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  • Loi de Bioéthique : être comme des dieux ?, par Marie-Hélène Verdier.

    « Vous serez comme des dieux. ». Ainsi parle le serpent dans le récit de La Genèse qui met en images notre origine. Rien n’a changé, depuis, de notre dérisoire et tragique, à travers les siècles : la rivalité entre un Dieu fantasmé et un homme asservi à sa condition. Être comme, être pareil à, imiter, mimer. Le prix à payer de cette « bêtise à front de taureau », on le connaît : la mort pour tous.

    2.pngDans une tribune du Monde, des philosophes, Élisabeth Geffroy, Pierre Manent et François-Xavier Bellamy, rappellent le contenu qui serait largement méconnu de la loi que sont les manipulations génétiques, les ciseaux CRISPR/Cas9, les chimères homme-animal. Ces manipulations génétiques seraient peu évoquées. Pas plus pas moins, a-t-on envie de dire, que la loi de la pour toutes qui crée des enfants sans père, dès le sein de leur mère, et qu’une poignée d’hommes peut voter demain dans l’Hémicycle.

    Les manipulations et les transgressions génétiques, rendues spectaculaires, de nos jours, par la technique, font partie des rêves de l’homme depuis toujours. Lisez la mythologie ou Faust. Il y a belle lurette que l’homme expérimente, dans des tubes, tout ce qui est faisable. Lisez le livre de Dominique Folscheid Made in labo. Comment se fait-il, en revanche, que l’autorisation de créer des embryons génétiques ait été votée de nouveau en « commission », début juin, à seule fin de la rendre licite rapidement ? Pourquoi ces interdits de débattre ? Ces huis clos ? Et pourquoi ne sommes-nous pas tous vent debout contre ces lois qui portent atteinte à l’humanité ? Parce que nous sommes fascinés par la technique. La vérité est que la Technique nous tient en respect.

    Ces chimères, faites sous couvert de » recherche », on en repoussera toujours plus les limites : ce n’est pas à la portée de tous. Faire du mal à autrui, en revanche, c’est concret, à la portée de chacun. Donc, sans s’interdire de penser à ces chimères, il faudrait fermement penser que voter une loi qui fait des orphelins de père est un abus de droit sur un plus faible que soi, donc un acte moralement injuste. Au nom de quoi s’arroger ce pouvoir ? De quel droit exigera-t-on, ensuite, d’un enfant, programmé par l’État et qui aura un coût, le respect et l’amour ? Que chacun se demande s’il aimerait, lui, être privé, de par la loi, de sa filiation.

    Le monde de demain, promis par le Président Macron, est une bulle qui crève. Avant de penser à la violation des espèces, posons-nous cette question très simple : comme en est-on arrivé à imaginer de faire légalement des enfants sans père ? Comment une grand-mère, bien sous tout rapport, pourvue de deux petits-enfants nés des reins de son fils, peut-elle m’avoir répondu, à une question sur la légalisation de la PMA : « Pourquoi pas, si le sperme n’est pas trop cher ? » Qu’est-ce qui est le plus étonnant : les chimères ou une conscience obscurcie ?

     

    Marie-Hélène Verdier

    Agrégée de Lettres Classiques
  • Des lectures pour l’été : Les Tambours de la pluie, d’Ismaïl Kadaré, 1970, par Antoine de Lacoste.

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    Le 4 novembre 1443, le plus habile capitaine de l’ turque abandonne celle-ci en pleine bataille décisive contre une coalition chrétienne au cœur des Balkans.

    antoine de lacoste.jpgAvec sa garde personnelle, le général Skandenberg – Georges Kastriote de son vrai nom – réalise son projet longuement mûri : rejoindre les siens en et organiser la contre l’Empire ottoman.

    Pendant vingt-cinq ans, cet homme va unifier les forces albanaises et résister à la plus puissante armée du monde. Les Turcs ne lésineront pourtant pas sur les moyens et, tous les ans, parfois deux fois par an, lanceront de grandes expéditions pour faire tomber les citadelles albanaises. L’enjeu stratégique était si important pour l’Empire que les sultans Murat puis Mehmet II conduiront eux-mêmes l’expédition. En vain : ils repartiront vaincus par Skandenberg.

    C’est le siège de la plus importante citadelle albanaise que nous raconte, avec une force incroyable, Ismaïl Kadaré sous forme romancée.

    Le récit se situe principalement dans le camp ottoman, immense, dressé devant la citadelle. Les personnages défilent : l’architecte qui connaît la citadelle par cœur car elle fut ottomane, les chefs militaires de l’infanterie, de la cavalerie, des janissaires, l’intendant chargé du ravitaillement et le chef suprême, Tursun pacha, qui joue sa tête en cas d’échec.

    Chaque chapitre est suivi d’un court journal tenu par le chef de la citadelle qui nous éclaire sur l’état d’esprit des défenseurs : « Sur le chemin de la horde démente, il faut bien que quelqu’un se dresse et c’est nous que l’ a choisis. Le temps nous a placés à la croisée des chemins ; d’une part la voie facile de la soumission, de l’autre la voie ardue, celle du combat. Nous avons choisi la seconde. L’heure de la grande épreuve sonne. Le ciel se couvre de nuages. Ils affluent de tous les points de l’horizon, impatients d’assister au carnage. »

    Les assauts se succèdent, furieux. Les Turcs arrivent parfois jusqu’en haut des remparts puis sont refoulés. Les pertes sont considérables. Tursun pacha est inquiet, d’autant que Skandenberg, fidèle à sa tactique éprouvée, est sorti de la citadelle quelques jours avant l’arrivée des Turcs. Avec ses cavaliers, il détruit les convois de ravitaillement des Turcs envoyés par Venise et harcèle l’immense camp. Une attaque nocturne est magnifiquement racontée.

    Tursun pacha affine sa stratégie : il fait creuser un tunnel et intensifie les recherches pour découvrir les arrivées d’eau souterraines qui alimentent la citadelle. L’étau se resserre.

    Ce roman historique est passionnant de bout en bout. Superbement écrit, il nous transporte dans cet impitoyable combat de avec un talent époustouflant. Lu dans entier, Ismaïl Kadaré est assurément un grand écrivain.

    Il faut lire Les Tambours de la pluie, un roman inoubliable.

    Le blog d’Antoine de Lacoste

     

    Les Tambours de la pluie Poche – 16 octobre 1979 de Ismaïl Kadaré (Auteur)

     

    Antoine de Lacoste

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Présidents.

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    A l’affiche : Présidents, un film d’Anne Fontaine, avec Jean Dujardin (le président Nicolas) et Grégory Gadebois (le président François).

    guilhem de tarlé.jpgVoir le président de la République partir à la retraite… le rêve… même si cela coûte cher… sauf que le thème de ce film relève du cauchemardesque puisqu’ils veulent revenir…

    Anne fontaine est l’excellente réalisatrice du drame Les Innocentes (2016), qui raconte le viol de religieuses polonaises par les « libérateurs » soviétiques… 
    Elle aurait pu intituler ce nouvel opus Les Innocents qui raconte l’histoire de deux anciens Présidents de la République dont l’unique pensée politique est d’empêcher Marine d’arriver au 2ème tour de l’élection présidentielle. On pourrait rappeler l’expression « Aux innocents les mains pleines » et la tête vide !

    Finalement cette comédie est dramatique par son réalisme sur l’inanité du débat politique, l’absence de convictions des histrions qui prétendent nous gouverner et incarner la France... Mais je m’égare, c’est seulement de « la République » qu’ils nous parlent en faisant un petit mandat :

    « Ainsi font, font, font / Les petites marionnettes,
    Ainsi font, font, font / Trois p'tits tours et puis s'en vont ». 

    Ce film est sans doute déjà démodé en cette période particulièrement grave, inqualifiable pour ne pas tomber sous le coup de la loi dite « d’urgence sanitaire », qui veut nous imposer un laissez-passer pour accéder aux lieux de loisirs, cafés, restaurants, centres commerciaux, avions, trains et… établissements médicaux.

    Malgré, ou avec, ses longueurs, et sa fin qui se cherche, il permet en tout cas, grâce aux très bonnes interprétations des deux acteurs principaux, de s’évader durant 1h3/4 et d’oublier que les non-vaccinés contaminent les vaccinés, malgré le vaccin !

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 500 autres sur mon blog Je ciné mate.  

    Pour mémoire :  palmarès des films vus au cinéma en 2020 et 2021

    Titre

    Réalisateur

    appréciation

    genre

    nationalité

    Date de sortie

    Dark Waters

    Todd Haynes

    Je recommande

    Biopic, drame

    américain

    Février 2020

    Le cas Richard Jewell

    Clint Eastwood

    Je recommande

    drame

    américain

    Février 2020

    La fille au bracelet

    Stéphane Demoustier

    Je recommande

    Drame, justice

    Français

    Février 2020

    5ème set

    Quentin Reynaud

    Un très bon film

    drame

    Français

    2021

    Cruella

    Craig Gillespie

    Une bonne soirée

    Comédie dramatique,

    américain

    2021

    Présidents

    Anne Fontaine

    Une bonne soirée

  • Macron et la Macronie : des généraux de quatre sous…, par Jacques Myard.

    L’Union européenne sombre de plus en plus dans une crise structurelle, mais Emmanuel Macron continue plus que jamais à croire dans l’avenir de cette organisation devenue obèse et ingouvernable.

    2.JPGL’Allemagne y impose de plus en plus sa volonté, elle défend sans vergogne ses intérêts industriels, comme on le voit dans ses prétentions pour exiger la livraison des brevets français de Dassault ou pour réclamer la place de la comme membre permanent du Conseil de de l’ONU !

    Les valeurs et principes de l’Union européenne deviennent une « machine de guerre » contre les démocraties illibérales de l’Est européen ; même le petit Danemark, berceau de Hamlet, n’échappe pas aux censeurs français qui s’offusquent de sa politique migratoire…

    Comment ne pas se rappeler la formule de Max Gallo : « Les droits de l’homme, on est tous pour, mais ce n’est pas une explication du monde », surtout quand les salonnards du politiquement correct les chevauchent pour pourfendre leurs ennemis idéologiques !

    Le Kosovo, pays sécessionniste de la , selon Emmanuel Macron, devrait adhérer à l’Union européenne. Voilà une proposition qui va renforcer la cohésion malmenée de l’ et, surtout, renforcer sa sécurité. Chacun sait que le Kosovo est un havre de paix où les mafieux en tout genre respectent les lois et ne trafiquent pas !

    Qu’en pense l’Espagne, qui a eu le courage et l’intelligence de ne pas reconnaître cet État mafieux par excellence ?

    Faisant fi de la vérité historique sur la tragédie du Rwanda et le rôle criminel de Paul Kagame en 1994, Emmanuel Macron commande à Vincent Duclert un rapport biaisé qui fait l’impasse sur les massacres réciproques entre les Tutsis et les Hutus. Par son voyage à Kigali, Emmanuel Macron donne une aura de crédibilité au président rwandais au mépris des faits historiques.

    On pourrait encore ajouter la volonté de puissance des minorités qui prônent la racialisation de l’, dont l’objectif est la déconstruction des principes universels de la France. Thèse défendue et propagées par de nombreux intellectuels gauchistes, lesquels sont en mal de retrouver un crédit médiatique, sans mentionner les écolos sectaires qui alimentent l’.

    Enfin, on apprend dans un long article de presse dans sur la Macronie – vaisseau fantôme – que les pro-Macron avaient « lancé Macron comme un produit ». Drôle de conception de la politique et de la , mais, dans ce cas, il faut respecter la date de péremption… elle est visiblement dépassée !

    Oui, France, tu vas à hue et à dia, avec tes dirigeants. « En voilà des généraux de quatre sous qui vont à hue et à dia ! On voit bien que nos jambes ne leur coûtent pas cher » (Zola, La Débâcle).

     

    Jacques Myard

    Homme politique
    Maire de Maisons-Laffitte
  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Onoda, 10000 nuits dans la jungle.

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    A l’affiche : Onoda, 10000 nuits dans la jungle, un film d’Arthur Harari avec Kanji Tsuda (Hirô Onoda), librement adapté d’un livre de Bernard Cendron et Gérard Chenu, Onoda, seul en guerre dans la jungle, 1944-1974

    guilhem de tarlé.jpgLe cinéma Apollo de Châteauroux pratique la jauge de 50 spectateurs, ce qui nous permet d’y aller sans un quelconque laisser-passer dit « sanitaire », auquel nous refusons de nous soumettre.

    J’ignorais l’existence de ces straggiers (« traînards »), soldats japonais qui ont continué à se battre après la capitulation du Japon du 2 septembre 1945. Hirô Onoda est officiellement le dernier de ces soldats à se rendre le 11 mars… 1974 !
    En fait, officier commando, formé aux techniques de la guérilla, il est affecté en décembre 1944 aux Philippines, que les Japonais occupent depuis décembre 1941, pour pratiquer ce qu’il appelle « la guerre secrète ». Il n’a jamais su – ou  cru – que la guerre était finie et n’a jamais reçu de son supérieur, le major Yoshimi Taniguchi (谷口 義美) l’ordre de cesser le combat.
    Il raconte son histoire dans son livre  Ma guerre de 30 ans sur l'île de Lubang.

    Le réalisateur précise qu’il n’a pas lu cette biographie dont il a appris l’existence après avoir écrit le scénario, ce qui lui a permis « d’inventer le personnage »… il n’en reste pas moins que cette « aventure » ahurissante mérite d’être connue et le film d’être vu, dont les gros plans sur le lieutenant m’ont fait penser à Clint Eastwood, même s’il pêche par sa longueur (2h3/4) et un début que j’ai trouvé trop lent.

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 500 autres sur mon blog Je ciné mate.  

    Pour mémoire :  palmarès des films vus au cinéma en 2020 et 2021

    Titre

    Réalisateur

    appréciation

    genre

    nationalité

    Date de sortie

    Dark Waters

    Todd Haynes

    Je recommande

    Biopic, drame

    américain

    Février 2020

    Onoda, 10000 nuits dans la jungle

    Arthur Harari

    Un bon film

    Drame

    japonais

    Juillet 2021

    Sous le ciel d’Alice

    Chloé Mazlo

    Je recommande

    Drame

    Français

    2020

    5ème set

    Quentin Reynaud

    Un très bon film

    drame

    Français

    2021

    La fine fleur

    Pierre Pinaud

    Un bon film

    Comédie

    Français

    Juin 2021

    Cruella

    Craig Gillespie

    Une bonne soirée

    Comédie dramatique,

  • Quelles leçons françaises tirer de la ”déroute occidentale” en Afghanistan et ailleurs ?, par Jean-Philippe Chauvin.

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    Dans quelques semaines, les dernières troupes états-uniennes auront quitté l’Afghanistan, mis à part quelques instructeurs et conseillers de l’armée afghane, et les Afghans seront livrés à leur destin qui pourrait bien prendre les couleurs, plutôt sinistres, des talibans déjà maîtres de la majeure partie du pays.

     jean philippe chauvin.jpgCette « déroute de l’Occident », comme l’évoque l’hebdomadaire Le Point cette semaine, ne doit pas être négligée et elle doit même servir de leçon, même si les Démocraties semblent avoir perdu le sens de la durée et, peut-être, le sens des choses, préférant le mol oreiller de l’indifférence et de la « bonne conscience » (sic !), plus pratique pour étouffer les réalités qui dérangent.

     

    La principale leçon à tirer (ou à retirer) est que la politique des bons sentiments n’est pas une politique en tant que telle, et que la morale (ou l’émotion ? L’intervention occidentale était censée répondre aux attentats du 11 septembre aux États-Unis), si elle peut « légitimer » (mais est-ce le bon verbe ?) une opération militaire, ne peut fonder un nouveau régime politique. Dans Le Point, le diplomate Gérard Araud explique « pourquoi la démocratie ne peut jamais s’imposer, ni s’improviser », et cela nous rappelle aussi que nos révolutionnaires de 1789 avaient utilisé les plus grandes violences (jusqu’à la terreur la plus extrême des années 1793-94, et l’extermination de populations récalcitrantes) pour imposer « leur » conception de la Nation (avec majuscule obligatoire) et « leur » République qui, au demeurant, n’était pas forcément celle du voisin… « Des guerres occidentales pour une vision occidentale du monde se sont heurtées aux dures réalités de sociétés qui sont capables de gagner les premières et de refuser la seconde. » C’est donc « l’échec d’une force occidentale supérieure par la technologie, l’armement, l’entraînement des soldats et la faillite d’une politique aux bonnes intentions, qui visait à instaurer dans ces trois pays (ndlr : Irak, Afghanistan, Mali) une démocratie respectueuse des droits de l’homme et de l’égalité des sexes ». Pourtant, les États-Unis et leurs alliés pensaient pouvoir reproduire sans trop de difficultés le schéma de la Seconde guerre mondiale et, surtout, de sa « réussite démocratique » en Allemagne (de l’Ouest) et au Japon après 1945, oubliant qu’il y avait là, déjà, des États politiques constitués et un sentiment national que les guerres et les défaites avaient, somme toute, renforcés. Ce n’était pas exactement le même cas de figure dans ces pays du Sud dont l’unité tenait parfois à un « sacré » local ou historique que l’Occident n’a pas su apprécier et savamment utiliser… Ainsi, le refus définitif des États-Unis de restaurer comme chef d’État celui qui avait été, quarante ans durant, le roi d’Afghanistan (Zaher Shah, décédé en 2007) et qui était respecté par les clans et les populations afghanes au-delà de leurs différences ethniques, voire religieuses, a sans doute largement contribué à l’échec final des tentatives de pacification occidentales : quand un conquérant ou un « envahisseur » (selon les points de vue, fort tranchés sur cette question) oublie l’histoire pour ne privilégier qu’une conception morale de la politique ou son seul intérêt « égo-politique » (plus encore que géopolitique), la réussite est fort douteuse et rentre même dans le domaine de l’utopie, c’est-à-dire de la construction d’un cadre politique et d’une société rêvée sur les sables mouvants d’une réalité qui, en fait, se dérobe… C’est ce qu’avait d’ailleurs compris le président états-unien Truman en 1945 en laissant l’empereur Hiro-Hito sur le trône du Japon tout en faisant condamner à mort ses principaux ministres et généraux accusés de crimes de guerre sur la période 1928-1945. George W. Bush et ses « faucons », perdus dans leur croyance en une irrémédiable « fin de l’histoire » qui aurait été favorable au modèle politique et de société états-unien, n’ont pas eu l’intelligence de leur prédécesseur, successeur légal et malin de Roosevelt.

    Pourtant, au début des années 2000, l’illusion était belle : « Il était néanmoins légitime d’espérer, à Washington, à Bruxelles ou à Paris, qu’Irakiens, Afghans et Maliens se joindraient aux forces venues les libérer de l’oppresseur et leur apporter les bienfaits de la démocratie ; ils auraient pu tirer parti des élections pour se doter d’institutions solides et de dirigeants intègres. S’ils ne l’ont pas fait, c’est parce qu’ils n’étaient pas préparés à passer sans transition d’une société autoritaire et patriarcale à une démocratie. » L’un des problèmes réside aussi dans la définition même de « démocratie » qui, en fait, ne peut être la même partout au risque de se renier elle-même si elle est définie, par exemple, par un modèle institutionnel fonctionnant sur la règle majoritaire à intervalles réguliers (les élections) ; si elle est comprise comme un mode de vie social privilégiant l’individu et sa liberté personnelle au détriment de ce qui, dans le pays considéré, « fait corps et sens », elle apparaît aussi en contradiction avec la démocratie politique qui fait de la majorité exprimée du corps électoral (à un moment donné, majorité qui n’est pas forcément confirmée par le moment suivant) la source des lois et des contraintes légales, au-delà des enjeux proprement religieux. Ces difficultés n’ont pas été réglées par des interventions militaires qui se voulaient « démocratiques » mais paraissaient, dans le même temps, violer le principe même d’une politique souveraine des États considérés et envahis : les discours des États occidentaux n’étaient pas forcément illégitimes mais ils n’étaient pas non plus forcément compréhensibles par des populations locales qui oubliaient vite le bien accompli par les forces occidentales (la libération de leurs villages jusque-là occupés par des groupes armés belliqueux à leur égard, par exemple, et  la mise à distance du péril des extrémistes islamistes ; etc.) pour n’en considérer que les côtés moins heureux, à tort ou à raison d’ailleurs.

     

    « Les Occidentaux ont fait comme s’il suffisait d’édicter une Constitution et d’organiser des élections honnêtes pour voir fonctionner une démocratie. Il a fallu deux siècles aux Européens pour y parvenir tant bien que mal », et notre propre histoire nationale nous rappelle cet impératif du temps long pour enraciner des institutions ou des habitudes politiques qui « apaisent » les tensions toujours sensibles (et la période actuelle n’en est pas exempte, loin de là !) : ce n’est pas la Révolution qui a ancré la démocratie représentative (1) en France, mais bien plutôt les Monarchies qui l’ont suivie, avec la Charte et l’établissement d’assemblées (deux, au niveau national) qui « font les lois » (à défaut de toujours les inspirer) quand l’État les fait appliquer après les avoir promulguées et, souvent, « appelées » et préparées. Et les régimes suivants ont poursuivi ce long travail de « parlementarisation » de la vie politique, au risque parfois de faire basculer cette dernière dans un parlementarisme excessif et de mauvais aloi dont le général de Gaulle voudra, à son heure, libérer le pays par la Constitution de la Cinquième République. S’il n’est pas complètement assuré que la démocratie soit forcément « arrivée à bon port » (2), il n’est pas interdit de considérer que certains de ses acquis sont bénéfiques quand d’autres appellent la pratique d’une tradition critique, mais dans le cadre préexistant d’un pluralisme politique qu’il convient de préserver et, même, d’abonder, à rebours des tendances globalitaires des courants « d’effacement » contemporains

     

    Aurait-il fallu, au regard de nos traditions politiques et de leurs fortes contradictions d’avec les principes de vie de pays comme l’Afghanistan, l’Irak ou le Mali (entre autres), s’abstenir d’aller « mourir pour Kaboul » ou « pour Tombouctou » et, donc, préserver la vie de nos propres soldats, la France ayant payé un tribut très lourd ces dernières décennies dans les opérations extérieures et dans les actes terroristes frappant notre pays en son cœur (particulièrement en 2015-16) ? La tentation d’un désengagement complet de notre pays des affaires du monde pour se replier sur le pré carré français ou la construction européenne est forte et elle satisfait ceux qui ne voient plus dans les États que de simples gendarmes de la société de consommation et de distraction contemporaine (la fameuse « société distractionnaire » moquée par Philippe Muray) ; mais elle n’est pas, en fait, satisfaisante pour qui pense en termes de temps long et de pérennité d’un modèle de civilisation qui, pour imparfait qu’il soit, nous donne des raisons de vivre et nourrit encore les espérances d’une grande part de nos compatriotes qui ne limitent pas leur appartenance au pays à une simple question digestive… De plus, ces combats lointains s’inscrivent aussi dans la préservation de nos frontières, aussi éloignées soient-elles, et nous parlons, là, de la France : des frontières qui ne sont pas, d’ailleurs, que physiques mais symboliques, intellectuelles, civilisationnelles. « Le monde a besoin de la France », s’exclamait Georges Bernanos. Le général de Gaulle, son lecteur fidèle, le pensait aussi, maintenant ou relevant (malgré le déclin des décennies précédant son « règne ») le rang de la France dans le grand concert des nations, et cela malgré une stratégie qui, en Algérie, aurait sans doute pu être différente.

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    En fait, il me semble de plus en plus que l’erreur originelle est d’avoir trop « occidentalisé » les interventions extérieures, dans une logique états-unienne de « colonialisme démocratique » (qui, en temps de paix, porte le nom de « Développement », comme l’a justement signalé depuis fort longtemps le décroissant Serge Latouche), et cela au lieu de jouer la carte qui fut celle du militaire français Lyautey en son temps au Maroc, celle que l’on pourrait baptiser « l’adaptation conviviale » : s’appuyer sur les populations locales et sur leurs traditions pour les mener, peu à peu (même si le plus tôt serait le mieux), sur le chemin d’un « minimum politique » (en attendant et en espérant mieux, même si le calendrier peut être long dans certains pays et pour certaines populations avant d’atteindre les canons « universels » d’une vie politique pluraliste et apaisée souhaitable). Comme le souligne avec raison Gérard Araud : « on n’instaure une démocratie ni avec un marteau ni avec des baïonnettes, comme ont essayé de le faire en vain Américains et Français. On ne l’impose pas ; elle doit répondre aux besoins des populations même si elle ne correspond pas aux normes américaines et européennes ». Cela ne doit pas nous empêcher de prôner quelques uns des éléments (voire des fondements) de notre civilisation (en politique comme dans la vie sociale), mais sans les confondre avec la société de consommation qui oublie l’esprit ni avec la démocratie parlementaire et oligarchique qui ne correspond pas forcément à ce que les peuples locaux veulent faire de leur destin ;  ce destin qui doit rester le leur, tant qu’il n’atteint pas le nôtre en cherchant à le subvertir ou à le détruire pour installer « leur » ordre, politique ou religieux, qui n’est pas et ne peut être le nôtre… C’est parce que la France sera sûre d’elle-même (et capable de défendre, y compris militairement, sa particularité historique et civilisationnelle) qu’elle pourra, non seulement vivre et « sur-vivre » face aux risques du monde, et qu’elle pourra entraîner des nations et des peuples, non à lui ressembler, mais à s’inspirer d’elle. Et confirmer ainsi son éternité nécessaire

     

     

     

    Notes : (1) : Il s’agit là de la démocratie électorale dite représentative (même si elle peut accepter, rarement, des formes de démocratie plus directe comme le référendum), au sens d’une participation indirecte des citoyens aux affaires d’un État pourtant – ou par conséquent ? - de plus en plus intrusif au cours de ces deux derniers siècles, ce que relevait, avec une certaine inquiétude, Bertrand de Jouvenel dans « Du Pouvoir » dès les années 1940.

     

    (2) : Il faut bien se rappeler que la démocratie telle que nous la connaissons n’est sans doute pas « définitive », ne serait-ce que parce que l’histoire institutionnelle n’est jamais figée même si elle peut paraître fixée, et que le rapport aux pouvoirs des communautés et des personnes peut nécessiter d’autres formes d’institutions et de préjugés politiques pour satisfaire le corps civique en ses différentes acceptions.

    Source : https://jpchauvin.typepad.fr/

  • Je ne me reconnais pas dans le monde qui vient, par Mathieu Bock-Côté.

    J’ai 40 ans et je me sens déjà étranger en mon époque. Ce qui l’enthousiasme m’indiffère, ce qui l’excite m’ennuie, ce qui la scandalise me laisse souvent perplexe.

    1.jpgInversement, les causes qui me font vibrer sont jugées ringardes au mieux, odieuses, au pire. 

    Cela ne date pas d’hier : Milan Kundera se demande dans un de ses livres comment vivre dans une époque avec laquelle on est en désaccord. Cette phrase lue il y a 20 ans me hante encore.

    Ce n’est pas un secret, je suis nationaliste, et je ne parviens pas à comprendre qu’on préfère s’éparpiller en querelles artificielles plutôt que se battre pour l’honneur et la liberté de son pays. 

    Déclin

    Oh, je le comprends intellectuellement, mais comme un symptôme de désagrégation sociale, et je me désole de ceux qui croient s’épanouir en s’enfermant dans des identités toujours plus étroites. 

    Je regarde l’histoire occidentale et, si j’en connais les pages sombres, je refuse fondamentalement à maudire notre civilisation. 

    Je ne parviens pas à comprendre qu’on veuille remplacer les si beaux mots de père et de mère par parent 1 et parent 2, et qu’on en vienne à soutenir, chez des gens apparemment cultivés, que l’homme et la femme sont de pures constructions artificielles.

    Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.

    Je comprends intellectuellement comment on peut se rendre là, mais j’y vois le signe d’une pensée coupée des sources les plus profondes de la vie. 

    Je ne parviens pas à comprendre qu’on se détourne des œuvres géniales pour lire des tweets par milliers, sinon que j’y vois une expression parmi d’autres de la paresse humaine.

    Oui, les temps qui viennent ne seront plus vraiment libres, ni joyeux. 

    Habité par le sentiment d’un changement d’époque, et convaincu d’appartenir au monde qui meurt davantage qu’à celui qui naît, je ne résiste pas à la tentation de citer les dernières lignes des Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand : « On dirait que l’ancien monde finit, et que le nouveau commence. Je vois les reflets d’une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil. Il ne me reste qu’à m’asseoir au bord de ma fosse ; après quoi je descendrai hardiment, le crucifix à la main, dans l’éternité. » 

    Mélancolie

    Mais je n’ai pas la sérénité de ce génial écrivain et je préfère me battre. 

    J’aime l’amitié, les grandes passions, les exploits héroïques et les célébrations qui les couronnent, les livres silencieusement médités et les bibliothèques remplies de trésors, les chants tragiques et les chants folkloriques, la beauté des vieilles églises et le patriotisme mélancolique, et je pleure de joie en pensant au jour où nous proclamerons notre indépendance.

    L’homme trouve sa grandeur en se battant pour des choses qui le dépassent, et une existence vouée au service d’une cause noble, même si elle semble vaincue au premier regard, vaudra toujours mieux que mille compromissions avec une époque qui avilit l’âme en plus de nous transformer en larves et en robots.

    Source : https://www.journaldemontreal.com/

  • COMMENT SAUVER LA FRANCE : le nouveau livre de notre ami Marc Rousset.

    Comment sauver la France

                                Pour une Europe des nations avec la Russie

     

    L'ouvrage - imprimé et  distribué par Hachette - peut être acheté dans toutes les librairies et sur tous les sites (Amazon, FNAC, Cultura, Decître...

    440 pages - 26,90 euros 

    ACHETEZ

    communique de presse editeur comment sauver la france

    Résumé de l'ouvrage :                                                           

    Comment concilier Nation et Identité avec Europe et Puissance ? Il y a urgence, plutôt que de prétendre sauver notre planète, à sauver la France, en réformant l’UE, en stoppant net l’immigration extra-européenne, en désignant l’islamisme comme l’ennemi, en procédant à une révolution conservatrice et à un « Mai 68 à l’envers », en défendant la famille et la natalité européenne, en rétablissant la primauté du politique sur l’économique, en procédant à des réformes économiques structurelles, en augmentant le budget de la défense à 3% minimum, en mettant fin à la gabegie des dépenses publiques.

    Une seule façon de réaliser l’Europe Puissance des nations de l’Atlantique à la Sibérie : une Confédération carolingienne des nations à l’Ouest qui se rapprocherait de la Russie. L’avenir de l’Europe est eurasiatique, pas euro-atlantique. La grande Europe ne va pas de Washington à Bruxelles, mais de Brest à Vladivostok.

    La Russie est le chien de garde de l’Europe à l’Est face à la Chine, à la Turquie, au Caucase, au Moyen-Orient et au monde musulman de l’Asie centrale. L’’Europe doit se considérer comme l ‘ « Hinterland » de la Russie, cette dernière étant son « Far-East »

    Les nations de l’Europe de l’Ouest doivent quitter l’OTAN, constituer un puissant pôle de défense indépendant et mettre fin au libre-échange mondialiste. L’UE deviendrait une simple zone de libre- échange. A l’abri d’une protection douanière face à la Chine et aux pays émergents, d’une immense « forteresse Europe » de l’Atlantique au Pacifique, une Confédération carolingienne constituerait un pôle civilisationnel autocentré de puissance. Il ne peut y avoir adhésion des peuples à l’Europe que par la réalisation de nombreux projets concrets ambitieux impliquant la coopération de plusieurs États.

    Le multilinguisme européen doit être préservé, chaque nation gardant son identité et sa langue. La langue commune des nations européennes ne peut être que le français ou l’espéranto, mais jamais la langue de l’Amérique et de Wall Street car ce contre-sens civilisationnel conduirait, de plus, à la disparition de toutes les langues européennes.     

    Sans réveil salvateur en sursaut, sans retour à la « Real Politik », au désir de Puissance et d’autonomie stratégique, à des Hommes d’Etat forts, énergiques et courageux, les États nations et la civilisation européenne, au lieu de continuer à rayonner, sortiront de l’histoire, disparaîtront de la carte du monde.    

  • La rentrée des Mercredis de la NAR.

    Chers amis,
     
    Les Mercredis de la NAR reprennent le 6 octobre aux heures habituelles – de 20 h à 22 h – dans nos locaux parisiens du 36-38 rue Sibuet, 75012, Paris. En raison des contraintes sanitaires et pour assurer la sécurité de tous les participants, nos réunions se tiendront à la fois dans nos locaux devant un public restreint et sous forme de visioconférence.

    Dans la salle principale, nous ne devrons pas dépasser dix personnes : notre invité, deux organisateurs et sept auditeurs vaccinés ou récemment testés, qui recevront une invitation spécifique.
     
    Les autres auditeurs pourront assister à la réunion sur leur ordinateur. Ils recevront chaque semaine une invitation, adressée par voie de circulaire électronique à nos abonnés qui disposeront ainsi d’un lien de connexion et qui pourront poser par écrit leurs questions à notre invité. Grâce à ce nouveau dispositif, nos abonnés et lecteurs non franciliens pourront enfin accéder directement à ces conférences, dont le public sera très sensiblement élargi.
     
    Notre première réunion aura lieu : le Mercredi 6 octobre avec Pierre Vermeren, professeur d’histoire contemporaine à Paris I, qui nous présentera son livre L’Impasse de la métropolisation, publié aux éditions Gallimard.
     
    La connexion peut être établie à partir de 19 h 45 en cliquant sur ce lien :  https://us02web.zoom.us/j/87286030292?pwd=NVVTcThLYjRXRVBFdWRRKzE4Uit2QT09
     
    Amitiés.
    Bertrand Renouvin
     
    Programme des prochains « Mercredis » :
     
    Mercredi 6 octobre : Pierre Vermeren : L’impasse de la métropolisation
    Mercredi 13 octobre : Gérard de Cortanze : Louis XVI, le roi qui aimait la mer
    Mercredi 20 octobre : Jacques Sapir : La démondialisation
    Mercredi 27 octobre : Pascal Ory : Qu’est-ce qu’une nation ?
    Mercredi 10 novembre : Chiheb M’Nasser, directeur général de la Fondation de l’Islam de France : France-Islam, une blessure nationale ?
    Mercredi 17 novembre : Marcel Gauchet : L’invention du christianisme
    Mercredi 24 novembre : Jean-Christian Petitfils : Henri IV
     
    Pour contacter la Nouvelle Action Royaliste :
    Bloc C - boite 13
    36-38, rue Sibuet
    75012 PARIS
    Téléphone : 06 43 11 36 90

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    Pour suivre Bertrand Renouvin :
  • Bérénice Levet : « La ville est devenue le théâtre des obsessions identitaires », par Eugénie Bastié.

    «Nous avons affaire à des individus incarcérés dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle, aplanis, sans verticalité, reconduisant toute grandeur à leur minuscule dimension», souligne Bérénice Levet. JULIEN FALSIMAGNE

    ENTRETIEN - Bérénice Levet est philosophe, spécialiste de Hannah Arendt. Elle publiera prochainement L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, aux Éditions de l’Observatoire.

    2.jpgLE FIGARO. – La mairie de Rouen envisage de remplacer la statue équestre de Napoléon par une statue de l’avocate Gisèle Halimi, après l’avoir temporairement remplacée par un Napoléon «uberisé», représenté en livreur Deliveroo. Faut-il y voir un symptôme de la «cancel culture» ?

    Bérénice LEVET. – En partie. Le déboulonnage des statues, car c’est bien de cela qu’il s’agit ici, est assurément un symptôme de la «cancel culture», de cette fièvre épuratrice tournée contre notre passé et d’abord contre ses figures d’incarnation. «Qui dira ce que l’avenir fera au passé?» demandait, non sans inquiétude, le philosophe Günther Anders dans les années 1950. Nous le savons désormais, il est effacé, annulé, biffé, décrété nul et non avenu. Napoléon se voit chargé de tous les crimes et notamment celui d’avoir été misogyne, sexiste, symbole d’une société patriarcale, bref de n’avoir pas été féministe. Le remplacer par une femme serait donc une belle vengeance.

    On entend souvent dire que ces procureurs cèdent au péché d’anachronisme, mais cet argument, qui laisse entendre que cette critique aurait quelque pertinence si elle était émise aujourd’hui, ne me semble guère convaincant: je refuse que l’on apprécie l’action d’un homme, qu’il soit d’aujourd’hui, de demain ou d’hier, sur la base de ce seul critère.

    Revenons à Rouen, il faut rappeler que les statues qui jalonnent nos villes ont été érigées comme autant de pages d’histoires destinées à cimenter un peuple français déchiré par la Révolution française. La monarchie de Juillet, soucieuse de recoudre le manteau déchiré, leur attache d’emblée une fonction pédagogique qu’elles conserveront dans l’esprit de ses successeurs. Il faut lire à cet égard les passionnants travaux de l’historien Maurice Agulhon.

    Une ville ne se conjugue pas au seul présent. Les statues sont là pour témoigner de cette sédimentation, de cette épaisseur historique. Des liens tout à fait privilégiés attachaient Napoléon et la ville de Rouen, le peintre Isabey avait immortalisé sa visite à la manufacture des frères Sévène et, d’ailleurs, le tableau avait été reproduit en bas-relief sur le socle de la statue. La statue tissait un fil entre hier et aujourd’hui.

    Mais précisément, nous ne cherchons plus à connaître notre histoire, à la comprendre et à l’aimer, elle ne semble plus destinée qu’à comparaître devant le tribunal des vivants. Que sait-on en effet de notre histoire, sinon qu’elle fut et demeure patriarcale, esclavagiste, coloniale, homophobe, que sais-je encore? Bref, une grande fabrique de victimes auxquelles nous devrions réparation, d’où ces grands programmes de déboulonnage. Qui, de surcroît, aspirerait à continuer une telle chronique, et se donnerait pour mission d’entretenir la mémoire des morts, de ceux qui ont fait la France et qui l’ont fait, quoi qu’on se plaise à en dire, grande ?

    La ville est-elle devenue le terrain de jeu des nouveaux progressistes ?

    Nous avons affaire à des individus incarcérés dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle, aplanis, sans verticalité, reconduisant toute grandeur à leur minuscule dimension. Nous confions le destin de nos villes et de la France à des êtres qui ne se regardent plus comme les dépositaires de la mémoire d’une ville ou d’une patrie, comme les obligés de cet héritage, comme les garants de la continuité de cette histoire. Ils deviennent les princes de ces villes, et cela se vérifie dans chacune des municipalités gouvernées depuis juin 2020 par des élus EELV mais auparavant, déjà, à Paris, avec Anne Hidalgo (de la génération précédente, certes, mais synthèse du progressisme de la table rase). Elles ne sont pour eux que de la matière à façonner, selon leur idée du meilleur des mondes possibles.

    La chose est rendue éclatante avec la statue installée en intérim place du Général-de-Gaulle, représentant Napoléon en livreur Deliveroo, vêtu d’un jogging et sur un vélo. Il s’agit de «faire marrer» a dit le plasticien – on tutoie le passé, ce qui est une autre manière de le piétiner. Signe des temps démocratiques aussi, des êtres reconduisant toute grandeur à leurs minuscules proportions.

    Ce que l’on ne supporte pas en outre dans le passé, c’est son altérité, le piquant du fantôme qui vient inquiéter nos évidences. Ce n’est pas le moindre de nos paradoxes, notre époque, qui exalte tant l’autre, n’a rien de plus pressé que de reconduire le passé au même. Toute poussière d’étrangeté est balayée. «Dépoussiérer» les villes comme les metteurs en scène de théâtre et d’opéra dépoussièrent Racine ou Mozart.

    De nombreuses mairies entreprennent de féminiser divers noms de lieux publics de la ville pour rendre l’espace public plus «inclusif» pour les femmes et parlent de la mise en valeur du «matrimoine». Que vous inspirent ces initiatives ?

    Il entre dans ces offensives dirigées contre la langue, dans cette traque obstinée à tout ce qui s’apparente de près ou de loin au masculin, un mélange d’acrimonie et d’infantilisme. «Matrimoine», «femmage» mais aussi, soit dit en passant, ruse de la raison féministe que le point médian de l’écriture inclusive. On la dit illisible, à juste titre, mais que fait-on pour contourner l’obstacle? Nous passons outre le point et ne reste que le féminin. Exemple: citoyen.n.es ; paysan.ne.s…

    Je parlais d’une incarcération dans la prison du présent, et c’est aussi une incarcération dans la prison des identités. Bon nombre de nos contemporains, les plus jeunes notamment, sont incapables de penser et de s’orienter selon d’autres catégories que celles du moment, imprégnés d’idéologie identitaire et diversitaire, c’est-à-dire valorisant les identités, la diversité dans une rupture parfaite avec le génie français. Il faut se figurer que les moins de 50 ans ignorent tout d’un monde où les identités étaient indifférentes. La rupture date des années 1980, avec pour premiers jalons, la Gay Pride, la création de SOS-racisme en 1984, la commémoration de la Révolution française en 1989 avec le défilé du 14 Juillet en hymne au métissage.

    Pour résumer d’une formule le monde dans lequel nous sommes venus à vivre, je dirais que l’homme contemporain n’a plus d’âme, il a une identité. Quand Jean Vilar défendait la diffusion des grandes œuvres de l’esprit, c’était au nom de cette âme: «Privez le public (…) de Molière, de Corneille, de Shakespeare: à n’en pas douter, une certaine qualité d’âme en lui s’atténuera.»

    Y a-t-il un lien entre cette quête identitaire et l’obsession de la «visibilité» dans l’espace public?

    L’homme d’aujourd’hui a une identité et une obsession, un prurit même, celui d’«exprimer» cette identité, de la rendre «visible».

    La reconnaissance des identités – ce qui était déjà, parfaitement contraire à l’esprit français – ne suffit plus en effet, les identités réclament la «visibilité». Elles exigent d’investir l’espace public afin d’être pleinement visible en tant que femmes, en tant que Noirs, en tant que musulmans, en tant que «trans», etc.

    Je ne suis pas certaine que l’on ait pris toute la mesure de ce que peut signifier l’apparition de ce petit vocable de «visibilité», plus redoutable encore que celui de «reconnaissance», pour un peuple et pour un pays comme la France qui a, plus que tout autre, élevé la belle et noble vertu de discrétion au rang de vertu commune, de vertu de la vie en commun. Ne pas envahir l’espace public de son moi, pourrait être notre devise.

    De plus en plus d’écoles souhaitent «dégenrer» leurs cours de récréation pour laisser plus de place aux petites filles. Est-ce là une illustration de l’entrisme de la «théorie du genre» dans l’espace public?

    C’est là en effet l’indice de l’extension du domaine du genre et dans la langue d’abord: une partie des journalistes notamment parlent de «budget genré», de «cour de récréation dégenrée» comme s’il s’agissait de mots ordinaires or ce ne sont pas des mots ordinaires, ils sont imprégnés d’idéologie. Ils postulent que les identités sexuées sont entièrement construites et que, en l’occurrence, la «géographie» de la cour de récréation serait un énième indice de la domination masculine qui structurerait nos sociétés. Et chacun d’entonner le sempiternel refrain, écrit par les spécialistes des inégalités et de la «géographie urbaine» des garçons qui, jouant au football et autres activités sportives, occuperaient le centre, reléguant les filles qui n’en peuvent mais, en périphérie. Métaphore et prélude de leur futur destin de victimes de la domination masculine!

    Car, nous disent en substance nos déconstructeurs, ne croyez pas ce que vous voyez: si les petites filles s’adonnent à la causerie, ne pensez pas que ce soit par plaisir, par goût, et qu’elles y soient naturellement portées – la nature n’existe pas, vous répète-t-on! C’est qu’elles n’ont pas le choix, c’est par défaut, les garçons ayant assiégé l’espace. Ne donnez pas non plus audience aux petites filles qui prétendraient préférer «discuter entre copines» que de jouer à la balle, à n’en pas douter c’est le patriarcat qui parle à travers elles – c’est bien connu, l’esclave perd tout dans ses chaînes, jusqu’au désir d’en sortir.

    Donc exit le ballon, exit le football, exit les enjeux traditionnels, trop «virilistes» ; garçons et filles se voueront à la même activité. Voilà ce qu’est une cour de récréation «dégenrée»: une cour de récréation indifférenciée, dont le programme d’activités aura été soigneusement défini par des adultes «woke», c’est-à-dire éveillés à la cause de «l’égalité des femmes et des hommes» et donc pures de toute complicité avec le vieux monde patriarcal et sexiste.

    Or qu’est-ce que le moment de la récréation sinon un moment de liberté, surveillée certes, mais où les élèves déploient leurs propres activités. Nos idéologues n’ont rien de plus pressé que de quadriller chacun des moments de la vie, et dès le plus jeune âge.

    Que répondez-vous à ceux qui affirment que cette politique d’ingénierie sociale est une étape nécessaire pour permettre aux femmes de prendre toute leur place dans la société?

    Ne soyons pas dupes. La chose est éloquente. L’objectif n’est pas que les femmes prennent toute leur place dans la société – et pour une raison simple, elles l’ont déjà et l’on pourrait même dire qu’elles l’ont toujours eue, non dans le domaine professionnel sans doute, mais dans tout le reste de la société, dans les mœurs, dans la langue où elles étaient les arbitres du bon usage (j’invite les lecteurs à regarder du côté de ce que l’on appelait, au XVIIe siècle, les « remarqueurs »).

    L’objectif véritable n’est pas qu’elles prennent leur place, mais qu’elles prennent toute la place.

    Là est d’ailleurs la finalité de la surenchère victimaire, nous faire croire que les hommes et la société tout entière, par complicité, auraient contracté une dette telle à l’endroit des femmes qu’il serait légitime que les hommes s’effacent. Que la préséance soit partout donnée au sexe féminin, comme il ne faut pas dire.  

     

    Bérénice Levet

    Bérénice Levet est docteur en philosophie et professeur de philosophie. Elle a fait paraître Libérons-nous du féminisme !  aux éditions de l’Observatoire, 2018. Elle avait publié précédemment « Le Crépuscule des idoles progressistes » (Stock, 2017) et « La Théorie du genre ou Le Monde rêvé des anges », préfacé par Michel Onfray (Livre de poche, 2016). 

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Michel Barnier : Que signifie son revirement spectaculaire sur l’immigration et l’Union européenne ?, par Frédéric Sirga

    Son étoile s’est levée dès décembre dernier quand, fort de son accord sur le Brexit, il s’est mis en situation de faire le don de sa personne et de sa longue expérience à la France et à la droite LR. Neuf mois après, Michel Barnier est bel et bien lancé dans la candidature à la candidature LR et se prépare à participer à la primaire.

    6.jpegBien que derrière Bertrand et Pécresse, les sondages le donnent tout de même entre 8 et 13 %. Un score honorable et qui permet tous les espoirs. Michel Barnier, c’est le 3e homme du 3e homme. Au passage, ça se bouscule beaucoup, dans ce créneau 8-13 : Mélenchon, Jadot, Hidalgo, Zemmour et, donc, les 3 LR. En attente de décantation.

    Jeudi et vendredi, les candidats ont été auditionnés par les députés LR lors de leurs journées parlementaires à Nîmes. L’occasion, pour Michel Barnier, de continuer son entreprise de séduction auprès des cadres du parti. D’après une enquête menée auprès des parlementaires citée par Le Monde, il est celui qui rassemble le plus de soutiens (41 députés), derrière Xavier Bertrand.
    L’intéressé joue de sa stature consensuelle, de son expérience intérieure et européenne, de son gaullisme centriste, mais aussi de sa « différence » de style avec Macron. Pour Daniel Fasquelle, « il a l’allure d’un Président dont les Français seront fiers sur le perron de l’Élysée ». Jusqu’ici, tout va (à peu près) bien.

    Mais il ne fait pas l’unanimité. Le Monde a recueilli des jugements peu amènes d’autres députés LR : l’intervention de Michel Barnier aurait été « poussive », « monotone » et « beaucoup ont regretté des références permanentes au passé et pas assez à l’avenir »“. Tout le charme d’une primaire. Ou d’une machine à perdre.

    Mais l’événement Barnier, lors de ces journées, ce fut sa volte-face inattendue sur l’Union européenne qui a scandalisé le Landernau bruxellois. Imaginez l’ex-commissaire européen, au sujet de l’immigration, déclarer : « Il faut retrouver notre souveraineté juridique » et ne pas être « menacés en permanence d’un arrêt ou d’une condamnation de la Cour de justice européenne ou de la Convention des droits de l’homme, ou d’une interprétation de notre propre institution judiciaire ». Michel Barnier pris en pleine « zemmourisation ». Visiblement, l’éditorialiste impose ses thèmes dans la campagne LR. Pour Zemmour, c’est une crédibilisation supplémentaire. Pour Barnier…

    Le Monde rapporte les réactions effarouchées du monde bruxellois. Notre ministre des Affaires européennes, le macroniste Clément Beaune : « Comment une telle phrase peut-elle avoir été prononcée par un Européen aussi engagé ? » « On est tous atterrés […] c’est un naufrage, un pacte faustien »“, déplore un haut fonctionnaire.

    Mais c’est certainement le père du Brexit, le Britannique Nigel Farage, qui a eu le mot le plus juste : « Michel Barnier est le plus grand hypocrite de tous les temps. »

    Une fois de plus, la droite LR, dans la plus pure tradition d’un Chirac ou d’un Sarkozy, est contrainte, sur les sujets de l’immigration et de l’Union européenne, aux retournements les plus improbables. Le temps d’une campagne ou d’une sous-campagne.

     

    Frédéric Sirgant

    Professeur d'Histoire

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • La transition énergétique aura des conséquences lourdes sur notre économie et nos modes de vie, par Richard Hanlet.

    Plus que l’immigration, le ou la délinquance, plusieurs sondages attestent que le dérèglement climatique est le sujet qui inquiète le plus les Français. Près des deux tiers pensent que les pouvoirs publics n’agissent pas assez en faveur de l’environnement, et c’est encore plus vrai quand on interroge les 16-25 ans.

    10.pngVisiblement, le matraquage écologique à l’école relayé aux âges moins tendres par celui des grands confirme que la répétition est bien la figure la plus efficace de la rhétorique, surtout quand jamais un contradicteur n’est invité à s’exprimer. Ce doit être une grande satisfaction de constater, chaque soir, que « la télé pense comme moi ».

    Quoique sur des bases contestées par des centaines de scientifiques de haut niveau, le gaz carbonique (CO2) a donc été désigné comme ennemi mondial n° 1. Dont acte. En conséquence a été lancée une course planétaire à la dont on constate, au passage, que les principaux pollueurs la font plutôt avec des chaussures de scaphandrier…

    Heureusement, il y a le bon élève, la Commission européenne et son « paquet climat » pour accélérer la cadence : réduction des émissions de CO2 de 55 % d’ici 2030, fin des véhicules à moteur thermique en 2035, sans oublier les freins à l’aviation et aux routiers et maritimes, avec flambée des taxes sur les combustibles fossiles.

    Dans une récente note de l’Institut Thomas-More, Philippe Herlin expose les conséquences économiques et sociales de ces ambitions, à commencer par un besoin de financement européen de 11.200 milliards d’euros, estimation de la Cour des comptes de l’Union européenne. Pour la France, cette véritable cancel economy supposerait une décroissance forcée de 3 % par an pendant dix ans (dont il est facile d’imaginer l’effet sur l’emploi). Jamais, sans doute, dans l’histoire de l’humanité, des moyens aussi pharaoniques et destructeurs de richesses n’auront été consentis dans un but aussi aléatoire qu’hypothétique.

    Et en plus d’une baisse programmée du pouvoir d’achat des ménages, le « paquet climat » s’immiscerait dans les modes de vie les plus intimes de la population, non seulement au niveau de ses modes de déplacement (« la bagnole, c’est périmé »), mais aussi de son alimentation (« la viande, ça pollue ») ou de son habillement (véganisme) et même de l’habitat : l’interdiction de louer les « passoires thermiques » bouleversera le marché immobilier en raréfiant les locations. Plus rares, elles seront donc encore plus chères… Mme Wargon, ministre du Logement, ne vient-elle pas de confirmer que la maison individuelle n’aurait plus sa place dans de demain ?

    Les millenials qui applaudissent en cadence les diatribes de sainte Greta ont-ils bien mesuré ce qui les attend ?

     

    Richard Hanlet

    Médecin
  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

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    1. Qui sème le vent mauvais, récolte... Les enfants "bruits de botte"/"heures sombres de notre Histoire"/"nauséabonds"" etc... etc... de Jean-Christophe Lagarde, grand ami et serviteur de l'Islamisme et du grand banditisme...

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    2. Rama Yade "remise à sa place" par Charlotte d'Ornellas : selon elle, se faire traiter de "sale blanc" dans la rue ne relève pas du racisme...

    https://twitter.com/ChdOrnellas/status/1462771354630070277?s=20

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    3. Ingérence et mélange des genres scandaleux : depuis quand une religion appelle-t-elle à voter - ou à ne pas voter - ès-qualité pour tel ou tel candidat ? En appelant les musulmans de France à voter contre Zemmour, le recteur de la Grande Mosquée de Paris montre le peu de cas qu'il fait de leur souveraineté et de leur identité. Et s'il prenait des vacances ?...

    https://fr.sputniknews.com/20211122/les-musulmans-de-france-appeles-a-voter-contre-zemmour-par-le-recteur-de-la-grande-mosquee-de-paris-1053535514.html

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    4. Quand Gabrielle Cluzel fait mouche en ironisant sur une situation kafkaïenne comme seul le Système peut en produire : dans le quartier de la Guillotière, par exemple...

    https://twitter.com/PierreMarionnet/status/1462712811872731143?s=20

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    5. "Une balle dans la tête" pour Zemmour; "décapitation" pour Christine Kelly : David Lisnard (nouveau "patron" des Maires de France et Éric Ciotti (peut-être un ou deux autres) ont bien "sauvé l'honneur" en protestant, mais par son silence honteux et complice et par son absence quasi absolue de condamnation, la caste médiatique a terminé de liquider le très peu de crédit dont elle disposait - peut-être... - encore...

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    6 À Vannes, des "mal-généreux" ont organisé une chaîne de solidarité pour une famille albanaise sans domicile, les Bushati, déboutée de sa demande droit d'asile. L'Albanie n'est pas un pays en guerre ! La place de cette famille n'est pas en France. Elle doit être expulsée afin de retrouver ses racines et son mode de vie. 

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    À droite et à gauche, le couple de Français "mal-généreux qui s'occupent d'Albanais en pleine forme, manifestement, et parfaitement à même de vivre chez eux. On aimerait leur demander ce qu'ils pensent de ces centaines de Français SDF qui meurent de froid, chaque année, dans les rues...

    Soyons beaux joueurs, et citons-leur... Rousseau ! : "Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d'aimer ses voisins."

     

    7.                                              saccageParis

    Paris bobo/Par'Hidalgo/Paris pas beau !

    Faire à la fois moche et dangereux ? Si, si, c'est possible !

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    Et ,là, la Mairie a même pensé à ceux qui voudraient... recharger la batterie de leur voiture électrique !!!!!

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    Requiem pour un bel arbre sain, qui trônait Boulevard Saint Germain... "Escrologie", quand tu nous tiens !!!

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    À DEMAIN !

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  • Dans notre Éphéméride de ce jour...

    1766 : La Lorraine devient française

               

    Elle avait été donnée, à titre de compensation, à Stanislas Leszczynski, roi détrôné de Pologne, étant entendu qu'à sa mort - sa fille avait épousé Louis XV - elle reviendrait à la France (voir l'Éphéméride du 20 octobre)... 

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    La Lorraine fut jadis la terre de ces Médiomatrices et de ces Leuces dont parle César dans sa Guerre des Gaules, et dont les principaux centres étaient Divodurum (Metz) et Tullum (Toul).

    Elle conserve par son nom (Lorthringen) le souvenir du royaume de Lothaire, la Lotharingie, constituée au traité de Verdun, signé en 843 par les trois fils de Louis le Pieux :

    • Charles le Chauve (qui obtint, en gros, la plus grande partie de la France actuelle, à gauche des "quatre rivières" : l'Escaut, la Meuse, la Saône et le Rhône; cette "ligne" resta la frontière orientale de la France jusqu'au début du quatorzième siècle...);

    • Louis le Germanique (qui obtint, en gros, l'Allemagne actuelle, tous les territoires situés à droite du Rhin);

    • et Lothaire, qui obtint la zone intermédiaire, immense et très riche zone mais indéfendable et sans aucune unité : l'Italie, le sud-est de l'ancienne Gaule (sur la rive gauche du Rhône) et tous les territoires, jusqu'à la Mer du Nord, compris entre la rive gauche du Rhin et la terre de Charles: Bourgogne, Belgique actuelle, Pays-Bas...).

    (voir l'Éphéméride du 9 août sur la fin de la Lotharingie...)

     

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    La longue "marche" de la France vers sa frontière du Rhin...
     

            

    Cette Lotharingie était aberrante : elle fut, logiquement, une terre disputée. Pendant mille ans (voir les quatre cartes ci-dessus), les rois de France luttèrent pour repousser, au Nord et à l'Est, des frontières trop proches de Paris :

    la première étape de cette marche vers l'Est fut l'acquisition des Trois Evêchés (Metz, Toul et Verdun), en 1552, par Henri II;

    puis vint l'acquisition de l'Alsace par Louis XIV, dès 1648 (la Franche-Comté ayant déjà été "réunie" au royaume...);

    enfin Louis XV réunit la Lorraine à la France, en 1766.

    Le montage qui permit cette intégration en douceur fut accepté par toute l'Europe, car il mettait fin à la Guerre de Succession de Pologne. Le duc François de Lorraine ayant épousé la future impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, accepta, en 1737, de céder ses duchés de Lorraine et du Barrois à Stanislas, roi déchu de Pologne et beau-père du jeune Louis XV. Étant entendu qu'à la mort de Stanislas, la Lorraine reviendrait à la France...

    La petite histoire - et les fins gourmets... - retiendra que si, durant son "règne" pacifique, Stanislas favorisa les artistes - ce qui nous vaut aujourd'hui, entre autres, la splendide Place Stanislas, à Nancy, il fut aussi l'inventeur du... Baba au rhum, ce qui est loin d'être négligeable !

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  • Sur la page FB de nos amis du GAR : Pourquoi être royalistes aujourd'hui ?

    La réponse du Groupe d’Action Royaliste (partie 5 : La Monarchie royale, un régime indépendant à visage humain)
    Que le Roi ne doive rien aux féodalités électorales ou financières pour arriver à la magistrature suprême veut-il signifier que le monarque est toujours à la hauteur de sa charge ?

    Cela serait présomptueux de l’affirmer sans prudence, et le royalisme n’est pas un charlatanisme électoral ou une “idéologie de la perfection” de l’homme nouveau et parfait, “total”... La Monarchie royale est au contraire la reconnaissance, la prise en compte et parfois la pratique même des insuffisances humaines. L’homme est faillible, et le roi du moment, comme tout homme, l’est, et il sait que les autres le sont : “il fait avec”, comme dit la formule. Il ne cherche pas à forger comme les totalitarismes ou les utopismes, un homme idéal ou, même, un monde idéal, il agit dans le sens de l’intérêt général, au-delà des particularismes et des individualismes et il ne peut que conserver l’humilité devant la nature et les faiblesses des personnes.
    Un autre avantage de la succession héréditaire de la Couronne, c’est son caractère d’”anti-compétition”, comme le souligne l’historien belge Paul Vaute : « Une personne, mais aussi un couple, des enfants, une dynastie dont le pouvoir n’est pas le fruit d’une lutte politique, qui n’a pas été fabriquée par l’état-major d’un parti, qui n’a pas percé à grands coups de marketing, qui ne peut être identifiée à un groupe social, un milieu culturel ou une région, qui défend en tout et toujours le bien commun : tel est le Roi. Il n’est pas nécessairement parfait (nul ne l’est) mais il n’est pas un parvenu. Il offre un visage humain bien nécessaire, indispensable même, à ces monstres froids que sont devenus les États dans le monde contemporain ».
    Détaché, de par son principe même, des contingences électorales, l’État royal préserve sa liberté d’action au sommet des institutions et, donc, peut au mieux assumer son rôle arbitral et s’imposer, pacifiquement, à tous comme garant suprême de la loi et des libertés publiques. Souvenons-nous de ce jour de février 1981 où le roi d’Espagne Juan Carlos, seul face à la caméra, et son fils, le prince héritier devenu roi Philippe (Felipe, en espagnol) non loin de lui, en un discours d’une petite minute, a su désamorcer le coup d’État fomenté par des activistes militaires. S’il avait été l’élu d’un camp contre un autre, sa parole aurait-elle eu le même poids et le même impact ? On peut sérieusement en douter ! D’autres exemples, plus récents, au Maroc ou en Jordanie, confirment ce caractère d’”arbitrage suprême” de la monarchie, fût-elle elle-même “constitutionnelle” ou parlementaire, ce qui peut correspondre à des histoires qui ne sont pas forcément celles de la France qui a son propre modèle capétien...