UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : qu'est ce que le système ?

  • Jean Sévillia : « L'intérêt des hommes politiques pour l'histoire dure le temps d'une campagne »

    Succès des émissions d'Histoire à la télévision - Photo : Franck Ferrand, L'Ombre d'un doute  

    Par Alexis Feertchak        

    A droite notamment, les candidats à la primaire font assaut de références historiques, parfois jusqu'à la polémique. Jean Sévillia, considère que ce besoin d'histoire répond au déracinement d'une société qui perd ses repères. On lira vec intérêt l'entretien qu'il vient de donner au Figarovox [7.10] sur ce sujet qu'il relie à l'actualité politique - ou politicienne - et au Politique tout court rappelant à cet égard quelques définitions et distinctions essentielles. Mathieu Bock-Côté, le brillant jeune sociologue québecquois, a désigné Jean Sévillia comme « un dissident de la première heure contre le terrorisme intellectuel ». Il a raison. Et les patriotes royalistes que nous sommes en savent gré à Jean Sévillia.  LFAR 

     

    XVM512bf016-8cad-11e6-b076-4c98042c7b75.jpgNicolas Sarkozy a suscité une vive polémique en reprenant à son compte le mythe de « nos ancêtres les Gaulois ». François Fillon souhaite quant à lui demander à trois académiciens de réécrire les manuels d'histoire en les inscrivant de nouveau dans le récit national. Comment expliquez-vous que l'histoire soit au cœur de ce début de campagne présidentielle, notamment à droite ?

    Permettez-moi de rappeler que la formule « Nos ancêtres les Gaulois » ne relève pas que du mythe. Les travaux de l'historien-démographe Jacques Dupâquier ont montré que les vagues migratoires qui se sont étalées entre le IIIe et le Xe siècle sur le territoire français n'ont représenté qu'un apport de 50 000 à 100 000 personnes pour 7 à 8 millions d'autochtones gallo-romains. La population, ensuite, n'a quasiment pas bougé, jusqu'à l'apparition d'un courant migratoire européen à partir du XIXe siècle et extra-européen à partir du XXe siècle. Ce qui signifie que tout un fond de la population française, encore aujourd'hui, compte des Gaulois parmi ses lointains ancêtres, même s'il a d'autres ascendances, et même si des Français tout aussi français que les autres n'ont pas une goutte de sang gaulois. La part du mythe relève évidemment du récit national élaboré entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle qui a fait des Gaulois les ancêtres de tous les Français. Alors que l'identité nationale est source de questionnements et de débats, alors que la France connaît une immigration sans précédent, les Gaulois sont donc sollicités dans cette polémique.

    Ultimement, deux visions s'opposent. Celle de la nation-contrat, héritée de Rousseau, conception préférée à gauche, qui ne prend en compte que la volonté d'être français comme signe d'appartenance à la nation. Et une conception qui mêle la nation-héritage, intégrant les données de l'histoire, et la nation choisie, à laquelle on peut s'agréger en adoptant les règles et les codes majoritaires, tout en conservant des traditions et une mémoire particulière. Cette conception équilibrée, qui est celle de Renan, a plutôt cours à droite. Ainsi un débat historique a-t-il des résonances très contemporaines dont s'emparent les politiques de droite qui savent quelles sont les préoccupations de leurs électeurs. Mais cet aspect politique et même politicien donne les limites du genre, car on peut prévoir qu'après l'élection présidentielle, ce sujet quittera l'esprit des hommes au pouvoir. Si la droite avait fait mieux que la gauche pour l'enseignement de l'histoire, cela se saurait…

    Quant à la proposition de François Fillon, elle postule que tous les académiciens soient indemnes d'une influence par l'idéologie du politiquement correct, ce que je trouve optimiste. Trouvons de bons historiens indépendants du ministère de l'Education nationale pour écrire les manuels scolaires, ce sera déjà bien.

    Les hommes politiques ne sont pas les seuls à se passionner pour l'histoire. Les Français de manière générale apprécient de plus en plus les émissions de radio, de télévision et les ouvrages consacrés à l'histoire. D'où vient ce besoin ?

    Dans une société en perte de repères, les gens cherchent des explications et des modèles, et ils les trouvent aussi dans le passé. La réduction de la place accordée à l'histoire à l'école et les torsions idéologiques auxquelles on assiste dans l'enseignement n'échappent pas non plus aux parents qui n'ont pas envie que leurs enfants apprennent n'importe quoi ou n'apprennent rien. Et d'une manière générale, dans un monde qui se globalise et s'uniformise, la quête de racines est très forte. Ce besoin d'enracinement se manifeste aussi par ce succès de tout ce qui touche à l'histoire.

    Vous avez écrit l'essai Historiquement correct. Cette réaction d'une partie de la classe politique et des Français en général est-elle une réaction à une histoire passée sous les fourches caudines du politiquement correct ?

    Pour partie, oui. Les Français sentent bien que l'école, et l'histoire à l'école, peuvent être le champ d'une manipulation des esprits. Pour reprendre l'exemple des Gaulois, il est assez sidérant de constater que la mention d'une hérédité qui est un fait pour une grande part de la population française est stigmatisée comme si elle trahissait une conception ethnique de la nation et un regard raciste sur la société. L'ascendance gauloise - terme d'ailleurs historiquement imprécis - est une donnée pour certaines familles. Pourquoi cette donnée historique devrait-elle être occultée ? Qu'est-ce qu'elle enlève aux Français qui n'ont pas le moindre ancêtre gaulois ? Le problème, c'est que le politiquement correct voudrait se débarrasser du passé. Mais faire de l'histoire en se débarrassant du passé, cela s'appelle du mensonge. Or beaucoup de Français sont las qu'on leur mente. 

    XVM7b0e3bea-83cb-11e6-821a-2e2ad3dc5a89.jpg

    Essayiste et historien, Jean Sévillia est chroniqueur au Figaro Magazine et membre du comité scientifique du Figaro Histoire. Il vient de publier Ecrits historiques de combat (Perrin).  

    Alexis Feertchak           

  • Dans l'Incorrect : Lettre ouverte à Alexis Corbière, de Frederic de Natal.

    Le citoyen Corbière est  député de la France insoumise en Seine-Saint-Denis. Outré par l’idée que l’idée monarchique revienne lui gâcher le paysage, il s’est autorisé une série de tweets pour exprimer son ire. Le ci-devant Frédéric de Natal lui répond.

    frédéric de natal.jpgMonsieur le député de la Seine-Saint-Denis,

    Un Lys de France dévoilé par une Marianne coiffée de son bonnet phrygien et vous voilà couvert de sueur sur votre compte Twitter. C’est avec un certain étonnement que j’ai découvert vos messages indignés, expression de vos sentiments outrés par la dernière couverture du magazine L’Incorrect. Le second degré « révolutionnaire » de cette « iconographie » ne semble malheureusement pas vous avoir atteint pour que vous vous sentiez obligé de réagir et de nous admonester. Permettez-moi de vous répondre.1.jpg

    2.jpg

    « Une royaliste avec bonnet phrygien ! L’extrême-droite devrait étudier l’Histoire de France. Il a fallu forcer Louis XVI pour qu’il accepte seulement de porter la cocarde, puis il a trahi. Et les jeunes royalistes, les muscadins, agressaient les porteurs de symboles républicains. S’il n’y a pas eu de monarchie constitutionnelle, c’est en raison des trahisons et violences des royalistes qui, en 2020, sont aussi nombreux que les adorateurs de l’oignon ou autre curiosité ». Vos deux tweets du 3 février sont très intéressants à analyser tant pour leurs raccourcis que pour une certaine lecture de l’Histoire qui vous est propre.

    Quelle bien triste image avez-vous des monarchistes pour les affubler d’un tel manteau. « Ni droite, ni gauche, mais royaliste »,  cette maxime bien connue, résume à elle seule ce qu’est le monarchisme français actuel, lequel brille par son éclectisme idéologique et politique, ses penseurs de tous bords, ses théoriciens encore cités et étudiés dans les grandes écoles de France et de Navarre. Un monarchisme qui porte en son sein toute la réalité de ce que l’on appelle la Res-Publica. Ce « Bien commun » que les différents partis politiques représentés au parlement, dont vous êtes un honorable membre, ne cessent de gommer pour privilégier des visions politiques à court terme au nom de leurs intérêts personnels et électoraux. La France insoumise, ne diffère d’ailleurs en rien de ses concurrents pour cela.

    D’extrême droite, dites-vous ? C’est oublier un peu vite que les royalistes ont été les premiers résistants au nazisme et que leurs réseaux ont permis au général de Gaulle de pouvoir organiser autour de lui ces forces françaises qui allaient contribuer à la libération de la France. Le colonel Gilbert Renault dit Rémy, le général de Bénouville, les maréchaux de Lattre de Tassigny et Leclerc, le lieutenant Honoré d’Estienne d’Orves, Jacques Renouvin, les frères d’Astier de la Vigerie … autant de noms illustres et royalistes au sein de la résistance, honorés tous les 8 mai. Peut-on en dire autant des communistes de cette époque que vous portez régulièrement aux nues ? Non, le pacte germano-soviétique était passé par là. Vous ne rayez que par trop rapidement les chapitres de l’Histoire qui ne vont pas dans votre sens.

    « Pas de monarchie constitutionnelle » ? L’ère soviétique avait récrit l’histoire de la Russie des Romanov, vous, vous effacez d’un clic la Restauration des Bourbon. Que faites-vous donc de la période de 1815 à 1830, marquée par sa Charte constitutionnelle, qui – faut-il  le rappeler – a été une des sources de notre constitution actuelle ? « Une des périodes les plus riches et foisonnantes de notre passé où la qualité des acteurs répond à la puissance des idées toutes familles confondues »,  explique l’écrivain Benoît Yvert, une période qui a permis à la France de se relever et de se réimposer comme puissance européenne, après des décennies de ravages, de destructions et autres génocides commis par la révolution française et sa Terreur. Loin de moi de dédouaner l’Ancien régime de ses erreurs, mais vous conviendrez qu’en matière de « violence », les héros de votre panthéon personnel dépassent de très loin certains de ces rois que vous abhorrez.

    Mais point de polémiques, rendons juste un peu à César ce qui est à César car je vous sais féru d’histoire de France. Personne n’a contraint le roi Louis XVI à porter la cocarde. Elle lui fut présentée par le général de La Fayette à l’Hôtel de ville de Paris et le souverain l’accrocha lui-même à son plastron, sous les « Vive le roi », criés d’une seule voix par la Garde nationale. Il serait donc vain de déformer l’histoire, les faits sont là et établis. Les légendes ont la vie dure, vous vous en faites malheureusement l’écho, et nous vous le pardonnerons. Il est vrai que le « peuple est plus difficile à gouverner quand il est trop savant, plus facile à manipuler quand on le nourrit de caricatures outrancières » (Balzac).

     

    Ces monarques que vous détestez tant pourraient être ces arbitres naturels qui manquent cruellement à la France. Ne vous en déplaise, ce n’est pas Che Guevara, Staline ou Hugo Chavez qu’une partie de nos compatriotes réclame mais bel et bien un descendant d’Henri IV.

     

    Bourreau de travail et curieux des inventions modernes de son siècle, Louis XVI va redonner aux parlements provinciaux leurs pouvoirs de décision, abolir le servage dans les domaines royaux, quelques impôts ci et là, interdire la torture, effacer du droit français le crime de sodomie, réduire les frais de la noblesse (il sera même accusé de radinerie), promulguer un édit interdisant l’esclavage sur tout le territoire (non, la Révolution n’a rien inventé ici) et permettre à la France de rayonner industriellement. Les protestants et les juifs vont bénéficier d’importantes libertés, et même les musulmans qui obtiennent la permission de « jouir de droits politiques ». Loin d’être ce personnage falot que l’on dépeint habituellement, Louis XVI fut un vrai révolutionnaire avant l’heure. Et vous devriez vous en féliciter.

    «Le Roi, la France en rêve déjà ». L’Incorrect ne croit pas si bien dire. Il n’a pas dû vous échapper que depuis plusieurs années, l’idée monarchique est revenue en force en France comme en Europe et en Amérique du Sud, notamment chez la jeune génération avide de se réapproprier son histoire. Ces monarques que vous détestez tant pourraient être ces arbitres naturels qui manquent cruellement à la France. Ne vous en déplaise, ce n’est pas Che Guevara, Staline ou Hugo Chavez qu’une partie de nos compatriotes réclame mais bel et bien un descendant d’Henri IV.

    Ils sont 17% des Français selon un sondage de 2016 commandé par BVA, lequel précise que 29% des citoyens de la république ne verraient pas d’inconvénients à voter pour un candidat royaliste. La monarchie, une idée d’avenir, de constance, de continuité et de stabilité qui a derrière elle un millénaire d’expérience de pouvoir et que l’on a tenté de restaurer par trois fois depuis la IIIe République. Et ce n’est pas le général de Gaulle qui le démentirait. À titre de comparaison, aucun des régimes que votre mouvement soutient n’a encore dépassé un siècle, presque tous effondrés sur eux-mêmes, laissant derrière eux leur lot de pauvreté et d’oppressions. Ces monarchistes, qui ont pourtant été au plus près du pouvoir dans les années Mitterrand et que vous vilipendez, n’ont pourtant pas empêché votre épouse, Raquel Garrido, de travailler pour le plus célèbre d’entre eux, l’animateur Thierry Ardisson. Bon sang ne saurait mentir.

    En tweetant sur la couverture de L’Incorrect, vous avez été le meilleur VRP. Comment ne pas vous en remercier. Un Lys de France ne se cacherait-il pas inconsciemment sous votre chemise rouge, Monsieur le député ?

    Veuillez agréer mes sentiments muscadins les meilleurs.

     

    Frédéric de Natal

  • Banlieues et antifas: à Villeneuve-la-Garenne, la convergence des luttes n’a pas eu lieu, par Edouard Chanot.

    Source : https://fr.sputniknews.com/

    La nuit du 21 avril, une vingtaine de militants «black bloc» se sont rendus à Villeneuve-la-Garenne pour s’attaquer aux policiers avec les émeutiers. L’alliance a tourné court. Une petite histoire qui en dit long sur l’impossible union de la gauche radicale et des banlieues. L’essayiste Anne-Sophie Nogaret analyse la situation pour Sputnik.

    2.pngIls espéraient une convergence des luttes. Ils voulaient aider. Cette nuit-là, entre le 21 et le 22 avril à Villeneuve-la-Garenne, une vingtaine d’antifas ont voulu apporter aux émeutiers des zones sensibles leur connaissance des confrontations avec les forces de l’ordre. «Nul besoin d’être un expert en mouvements sociaux pour les distinguer», précise le Bondy blog pour Mediapart: «Ils sont blancs pour la plupart, globalement plus âgés que les jeunes à la manœuvre, et tout dans leur attitude et leur équipement trahit une certaine habitude de la révolte de rue

    «Morts aux porcs», scandent les jeunes de banlieue aux policiers, une insulte propre aux cultures musulmanes. Les antifas la crient à leur tour, mais les banlieusards et les militants de la gauche radicale ne parviendront pas à s’entendre. Un leader leur reproche d’aller au contact avec les forces de l’ordre. On leur reproche d’être des journalistes. L’incompréhension et le ton montent. Déçus, les antifas quittent alors le champ de bataille. L’histoire semble tirée d’un roman de Laurent Obertone, mais les faits sont pourtant bien réels.

    Déception amoureuse?

    Certes, l’événement est marginal. Mais il en dit long sur l’attirance de la gauche radicale pour les émeutiers des zones sensibles. D’ailleurs, le 24 avril, une trentaine d’organisations politiques de cette frange publiait une tribune afin de reconnaître que «ces révoltes sont l’expression d’une colère légitime, car les violences policières ne cessent pas», et d’appeler au combat contre «les inégalités et les discriminations.» Parmi les signataires cohabitaient la CGT, le NPA, Solidaires ou encore le comité Adama. Mais l’entente sur le papier ne trouve pas d’écho dans les rues des territoires perdus de la République.

    Une affaire qui n’a guère étonné Anne-Sophie Nogaret, ancienne enseignante de philosophie en ZEP, qui a signé avec Sami Biasoni l’essai Français malgré eux. Racialistes, décolonialistes, indigénistes: ceux qui veulent déconstruire la France (L’Artilleur, 2020). «Les antifas restent des bourgeois blancs extérieurs à la cité», rappelle l’essayiste, qui souligne d’emblée l’importance des perceptions ethnoculturelles dans les zones sensibles:

    «Ils méprisent les blancs, et de surcroît les antifas sont souvent d’origine bourgeoise.»

    L’ennemi commun qu’est la police n’a alors plus la moindre importance. L’antagonisme avec la «population blanche» semble trop puissant: l’antifa sera toujours davantage «un blanc» qu’un possible allié de circonstance.

    «Ils sont complètement paranoïaques!»

    Même chez les militants issus des banlieues, cette ligne de fond semble prédominer. Pour son enquête, Anne-Sophie Nogaret a suivi les activités de dizaines de groupuscules militants, traversés par l’idéologie «indigéniste» et affirmant lutter contre le «colonialisme». Alors, la convergence des luttes, un mythe ou une réalité à venir?

     

    «Ça ne peut pas marcher. Les indigénistes ont un mode d’action destructif, ils sont dans une optique d’opposition systématique», répond l’essayiste sans hésiter.

    Dès lors, la mésentente ne manque jamais d’advenir. Les précédents sont d’ailleurs nombreux, notamment celui de la France insoumise: «au niveau local, la tentative d’alliance avec LFI n’a pas marché. Corbière et Garrido ont été accusés de racisme, ils ont repris leurs billes.» Autre anecdote: le militant des banlieues Taha Bouhafs, remarqué pour ses vidéos contre la police sur les réseaux sociaux, était candidat aux élections législatives en 2017 (en Isère) pour le parti de Jean-Luc Mélenchon, avant de quitter LFI en février 2019.

    Un discours victimaire?

    Anne Sophie Nogaret ironise: dans l’absolu, rapprocher une gauche traversée par le militantisme LGBT et des indigénistes, qui le sont par l’islamisme, reste pour le moins «acrobatique.» Rien de neuf après tout, diraient les historiens… la logique de la révolution permanente ne manque jamais de dévorer les enfants qu’elle engendre:

    «Ils sont complètement paranoïaques, ils ont toujours besoin d’un persécuteur. S’il n’y en a pas, leur logique s’effondre. Alors il faut constamment en créer un. Et c’est ainsi que les alliés d’un jour peuvent devenir à leur tour les persécuteurs à combattre.»

    Pourtant, l’indigénisme n’en est pas moins dangereux selon elle, tant cette pulsion destructrice se marie sans peine avec le discours victimaire omniprésent dans les «banlieues populaires».

    Pacifier les zones sensibles, est-ce possible?

    «Il n’est pas difficile de les convaincre un public jeune et en déshérence que c’est à cause du méchant État raciste s’ils en sont là…», estime-t-elle. Or, prétendre que l’État est coupable reviendrait à fermer les yeux sur d’autres maux:

     

    «Quand on parle avec les gens de ces quartiers, ils se passeraient bien des islamistes, des trafics de drogue ou des indigénistes… ils sont contraints de les supporter et de s’écraser.»

    À Villeneuve-la-Garenne, la convergence des luttes n’a pas eu lieu. Rappelés au secours alors que les mesures sanitaires avaient provoqué l’arrêt de leur activité, les médiateurs auraient permis un retour au calme:

     

    «Ce n’est pas la police qui intervient, ce sont les médiateurs, et il faut dire que ça fonctionne. Les grands frères calment les petits.»

    Les voitures des voisins s’éteignent et les antifas violents sont renvoyés chez eux, en centre-ville. Mais cette pacification a aussi un coût: un emploi pour la municipalité ou une place sur les listes municipales. Utilisée à travers à travers la France, cette solution reste imparfaite. Car si certains sont exemplaires, d’autres sont loin d'être sans lien avec la délinquance. Alors en fin de compte, pour Anne-Sophie Nogaret l’État semble aussi coupable. Mais d’un autre chef d’accusation: pour elle, il l’est de «ne pas faire le ménage

    Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que la responsabilité de son auteur. Elles ne reflètent pas nécessairement la position de la rédaction de Sputnik.

    Edouard Chanot

  • La théorie du genre (la suite) (5), par Jeunesse si tu savais et Poussières d'étoiles.

    En contact avec les mouvements Jeunesse si tu savais et Poussières d'étoiles; voici les liens de leur page FB, de leurs sites officiels et de leur chaîne youtube :

     

    JEUNESSE SI TU SAVAIS

    https://www.facebook.com/jeunessesitusavais/

    https://www.jeunesse-si-tu-savais.fr/

     

    POUSSIERES D'ETOILES

    https://www.poussieresdetoiles.fm/

    https://www.youtube.com/channel/UCvYtt4Ws_Uc4Cj0LeLCoEJQ/videos

     

    Et voici le cinquième article (aussi en vidéo/audio) qu'ils nous ont adressé, en attendant la suite...

    LA THEORIE DU GENRE (la suite)

    « Chassez le naturel et il revient au galop »

    https://www.poussieresdetoiles.fm/uploads/newscast/0/0/18/f3dae201-99e1-4067-a637-6275a42a6857.mp3

     

    Aujourd’hui ces théoriciens du genre ont pour objectif de créer un « homme nouveau », plutôt un être nouveau, ni homme ni femme, né de Matrix. Autrefois c’était Jésus qui était né de Marie, la femme nouvelle, la « nouvelle Eve » qui avait donné naissance à Jésus, « l’homme nouveau », « nouvel Adam », comme il est dit dans l’Évangile. Il avait réconcilié l’homme avec Dieu, tout en respectant le plan de Dieu pour la Création et l’ordre naturel. En ce début de siècle, l’idéal des tenants de la théorie du genre semblerait être de ne plus avoir à porter soi-même un enfant, mais de le faire porter par une machine comme dans Matrix (puisque nous sommes au début des organes artificiels, à l’image du cœur artificiel qui vient d’être essayé sur l’homme en 2014) ou provisoirement par une autre femme, une « mère porteuse », dit-on, une location de ventre. On sera ainsi dans « le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley, dans le film Matrix, dans un monde nouveau où on aura éliminé tout le naturel au profit d’une société où tout l’artificiel sera dominant. Certains pourraient penser que -selon le proverbe « chassez le naturel, il revient au galop » - on aurait beau faire, que le naturel a la vie dure et qu’on ne contraindrait pas longtemps la nature. Cependant l’objectif est d’appliquer la théorie du genre, de l’enseigner, de la faire pratiquer aux enfants et dès le plus jeune âge. Les garçons jouant à la poupée dès l’école maternelle tandis que les filles auraient droit aux petites voitures, etc. En leurs faisant lire des livres écrits spécialement pour des enfants (et sélectionnés par le Ministère de l’Education nationale ): « J’ai 2 papas qui s’aiment », « Papa porte une robe », « Mademoiselle Zazie a-t-elle un zizi », etc. Et ce dès la maternelle et les classes du primaire. Bien entendu ça n’aura pas beaucoup d’influence pour une majorité d’enfants qui un jour ou l’autre rejetteront cette théorie du genre et rejetteront le viol de la conscience qu’on veut leur faire subir. Parce qu’il s’agit bien d’un viol de la conscience de ces plus petits enfants -même avant l’âge de raison- à qui on veut enseigner des choses qui sont en réalité contre nature et contre le bon sens.

    Mais il se trouvera quand même une minorité d’enfants, qui plus fragiles, plus sensibles que les autres auront été influencés et troublés dans leur développement humain, affectif et sexuel. C’est ainsi que l’on voit -pour contrecarrer ces influences néfastes- l’importance de l’Amour de parents équilibrés pour les enfants. Nombre de ces jeunes qui plus tard vont se droguer, fuguer, devenir SDF, etc. sont des enfants qui auront été, plus petits, blessés dans l’Amour, blessés dans cet équilibre naturel. Ils reproduisent le pire. La joie et le bonheur ils ne l’ont pas connu enfants, ils n’ont pas connu cet équilibre du « berceau de l’Amour » qu’est la famille. Et pour apaiser leurs blessures, ils vont rechercher le paradis… mais un paradis artificiel par la drogue, l’alcool, la musique extrême, l’addiction sexuelle, etc. C’est pourquoi on ne peut pas dire que le fait d’intoxiquer, de violer la conscience des plus petits dès la maternelle, dès l’école primaire sera sans conséquences pour les plus fragiles de ces enfants. Qui risquent eux aussi d’être blessés dans leur intimité, blessés dans leur sexualité, blessés dans leur être profond et ne plus savoir à quelle boussole se fier quand ils seront grands. C’est pourquoi il est important aujourd’hui de dénoncer cette « théorie du genre » qui va contre la nature et le simple bon sens. Chaque être humain a une conscience et avec sa conscience il y a le bon sens et aussi le naturel. A l’heure où on promeut l’écologie et un retour à la nature, certains tentent d’éradiquer la nature dans l’être humain, dans le mariage homme-femme, dans la sexualité, dans le fait qu’un garçon est un garçon, une fille une fille, et que de l’union des deux naîtra un Amour et de nouvelles vies. Ils essayent d’éradiquer tout ce qui est naturel pour nous mener à l’artificiel. Le chemin de la joie et du bonheur *est effectivement l’attente de chaque être humain, puisque chacun a cette aspiration au paradis. Avec peut-être dans les yeux le souvenir ancien d’un paradis terrestre, on aspire à *un nouveau paradis. Mais aujourd’hui la société de consommation, la société qui met tout sens dessus dessous, depuis cette Révolution de Mai 68 (qui a fait exploser ces théories du féminisme et du lobby gay) essaye de nous faire oublier les chemins du réel et du naturel pour un paradis artificiel et contre nature.

    Pour en finir avec la théorie du genre, « chassez le naturel » -c’est ce que vous avez voulu faire- et bien faisons le « revenir au galop » !

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Palmarès 2019

    En formulant à chacun mes meilleurs vœux pour cet an de grâce 2019, j’ai plaisir à revenir sur les 148 long-métrages, près de 3 par semaine, que j’ai vus, cette année finissante, dans les salles obscures.

    Mes bons et mauvais choix de film se répartissent presque par moitié, avec un petit quart de « très bonne pioche » et au contraire 10 à  15 % que j’aurais dû éviter.

    DE TARLE.jpgDans la Nouvelle République du 26 décembre, un long article porte sur Les Misérables, de Ladj Ly, réalisateur français né au Mali, qui, si j’ai bien compris, raconte l’œuvre de Victor Hugo à la sauce banlieue et France black-blanc-beur…

    Très peu pour moi… surtout quand je lis que ce film a bouleversé Macron au même moment (« en même temps ») où, après avoir accusé en Algérie la colonisation de « crime contre l’humanité », il réitère à Abidjan en parlant de « faute de la République » et évoque des « excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels elle a commis ces geste de barbarie » ! 
    On lui rendra grâce, néanmoins, d’avoir mentionné « la République » - qui n’est qu’un régime  - et non pas la France (dont on conviendra qu’elle ne se réduit pas à la république). On s’amusera aussi de voir que c’est Benalla qui renvoie le Président dans ses cordes : « Non, la colonisation n’a pas été une mauvaise chose (…) elle a été une chance pour les pays colonisés » !

     

    Mais revenons aux Misérables dont la NR écrit que ses deux millions d’entrées (dont je ne serai pas) « le placerait dans les quatre plus grands succès de 2019 » avec

    ·         Mais qu’est-ce qu’on a encore fait au bon Dieu ?  -à je regrette d’être allé le voir

    ·         Nous finirons ensemble à à la poubelle

    ·         et Hors normes à un docufiction sur l’autisme, d’Éric Toledano, et Olivier Nacache, qu’il aurait été effectivement très dommage de ne pas avoir vu.

     

    Sur mon podium personnel des films vus en 2019, j’inscris dans l’ordre :

    1.       Le chant du loup, un film de guerre français d’Antonin Baudy, sur l’exécution de l’ordre d’actionner le bouton nucléaire ;

    2.       Funan, un dessin animé de 2018, de Denis Dô,  sur la chute de Pnom Pehn le 17 avril 1975 ;

    3.       L’incroyable histoire du Facteur Cheval, un biopic français de Nils Tavernier avec Jacques Gamblin, sur le véritable inventeur du Béton armé à Hauterives dans la Drôme.

    Dans le « Top Ten », j’ajoute

    4.       Midway, un film de guerre américain qui raconte la bataille aéro-navale des 3 au 6 juin 1942 sur une atoll des îles Hawaï, à la suite de Pearl Harbor ;

    5.       Donne-moi des ailes, un film d’aventure de Nicolas Vannier, avec Jean-Paul Rouve, sur l’histoire vraie de l’ornithologue Christian Moullec qui voulut rétablir un chemin de migration pour les «  oies naines » de Suède ;

    6.       Au nom de la Terre, d’Édouard Bergeon qui raconte l’histoire de ses parents et le drame de l’industrialisation de l’agriculture et de l’élevage, avec Guillaume Canet ;

    7.       Chambord, un documentaire, dessin animé et film animalier, de Laurent Charbonnier qui célèbre le 500ème anniversaire du château dont la construction fut décidée pat François Ier ;

    8.       Downton Abbey, de Michael Engler, relate un petit épisode de la série éponyme qui se déroule au château  de Highclere ;

    9.       Stubby, un film d’animation de Richard Lanni, avec Gérard Depardieu, sur un héros de la guerre de 14, le sergent Stubby,  le chien le plus décoré de la « Grande Guerre » qui y participa au sein de la « Yankee Division » ;

    10.   Au bout des doigts, une comédie dramatique de 2018 de Ludovic Bernard, avec Lambert Wilson, qui orchestre la diversité des notes blanches et noires.

     

    Enfin, pour retenir un film par mois :

    11.   Le Vent de la Liberté, un thriller historique allemand de 2018, de Michael Herbig, sur les familles Strelzyk et Wetzel qui ont construit une montgolfière pour fuir la RDA, 10 ans avant la chute du Mur de Berlin.

    12.   Exfiltrés, un drame franco-turc d’Emmanuel Hamon sur un aller-retour dans le djihadisme.

     

    D’autres auraient mérité d’être cités mais, contre l’égalitarisme, je crois en la Préférence et la Hiérarchie.

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 400 autres sur mon blog Je ciné mate.
    Pour mémoire  

     

    Titre

    Violent/scabreux

    Date

    Il aurait été très dommage de ne pas le voir

    Hors normes

    non

    10/11/2019

    Une bonne soirée

    It Must Be Heaven

    Non

    06/12/2019

    Un très bon film

    Midway

    non

  • Moyen-Orient : III) Le retour aux Etats-Nations !, par Christian Vanneste.

    Le Printemps arabe a été une supercherie orchestrée par des puissances convergentes qui ont utilisé les vecteurs médiatiques considérables dont elles disposent pour désinformer massivement les populations occidentales. L’idée principale reposait sur la transposition dans le monde arabe des révolutions européennes qui avaient brisé l’empire soviétique, cette fois pour remplacer les dictatures « laïques », souvent liées à l’armée, qui régnaient dans cette région du monde, héritières d’un nationalisme arabe réduit à chacun des Etats.

    christian vanneste.jpgAu premier rang de ce mouvement figuraient les Frères musulmans, au pouvoir en Turquie avec l’AKP d’Erdogan, et qui étaient parfois présentés comme l’équivalent musulman des démocrates chrétiens, comme si politiquement les deux religions, celle du Christ dont le royaume n’est pas de ce monde, et celle de Mahomet, chef de guerre et fondateur d’un empire terrestre, étaient comparables. La Turquie et le Qatar ont donc soutenu les révoltes dénuées de spontanéité qui se sont répandues de la Tunisie à la Syrie. Les ONG mondialistes qui ont financé les « révolutions de couleur » ont également encouragé le Printemps arabe : celui-ci devait emporter des régimes conservateurs, faire tomber des frontières. L’alliance paradoxale entre l’islam rigoriste modernisé des Frères et l’individualisme sans frontières et déconstructeur est paradoxale. Elle réunit des ennemis sur les fondamentaux, mais qui ont le même adversaire. Celui-ci, le conservatisme national est incarné par un pays qui, par une ironie de l’histoire, est passé de l’internationale socialiste au conservatisme, à la défense des valeurs religieuses, chrétiennes notamment, familiales et patriotiques, la Russie. Il est la cible à la fois des islamistes, des terroristes en particulier qui ont un moment soustrait la Tchétchénie à son autorité, et des mondialistes aux priorités desquels il fait obstacle. Un indicateur marginal dans les faits mais essentiel symboliquement est constitué par le rapport aux revendications LGBT, primordiales pour le progressisme mondialiste et rejetées par les conservateurs, aussi bien dans le monde chrétien que chez les musulmans, d’ailleurs. Pour compliquer encore cette alliance, on doit y ajouter les néo-conservateurs américains qui semblent subir un blocage mental à propos de la Russie qu’ils considèrent toujours comme l’ennemi principal, comme si la guerre froide n’était pas terminée. Leur but est de faire triompher partout la démocratie à l’américaine. On voit à quel chaos cette entreprise a mené en Irak. On sait à quel point la démocratie peut revêtir des formes différentes y compris en Europe.

    Le Président français est idéologiquement proche de cette convergence. C’est une sorte de « démocrate » américain, beaucoup moins libéral que les « libéraux » d’outre-atlantique, mais partageant leur progressisme sociétal et leur ouverture aux différences, y compris celle qui revendique pourtant la fin de toute différence dans l’Ouma universelle. C’est avec de telles idées que l’idole médiatique Obama avait conduit, après avoir encensé l’islam au Caire en 2009, à la catastrophe du Printemps arabe et à l’Etat islamique. La chute de l’empire soviétique avait ouvert la voie à cette grande recomposition du monde mêlant les ambitions des partisans de la domination américaine sur le monde, ceux du réveil islamique, et ceux du progressisme sans frontière. L’alliance tactique entre l’islamisme et les Etats-Unis, qui avait si bien réussi en Afghanistan contre les Russes, avait poursuivi sa course comme un canard sans tête jusqu’en Europe, dans l’ex-Yougoslavie. L’effondrement des tours du World Trade Center n’avaient pas modifié la convergence en profondeur puisque les Etats-Unis avaient utilisé ce prétexte pour s’en prendre à l’Irak, qui n’y était pour rien, mais sera le premier domino du nationalisme arabe à tomber, avant même le printemps arabe, par une invasion, et non sous l’apparence d’une révolte. Ce pays fut la boîte de Pandore qui aurait pu révéler la complexité des forces en présence et dissiper l’illusion du Printemps arabe avant même sa naissance. Il n’en a rien été. Pourtant, la marche vers la démocratie de l’Irak passait par l’arrivée au pouvoir de la majorité chiite et par la reconnaissance de l’autonomie kurde. Paradoxalement, en mettant le chiisme à la tête de l’Etat, les Etats-Unis favorisaient l’influence de leur adversaire iranien à Bagdad, et suscitaient la crainte de leur grand allié sunnite, l’Arabie saoudite, toujours soumise au salafisme wahhabite.

    Le Printemps arabe apparu comme un grand mouvement idéologique correspondit en fait au retour des réalités nationales qui sont le véritable terrain de la géopolitique. Or, le trait dominant des Etats régionaux est que leur fragilité interne semble alimenter leur dynamique externe. L’Iran, de plus en plus isolé, frappé par ces sanctions qui ruinent son économie, tarissent sa production pétrolière et favorisent l’inflation, s’est lancé dans une expansion chiite qu’il mène du Yémen au Liban en passant par la Syrie où il appuie le cousin alaouïte Assad. Ennemi n°1 des USA, il combat avec les Russes en Syrie et contre les Saoudiens au Yémen, mais entretient pourtant de bonnes relations avec la Turquie et le Qatar. Sa population, l’une des plus nombreuses et des mieux éduquées de la région supportera-t-elle longtemps le poids de cette ambition au détriment du développement intérieur ? Son ennemi le plus direct est l’Arabie saoudite, elle-même bien fragile malgré sa richesse, en raison de son sous-développement et des risques qu’un développement trop rapide ferait courir à une société composite et archaïque. Se vouloir à la fois le centre de diffusion de l’islam le plus rigoriste et le grand allié des Américains oblige à des contorsions : par exemple, ne plus guère soutenir les Palestiniens contre Israël en abandonnant ce rôle aux deux ennemis, les Frères musulmans et l’Iran. C’est de cette contradiction qu’est né Al-Qaïda avec le saoudien Ben Laden. La Turquie, en proie à des difficultés économiques et à la peur pathologique des minorités ethniques, qui en a fait le premier Etat génocidaire du XXe siècle, a un gouvernement que des élections municipales ont récemment affaibli. Ce revers le conduit a flatter le nationalisme turc cette fois associé au prosélytisme sunnite, contrairement au kémalisme laïc, et à mener une action impérialiste. Son allié est le Qatar, mis en quarantaine par les Saoudiens et les Emiratis, nain politique mais géant économique qui complète d’autant plus la Turquie qu’il abrite le centre des Frères musulmans et leur relais médiatique, Al-Jazeera. Youssouf Al-Qardaoui, leur théologien de référence, basé à Doha, considère Erdogan comme le prochain Calife de l’islam. Voilà qui entretient le rêve d’un nouvel empire ottoman appuyé sur le jihad des Frères. ( à suivre)

  • Vie privée et morale publique, un nouveau contrôle social ?, par Olivier Perceval.

    Il est intéressant de voir à quel point l’« affaire Griveaux » provoque un séisme, non seulement dans le monde politique, mais aussi dans le monde médiatique :

    ​ « Mais puisqu’on vous dit que, dans le domaine privé, n’importe qui peut faire n’importe quoi, n’importe comment ! » Telle pourrait être la teneur générale des propos sur les plateaux télé, fusse-t-on président du sénat, ministre ou candidat aux municipales…

    Olivier Perceval.jpgIl est vrai que les pantalonnades élyséennes ou ministérielles ne datent pas d’hier, et que les vieux et moins vieux caciques ont émaillé de leurs prouesses extraconjugales,les républiques qui se sont succédées. Élisabeth Lévy y voit une dimension romanesque de la vie publique avec ses alcôves. L’honnêteté oblige à dire que les rois ne se sont pas privés de quelques maitresses. Nous pouvons toutefois noter qu’ils les assumaient sans complexes.

    En l’espèce, tout de même, envoyer une vidéo de ses parties intimes par téléphone, alors qu’on est porte-parole du gouvernement, comme attitude romanesque, il y a mieux. Cela fait plutôt songer à un comportement adolescent…

    Quoi qu’il en soit, il fut un temps ou les comportements privés étaient soumis, plus particulièrement en province, à ce que les sociologues appellent « le contrôle social, ». Pour y échapper, les notables d’alors effectuaient des séjours à Paris pour s’encanailler dans l’anonymat de la capitale. « Pas vu, pas pris », résumé de la morale « bourgeoise » mais chacun savait les risques encourus…

    Plus le village (ou le quartier) était petit et plus les habitants cohabitant dans une grande proximité connaissaient les faits et gestes de chacun, ce qui donnait lieu parfois à des affaires de cloche merle qui ont fait le pain (béni ?) de nombreux auteursde Balzac à Chabrol. Si le contrôle social pouvait être difficileà supporter pour quelqu’un souhaitant un peu plus d’anonymat, il avait l’avantage aussi de faciliter une plus grande solidarité, car connaissant les malheurs des autres, on se sentait concerné et obligé de les prendre en compte.

    Aujourd’hui, nous assistons à la renaissance d’une forme de contrôle social à travers les réseaux sociaux, à la différence notable quand même que les informations personnelles que l’on livre en pâture à nos amis « FB » sont le plus souvent de notre seule responsabilité.

    « Vu et pris ! » : Benjamin Griveaux s’inscrit dans la lignée glorieuse des Felix Faure ou Joseph Caillaux ! Rien de nouveau sous le soleil… L’affaire sort fort opportunément mettant fin à une campagne municipale aux débuts déjà chaotiques. Bien sûr, comme l’auteur du forfait de publication est un réfugié (anti-régime) russe, déjà se profile l’ombre maléfique de Poutine qui ne fait rien que nous embêter (et c’est nous que l’on traite de complotistes !)

    Ce qui laisse perplexe, c’est le cœur des vierges mediatico-politiques scandalisées à l’idée qu’il puisse y avoir un jugement moral après la publication de cette imprudente correspondance. La démocratie serait en danger sous prétexte que quelqu’un aurait soulevé le coin du tapis ? Autrement dit,le tabou absolu c’est la morale.

    Pour résumer, on peut absolument tout faire dans le privé du moment que c’est légal.

    Puisque tout est permis, en quoi est-il gênant de le rendre public ?

    Sans doute parce qu’il existe un sens commun, et que les débordements les plus sordides dans lesquelles quelques élitesse complaisent, ne donnent pas nécessairement une image « romanesque » de cette petite société arrogante. L’électeur (car il faut bien en passer par lui) est encore capable d’être choqué, quoique sécularisé. Il faut donc lui expliquer qu’il a tord et que la morale est hors de propos. Mais qu’est-ce que la morale ? Le Larousse nous dit que c’est « l’ensemble des règles de conduite, considérées comme bonnes de façon absolue ou découlant d’une certaine conception de la vie » A qui veut-on faire croire que l’électeur dans le secret de l’isoloir va voter en faisant abstraction de ce qu’il est, de son histoire, de sa culture ? Certes, la morale peut changer selon le temps ou le lieu ! Hippocrate peut écrire au IVe siècle avant JC dans son fameux serment « Je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif » ; Matzneff peut écrire à la fin du XXe siècle ce qu’il ne peut plus écrire au XXIe et aujourd’hui Desproges ou Coluche n’écriraient plus les mêmes sketches … Pour autant, toute société s’interroge sur la morale et trouve un consensus qui lu permet de vivre ensemble… Et si ce consensus n’est pas trouvé, c’est bien la nation (et pas forcément la démocratie) qui est en difficulté.

    ​Tous les éditorialistes, à la presque unanimité, disent que Griveaux n’aurait pas dû démissionner de son rôle de candidat mal engagé, mais assumer cette information devant la face du monde. A l’heure des « coming out » de toutes sortes, il s’agit pour tous ces gens-là de plaider leur propre cause privée qui pourrait un jour devenir publique. N’y aurait-il pas un vent de panique sous couvert d’indignation ?

    Peut-être, qu’au-delà de la seule légalité, il y a encore en vigueur dans notre société, simplement des codes, hérités de notre culture judéo-chrétienne : Ceux-ci ont la vie dure et relèvent tout simplement de la « morale », mot devenu imprononçable, tant il évoque autre chose que la seule contrainte de l’état de droit. Il fait appel à un vieux concept ancré au fond de chacun de nous et qui s’appelle la conscience.

  • Monsieur le Président : laissez-nous servir !

    "Nous reparlerons de ce sujet demain Mardi. NDLR"

    Source : https://www.padreblog.fr/

    Padreblog relaie volontiers cette tribune publiée dans Le Figaro et signée par plus de 130 prêtres et curés de paroisses qui exercent leur sacerdoce dans différentes régions de France. Ils demandent au chef de l’État de rétablir la liberté de célébrer les messes dans les églises à partir du 11 mai 2020.

     

    Il est encore possible de s’associer à cet appel qui vise à soutenir la demande déposée par nos évêques auprès du gouvernement afin d’obtenir une reprise du culte dès le 11 mai. Tous les prêtres qui le souhaitent peuvent adresser un mail à l’adresse suivante (en ajoutant nom, prénom, fonction, ville et département/diocèse d’apostolat).

    « Monsieur le Président,

    Prêtres de terrain, au contact de tous et disponibles pour tous, en milieu urbain, semi-urbain ou rural, aumôniers, vicaires, curés de paroisse, nous venons vous demander, Monsieur le Président, de nous laisser nous aussi reprendre pleinement notre service, dès le 11 mai.

    Comme tous les Français et avec tous nos paroissiens, nous avons été impliqués depuis près de 10 semaines dans cette lutte contre le Covid-19. Nous avons été vigilants, loyaux, prudents, obéissants et respectueux des différentes consignes. Vivre confinés, sans célébration commune, la Semaine sainte et les fêtes de Pâques – le sommet de l’année pour les chrétiens – fut pour nos fidèles et nous une véritable épreuve que nous avons pleinement acceptée et offerte pour notre pays. Vous avez salué sur les réseaux sociaux, tout comme votre Premier Ministre et le Ministre de l’Intérieur, notre sens des responsabilités à cette occasion.

    Depuis le début de la crise, avec l’ensemble de nos communautés et beaucoup d’associations chrétiennes, en lien avec nos mairies, nous sommes engagés au service des plus isolés ou des plus précaires. A travers de nombreux volontaires et bénévoles, nos paroisses ont fait de leur mieux pour maintenir le lien entre tous, soutenir les soignants, fabriquer des blouses et des masques, préparer des repas pour les plus démunis, accompagner les plus âgés en aidant dans les Ehpad. Comme chez beaucoup de nos compatriotes, cette crise aura suscité un élan de solidarité et une créativité admirable au service du bien commun. Prêtres, nous avons aussi fait tout notre possible – malgré les restrictions – pour accompagner les mourants, offrir aux défunts les obsèques qu’ils méritaient et rester présents auprès des familles endeuillées. A l’appel du pape François, nous avons essayé de rester proches de tous.

    Mais cet élan de charité prend sa source et se nourrit, pour nous chrétiens, dans la célébration des sacrements. Le 11 mai, cela fera 9 semaines que les catholiques n’auront pu se retrouver pour célébrer ensemble, pour communier et se confesser. Des couples ont dû reporter le baptême de leur enfant, d’autres leur mariage. Les premières communions, professions de foi, confirmations sont elles aussi reportées. Cela ne s’est jamais vu dans l’histoire. Mais si la vie économique et sociale doit reprendre à partir du 11 mai, il n’y a pas de raison pour que la vie cultuelle et religieuse soit laissée de côté. Si les usines, les écoles, les commerces et les transports en commun reprennent, qu’est-ce qui pourrait justifier que nos églises restent vides et les messes publiques interdites ? Cette pratique de notre foi est non seulement une liberté fondamentale dans notre démocratie, mais aussi pour nous chrétiens un besoin vital.

    Dans les périodes de crise, il faut mobiliser toutes les ressources du pays. Les ressources spirituelles en font partie, elles ne sont pas à négliger. Annoncer la reprise du culte, c’est ainsi participer à renforcer la capacité de résilience du pays. C’est lancer un signal fort d’encouragement et de mobilisation morale et spirituelle. La force d’une nation, c’est aussi sa force d’âme. Laissez-nous y travailler ! Ce que les chrétiens vivront à nouveau dans leurs églises profitera à tous, à travers les fruits d’engagement et de charité qui en découleront. Plus que jamais, les Français ont besoin de ces lieux de cultes non seulement ouverts mais à nouveau habités, lieux de célébrations porteuses d’espérance, de retrouvailles fraternelles, de soutien mutuel, de paix, de consolation et de ressourcement.

    Nous ne demandons pas plus, mais pas moins que les autres. Nous avons compris qu’à partir du 11 mai, tout ne serait pas « comme avant ». Nous ne demandons pas la reprise totale du culte sans discernement ni prudence. Mais nous demandons qu’on nous fasse confiance pour mettre en place et vivre un dé-confinement progressif, par étapes, totalement respectueux des règles sanitaires. Nos évêques ont fait de nombreuses propositions dans ce sens. Nous avons prouvé depuis deux mois qu’on pouvait nous faire confiance. Nous sommes en lien permanent avec les élus de nos communes. Nous saurons une fois encore montrer notre sens des responsabilités.

    Monsieur le Président, dans une crise, chacun doit être à sa place et faire ce qu’il a à faire. Les soignants soignent. Les forces de l’ordre contrôlent et protègent. Les commerçants font du commerce. Les enseignants enseignent. Les élèves étudient. Les agriculteurs cultivent et nourrissent… Laissez sans tarder les croyants célébrer, prier et se rassembler. Le dimanche, notre place est dans l’église. Nous, prêtres, ne sommes pas faits pour rester derrière des écrans, mais bien pour donner à tous ceux qui nous le réclament les sacrements qui font vivre et espérer. Monsieur le Président, le 11 mai, laissez-nous reprendre les célébrations avec des fidèles. Parce que c’est aussi pour nous la meilleure façon de servir ».

    [Cet appel au président de la République a été signé par plus de 130 prêtres et curés de toute la France, et publié dans Le Figaro « Vox » du 25 avril 2020].

  • (Sur Infos-Toulouse) « Sachons déceler la flamme de la transmission » : lettre d’un catholique de France.

    Vitrail de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. © Wikipedia

    Lisez, écoutez, recentrez-vous… Ce confinement permet à certains Français de se recentrer sur eux-mêmes. Découvrez ce cri du cœur d’un lecteur fidèle, un jeune catholique français.

    Le Vendredi est un jour de jeûne et d’abstinence pour nous, catholiques de France. Mais de quelle France, chers amis, de quelle France… ? L’épidémie que subit notre pays nous en révèle ses restes. Et le constat est bien triste, bien honteux, bien méprisable. Tandis que nos soignants, nos médecins et nos infirmiers s’échinent à monter au front, à combattre cet ennemi invisible jusqu’à donner leur vie, jusqu’à sacrifier leur propre battement de cœur pour un Bien Commun, pour assurer la pérennité de notre peuple, que voyons-nous ? Une population errante, terrée, peureuse… Un pays vide, vide de sens.

    Ce beau pays, terre de nos pères, bâti à la sueur des fronts de centaines de générations, ce terroir défendu dans le sang des grandes batailles, ce terroir, alliance du sang des hommes et de la nature, aujourd’hui souillé, aujourd’hui abandonné, aujourd’hui méprisé, aujourd’hui stérilisé. Les cloches de nos églises sonnent. Bien macabre est leur glas. Appelant en vain une âme qui ne semble plus, appelant en vain un peuple perdu, ce n’est qu’un tintement creux, qu’une frêle coquille vide. Notre pays a été pillé, consciencieusement dévitalisé : nos œuvres ne sont plus, celles de nos pères non plus, toutes vendues à la découpe, aux enchères… tous ces savoir-faire exportés qui ne reviendront plus. Hélas cette crise sanitaire nous le révèle, nous sommes devenus une terre de colonisation. Abasourdis par soixante-dix années de matraquage mondialiste et mensongèrement émancipateur, les Français ont été réduit à l’état d’individus, de pions, de consommateurs. Méritent-ils encore le nom de Français ? Je l’ignore et l’Histoire seule pourra en juger…

     

    Un passé à honorer

    Car ce peuple avait une fierté, il avait un honneur, un sang qui coulait dans ses veines depuis qu’un fier Sicambre, déposant ses colliers, eu la grâce d’unifier les territoires et les peuples qui l’entouraient. Une union de peuples : des Celtes, des Romains, des Germains. Mais un même héritage : gréco-latin. Un héritage que nos rois, troquant le titre de rex francorum pour celui devenu plus réaliste de rex Franciae, unirent à la beauté et à la transcendance du catholicisme romain. Dès le XIIIe siècle, bien avant Charles Trenet, nos poètes célébraient cette « douce France ». Ils célébraient des plaines, de légères collines, quelques rivières dont l’eau s’écoulait paisiblement au milieu des premières moissons d’été, des forêts d’où s’élançaient les majestueux rois cervidés, des montagnes si hautes que les neiges, délicatement déposées par le vent, y trouvaient une vocation éternelle. Un délicat manteau blanc tel celui qui recouvrit notre pays en ce début de second millénaire, ce « blanc manteau d’églises » enveloppant nos villages comme l’Aurore aux doigts de fée enveloppe le ciel rougeoyant de ses rayons.

    Écoutez ! Entendez ces douces voix : on accourt. Les cloches sonnent, une silhouette, toute de blanc vêtue, sort de l’antique édifice de pierre au bras de son amant. Du haut du tympan les regarde, avec bienveillance, doux et humble de cœur, un enfant-Dieu. La voici, éclatant au grand jour, nimbée de cris enfantins et de pétales de roses, l’âme de la France ! Voici cette fierté bénie de Dieu, cet amour du prochain qui, unis dans le Bien Commun, font même reprendre à luire le soleil, font dire dans une exclamation forte et confiante « On ne passe pas ! ».

     

    « Tout n’est pas perdu »

    Hélas, qu’est-elle devenue… ? Y-a-t-il eu un voleur ou un assassin ? Ne soyons pas naïfs, ne soyons pas des Harpagons en devenir. Mais sondons nos cœurs, sondons notre être intime, notre âme. Revenons à l’essentiel… Faisons silence le temps d’un battement de cœur… Faisons silence… écoutons…   C’est d’abord un doux et léger murmure dans le vent. Puis une brise marine telles celles effleurant les élégants cheveux de nos femmes. Zéphyr se fait soudain plus fort, et son murmure, plus sourd, plus profond. Ce qui n’était alors qu’un son diffus s’éclaircit à mesure que le battement se prolonge : c’est une voix ! non, un rire ! c’est un chant ! c’est un chœur ! Écoutez ! On nous parle, ils nous parlent : oui, ce sont nos pères, ce sont nos mères, ce sont les œuvres de nos ancêtres, ce sont les prières de nos aïeuls ! Ils sont en chacun d’entre nous ! Ils sont le sel de notre terre, ils sont l’âme de notre patrie, ils sont l’âme de la France !

    Alors tout n’est pas perdu. Non, bien au contraire : cette âme n’est pas morte, cette âme ne peut pas mourir. Elle est en chacun d’entre nous, elle parle en chacun d’entre nous. Sachons donc la redécouvrir, sachons déceler cette flamme de la transmission, lisons ses écrits, contemplons ses grandioses ouvrages, de l’humble bâtisse bretonne aux audacieux palais parisiens, inspirons nous, et unissons-nous à la prière de notre peuple qui, s’élevant vers les Cieux dans un confiant et puissant Salve, se liait tout entier dans nos églises afin de communier avec le Seigneur, afin de se joindre à tous les Français des temps passés, de se joindre à tous les Français de notre temps, et surtout, de se joindre à tous ceux de l’avenir.

    Oui, chers amis, l’âme de la France est en chacun d’entre nous. Sachons la redécouvrir et sachons la cultiver, en famille, entre amis, entre paroissiens, pour que notre beau pays se relève comme il l’a toujours fait ! Car c’est aussi ainsi que son âme s’incarne, dans cette belle devise vendéenne : combattue souvent, battue parfois, abattue jamais !  

    Gloire à nos anges gardiens du personnel hospitalier.

    Un catholique de France.

  • Sécession des “jeunes” des “quartiers”, par Aristide Renou.

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

    La partition du territoire français, où ont émergé et se sont consolidées des zones de non-droit, est confirmée par un article du Bondyblog, qui soutient la cause des « insurgés » [sic] de Villeneuve-la-Garenne.

    aristide renou.jpgLe Bondyblog a fait paraître un article sur la colère raisonnée des habitants de Villeneuve-la-Garenne. Article très intéressant par ce qu’il révèle malgré lui. Le propos est celui que l’on peut attendre du Bondyblog et de Médiapart : tout cela n’est qu’une légitime révolte dans un « quartier populaire », provoquée par la brutalité policière. Et en même temps une révolte finalement très limitée et très responsable : presque rien n’a été détruit (quelques véhicules, des poubelles, ça ne compte pas). Bref, les « jeunes » sont admirables et ont simplement soif de justice.

    Mais l’article mentionne aussi que « une vingtaine de militants antifascistes sont venus prêter main-forte aux jeunes du coin. » On les repère très facilement, nous dit l’auteur de l’article : « ils sont blancs pour la plupart, globalement plus âgés que les jeunes à la manœuvre, et tout dans leur attitude et leur équipement trahit une certaine habitude de la révolte de rue. » Bizarrement, la sauce ne prend pas avec les « jeunes » du quartier.

    Pourtant, « jeunes » et « antifascistes » ont un but commun : affronter la police et les « jeunes » devraient être bien contents de profiter de cette « habitude de la révolte de rue ». Mais quelque chose coince. Qu’est-ce que cela peut-il bien être ?

    Pour comprendre cette « colère raisonnée » qui a secoué le quartier, l’auteur de l’article interroge des personnalités locales. Il donne ainsi la parole à : Sami Sellami, « enfant de la Caravelle devenu président du plus grand club de futsal en France ». Samir Baaloudj, « militant historique des quartiers populaires » (apparemment, c’est une profession…). Hassan Najjari qui dirige « l’union locale des parents d’élèves (UPEV) ». Salimou Diagouraga, « 27 ans et président de l’association Agir pour s’accomplir (APSA) ». Zakaria Sekkafi, « responsable des médiateurs de la commune ». Abdel Aït Omar, « premier adjoint au maire et candidat aux élections municipales ».

    Et puis aussi à Alain Bortolameolli, le maire (LR) de Villeneuve-la-Garenne. Alain Bortolameolli est la seule des personnes interrogées à faire remarquer, du bout des lèvres, que peut-être on a parlé de bavure policière de manière prématurée et que le motard accidenté, Mouldi C., était « apparemment très connu des services de police. »

    « Une très belle jeunesse »

    Oui, en effet, assez bien connu : âgé de 30 ans, il a déjà été, selon le tribunal de Nanterre, « condamné à 14 reprises, notamment pour infractions à la législation sur les stupéfiants, refus d’obtempérer, violences aggravées, extorsions, et plusieurs fois incarcéré ». Il a, par ailleurs, déjà été verbalisé trois fois pour non-respect des règles de confinement.

    Toutes les personnes interrogées, à l’exception du maire, font l’éloge de la belle jeunesse de Villeneuve-la-Garenne et accusent les policiers. « À Villeneuve, on estime qu’on a une très bonne jeunesse, bien éduquée, respectueuse des anciens et des mamans, bienveillante et très engagée associativement… » affirme Zakaria Sekkafi.

    L’article nous apprend aussi que, pendant les affrontements avec la police « aux fenêtres, certains habitants jouent aussi le rôle de vigie depuis leur mirador. “Ils [les policiers – ndlr] arrivent par le parking !”, “Ils sont vers le D !” ». Et, un peu plus loin l’auteur affirme : « même au plus chaud des soirées de révolte, ce lien entre la ville et sa jeunesse n’a jamais semblé se distendre. Aussi pouvait-on voir un papa, depuis son balcon, sortir son appareil pour filmer une charge policière et demander aux forces de l’ordre d’épargner les jeunes. Ou une maman crier à sa fenêtre son soutien aux insurgés. »

    Si nous relions maintenant tous les points, que voyons-nous ? Nous constatons que toutes les personnes qui comptent dans le quartier sont des immigrés ou des descendants d’immigrés venus du sud de la Méditerranée, et très vraisemblablement du continent africain. Nous constatons que la population est solidaire des « jeunes », des « jeunes » qui ont spontanément pris fait et cause pour un délinquant notoire, vraisemblablement un des caïds du quartier (souvenez-vous toujours que le nombre de crimes et délits réellement commis par les délinquants chroniques est très supérieur au nombre de faits pour lesquels ils sont condamnés. Vous pouvez multiplier au moins par dix pour avoir un ordre de grandeur réaliste).

    La guérilla ethnique

    Nous constatons donc que l’idée selon laquelle, dans ces quartiers, il y aurait d’un côté une poignée de délinquants et de l’autre le reste de la population qui ne demanderait qu’à en être débarrassée, est fausse. Nous constatons que les « jeunes » n’acceptent pas l’aide de « Blancs » qui ne sont pas du quartier, même pour casser du flic. Bref, l’image qui se dessine avec toute la netteté souhaitable à partir des éléments obligeamment fournis par le Bondyblog est celle d’une guérilla sur une base ethnique et territoriale, dont le but est de sanctuariser le territoire du « quartier », de contrôler ses accès et empêcher quiconque n’est pas « autorisé » à le faire d’y pénétrer.

    Incidemment, nous apprenons aussi que les policiers « lourdement armés » qui font face à des « gamins » n’ont réussi à procéder qu’à une seule interpellation au cours de toute une nuit d’affrontement. Et qu’il n’y a pas eu un seul blessé chez les émeutiers. Mais des policiers « lourdement armés », ça fait très peur pour ces pauvres « gamins »…

    La sécession en cours, conséquence d’un demi-siècle d’immigration extra-européenne, l’impuissance pathétique de la police, la culture de l’excuse qui mouline à plein régime, tout y est. Il manque juste l’élément religieux pour donner raison à la « fachosphère » sur toute la ligne. Un oubli peut-être ?

    Ah oui, on peut aussi ajouter que l’auteur de cet article, qui manifestement est lui aussi entièrement solidaire de cette « colère raisonnée » des « jeunes » de Villeneuve-la-Garenne, s’appelle Ilyes Ramdani.

    4.jpg

  • Livres & Actualité • L’ouvrage des méchants demeure périssable

    Robert Schuman, haute figure morale au service des États-Unis, explique comment la France pourra profiter d’une association politique non contraignante.

     

    Par Jacques Trémolet de Villers

     

    3444282921.2.jpg

    Justice. L’Union européenne est une création des États-Unis d’Amérique.

    Le livre de Philippe de Villiers J’ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu n’est pas déplacé dans cette rubrique où la justice est première.

    Cette plongée romanesque et policière – car le livre se lit comme un roman d’espionnage – dans les origines de « l’Union européenne » a une dimension juridique de grande importance – notre droit, en effet, est de plus en plus tributaire de ce qu’on appelle, par abus de mots, « le droit européen » alors qu’il s’agit d’un simple ensemble de contraintes réglementaires, porté par une idéologie qui prétend s’imposer comme le nouveau pouvoir spirituel. La Cour européenne des droits de l’homme y joue le rôle d’un consistoire laïc.

    images.jpgAu fil du récit mené de main de maître – qui a parlé de plagiat ? on y reconnait à chaque ligne le style et la mise en scène de cet exceptionnel auteur dramatique qu’est le créateur du Puy du Fou –, on voit se dessiner, dans la galerie de portraits, le vrai visage des « pères fondateurs », Jean Monnet et Robert Schuman qui, à la fin, tels des Lénine dans la Russie libérée, gisent à terre, déboulonnés de leur socle commun comme de vulgaires idoles.

    Le marchand du temple et le pharisien

    picture-Jean-Monnet.jpgLe « génial » Jean Monnet était d’abord et avant tout un intrigant, agent d’influence au service des services américains avec des rétributions qu’on peut dire « lourdes ». On songe, le talent en moins, au Voltaire de Frédéric II. Il a pu traverser les deux guerres mondiales sans jamais porter l’uniforme de son pays ni le servir dans quelque défense que ce soit. Quant à Robert Schuman, s’il a bien porté l’uniforme, en 14-18, c’était l’uniforme allemand, et en 39-45, il a erré de couvents en monastères pendant que d’autres combattaient sur tous les fronts. Deux « planqués » habiles, l’un plus mondain, dont le seul aspect attachant est son aventure amoureuse, bien qu’adultère, avec une splendide italienne qu’il épousera, grâce à la complicité de l’ambassadeur des États-Unis – son patron – et du maréchal Staline, en Union Soviétique, l’autre, « indigne national » rattrapé par De Gaulle, gagnait son banc à l’Assemblée Nationale comme un chanoine la stalle qu’il a si longtemps convoitée.

    Ah ! que cette démolition est jubilatoire ! Les conformistes s’étranglent de rage. Philippe de Villiers, en démontrant que l’Union européenne est tout sauf européenne, que ce n’est même pas « les États-Unis d’Europe », mais tout simplement le règne des États-Unis en Europe et le prélude d’un gouvernement mondial, est allé, au bout du mensonge, à la Vérité. Et cette vérité nous annonce, avec certitude, l’écroulement de cette prétendue Union.

    « L’ouvrage des méchants demeure périssable,
    Les idoles d’argent qu’ils se sont élevées
    S’écrouleront demain sur leurs bases de sable
    Et la nuit tombera sur leurs formes rêvées »,

    dit le psalmiste.

    Après la nuit, la lumière du jour

    Pour les assoiffés de justice qui sont aussi les amoureux de vérité, c’est une bonne nouvelle. Le temps est venu de revenir au juste et au réel en se libérant des carcasses absurdes et des dogmes idéologiques, pour retrouver la méthode du droit naturel qui veut que les juges et les avocats, au moyen de débats contradictoires, recherchent ensemble, dans chaque litige le droit – id quod justum est… ce qui est juste. Ce livre a sa place dans la grande tradition des écrivains « pourfendeurs de nuées », aux côtés de Léon Daudet et du Bernanos de La France contre les robots.

    On comprend que les bénéficiaires de cette « construction » se démènent comme des diables pour conserver leurs places, seul but aujourd’hui de la presque totalité des partis, mouvements et institutions dites politiques qui ne sont plus que ce qu’Edouard Parker appelait « des complots d’éduqués » pour vivre confortablement de l’argent public sans avoir à gagner leur pain à la sueur de leur front. Mais la construction, aujourd’hui, vacille sous le choc de la révolte des « puent-la-sueur ». En mettant à nu le mensonge qui a présidé à sa fondation, Philippe de Villiers contribue puissamment à sa chute. Après, entre nations rendues à la liberté de leur souveraineté, on pourra enfin parler et, donc, s’entendre, et l’Europe, la vraie, deviendra possible.

    de-saint-marc..jpgUn jour, aux Baux-de-Provence, j’étais assis à la table des dédicaces, à côté d’Hélie de Saint Marc. Pendant une pause, ce vrai héros de la résistance, qui se mourait à Buchenwald tandis que Robert Schuman se faisait dorloter dans un prieuré, me dit en aparté : « Vous êtes royaliste, vous ? » Comme je cherchais une réponse un peu argumentée, sans attendre, il ajouta : « Pensez à ceci : le vrai chemin pour une Europe des peuples passe par une Europe des Rois. » Là est l’avenir, quand nous aurons dégagé les débris du mensonge.  

     

    Jacques Trémolet de Villers

    IMG.jpg

  • Menacé de sécession, LREM risque de perdre sa majorité absolue à l'Assemblée nationale.

    L'Assemblée nationale, le 26 novembre 2019. Alfonso de Tomas / Alfonsodetomas - stock.adobe.com

    Source : https://www.lefigaro.fr/

    Une vingtaine de marcheurs envisagent de quitter les bancs macronistes pour former un nouveau groupe avec une trentaine d'autres députés. L'initiative pourrait voir le jour autour de la mi-mai.

    Crise sanitaire, crise économique... Et bientôt crise politique ? Alors que le groupe LREM a déjà perdu 18 députés depuis le début de la législature, les troupes macronistes à l'Assemblée nationale pourraient subir un nouveau coup de semonce la semaine prochaine. Selon une information des Échos confirmée au Figaro, une vingtaine d'élus marcheurs s'apprêteraient à faire sécession et à rejoindre un neuvième groupe parlementaire, baptisé «Écologie, démocratie, solidarité». Au total, cet espace pourrait fédérer une cinquantaine d'élus, dont le principal point commun sera d'être en rupture avec certaines orientations prises par Emmanuel Macron depuis le début du quinquennat et avec le fonctionnement de la majorité présidentielle.

    Parmi eux se trouvent notamment Aurélien Taché (LREM ; Val d'Oise), connu pour ses sorties polémiques sur l'islam et la laïcité, ainsi que Guillaume Chiche (LREM ; Deux-Sèvres), qui porte la fibre sociale au sein de l'aile gauche de la majorité. Mais aussi Matthieu Orphelin (ex-LREM ; Maine-et-Loire), l'écologiste proche de Nicolas Hulot... Et peut-être même Cédric Villani (ex-LREM ; Essonne), le mathématicien qui s'est présenté en dissidence à Paris. Aidés par l'ancienne ministre socialiste Delphine Batho (Deux-Sèvres), ils pourraient être suivis par un certain nombre de collègues moins médiatiques, comme Émilie Cariou (LREM ; Meuse), Claire Pitollat (LREM ; Bouches-du-Rhône), ou encore Fiona Lazaar (Val d'Oise).

     

    L'initiative, en germe depuis plusieurs semaines, était censée voir le jour au lendemain des municipales - soit à la fin du mois de mars. Mais l'élan a été stoppé par le coronavirus, qui a entraîné le report du second tour du scrutin. «Certains se sont découragés», confirme l'un des instigateurs de l'opération.Désormais, alors que la première phase du déconfinement aura lieu le lundi 11 mai, la politique reprend ses droits. «Tout est encore en discussion, mais ce nouveau groupe verra le jour. Reste à savoir quand, et quel sera le format», confie-t-on de source parlementaire. En clair : le divorce a été acté, mais le calendrier définitif et les modalités restent encore à définir. L'hypothèse d'une conférence de presse le 18 ou le 19 mai circule.

    Autour d'Emmanuel Macron, on cherche à minimiser l'ampleur de cette rupture

    Selon le texte fondateur de ce nouveau projet, que Le Figaro a pu consulter, les signataires entendent «répondre à l'urgence écologique, moderniser la démocratie, (et) réduire les inégalités sociales et territoriales». Déterminés à «faire entendre (leur) voix dès la préparation du plan de relance et de transformation de notre pays et de l'Europe», ils s'engagent à être «pleinement opérationnels dès le 1er juin» prochain. «Ni dans la majorité, ni dans l'opposition», le groupe se présente comme «une force exigeante, prête à construire avec le gouvernement et la majorité chaque fois qu'ils seront à l'écoute de (leurs) propositions, comme avec tous les bancs politiques, pour construire une majorité d'idée». Contactée, l'une des députées macronistes pressentie pour intégrer ce futur groupe indique qu'elle reste «pleinement engagé auprès d'Emmanuel Macron». «Mais le groupe LREM, c'est n'importe quoi.» «Ce ne sera pas un groupe de déçus de LREM, nuance l'un des artisans de ce nouveau groupe. Libertés publiques, démocratie et inégalités seront nos trois piliers. On aidera la majorité quand ça va dans le bons sens, et on s'opposera quand on sera en désaccord. Notre but est de renouer avec les fondamentaux de la campagne de 2017.» L'écologiste Matthieu Orphelin est pressenti pour prendre la tête de ce groupe parlementaire. L'idée d'une «co-présidence femme-homme» circule aussi.

     

    La présidence du groupe majoritaire, de son côté, temporise. «Personne n'a remis sa démission», souligne l'entourage de Gilles Le Gendre. «Ce projet est évoqué depuis plusieurs semaines. Nous restons une majorité forte, d'autant plus avec nos partenaires de jeu du MoDem.» Dans un long message adressé à ses troupes, le président, Gilles Le Gendre, les a invitées à «la plus grande prudence». Anticipant les risques politiques d'une scission, l'élu a toutefois mis en garde, estimant qu'une telle initiative «constituerait une double rupture de confiance», vis-à-vis du chef de l'Etat mais aussi des électeurs. «Toute tentative de division ferait obstacle à ce que les Français attendent aujourd'hui de leurs dirigeants», prévient Le Gendre.

    Autour d'Emmanuel Macron, certains cadres de la majorité cherchent à minimiser l'ampleur de cette rupture. «On retrouve vraiment tous ceux qui n'ont pas compris ce qu'est le dépassement, et qui n'ont pas tiré d'enseignement du discours du président sur les nouvelles perspectives dressées . Au lieu d'influer au sein du groupe, ils préfèrent agir en commentateurs depuis l'extérieur», assène-t-on. Il n'empêche : si ces défections ont lieu, LREM perdra la majorité absolue (289 députés), qu'elle détenait pourtant à elle seule depuis 2017. Ce qui serait inédit. «C'est un faux sujet, car avec le soutien constant du MoDem et l'appui solide d'Agir, la majorité dans son ensemble est largement assurée», balaie un proche du chef de l'État.

    Par et

  • André Bercoff : « Nos gouvernants font face au retour des peuples »

    André Bercoff et Jean Gugliotta : conférence débat pour lafautearousseau et l'Union Royaliste Provençale, le 21 janvier 2019 

    thUKZO41O8.jpgEn introduction à cet intéressant entretien, Le Figaro écrit : André Bercoff vient de publier « Le retour des peuples » (Hugo Doc, 2019) dans lequel il dresse le bilan des décennies de politiques ayant conduit aux Gilets jaunes. Il y décrit nos gouvernants comme aveugles à la crise politique qui est advenue. (Figaro Vox 10.05). On y retrouve la pensée libre et lucide de Bercoff qui fut notre invité à Marseille le 21 janvier dernier.   LFAR 

     

    bercoff_site.jpg« Depuis deux ans, tout se passe comme si Macron venait d’atterrir en France, comme un nouveau PDG qui découvre son bureau. »

    Dans votre livre «  Le retour des peuples», vous revenez sur les origines du mouvement des Gilets jaunes. Quelles sont-elles, en résumé?

    Elles sont évidemment multiples. Paupérisation d’une partie de la classe moyenne ; abandon en rase campagne de ce que le géographe Christophe Guilluy a appelé La France périphérique ; précarisation de millions de Français (petits commerçants, ouvriers, agriculteurs, chômeurs, employés à durée de plus en plus en déterminée)… Depuis 1975, les Quarante Pâteuses ont succédé aux Trente Glorieuses. Tout à la joie d’entrer dans le Disneyland de la mondialisation, des élites pourtant brillantes ont cessé de regarder ceux que l’économie-monde avait laissés au bord de la route. Ceux-là en effet restent pris en tenaille entre les rutilants nomades des fuseaux horaires et les miséreux nomades de l’immigration massive. S’en suivirent, dans ce dernier cas, des passions grégaires, des communautarismes exacerbés et des transferts de population à l’intérieur même du pays. La juxtaposition, consciente ou cachée, de la diminution du gâteau économique et des troubles de l’être identitaire, devait produire, à un moment donné, le retour d’un refoulé adoptant, cette fois-ci, la couleur jaune. Ne restait plus que le moment où une goutte de fuel allait déborder le vase: ce fut un certain mois de novembre..

    Avons-nous dépassé le clivage droite-gauche ?

    Depuis longtemps. La gauche est morte fin 1982, quand elle embrassa avec zèle et ferveur l’économie de marché tout en conservant pieusement ses oripeaux étatistes et bureaucratiques. Résultat : la main invisible d’Adam Smith dans le slip de la fonctionnarisation généralisée. Quant à la droite, elle se fit sociétale avec Giscard, belle au bois dormant avec Chirac, agitée avec Sarkozy: au-delà des postures et des remaniements, aucun travail, aucune réflexion de fond. Presidential baby pouvait jaillir, fils naturel des noces rêvées de la Finance et de Hollande.

    Qu’est-ce que les réseaux sociaux ont changé ?

    Ils ont détruit, pour le meilleur et le moins bon, le monopole de la vérité révélée d’en haut et répercutée, avec plus ou moins de conviction, vers le bas peuple. Attribuer d’ailleurs la naissance des fake news à l’apparition des réseaux sociaux est d’une incongruité monumentale. L’intox, la désinformation et la propagande existaient au moins depuis l’Antiquité. Et la venue de Gutenberg n’a rien arrangé. Aujourd’hui, Facebook, Twitter et autres Instagram permettent certes les appels à la haine, que l’on peut et doit combattre et juguler, mais aussi, des faits, des images, des mots, que l’on ne voit pas toujours apparaître dans les médias mainstream. Et l’on a bien vu, ces temps-ci, que les principaux scandales d’État ou d’affaires, avaient été repérés d’abord sur la toile. Que chacun puisse s’exprimer malgré les excès, est en tous les cas, une preuve évidente de démocratie. Même si les propos de comptoir le disputent souvent aux analyses de fond. Sans les réseaux sociaux, la liberté d’expression, hélas, de plus en plus policée, n’aurait plus du tout le même sens.

    Que dit pour vous l’actuel succès de Donald Trump ?

    Le cardinal de Retz affirmait que l’on ne peut sortir de l’ambiguïté qu’à son propre détriment. Donald Trump, aujourd’hui, prouve d’éclatante façon, le contraire. On ricanait sur les politiciens qui ne tenaient jamais leurs promesses de campagne ; en voici un qui a dit ce qu’il allait faire, et qui fait ce qu’il a dit. En matière de croissance, de baisse du chômage, d’augmentation des bas salaires, les résultats sont là, incontestables. La comparaison serait assez cruelle pour certains. Quand on prétend diriger, une bonne colonne vertébrale et une clarté dans la formulation du cap, ne messied pas.

    Quel lien faites-vous entre le mouvement des Gilets jaunes et la colère identitaire de l’époque ?

    Elle est manifeste partout. Des États-Unis à l’Ukraine, de l’Italie à la Pologne, du Brésil à l’Autriche, des millions de personnes n’ont plus vraiment envie que leur nation soit vendue à la découpe, et que leurs frontières se transforment en passoire. Les laissés-pour-compte du village global ne savent plus où ils habitent, ce qui les fait vivre ensemble, ce qui fonde désormais la décence commune et les valeurs collectives. D’où le retour identitaire.

    Qu’appelez-vous l’« effet Sieyès » ?

    Dans mon livre «Le retour des peuples», je consacre un chapitre à l’étonnant ouvrage de l’Abbé Sieyes rédigé en janvier 1789, pour la tenue des États Généraux. Mutatis mutandis, j’ai été stupéfait par les rapprochements entre les mots de l’Abbé et la situation d’aujourd’hui, la manière dont le clergé et la noblesse de l’époque traitaient le Tiers État, la question centrale de l’impôt, la revendication d’une dignité et d’une reconnaissance considérées comme essentielles. Le clergé politico-médiatique et la noblesse financiaro-administrative feraient bien de lire Sieyes et accessoirement « Le retour des peuples »...

    Vous rappelez la dimension visionnaire du discours de Philipe Séguin…

    Philippe Séguin, l’un des politiques les plus intéressants et les plus lucides de la Ve République, qui n’a pas eu le rôle qu’il méritait, n’a eu de cesse de rappeler qu’une Europe sans âme, sans culture, où l’on a mis d’emblée la charrue économico-bureaucratique avant les bœufs du savoir et de la connaissance, allait certes exister, voire prospérer, mais se heurterait un jour, faute d’union véritable - celle des cerveaux et des cœurs - à la toute-puissance d’une Amérique encore impériale et à l’émergence spectaculaire des nouvelles puissances asiatiques.

    Vous comparez Macron à un stagiaire…

    François Hollande fut, pendant cinq ans, le commentateur de sa propre inaction. Emmanuel Macron fut un excellent candidat, vorace vainqueur des coriaces effilochés de la politique as usual. Mais depuis deux ans, tout se passe comme s’il venait d’atterrir en France, comme un nouveau PDG qui découvre son bureau. La manière dont il a géré jusqu’ici le mouvement social en cours, montre à l’envi qu’il y a encore une dose excessive d’amateurisme chez les princes qui nous gouvernent. Macron devrait se rappeler, et au plus tôt, les mots de Chirac: un chef, c’est fait pour cheffer.   ■   

    Entretien par 

  • L’injonction de Jeanne après la victoire de Patay, en route pour Reims : « maintenant partons » !

    Statue de Jeanne d'Arc, place des Pyramides - Paris

    Par Henri BEC

    Discours prononcé devant la statue de Jeanne d'Arc place des Pyramides à Paris, dimanche 12 mai, à l'issue du Cortège Traditionnel de Jeanne d'Arc. Henri Bec est président de la Restauration Nationale Action française.

     

    3627674999.jpg1429 – 2019 : Il y a 590 ans la petite bergère de Domrémy, écoutant Sainte Catherine, Sainte Marguerite et l’archange Saint Michel écrivait aux Anglais : « je suis envoyée par Dieu, le Roi du ciel, pour vous bouter hors de toute la France ».

    Oui, la France était alors à la merci de l’ennemi héréditaire aidé par la fourberie des chefs bourguignons, parce que l’étranger a toujours été prêt à s’approprier le royaume des lys avec le renfort des ennemis de l’intérieur. La situation du dauphin Charles était désespérée, entouré de quelques fidèles ou de conseillers qui ne manquaient pas de se quereller. La France était sur le point de sombrer.

    Contournant tous les obstacles, religieux, politiques et militaires mis sur sa route, Jeanne se rend d’abord à Bourges reconnaître le futur roi, prend la tête de son armée, délivre Orléans, et conduit le dauphin au sacre de Reims.

    Et la belle dynastie capétienne allait régner encore 360 ans, faisant de ce pays un modèle d’équilibre, de sagesse et de paix, sous la même constitution établie au cours des siècles avec patience et intelligence. L’autorité indépendante du haut avait permis l’exercice de toutes les vraies libertés en bas et l’explosion du génie français, synthèse unique de la sagesse grecque, de la rigueur romaine et de la beauté catholique.

    Qu’est devenu ce beau royaume de France ? Après cinq républiques, vingt-deux textes constitutionnels plus savants et inefficaces les uns que les autres, de présidents de droite en présidents de gauche, en passant comme aujourd’hui par un président déconnecté des réalités, englué et piégé dans les nuées abstraites de ses illusions européennes et mondialistes, le pays s’enfonce, comme au XVe siècle, dans un déclin qu’une classe politique lâche et pleutre se plait à ignorer.

    La maîtrise des pouvoirs régaliens fondamentaux, justice, diplomatie, sécurité, monnaie a été honteusement abandonnée à de puissantes et maléfiques forces apatrides. Les prosélytes du vivre ensemble, de la démocratie universelle et autres « valeurs de la République » ne se livrent à rien d’autre qu’à la liquidation de nos forces vives entre les mains de la fortune anonyme et vagabonde et de dangereux envahisseurs que seule une cécité volontaire empêche de voir,  collaborateurs félons et parjures d’ennemis pourtant parfaitement identifiés.

    L’ennemi est en effet à nos portes, pire il est déjà dans nos murs. « L’islam, cette religion monstrueuse, disait déjà le grand Bossuet, a pour toute raison ou ignorance, pour toute persuasion que la violence et sa tyrannie, pour tout miracle ses armes, qui font trembler le monde et rétablissent par force l’empire de Satan dans tout l’univers ».

    L’histoire nous apprend que les migrations de masse ont toujours été plus dangereuses que les conquêtes militaires. Cette occupation progressive que nous subissons dans le plus grand et mortifère silence, est même présentée comme « une chance pour la France ». C’est là comme ailleurs la subversion généralisée de la réalité, des jugements de simple bon sens et des saines notions de politique naturelle. Le mal est devenu le bien, le laid a remplacé le beau, l’erreur s’est substituée au vrai.

    La nation protectrice se dissout dans un mondialisme mercantile et dans une Europe sous direction allemande. Notre colloque d’hier en a apporté une nouvelle et claire démonstration.

    Et ce n’est pas aujourd’hui dans l’Église, dont le pasteur se livre à de dangereuses déclarations et à de regrettables manœuvres, que nous pouvons trouver un réconfort à nos angoisses. Espérons, de ce côté là aussi, des jours meilleurs.

    Alors reprenons encore et toujours la leçon de Jeanne, dont Maurras disait qu’elle était « le chef d’œuvre de l’intelligence limpide ».

    Beaucoup ont voulu et veulent toujours se l’approprier en oubliant, volontairement ou pas, sa leçon essentielle. Génie militaire certes mais aussi et peut-être avant tout, génie politique. Après avoir délivré Orléans, pressée par ses compagnons de partir conquérir la Normandie et la flotte anglaise, Jeanne refusa. Écoutant la consigne des anges, elle avait compris qu’il était d’abord nécessaire de rétablir l’ordre politique, de retrouver l’institution naturelle et légitime avant de se lancer dans d’aléatoires aventures militaires : d’abord le roi. La marque essentielle de son œuvre politique fut de reconnaître, affirmer, annoncer et consacrer le Roi légitime.

    Jeanne d’Arc illustre la grande leçon que notre maître n’a cessé de professer : politique d’abord. Qui le dit à part nous ?

    À ce peuple de France, à ce pays réel image des multiples fractures de la société qui erre sur nos ronds-points depuis des mois, sans savoir d’où il vient sans savoir où il va, abandonné par une oligarchie apatride et maléfique, sans projet politique ordonné, nous lui disons que nous avons et l’explication et la solution. La représentation de nos instances élues n’est plus crédible, l’autorité du sommet de l’État est désormais une pure illusion. La France n’est plus ni gouvernée ni administrée. La question politique est plus que jamais posée.

    Et c’est pourquoi, tout naturellement à ce stade de mon propos je me permets en notre nom à tous d’adresser un message d’amitié au prince Jean mais surtout un message d’espoir à celui qu’il est désormais, Mgr le comte de Paris, héritier de notre dynastie nationale, lui redisant que les royalistes de l’Action française restent toujours à son service pour l’accompagner dans la mission de salut public dont il est investi. « Le solide honneur de la France, disait Maurras, est de se prévaloir de la plus belle des races de rois. »

    Notre Action française, la plus ancienne école politique du pays parce qu’elle ne règle pas son existence et son action sur des compétiteurs de circonstances, sur des voyous de passage pour reprendre l’expression de Léon Daudet, est désormais en ordre de marche. Notre magnifique défilé d’aujourd’hui, nos bannières, nos chants sont la marque de notre dynamisme et de notre résolution, notre unité retrouvée le signe de notre détermination.

    Mes chers amis, faisons nôtre l’injonction que Jeanne adressait à ses compagnons après la victoire de Patay, en route pour Reims : « maintenant partons ».

    Oui, partons nous aussi vers Reims, accompagnés par la cohorte de nos prestigieux prédécesseurs, vous les plus anciens qui êtes toujours là parce que l’espoir politique ne vous a jamais abandonné et vous, les nouvelles générations qui allez prendre la relève, vous à qui plus spécialement je veux rappeler en ce jour de mémoire la leçon de Maurras :

    « Jeune Français vive la France, mais pour que vive la France, jeune Français, vive le roi ». 

  • Le temps du blasphème

     

    Par Philippe Mesnard
     

    maxresdefault.jpg

    Quand Marlène Schiappa apostrophe par SMS Cyril Hanouna – car toujours les Puissants ont eu à cœur de dialoguer avec l’Art – pour lui rappeler qu’il existe un délit d’entrave à l’IVG, simplement parce qu’un citoyen exprime son opinion dans une émission de divertissement, elle montre qu’elle ignore la loi – ou plutôt qu’elle se moque des textes exacts et ne veut en retenir que l’esprit : on ne touche pas à l’IVG, devenue idole du Progrès. C’est tabou !

    Et ceux qui critiquent doivent être condamnés. Émile Duport, des Survivants, avait blasphémé et Hanouna, qui lui offrait une tribune, était bien près d’être inculpé d’assistance à blasphémateur. L’ironie étant qu’au moment même où Schiappa menaçait de fulminer l’anathème, l’Irlande abrogeait le délit de blasphème, qui n’existe donc plus que dans les pays musulmans. Muriel Robin, dans l’émission de Ruquier – continuons de fréquenter des sommets –, intimait l’ordre de se taire à un chroniqueur qui ne brûlait pas assez d’encens devant Fogiel et ses GPA illégales.

    Schiappa n’est qu’un exemple, certes significatif puisque c’est un membre du gouvernement, de ce nouveau goût pour ce genre d’accusation : avoir outragé ce qui est sacré ! Un homme n’a plus médiatiquement le droit de se défendre quand une femme l’accuse, car nier la vérité de la parole de la victime féminine, c’est commettre un crime encore plus affreux que celui dont on est accusé – même quand on est innocent.

    Anne-Marie Le Pourhiet remarquait que le néo-féminisme est au-dessus des lois, ou plutôt qu’il produit sa propre loi : qu’il soit anathème celui qui n’avoue pas !

    D’autres blasphèmes sont peu à peu institués : on comprend bien que qui se réclame du nationalisme n’est qu’un galeux, un chien, un lépreux qui mérite d’être jeté hors de la société pour avoir outragé le « vivre-ensemble » ; qu’un « blanc » ose célébrer une vie « noire », et le voilà accusé du blasphème d’appropriation culturelle ; qu’un juge ose enquêter sur Mélenchon, et voilà ce dernier qui éructe qu’il est sacré et intouchable – ce qui est grotesque même si les conditions de cette enquête sont en elles-mêmes un scandale ; cela dit, la France insoumise n’hésite pas à expliquer que cette perquisition est « digne de la nuit des longs couteaux », ce qui est un tantinet exagéré, et qu’on a blasphémé contre le texte sacré qu’est l’article 12 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 ; la Cour européenne des droits de l’homme, de son côté, n’hésite pas à déclarer sacré le mariage entre homosexuels au point qu’elle trouve blasphématoire le refus de certains maires de le célébrer, se contentant de déclarer irrecevable, en octobre 2018, la requête qu’ils avaient introduite dans ce sens en 2015 : comme dirait Kouachi, on ne discute pas avec les blasphémateurs, on les fait taire. La même CEDH vient de confirmer la condamnation d’une Autrichienne, qui avait affirmé que Mahomet était pédophile puisqu’il avait épousé une fillette de six ans et consommé son mariage avec elle, ses propos « menaçant la paix religieuse ». Gérard Davet et Fabrice Lhomme, journalistes au Monde, qui viennent de publier une enquête sur la France islamiste en Seine-Saint-Denis, se rendent compte, stupéfaits, qu’ils sont accusés d’avoir blasphémé en n’entonnant pas l’antienne obligatoire d’un islam irréprochable.

    Et Macron ne veut pas commettre le blasphème de froisser l’Allemagne en donnant une « expression trop militaire » à la célébration d’une victoire remportée militairement sur l’Allemagne…

    Une nouvelle religion se met en place depuis quelques décennies, et se sent aujourd’hui ou assez assurée ou assez menacée pour ne plus supporter aucune contradiction : oser contredire n’insulterait pas seulement l’intelligence mais serait une violence sociale dangereuse et insupportable. Cette nouvelle religion se fonde sur un oubli complet du passé. Pierre Nora déclarait dans Le Figaro : « Le passé s’est éloigné. Les plus jeunes n’éprouvent plus le sentiment d’une continuité historique de Jules César à Napoléon, auparavant si vif. La coupure est nette. La dictature du présent et l’oubli de la longue durée entraînent la fin de ce qui a été le ressort de la transmission : le sentiment de la dette. La conviction, qui a pesé sur les hommes pendant des siècles, que nous devons à nos parents et à nos ancêtres d’être ce que nous sommes. Les Français de 2018 ne se perçoivent plus comme les débiteurs de leurs devanciers. »

    Cette religion assure la promotion d’un terrifiant avenir univoque aux couleurs des droits de l’homme qui, pourtant, ensanglantent le monde depuis plus de deux siècles.

    Ce nouveau siècle sera bien religieux. Sale temps pour les blasphémateurs qui n’entendent pas se convertir.  

    Philippe Mesnard