La transition énergétique aura des conséquences lourdes sur notre économie et nos modes de vie, par Richard Hanlet.
Plus que l’immigration, le terrorisme ou la délinquance, plusieurs sondages attestent que le dérèglement climatique est le sujet qui inquiète le plus les Français. Près des deux tiers pensent que les pouvoirs publics n’agissent pas assez en faveur de l’environnement, et c’est encore plus vrai quand on interroge les 16-25 ans.
Visiblement, le matraquage écologique à l’école relayé aux âges moins tendres par celui des grands médias confirme que la répétition est bien la figure la plus efficace de la rhétorique, surtout quand jamais un contradicteur n’est invité à s’exprimer. Ce doit être une grande satisfaction de constater, chaque soir, que « la télé pense comme moi ».
Quoique sur des bases contestées par des centaines de scientifiques de haut niveau, le gaz carbonique (CO2) a donc été désigné comme ennemi mondial n° 1. Dont acte. En conséquence a été lancée une course planétaire à la transition énergétique dont on constate, au passage, que les principaux pollueurs la font plutôt avec des chaussures de scaphandrier…
Heureusement, il y a le bon élève, la Commission européenne et son « paquet climat » pour accélérer la cadence : réduction des émissions de CO2 de 55 % d’ici 2030, fin des véhicules à moteur thermique en 2035, sans oublier les freins à l’aviation et aux transports routiers et maritimes, avec flambée des taxes sur les combustibles fossiles.
Dans une récente note de l’Institut Thomas-More, Philippe Herlin expose les conséquences économiques et sociales de ces ambitions, à commencer par un besoin de financement européen de 11.200 milliards d’euros, estimation de la Cour des comptes de l’Union européenne. Pour la France, cette véritable cancel economy supposerait une décroissance forcée de 3 % par an pendant dix ans (dont il est facile d’imaginer l’effet sur l’emploi). Jamais, sans doute, dans l’histoire de l’humanité, des moyens aussi pharaoniques et destructeurs de richesses n’auront été consentis dans un but aussi aléatoire qu’hypothétique.
Et en plus d’une baisse programmée du pouvoir d’achat des ménages, le « paquet climat » s’immiscerait dans les modes de vie les plus intimes de la population, non seulement au niveau de ses modes de déplacement (« la bagnole, c’est périmé »), mais aussi de son alimentation (« la viande, ça pollue ») ou de son habillement (véganisme) et même de l’habitat : l’interdiction de louer les « passoires thermiques » bouleversera le marché immobilier en raréfiant les locations. Plus rares, elles seront donc encore plus chères… Mme Wargon, ministre du Logement, ne vient-elle pas de confirmer que la maison individuelle n’aurait plus sa place dans le monde de demain ?
Les millenials qui applaudissent en cadence les diatribes de sainte Greta ont-ils bien mesuré ce qui les attend ?