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L'AGRICULTURE ou les premiers Écologistes, par Frédéric Winkler.

Les paysans et les viticulteurs du Midi ne pensent pas autrement quand ils dénoncent les technocrates distingués qui ont fabriqué les règlements européens. Et ils décrivent leur situation avec des mots qui pourraient être calqués sur le sentiment de bien des Français, dans bien des domaines : « La viticulture provençale enfermée depuis cent ans dans un corset orthopédique qui l'étouffe, contrôlée, étiquetée, suradministrée, surfiscalisée, noyautée, écrasée, confisquée, endettée, et pour finir embrigadée dans cette galère du Marché Commun où on l'a fait entrer de force pour pouvoir signer un règlement financier qui profitait à d'autres ». Une dénonciation à la Proudhon, tels sont les problèmes de nos viticulteurs, de nos paysans.

frédéric winkler.jpgAujourd'hui, ils sont soumis à une Politique Agricole Commune réactualisée en 2013 mais qui profite toujours (malgré quelques nuances) plus aux gros producteurs qu'aux autres, des problèmes qui touchent aussi de nombreuses autres professions, d'ailleurs. Le monde agricole est soumis aux dictats européens comme à l'industrie agroalimentaire (de la multinationale propriétaire des semences et productrice d'OGM à la grande distribution qui impose ses prix et ses volontés...) afin qu'il ne soit plus libre mais dépendant du Marché et de ses règles…
SURVIVANT ?
« Pour les prolétaires qui se laissent amuser par des promenades ridicules dans les rues, par les plantations d'arbres de la liberté, par des phrases sonores d'avocats, il y aura de l'eau bénite d'abord, des injures ensuite, enfin de la mitraille, de la misère toujours ! » (Auguste Blanqui - Cadeau de Paul Genestie ). Chaque jour, les bureaucrates de Bruxelles décident comment te faire disparaître car tu n'es pas assez « productif » ou tu ne te « plies » pas assez aux règles du Marché... Depuis longtemps déjà les technocrates ont décidé ta mort. Tu as été et tu es toujours trahi par les « grands » syndicats disant te représenter (en particulier la FNSEA), qui finissent toujours par manger dans la main de tes adversaires…Tu dois disparaitre car le système ne veut pas d'hommes libres préservant la saine tradition, racines de tes pères. Tu dois rentrer dans le moule libéralo-socialiste du « métro-boulot-dodo » pour le conformisme égalitaire où l'on admet mal le droit à la différence. Tout doit être « nivelé » pour aboutir à une forme de socialisme d'Etat mondialisé, de « communisme de Marché », disait un pamphlétaire il y a quelques années : ainsi, l'agriculteur est-il devenu un simple maillon d'une grande chaîne agroalimentaire qui lui échappe complètement. Le vieux félibre de Martigues écrivait : « Le socialisme d'Etat présente cette particularité distincte de liguer les travailleurs contre la société et contre l'Etat. Esclaves de l'Etat, parasites de la société. L'Etat détruira la société à leur profit. Et la société ne leur inspirera aucune reconnaissance. L'Etat qui assumera l'ingrat office de répartir entre eux le profit de ses exactions et de sa flibuste, non sans y introduire un minimum d'ordre, prendra ainsi une figure de gendarme, tout d'abord un peu ridicule, puis odieux. Un Etat tenu pour exacteur ; une société figurée en marâtre ; des travailleurs qui gronderont qu'on leur demande tout sans rien leur donner en échange, tels sont les trois produits de la politique sociale de toute démocratie. Il n'y a de place là-dedans pour rien d'humain : ni patriotisme, ni simple amitié. » Aujourd'hui, cet « Etat » est aussi le simple commis de Bruxelles, d'une Union européenne mondialisée à défaut d'être indépendante. De gré ou de force, tu seras contrôlé, administré, surveillé, amendé, enrégimenté un peu plus que tu n'es déjà, cela fait longtemps que la République désire ta mort, mais ne te laisse pas faire, recherche bien l'origine de tes maux, et agis ! Les idées rousseauistes furent imposées avec le sang de tes pères, t'en souviens-tu ? Davy de Virville disait : « si chaque paysan connaissait seulement cinq degrés de sa généalogie, la république aurait vécu ; la légende de la misère du Peuple Français avant la Révolution s'écroulerait comme un château de cartes ».
Après les armées de métier des rois qui laissaient tranquille le paysan dans sa terre, la conscription révolutionnaire arracha la jeunesse des champs pour la faire mourir au bout du monde au nom de ses principes destructeurs. Ce que dénonçait magnifiquement Anatole France : « La honte des Républiques et des Empires, le crime des crimes sera toujours d'avoir tiré un paysan de la paix de ses champs et de sa charrue et de l'avoir enfermé entre les murs d'une caserne pour lui apprendre à tuer un homme ». Ils subiront le contrecoup des fausses promesses de 89 et les gouvernements successifs en passant par de Gaulle : « Quand il n'y aura plus que 10% d'agriculteurs, tout ira bien », frères paysans, gardiens et défenseurs de notre environnement, ne soyez plus dupe. Ta disparition est donc programmée de longue date par ceux-là même qui réclament ton bulletin de vote. La satire veut que tu mettes au pouvoir ceux qui te détruiront. Comme disait Lénine : « Il faut arracher le paysan à l'idiotisme de la vie des champs » (l'objectif socialiste pour 1995, était l'abaissement de 7 à 3% de la population active paysanne). On te taxe, puis on te surtaxe puis, tu dois jeter ton lait, tuer tes vaches, arracher tes vignes, on te dit d'arrêter de cultiver, de laisser la terre en friche mais alors ! « Ces hommes-là ont détruit douze millions de paysans. Ils ont pollué les rivières, désertifié les campagnes et saccagé les paysages dessinés par dix mille ans de civilisation agraire. Ils font vivre l'enfer aux animaux torturés aux hormones, gavés aux farines et enchaînés en batteries. Ils renvoient à la friche les champs, empoisonnent doucement les gens avec de mauvais aliments et acculent à la disparition le peuple des paysans. »(J.C.Martinez). Quand la République ne peut t'éliminer directement, elle le fait en douceur, « légalement », de peur qu'un jour le Chouan (« Les chouans poussent un raid à Tours », Libération 21/09/90) qui est en toi se réveille et prenne sa fourche ou sa faux contre « ces poux qui nous courent sur le ventre ». La république détruit la paysannerie, métier jadis libre par excellence et dont la vocation est de nourrir son prochain. Cet univers croule aujourd'hui sous les charges et les contraintes étatiques les plus diverses. L'emprise des trusts financiers se fait de plus en plus sentir, tandis que la nourriture industrielle veut remplacer la traditionnelle production du monde agricole. L'Union européenne dirige l'économie Française : « Geler la terre », laisser en friche, la bétonner (plus de 80.000 hectares de terres arables urbanisées chaque année en France) quelle honte ! Exode rural, pollution, désertification, abandon des communautés rurales, arrachage des vignes, quotas laitiers, destruction du cheptel, reconversion, remembrement... : c'est le martyre de la terre et de ceux qui la travaillent avec passion !
N'oublions jamais que le monde rural est la sève de notre peuple et sa disparition sera sans retour... et qu'en France, la formule « Pas de pays sans paysans » est essentielle.
F. Winkler (Projet de Société, à suivre)

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