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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • VIDEO - LA FRANCE, L'EUROPE ET LE MONDE : RETOUR GEOPOLITIQUE

    Gaullistes ou anti-gaullistes des années 1960, tout comme les plus jeunes d'entre nos lecteurs qui n'ont connu cette époque que par les livres, les récits ou les documents de toute nature, regarderont certainement cette vidéo avec intérêt, sans-doute avec profit, et, pour quelques uns, avec une certaine nostalgie pour un temps - à ce jour révolu, il est vrai (mais les "retours" sont toujours possibles) - où le Politique s'exprimait dans le langage de la culture et avec - au moins - les apparences de l'autorité et de la puissance.

    Après cinquante ans (cette conférence de presse élyséenne de De Gaulle date du 15 mai 1962), bien des choses ont changé en France, en Europe et dans le monde. De Gaulle évoque la menace des "Soviets" : elle s'est effondrée; il parle d'une Allemagne qui, selon son expression avait "les reins cassés", l'Allemagne coupée en deux par un rideau de fer. Elle a retrouvé aujourd'hui son unité et sa puissance qui, à bien des égards, dépasse la nôtre, pour l'instant. Tout, cependant n'a pas changé. Quelques grandes constantes demeurent et restent d'actualité. En particulier tout ce qui a trait à la construction européenne, à l'heure où, justement, chacun s'interroge sur son devenir. Quelle Europe voulons-nous ? Comme Maurras, De Gaulle voulait l'Europe, mais ne voulait pas que l'on fît "comme si c'était fait". De plus, elle ne pouvait être, pour lui, que souveraine, c'est à dire indépendante des Etats-Unis d'Amérique, sans quoi elle n'existerait pas. Son projet était réaliste, progressif, volontaire mais construit sur la base des peuples et des Etats. On sait que c'est une démarche inverse qui a été suivie depuis; une démarche idéologique et technocratique, d'ailleurs plus mondialiste qu'européenne. On sait ce qu'il en est aujourd'hui et qu'au lieu d'être une force centripète qui eût uni peu à peu peuples et nations d'Europe occidentale s'habituant progressivement à leur unité, "l'Union" que l'on a tenté d'imposer aux peuples européens finit par être une force centrifuge qui oppose et divise. De fait, les peuples l'ont rejetée. D'ailleurs, à bien y regarder, l'affaiblissement des Etats, la décadence du Politique, n'ont pas du tout, comme d'aucuns l'espéraient, favorisé la construction européenne. Bien au contraire, ils l'ont rendue presque impossible. 

    Est-il encore temps, comme il faut sans doute le souhaiter, de reprendre avec le réalisme qui s'impose un grand projet européen ? Ou, comme à d'autres époques de notre Histoire commune, faute de volonté, faute d'autorité, faute de solidarité, ce projet, cent fois repris, finira-t-il par se dissoudre et s'évanouir une fois de plus, comme une perpétuelle utopie ? Telle est la question.  

    Mon bureau 3 Lucs.jpgCliquez sur l'image pour lire la vidéo 

  • En marge du voyage en Algérie, petit retour sur l' ”affaire du 19 mars” : encore une fois, ”François contre François”...

    Attendons la fin du voyage présidentiel pour en tirer toutes les conclusions, mais revenons un peu, d'ici là, à ce nouvel épisode de la "guerre des deux François" qui s'est passé il y a peu : pour la seconde fois (ce qui voudrait dire que ce serait la dernière...) ou pour la deuxième (ce qui voudrait dire qu'il pourra y en avoir encore d'autres, après...) François "normal", président socialiste de la République, vient de se démarquer de François "la francisque", lui aussi président socialiste de la République, en laissant faire, à propos de la date du 19 mars, le contraire de ce qu'avait dit Mitterand en son temps...

    Il faudra bien que le Parti socialiste finisse par nous dire, un jour, lequel a raison contre l'autre; lequel il garde et lequel il exclut. A moins qu'il n'accepte l'idée qu'un parti peut-être à la fois pour et contre la même chose. Par exemple, nous socialistes, nous sommes pour et contre la peine de mort; pour et contre l'avortement; pour et contre le "mariage pour tous" et ainsi de suite... : mais, alors, que le PS le dise franchement !

    La première fois, c'était sur la responsabilité de l'Etat français dans la Rafle du Vel d'Hiv, responsabilité-et-repentance-qui-va-avec constamment refusée par tous les présidents de la République depuis 45, y compris François Mitterrand, amis acceptée par Hollande : qui a tort, qui a raison ? Hollande ou Mitterand ? Premier silence radio du PS :

    Voici la vidéo (et la note qui l'accompagne) que nous avons publiée le 23 juillet dernier à ce sujet : son titre était une phrase de François Mitterand : "Ce sont des gens qui ne savent pas ce que c'est que d'être Français, l'honneur d'être Français et l'honneur de l'Histoire de France" 

    Voilà maintenant que Hollande a remis ça : s'il n'est pas le seul responsable, loin de là, d'une loi votée en 2002 par l'Assemblée, il a laissé le Sénat - maintenant "à gauche" - la voter - dix ans après ! - "dans les mêmes termes", ce qui équivaut à son adoption définitive; sans lever le petit doigt, sans dire ni faire quoi que ce soit, ce qui revient à prendre le contre-pied direct de ce que disait son auguste prédecesseur, qui refusait le choix de la date du 19 mars pour "célébrer le souvenir des victimes de la guerre d'Algérie".

    Comme dit le proverbe : Qui ne dit mot, consent... :

    D'où "la" question : lequel des deux François dit ce que pense le PS ? Ou, si l'on préfère, avec lequel des deux le PS est-il d'accord ?

    Quand on prétend être un grand parti sérieux et responsable, et de gouvernement, on doit tout de même un minimum de clarté, de logique, de cohérence aux électeurs, non ?...

    Ou alors on décide que, dorénavant, dans la Vème République, les partis peuvent être à la fois "pour tout, et son contraire".

    Et, bien sûr, réciproquement !...

  • LE PÉCHÉ ORIGINEL, par Louis-Joseph DELANGLADE

    caricature divorce peuple elites.jpgLucide, M. Hollande affirme le 5 février devant le parlement européen que « ce qui nous menace, ce n’est plus la défiance des marchés, c’est celle des peuples » : à une confiance de fond des marchés fondée sur la richesse réelle d’une Europe devenue pour eux la poule aux œufs d’or répond en effet, de plus en plus et un peu partout dans les pays de l’Union, le scepticisme et le mécontentement des peuples. Trois semaines plus tard, l’Italie vote, avec les résultats que l’on sait. C’est l’incompréhension et la consternation chez les européistes, atterrés par la montée d’un populisme honni conduisant d’après eux à « une impasse démocratique ». Les plus calmes soulignent la conjonction d’une forte abstention, d’une bonne campagne de M. Berlusconi et de la percée du M5S de M. Grillo. Les plus enragés invectivent les Italiens et leurs meneurs, allant jusqu’à les traiter de clowns.

     

    Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la France pourrait bien connaître un scénario à l’italienne. Nous aussi sommes à la merci des marchés dont nous dépendons désormais (depuis une bonne trentaine d’années), puisque ce sont eux qui nous permettent de vivre à crédit et qui contraignent les gouvernements successifs à adopter des politiques de rigueur, donc à mécontenter les citoyens-électeurs. Il paraît ainsi difficile d’échapper à l’alternative austérité~populisme et on comprend la colère de ceux qui manifestent contre des sacrifices dont la seule justification est de confirmer une courbe et/ou une statistique bruxelloises. Aussi Mme Le Pen a-t-elle beau jeu de demander la tenue d’un référendum sur la sortie de la France de l’Union européenne en janvier 2014.

     

    En réalité, il n’y a pas divorce entre l’Union européenne et les peuples d’Europe car il n’y a jamais eu mariage. Conçue à l’origine par ses pères fondateurs comme une « zone » de paix et de prospérité, l’Europe – ou plutôt ce que l’on nomme abusivement aujourd’hui « Europe » - a été, au fil des ans, affublée de tous les oripeaux de la pensée unique, laquelle en a fait une sorte de paradis idéologique à venir pour les prétendues « valeurs  démocratiques ». Les européistes peuvent bien s’arracher les cheveux. Leur véritable tort  reste d’avoir rêvé une Europe coupée de ses réalités et honteuse de ses racines – comme l’illustre si bien l’exemple trivial des billets émis par la B.C.E. En fait, l’Europe existe, elle est même derrière nous : une diversité foisonnante de peuples et d’États, un inépuisable capital culturel et artistique, une étonnante capacité à travers l’histoire à être elle-même et un modèle pour les autres – et, au fond, pour reprendre les termes de José Antonio Primo de Rivera, une véritable unité de destin dans l’universel.

     

    C’est seulement dans le respect d’elle-même que l’Europe pourrait acquérir une dimension politique.

  • ERIC ZEMMOUR SUR LA QUESTION ALLEMANDE ... A LIRE ABSOLUMENT

    Sans titre-1.jpgExcellente analyse, une fois encore, d'Eric Zemmour sur le retour de la question allemande, dans le Figaro Magazine de cette semaineA vrai dire, ces réflexions, sur ce grand sujet, de tout temps  crucial pour la France, sont pétries  d'esprit maurrasso-bainvillien. Et elles collent à l'actualité la plus immédiate, raison pour laquelle nous la publions. 

    L'ALLEMAGNE NE PAIERA PAS !

     

    C'est le grand retour de la question allemande. Les socialistes, qui ont le don de tout gâcher, l'ont transformée en manœuvre grossière de diversion pour dissimuler leurs divergences partisanes sur la politi­que du gouvernement Ayrault; par peur d'être accusés de germanophobie et souci de tout ramener à un clivage droite-gauche démonétisé, ils ont fait croire qu'ils cherchaient querelle aux seuls conservateurs allemands, alors que leurs compatriotes sociaux-démocrates feraient à peu près la même politique et l'ont amplement prouvé par le passé. Cette question allemande mérite pourtant mieux que les gros sabots des apparatchiks de la Rue de Solferino. [Allemagne domine l'Europe, personne ne le conteste. Sa puissance commerciale est l'unique réassurance de l'Euro aux yeux des marchés. Son Bundestag et sa Cour de Karlsruhe trient le bon grain de l'ivraie des accords européens. Ses autorités financières rejettent l'union bancaire après avoir fait mine de l'accepter. Bruxelles n'est que la courroie de transmission des oukases berlinois. Merkel impose une politique de l'Euro fort et de rigueur budgétaire qui correspond à sa démographie vieillissante et à son industrie de produits à haute valeur ajoutée. L'exact contraire de la France.ZEMMOUR 2.jpg

     

    L'industrie française se meurt, prise en étau entre les pays à faibles salaires et à produits bas de gamme (la Chine et les émergents) et les industries à forte valeur ajoutée (Allemagne et nord de l'Eu­rope). Le prix Nobel d'économie Paul Krugman nous a enseigné que dans toute zone unifiée par une même monnaie, les régions les mieux dotées sont encore favorisées. Des jeunes ingénieurs espa­gnols, grecs (demain les Français et les Italiens ?) prennent la route des usines bavaroises, qui manquent justement de main-d’œuvre ! Si l'Euro avait existé dès les années 60, nous roulerions déjà tous en Volkswagen. Ce sont les dévaluations compétitives des années 70 et 80, tant décriées, qui avaient permis à l'industrie française (et ita­lienne) de résister jusqu'alors au rouleau compresseur germanique. De même qu'après la guerre de 1914, Aristide Briand avait cru que la paix signifiait la fin de la guerre, Lionel Jospin a cru que l'Euro était une sorte de fin de l'Histoire, nous protégeant et nous permettant n'importe quoi : 35 heures, relâchement salarial, et surtout endettement à tout-va pour financer un mo­dèle social obèse. Les socialistes découvrent effarés que les ajustements autrefois monétaires se font désormais par l'emploi et les salaires. Leur monde s'écroule. Et ils ont enfin compris que cette fois encore, l'Allemagne ne paiera pas...

  • Dans votre quotidien, cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg= Pour coller au plus près à l'actualité, on a rajouté au dernier moment, cette semaine, comme presqu'à chaque fois, des notes (2 en l'occurrence) sur des sujets nouveaux ou prenant une importance plus grande que prévue : ainsi notre note de mardi sur le nouveau roi de Hollande, et celle de mercredi  sur les révélations du député Guilloteau, concernant les "jeunes" djihadistes "français" (!). Forcément, cela demande que l'on repousse une ou deux notes annoncées, et voilà pourquoi c'est cette semaine-ci que vous lirez les deux sujets prévus dimanche dernier, sur le Charette de de Villiers et sur la Démographie, de Champsaur :

    = "Charette, c'est l'anti-Robespierre" : succès confirmé pour le dernier ouvrage de Philippe de Villiers; nous présenterons mardi une recension des interventions radio/téle et des articles les plus importants qui lui ont été consacrés. Avec ses deux immenses réussites du Puy du Fou et du Vendée Globe, Philippe de Villiers remet sur le devant de la scène ces Vendéens qui furent les premiers résistants au Totalitarisme : Soljénitsyne, présent en Vendée pour le  bi-centenaire de la funeste révolution de 89, a bien établi qu'elle était le "principe de tout le mal". 

    = Champsaur traitera de Démographie et terrorisme intellectuel, loin du politiquement correct, mais avec une documentation incontestable... avant d'aborder, pour les prochaines semaines, le budget militaire de la Chine (évolution effarante du budget militaire chinois...) et l’Egypte. A propos de ces deux futurs sujets, rappelons que vous pouvez retrouver les articles "à l'internationa"l de Champsaur (Syrie, Iran, Tunisie, Vae victis, L'eau etc...) dans notre Catégorie "International ( 2 : Monde)..., et la plupart des autres dans notre Catégorie "Social, Economie" : Histoire du Pétrole, Gaz de schiste etc...

     = On s'arrêtera également sur cette visite interdite aux architectes pourtant chargés de la rénover dans cette "cité" des quartiers nords de Marseille : le "plan d'Aou". C'est du Pagnol, mais inversé : tragique, inquiétant et révélateur. État et collectivités locales gaspillent des milliards pour soi-disant "rénover" ces 1.500 et plus zones de non-droit, mais les "vives tensions" qui y règnent (c'est l'euphémisme dont se sert La Provence) font qu'il est impossible aux architectes d'y entrer; ou alors, si l'on préfère, d'en sortir, vivants : en clair danger de mort ! Et, pendant ce temps-là, l'Etat gaspilleur refuse à notre Armée les crédits dont elle a besoin, elle qui fait "travailler" la recherche et l'innovation, qui assure l'emploi, le savoir-faire et l'excellence française dans ce domaine évidemment indispensable à l'indépendance nationale qu'est la Défense nationale !... 

        DAUDET ASSEMBLEE.jpg                          

    = La parution de notre 20ème Album :

  • JUSTICE & SOCIETE • DSK, relaxe ! Par Jacques Trémolet de Villers

     

    jacques%20tremolet%20de%20villers%203.jpgLe 17 février 2015, à Lille, fut un grand jour de l’éloquence parquetière. Le ministère public n’est jamais aussi grand que lorsqu’il requiert, contre le prévenu, la relaxe en passant à l’épreuve du feu l’instruction qu’ont conduite ses collègues du siège. Dur moment pour la défense, dont c’est habituellement la charge, mais qui se trouve réduite à se taire sinon à commenter.

    Les vérités premières, en attendant, ont plu comme « l’averse à Gravelotte ». Si des enfants avaient été conviés – mais ce n’était pas un spectacle pour les enfants – ils auraient tendu leurs rouges tabliers. Le sommet de ce réquisitoire tient en cette phrase : « Non, un homme puissant n’est pas nécessairement coupable ». étranges réunions que ces partouzes où les prostituées, tout à coup, n’en étaient plus et où ceux qui bénéficiaient de leur expérience ne savaient pas qu’elles faisaient commerce de leurs charmes… Peut-être venaient-elles tout simplement pour avoir le plaisir de jouer avec un homme puissant ? Peut-être même auraient-elles payé – et non pas avoir été rémunérées – pour avoir le bonheur d’être conviées à de pareilles fêtes ?

    D’ailleurs, les grands de ce monde, les puissants n’ont-ils pas coutume de vendre – et chèrement – leur savoir, leur parole, leur présence ? On paie pour dîner avec telle vedette. On paie pour entendre Nicolas Sarkozy ou Dominique Strauss-Kahn nous faire part de leur expérience. Pourquoi ces femmes n’auraient-elles pas payé quelques instants d’intimité partagée avec l’ancien président du Fonds monétaire international et possible futur président de la République française ?

    Tous les principes de droit pénal ont été redressés, retrouvés. On ne fait pas d’une mise en examen une présomption de culpabilité. On ne condamne pas au bénéfice du doute. Il faut examiner les charges à la loupe, les peser et les jeter si elles ont été trouvées trop ténues. Bien sûr, l’histoire, en elle-même, n’est pas morale. Bien sûr, les organisateurs de ces scènes doivent être condamnés pour proxénétisme aggravé et autres menus délits. Bien sûr, ces pratiques sexuelles sont choquantes. Mais une chose est le droit pénal et autre chose la morale.

    Dominique Strauss-Kahn, dont l’emploi du temps était chargé, ne pouvait pas entrevoir le caractère sordide – voire pénalement répréhensible – de ces rencontres où ses amis le priaient de venir. Il n’allait pas contrôler l’origine et les conditions d’utilisation de ce qu’il appelait, si délicatement, « le matériel ». Et pouvait-il connaître, lui l’économiste international, le passé pénal de son vieux complice Dodo la saumure ?
    Fi donc de ces juges malveillants qui ont l’esprit si mal tourné.

    Arrêtons-là ! Pense-t-on sérieusement qu’un justiciable ordinaire aurait bénéficié de telles attentions ?
    La Fontaine, qui n’était pas un enfant de chœur, en aurait souri.
    « Selon que vous serez puissant ou misérable… »
    Il est puissant, D.S.K. 

    Politique magazine     

  • La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique

    1584417371_2.jpgQuoi que disent les appareils, les hommes et leurs discours dits de droite, dits de gauche ou d'ailleurs, ... partageons les fondamentaux !

    MAGISTRO vous invite à lire :

    Eric MENSION RIGAU  Professeur d’histoire contemporaine à la  Sorbonne (université Paris IV)    La France s’est réconciliée avec sa noblesse 
    Philippe BILGER   Magistrat honoraire, président de l'Institut de la parole  Je ne veux pas dire comment je ne veux pas mourir !
    Christine SOURGINS    Historienne de l'art, essayiste     Vandalismes  culturels...
    Ivan RIOUFOL  Journaliste politique  
         Le FN, symptôme de l'échec du système
         La peur, arme de l’islam radical en France
    Jacques BICHOT  Economiste, Professeur émérite à l'Université Lyon 3   Vraies réformes : le temps presse !
    Eric DENECE   Directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R)    Poursuivre la réforme du renseignement intérieur  
    Jean-Paul PANCRACIO   Professeur émérite des universités   Laïcité et université, une relation spéciale
    Françoise THIBAUT   Essayiste, historienne, Professeur des Universités   Mythes et notions
    Gérard-François DUMONT  Géographe, Professeur d'université à la Sorbonne  Tempête politique sur l’islam en Autriche
    Henri HUDE     Philosophe      Résistance à la soumission
    Jean-Luc BASLE   Economiste   Le Venezuela déclaré "menace sécuritaire nationale" par Barack Obama
    Paul RIGNAC   Ecrivain, essayiste   9 mars 1945 : la fin de l’Indochine française                                                

    Transmettez, faites suivre ... 

  • Frédéric Rouvillois au Figaro : « Le mot ‘République' est à la fois vide et sacré »

     

    Dans Être (ou ne pas être) républicain, Frédéric Rouvillois,  professeur de droit et historien, décortique les sens contemporains d'un mot dont Le Figaro nous dit qu'il est de plus en plus galvaudé dans le discours politique et médiatique. Le débat sur la République, sur ses valeurs, sur la pertinence de la forme républicaine de l'Etat, sur la dialectique république ou monarchie, semble en effet devoir se prolonger et s'approfondir ... A vrai dire, cette sorte de contestation de la République, de ses valeurs, et même de ses fondements les plus essentiels par la remise en cause des Lumières, semble être devenue latente, voire banale, dans le débat politique français. Après tout, les déclarations Macron de cet été pointant l'incomplétude de notre démocratie et constatant qu'il manque un Roi n'ont peut-être été qu'un épiphénomène d'une tendance plus lourde. Souhaitons-le à la France.   Lafautearousseau

             

    frederic-rouvillois.jpgQu'est-ce que la République : un régime, une période de l'histoire de France, un mythe ?

    Mon livre n'est pas un traité de philosophie politique qui partirait de Platon, passerait par Rome et traverserait l'Atlantique pour analyser la constitution américaine. C'est une réflexion sur l'utilisation compulsive dans le discours public du mot « République ». Un recueil établi par Marianne au lendemain du 11 janvier sur les grands textes au sujet de la « République » illustrait à merveille ce fourre-tout qu'est le mot « république » : on y trouvait des écrits allant de Platon, chez qui la République est une utopie totalitaire, à Jean-François Kahn, en passant par Élisabeth Badinter et Charles de Gaulle qui était monarchiste !

    Selon l'article 89 alinéa 5 de notre Constitution, « la forme républicaine du Gouvernement ne peut faire l'objet d'une révision.» Mais personne ne sait au juste en quoi consiste cette « forme républicaine » : est-ce l'absence de monarchie ? La souveraineté ? Le système de sécurité sociale mise en œuvre après la guerre ? C'est un mot sans consistance, un trou noir qui paralyse la pensée et empêche tout débat profond sur les idées politiques.

    Après les attentats de janvier, le mot « République » a retrouvé une consistance. Pourquoi en temps de crise ce mot a-t'il pris autant de place dans le discours public ?

    En moment de crise, on a besoin de se rattacher à une idole, ou à un doudou. La République est un peu les deux pour les Français déboussolés. Autrefois, on parlait de France ou de Nation, mais aujourd'hui, par européisme et « antifrontisme », on n'ose plus employer ces mots. Pourtant, la république et la France ne se confondent pas.

    En période difficile, on se tourne vers le sacré, et la République tend à devenir une religion de substitution. Lors de la première moitié du XXe siècle, le gouvernement faisait célébrer des messes pour la nation, aujourd'hui, il psalmodie l'adjectif « républicain » comme un remède miracle aux fractures françaises.

    La « République » est devenue un sacré ultime, un mot à la fois inconsistant et intouchable, qu'il suffit de lancer pour glacer les oppositions, figer le débat. C'est un mot qui n'admet pas de répliques. Un tabou. On ne peut pas ne pas être républicain. Invoquer la République, c'est donner un coup de phare au lapin qui traverse la route.

    Pourtant, sous la Troisième république, le mot semblait avoir un contenu bien précis et substantiel…

    Dans son livre sur de Gaulle, Peyrefitte raconte comment celui-ci était fasciné par la manière dont la troisième République a travaillé à imposer ce mot comme un absolu indiscutable, à travers toute un système d'ingénierie sociale : manuels d'histoire, enseignement primaire et secondaire, presse. La religion républicaine concevait l'éducation comme un système de formatage destiné à républicaniser le pays.

    La Troisième République correspond à la période de construction d'une « légende républicaine », qui est un « mythe » au sens de Georges Sorel : quelque chose dont la véracité historique importe peu, mais qui peut faire sens. Régis Debray en parle avec beaucoup de lyrisme. Ce mythe d'un pseudo âge d'or de la République et de ses libertés a été remis en cause par Jean-Pierre Machelon dans La République contre les libertés, qui montrait qu'en réalité la Troisième République était sur certains plans extrêmement liberticide, notamment en matière de liberté religieuse et éducative. Ainsi, la loi de 1901 autorise la liberté d'association mais oblige les congrégations religieuses à se faire reconnaître par la loi, ce qui arrive rarement à une époque où le Parlement est foncièrement anticlérical. Ce mythe repose aussi sur une vision tronquée de la laïcité qui était à l'époque un anticléricalisme virulent et fanatique, et non pas la simple neutralité de l'Etat. Le mythe du Progrès est aussi consubstantiel à la légende républicaine : l'idée qu'on passerait « de l'ombre à la lumière » - expression utilisée lors de l'élection de Mitterrand en 1981 - est paradigmatique du discours républicain. La thématique de l'acquis intangible et d'un effet de cliquet permanent est liée à cette vision du Progrès : on ne peut pas retrouver en arrière, un monde ante-républicain est inenvisageable.

    On associe souvent le mot « républicain » à la défense de la laïcité. Pourquoi ?

    Il n'y a pas de lien nécessaire entre la laïcité et la République. Les États-Unis sont un modèle de république où la laïcité n'existe pas. En France, la laïcité est une notion incantatoire, floue, et surtout tardive. Ce n'est qu'en 1946 qu'elle se voit reconnaître une valeur juridictionnelle. C'est un amendement communiste, déposé par le député stalinien Étienne Fajon, qui fait entrer la laïcité dans la titulature de la République française qui devient « laïque ». La Troisième République n'est pas fondée sur la laïcité. Le mot est très peu utilisé à l'époque, et n'est employé que de manière agressive, comme dans l'article de Fernand Buisson (idole républicaine de Vincent Peillon) intitulé « la religion laïque ». La laïcité y est présentée comme une contre-religion de la raison. Comme toutes religions, elle a ses rites : le baptême républicain est d'ailleurs encore pratiqué dans certaines mairies de gauche : on dépose un bonnet phrygien sur la tête du nouveau-né lors d'une cérémonie !

    La droite française a pris le nom de « Républicains »: que vous inspire ce choix  ? La République est-elle de gauche ou de droite ?

    L'utilisation du mot « républicain » dans la dénomination des partis politiques est répandu, de l'extrême gauche à l'extrême droite de l'échiquier politique, et ce depuis au moins 1890. Sous la Troisième république, le parti Franciste de Marcel Bucard, ouvertement fasciste, réclame une « forme républicaine de gouvernement ». Au début de la IVème République, le Parti républicain de la liberté est ultra conservateur, tandis que l'Union des nationaux indépendants et républicains rassemble les pétainistes, et le Rassemblement des gauches républicaines, les anciens Croix de feu du colonel de La Rocque! On le voit bien, le mot « républicain » n'a aucune signification politique et a pu se faire récupérer par la gauche comme par la droite. Que la droite ait décidé de se baptiser ainsi n'a rien d'étonnant. On peut y voir un coup de chapeau à la droite américaine, mais aussi et surtout une volonté de rassembler avec le mot le moins clivant qui soit. L'adjectif « patriotes » est par exemple beaucoup plus marqué.

    On oppose souvent la République au communautarisme, mais la république n'est-elle pas une forme de communauté ?

    Il y a une affinité historique et sémantique entre la République, au sens de res publica, la chose publique, et la communauté, ce qui rassemble. La République française, telle qu'elle a été mythifiée à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle prétend dépasser les communautés dans une religion de substitution. Mais dès l'Ancien régime, on parlait de « républiques » pour désigner les communautés régionales. On peut tout à fait définir la République comme « communauté ». Henri IV et François 1er parlaient de « République française ». Maurras parlera dans le même sens de la « République de Martigues ». Mais un autre usage du mot « république » est celui qui le lie à la souveraineté. C'est le sens que lui donnait Jean Bodin en 1576 dans son livre Les Six livres de la République. Il définit la république par la souveraineté, et l'identifie à l'État, c'est-à-dire l'appareil qui s'exerce sur une population définie dans un lieu donné, par un pouvoir souverain, c'est-à-dire qui n'a personne au-dessus de lui. C'est dans ce double sens, de communauté ou de souveraineté, qu'on l'a utilisé jusqu'à la Révolution, et sa mythification en religion de substitution.

    Vous dites que le mot « républicain » paralyse actuellement le débat public. Vous parlez même d'archaïsme castrateur. Pourquoi ?

    On parle d'« exception française ». On devrait plutôt parler d'une forme d'« autisme républicain ». On utilise ce mot en refusant de prendre en compte le fait qu'on ne sait pas ce qu'il veut dire, en s'interdisant de voir le reste du monde (où la monarchie britannique est plus garante des droits et des libertés que la République de Corée), et en oubliant qu'il y a eu une France avant la République. Charles Péguy l'avait bien compris, qui tentait de faire comprendre que la France n'était pas née le 14 juillet 1789, et encore moins le 22 septembre 1792 (date de proclamation de la République). Ce qu'exprime sa formule devenue célèbre « La République, notre royaume de France ».   

    9782204105439-5617d14d3d0a1.jpgFrédéric Rouvillois est professeur de droit public et écrivain. Il a publié de nombreux ouvrages sur l'histoire des idées, notamment L'Invention du progrès, aux origines de la pensée totalitaire (CNRS Éditions, 2010), ainsi que des essais sur la politesse, le snobisme et les institutions, et plus récemment Une histoire des best-sellers (Flammarion, 2011) et Crime et utopie, une nouvelle enquête sur le nazisme, a été publié chez Flammarion. Son dernier livre Être (ou ne pas être) républicain est publié aux Editions du Cerf (240 p, 14 euros). 

    Entretien réalisé par Eugénie Bastié            

  • La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique

     

    MAGISTROAdossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique.         

    A tout un chacun

    Dominique REY  Evêque de Fréjus-Toulon  Proposition de loi Claeys Leonetti

    Jacques BICHOT  Economiste, Professeur émérite à l'Université Lyon 3  Vers une économie moins humaine...

    Aude MIRKOVIC  Maître de conférences en droit privé et porte-parole de l'association Juristes pour l'enfance  S'opposer à la GPA n'est ni de droite, ni de gauche   

    Marc DUGOIS  Avocat, consultant  Concrètement

    Du côté des 'élites' 

    "L'ambition dont on n'a pas les talents est un crime" Chateaubriand (Lettre à Madame Récamier)

    Ivan RIOUFOL  Journaliste politique  Les ennemis de la France ont leurs alliés…

    Françoise THIBAUT Professeur des universités, essayiste, historienne  Relire Tocqueville

    Maxime TANDONNET  Haut fonctionnaire, ancien conseiller au cabinet du Président de la République   Du quinquennat unique, une chance pour la France

    Paul RIGNAC Essayiste, écrivain  Une victoire du bon sens contre l’art conceptuel dit "contemporain"

    En France

    Jean-Luc BASLE  Economiste, ancien directeur de Citigroup New York  Français, unissez-vous !

    De par le monde

    François JOURDIER  Officier amiral (2S)  La paix en Syrie

    Devant l'histoire

    Gabriel ROBIN  Ambassadeur de France  Sous Ponce Pilate
                                                                                          
    Transmettez, Faites suivre, partagez, ...

  • CULTURE • Pro lingua latina par Dominique Jamet *

     

    3312863504.jpgUn ordinateur et un téléphone portables, une calculette, un vocabulaire français de cinq cents mots, quelques notions de verlan et de globish, le mépris de la culture, le culte de la réussite, la religion de l’argent, c’est plus qu’il n’en faut pour faire son chemin dans l’existence et pour que nous ressemblions entièrement et définitivement à des porcs.

    Courage, Madame le Ministre ! Encore un effort, encore une réforme pédagogique, encore un coup de hache et ça y est. Soyons de notre temps, soyons de notre monde, l’avenir et la raison sont si évidemment de votre côté. Il y a des luxes que nous ne pouvons plus nous permettre. Ce ne sont pas seulement les charges des entreprises, c’est notre encombrant bagage culturel, ou ce qui en reste, qu’il faut alléger d’urgence. Parce qu’enfin, à quoi bon tout ce fatras ? Quel besoin pour être trader, quelle nécessité pour être chômeur, ou député, ou présentateur de télé, ou commissaire de police, ou technicien de surface, ou caissière de Monoprix, ou président de la République, ou informaticien, ou aide-soignant, ou préretraité, ou emploi-jeune, ou jardinier-paysagiste, de se frotter si peu que ce soit à Cicéron, à César, à Salluste, à Virgile, à Catulle, à Tacite, à Eschyle, à Sophocle, à Euripide, à Platon, à Aristote, à Homère ? A quoi ça sert, je vous le demande !

    Et comment ne pas comprendre, et comment ne pas prévoir, et comment ne pas constater que ce qui est vrai du latin et du grec l’est tout autant de l’histoire, de la géographie, de la littérature, du dessin, de la musique, de la philosophie, des langues étrangères, à l’exception naturellement de l’anglais commercial, de tout ce qui élargit notre horizon, de tout ce qui embellit notre vie, de tout ce qui nous distingue des animaux, de tout ce qui nous élève, de tout ce qu’on a ou qu’on avait la chance, quelques chances d’aborder, d’apprendre, d’aimer à l’école, au collège, au lycée, en faculté, de tout ce qui, transmis par nos aînés à leurs cadets, était transmis par ceux-ci à leurs enfants, de tout ce qui était gratuité et qu’il y a si peu de chances, si l’on n’y est pas initié avant l’âge adulte, que l’on croise de nouveau une fois entrés dans « la vie » ?

    Un ordinateur et un téléphone portables, une calculette, un vocabulaire français de cinq cents mots, quelques notions de verlan et de globish, le mépris de la culture, le culte de la réussite, la religion de l’argent, c’est plus qu’il n’en faut pour faire son chemin dans l’existence et pour que nous ressemblions entièrement et définitivement à des porcs.

    Les insensés ! Ils n’ont pas compris ou ils ont oublié la formule sublime du Cyrano de Rostand : « Non, non, c’est bien plus beau lorsque c’est inutile ! »  

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    - Boulevard Voltaire

     

  • Christiane Taubira instaure la laïcité en mode « Charlie » par François Teutsch*

    Dormez tranquilles, braves gens, le gouvernement agit efficacement pour convertir les musulmans à la laïcité. 

     

    2276192934.jpgFace à la menace terroriste, le gouvernement réagit efficacement ! Qu’on en juge : une circulaire d’information fait état des moyens alloués à la justice, à concurrence de 181 millions d’euros (sur trois ans), et commence par cette phrase d’anthologie : « Elles s’inscrivent dans le prolongement et la consolidation du travail engagé par Christiane Taubira depuis 2012, qui s’était déjà traduit par la mise en place d’un dispositif global de lutte contre le terrorisme. » Le ton est donné, on sent que la suite ne va pas nous décevoir.

    Et, en effet, la suite ne déçoit pas. Chacun sait que l’islam n’est pas un problème en France. C’est sans doute pour cela que le gouvernement annonce en premier lieu des moyens alloués à la protection judiciaire de la jeunesse :

    • Organisation de stages de formation sur la laïcité (2 millions d’euros de budget !) ;
    • Création de référents laïcité et citoyenneté ;
    • 82 postes de psychologues et 6 éducateurs dédiés déjà recrutés pour identifier, accompagner et prendre en charge les mineurs en voie de radicalisation.

    C’est beau comme un poème de Jacques Prévert. On comprend bien, en effet, qu’il faut prendre en charge les petits catholiques qui seraient tentés – polissons ! – de faire preuve de prosélytisme dans les cours d’école et de commettre toute une série de délits au nom du Christ. À moins qu’on vise, par la formation à la laïcité, à réduire le terrorisme bouddhiste en augmentation constante. Mais, comme cela ne suffit pas toujours, et que Christiane Taubira est soucieuse du bien-être des délinquants incarcérés, l’État décide aussi de s’attaquer au problème des prisons. En construisant de nouveaux établissements modernes et décents ? Non, en recrutant 60 nouveaux aumôniers musulmans, en renforçant les services pénitentiaires d’éducation et de formation grâce à « 50 binômes éducateurs-psychologues ».

    Pour ceux qui ne seraient pas habitués à ces curieuses dénominations, il faut savoir qu’un éducateur, dans le jargon judiciaire, est un individu généralement issu d’une fac de psycho, plutôt cool dans son attitude et son habillement, chargé d’accompagner à intervalles réguliers les « jeunes » tentés par des activités extra-scolaires et carrément illégales. Histoire de leur apprendre à se lever le matin, et à se trouver à l’heure à un rendez-vous socio-éducatif au cours duquel on leur proposera un autre rendez-vous d’insertion : on appelle ça un stage de « mobilisation sur projet » (sic). Tous les jeunes avocats qui fréquentent les tribunaux correctionnels connaissent cette merveilleuse institution aux résultats si probants qu’on croit nécessaire de les multiplier.

    Et pour faire bonne mesure, il est prévu une ligne budgétaire de 2,7 millions sur 3 ans pour former les magistrats à la laïcité. 

    Non, vous ne rêvez pas ! Le document émane du service de presse du ministère de la Justice. Pas de doute, on prend le problème du fondamentalisme à bras-le-corps. Dormez tranquilles, braves gens, le gouvernement agit efficacement pour convertir les musulmans à la laïcité en mode Charlie. Nous voici rassurés ! 

     

    * Avocat, Boulevard Voltaire

     

  • CINEMA • DVD : L’ouvrier qui fit tomber le communisme ... Par Raphaël de Gislain

     

    Sorti dans les salles françaises en novembre dernier, L’homme du peuple, d’Andrzej Wajda, vient d’être édité en DVD. Un portrait warholien du leader Lech Walesa, fondateur de Solidarnosc, à l’origine de l’effondrement du communisme…

    D’Andrzej Wajda, comment ne pas se souvenir de Katyń, ce récit poignant du massacre soviétique de 1940 maquillé en crime nazi, qui coûta la vie au père du cinéaste. Depuis son premier film Génération sorti au début des années cinquante, les œuvres d’Andrzej Wajda ont toujours été des lectures personnelles, engagées, dissidentes, des grandes pages de l’histoire polonaise contemporaine. Comme si la fiction devait rendre au réel sa part de vérité lorsqu’on la lui confisque.

    Après l’Homme de marbre puis l’Homme de fer, le réalisateur referme avec l’Homme du peuple une trilogie entamée il y a près de quarante ans. Le geste, d’une ampleur rare, accule l’idéologie stalinienne jusque dans ses derniers retranchements ; il lui valut l’exil dans les années 80. Entreprise méthodique de démythification du communisme, L’Homme du peuple brosse le portrait de Lech Wałęsa, modeste électricien des chantiers navals de Gdańsk qui fonda le mouvement Solidarność, principal syndicat ouvrier – soutenu par l’église –, dont les coups de boutoir finiront par abattre le régime rouge sang.

    L’engrenage est connu : augmentation radicale des prix dès 1970, émeutes, chars, grèves, loi martiale… et un jour, le pouvoir qui tremble. Comment naît la révolte ? Qui peut la conduire ? Wajda y répond par le souffle de l’image, prenant fait et cause pour l’homme dont il fut un proche, quitte à laisser ses échecs dans l’ombre. Vaste puzzle bariolé ou s’entremêlent fiction, documentaire, images d’archives en noir et blanc ou en couleur, l’auteur déroule une bobine étonnamment fluide, ponctuée par des morceaux de rock contestataire qui font vibrer la voix du peuple. Mais l’esthétique pop de l’ensemble ne parvient pas assez à relancer la dramaturgie qui manque de relief, et, surtout, à faire oublier l’égocentrisme poltron du leader politique, héros dont la suffisance finit par lasser. Lumière dans la nuit polonaise, Wajda ne manque pas de rendre hommage à Jean-Paul II en rappelant son rôle majeur dans la libération du pays. Une belle leçon d’espoir malgré tout… 

    L’homme du peuple d’Andrzej Wajda, Condor, DVD, 20€
    En bonus, l’intervention de Lech Walesa à l’Assemblée nationale en juin 2014

    Politique magazine

     

  • A propos des publications de lafautearousseau, pour mettre nos pendules à l'heure

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    Quelques informations concernant notre fonctionnement et nos nouveautés :

    t Les lundis de Louis-Joseph Delanglade (politique intérieure et extérieure généralement alternées) ont repris le 1er septembre.  Vous pouvez consulter les chroniques déjà parues, en cliquant sur l'icône les lundis de Louis-Joseph Delanglade, ouvrant le nouveau site où elles se trouvent regroupées. (Page d'accueil, colonne de gauche, partie haute). 

    t Le Journal inédit de l'année 14, de Jacques Bainville, est mis en ligne au quotidien. Il se continuera jusqu'à la fin de cette année. A ne pas manquer !   

    t Grands auteurs ou acteurs de l'Histoire, est un site annexe de lafautearousseau (nouveau !). Il s'enrichit, chaque semaine, de pensées et réflexions particulièrement pertinentes. Déjà cités : Edgar Poe, le Dalaï Lama, Tocqueville, Baudelaire, Vaclav Havel, Claude Lévy-Strauss, Charles Péguy, Dostoïevsky, Goethe, Anouilh, Malraux, Unamuno et la Satire Ménippée. Bien d'autres grands auteurs éclectiques et profonds sont à venir. "Du bonheur d'être réac ?" N'hésitez pas à consulter cette bibliothèque qui s'étoffe et se construit ! (Icône en page d'accueil, colonne de gauche, partie haute). 

    t Vimeo vous offre une sélection exceptionnelle de 128 vidéos : Documents d'archives, conférences anciennes et récentes, débats, cafés politiques, évènements et activités, etc.  (Icône en page d'accueil, colonne de droite, partie médiane).  

    t Enfin, les amateurs de réseaux sociaux, ne manqueront pas de participer à la vie très active de notre page Facebook et de notre compte Twitter. L'un et l'autre très actifs et en plein progrès.  

    t Dernier point : Pour nous adresser un courriel, vous pouvez cliquer directement sur notre adresse de messagerie lafautearousseau@outlook.fr (Page d'accueil, colonne de gauche, partie haute). 

    Que les esprits pessimistes ou inquiets y trouvent du réconfort : nous ne faisons pas rien ! Nous travaillons tous les jours, dans la nébuleuse lafautearousseau !

    Bonne lecture à vous tous u

     

  • George Steiner : « Donner à quelqu'un tout ce qu'il veut, c'est pour moi l'insulte suprême à la dignité humaine »

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    « Notre système de capitalisme libéral nous dit qu'en aucun cas il ne se fait d'illusions sur nous, le mieux étant de nous donner ce que nous désirons. Et donner à quelqu'un tout ce qu'il veut, c'est pour moi l'insulte suprême à la dignité humaine. S'il n'y a vraiment pour alternative que l'Islam fondamentaliste, s'il n'y a plus pour alternative ce judaïsme perverti qu'était le communisme, nous nous trouvons devant un gouffre béant. Et ceci d'autant plus que nous vivons déjà dans une vacuité du monde. La drogue, le kitsch sont autant de vides si présents en nous que je ne vois en aucun cas une bénédiction sans ambages dans cette pseudo-libération mais au contraire une accusation contre nous-mêmes, une sorte d'autocritique que nous ne ferons jamais, alors qu'il nous incombe de refuser que la loi du marché devienne une loi pour l’homme. L'odeur de l'argent empeste chaque pays, la France, l'Allemagne occidentale, l'Angleterre. Le cri de l'argent et ses exigences dominent les universités, l’art, la production théâtrale et littéraire. Tout est dans le mot « rentabilité » : Cela est-il rentable, demande-t-on à chaque coin de rue. La réponse est négative. Aucune pensée, aucune poésie dignes de ce nom n’ont été rentables ne serait-ce qu'une seule fois. Au contraire, elles ont toujours basculé vers un déficit. Si sonne l'heure où l'on doit faire les comptes des profits et des pertes, pensons au notaire qui en anglais s'appelle bokkeeper, le gardien des livres. Ironie de l'Histoire, c'est l’inspecteur des finances qui fait les comptes, c'est lui le gardien des livres et force est de constater que le seul livre qui reste ouvert c'est celui des banques, que l'on examine bien plus que les versets bibliques. Il est au centre du Temple. (…) Je sais que Ie communisme a été une horreur et que ce qu'il en reste ne sont que vestiges absurdes d’une grande défaite. Quelques heures après la destruction du mur de Berlin, les Allemands de l’Est ont acheté des vidéos pornographiques ; une semaine plus tard, s'ouvraient à l’Est des sex-shops. Une semaine après, il faut le voir pour le croire ! Un libéral conséquent doit me répondre en ces termes : « Monsieur Steiner, c'est ce que veut l'humanité.» Et il aura raison. Quant à moi, je sais qu'avoir raison de telle sorte, c'est avoir tort. »  u 

     

    George Steiner, Entretiens avec Ramin Jahanbegloo, Edition du Félin, Paris, 1992

     

     

  • Marion Maréchal Le Pen : Réarmer psychologiquement et moralement les Français ...

    Marion Maréchal Le Pen, député du Vaucluse, tête de liste du Front national aux élections régionales en région Provence-Alpes-Côte d’Azur

     
     
    Pour Boulevard Voltaire, Charlotte d’Ornellas a rencontré Marion Maréchal Le Pen pour un tour d’horizon de l’actualité. D'où le vidéo-entretien qui suit, dont nous recommandons l'écoute.
     
    Nous avons évoqué plusieurs fois ici ce que Gérard Leclerc appelle « la personnalité singulière de Marion Maréchal Le Pen » dont il estime qu' « elle est sans doute une des mieux structurées intellectuellement et spirituellement dans son organisation ».
     
    Il reste que Marion Maréchal Le Pen persiste dans sa critique de la référence sempiternelle, lancinante à la république, qualifiée d’obsession, et que la jeune élue ose rappeler que la France ne s’identifie pas à la république et prévaut sur elle.  
     
     
     
     

    Portrait de Marion Maréchal Le Pen dans Politique magazine de novembre 2015

    Elle est la figure qui monte, qui monte. Marion Maréchal-Le Pen est tombée toute petite dans la marmite politique. À l'âge de deux ans, elle posa avec son grand-père Jean-Marie sur une affiche électorale pour les... régionales de 1992. Passée par l'école Saint-Pie X de Saint-Cloud, une institution de l'ouest parisien, elle décroche un Master de droit public, en 2012, l'année de son élection à l'Assemblée nationale. Elle devient ainsi, à 22 ans, la plus jeune députée de l'histoire de la République. Ses débuts au Palais Bourbon sont logiquement un peu compliqués, mais elle se fait progressivement sa place, affirmant ses convictions tout en assumant son destin : « Il y a une forme de descendance, un peu comme dans ces familles de militaires où l'un des enfants se retrouve haut gradé à 3o ans sans que personne n'en soit étonné. La politique, je l'ai vécue avec mon père, ma tante, mais aussi ma mère et, bien sûr, mon grand-père », explique-t-elle un jour à un journaliste de L'Express qui la qualifie « d'effrontée nationale ». De l'avis de son entourage, elle est idéologiquement plus proche de son grand-père que de sa tante. Celle qui se définit comme « conservatrice, libérale et croyante », cosigne ainsi une proposition de loi sur la reconnaissance du génocide vendéen et participe, quand elle le peut, au pèlerinage de Chartres.

    Elle n'a pas hésité, lors d'une université d'été du FN, à réciter le bénédicité en latin... Mais qu'on ne s'y trompe pas. Derrière les manières courtoises et la douceur apparente de Marion Maréchal-Le Pen, se cache un caractère bien trempé. « Je l'ai déjà vue coller un mec contre un mur en cinq phrases », sourit Marc-Etienne Lansade, maire FN de Cogolin (Var). Pour le député écologiste François-Michel Lambert, elle serait même une femme « cassante », qui « nous parle comme si nous étions des demeurés » Parce qu'elle représente à la fois la tradition et la jeunesse, parce qu'elle incarne sans complexe une certaine conception de la France que la droite et la gauche ont depuis longtemps abandonnée, Marion Maréchal-Le Pen intrigue. Et agace. On n'a sans doute pas fini d'entendre l'« effrontée nationale », valeur montante du FN et de la scène politique française.