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  • Dialogue/débat avec nos lecteurs... : En réponse à deux lectrices : La Révolution et la république idéologique ? Le plus

            Une lectrice, qui a écouté l'entretien sur Radio Ville Marie ( http://vimeo.com/21013064 ) n'est pas d'accord, mais alors pas du tout, sur notre vision des choses.

            Au même moment, mais suite à notre note sur la République idéologique, ce nouvel Ancien régime, une autre lectrice nous a adressé un courriel plutôt amical, mais avec un brin d'ironie cependant; elle reconnaît qu'effectivement, bien des choses ne vont pas, mais nous demande, malgré tout, si nous n'en rajoutons pas, et conclut : "vous n'exagérez pas un tout petit peu ?..." 

                Nos deux lectrices, au "message" finalement assez voisn quant au fond, trouveront dans nos différentes Catégories les notes dans lesquelles nous avons traité des sujets que nous allons très rapidement reprendre avec elles....

                Oui, nous pensons - et nous maintenons ce que nous avons dit - que la république idéologique a terriblement mal vieilli; qu'elle n'a pas tenu ses promesses; qu'elle a échoué, tout simplement; et qu'elle est devenu un Sytème bloqué, le véritable Ancien régime d'aujourd'hui, avec ses abus innombrables, ses Bastilles par centaines, ses injustices et disparités par dizaines de milliers, ses privilégiés par centaines de milliers..... 

              S'agit-il des prisons (Catégorie "Justice") ? Elles sont dans un état de délabrement tel que le terme de sordide est celui qui convient dans la plupart des cas. Certes, quelques unes ont été rénovées, et certaines construites : elles sont l'arbre qui cache la forêt et, du reste, les syndicats de la Pénitentiaire les dénoncent comme trop vastes, trop impersonnelles et inhumaines. Camus ne disait-il pas qu'une Société se juge à l'état de ses prisons ?...

                S'agit-il de l'Enseignement (Catégorie "Éducation") ? Le Ministère de la des-Éducation nationale fabrique chaque année, à coup de dizaines de milliards d'euros, plus d'illétrés et de chômeurs que de jeunes diplômés prêts à affronter la concurrence internationale et à faire gagner la France.....

              S'agit-il de nos Armées (Catégorie "Défense nationale") ? Leur sous-équipement est, hélas, notoire, et - l'absence de crédits se portant aussi sur la formation des personnels - elles sont sous-entraînées. Donc insuffisamment préparées, dans un monde où les dangers, crises et tensions n'ont disparu que dans les esprits de doux rêveurs : vieille tradition de la République idéologique, cet aveuglement qui touche aux choses militaires....

             S'agit-il des impôts et de la fiscalité (Catégorie "Social, économie...") ? Qui ne voit l'archaïsme, l'injustice et, pour couronner le tout, l'inefficacité de la fiscalité actuelle ? Elle est devenue un grand monstre difforme, échappant à toute rationnalité, et dont la seule façon de procéder est de taxer toujours plus, tous azimuts. Il est naturel de payer des impôts, dans toute société saine et bien organisée, et c'est l'un des tous premiers devoirs des citoyens. Nous ne le remettons évidemment pas en cause. Nous dénonçons seulement la gabégie, l'injustice, l'archaïsme, l'inefficacité, les disparités d'un système auquel, de toutes façons, plus personne ne comprend plus rien....

              S'agit-il de la croissance folle du nombre des fonctionnaires ? (Catégorie "Social, économie..." encore) ? Ils sont 656 000 de plus qu’il y a dix ans. Si les effectifs particulièrement obèses de la Fonction publique d’État (2,4 millions) sont officiellement en baisse depuis peu, ceux de la Fonction publique territoriale (1,8 million) et ceux de la Fonction publique hospitalière (plus d’un million) ont spectaculairement augmenté par un des effets des lois dites de décentralisation de 2004. Lesquelles ont transféré aux collectivités locales (départements et régions) plus de 54.000 postes d’agents administratifs et techniques de l’Éducation nationale, de l’Équipement et de l’Environnement. Entre 1997 et 2007, par une dérive très socialisante, les collectivités locales ont, en outre, créé 340.000 emplois "hors transferts de compétences" ! Et le mouvement a continué, depuis....

              Et l'on pourrait prendre encore bien d'autres exemples, notamment en ce qui concerne notre démentielle sur-administration, qui à la fois nous étouffe, et nous ruine: en 2008, la France cumulait 10.500 lois et 127.000 décrets, plus 17.000 textes communautaires !...

              Alors, on éxagère ? Franchement, il nous arrive de penser... qu'on n'éxagère pas assez !.....

  • Goldnadel au Figaro : « L'antifascisme exacerbé a ressuscité l'obsession de la 'race' »

     

    Par  

    Depuis Charlottesville, les revendications antiracistes se sont multipliées aux Etats-Unis et en France. Gilles-William Goldnadel estime que l'antiracisme pervers et surmédiatisé aura conduit au renouveau de la « guerre des races ». Il nous semble avoir raison. Cette chronique [Figarovox, 2.10] dit un grand nombre de simples vérités !  LFAR

     

    Black_Lives_Matter_protest.jpgLe résultat le plus patent et le plus efficace de l'antiracisme factice qui sévit depuis 50 ans aura été la guerre des races. 

    Je rappelle que celui-ci a interdit pendant longtemps l'utilisation du vocable de « race » sous peine d'excommunication. Aucune différenciation entre semblables n'étaient tolérable.

    Dans la réalité, et au fil des années, l'obsession du racisme aura abouti à l'obsession de la race, la couleur des uns étant systématiquement synonyme de souffrance, celle des autres tout aussi systématiquement synonyme de racisme monopolistique. Toute contestation de cet esprit de système étant ipso facto suspectée de racisme systémique.

    L'autre caractéristique de l'antiracisme factice s'observant dans la forme hystérique et obsessionnelle de sa représentation médiatique.

    Les États-Unis, comme toujours, ont lancé la mode culturelle de cet antiracisme et imprimé son mode de communication électronique et frénétique.

    Les semaine s écoulées depuis les événements de Charlottesville nous en ont livré quelques échantillons choisis : destructions de statues de généraux sudistes, interdiction d' « Autant en emporte le vent » à Memphis, contestation de Christophe Colomb, critiques contre Kate Bigelow, réalisatrice du film Détroit et incapable en tant que blanche de comprendre la souffrance noire (Libération 11 août), manifestations de footballeurs noirs américains refusant, un genou à terre, de saluer le drapeau national.

    Le prétexte donné à ce dernier geste étant la violence policière blanche. Si nul ne saurait contester l'existence de celle-ci et encore moins l'excuser lorsqu'elle survient, le courage et l'honnêteté intellectuels commandent d'indiquer qu'il arrive aussi de voir des Blancs violentés volontairement par des Noirs.

    Je rappelle ici mon article dans lequel je m'étonnais que nul n'ait cru devoir reprocher à Obama l'oubli du vocable « racisme » lorsque délibérément un homme noir à Dallas a assassiné quatre policiers blancs innocents pour venger la mort d'un noir. Ici sévit la guerre des races.

    L'un des effets pervers de l'obsession antiraciste unilatérale aura été de redonner à de nombreux Blancs américains (dont les plus pauvres sont les seuls qui ont vu leur espérance de vie diminuer ces dernières années) une conscience de race à nouveau exacerbée.

    L'honnêteté oblige également à constater tristement que l'élection d'un président noir aux États-Unis, saluée, au-delà de ses réelles qualités intellectuelles intrinsèques, avec un empressement extatique que j'ai toujours considéré comme racialiste, n'aura en rien calmé la question raciale obsessionnelle. Tout au contraire.

    Étrangement, ce président qui avait commencé brillamment son magistère en ignorant superbement sa différence, l'aura achevé huit ans plus tard en frayant avec les Black Matters , groupe racialiste radical s'il en est.

    D'un excès l'autre : Ce n'est certainement pas le nouveau président américain qui calmera cette situation névrotique. Donald Trump, rejeté outrageusement dès le début par le pouvoir médiatique, a fait le choix stupide et affligeant de la fuite en avant.

    Dans l'affaire « des genoux à terre », alors qu'il avait un beau sujet pour rassembler une majorité bigarrée autour du drapeau étoilé, celui-ci a préféré traiter les sportifs mutins de « fils de pute », donnant ainsi rétrospectivement raison à ses caricaturistes les plus caricaturaux.

    Dernier exemple américain en date de l'illustration d'un excès médiatique consternant : des graffitis sur la porte de la chambrée de soldats noirs ont permis au discours antiraciste d'un officier blanc de grande éloquence de faire le tour du monde.

    Ce discours était absolument nécessaire dans l'enceinte de la caserne, mais sa publicité planétaire totalement disproportionnée avec l'incident.

    Sauf à permettre à tout raciste pervers de prendre le monde médiatique en otage complaisant en écrivant sa haine sur la porte d'une mosquée, d'une église, d'une synagogue , d'une chambrée ou de toilettes, l'exposition de la bêtise humaine ne saurait tolérer une malsaine surexposition.

    Et si le prêchi-prêcha antiraciste médiatisé présentait la moindre efficacité depuis qu'il est imposé par la fausse morale préfabriquée, les lignes qui précèdent n'auraient pas existé.

    La France ne se trouve pas en meilleure situation. Les mauvais vents de Charlottesville n'auront pas mis un mois à franchir l'océan.

    Les antiracistes de pacotille et les antinazis d'opérette n'ont pas non plus chômé : le Cran qui veut culbuter Colbert et dégommer Dugommier jusqu'à Mélenchon qui prétend que ce sont des antifas de rue qui ont chassé les nazis.

    Cécile Pina (Figarovox 29.9) révélait que des islamistes radicaux avaient été autorisés par l'université Lyon 2 à organiser une conférence à l'intérieur de son enceinte. Le pire était d'apprendre que Jean-Louis Bianco, es qualité de président de l'Observatoire de la laïcité, avait accepté d'envoyer un message aux participants, donnant ainsi son onction à la manifestation. Pour illustrer l'obscénité d'un tel encouragement, on précisera que le parti des Indigènes de la république fera partie de la joyeuse équipe.

    Je rappelle ci-après, la contribution de la porte-parole de ce parti à la guerre des races : « Mohamed Merah c'est moi. Le pire c'est que c'est vrai. Comme moi, il est d'origine algérienne, comme moi il a grandi dans un quartier, comme moi il est musulman. Comme moi, il sait qu'il sera traité d'antisémite s'il soutient les palestiniens colonisés, d'intégriste s'il soutient le droit de porter le foulard. Mohamed Merah c'est moi et moi je suis lui.… Nous sommes des indigènes de la république. Je dis ce soir, je suis une musulmane fondamentale

    Et encore ceci: « Il faut dénationaliser l'histoire de France. Je crois qu'il faut faire exploser cette identité française. …» Houria Bouteldja citée par Pierre-André Taguieff dans « L'islamisme et nous » (CNRS éditions 2017)

    Une sympathisante de ce parti Indigène, Danielle Obono, est également député insoumise de la république. Invitée cette semaine sur BFM, elle répugnait, dans le cadre des lois antiterroristes en gestation, à considérer comme un signe de radicalisation, l'attitude d'un chauffeur de bus qui refuserait, comme cela arrive, de conduire après une femme. Evidemment, madame Obono, qui n'a rien contre le « Nique la France », aime à se dire féministe.

    Joli succès de l'antiracisme d'extrême-gauche: Le parti mélancholique est en passe d'ajouter la guerre des races à la guerre des classes.  

    Gilles-William Goldnadel

    est avocat et écrivain.  

  • Elections autrichiennes : arrêtons de crier au loup

     

    Par  Jean Sévillia

    TRIBUNE - Les élections en Autriche ont vu la victoire des conservateurs ( ÖVP) et la percée des « populistes » du FPÖ. Ces deux mouvements pourraient travailler ensemble. Jean Sévillia rappelle [Figarovox, 16.10] que la démocratie autrichienne ne fonctionne pas selon les critères du politiquement correct à la française. Cette tribune nous renseigne en tout cas sur la réalité de la situation politique en Autriche.  LFAR

     

    AVT_Jean-Sevillia_5145.jpgUn peu éclipsé, dimanche soir*, par l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron, le résultat des élections législatives autrichiennes a provoqué des commentaires prouvant la méconnaissance ou l'incompréhension du système politique de ce pays. 

    En l'attente du dépouillement des votes par correspondance, qui sera publié jeudi, le scrutin a placé en tête les conservateurs de l'ÖVP, le Parti populaire autrichien (31,4 % des voix), suivis des populistes du FPÖ (27,4 % des suffrages), puis, au terme d'un duel très serré pour la troisième place, des sociaux-démocrates du SPÖ (26,7 % des voix, soit une différence de 25 000 voix avec les précédents, sur 4,2 millions de suffrages exprimés).

    Depuis dimanche*, le message médiatique délivré en France est que la droite conservatrice autrichienne, emmenée par le jeune Sebastian Kurz, va gouverner avec les populistes du FPÖ, ce qui signifie que « l'extrême droite » est « aux portes du pouvoir ».Or cette hypothèse est une possibilité, mais elle n'est pas la seule. Selon la Constitution autrichienne, c'est le président de la République qui nomme le chancelier chargé de former le gouvernement. Bien qu'il soit libre de son choix, il nomme celui-ci, par tradition, au sein du parti qui a gagné les élections législatives. Au chancelier pressenti, il appartient de réunir une majorité parlementaire sur son programme.Depuis 1945, sauf lors de courtes périodes, aucun parti n'a eu la majorité à lui seul, si bien que la petite République alpine est habituellement dirigée par des coalitions. Au début des années 1990, on a assisté à l'éclatement du traditionnel bipartisme autrichien (à gauche les socialistes devenus sociaux-démocrates, à droite les conservateurs devenus un centre-droit modéré et européiste) : les populistes du FPÖ, alors pilotés par le défunt Jörg Haider, ont atteint et parfois dépassé les deux grands partis, tandis que les Verts et les libéraux des NEOS complétaient la palette politique. Au terme du scrutin de 2017, si le scénario d'une coalition gouvernementale entre les conservateurs de l'ÖVP et les populistes du FPÖ parait s'imposer, il se heurte à l'engagement pris par le chef de l'Etat, Alexander van der Bellen, autrefois porte-parole des Verts, élu en 2016 contre Norbert Hofer, le candidat du FPÖ, de refuser d'investir des ministres populistes, et spécialement leur leader, Heinz Christian Strache. Le président de la République autrichienne peut avoir changé d'avis, mais rien de l'y oblige.

    Sebastian Kurz, 31 ans, actuel ministre des Affaires européennes et internationales, a pris la tête de l'ÖVP au mois de mai dernier, après une carrière éclair : responsable de la branche jeunes du parti conservateur à 23 ans, secrétaire d'Etat à 24 ans, placé aux manettes des Affaires étrangères à 27 ans. Jeune homme brillant, pressé et ambitieux, il a été comparé à Emmanuel Macron. L'analogie a ceci de vrai que c'est avec des candidats novices en politique et qui se sont présentés comme des représentants de Sebastian Kurz plus encore que de son parti que le nouveau dirigeant de la droite autrichienne a emmené à la victoire un Parti populaire autrichien qui allait de défaite en défaite depuis dix ans.A cet égard, il y a un abus de langage à qualifier de « très conservateur », comme on l'a lu et entendu çà et là, un homme qui a adopté tous les codes de la modernité, du mépris de la cravate à la distribution de préservatifs, il y a quelques années, lors de sa campagne pour l'élection au conseil municipal de Vienne. Kurz, comme Macron, a quelque chose d'un ovni politique, mais il a suivi une stratégie différente en faisant le choix non de constituer sa propre formation mais de s'emparer, avec l'ÖVP, d'un parti installé dans le paysage, et aussi de marcher sur les brisées d'un autre parti, le FPÖ, en empochant des voix sur des thèmes qui étaient naguère l'apanage des populistes : contrôle accru de l'immigration, critique du communautarisme musulman, refus de l'entrée de la Turquie dans l'Europe.

    Si Sebastian Kurz possède des chances d'être le prochain chancelier autrichien - et le plus jeune dirigeant européen -, ce n'est pas non plus acquis. Tout dépend des tractations qui vont avoir lieu dans les prochaines semaines afin de former un gouvernement rencontrant une majorité parlementaire. Reconduction, avec d'autres ministres, de la grande coalition entre les conservateurs de l'ÖVP et les sociaux-démocrates du SPÖ ? Coalition entre l'ÖVP et les populistes du FPÖ ? Ce fut le cas de 2000 à 2007, et on se souvient que les sanctions prises initialement par l'Union européenne avaient dû être levées au bout de sept mois, tant il était évident que l'Autriche restait un tranquille Etat de droit. Christian Kern, l'actuel chancelier social-démocrate, n'exclut pas non plus de discuter avec les populistes : il faut se souvenir que deux régions autrichiennes, la Haute-Autriche et le Burgenland, sont déjà gouvernées localement par une coalition SPÖ-FPÖ, illustrant le fait que la démocratie autrichienne ne fonctionne pas selon les critères du politiquement correct à la française. Tout est ouvert. Avant de crier au loup avec des mines préoccupées, les commentateurs feraient mieux d'observer la suite.  

    * 15 octobre 2017

    Journaliste, essayiste et historien, chroniqueur au Figaro Magazine et au Figaro Histoire, Jean Sévillia est un spécialiste de l'Autriche.

  • Vers une nouvelle Grande Dépression 1929, selon la directrice du FMI, par Marc Rousset

    S’exprimant tout récemment au Peterson Institute for International Economics à Washington, la nouvelle directrice du FMI, Mme Gueorguieva, a déclaré que, selon une étude des chercheurs du FMI, l’économie actuelle est à comparer aux « années folles » ayant abouti au krach boursier de 1929.

    631794428.jpgElle voit dans les inégalités et l’instabilité du secteur financier le risque de retour d’une Grande Dépression : « À certains égards, cette tendance troublante rappelle le début du XXe siècle, lorsque l’essor technologique et l’intégration ont conduit à l’âge doré, aux années folles et, finalement, au désastre financier. »

    En septembre 2018, l’économiste américain Scott McDonald déclarait déjà : « Malheureusement, la réalité est qu’il y aura toujours une nouvelle crise. Nous ne verrons peut-être pas une réédition de la faillite des banques hypothécaires en série et ce qui en a suivi. Mais nous avons accumulé une importante dette publique et la dette souveraine ne cesse de croître, que ce soit aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Japon ou en Italie, et ce processus ne peut pas être stoppé : la croissance de la masse critique du poids de la dette se poursuit. »

    Les banquiers centraux poursuivent la politique monétaire laxiste de la fuite en avant avec des taux négatifs et l’augmentation non conventionnelle de la masse monétaire par rachat d’obligations publiques et privées (20 milliards d’euros par mois à la BCE). Christine Lagarde, pour l’instant, n’a rien trouvé de mieux que d’arborer une broche en forme de chouette sur sa veste, symbole de la sagesse, pour ne pas être classifiée comme une colombe par les faucons. Mais les Allemands jugent sur les actes et elle va devoir se positionner très vite sur la sortie ou non des taux d’intérêt négatifs.

    Lagarde cherche, d’autre part, à convertir l’Allemagne à une politique budgétaire dépensière ainsi qu’aux réformes de la zone euro qui n’ont pas été faites depuis 2012. Aux États-Unis, l’ancien secrétaire au Trésor Larry Summers remarque que les politiques monétaires seront insuffisantes face à la prochaine récession, qu’il faudra augmenter encore les dépenses publiques et diminuer les impôts, car habituellement, il faut baisser les taux d’intérêt de 5 % et qu’aujourd’hui, les taux sont seulement à 1,5-1,75 %.

    Les gouvernements vont donc continuer, tout comme les banques centrales, les politiques de fuite en avant de déficit et de dépenses publiques. Mais il suffirait d’une petite bourrasque, par exemple un coronavirus agressif chinois ou d’Honolulu, l’assassinat de Ben Salmane, une brusque remontée des prix du pétrole ou des taux d’intérêt, une aggravation des guerres commerciales protectionnistes, un krach correctif boursier ou le retrait de l’Italie de la zone euro pour que l’économie mondiale s’effondre.

    La croissance américaine de 1 % en voie de décélération est, en fait, une illusion de croissance, suite à l’augmentation de la dette et du déficit budgétaire. L’industrie européenne continue structurellement de s’effondrer en Allemagne, en Italie et en France, malgré les cocoricos de Macron. La croissance allemande, en 2019, n’est que de 0,6 % et le FMI prédit une reprise mondiale poussive de 3,3 % en 2020 tandis que le nombre de chômeurs repartira à la hausse (+2,5 millions, selon l’OIT) et que l’accord Chine-USA de Trump n’est qu’une trêve précaire dans l’attente de sa réélection fin 2020.

    Si l’on regarde le cours d’évolution de l’or depuis 1970, sur une période de 50 ans, il est clairement sur une tendance à long terme d’augmentation continuelle. La Russie a augmenté ses réserves de 159 tonnes en 2019 pour atteindre 2.271 tonnes. La Russie et la Chine continent d’acheter et de produire de l’or parce qu’ils savent que le système monétaire international du dollar est condamné à terme. Les investisseurs occidentaux s’intéressent, eux aussi, à l’or et à l’argent puisque les ETF ((Exchanged-traded fund) or et argent physique disposent respectivement, aujourd’hui, d’un stock record de 2.560 tonnes et 19.500 tonnes. Certains envisagent un prix de l’once d’or jusqu’à 12.000 dollars, soit 8 fois son cours actuel !

    Des taux d’intérêt négatifs, des dettes mondiales de 257.000 milliards de dollars, des banques centrales qui impriment des milliards de dollars et d’euros pour éviter l’effondrement immédiat, un Trump qui va s’occuper sérieusement de la Chine et de l’Europe après sa réélection tout en augmentant le déficit des États-Unis… La fuite en avant du « non conventionnel » ne peut que retarder l’explosion à venir, tout en l’aggravant !

  • Louis XVI 2020 (I/II) : TRADITION CONTRE REVOLUTION, LES DEUX MESSAGES...

    Imaginées par les Encyclopédistes, imposées par la brutalité et la fureur sanguinaires des terroristes révolutionnaires, propagées par les Républiques et les Empires en Europe, les idées folles de ceux que Maurras appelait "Les princes des nuées" se sont répandues jusqu'aux extrémités du monde : en Extrême-Orient, en Afrique, dans l'Amérique latine jusqu'au Mexique des Cristeros...

    C'est la Révolution, par son acte fondateur des Totalitarismes modernes que fut le 21 janvier, qui est la mère et la matrice de toutes les horreurs qui suivront, en France, en Europe et dans le monde, et c'est de cela que nous faisons mémoire, chaque 21 janvier.

    Aucun folklore, aucune nostalgie, donc : nous marquons simplement, nous datons l'origine de nos maux, en remontant à la source d'un assassinat qui fut suivi de tant d'autres : la Reine, puis le second roi martyr, l'enfant-roi Louis XVII, puis le Génocide vendéen, les villes françaises martyrisées (Lyon, Toulon, Marseille, les noyades de Nantes...), la folie sanguinaire et destructrice déchaînée partout en France; puis les révolutionnaires du monde entier, héritiers de cette funeste révolution, répandant à leur tour ses horreurs chez eux : Goulag, Lao Gai et Camps de ré-éducation; Guépéou/KGB, Stasi, Securitate, Gardes rouges et Khmers rouges; Lénine/Staline, Mao, Ho Chi Minh, Pol Pot, la monarchie marxiste léniniste des Kim en Corée, Castro...

    Voilà pourquoi, à côté de toutes les manifestations, les Messes qui seront dites à cette occasion le seront, comme chaque année depuis ce sinistre 21 janvier 1793 "pour Louis XVI et toutes les victimes de la Révolution"... : en France, en Europe, dans le monde...

    Une Révolution qui tue, martyrise et opprime encore aujourd'hui...

    LES DEUX MESSAGES

    A partir de 1789, les principes du Totalitarisme furent énoncés, ses bases en furent jetées, et il fut appliqué méthodiquement avec -comme conséquence inévitable- le Génocide, qui en découlait fatalement.

    Au même moment, le principe opposé fut également proclamé : liberté intérieure face à l'oppression d'un pouvoir sans limite qui, ne se reconnaissant aucune autorité supérieure, se révélait vite mille fois plus tyrannique que les antiques oppressions qu'il prétendait abolir.

    Deux messages, antinomiques, contradictoires et irréconciliables, furent donc lancés au monde en France, et par la France, au moment de l'ouverture du grand cycle révolutionnaire...

    TERREUR GUILLOTINE 1.jpgLe 21 janvier 1793 est l'acte fondateur de tous les Totalitarismes modernes et il est à l'origine de toutes les horreurs qui devaient suivre: Staline, Hitler, Mao, Pol Pot...

    Il est également - selon le mot fort juste de Prosper de Barante - "l'évènement le plus terriblement religieux de notre Révolution", car c'est bien une religion nouvelle qu'il veut instaurer, la Nouvelle Religion Républicaine, prétendant effacer toute trace de l'antique religion chrétienne...

    De ce fait, le 21 janvier dure encore aujourd'hui, par ses conséquences désastreuses, qui ont affecté non seulement la France mais toute l'Europe et, aussi, la terre entière..... Il ne s'agit pas d'un fait historique "terminé".

    Il est l'origine du premier crime de masse contre l'Humanité des Temps modernes -des crimes dont on sait qu'ils sont imprescriptibles...

    A l'inverse, le soulèvement vendéen est lui aussi l'acte fondateur de toutes les révoltes modernes contre l'oppression tyrannique d'un Etat sans limites.

    VENDEECoeurVendeen 2 SAINT MALO.jpgEn tant que fait historique donné, avec ses formes extérieures qui appartiennent maintenant à l'Histoire, les Guerres de Vendée, "Guerre de Géants" comme les a qualifiées Napoléon, sont évidemment terminées, et depuis longtemps.

    Mais, en tant que première expression collective du refus de l'oppression, de la défense de la liberté intérieure de la personne, de la Résistance à l'Etat tout-puissant, tyrannique et oppresseur, elles sont un message universel, comme l'a très bien vu et très bien compris Soljenitsyne. Et ce message appartient à l'Histoire en même temps qu'à chaque être humain.

    De ce point de vue - évidemment fondamental - les Guerres de Vendée ne sont pas terminées elles non plus, pas plus que le 21 janvier, leur acte fondateur contraire.

    Les Vendéens, les chouans, ne se soulevaient pas pour imposer l'Etat partout, le Totalitarisme, aux autres habitants de France. Ils n'étaient pas agresseurs, ils étaient agressés. Ils ne souhaitaient pas imposer, ils souhaitaient qu'on ne leur impose pas. Ils se soulevèrent contre l'Etat, pour refuser son intrusion dans la sphère privée, pour l'empêcher d'organiser tout, de réglementer tout, d'installer une loi unique régissant tout et tous, jusques et y compris - et surtout - dans les consciences. Les paysans vendéens, les chouans ne se sentaient pas porteurs d'un modèle parfait qu'ils prétendaient imposer aux autres. Ils demandaient juste que l'Etat ne sorte pas de sa sphère, et ne s'arroge pas le pouvoir sur les consciences. Ils voulaient qu'on les laisse en paix, et qu'on les laisse vivre comme ils l'entendaient.


    VENDEE DRAPEAU ARMEE CER.jpgLes Vendéens - et Louis XVI en refusant la Constitution civile du Clergé et ce qui en découlait - sont bien les premiers résistants de France, et du monde, au Totalitarisme qui pointe à la fin du XVIIIème, et qui va ravager la terre, sous ses diverses formes - diverses mais semblables, au fond - au XXème.

    Les Vendéens ont lutté contre l'Etat totalitaire, en affrontant ceux qui ont lutté pour l'imposer...

    Ce combat de titans entre liberté intérieure et oppression étatique dure encore, le cycle révolutionnaire n'étant pas achevé. Et il durera jusqu'à la fin de ce cycle... Jusque là, pour reprendre le beau titre de la chaîne publique Arte pour l'une de ses émissions, on appellera les Vendéens "Dissidents: les artisans de la liberté..."

    Depuis plus de deux siècles maintenant, les victimes attendent non pas la vengeance, mais la Justice: qu'avec la reconnaissance officielle du Génocide vendéen, il soit mis fin au négationnisme, au révisionnisme, au mémoricide dont se rend coupable le Système actuel, héritier des criminels de guerre de 1793/1794 et du régime totalitaire qu'ils ont imposé à la France...

    lafautearousseau.jpg

  • ”1791”, cette date ”oubliée” de l'histoire sociale française..., par Jean-Philippe Chauvin

    Les nouveaux manuels scolaires, désormais entre les mains des professeurs avant d’être entre celles des élèves de lycée dans quelques jours, sont toujours révélateurs des tendances idéologiques du moment comme de la plus ou moins grande implication du Pouvoir en place dans la formation des esprits et des intelligences, mais aussi des « tabous » de celui-ci.

    396556_jean-philippe-chauvincorr.jpgEvidemment, la période de la Révolution française, « matrice » de notre contemporanéité, attire l’œil des royalistes tout autant que celles des républicains et de la République elle-même, en tant que système idéologico-politique dominant et forme actuelle du Pouvoir en France. Or, alors que les programmes de Première (l’année d’étude de la Révolution dans les nouveaux programmes) y consacrent les premières heures d’étude de l’histoire, et qu’ils accordent une place un peu plus importante que les années précédentes aux question sociales (ouvrières comme paysannes) à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, il est frappant de constater que ce même thème est absent des cours sur la période des années 1789-99, et cela est, tout compte fait, dans la logique de l’Education nationale héritée des « Jules », Ferry et Michelet. Car la Révolution française, c’est aussi la « naissance du prolétariat », en tant que « situation sociale » et, en conséquence, de « classes », souvent considérées comme « dangereuses » au XIXe siècle par les pouvoirs politiques comme par les possédants qui vivaient largement de leur asservissement et exploitation.

     

     

     

    S’il est quelques dates « révolutionnaires » évoquées dans les manuels, il en manque donc une, d’ailleurs « double » : celle de « 1791 ». Non que le départ malheureux de la famille royale soit oublié, ni les débuts pratiques de la première constitution écrite de la France sous la forme d’une monarchie constitutionnelle (éphémère), mais les deux actes fondateurs de la « grande question sociale en France » sont purement et simplement effacés, dans une sorte de « mémoricide social » qui pose tout de même quelques questions. Car le décret d’Allarde de mars 1791 et la loi Le Chapelier, votée en juin de la même année, sont les textes qui déconstruisent le modèle social français original fondé sur l’organisation corporative du royaume et de ses « métiers », modèle qui valorise le travail et sa qualité avant même le profit financier, à l’inverse du modèle anglosaxon libéral et « franklinien » qui ne compte le temps qu’en argent ; ce sont bien ces deux textes qui, par leur esprit et leur pratique, asservissent le travail comme les travailleurs (qu’ils soient simples ouvriers ou « maîtres ») aux seules nécessités du profit, sous l’argument de la « liberté du travail » qui n’est rien d’autre que la liberté de l’argent sur le travail et la mainmise presque totale du premier sur le second, au détriment des producteurs et de la qualité même de leurs production et produits. C’est la victoire d’un libéralisme qui ne sera jamais aussi total (mais pas forcément le plus efficace, en définitive, y compris pour ses objectifs financiers) qu’à cette période et durant une bonne partie du XIXe siècle, avant que, peu à peu et sous la pression des catholiques royalistes sociaux, des « syndicalistes » et des socialistes, il soit « tempéré » par quelques lois sociales et « conquis sociaux » (formule sans doute plus appropriée et plus exacte que celle d’acquis sociaux, aujourd’hui devenue presque péjorative pour une large part de l’opinion publique), qui ne sont, en définitive, que la récupération de ce qui a été perdu par le monde des producteurs en 1791…

    La Révolution française a bien été le triomphe du libéralisme le plus sauvage et le moins encadré, et elle a désarmé les ouvriers au moment même où le processus d’industrialisation (déjà amorcé en France depuis le règne de Louis XV) aurait nécessité, au contraire, la prise en compte des nouvelles problématiques économiques et sociales posées par le décollage industriel rendu possible par la maîtrise des techniques énergétiques et l’abondance des ressources qui permettaient de les mettre en pratique, des cours d’eau et torrents au charbon bien présent dans le sous-sol du Nord français. « 1791 » est la date la plus « libérale » de l’histoire de France, jamais « égalée » dans le domaine économique et social depuis, et il n’est pas sûr que cela ait été une bonne chose, ne serait-ce qu’au regard de la suite…

    Car, en détruisant les corporations de métiers (décret d’Allarde) et en interdisant toute association de producteurs dans leur branche d’activité (loi Le Chapelier) ainsi que toute grève et contestation de « la liberté du travail » (formule piégée, en fait, qui, sans citer le nouveau maître du travail, l’argent, en établit la tyrannie), les lois d’Allarde et Le Chapelier livrent ouvriers, artisans et métiers eux-mêmes, à la toute-puissance des financiers, et condamnent les salariés (et les « travailleurs libres ») à subir sans pouvoir les contester vraiment (par peur du chômage ou du renvoi) les conditions posées par les possesseurs des moyens d’investissement et de production : ainsi, comme le signalait Maurras à la suite des royalistes sociaux du XIXe siècle, la liberté du travail équivalait à la liberté de mourir de faim pour l’ouvrier s’il n’obéissait pas à la contrainte du détenteur des capitaux, de l’usine et de ces machines. Drôle de liberté, effectivement ! Terrible liberté en fait que seules la bonne volonté de quelques patrons « sociaux » et l’action législative permettront d’adoucir et, peu à peu, d’apprivoiser à défaut de la dominer…

     

     

    L’on comprend mieux ainsi pourquoi l’Education nationale n’a guère envie que « 1791 » soit évoqué, elle qui a pour vocation, comme le rappelait Ferry et s’en moquait Pagnol, de « faire de bons petits républicains dociles », y compris sur le plan social et à l’heure où les (re)conquêtes sociales des XIXe et XXe siècles sont de plus en plus attaquées par une mondialisation libérale dont la République n’est, en définitive, que la dupe en s’efforçant d’en être la promotrice à travers ses multiples réformes « moins sociales »…

    Mais il se trouvera bien, cette année et les suivantes, quelques professeurs d’histoire plus scrupuleux et peut-être moins oublieux (ou moins républicains) pour rappeler que la grande question sociale française qui agite notre pays après la Révolution française, et d’une certaine manière jusqu’à aujourd’hui, en est une des immédiates et terribles conséquences…

  • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français... : l'inique condamnation de 1945 (3/5)...

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui : l'inique condamnation de 1945 (3/5)...

    Nous sommes dans la semaine où l'on rappelle, dans nos Ephémérides, l'inique condamnation de 1945 : nous lui consacrerons donc les cinq notes de la semaine, jusqu'à vendredi inclus...

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    Le 28 janvier 1945, la cour de justice de Lyon déclare Maurras coupable de haute trahison et d'intelligence avec l'ennemi et le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale...

    La sinistre Epuration se prolongea durant plus d'une année : ce fut le 11 mai 1946 que fut votée la scandaleuse Loi de "Dévolution des Biens de Presse", qui permit,n entre autres, que l'imprimerie ultra-moderne de "L'Action française" fût légalement volée par l'Humanité... 

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    De Michel Mourre (Dictionnaire Encyclopédique d'Histoire, page 1369) :

    * DEVOLUTION DES BIENS DE PRESSE (loi de). Loi promulguée en France le 11 mai 1946 par le gouvernement provisoire présidé par Félix Gouin. Elle faisait suite à l'ordonnance du 30 septembre 1944, laquelle interdisait la reparution de tous les journaux et périodiques qui avaient continué à paraître quinze jours après l'armistice du 22 juin 1940 en zone Nord et après le 12 novembre 1942 en zone Sud. La loi du 11 mai 1946 confisquait les biens (notamment les imprimeries) de tous ces journaux, et ce, même si leurs responsables étaient acquittés du crime de collaboration par les tribunaux de l'épuration. Tous ces biens furent dévolus à la Société nationale des entreprises de presse (S.N.E.P.), qui, sous le contrôle financier de l'Etat devait en assurer la gestion en attendant leur attribution définitive aux nouveaux journaux issus de la Libération. 88 journaux et périodiques parisiens, 394 journaux et périodiques de province furent atteints par cette mesure."  

     

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    Ainsi s'acheva la grande aventure du quotidien "L'Action française", dont le premier numéro était paru le samedi 21 mars 1908, jour du printemps... Si la date du 11 mai 1946 peut être retenue comme celle de l'épilogue - "légal", mais évidemment illégitime... - de l'aventure, c'est plus de deux ans auparavant, le 24 août 1944, qu'était paru mais non diffusé le 13.000ème et dernier numéro...(1)

    C'était bien joué pour les révolutionnaires, essentiellement le Parti communiste français, revenus en force à partir de 44 et bien résolus à faire oublier qu'ils avaient été les premier "collabos", leur journal L'Humanité ayant été interdit de parution le 27 août 1939 par le gouvernement Daladier, après son approbation du pacte germano-soviétique ! (voir l'Ephéméride du 25 août), alors que c'est dans les rangs des royalistes, traditionnalistes et autres catholiques que se recrutèrent les premiers Résistants ! : en 1941, le premier d'entre eux fusillé par les nazis fut Honoré d'Estienne d'Orves, royaliste et catholique...

    Il y eut même, durant l'été 1940, des négociations menées par des dirigeants communistes avec les services allemands, ayant pour objectif la reparution officielle du journal. Ces négociations furent, il est vrai, condamnées par Maurice Thorez, depuis Moscou, où il s'était prudemment et confortablement installé pour "supporter" la guerre. Ainsi, on peut lire dans L'Humanité du 4 juillet 1940 :

     

    "Il est particulièrement réconfortant en ces temps de malheur de voir de nombreux travailleurs parisiens s’entretenir avec les soldats allemands, soit dans la rue, soit au bistro du coin. Bravo camarades, continuez même si cela ne plaît pas à certains bourgeois aussi stupides que malfaisants ! La fraternité des peuples ne sera pas toujours une espérance, elle deviendra une réalité vivante..."

     

    On lira aussi, avec intérêt, dans notre Ephéméride du 28 août, ce que L'Humanité osait écrire : une "célébration" de la paix avec Hitler, et une condamnation des Alliés, responsables de la guerre !...

    Moyennant quoi, par un prodigieux retournement de situation montrant leur extrême habileté manoeuvrière - et surtout grâce à cette "re-Terreur", comme dirait Léon Daudet, que fut l'Epuration - les premiers "collabos" brisèrent les reins de "L'Action française" qui, dès 1918, demandait le démembrement de l'Empire allemand et, dès 1930, dénonçait Hitler, se montrant ainsi la première force "résistante" face à l'Allemagne en général, et face au nazisme en particulier... 

     

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    (1) : L'Action française, quotidien, a paru sans interruption du 21 mars 1908 au 23 août 1944. Après l'armistice de Juin 1940, Maurras et son équipe, avaient refusé de rentrer à Paris et le journal s'était replié en "zone libre" à Lyon, où même en 1942, après l'invasion par les Allemands de la zone sud, la presse put continuer à paraître. Toutefois, le 20 août 1944, à la suite de la percée des Alliés en Normandie et du débarquement en Provence, les Allemands arrêtèrent le maréchal Pétain et le déportèrent en Allemagne. Georges Calzant rapporta à Lyon le récit de l'enlèvement du Maréchal et Maurras et Pujo décidèrent de le publier dans un numéro de l'Action française qui devait être daté du 24 août 1944. Toutefois, l'imprimerie où était fabriqué le journal était tombée dans les mains des résistants communistes et Yves Farge, qui devait prendre la place du préfet de région Boutemy, s'opposa à la sortie de ce dernier numéro. Peu de temps après les bureaux de l'Action française furent pillés et Maurras et Pujo entrèrent en clandestinité, jusqu'au 5 septembre, jour où ils furent emprisonnés et inculpés d' "intelligence avec l'ennemi : l'ignominie le disputait à l'aberration...

    Leur procès - parodie de procès, plutôt, ou "pseudo-procès", aussi inique dans son genre que celui de Louis XVI ou Marie-Antoinette, aura lieu du 25 au 27 janvier 1945 à Lyon, et aboutira, le 28 janvier, à la condamnation de Maurras, aussi scandaleuse qu'injuste et infondée...

    lafautearousseau

  • Vu sur le blog ami de la Couronne, La liberté statutaire du Roi, garantie de la serviabilité de l’économique, par Jean-P

    Se battre pour une cause n’est pas forcément inutile, au contraire de ce que suggèrent les partisans du désordre établi et les fatalistes de tout acabit, et le royalisme, aujourd’hui marginalisé, mérite ainsi toute l’attention que l’on peut porter à une école de pensée et de pratique politique qui évoque le bien commun plutôt que la carrière de ses amis. Pourquoi ? Parce que, aujourd’hui, la question sociale semble, plus que jamais irrésolue et le pays déchiré autour du souci des retraites et de leur financement nécessaire. Or, s’il n’est pas de sauveur suprême, comme le chantaient jadis les marxistes, il n’y a pas pour autant de fatalité en ce domaine et la justice sociale n’est pas une option facultative mais une obligation, un devoir d’État qui, d’ailleurs, participe à fonder une part de sa légitimité.

    396556_jean-philippe-chauvincorr.jpgMais la République macronienne reste la République, et elle n’est pas, qu’on le veuille ou non, sociale, ne serait-ce que parce que son mode de fonctionnement favorise les rhéteurs et les « prêteurs » plutôt que l’intérêt supérieur de la nation et de ses peuples. Le mode de désignation du Chef de l’État, pourtant pensé par le général de Gaulle pour écarter les partis politiques, a, après lui, nourri les jeux politiciens et financiers : qui n’a pas le soutien d’un appareil (fût-il récent et largement artificiel dans le dernier cas vécu, mais toujours sous la forme de réseaux propre à l’époque et au système même) et des banques nécessaires à son bon fonctionnement, n’a guère de chance de pouvoir concourir et encore moins de conquérir la place ! M. Macron, habile ministre des finances sous M. Hollande et issu de la Banque, a su jouer des malheurs du favori de Droite comme de ceux de son propre tuteur élyséen pour se frayer un chemin vers la magistrature suprême de la République, profitant aussi du « dégagisme » pourtant théorisé par d’autres que lui, voire même opposés à lui dans la joute électorale du printemps 2017. Mais l’énergie utilisée à prendre le pouvoir est déjà une énergie perdue pour son exercice et elle est vite « revendiquée », plus ou moins discrètement, par ceux qui l’ont alimentée, que ce soit les puissances d’argent ou les catégories sociales dominantes ou « clientes » (classes supérieures et mondialisées, et classes moyennes consommatrices et connectées, dans le cas de l’élection de M. Macron).

     

    Une Monarchie royale « à la française », elle, ne doit rien aux jeux de la Banque et des partis, parce que la transmission héréditaire de la magistrature suprême de l’Etat donne, par essence même, une indépendance statutaire au monarque : la naissance ne s’achète pas, quand l’élection se monnaye ! Ainsi, le Roi est-il libre de décider sans l’aval des puissances financières, ce qui ne signifie pas que le monarque du moment soit forcément indifférent aux affaires financières et économiques du pays. Mais l’économique, « l’intendance » comme l’appelait le général de Gaulle, doit suivre et non « être suivie » : c’est le politique qui décide, et « la politique de la France ne se décide pas à la Corbeille », pour citer encore le fondateur d’une Cinquième République qui s’est faite à nouveau éminemment républicaine quand son père est parti, chassé par le suffrage référendaire. Cela est sans doute plus facile à théoriser qu’à pratiquer mais, la volonté du général s’en étant allée en même temps que sa personne du faîte de l’État, il s’agit d’enraciner cette volonté par le statut même de la magistrature suprême de l’Etat, et seule la Monarchie héréditaire et successible peut le faire, détachée du « choix des autres » qui, souvent, n’est que le paravent de celui de quelques uns, comme l’a démontré la dernière élection présidentielle…

     

    Cela signifie-t-il qu’en Monarchie royale sont bridées les expressions électorales et populaires ? Non, bien au contraire : la liberté statutaire de la magistrature suprême autorise les libertés réelles, citoyennes et professionnelles, provinciales et communales, et peut offrir plus de consistance aux pouvoirs locaux et sociaux. Cela pourrait redonner d’ailleurs du crédit à la discussion politique par la concrétisation locale de celle-ci à travers des décisions qui seraient prises conjointement par les administrés et les administrateurs communaux, professionnels, régionaux, après débats et expressions, y compris par le suffrage. C’était la motivation forte du royaliste La Tour du Pin quand il évoquait « la monarchie dans l’État, la démocratie dans la commune ».

    En tout cas, la Monarchie royale doit profiter de sa situation au-delà des jeux économiques et politiciens (les uns étant souvent liés aux autres en République) pour imposer les conditions véritables de l’équilibre social et incarner la justice sociale, y compris au risque de mécontenter les puissances financières qu’il ne s’agit pas de détruire mais d’ordonner au bien commun, comme les rois capétiens et suivants surent le faire jusqu’au XVIIIe siècle : les Fouquet contemporains doivent vivre dans cette crainte salutaire d’un Louis XIV embastilleur. Cette crainte serait le commencement de la sagesse pour eux, et l’assurance de leur serviabilité au bénéfice du pays et de ses forces vives et populaires…

     

    Jean-Philippe Chauvin

  • Banaliser la Shoah n’est pas un signe d’intelligence !, par Christian Vanneste

    En conférant le même « statut » à la guerre d’Algérie qu’à la Shoah, Emmanuel Macron n’a pas seulement insulté la France. Les Français en avaient pris l’habitude. Mais, au-delà du préjugé idéologique typiquement de gauche qu’il véhicule systématiquement sur la colonisation, le président-surprise a brutalement révélé ses faiblesses. Le beau parleur, amateur de concepts, a des connaissances limitées, et peut faire preuve d’inintelligence comme d’une fragilité psychologique inquiétante pour la fonction qu’il occupe.

    3309368304.jpgPour avoir osé cette égalité entre deux événements aussi dissemblables, il a surtout montré qu’il ne connaissait ni l’un, ni l’autre. Non seulement il a ignoré les aspects positifs de la colonisation, les infrastructures réalisées, les gigantesques progrès de la médecine et de l’enseignement, mais il a aussi effacé la singularité de la Shoah. Non content d’avoir choqué les victimes et leurs descendants, ces Français qui ont du quitter leur terre sous la menace, en osant les mettre au même niveau que les bourreaux nazis, il a aussi banalisé l’horreur du génocide des Juifs dans l’Europe hitlérienne.

    Il est surprenant qu’un homme qu’on pouvait croire intelligent et cultivé ait pu dire une pareille idiotie après avoir participé à la commémoration de la libération d’Auschwitz. Le mot de génocide ne doit pas être utilisé sans précaution. Ce néologisme a été créé par Rafaël Lemkin en 1944. Et pour lui, comme pour le procureur général français du procès de Nuremberg, l’extermination programmée des Juifs a bien été un génocide, « le crime qui consiste en la destruction des groupes nationaux, raciaux ou religieux. » La colonisation française de l’Algérie n’a en rien correspondu à ce terme. Le Général de Gaulle, qui a mis fin à la guerre d’Algérie, alors qu’elle était militairement gagnée, pensait au contraire que les spécificités de la population de ces « départements » les rendaient inassimilables à la France dont elles auraient même menacé l’identité en raison de leur croissance démographique. Les partisans de « l’intégration », comme l’ethnologue et gaulliste de la première heure Jacques Soustelle, croyaient que la fusion des deux pays était possible et n’avaient nullement l’intention de réduire les différences religieuses ou culturelles. Avec le problème à terme que pose démographiquement l’immigration musulmane, on sait maintenant qui avait vu juste.

    Rafaël Lemkin, juif polonais, né en Russie tzariste, savait ce que signifiait la volonté politique, parfois planifiée, de détruire une population, physiquement, économiquement, culturellement. Le génocide dont la Shoah est devenu le « modèle » ne peut donc se limiter à des violences, voire à des massacres, souvent réciproques durant des guerres. Avant même l’instauration du nazisme en Allemagne, Lemkin, ce juriste polyglotte, s’était penché sur le « génocide » des Arméniens qui a été central dans sa réflexion car en 1921, il avait été frappé par l’assassinat à Berlin de l’un de ses organisateurs,  l’ancien ministre de l’intérieur ottoman Tallaat Pacha, par l’Arménien Soghomon Telhirian. De même il a eu connaissance, en voisin, de l’holodomor, le génocide par la famine des koulaks ukrainiens dont Staline a été l’auteur en 1933-1934. La Shoah est le troisième événement du XXe siècle à correspondre à la définition qu’il formulera après coup et qui est maintenant intégrée dans le droit international, alors qu’elle ne l’était pas à Nuremberg. Or, si c’est elle qui sert de référence à ces processus heureusement assez rares, c’est parce qu’elle a revêtu des caractéristiques inégalées. La plupart des faits historiques ou contemporains qui relèvent de la même catégorie, de l’élimination des cathares albigeois ou des protestants des Cévennes, jusqu’à celle des Serbes du Kossovo ou des Assyro-Chaldéens chrétiens de la plaine de Ninive, en passant par les luttes tribales entre Hutus et Tutsis,  ne réunissent pas un Etat totalitaire moderne, une armée et une police organisées méthodiquement, pour priver de tout droit, au nom d’une idéologie aux prétentions scientistes, une population sans défense, définie par une identité, ici « raciale », ni pour la réduire en esclavage avant de l’exterminer, de manière « industrielle », en accompagnant ces assassinats de masse d’un incroyable cynisme et de cruautés inimaginables, par exemple sur le plan médical. La médecine nazie, c’est celle qui a été jugée à Nuremberg dans un second procès, auquel le célèbre Mengele a échappé… sans doute parce que les condamnés étaient plus importants dans l’horreur que lui ! La médecine en Algérie, c’est Laveran, prix Nobel de médecine en 1907, pour avoir découvert le bacille du paludisme à Constantine en 1880. Une rue porte son nom en qualité de bienfaiteur de l’humanité pour ses travaux de recherche en parasitologie au quartier résidentiel de Bellevue à Constantine.

    Peut-être est-ce le génocide vendéen qui, en France, est le plus proche du « modèle » ? Même volonté idéologique de la faction politique qui s’est emparée de l’Etat de détruire toute une population, même organisation méthodique. Mais ni les moyens employés, ni le territoire visé, ni les chiffres, bien sûr, ne sont équivalents à l’effarante machine à éliminer qu’avait réalisée le nazisme. Il n’est pas très intelligent d’avoir recours à la reductio ad hitlerum… Parce que toute tentative de ce genre revient aussi à réduire Hitler à beaucoup moins que lui, à banaliser la monstruosité du système et les souffrances engendrées. Mais, dans son désarroi actuel, M. Macron ne s’est pas contenté de cette « boulette », il a aussi voulu envoyer un message à la communauté juive, en croyant pouvoir souhaiter que le meurtrier de Sarah Halimi soit jugé. Sans doute a-t-il raison, mais il était bien le dernier, comme Président de la République, à pouvoir le dire, en désavouant une Justice dont il est le plus haut garant, alors que la Cour de Cassation ne s’est pas encore prononcée.

  • Le règne technocratique, de Frédéric Winkler.

    3317199700.jpg« Les dimensions de l'entreprise néo-radicaliste, avec ses ambitions, ses rouages, ses tentacules européennes, son arsenal financier, cette volonté de vampiriser les masses s'apparente beaucoup à une prise de pouvoir totalitaire » (Dominique de Roux). L'instabilité, l'hétérogénéité du personnel politique des IIIe et IVe Républiques ont en effet permis l'apparition d'une nouvelle classe dont la Ve République devait consacrer le règne et que Saint-Simon, au XIXe siècle, appelait de ses voeux : les « experts », les technocrates. Le changement régulier du personnel administratif, non seulement empêche une intégration locale de celui-ci mais rend le service parfaitement anonyme. Telle est l'origine du transfert progressif des pouvoirs aux techno¬crates. La planification devait les conduire à proposer un État apparemment plus fort et plus stable : ce fut l'origine de la Ve République.

    48148_500781593301674_1708701184_n.jpg Dans le même temps, le secteur privé devait suivre une évolu¬tion analogue avec la prise en main progressive des entreprises par les « managers ». Le capital privé, familial, dissous dans l'anonymat, leur laissait la place. Dès lors il n'y a plus de grandes différences entre les secteurs publics et privés, ni même entre les mentalités... Et l'on peut considérer avec Pierre DEBRAY qu'il n'y a qu'une bureau-technocratie qui se définit comme « le gouvernement collégial de commis irresponsables (au sens patrimonial du terme) choisis selon les critères de la compétence technique ou supposée ». Ainsi existe-t-il un groupe cohérent, puissant, permanent, privilégié, une caste dirigeante : « Le pouvoir est accaparé, la fonction publique asservie. » On ne saurait être plus clair, mais c'est le « Pays Réel » qui subit cet état de choses. L'Administration s'est substituée à ses organes et se comporte avec eux comme si elle avait affaire à des individus dotés chacun d'un conseil judiciaire, d'où le « maquis administratif et procéduriel » dans lequel l'État se débat et qui l'empêche finalement de jouer son rôle. En fait, cette mentalité technocratique se révèle radicalement opposée aux exigences de notre civilisation et de notre être national. Pierre DEBRAY le disait très bien : « La menta¬lité bureau-technocratique, qui fait passer le quantitatif avant le qualitatif, le rationnel avant le vital, le mécanique avant le volon¬taire, apparaît ainsi comme un obstacle principal au progrès humain. » Pour ce faire, on maintiendra parfois volontairement un niveau qualitatif bas de la production (voitures, pneus, immeubles...). On développera plus que de raison l'automation avec ses consé¬quences : déshumanisation du travail comme des travailleurs, seulement considérés comme « au service de la machine » (comme le remarquèrent Michelet et Bernanos), comme une variable d'ajustement. Les conséquences se déclinent facilement : ruine de l'artisanat comme de toute notion de propriété du métier, disparition de la satisfaction professionnelle, cause de profonds malaises (dépressions « burnout »), dégradation qualitative et quantitative des loisirs, etc. Enfin, le déracinement le plus inhumain est au programme. Les régions sous-développées et excen¬trées sont condamnées au dépérissement, ainsi que celles qui n'ont plus rien à offrir aux grandes industries parce que leur sous-sol est désormais vidé de ses richesses, selon la logique inévitable de la « sangsue » capitaliste. Ainsi assiste-t-on à une véritable prolétarisation de certaines régions, après jadis la Bretagne, la baie de la Somme ou le Nord par exemple, ou encore des professions toutes entières sont sacrifiées : agriculteurs, artisans, commerçants, etc. Mais « ... à vouloir tout niveler, on développe le complexe des minorités et on risque des réactions violentes », nous prévenait J.-F. GRAVIER dans « La Question Régionale ». Or la France est une Union de « minorités » et commu¬nautés où l'État dominé par la technocratie ne joue plus son rôle historique de trait d'union et de serviteur de la société : « Nous ne voulons plus être à la merci des bureaux parisiens », expliquaient les paysans qui barraient les routes. Sur les Côtes, grondent les pêcheurs contre les décisions du super-club technocratique de BRUXELLES, quand d’autres doivent changer de lieux de pêche parce qu’un gouvernement donne nos territoires aux Anglais ( Minquiers-Ecrehous ). Déjà, le 18 février 1971, cent mille viticulteurs des pays d'Oc avaient manifesté et l’un d'entre eux expliquait à Francis PANAZZA (du « MERIDIONAL- LA FRANCE ») les raisons du mécontentement, terriblement actuelles, voir visionnaires : « Le Marché Commun, n'est qu'une foire d'empoigne sans solidarité aucune, où on nous a fait entrer de force pour pouvoir signer un règlement financier qui profitait à d'autres ». Les opérations « escargots » autour de la capitale, des agriculteurs et des transporteurs routiers, dans les années 90 comme peut-être à nouveau demain, représentent les lassitudes professionnelles face à la destruction de notre économie par les financiers et hauts fonctionnaires de l'Europe. Celles-ci, aggravées par les règles imposé par la zone de libre-échange transatlantique. On pourrait ainsi passer en revue toutes les professions, y compris les professions libérales, toutes ont à souffrir de la bureaucratisation de l'État et nombreuses vivent sous la menace d'être elles-mêmes bureaucra¬tisées. Mais l’Etat semble malgré tout, rester sourd à une misère grandissante au sein de son propre peuple dont il demeure parfaitement déconnecté, un peu comme une classe en perdition avant 1789 ! Il existe donc en France des aspirations professionnelles comme il existe des aspirations fédéralistes étouffées par la centralisation de l'appareil jacobin de l'État, comme des aspirations universi-taires : défigurées par les excès minoritaires, elles n'en sont pas moins légitimes. Ces aspirations ont toutes un même but : obtenir des libertés concrètes, les arracher au pays légal, dans l'ordre traditionnel français. C'est regroupés derrière les drapeaux fran¬çais, et non derrière les drapeaux rouges, bleus, noirs ou verts de l'internationale, de l'Europe, de l'anarchie ou de l'écologie officielle (et si peu écologiste, en fait...), que défilaient les viticulteurs de BEZIERS : la leçon est à retenir, encore et toujours ! Les évènements des « Gilets jaune », montrent le climat de lassitude grandissant face à un système n’hésitant pas à réprimer des révoltes légitimes avec une répression qui ferait pâlir nombre de régimes dit « autoritaires » !
    FW (Projet de Société, à suivre...)

  • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français... : la journée d'hommage du 1er septembre 2012 (1/5)

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Du début février au 23 mars (fin de la première partie de notre campagne de sensibilisation pour la sauvegarde de la maison de Maurras) nous présenterons divers textes ou documents relatifs à Maurras, sa vie, son oeuvre... 

    Nous avons passé les deux dernières semaines en bonne compagnie, avec Axel Tisserand, d'abord, puis Jean-François Mattéi et sa très belle intervention dans le jardin du Chemin de Paradis, le 1er septembre 2012; nous passerons cette semaine-ci avec une sorte de reportage, tiré de nos riches archives, sur ce que fut cette journée d'hommage du 1er septembre 2012, à l'occasion du soixantième anniversaire de la mort de Maurras.

    Le rappel de cette journée montrera bien ce qu'était la Maison de Maurras jusqu'à ce que la Mairie de Martigues n'en interdise l'accès, ne la "ferme", aussi sournoisement que brutalement; n'érige autour d'elle comme une sorte de Mur de Berlin, aussi réel qu'invisible...

     "Avant", tout le monde pouvait aller admirer le lieu, et  nous ne nous privions pas, à l'Union Royaliste Provençale. Ces jours heureux sont, pour l'instant, révolus. Jusqu'à quand ? C'est toute la question, et la raison de notre protestation, qui ne cessera que lorsque nous aurons obtenu ce que nous demandons :

    1. Des informations claires et précises sur les travaux promis, et un calendrier, même approximatif, concernant le déroulement de ces travaux, qui doivent aboutir à la réouverture de la Maison au public...

    2. Et, en attendant, la remise à disposition du public du libre accès au jardin, sans autres conditions que celles qui prévalent en n'importe quel autre endroit public du pays, selon les règles et normes en vigueur partout...

    Ce que fut la journée d'hommage du 1er septembre 2012, soixantième anniversaire de la mort de Maurras, dans le jardin de sa Bastide du Chemin de Paradis, à Martigues (1/5) :

    A Roquevaire, devant le caveau familial des Maurras...

     

     

    maurras,martigues,chemin de paradis"Parlement, Mistral et Durance sont les trois fléaux de la Provence" : tous les Provençaux connaissent bien le dicton, et le redoutent, ce satané mistral, ce "vent furieux" contre lequel nul ne peut rien, et dont Maurras lui-même écrit (dans "Les collines battues du vent", dédié "A Jacques Bainville") : "... à voix basse, comme un Ancien, je prie le vent furieux d'épargner, ce soir, ma colline..."

    Ce vent furieux, ce mistral, qui est pourtant, toujours pour Maurras, "la sixième beauté de Martigues..." s'était malheureusement invité depuis la veille, du Rhône jusqu'au Var. Il n'aura, malgré tout, pas gâché la fête, même si on ne l'avait pas invité, et qu'on s'en serait bien passé...

    Voici donc, avant la vidéo des quatre intervenants - que vous pourrez visionner vendredi prochain - un rapide mais fidèle compte-rendu de la journée, soigneusement imaginée dans ses moindres détails depuis longtemps déjà : c'est pour cela qu'elle a été si réussie.

            (Illustration : Le "Coup de Mistral", santon créé en 1952 par Paul Fouque).

    Dès le début, il avait été prévu que la journée se déroulerait en deux lieux, et en cinq parties : la première partie à Roquevaire, sur la tombe familiale des Maurras; les quatre autres à Martigues.

    maurras caveau.jpgA Roquevaire : Tandis que Nicole Maurras était déjà à Martigues, pour accueillir les participants, Dominique Paoli réunissait autour d'elle, dès 9 heures, celles et ceux qui avaient souhaité, et pu, se rendre à Roquevaire, devant le caveau de la famille Maurras.

    Elle était entourée, entre autres (on comprendra que nous ne pourrons citer tout le monde, et on nous en excusera...) d'Hilaire de Crémiers, directeur de Politique magazine et Délégué général de la Restauration nationale, accompagné de son épouse, d'Yves-Henri Allard, de Joël Broquet...

    Il n'y a pas si longtemps, Pierre Navarranne, lors de son passage de témoin à Philippe Lallement, à Toulon, rappelait combien de fois nous nous étions retrouvés, en ce lieu symbolique, n'omettant jamais de réciter le Je vous salue Marie, dont Maurras avait écrit la transcription en provençal :

     

    Te saludo Mario, plèno de gràci,

    Lou Sègne Mestre es emé tu.

    Benesido siés entre touti li fèmo,

    E benesi lou fru dou ventre tiéu, Jésus.

    Santo Mario,

    Maïre de Diéu,

    Prègo per nàutri, li pecadou,

    Aro, e  dins l'ouro de la mor nostro.

    Ansin siègue.

     

    Demain, nous "raconterons" ce qui s'est passé à Martigues, en trois temps : dans l'église de La Madeleine, au restaurant puis dans le jardin de Maurras. Mercredi, un reportage photo vous permettra de retrouver des amis qui ne sont plus là, aujourd'hui; et, après quelques réflexions générales  - jeudi - sur la tartufferie des soi-disant reproches faits à Maurras, vous pourrez écouter, vendredi, la vidéo des quatre intervenants de l'hommage : Jacques Trémolet de Viller, Jean-Baptiste Donnier, Hilaire de Crémiers et Jean-François Mattéi...

    lafautearousseau

  • L'AGRICULTURE ou les premiers Écologistes, par Frédéric Winkler.

    Les paysans et les viticulteurs du Midi ne pensent pas autrement quand ils dénoncent les technocrates distingués qui ont fabriqué les règlements européens. Et ils décrivent leur situation avec des mots qui pourraient être calqués sur le sentiment de bien des Français, dans bien des domaines : « La viticulture provençale enfermée depuis cent ans dans un corset orthopédique qui l'étouffe, contrôlée, étiquetée, suradministrée, surfiscalisée, noyautée, écrasée, confisquée, endettée, et pour finir embrigadée dans cette galère du Marché Commun où on l'a fait entrer de force pour pouvoir signer un règlement financier qui profitait à d'autres ». Une dénonciation à la Proudhon, tels sont les problèmes de nos viticulteurs, de nos paysans.

    frédéric winkler.jpgAujourd'hui, ils sont soumis à une Politique Agricole Commune réactualisée en 2013 mais qui profite toujours (malgré quelques nuances) plus aux gros producteurs qu'aux autres, des problèmes qui touchent aussi de nombreuses autres professions, d'ailleurs. Le monde agricole est soumis aux dictats européens comme à l'industrie agroalimentaire (de la multinationale propriétaire des semences et productrice d'OGM à la grande distribution qui impose ses prix et ses volontés...) afin qu'il ne soit plus libre mais dépendant du Marché et de ses règles…
    SURVIVANT ?
    « Pour les prolétaires qui se laissent amuser par des promenades ridicules dans les rues, par les plantations d'arbres de la liberté, par des phrases sonores d'avocats, il y aura de l'eau bénite d'abord, des injures ensuite, enfin de la mitraille, de la misère toujours ! » (Auguste Blanqui - Cadeau de Paul Genestie ). Chaque jour, les bureaucrates de Bruxelles décident comment te faire disparaître car tu n'es pas assez « productif » ou tu ne te « plies » pas assez aux règles du Marché... Depuis longtemps déjà les technocrates ont décidé ta mort. Tu as été et tu es toujours trahi par les « grands » syndicats disant te représenter (en particulier la FNSEA), qui finissent toujours par manger dans la main de tes adversaires…Tu dois disparaitre car le système ne veut pas d'hommes libres préservant la saine tradition, racines de tes pères. Tu dois rentrer dans le moule libéralo-socialiste du « métro-boulot-dodo » pour le conformisme égalitaire où l'on admet mal le droit à la différence. Tout doit être « nivelé » pour aboutir à une forme de socialisme d'Etat mondialisé, de « communisme de Marché », disait un pamphlétaire il y a quelques années : ainsi, l'agriculteur est-il devenu un simple maillon d'une grande chaîne agroalimentaire qui lui échappe complètement. Le vieux félibre de Martigues écrivait : « Le socialisme d'Etat présente cette particularité distincte de liguer les travailleurs contre la société et contre l'Etat. Esclaves de l'Etat, parasites de la société. L'Etat détruira la société à leur profit. Et la société ne leur inspirera aucune reconnaissance. L'Etat qui assumera l'ingrat office de répartir entre eux le profit de ses exactions et de sa flibuste, non sans y introduire un minimum d'ordre, prendra ainsi une figure de gendarme, tout d'abord un peu ridicule, puis odieux. Un Etat tenu pour exacteur ; une société figurée en marâtre ; des travailleurs qui gronderont qu'on leur demande tout sans rien leur donner en échange, tels sont les trois produits de la politique sociale de toute démocratie. Il n'y a de place là-dedans pour rien d'humain : ni patriotisme, ni simple amitié. » Aujourd'hui, cet « Etat » est aussi le simple commis de Bruxelles, d'une Union européenne mondialisée à défaut d'être indépendante. De gré ou de force, tu seras contrôlé, administré, surveillé, amendé, enrégimenté un peu plus que tu n'es déjà, cela fait longtemps que la République désire ta mort, mais ne te laisse pas faire, recherche bien l'origine de tes maux, et agis ! Les idées rousseauistes furent imposées avec le sang de tes pères, t'en souviens-tu ? Davy de Virville disait : « si chaque paysan connaissait seulement cinq degrés de sa généalogie, la république aurait vécu ; la légende de la misère du Peuple Français avant la Révolution s'écroulerait comme un château de cartes ».
    Après les armées de métier des rois qui laissaient tranquille le paysan dans sa terre, la conscription révolutionnaire arracha la jeunesse des champs pour la faire mourir au bout du monde au nom de ses principes destructeurs. Ce que dénonçait magnifiquement Anatole France : « La honte des Républiques et des Empires, le crime des crimes sera toujours d'avoir tiré un paysan de la paix de ses champs et de sa charrue et de l'avoir enfermé entre les murs d'une caserne pour lui apprendre à tuer un homme ». Ils subiront le contrecoup des fausses promesses de 89 et les gouvernements successifs en passant par de Gaulle : « Quand il n'y aura plus que 10% d'agriculteurs, tout ira bien », frères paysans, gardiens et défenseurs de notre environnement, ne soyez plus dupe. Ta disparition est donc programmée de longue date par ceux-là même qui réclament ton bulletin de vote. La satire veut que tu mettes au pouvoir ceux qui te détruiront. Comme disait Lénine : « Il faut arracher le paysan à l'idiotisme de la vie des champs » (l'objectif socialiste pour 1995, était l'abaissement de 7 à 3% de la population active paysanne). On te taxe, puis on te surtaxe puis, tu dois jeter ton lait, tuer tes vaches, arracher tes vignes, on te dit d'arrêter de cultiver, de laisser la terre en friche mais alors ! « Ces hommes-là ont détruit douze millions de paysans. Ils ont pollué les rivières, désertifié les campagnes et saccagé les paysages dessinés par dix mille ans de civilisation agraire. Ils font vivre l'enfer aux animaux torturés aux hormones, gavés aux farines et enchaînés en batteries. Ils renvoient à la friche les champs, empoisonnent doucement les gens avec de mauvais aliments et acculent à la disparition le peuple des paysans. »(J.C.Martinez). Quand la République ne peut t'éliminer directement, elle le fait en douceur, « légalement », de peur qu'un jour le Chouan (« Les chouans poussent un raid à Tours », Libération 21/09/90) qui est en toi se réveille et prenne sa fourche ou sa faux contre « ces poux qui nous courent sur le ventre ». La république détruit la paysannerie, métier jadis libre par excellence et dont la vocation est de nourrir son prochain. Cet univers croule aujourd'hui sous les charges et les contraintes étatiques les plus diverses. L'emprise des trusts financiers se fait de plus en plus sentir, tandis que la nourriture industrielle veut remplacer la traditionnelle production du monde agricole. L'Union européenne dirige l'économie Française : « Geler la terre », laisser en friche, la bétonner (plus de 80.000 hectares de terres arables urbanisées chaque année en France) quelle honte ! Exode rural, pollution, désertification, abandon des communautés rurales, arrachage des vignes, quotas laitiers, destruction du cheptel, reconversion, remembrement... : c'est le martyre de la terre et de ceux qui la travaillent avec passion !
    N'oublions jamais que le monde rural est la sève de notre peuple et sa disparition sera sans retour... et qu'en France, la formule « Pas de pays sans paysans » est essentielle.
    F. Winkler (Projet de Société, à suivre)

  • Qui ne voit que c'est la source d'un très grave malaise !, par Frédéric Winkler.

    « Il me paraît indispensable de favoriser, d'un point de vue fiscal, les transmissions familiales qui peuvent éviter bien des soucis aux dirigeants de ces entreprises. Au-delà, il convient d'encourager ce capitalisme familial qui emploie près d'un Français sur trois ! » (Un Prince Français). C'est, à notre sens, l'idée très actuelle que développait le Comte de Paris quand il dénonçait les « Féodalités nouvelles dont le règne est fondé sur la peur qu'elles inoculent au peuple pour le faire douter de son droit et de son destin, pour lui faire accroire que ses intérêts sont liés à leur puissance ».

    frédéric winkler.jpgL'étatisme étouffe le pays, les prélèvements directs et indirects, plus ou moins dissimulés appauvrissent les citoyens. Cette dictature fiscale (locaux, nationaux, essence, TVA, cotisations sociales…) dépasse les 50% et va dans les poches d'une République que l'on pourrait qualifier de bananière. La consommation et l'épargne privée en sont d'autant diminuées. Nous ne parlerons pas du pillage des héritages, que l'État se permet, sans y avoir aucun droit d'ailleurs, que celui qu'il s'arroge par le législateur. Le salaire ne peut constituer de patrimoine car la subdivision successive l'en empêche. Cela à un coût et d'abord sur la natalité découragée car un seul enfant, évite la dispersion des héritages ! « L'urgence dans ce domaine, c'est de réformer les finances publiques pour pouvoir diminuer les prélèvements obligatoires. À force d'intervenir tous azimuts, sans vision politique globale, l'État s'est dilué. Il n'est plus capable de résister aux nombreux « lobbies » qui l'assaillent. En a-t-il d'ailleurs la volonté ? Les plus acharnés à demander tou¬jours plus sont les ministres... L'état est prisonnier d'une clientèle qu'il s'est constituée à des fins politiques et dont il est aujourd'hui l'obligé. D'où l'accroissement de la dette. » (Jean de France, Un Prince Français). La société est ainsi éclatée pour le plus grand profit des thèses rousseauistes de l'individualisme. Et, pendant ce temps-là, le citoyen est consulté mais pas écouté, une fois tous les cinq ans pour donner sa voix à celui qui aura le plus investi dans la publicité. Sur les thèmes de proximité, on impose plus que l’on consulte, alors qu’autrefois, le citoyen s’intéressait comme la politique familiale, les écoles, le métier et les conditions de travail, les communes… Le citoyen d’aujourd'hui subit, sous les sourires des candidats qui cachent toujours de nombreuses déconvenues. La pauvreté gagne et les files d'attente devant les restos du coeur s'allongent de mois en mois !
    Maintenant l’Etat nous parle de la retraite à 67 ans, mais on oublie que l'espérance de vie en bonne santé n'est que de 62 ans en France, et qu'elle a même tendance à diminuer ces dernières années : alors, pourquoi vouloir à tout prix retarder l'âge légal de départ à la retraite dans ces conditions ?
    L'uniformisation se cache sous le terme d'égalité, pour mieux nous berner depuis plus de 200 ans... Alors que la juste égalité, que l'on peut nommer justice sociale, consisterait à respecter les différences professionnelles permettant à chacun de profiter quelques temps d'une retraite bien méritée !
    Qu'un agriculteur ou un marin pêcheur soit à la retraite à 50 ou 55 ans, rien de plus normal. Qu'un mineur (puisqu'il est question de relancer des activités d'extraction en France) ou un ouvrier constamment à l'extérieur, soumis aux intempéries et aux difficultés physiques du travail, soit en retraite dix ans avant les autres, qui pourrait décemment le contester, au regard de l'usure du métier ? Après tout, n'est-il pas normal de prendre en compte la pénibilité du travail et les différences d'espérance de vie entre catégories socio-professionnelles ? Qu'une mère doive avoir une retraite décente pour avoir élevé ce qui fait la richesse d'un pays, les hommes, personne ne le conteste mais la démocratie républicaine ne veut pas de la décision du peuple !!!
    Quelle est l'égalité quand un bureaucrate s'arrête de travailler au même âge qu'un paysan ? Sait-on qu'un ouvrier a une espérance de vie moyenne de presque 10 ans inférieure à celle d'un cadre supérieur ? L'âge de la retraite doit être avancé selon la pénibilité professionnelle. Pourquoi faire payer aux travailleurs, les conséquences d'une mauvaise gestion politique en définitive antisociale ?
    Pourquoi faire payer au monde professionnel le manque de jeunes sur le marché du travail, alors que nous vivons depuis des années sous une politique antifamiliale ? On ouvre les frontières à la misère du monde, où l'on donne sans recevoir, mirage dangereux et pénible d'une « stabilité démographique » ubuesque, alors que naissent d'autres problèmes annonçant l'univers inquiétant d'un futur Liban. En république, point d'indépendants et d'hommes libres, les agriculteurs comme les marins pêcheurs en savent quelque chose : « Ce gouvernement, je le caractérise d'un mot : la police partout, la justice nulle part. » ( Victor Hugo, Choses vues, 8 avril 1851). Mais que le système républicain, sous la pression de Bruxelles et du patronat, cherche à imposer à tous l'âge de 67 ans pour pouvoir avoir le droit de prendre sa retraite, ou simplement en allongeant encore et toujours la durée de cotisation, c'en est trop !
    Il est temps de laisser les professionnels reprendre leur destin en les laissant s'auto-organiser socialement à l'image des corps privilégiés que sont les ordres des avocats et médecins...
    F. Winkler(Projet de Société, à suivre)

  • Coronavirus : simple correction boursière ou de nouveau 1929 ?, par Marc Rousset.

    La vitesse de la dégringolade du CAC 40 et de Wall Street n’a été aussi rapide que pendant de graves crises. La baisse de 12-13 % des actions européennes en cinq jours et de plus de 10 % à Wall Street en quatre jours du S&P 500 se rapproche des records historiques.

    L’OMS a décrété le niveau de menace maximum. De nouveaux pays-sources apparaissent un peu partout dans le monde. Le ministre Véran recommande d’éviter désormais la poignée de main ; les rassemblements, en France, de plus de 5.000 personnes sont désormais interdits. Cette pandémie présente un effet de levier extrêmement élevé entre le nombre faible de morts, le nombre des personnes infectées et les conséquences économiques.

    marc rousset.jpgLe coronavirus pourrait être l’étincelle, le cygne noir de la prochaine crise économique. C’est moins la gravité sanitaire de l’épidémie qui inquiète que ses conséquences pour l’économie. La « high-tech » et le secteur de l’automobile sont déréglés ; les compagnies aériennes et le tourisme s’effondrent ; l’agriculture française perd des débouchés et le textile est mal parti pour les collections automne-hiver. La Chine reprend plus lentement que prévu : l’activité manufacturière s’est écroulée en Chine, en février, avec un indice catastrophique des directeurs d’achats (PMI) de 35,7. La majorité des entreprises occidentales constatent que certains marchés, en Asie, se ferment et qu’ils sont aussi dépendants de leurs fournisseurs.

    Tout comme après la faillite de Lehman Brothers et la crise des subprimes, plus personne ne fait confiance à personne, avec le cas de force majeure ; le système économique mondial se nécrose. La crise de 2008 était financière avec un effet sur l’économie réelle. Cette fois-ci, c’est l’inverse ! Il y a crise de l’offre des entreprises, des approvisionnements, de la demande des consommateurs avec des conséquences pour les banques, les Bourses et les marchés financiers.

    Le VIX, l’indice de la volatilité et de la peur, est passé, à Wall Street, de 15 à 40, soit les niveaux de 2011 avec la crise de dette de la zone euro, mais il est encore loin, à ce jour, malgré la panique, du sommet de 80 atteint pour la crise de 2008. Quant à la courbe d’inversion des taux, annonciatrice de récession, attachons nos ceintures : le taux à dix ans sur la dette américaine, suite à l’achat en catastrophe d’obligations, a atteint, vendredi, son plus bas historique, à 1,1143 %, et le taux à 30 ans est tombé à 1,6366 % !

    Oxford Economics affirme qu’une pandémie mondiale conduirait les États-Unis et l’Europe à la récession. Et l’Europe ne dispose plus des armes monétaires des banques centrales, les ayant déjà presque toutes utilisées pour maintenir une croissance molle. Jerome Powell, président de la Fed, pratique le « lip service » à la Trump ! L’abaissement de 0,25 % de la fourchette de taux 1,50-1,75 % par la Fed, en mars, et de 0,10 %, en juillet, des taux déjà négatifs de la BCE, ce serait, en fait, pour l’économie, encore moins qu’un cachet d’aspirine afin de soigner le coronavirus, le patient étant déjà décédé dans le cas de la BCE. Et à quoi servirait une politique de création de liquidités monétaires dans un pays où les habitants seraient cloîtrés chez eux, avec des rues vides et des magasins fermés, comme à Wuhan, depuis plus d’un mois, et où les usines seraient à l’arrêt ?

    Le risque mortel, c’est la récession qui se transformerait rapidement en dépression, avec de nouveaux cygnes noirs comme l’Italie, avec sa dette publique, ses banques en faillite et sa croissance proche de zéro, touchée au cœur en Lombardie et Vénétie (31 % du PIB italien)… ou comme la France de Macron avec sa dette publique, son déficit public et ses dépenses publiques incontrôlées. Moody’s vient d’abaisser la note de la France de Aa2 positive à stable.

    Le seul point positif de cette crise, c’est de voir l’Europe commencer à réaliser sa dépendance stratégique vis-à-vis de la Chine (par exemple, 80 % des principes actifs pour nos médicaments).

    Les deux semaines à venir vont être cruciales : ce sera soit une simple correction technique, dans l’attente de la crise véritable, fin 2020 ou en 2021, au plus tard, suite à l’hyper-endettement mondial, soit le krach et le grand plongeon qui continuera par glissades successives, comme en 1929. Warren Buffet « [n’exclut] pas une chute des marchés de 50 %, voire plus » tout en restant optimiste pour le long terme. Nous ne partageons pas son optimisme, mais le premier facteur causal fondamental, dans l’immédiat, sera l’évolution sanitaire, impossible à prévoir, dans un sens ou dans un autre, de l’intensité et de l’expansion pandémique du coronavirus.

  • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français... : L'entretien avec Le Dauphiné libéré (II/V)...

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Du début février au 23 mars (fin de la première partie de notre campagne de sensibilisation pour la sauvegarde de la maison de Maurras) nous présenterons divers textes ou documents relatifs à Maurras, sa vie, son oeuvre... 

    Nous avons passé les trois dernières semaines en bonne compagnie, avec Axel Tisserand, d'abord, puis Jean-François Mattéi et sa très belle intervention dans le jardin du Chemin de Paradis, le 1er septembre 2012; puis avec une sorte de reportage, tiré de nos riches archives, sur ce que fut cette journée d'hommage du 1er septembre 2012, à l'occasion du soixantième anniversaire de la mort de Maurras.

    Le rappel de cette journée montre bien ce qu'était la Maison de Maurras jusqu'à ce que la Mairie de Martigues n'en interdise l'accès, ne la "ferme", aussi sournoisement que brutalement; n'érige autour d'elle comme une sorte de Mur de Berlin, aussi réel qu'invisible...

     "Avant", tout le monde pouvait aller admirer le lieu, et  nous ne nous privions pas, à l'Union Royaliste Provençale. Ces jours heureux sont, pour l'instant, révolus. Jusqu'à quand ? C'est toute la question, et la raison de notre protestation, qui ne cessera que lorsque nous aurons obtenu ce que nous demandons :

    1. Des informations claires et précises sur les travaux promis, et un calendrier, même approximatif, concernant le déroulement de ces travaux, qui doivent aboutir à la réouverture de la Maison au public...

    2. Et, en attendant, la remise à disposition du public du libre accès au jardin, sans autres conditions que celles qui prévalent en n'importe quel autre endroit public du pays, selon les règles et normes en vigueur partout...

    Cette semaine - avant-dernière avant que notre Campagne de sensibilisation ne prenne une autre forme, dès le lendemain des élections municipales - nous vous présentons une conséquence directe de cette journée d'hommage du 1er septembre 2012 : Georges Bourquart, journaliste au Dauphiné libéré, nous a écrit trois jours après pour nous demander de lui faire visiter la Maison et le Jardin, et de lui présenter Charles Maurras... (II/V)

     

    maurras maison en entrant.jpgVous autres, royalistes, qu'aimeriez-vous voir en ce lieu ? Cette maison, qui vous est  si chère, que souhaiteriez-vous  la voir devenir ?

    Nous avons d'abord rappelé à notre interlocuteur que, désormais, depuis 1997, et conformément au voeu formellement exprimé par Maurras, "sa" maison de Martigues a été donnée à "sa" chère ville de Martigues ("Mon Martigues plus beau que tout" écrit-il dans l'un de ses plus beaux poèmes, Où suis-je ?).

    Maurras avait d'ailleurs réglé lui-même, dans les détails, cette donation, faisant même le compte de sièges que devraient occuper les différents partis (MRP, Socialiste, Communiste...) dans le Conseil d'administration !

    C'est Jacques Maurras, son neveu, qui remit les clés de la maison au maire de l'époque, Paul Lombard, qui, non seulement accepta la donation, mais vint en personne à la réception donnée dans le jardin, et prononça pour l'occasion un discours de remerciement aimable, et même chaleureux, décernant au passage un brevet de patriotisme à Jacques Maurras.

    La "maison du Chemin de Paradis" appartient donc à la ville de Martigues, depuis que son maire, communiste mais en l'occurrence martégal avant tout, a accepté le don de Charles Maurras, motivé - pour reprendre son expression - par son "patriotisme municipal".

    Nous ne pouvons donc évidemment, en aucune façon, nous substituer en quoi que ce soit à la Mairie de Martigues, doublement légitime propriétaire des lieux : légitime par la possession du titre de propriété, et légitime par la volonté expresse de Charles Maurras. Et nous ne pouvons en rien nous attribuer l'une quelconque de ses prérogatives.

    Nous ne pouvons avoir qu'un souhait, mais il est très fort : que la paix et la sérénité reviennent, enfin, sur Charles Maurras et sur cette maison.

    Personne n'imagine ni ne souhaite - et nous pas plus que quiconque - que cette maison devienne une sorte de centre de diffusion des idées royalistes.

    maurras,chemin de paradisMais, oui, nous souhaitons fortement qu'elle devienne, à l'instar de la bonne centaine d'autres existant en France, l'une de ces Maisons des Illustres qui fleurissent dans tout le pays. Un lieu de calme, voué à l'étude, à la recherche, à la connaissance ou, tout simplement, pour ceux qui y viendraient, à la découverte d'une parcelle de notre patrimoine, à travers la visite de la maison et du jardin d'un grand poète, d'un penseur, d'un homme d'action. 

    Nous souhaitons que Martigues retrouve son Académicien, dont elle est privée, du moins dans la sphère "officielle", depuis plus d'un demi-siècle.

    Nous souhaitons que ce lieu soit rendu à l'Intelligence, au savoir, à la poésie, dans le dépassement de toute polémique, vaine et dépassée.

    Qu'elle soit ouverte à tous, en permanence, chacun se faisant, évidemment, comme partout ailleurs, sa propre opinion par lui-même, après l'avoir visitée. 

    Et qu'ainsi, elle vive, qu'elle rayonne, à la façon, par exemple, de la maison de Chateaubriand :

    http://maison-de-chateaubriand.hauts-de-seine.net/web/chateaubriand/accueil

    Serait-ce trop demander ?... (à suivre...) 

    maurras,martigues

    Paul Lombard, maire communiste de Martigues, n'avait pas hésité à venir en personne "chez" Charles Maurras, décernant au passage un brevet de patriotisme à Jacques Maurras : certains devraient réviser leurs "classiques". Étonnons ceux qui connaissent mal Maurras : il avait, lui-même, prévu la place du Parti Communiste, dans le comité qui, selon lui, devait gérer, après lui, sa maison.  

    (à suivre...)

    lafautearousseau