Président… ou Madame le Procureur de la République, Madame l’Avocat Général. Les femmes accomplissaient aussi bien que les hommes une fonction historiquement masculine.

    Quand, devenue largement majoritaire, la présence féminine a imposé de changer les appellations en Madame la Présidente… Madame la Procureure… et Madame l’Avocate Générale, les repères venus de la tradition se sont plus rapidement estompés. Il est resté la robe, mais, sous la robe, il n’y a pas que le sexe qui ait changé.

    Cette évolution ne poserait pas de difficulté majeure si les constantes de l’œuvre judiciaire étaient fortement enseignées, maintenues et vécues par les magistrats- qu’ils soient hommes ou femmes… et si l’impulsion vers la haute fonction de « rendre à chacun ce qui lui est dû » était donnée fortement d’en-haut.

    La technique sans l’esprit

    Mais ce changement s’opère alors que les fondamentaux du droit ne sont plus enseignés dans les facultés non plus que dans les écoles de préparation et qu’au sommet de l’État cette fonction régalienne est quasiment méprisée :

    • Qu’est-ce que la loi ?
    • D’où vient le droit ?
    • Et qu’est le droit ?

    Ces interrogations philosophiques qui sont au fondement de la Cité et que toutes les civilisations ont posées, ont laissé place à une prétendue « technique juridique », qui n’est que la manipulation de textes sans rapport véritable avec la requête qui vient du cœur du justiciable : le besoin de justice qui lui fait demander que son droit soit reconnu.

    Malgré des propos de compassion et une hypocrisie verbale qui frôle celle des pharisiens, notre justice a progressé en inhumanité dans la mesure où, se faisant toujours plus technique, elle se voulait séparée de tout fondement philosophique.

    Il est vraiment douloureux de constater que cette inhumanité grandissante va de pair avec une féminisation accrue. Tout laissait espérer le contraire, mais la réalité est là, et l’invasion numérique ne favorise pas la rencontre avec l’humain.

    Heureusement, il reste la pratique. Hommes ou femmes, les magistrats d’audience voient devant eux des justiciables ou leurs avocats qui, sans cesse, réclament le droit, plaidant l’équité et la justice. Femmes ou hommes, les avocats doivent rendre des comptes à leurs clients qui leur demandent « où en est leur affaire » ; et le besoin de justice, exprimé à la base, est le grand correcteur des hésitations ou des contradictions du sommet.

    Reste que les choses iraient mieux si, au sommet, il y avait quelqu’un qui, à côté du glaive, sache tenir « la main de justice ».   

    Politique magazine octobre 2017 -  Consulter ... S'abonner ...

  • Max-Erwann Gastineau : « La Pologne pose la question du sens et des limites de la Constitution européenne ».

    La Pologne a rendu, ce jeudi 7 octobre, un arrêt qui semble remettre en cause un des fondements de la Constitution européenne : la primauté des droits européens sur les droits nationaux. Le conflit qui oppose le gouvernement populiste polonais aux institutions européennes ne cesse donc de s’intensifier, à la grande indignation des pays membres.

    Max-Erwann Gastineau, essayiste et chroniqueur politique, auteur du Nouveau Procès de l’Est (Le Cerf), revient sur cette passe d’armes entre la Pologne et l’Union européenne, soulignant notamment le flou inhérent à la Constitution européenne, entre ce qui relève des États membres et ce qui relève de l’Union européenne. Il s’explique au micro de Boulevard Voltaire.

    https://soundcloud.com/bvoltaire/max-erwann-gastineau

    Vous êtes essayiste et vous avez notamment travaillé sur les pays de l’Est dans le cadre de l’Union européenne. Ce 7 octobre, le Tribunal constitutionnel polonais a rendu un arrêt perçu comme remettant en cause un des fondements de l’Union européenne, c’est-à-dire la primauté du droit européen sur les droits nationaux. En réaffirmant sa souveraineté, le tribunal polonais s’est opposé à l’Union européenne. Comment peut-on analyser cela ?

    Il faut rappeler le contexte. En effet, le différend entre Varsovie et Bruxelles porte en particulier sur un nouveau système disciplinaire pour les juges polonais qui, selon l’Union européenne, menace l’indépendance du pouvoir judiciaire vis-vis du pouvoir exécutif. La Pologne justifie cette réforme en estimant qu’il faut lutter contre une corruption existante au sein du corps judiciaire polonais.

    Plus fondamentalement, la Pologne, à travers le Tribunal constitutionnel de Varsovie, estime que l’Union européenne interfère sur un sujet qui ne relève pas de sa compétence. C’est là le cœur de l’affaire. L’Union européenne est-elle légitime à intervenir sur une réforme visant l’organisation du pouvoir judiciaire d’un État membre, ou est-elle illégitime ?

    Selon moi, la question n’est pas seulement d’ordre judiciaire, mais d’ordre systémique. Elle pose la question du sens et des limites de la Constitution européenne.

    De facto, la Pologne s’est-elle engagée à ce que le droit européen soit supérieur à son droit national ?

    L’objectif n’est pas de sortir de l’Union européenne, il est de rappeler un certain nombre de limites et de se demander ce qui relève des compétences de l’Union européenne et qu’est-ce qui doit rester du domaine national. En théorie, les États, dans le cadre de l’Union européenne, gardent la main sur l’essentiel, l’Europe étant circonscrite dans ses fonctions.

    Dans les faits, les États doivent s’employer pour garder la main. Les actes dérivés, c’est-à-dire les règlements, les directives, les décisions des cours de justice comme les décisions que prend la Cour de justice de l’Union européenne, produisent des normes toujours plus contraignantes pour les États et permettent aux institutions européennes d’intervenir sur un nombre de sujets toujours plus grand.

    Je prends le sujet de l’été dernier concernant le temps de travail des militaires qui a dernièrement secoué l’État français. La France a estimé que l’Union européenne n’était pas légitime à intervenir sur ce sujet. La question se pose, puisque l’Union européenne est légitime à intervenir sur la question relative aux droits sociaux et, donc, à la question du temps de travail. Mais, en effet, elle n’est pas légitime à intervenir sur un champ de compétence aussi régalien que celui de l’armée.

    Je crois qu’il y a un flou consubstantiel à la Commission européenne elle-même entre ce qui relève des États membres et ce qui relève de l’Union européenne.

    Au fond, je crois que ce qui se passe en Pologne est très intéressant, car cela peut permettre d’ouvrir un vrai débat en Europe sur la quête nécessaire d’un nouvel équilibre entre échelon supranational européen et échelons nationaux.

    Il y a eu des réactions parfois très dures de la part d’acteurs politiques et médiatiques. Je pense à Nathalie Loiseau, qui a notamment déclaré que la Cour constitutionnelle polonaise était illégitime. Qu’est-ce que cela révèle de ce plan pro-européen perçu comme le plan de la raison, le plan de la modération ?

    Je n’entends pas Nathalie Loiseau intervenir lorsque l’Allemagne fait exactement la même chose que la Pologne. Je vous rappelle que, le 9 juin dernier, la Commission européenne a ouvert une procédure d’infraction contre l’Allemagne suite au refus observé par la Cour de Karlsruhe d’approuver ce que la Cour de justice de l’Union européenne avait validé : la politique d’achat de titres de la banque centrale européenne. Depuis cette fameuse décision de la Cour de Karlsruhe de 2009, l’Allemagne cherche à préserver son identité constitutionnelle. Elle rentre dans une logique de contre-pouvoir vis-à-vis d’un échelon supranational européen qui étend cette prérogative sur un nombre de sujets toujours plus grand. Cette réaction des autorités judiciaires allemandes, de même que la réaction des autorités judiciaires polonaises, mais également roumaines, est légitime.

    Qu’est-ce qui fait contrepoids à cette extension des prérogatives de la Cour de justice de l’Union européenne, sinon les juges nationaux qui sont, au titre de l’article 4 des traités de l’Union européenne, légitimes à défendre l’identité constitutionnelle de ses États. Je crois que la France aurait tout intérêt à prendre également ce virage. Nous avons un Conseil constitutionnel qui s’apparente de plus en plus à une Cour suprême. Donnons-lui tout le rôle que doit avoir une Cour suprême et donnons-lui pour fonction, en l’inscrivant dans notre Constitution, de défendre l’identité constitutionnelle de la France, et en précisant dans notre Constitution ce que nous entendons par identité constitutionnelle.

     

    Max-Erwann Gastineau

    Essayiste et chroniqueur politique
  • Le sourire du dimanche.....

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    Et pour arme blanche, qu'est-ce qu'on dit ?
     Si on lançait un grand concours ?
    A vos suggestions !.....

  • Sur Valeurs Actuelles, Luc : TROTSKISTE repenti (#REDPILL).

    Ouvrier, gérant de bar, pécheur,... Passé par de multiples groupes révolutionnaires, Luc nous raconte son histoire et critique ce qu'est devenu la gauche. Son constat, ses propositions pour le futur dans cette interview #REDPILL. #PCF #TROTSKI

  • Sur Valeurs Actuelles, le VISA de Jean Messiha.

    Son sport préféré, son expérience d'un Hold-Up, sa musique préférée, ce qui le fait lever le matin... Mais qu'est-ce que cache le VISA de Jean Messiha ?

  • « QUAND TOMBE LE MASQUE DES POPULICIDES » Michel Onfray bientôt royaliste ?

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgMichel Onfray donne là une critique féroce du Système, ses hommes, ses institutions. Analyse un peu longue, parfois redondante, mais tueuse ... On ne sera pas d'accord sur tout, mais enfin, tout de même, sur beaucoup de choses ... Les esprits progressent. Les nécessités font bouger les lignes. Et le Système est désormais sur la défensive.  LFAR

     

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     Quelle que soit son issue, le mouvement des gilets-jaunes aura au moins eu un mérite : mettre à nu les rouages de ce régime corrompu jusqu’à la moelle depuis que les politiciens de tous bords, « gaullistes » compris, ont décidé de déconstruire ce qui fut le contrat social de la Cinquième République. A force de modifications, de changements, d'altérations, de rectifications, de retouches, ni l'esprit ni la lettre de cette constitution ne sont plus respectés. Nous vivons depuis des années avec une règle du jeu édictée par des faussaires ayant pour nom : Mitterrand et Chirac, Sarkozy et Hollande. 

    Les logiciens connaissent bien l'argument du bateau de Thésée rapporté par Plutarque : pendant des siècles, on a gardé respectueusement la barque de Thésée, qui avait combattu le Minotaure. Régulièrement, les Athéniens changeaient les planches qui s'abîmaient. Un jour, il n'y eut plus une seule planche d'origine. Certains dirent alors que ça n'était plus son bateau ; d'autres affirmaient au contraire que si ; pendant que d'autres encore débattaient pour savoir avec quelle planche, la première rajoutée, la dernière enlevée, ou bien celle après laquelle les planches d'origine ont cessé d'être majoritaires, le bateau de Thésée n'a plus été le bateau de Thésée. 

    nee-dans-le-tumulte-et-souvent-brocardee-la-constitution-dont-on-fete-jeudi.jpgVingt-quatre lois ont modifié la constitution de 1958 jusqu'à ce jour ! Sur les 92 articles de départ, il n'en reste plus que 30 d'origine ! Elle est donc morte depuis longtemps... On fait semblant de la révérer, or elle est piétinée régulièrement par la classe politique dans l'intérêt de ses opérations de basse police, droite et gauche confondues. Qui peut bien imaginer que la cohabitation et le quinquennat puissent relever de l'esprit gaullien ? Qu'un référendum perdu puisse être purement et simplement annulé par la coalition des politiciens maastrichtiens de droite et de gauche ? Qui ? 

    Depuis Maastricht, les révisions qui concernent l'Europe vont dans le sens d'une destruction de la nation française au profit de l'État maastrichtien -Traité de Maastricht en 1992, Traité de Lisbonne en 2008. Cette constitution de 1958 est morte : elle est devenue un chiffon de papier, un torchon, une serpillère. Merci Mitterrand, merci Chirac, merci Sarkozy, merci Hollande - et merci Macron qui est un mixte des vices de tous ceux-là : cynisme, démagogie, vulgarité et incompétence... 

    Les Français en général, et les gilets-jaunes en particulier ont bien compris que, depuis plusieurs décennies, leur constitution leur avait été volée. De Gaulle avait voulu l'élection du président de la République au suffrage universel direct à deux tours ; un septennat avec des législatives à mi-mandat, ce qui permettait au chef de l'État de savoir où il en était avec le peuple et où le peuple en était avec lui: en cas de perte de la majorité à l'Assemblée nationale, le Président démissionnait, c'était la sanction du peuple ; il pouvait alors se représenter et être réélu, ou pas ; le référendum permettait au peuple de donner son avis sur des questions de société majeures : une fois l'avis donné, on le respectait. Quand de Gaulle a perdu le référendum sur la régionalisation, il n'a pas nié le résultat, il n'a pas fait voter les députés pour l'annuler, il n'en a pas fait un second, il n'a pas fait le contraire de ce qu’avait décidé le peuple: il lui a obéi et a quitté le pouvoir. Il y avait dans la lettre, mais aussi et surtout dans l'esprit de cette constitution, un lien entre le peuple et son souverain qui était alors son obligé. 

    Aujourd’hui, c'est l'inverse : c'est le peuple qui est l'obligé de son président élu après que la propagande eut fait le nécessaire, c'est à dire des tonnes, pour installer l'un des voyageurs de commerce de l'État maastrichtien - depuis Mitterrand 1983, ils le sont tous... Le vote ne s'effectue plus de manière sereine et républicaine, libre et autonome, mais de façon faussée et binaire avec d'un côté le bien maastrichtien et de l'autre le mal souverainiste - la plupart du temps assimilé au fascisme. Cette caricature est massivement vendue par la propagande médiatique d'État ou de la presse subventionnée par lui. L'élection législative perdue n'induit plus la démission, mais la cohabitation ; le référendum perdu ne génère plus l'abdication, mais sa négation. Quand le peuple dit au Président qu'il n'en veut plus, le Président reste... Et quand il part à la fin de son mandat, certes, on change de tête, mais la politique menée reste la même. 

    Tout le monde a bien compris depuis des années que les institutions françaises sont pourries, vermoules, comme une charpente minée par les termites et la mérule : il s'en faut de peu que la maison s'effondre d'un seul coup, avec juste un léger coup de vent. Les gilets-jaunes sont, pour l'heure, un léger coup de vent... 

    7610631_6d3d09ca-286a-11e8-ba4a-4f9f25501852-1_1000x625.jpgDe même, tout le monde a bien compris que la représentation nationale n'est pas représentative : la sociologie des élus, députés et sénateurs, ne correspond pas du tout à la sociologie de la France. Il suffit de consulter la biographie des mandatés : ceux qui sont sur les ronds-points avec leurs gilets jaunes ne risquent pas d'avoir des collègues au Palais Bourbon ou au Palais du Luxembourg ! Où sont les paysans et les ouvriers, les artisans et les commerçants, les marins pécheurs et les employés, les balayeurs et les veilleurs de nuit, les chauffeurs de taxi et les ambulanciers dans ces deux chambres ? Nulle part... Les ouvriers représentent la moitié de la population active : il n'y en a aucun au Palais Bourbon -l e PCF qui ne fonctionne qu'avec des permanents devrait s'interroger sur ce chiffre pour comprendre les raisons de sa crise... En revanche, on y trouve pas mal d'enseignants et de professions libérales, de notaires et d'avocats, des journalistes aussi. Les cadres et professions intellectuelles représentent 76 % des élus : c'est quatre fois et demie plus que leur part dans la population active. L'observatoire des inégalités a publié un texte intitulé « L'Assemblée nationale ne compte quasi plus de représentants de milieux populaires » (29 novembre 2018) qui détaille cette évidence : le peuple n'est plus à l'Assemblée nationale. Pour parler le langage de Bourdieu, on n'y trouve aucun dominé mais plus que des dominants. Dans les gilets-jaunes, c'est très exactement l'inverse: pas de dominants que des dominés ! 

    Si la sociologie des élus est à ce point peu populaire on comprend qu'elle soit devenue antipopulaire. Il n'est pas besoin d'aller chercher très loin les raisons du vote négatif du peuple au référendum sur le Traité européen ni celles qui ont fait des élus les fossoyeurs de ce même vote populaire. La démocratie directe a dit: non. La démocratie indirecte lui a dit: bien sûr que si, ce sera tout de même oui. Je date du Traité de Lisbonne ce clair divorce du peuple d'avec ses prétendus représentants. 

    Qui peut croire que ces assemblées qui ne représentent déjà pas le peuple dans sa totalité puissent être crédibles quand chacun peut constater que le parti de Mélenchon, qui arrive quatrième au premier tour des élections présidentielles et n'est pas présent au second, dispose de dix-sept députés, pendant que celui de Marine Le Pen qui arrive deuxième et qui se trouve qualifiée au second tour, n'en a que huit ? Quelle étrange machinerie politique permet à celui qui arrive quatrième d'avoir plus du double d'élus que celui qui arrive deuxième ? Sûrement pas une machine démocratique... 

    Pas besoin d'être polytechnicien pour comprendre que le mode de recrutement des élus est partidaire et non populaire ; les découpages électoraux et les logiques du code électoral sélectionnent des professionnels de la politique affiliés à des partis qui les mandatent et non des citoyens de base qui ne peuvent gagner sans le soutien d'un parti ; une fois au chaud dans les institutions, les élus font de la figuration dans un système qui évince le peuple et sélectionne une caste qui se partage le gâteau en faisant des moulinets médiatiques afin de laisser croire qu'ils s'écharpent et ne pensent pas la même chose, or sur l'essentiel, ils sont d'accord : ils ne remettent pas en cause la règle du jeu qui les a placés là ; au bout du compte, ceux qui gagnent sont toujours les défenseurs de l'État maastrichtien. Les gilets-jaunes savent que le code électoral, associé au découpage électoral opéré par le ministère de l'Intérieur avec l'Élysée, génère un régime illibéral - pour utiliser et retourner une épithète abondamment utilisée par les maastrichtiens pour salir les régimes qui ne les aiment pas donc qu’ils n'aiment pas.  Ce régime est illibéral parce qu’il gouverne sans les gens modestes, sans les pauvres, sans les démunis, sans les plus précaires, sans eux et malgré eux, voire contre eux. Sans ceux qui, aujourd’hui, portent le gilet jaune. 

    C'est donc fort de ce savoir acquis par l'expérience que le peuple des gilets-jaunes ne veut plus rien entendre des partis, des syndicats, des élus, des corps intermédiaires, des députés ou des sénateurs, du chef de l'État et de ses ministres, des élus de la majorité ou de ceux de l'opposition, mais aussi des journalistes qui, de la rubrique locale à l'éditorial du journal national, font partie de tous ces gens qui ont mis la France dans cet état et ce peuple dans cette souffrance. La démocratie indirecte, le système représentatif, le cirque des élections : ils n'y croient plus. Qui pourrait leur donner tort ? 

    Voilà pour quelles raisons quelques gilets-jaunes proposent aujourd’hui le RIC - le référendum d'initiative citoyenne. Les journalistes qui estiment que les gilets-jaunes ne pensent pas, que leur mouvement c'est tout et n'importe quoi, qu'ils disent une chose et son contraire, qu'ils ne sont que dans la colère ou le ressentiment, de vilaines passions tristes que tel ou tel éditorialiste condamne dans son fauteuil de nanti, qu’ils sont des anarchistes ou des casseurs, qu'ils ne proposent jamais rien, ces journalistes, donc, sont bien obligés, en face de cette proposition majeure, de jouer les professeurs devant une classe de primaire en expliquant que le RIC, c'est du délire. 

    C'est pourtant, au contraire, une pharmacopée majeure très adaptée à cette démocratie malade, sinon mourante. C'est un authentique remède de cheval qui donne la frousse aux dominants, aux corps intermédiaires, aux élus, aux rouages du système, parce qu'ils voient d'un seul coup leurs pouvoirs mis en péril alors qu'ils les croyaient acquis pour toujours ! Quoi : « le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple, mais vous n'y pensez pas? Quelle idée saugrenue ! ». Si messieurs, justement: c'est la définition que donne le dictionnaire de la démocratie ! 

    Qu'est-ce que ce RIC ? La possibilité pour les citoyens de réunir un certain nombre de signatures qui obligent le pouvoir à examiner la question faisant l'objet du RIC, soit au parlement soit sous forme référendaire. « Impossible !» disent les éditocrates comme un seul homme. Or ils oublient que c'est possible depuis des siècles en Suisse et que c'est d'ailleurs ce qui fait de la Confédération helvétique antijacobine une démocratie bien plus sûrement que notre régime oligarchique. 

    A tout seigneur, tout honneur: le chevau-léger Stanislas Guerini (dans Marianne, le 17 octobre 2018 ), dont tout le monde ne sait peut-être pas encore qu’il est le patron de LREM, procède avec subtilité: Le RIC, c'est la possibilité demain de restaurer la peine de mort ! Le RIC, c'est la certitude de la castration chimique pour les délinquants ! Le RIC, ce pourrait même être, rendez-vous compte, il ne le dit pas, mais on voit bien qu'il le pense, la possibilité de sortir de l'État maastrichtien ! 

    610043537001_5796112814001_5796107350001-vs.jpgA la République en Marche, on n'aime pas le peuple, trop grossier, trop débile, trop crétin, trop pauvre, trop bête aussi... Il suffit d'écouter cette fois-ci le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Gilles Legendre, qui affirme quant à lui, sans rire : « Nous avons insuffisamment expliqué ce que nous faisons. Nous nous donnons beaucoup de mal, il faut le faire mieux. Et une deuxième erreur a été faite, dont nous portons tous la responsabilité : le fait d'avoir été trop intelligents (sic), trop subtils (sic), trop techniques (sic) dans les mesures de pouvoir d'achat. » (Marianne, 17 décembre 2018) 

    On ne peut mieux dire que le ramassis d'anciens socialistes, d'anciens hollandistes, d'anciens Modem, d'anciens écologistes, d'anciens LR, d'anciens EELV, d'anciens juppéistes, d'anciens sarkozystes, enfin d'anciens anciens qui constituent la modernité révolutionnaire dégagiste de LREM, méprise clairement le peuple jugé trop débile pour comprendre que l'augmentation des taxes sur l'essence, sous prétexte de transition écologique, est un impôt prélevé sur les pauvres sans qu’ils puissent y échapper, puisqu'ils sont contraints de remplir le réservoir de leurs voitures pour travailler. 

    Certes, Gilles Legendre est un intellectuel haut de gamme, puisqu’il dispose d'une triple casquette: journaliste, économiste, homme politique, ce qui, avouons-le, constitue trois titres de gloire dans l'État maastrichtien en général et, en particulier, dans la France, l'une de ses provinces depuis 1992. Lui qui a été élève à Neuilly, est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, puis du Centre de formation des journalistes de Paris, qui a travaillé à Europe 1, au Nouvel Économiste, à L'Expansion, à Challenges, à L'Événement du jeudi de JFK aussi, qui accumule les jetons dans les con