À la découverte du fonds lafautearousseau (18) : Quand de Gaulle est allé voir Franco, à Madrid...
lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 22 Albums, 47 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...
Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...
Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...
Aujourd'hui : Quand de Gaulle est allé voir Franco, à Madrid...
(tiré de notre Éphéméride du 8 juin)
(retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :
Á la découverte du "Fonds lafautearousseau")
"...On omet toutefois de se poser une question : que serait-il advenu si c'était l'autre camp - dominé, à la fin, par les communistes les plus stricts - qui avait gagné la guerre civile ? A-t-on jamais vu des staliniens indulgents ?..."
Et, à la fin de son article, Sévillia rapporte ce fait historique :
"En 1970, après avoir quitté l'Elysée, le général de Gaulle rencontrera Franco à Madrid. Il a raconté son entretien à Michel Droit : "Je lui ai dit ceci : en définitive, vous avez été positif pour l'Espagne. Et c'est vrai, je le pense. Et que serait devenue l'Espagne si elle avait été la proie du communisme ?"..."
Ce 8 juin 1970, au moment de leur rencontre, il reste à Franco un peu plus de cinq ans à vivre; à de Gaulle, un peu moins de cinq mois...
Ils se sont rencontrés, et ils se sont ont parlés : lui, de Gaulle, qui a très probablement - ne serait-ce qu'en pensée(s)... - rêvé à une ré-instauration de la royauté en France; et lui, Franco, qui a réussi à la ré-instaurer en Espagne...
Oui, que serait devenue une Espagne membre de l'empire marxiste ? Songeons à la poubelle écologique que sont devenues la Roumanie avec Ceaucescu ou des régions entières de la Russie; à l'omniprésence de la Stasi en Allemagne de l'Est et de la Securitate en Roumanie; au Goulag de Russie bien sûr; et à tout ce qui a représenté pour près de la moitié de l'Europe, pendant près de 40 ans, ce règne sans partage, tragique et sanglant, du marxisme-léninisme, le plus épouvantable cauchemar et la plus horrible tragédie dont l'Histoire gardera le souvenir...
Tous les amis de l'Espagne diront, bien sûr, que l'idéal aurait été que la guerre civile n'ait jamais lieu. Il n'en demeure pas moins que, la tragédie s'étant produite, et n'en déplaise aux tenants de l'histoire orientée, Franco a ipso facto évité à l'Espagne le sort des démocraties populaires de l'Europe de l'Est. Et, que cela plaise ou non, ce simple fait est éminemment positif pour l'Espagne, pour la France et pour l'Europe...
Sur le rôle éminemment positif de Franco dans les affaires internationales, durant la seconde Guerre mondiale, voir l'Éphéméride du 23 octobre...
En France, tous ceux qui se pourléchaient les babines lorsqu'on serrait la main de Mao poussèrent des cris d'orfraie, en apprenant cette visite. Tartuffe à la vie longue !...
Didier Godard raconte :
"....En 1970, les époux de Gaulle partirent - le 3 juin - dans la DS noire, sans précautions particulières de sécurité. Ils parcoururent des centaines de kilomètres sous un soleil de plomb, s'arrêtant au bord des routes pour pique-niquer. Ils visitèrent la Castille, la Galice, l'Andalousie, l'Estramadure, et Saint-Jacques de Compostelle, pèlerinage auquel le Général attachait une particulière importance. De Gaulle avait déclaré avant de partir : "Naturellement, je verrai Franco." La rencontre eut lieu. Franco, écrit Jean Mauriac dans son livre Mort du Général de Gaulle, mit les petits plats dans les grands, fut "très heureux" d'accueillir de Gaulle et fit part à notre ambassadeur de sa "profonde satisfaction"...
Ainsi Franco a rencontré deux chefs de l'État français : Pétain, avant qu'il ne le devienne, et de Gaulle, après qu'il ait cessé de l'être...
...Les réactions en France furent vives, même chez certains des plus fidèles soutiens du Général. François Mauriac, dans son Bloc-Notes, se déclara "glacé" par cette rencontre. Malraux confia à son biographe Jean Lacouture qu'il aurait quitté le gouvernement si de Gaulle avait fait cette visite en tant que chef d'État..."
Oui, vraiment, Tartuffe a la vie longue !...