En marge du voyage en Algérie, petit retour sur l' "affaire du 19 mars" : encore une fois, "François contre François"...
Attendons la fin du voyage présidentiel pour en tirer toutes les conclusions, mais revenons un peu, d'ici là, à ce nouvel épisode de la "guerre des deux François" qui s'est passé il y a peu : pour la seconde fois (ce qui voudrait dire que ce serait la dernière...) ou pour la deuxième (ce qui voudrait dire qu'il pourra y en avoir encore d'autres, après...) François "normal", président socialiste de la République, vient de se démarquer de François "la francisque", lui aussi président socialiste de la République, en laissant faire, à propos de la date du 19 mars, le contraire de ce qu'avait dit Mitterand en son temps...
Il faudra bien que le Parti socialiste finisse par nous dire, un jour, lequel a raison contre l'autre; lequel il garde et lequel il exclut. A moins qu'il n'accepte l'idée qu'un parti peut-être à la fois pour et contre la même chose. Par exemple, nous socialistes, nous sommes pour et contre la peine de mort; pour et contre l'avortement; pour et contre le "mariage pour tous" et ainsi de suite... : mais, alors, que le PS le dise franchement !
La première fois, c'était sur la responsabilité de l'Etat français dans la Rafle du Vel d'Hiv, responsabilité-et-repentance-qui-va-avec constamment refusée par tous les présidents de la République depuis 45, y compris François Mitterrand, amis acceptée par Hollande : qui a tort, qui a raison ? Hollande ou Mitterand ? Premier silence radio du PS :
Voici la vidéo (et la note qui l'accompagne) que nous avons publiée le 23 juillet dernier à ce sujet : son titre était une phrase de François Mitterand : "Ce sont des gens qui ne savent pas ce que c'est que d'être Français, l'honneur d'être Français et l'honneur de l'Histoire de France"
Voilà maintenant que Hollande a remis ça : s'il n'est pas le seul responsable, loin de là, d'une loi votée en 2002 par l'Assemblée, il a laissé le Sénat - maintenant "à gauche" - la voter - dix ans après ! - "dans les mêmes termes", ce qui équivaut à son adoption définitive; sans lever le petit doigt, sans dire ni faire quoi que ce soit, ce qui revient à prendre le contre-pied direct de ce que disait son auguste prédecesseur, qui refusait le choix de la date du 19 mars pour "célébrer le souvenir des victimes de la guerre d'Algérie".
Comme dit le proverbe : Qui ne dit mot, consent... :
D'où "la" question : lequel des deux François dit ce que pense le PS ? Ou, si l'on préfère, avec lequel des deux le PS est-il d'accord ?
Quand on prétend être un grand parti sérieux et responsable, et de gouvernement, on doit tout de même un minimum de clarté, de logique, de cohérence aux électeurs, non ?...
Ou alors on décide que, dorénavant, dans la Vème République, les partis peuvent être à la fois "pour tout, et son contraire".
Et, bien sûr, réciproquement !...