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JUSTICE & SOCIETE • DSK, relaxe ! Par Jacques Trémolet de Villers

 

jacques%20tremolet%20de%20villers%203.jpgLe 17 février 2015, à Lille, fut un grand jour de l’éloquence parquetière. Le ministère public n’est jamais aussi grand que lorsqu’il requiert, contre le prévenu, la relaxe en passant à l’épreuve du feu l’instruction qu’ont conduite ses collègues du siège. Dur moment pour la défense, dont c’est habituellement la charge, mais qui se trouve réduite à se taire sinon à commenter.

Les vérités premières, en attendant, ont plu comme « l’averse à Gravelotte ». Si des enfants avaient été conviés – mais ce n’était pas un spectacle pour les enfants – ils auraient tendu leurs rouges tabliers. Le sommet de ce réquisitoire tient en cette phrase : « Non, un homme puissant n’est pas nécessairement coupable ». étranges réunions que ces partouzes où les prostituées, tout à coup, n’en étaient plus et où ceux qui bénéficiaient de leur expérience ne savaient pas qu’elles faisaient commerce de leurs charmes… Peut-être venaient-elles tout simplement pour avoir le plaisir de jouer avec un homme puissant ? Peut-être même auraient-elles payé – et non pas avoir été rémunérées – pour avoir le bonheur d’être conviées à de pareilles fêtes ?

D’ailleurs, les grands de ce monde, les puissants n’ont-ils pas coutume de vendre – et chèrement – leur savoir, leur parole, leur présence ? On paie pour dîner avec telle vedette. On paie pour entendre Nicolas Sarkozy ou Dominique Strauss-Kahn nous faire part de leur expérience. Pourquoi ces femmes n’auraient-elles pas payé quelques instants d’intimité partagée avec l’ancien président du Fonds monétaire international et possible futur président de la République française ?

Tous les principes de droit pénal ont été redressés, retrouvés. On ne fait pas d’une mise en examen une présomption de culpabilité. On ne condamne pas au bénéfice du doute. Il faut examiner les charges à la loupe, les peser et les jeter si elles ont été trouvées trop ténues. Bien sûr, l’histoire, en elle-même, n’est pas morale. Bien sûr, les organisateurs de ces scènes doivent être condamnés pour proxénétisme aggravé et autres menus délits. Bien sûr, ces pratiques sexuelles sont choquantes. Mais une chose est le droit pénal et autre chose la morale.

Dominique Strauss-Kahn, dont l’emploi du temps était chargé, ne pouvait pas entrevoir le caractère sordide – voire pénalement répréhensible – de ces rencontres où ses amis le priaient de venir. Il n’allait pas contrôler l’origine et les conditions d’utilisation de ce qu’il appelait, si délicatement, « le matériel ». Et pouvait-il connaître, lui l’économiste international, le passé pénal de son vieux complice Dodo la saumure ?
Fi donc de ces juges malveillants qui ont l’esprit si mal tourné.

Arrêtons-là ! Pense-t-on sérieusement qu’un justiciable ordinaire aurait bénéficié de telles attentions ?
La Fontaine, qui n’était pas un enfant de chœur, en aurait souri.
« Selon que vous serez puissant ou misérable… »
Il est puissant, D.S.K. 

Politique magazine     

Commentaires

  • Je ne suis pas sûr que DSK soit toujours "puissant". Je peux me tromper, mais il me semble un peu "has been". Mais il est tout de même protégé par plusieurs groupes qui le sont, eux, de manière indiscutable. Et il fait partie de la caste de ceux qui ont exercé le pouvoir et à ce titre, il est intouchable en France.

  • Apparemment au procès de Lille on a jugé des individus qui se sont présenté des femmes volontaires et consentantes entre eux; et qui auraient organisé des soirées libertines en les payant ; et DSK invité n'aurait méme pas payé ;avec des écoutes administratives préalables frisant la nullité des poursuites ! Maintenant certaines de ses femmes se portent partis civiles ? c'est à ni rien comprendre ! on semble surtout dans une affaire morale et loin de la poursuite des dangereux réseaux criminels de trafics qui opérent (vu à la télé) surtout par internet avec des hotésses qui débarquent tranquillement à Roissy au vu et au sus de la police impuissante au prétéxte de services "de compagnie" et plus si affinité hors contrat ;A mon avis ce procés va surtout servir de tremplin pour faire passer la loi en résérve pour punir les clients en France qui augmentera la clandestinité et l'organisation de réseaux mafieux! mais c"est un point de vue et ;la police voit avec inquiétude arriver une nouvelle loi sanctionnant seulement les clients surchageant le travail;et donc moins de temps pour s'occuper des proxénétes si elle est vraiment appliquée ;et les réseaux d escorts préparent des contrats de"compagnie" stipulant que "si plus" si" affinité"affaire privée et personnelle !en tout cas comme toujours séléction par l'argent et les clubs des frontiéres vont avoir de beaux jours devant eux _________________.

  • Vu aussi le reportage "Escort girls"sur france 2 ;beaucoup de questions ;un organisateur présumé proxénéte à Paris qui par internet fait venir des filles de Russie et de l'Est apparemment volontaires sur le netsans contraintes ni violence (la sanction c de ne pas etre retenue)attirées par l'appas du gain qui organise leur séjours hotels et r/v clients et qui préléve une commission de 50% pas d'infraction pour les filles qui peuvent donc se retrouver dans d'autres circuits "concurrents" les dirigeants ne faisant pas l'erreur de se trouver en France(et non connus des filles) comme les premiers idiots ;donc on peut se poser la question qui on a avantagé en faisant le ménage et à la limite qui donne les infos préalables sur ce terrain de féroce concurrence qui se présente de plus en plus en fonction de législation à venir comme simple accompagnement tarifé pas illégal! (comme les "escorts boys")

  • La justice est en France rendue « au nom du peuple français ». Elle n’est pas rendue au nom des victimes. On ne le dira jamais assez : dans un procès pénal, le but du jugement n’est pas d’abord de satisfaire le plaignant ou la victime, mais de dire le droit et de sanctionner sa transgression compte tenu des circonstances, atténuantes ou aggravantes, dans lesquelles celle-ci a eu lieu.Un crime ou un délit n’est pas jugé en priorité en fonction des dommages qu’il a provoqués, mais des circonstances dans lesquelles il a été commis. Si les circonstances n’étaient pas un élément essentiel de la décision du juge, le procès deviendrait à la limite inutile : il suffirait de disposer d’un barème prévoyant l’attribution automatique d’une peine donnée à chaque catégorie de crime. En ce sens, l’institution des tribunaux marque bien le passage du particulier au général, du privé au public, de la victime au tiers jugeant, représentant l’ordre symbolique du droit objectif. Aux uns comme aux autres, il reste à comprendre que la justice n’est pas la forme civilisée de la vengeance, mais son contraire absolu.

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