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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • L’avenir de l’Action française.

    La chro­nique de Sté­phane Blanchonnet

    Mili­ter à l’Action fran­çaise est une chance in­ croyable, celle de s’ins­crire dans une his­toire qui est un cha­pitre incontour­nable de l’histoire de France.

    Stéphane Blanchonnet.pngNon seule­ment l’AF, avec ses 120 ans révo­lus, est la plus ancienne for­ma­tion poli­tique fran­çaise mais encore, par son rayon­ne­ment intel­lec­tuel unique, par le nombre d’artistes, d’écri­vains, de per­son­na­li­tés qu’elle a comp­tés dans ses rangs, appa­raît comme une pro­vince de l’âme fran­çaise, au même titre que le jan­sé­nisme à la fin de l’Ancien Régime ou le roman­tisme dans la pre­mière moi­tié du XIXe siècle.

    Cet héri­tage est riche d’expérience et il est une force dans la me­sure où il nous fait un devoir d’être à sa hau­teur. Tou­te­fois, il peut aus­si être un han­di­cap si nous nous fos­si­li­sons en gar­diens de musée, si nous re­fusons par dog­ma­tisme de consi­dé­rer les erreurs du pas­sé́ (et il y en eut… autre­ment la monar­chie serait res­tau­rée !), si nous négli­geons d’actualiser nos for­mules et nos slo­gans pour les rendre intel­ligibles dans une France qui ne pos­sède pas nos codes et qui n’a plus grand-chose de com­mun avec celle de 1900 dans laquelle s’est for­gée, en même temps que s’élaborait notre doc­trine, une rhé­to­rique per­cu­tante à l’époque mais aujourd’hui par­tiel­le­ment désuète.

    L’avenir de l’AF res­semble à une ligne de crête : d’une part ne jamais aban­don­ner pour plaire au Siècle les idées-forces qui ont fait la lon­gé­vi­té de notre école, notam­ment le natio­na­lisme inté­gral (la conclu­sion néces­sai­re­ment monar­chique du natio­na­lisme fran­çais), dont l’actualité́ ne ces­se­ra jamais tant que la France demeu­re­ra, et, d’autre part, évi­ter le féti­chisme à l’égard des formes d’ac­tion ou des formes rhé­to­riques, par nature contin­gentes, uti­li­sées à un moment ou un autre de la longue his­toire du mou­ve­ment. Le suc­cès de notre cause au XXIe siècle dépen­dra de notre capa­ci­té́ à rele­ver ce défi.

    Chro­nique parue dans « Le Bien Com­mun » n°25

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    Source : https://www.actionfrancaise.net/blog/

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (43)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Mélanges, souvenirs, explications...

     

     

    Aujourd'hui : Maurras l'Académicien...

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    Le costume complet (chapeau, pantalon, épée)... faisait partie - avec sa bibliothèque - des trésors que renfermait "la maison"...

    Sentant que les choses ne se passeraient pas aussi pacifiquement que prévu, après la donation de la Bastide à la Mairie, Nicole Maurras remit le tout à l'Académie française, en la personne d'Hélène Carrère d'Encausse, le mercredi 19 février 2020.

    Vous aurez une petite idée de l'ensemble dans notre Catégorie Documents pour servir à une histoire de l'URP  enconsultant la note suivante : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (3)...

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    Maurras reçoit son épée d'Académicien... Photo "Excelsior", Roger-Viollet

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    L'épée d'académicien (détail)

    Elle a été fabriquée, comme celle de Bainville, par Mellerio dits Meller, le plus ancien joaillier du monde
    Charles Maurras a été élu à l’Académie française le 9 juin 1938.
    Financée par une souscription nationale, son épée lui fut offerte le 4 mars 1939, salle Wagram, par Charles Trochu, président du conseil municipal de Paris.
    Conçue par Maxime Real del Sarte, sa poignée représente Sainte Geneviève protégeant de ses mains un écu fleurdelysé posé à la proue d’une nef d’où se détache le chapiteau de pierre dit "bucrâne" qui orne la terrasse de la maison du Chemin de Paradis.
    Les vagues évoquent la vocation de marin à laquelle Charles Maurras dut renoncer lorsque, adolescent, il devint fortement mal-entendant; elles battent contre un mur de pierres surmonté de merlons", semblables à ceux du mur grec de Saint Blaise, site archéologique proche de Martigues qui inspira profondément Maurras.
    La bastide du Chemin de Paradis, maison de famille de Charles Maurras, gardée par deux cyprès d’émeraudes, est encadrée par les armes de Provence et de Martigues, et surmontée d’un ciel où brille une Grande Ourse de diamants.
    Sur le revers se trouve le château de Versailles, flanqué des armes de France et de Versailles, et surmonté du bouclier d’Orion.
    Le fourreau de l’épée se termine par une petite amphore grecque.

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (67)

     

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    Aujourd'hui : Quand Maurras écoutait Mistral...

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    Mistral et ses amis devant les Alpilles, de Louis Denis-Valverane (1870-1943) conservé au Musée des Beaux-Arts de Nîmes.

    Maurras est adossé à l'arbre, à gauche...

    Dans son ouvrage "Maîtres et témoins de ma vie d'esprit", Maurras range Mistral dans la catégorie des "maîtres". Il ressentait - bien avant qu'elle ne l'écrivît !... - ce que pensait Simone Weil de l'enracinement, personnifié, pour Maurras, par Mistral :

    "L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine. C'est un des plus difficiles à définir. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir. Participation naturelle, c'est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l'entourage. Chaque être humain a besoin d'avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l'intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie..." 

    Lorsque Mistral mourut, Maurras lui rendit immédiatement hommage dans le quotidien :

    Grandes "Une" de L'Action française : Quand il est mort, le poète... Mistral ! (1/2)

     

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (71)

     

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    Aujourd'hui : Maurras, vu par Péguy...

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    "Quand je trouve dans l'Action française, dans Maurras, des raisonnements, logiques, des explications impeccables, invincibles, comme quoi la royauté vaut mieux que la république, et surtout le royalisme mieux que le républicanisme, j'avoue que si je voulais parler grossièrement, je dirais que ça ne prend pas.

    On pense ce que je veux dire : ça ne prend pas comme un mordant prend ou ne prend pas sur un vernis. Ça n'entre pas. Des explications, toute notre formation universitaire, scolaire, nous a tellement appris à en donner, à en faire, que en sommes saturés... Dans le besoin, nous les ferions...

    Mais qu'au courant de la plume, et peut-être, sans doute, sans qu'il y ait pensé, dans un article de Maurras je trouve, comme il arrive, non point comme un argument, présentée comme un argument, mais oubliée au contraire, cette simple phrase : Nous serions prêts à mourir pour le Roi, oh ! alors on me dit quelque chose, alors on commence à causer. Sachant, d'un tel homme, que c'est vrai comme il le dit, alors j'écoute, alors j'entends, alors je m'arrête, alors je suis saisi, alors on me dit quelque chose..."

    Charles Péguy, Notre jeunesse, 1910

     

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  • Religion & Société • Où Michel De Jaeghere montre commrent Rémi Brague pulvérise les dogmes relativistes

     

    Par Michel De Jaeghere

    Rémi Brague explore le sophisme qui tend à confondre toutes les religions dans une même réprobation en projetant sur elles la violence de l'islamisme. Michel De Jaeghere donne ici une excellente recension du dernier essai de Rémi Brague, Sur la religion    LFAR

     

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    Rémi Brague n'a pas de chance, et il doit lui arriver de ressentir comme une fatalité sa situation. Philosophe, servi par une érudition immense, une acuité dans l'analyse que colore un regard d'une humanité profonde, il s'efforce depuis quarante ans d'affiner de manière toujours plus juste et plus subtile nos connaissances sur l'interaction de la métaphysique et de la culture, la place des traditions religieuses dans l'essor des civilisations, l'actualité de la pensée antique et médiévale, les dangers que représentent les ruptures de la modernité. Venu trop tard dans un monde trop vieux, il doit confronter sa pensée avec les slogans, les idées toutes faites que répandent à foison des leaders d'opinion peu curieux de ces subtilités.

    La nocivité générale du « fait religieux », sa propension à susciter intolérance, guerre et persécutions, à maintenir dans l'obscurantisme des peuples qui ne demanderaient, sans lui, qu'à s'épanouir au soleil de la raison pure et au paradis de la consommation de masse, fait partie de ces évidences indéfiniment ressassées. C'est à elle qu'il s'attaque dans Sur la religion, son dernier essai, en montrant qu'elle relève de la paresse intellectuelle ou de l'ignorance, quand elle ne sert pas de paravent à notre lâcheté: « Pour fuir la peur que [l'islam] suscite, remarque-t-il, une tactique commode, mais magique, consiste à ne pas le nommer, et à parler, au pluriel, des religions. C'est de la même façon que, il y a quelques dizaines d'années, on préférait, y compris dans le milieu clérical, évoquer les dangers que représentaient “les idéologies” pour ne pas avoir à nommer le marxisme-léninisme

    Que d'autres religions que l'islam aient été parfois associées à la violence, Rémi Brague se garde certes de le nier. Que le meurtre et la guerre soient les inévitables conséquences de la croyance en un Dieu créateur auquel on rende un culte et qu'on s'efforce de prier dans l'espérance d'un salut qui dépasse notre condition mortelle, voilà qui demande des distinctions plus exigeantes. Explorant les relations de ceux que l'on désigne, non sans ambiguïtés, comme les trois grands monothéismes - le judaïsme, le christianisme et l'islam - avec la raison, la violence et la liberté, scrutant les textes saints et les fondements du droit, évaluant les pratiques (le crime d'un adepte n'engage pas nécessairement sa croyance, s'il l'a commis pour d'autres motifs, ou des motifs mêlés, ou en violation manifeste de la morale qu'induit la religion injustement incriminée), il montre au prix de quels amalgames on est parvenu à jeter le discrédit sur une aspiration qui est au fond de l'âme humaine et dont on a le témoignage depuis quelque trois cent mille ans.

    Dans la multiplicité des pistes de réflexion ouvertes par ce livre provocateur - au meilleur sens du terme -, l'une des plus fécondes se trouve sans doute dans la comparaison qu'il risque, après Benoît XVI, des relations entre foi et raison dans le christianisme et l'islam. Le premier, souligne-t-il, admet avec Pascal que si la raison permet de pressentir l'existence d'un Dieu créateur, elle est, seule, incapable d'accéder à des vérités qui la dépassent. Il lui faut le secours de la grâce : ce qu'on appelle la foi. Mais le chrétien peut et doit ensuite faire usage de sa raison pour ce qui relève de son ordre : la connaissance des choses et le choix des actions conformes à la justice, à l'accomplissement de sa nature, sous le regard de sa conscience. Pour le musulman, nous dit-il, c'est l'inverse. L'existence de Dieu a le caractère d'une évidence, que la raison devrait suffire à attester : cela rend inexcusable l'incrédulité. La raison est en revanche impuissante à découvrir par elle-même les comportements que ce Dieu transcendant, muet, inatteignable attend de sa créature. Elle devra dès lors s'en remettre aveuglément à la loi qu'Il a lui-même dictée à son prophète dans le Livre où a été recueillie une parole incréée, irréformable, indiscutable. La première conception fonde le droit naturel, clé de voûte de notre liberté face à l'arbitraire, dans la mesure où il déduit, de notre condition de fils de Dieu, les droits et les devoirs qui s'attachent à la créature. La seconde justifie l'application - toujours et partout - de règles de comportement conçues pour des Bédouins illettrés dans l'Arabie du VIIe siècle : la charia.

    La facilité qui conduit trop souvent, sous couvert de neutralité, intellectuels et responsables à traiter des différentes religions comme d'un phénomène interchangeable et, après en avoir utilisé les dérives pour disqualifier le christianisme, à se les représenter avec ses catégories pour plaquer sur l'islam des caractères qui lui sont profondément étrangers ne se révèle plus seulement, à la lecture de ce livre, comme une manifestation de pusillanimité : bien plutôt comme une utopie mortifère.  

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    Sur la religion, de Rémi Brague, Flammarion, 256 pages, 19 €.

    Michel De Jaeghere

    Directeur du Figaro Histoire et du Figaro Hors-Série.

  • Communiqué de l’Action Française – Le prince des huées...

    You are currently viewing Communiqué de l’Action Française – Le prince des huées

    Emmanuel Macron a de nouveau été copieusement conspué à son arrivée au Salon de l’Agriculture. Ce nouvel épisode de huées est amplement justifié.

    Devant la mobilisation paysanne, le Salon de l’Agriculture a été envahi par les CRS et les gardes mobiles, une façon de souhaiter un bon accueil de la part de l’Élysée.

    Certains observateurs spécialistes du salon on fait ce constat :

    « Cette année, nous avons droit à un Salon de l’Agriculture remarquable. Dans les filières d’exception, du jamais vu, nous pouvons admirer un éventail de poulets qui nous rend fiers !

    Par croisements successifs, nous avons enfin des gallinacés bottés, casqués, pouvant porter visière et bouclier pour se protéger contre les intempéries et à même de résister au réchauffement climatique. »

    Les Gaulois réfractaires ont gardé le sens de l’humour, même si pour beaucoup d’agriculteurs les temps sont tragiques.

    Ce n’est pas le simulacre de débat que le président, qui est coutumier du fait, a ensuite tenu à huis clos avec quelques représentants des syndicats agricoles qui apaisera la colère des agriculteurs tant ce « seul en scène », qui mit fin au combat des gilets jaunes, fut un modèle de cuistrerie.

    Ce n’est pas non plus le débat improvisé qui a suivi ou il a cru opportun d’employer un langage de charretier que le président fera illusion sur sa proximité avec le monde paysan : le respect et la qualité des propos tenus par les agriculteurs présents n’avaient d’égal que la vulgarité, l’arrogance et l’autosatisfaction dont il a fait preuve. Il ne suffit pas non plus de répéter à l’envie être « aux côtés des agriculteurs » pour effacer sept ans d’exercice du pouvoir pendant lesquels il a organisé avec Ursula von der Layen la détresse du monde paysan et poursuivi la déconstruction de l’agriculture française. Il ne suffit pas, enfin, de déambuler dans les allées du Salon de l’Agriculture, entouré de dizaines de gardes du corps, pour faire oublier qu’il est le promoteur assumé d’une politique européenne laquelle, fondée sur le principe de libre échange, ne permettra jamais la mise en place du protectionnisme minimum nécessaire que les agriculteurs appellent de leurs vœux et qui est le préalable à la résolution de la crise agricole.

    Emmanuel Macron a, une fois encore, usé du subterfuge du débat improvisé pour tenter d‘apaiser, voire d’endormir, les esprits par un enfumage en règle. Ce faisant, il risque fort d’ajouter la frustration à la colère des paysans qui lui ont signifié que le temps du discours était révolu. La sauvegarde de l’agriculture française réclame des actes qu’il est incapable de mettre en œuvre tant il a placé notre pays sous la suzeraineté de Bruxelles.

    Mais quand le pouvoir politique refuse de passer à l’acte, c’est bien souvent le peuple qui s’en charge… S’il veut éviter d’en arriver là, il doit d’abord rompre avec les règles européennes et le modèle mondialiste, quoi qu’il en coûte, et probablement en coûtera-t-il moins cher si le pays réel reprend le contrôle. Avec le scrutin qui vient, il faudra choisir : L’UE ou la France…

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (12)

     

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    Aujourd'hui : (3/3) "Plan masse", Intérieur de la maison... :

    • (VI/VIII) Le rez-de-chaussée :

    "Plan masse" (VI/VIII)



    La porte d'entrée donne sur un couloir qui partage en deux parties égales la totalité du rez-de-chaussée, et va - tout droit jusqu'au fond - à l'escalier menant aux étages (escalier en dessous duquel sont les toilettes).
    La première piéce, à gauche, est la salle-à-manger, et la seconde - derrière - une pièce "de rangement", ou "boudoir".
    À droite du couloir central, on a, tout de suite en entrant, le "salon-bibliothèque", et, au fond à droite (on est "côté est") la cuisine...

    Le rectangle "du fond" est une construction beaucoup plus récente, qui a été rajoutée, en partie, pour gagner de la place et en partie pour des raisons d'assainissemnt de l'édifice, afin de lutter contre l'humidité...

    Il conviendra de supprimer cette verrue dès que ce sera possible...

     

    • (VII/VIII) Le premier étage :

    "Plan masse" (VII/VIII)



    Au premier étage, côté sud, on donne sur :

    le bureau de Charles Maurras, qui occupe le milieu de l'étage, éclairé par la fenêtre centrale de la façade;

    sa chambre à coucher, éclairée par la fenêtre ici à droite de la façade, est à droite sur le plan; une deuxième chambre la jouxte, au fond ("côté est");

    à gauche, sur le plan, on a la chambre de Madame Maurras, mère, éclairée elle aussi par l'une des trois fenêtres de la façade (ici, celle de gauche) et une deuxième chambre, derrière ("côté ouest").

    Même remarque qu'au rez-de-chaussée pour le rectangle "du fond"...

     

    • (VIII/VIII) Le second étage :

    "Plan masse" (VIII/VIII)



    Au second étage, on a quatre pièces, dont l'une (celle de droite sur le plan) dispose de deux fenêtres en façade, plein sud, et se trouve donc être beaucoup plus spacieuse que les trois autres.
    L'une de ces pièces conserve, dans une grande armoire provençale, une collection de L'Action française.
    Dans une autre se trouve le "tub" et la baignoire en zinc de la maison...
    On remarque que "la construction rajoutée" - côté nord - ne monte pas jusqu'au second...
    Au-dessus se trouvent "les combles" et la charpente qui soutient la toiture, le tout bâti, bien évidemment, à la façon du dix-septième siècle, c'est-à-dire, superbe...

     

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (37)

     

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    Aujourd'hui : Le grand "oublié" du Mur des Fastes...

     

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    Blason des Comtes et Ducs de Penthièvre

     

    Il s'agit de Sébastien de Luxembourg-Martigues : une erreur, ou plutôt un oubli, ne venant pas de Maurras mais du sculpteur, est cause que ce Sébastien de Martigues, Amiral de Charles IX, s'est donc retrouvé exclu du Mur des Fastes...
    "Si l'on excepte cette lacune - dit Maurras, en parlant de l'inscription en général - tout le reste est bel et bon..."

    Rétablissons-donc Sébastien de Luxembourg-Martigues, dit le chevalier sans peur, dans cette liste des Fastes, où il aurait dû figurer...

    Vicomte de Martigues il fut nommé duc de Penthièvre par le roi Charles IX le 15 septembre 1569. Son premier fait militaire d'importance est sa participation au Siège de Metz où, assiégés par le duc d'Albe, les Français résistèrent quatre mois avant que les Espagnols ne se replient en janvier 1553.
    En 1558, il aide le duc de Guise à reprendre Calais puis Guines. En 1559-1560, il participe à l'expédition française en Écosse destinée à soutenir Marie de Guise, régente pour sa fille Marie Stuart.
    L'expédition compte environ 1.800 hommes.
    Les Français, très inférieurs numériquement, furent contraints à la capitulation à Leith.

    Pendant les Guerre de religions, en 1562, Sébastien de Luxembourg fut nommé colonel-général de l'infanterie puis se distingua à la bataille de Dreux où il porta une attaque décisive contre l'amiral de Coligny.
    Il devint gouverneur de Bretagne en 1565.

    Après de multiples actions militaires, souvent héroïques, le roi de France éleva pour lui le comté de Penthièvre en duché-pairie.
    Il participa encore à la victoire catholique de Montcontour où il enfonça deux fois l'avant-garde protestante le 3 octobre 1569.
    Il trouva la mort quelques jours plus tard à Saint-Jean-d'Angély où il fut tué d'un tir d'arquebuse à la tête.
    Son corps est inhumé dans l'église des Cordeliers à Guingamp.


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  • Sur le blog de l'Action française, la décentralisation (2).

    3.pngSource : https://www.actionfrancaise.net/

    Un pro­blème his­to­rique : l’inflation de l’emprise de l’État cen­tral

    La France d’Ancien régime connais­sait une décen­tra­li­sa­tion de fait, ani­mée par de nom­breux corps inter­mé­diaires (muni­ci­pa­li­tés, com­mu­nau­tés, corps de métiers, uni­ver­si­tés…). Leur exis­tence avait pour but de pré­ser­ver tant les inté­rêts de leurs membres que le bien com­mun.

    Aus­si pos­sé­daient-ils leurs propres sta­tuts et règle­ments tout en étant tenus d’obéir aux lois géné­rales dont le roi était le garant. Au titre de leur uti­li­té sociale, ils béné­fi­ciaient éga­le­ment de la pro­tec­tion du sou­ve­rain qui recon­nais­sait leurs liber­tés et pri­vi­lèges. Ces diverses per­sonnes morales consti­tuaient autant de limites natu­relles au pou­voir de l’État.

    Depuis quelques années se suc­cèdent les son­dages et études sou­li­gnant la défiance du peuple fran­çais vis-à-vis des élites poli­tiques : le mou­ve­ment des Gilets jaunes a été le stig­mate de cette rup­ture entre pays réel et pays légal. Face à cette rup­ture, la décen­tra­li­sa­tion s’est impo­sée dans le débat poli­tique fran­çais.

    La Révo­lu­tion a jeté à bas cet édi­fice social. L’historien Pierre Rosan­val­lon, dans son ouvrage Le modèle poli­tique fran­çais, a sou­li­gné l’horreur ins­pi­rée aux révo­lu­tion­naires par les corps inter­mé­diaires. L’État répu­bli­cain cen­tra­li­sa­teur consi­dère la nation comme un ensemble d’individus auto­nomes et indif­fé­ren­ciés. Consi­dé­rés comme un obs­tacle à l’expression de la volon­té géné­rale de cette masse d’individus, les corps inter­mé­diaires furent abo­lis, et les asso­cia­tions inter­dites. Ain­si, en 1791, la loi Le Cha­pe­lier, et le décret d’Allarde, inter­dirent aux tra­vailleurs de se regrou­per. Ce n’est presque qu’un  siècle plus tard que la troi­sième Répu­blique s’est réso­lue à auto­ri­ser, à contre­cœur, les syn­di­cats (1884), puis les asso­cia­tions (1901).

    La décen­tra­li­sa­tion impos­sible en Répu­blique…

    Ain­si, la décen­tra­li­sa­tion est impos­sible en Répu­blique. La tra­di­tion jaco­bine fran­çaise consi­dère les corps inter­mé­diaires non pas comme des limites néces­saires à l’emprise de l’État mais comme un obs­tacle à l’expression de la volon­té géné­rale d’où il tire sa légi­ti­mi­té. De plus, l’État répu­bli­cain se don­nant pour mis­sion non seule­ment d’administrer la socié­té mais de la recréer conti­nuel­le­ment, il ne sau­rait tolé­rer de limites. En effet, éma­nant de la sacro-sainte sou­ve­rai­ne­té popu­laire, ses fon­de­ments seraient désor­mais inat­ta­quables : pour­quoi les citoyens cher­che­raient-ils à limi­ter les pré­ten­tions d’un État issu de leur volon­té ? Cepen­dant, cette « sou­ve­rai­ne­té popu­laire » n’est que l’expression de l’addition des inté­rêts et des opi­nions indi­vi­duels, chan­geants par défi­ni­tion chan­geants et n’a rien à voir avec la défense de l’intérêt natio­nal, seule bous­sole que devrait suivre un État.

    La Répu­blique enferme ain­si la socié­té fran­çaise dans un para­doxe : dépos­sé­dant les citoyens des affaires qui leurs sont proches, elle les sol­li­cite sur des ques­tions qu’ils ne maî­trisent pas. Dans cet écueil réside la source du dés­in­té­rêt crois­sant du peuple fran­çais pour la poli­tique. Pour citer Pierre Bou­tang : « la cen­tra­li­sa­tion, le manque d’une vie com­mu­nale et régio­nale réelle, l’absence d’institutions inter­mé­diaires où l’homme puisse accom­plir et résoudre le conte­nu concret de son sou­ci poli­tique, telles sont les causes du mal ». Enfin, si la Répu­blique se fait décen­tra­li­sa­trice dans les dis­cours, elle ne fait en réa­li­té que décon­cen­trer, c’est-à-dire repro­duire les habi­tudes cen­tra­li­sa­trices à une échelle plus petite, confiant l’autorité à des enti­tés sans ancrage his­to­rique, créées ex nihi­lo (comme les inter­com­mu­na­li­tés, ou les dépar­te­ments). Pri­vant les citoyens de com­mu­nau­té his­to­rique, elle leur inter­dit toute pos­si­bi­li­té de démo­cra­tie locale. Le pou­voir tech­no­cra­tique s’installe par là même à toutes les échelles (des ins­ti­tu­tions euro­péennes aux ins­ti­tu­tions locales).

    … mais néces­saire à la vie de la nation

    A rebours de la cen­tra­li­sa­tion répu­bli­caine, l’Action fran­çaise fait de la décen­tra­li­sa­tion l’un des piliers du « Qua­dri­la­tère maur­ras­sien » for­mule des­si­nant les contours de la monar­chie de l’avenir. Notre mou­ve­ment affirme, en effet, la dis­tinc­tion fon­da­men­tale entre socié­té et État. Pour reprendre la for­mule maur­ras­sienne, l’État n’est qu’un « fonc­tion­naire » de la socié­té. La for­mule d’une saine répar­ti­tion des pou­voirs entre socié­té et État est ain­si résu­mée par Maur­ras : « l’autorité en haut, les liber­tés en bas ». Il s’agit de limi­ter l’État aux fonc­tions réga­liennes (Défense, Jus­tice, Fis­ca­li­té, Poli­tique étran­gère, Mon­naie) pour les­quelles il dis­po­se­rait de toute l’autorité néces­saire, tan­dis que les Fran­çais, recou­vri­raient la ges­tion directe de leurs inté­rêts, aban­don­nant un contrôle tout à fait illu­soire des grandes orien­ta­tions de poli­tique géné­rale. La vie des citoyens s’organisant sur­tout à par­tir des attaches locales ou pro­fes­sion­nelles, recou­rir corps inter­mé­diaires ren­drait l’administration du quo­ti­dien plus humaine et effi­cace tout en ren­for­çant le lien social et en offrant de réelles oppor­tu­ni­tés d’épanouissement aux citoyens.

    Il ne s’agit donc pas d’ôter aux Fran­çais toute prise sur les affaires poli­tiques. Il est au contraire indis­pen­sable de réta­blir le contact entre le gou­ver­ne­ment et les forces du pays réel. L’Action fran­çaise croit au prin­cipe de sub­si­dia­ri­té, qui com­mande d’abandonner la déci­sion poli­tique au plus petit éche­lon com­pé­tent. Ce prin­cipe doit être allié à la dis­tinc­tion entre les fonc­tions de conseil (ou de repré­sen­ta­tion) et de déci­sion. Dans cette logique, il revient aux corps inter­mé­diaires de jouer le rôle de repré­sen­ta­tion natio­nale, à l’échelle locale (com­mu­nale, régio­nale, pro­fes­sion­nelle). Ain­si, plus on se rap­proche des affaires locales, plus la repré­sen­ta­tion par­ti­cipe à la déci­sion. Inver­se­ment, plus on s’en éloigne, plus les fonc­tions de conseils et de déci­sion se dis­tinguent jusqu’à être net­te­ment sépa­rées au niveau des affaires natio­nales. C’est dans cette mesure que la monar­chie est repré­sen­ta­tive sans être par­le­men­taire.

  • Le legs d'Action française (X/X) : Nécessité d’un examen critique rigoureux en vue de l’avenir

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    (Conférence de Gérard Leclerc, donnée au Camp Maxime Réal Del Sarte - 2019)

     

    Le legs de l’Ac­tion fran­çaise est quelque chose d’impressionnant, qui doit être reçu avec toute la recon­nais­sance, et même toute la pié­té néces­saires, mais aus­si avec l’es­prit de ce que Maur­ras appe­lait «  la tra­di­tion cri­tique » .

    C’est le contraire, je l’ai mon­tré, d’un « long fleuve tran­quille  ». L’histoire de l’Action fran­çaise s’a­na­lyse comme une longue suite d’é­preuves, elle ne sau­rait échap­per à des crises qui sont le reflet de diverses évo­lu­tions his­to­riques. De telles crises, qui ont mar­qué la vie du mou­ve­ment depuis ses ori­gines sont, à vrai dire, inévi­tables. Sans doute fau­dra-t-il ana­ly­ser les plus impor­tantes d’entre elles. Je pense notam­ment à celles-ci :

    - l’exclusion d’Henri Lagrange (Cercle Prou­dhon) en 1913 ;

    - la condam­na­tion par Pie XI en 1926 ;

    - la rup­ture de Ber­na­nos en 1932 ;

    - le désastre de 1940, Vichy, la Résis­tance et la Libé­ra­tion ;

    - la rup­ture de Pierre Bou­tang en 1955 ;

    - la rup­ture de la Nou­velle Action fran­çaise, en 1971, à laquelle j’ai été per­son­nel­le­ment asso­cié.

    Par­mi les crises catas­tro­phiques subies par l’Action fran­çaise, j’ajouterai la mort de Jacques Bain­ville en 1936. Il m’est arri­vé d’affirmer que c’était la plus grave d’entre elles. Durant la Seconde Guerre mon­diale, la luci­di­té de l’auteur des Consé­quences poli­tiques de la paix a fait tra­gi­que­ment défaut au jour­nal, au mou­ve­ment et à Maur­ras lui-même. À par­tir de la cer­ti­tude que le maré­chal Pétain était l’unique pro­tec­teur de la France acca­blée face à la vic­toire écra­sante de l’Allemagne nazie, Maur­ras s’est arc-bou­té sur une adhé­sion qui, à par­tir de novembre 1942, a per­du à nos yeux sa cré­di­bi­li­té. Son neveu et fils adop­tif, Jacques Maur­ras, était d’avis qu’il aurait fal­lu sus­pendre alors la publi­ca­tion du quo­ti­dien. L’échec de Vichy a été cruel pour l’Action fran­çaise et celui qui l’incarnait, mais aus­si pour la cause qu’ils ser­vaient. Il importe pour l’avenir de faire de cette période un exa­men cri­tique authen­tique : ni condam­na­tion sans appel récu­sant l’objectivité, ni ten­ta­tive apo­lo­gé­tique pour ten­ter d’excuser et, du coup, fuir l’analyse par­fai­te­ment rigou­reuse qui s’impose.

    Cela n’est pas seule­ment vrai pour cette période cru­ciale. C’est l’ensemble d’une his­toire qu’il s’agit d’envisager dans toute son ampleur et sa com­plexi­té. Loin de tout déni­gre­ment, il s’agit de recon­naître en quoi l’Action fran­çaise a pu éclai­rer l’opinion pen­dant un demi-siècle, en quoi elle a failli. Ce qui est cer­tain, c’est qu’en dépit de ses défauts, elle demeure une des écoles poli­tiques les plus mar­quantes du XXème  siècle. Sa fécon­di­té s’est avé­rée avec les figures de pre­mier plan, celles d’un Pierre Bou­tang et d’un Pierre Debray qui ont su assu­mer l’héritage et le faire fruc­ti­fier. Aux nou­velles géné­ra­tions de reprendre la tâche, avec la gra­ti­tude néces­saire et l’acuité du regard. Mais aus­si avec toutes les audaces pour inven­ter un futur qui ne sera pas une morne répé­ti­tion, mais une aven­ture pour la France des temps pro­chains.

  • Grandes ”Une” de L'Action française : 20 septembre 1920, Bainville, Chevalier de la Légion d'honneur

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Voici la "Une" du mercredi 22 septembre 1920 (le Décret a été pris le lundi précédent, 20 septembre) :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k760621s

    Sous le modeste titre "Échos", la nouvelle est annoncée en plein milieu du journal, par un pavé non signé, au milieu de la quatrième colonne :

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    Oui, comme le dit ce court "écho" - dont le style fait irrésistiblement penser que Maurras en est le rédacteur - "...Tous nos lecteurs et amis, tous ceux qui connaissent, qui suivent, l'oeuvre si hautement patriotique de Jacques Bainville, tous ceux qui apprécient le magnifique talent de l'auteur de l'Histoire de deux peuples et de l'Histoire de trois générations, la force et la sûre lumière de ses vues prophétiques sur la politique du monde, applaudiront, avec L'Action française tout entière, à la distinction dont il est l'objet de la part d'un gouvernement qui tient à se montrer français..."

     

    Tirée de notre Album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville, la photo "Chevalier de la Légion d'honneur"  :

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    Jacques Bainville est reconnu, respecté et honoré par le Pays légal : quand éclate la Guerre, il se rend en Russie, avec un ordre de mission du ministère des Affaires étrangères, dans le cadre de la Maison de la Presse et de la section de propagande, dirigée par Philippe Berthelot.
    Là bas, il a pour mission d’apprécier l’esprit public et l’opinion qu’on y a de la France.
    Il est, de fait, spectateur des dernières heures du régime tsariste.
    Jacques Bainville était bien, comme le dit Dickès, "le lien entre la République et le Roi"...
    Ce royaliste convaincu, qui écrivait chaque jour dans L'Action française, fut nommé Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 20 septembre 1920, pris sur le rapport du ministre des Affaires étrangères, Alexandre Millerand.
    Bainville était déjà Commandeur de la Couronne d'Italie et de celle de Roumanie, Chevalier de l'Ordre de Léopold, l'ordre militaire et civil le plus important de Belgique : dans ses "Détails sur les services extraordinaires rendus par le candidat", son dossier stipule qu'il s'est révélé "un de nos publicistes les plus éminents et (qui) occupe une une situation des plus en vue dans le monde de la presse, aussi bien en France qu'à l'étranger. Spécialisé dans les questions de politique extérieure où il écrit depuis plus de quinze ans, a publié dans L'Action française, dans La Liberté et dans Excelsior des articles remarqués. Dirige La Revue universelle, écrit dans La Revue des Deux Mondes et dans d'autres périodiques des écrits de grande valeur. A publié plusieurs ouvrages de politique extérieure où il a toujours fait preuve d'une compétence éprouvée et s'est montré écrivain de grand talent."

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    Bainville.jpg• l'article quotidien de Bainville - très court - est bien là, juste en dessous du pavé et dans la partie haute de la colonne (où il n'occupe que dix-neuf lignes !).

    Son titre :

    "Surveillance nécessaire. L'Allemagne et la réunion de l'Autriche..."

                    

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    Merveilleuse lucidité !...

     

    • Léon Daudet signe le sien "Député de Paris" (poste qu'il occupera,DAUDET.jpg dans la "Chambre Bleu horizon", du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924).

    Il y tonne contre "Un péril national. Un cabinet Briand ?...!" sur toute la colonne de gauche et la moitié supérieure de la deuxième... Il n'aime pas Briand, en vrai patriote français, et il le dit carrément : "...La carrière politique de Briand a toujours reposé sur un certain compromis entre les conservateurs aveuglés, et les révolutionnaires amadoués, compromis dont les conservateurs faisaient les frais et dont les révolutionnaires tiraient les marrons. Clemenceau aussi, naguère, s'y laissa prendre; puis brusquement, dans l'éclair génial qui l'anima du 22 juillet 1917 au 11 novembre 1918, il y vit clair..."

    (extrait)

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    maurras.jpg• enfin, les quatre paragraphes de "La Politique" de Maurras occupent trois colonnes : la moitié de la deuxième, toute la troisième et la moitié supérieure de la quatrième, s'arrêtant juste au-dessus du "pavé" annonçant la nomination de Bainville...

    Puis Maurras écrit une brève réponse à une lettre reçue d'un ami brésilien et lance un appel à la générosité des lecteurs, sous le titre "Les millions de la Reconstitution nationale", afin de donner à l'action du journal "les moyens de la soutenir et de la développer." : "...La conquête d'un auditoire non seulement européen mais universel a tours été parmi les objectifs de L'Action française. On peut dire aujourd'hui que, pour plus d'une grande nation, cet objectif est atteint..."

    Cette réponse commence en cinquième colonne, juste en dessus de la fin de l'article de Bainville, et s'achève en haut de la sixième et dernière colonne de droite, dont elle occupe un peu moins de la moitié...

    Le journal emprunte à la lettre de ce lecteur sa "manchette du jour" :

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    Pour lire les articles...

    En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite...

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  • L’Action Française dans la rue pour dénoncer l’inaction des politiques face à l’insécurité à Nantes.

    L’Action Française était hier soir place Graslin pour dénoncer l’inaction politique de la ville vis-à-vis de l’insécurité grandissante.

    Les nombres d’agressions et de viols ne cessent d’augmenter au fil des années : 992 en 2016, 1162 en 2017, 1358 en 2018. Les chiffres officiels concernant 2019 devraient sortir le mois prochain. Malheureusement, il ne fait aucun doute que ces chiffres seront en hausse aux vues des faits divers relayés tout au long de cette année dans la  presse.

    Des voix s’élèvent, des groupes de professionnels, de commerçants, de militants se forment pour condamner ce manque de courage des politiques à s’attaquer au fond du problème : celui de l’immigration massive et incontrôlée dans notre pays et celui de la fausse charité derrière la stratégie d’accueil de la ville de Nantes.

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    lafautearousseau

  • En réponse à une question : ”Maurras a-t-il parlé de l'immigration ?”.... Non, bien sûr !....

               La réponse à votre question est, en effet, facile: non, cher lecteur (lectrice ?...), Maurras n'a jamais parlé de l'immigration durant sa longue carrière, et pour une raison bien simple: c'est que le phénomène nouveau -et absolument inédit dans notre histoire millénaire- que nous entendons aujourd'hui par immigration n'existait pas, à l'époque de Maurras; la question ne se posait pas: du moins, elle ne se posait pas dans les termes où elle se pose aujourd'hui....

                Une irruption de quinze millions d'étrangers en trente ans; deux habitants sur trois de la Seine-Saint-Denis d'origine étrangère; une bonne trentaine de villes françaises dans lesquelles l'immigration représente le tiers -et plus...- de la démographie; sans parler de la sur-délinquance qui va avec: voilà bien des réalités que Maurras n'a évidemment pas connues, et dont, forcément, il n'a pas pu parler (1)....

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    Il en a vu, des choses, dans sa vie, Maurras, mais "ça", au coeur de Paris, jamais....

                Les fameuses vagues migratoires qu'a connues notre pays au XXème siècle, auxquelles Maurras a assisté, et que manient mensongèrement les tenants du parti immigrationniste, n'avaient rien à voir, ni dans leur nombre, ni dans leur composition, avec la déferlante de populations africaines -maghrébines ou subsahariennes- que le Pays légal a organisée depuis les funestes décrets Chirac de 1975 (regroupement familial).

                Il s'agissait, avant la Première Guerre et entre les deux guerres, de populations européennes avec lesquelles nous avions -on nous pardonnera le néologisme, c'est pour faire court- les mêmes fondamentaux civilisationnels. Trop nombreuses d'un coup, et trop différentes par leurs moeurs et leur religion, les populations africaines d'aujourd'hui ne sont en effet en rien comparables aux populations européennes d'hier, venues en nombre bien inférieur, et avec des moeurs et coutumes compatibles.

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                L'assimilation de ces populations fut rapide, il n'y avait rien à redire à cela, et c'est la raison pour laquelle Maurras n'a rien dit...

                Il s'est, pourtant, montré plus fin et plus perspicace que bien d'autres.

                Voici un extrait d'un article de lui, dans l'Action française du 13 juillet 1926, à l'occasion de l'inauguration de la grande mosquée de Paris, lors de la visite du sultan du Maroc Moulay-Youssef (2). On y découvre un Maurras perspicace (il avait anticipé le réveil de l'Islam: "je ne crois pas que l'on puisse en douter..."); un Maurras respectueux -comme cet autre grand royaliste que fut Liautey- vis à vis des peuples musulmans (ces "nobles races...": on dirait, aujourd'hui, qu'il était non-raciste !...); un Maurras lucide et reconnaissant ("...auxquelles nous avons du un concours si précieux..."). Et qui jette sur ces populations un regard amical, voire admiratif, lorqu'il évoque "les très belles robes de nos visiteurs marocains", de "ces majestueux enfants du désert"...

                Mais aussi, et malgré tout, un Maurras inquiet parce que, justement, perspicace, et bien plus fûté que bien d'autres, qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez. Ne sollicitons pas trop les textes, en cherchant à leur faire dire ceci ou cela. Mais, pourtant, n'y a-t-il pas un solide avertissement, qui ressemble à s'y méprendre à de la prémonition, dans les lignes qui suivent ? Et Maurras n'y apparaît-il pas visionnaire ? : 

                "Cette mosquée en plein Paris ne me dit rien de bon.... s'il y a un réveil de l'Islam, et je ne crois pas que l'on puisse en douter, un trophée de la foi coranique sur cette colline Sainte Geneviève où tous les plus grands docteurs de la chrétienté enseignèrent contre l'Islam représente plus qu'une offense à notre passé: une menace pour notre avenir... la construction officielle de la mosquée et surtout son inauguration en grande pompe républicaine, expriment quelque chose qui ressemble à une pénétration de notre pays et à sa prise de possession par nos sujets ou nos protégés....

                 Nous venons de transgresser les justes bornes de la tolérance, du respect et de l'amitié. Nous venons de commettre le crime d'excès. Fasse le ciel que nous n'ayons pas à le payer avant peu."

                 Mesuré, reconnaissant, mais bien plus lucide que beaucoup, il exprimait le souhait que "...les nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ne soient jamais grisées par leur sentiment de notre faiblesse..."

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    (1) : interrogé le jeudi 17 décembre sur Radio Notre-Dame, le spécialiste reconnu qu'est Jean-Paul Gourevitch avançait le chiffre de 7 millions de musulmans en france (de préférence à celui de 5 millions qu'on évoquait devant lui) ; et il chiffrait le coût de l'immigration à 25 milliards d'euros par an pour la collectivité !.... 
    (2) : cet article a été proposé par le toujours excellent et indispensable site Maurras. net ( http://maurras.net/ ), le 15 décembre 2009. En cliquant sur le lien ci-après, vous accéderez aux commentaires du site sur cet article et, surtout, en cliquant sur la photo de ce numéro 194 de la dix-neuvième année du journal (daté du mardi 13 juillet 1926), vous pourrez lire la totalité de l'article de Maurras. Le texte sur la Mosquée constitue le second paragraphe de son article quotidien, La Politique, qui en comporte quatre ce jour-là.
  • Maurras et la permanence de « L'espérance royale »

     

    Dans son prélude au livre essentiel qu'il a écrit sur Maurras* - ouvrage sans-doute trop volumineux et souvent trop difficile pour que beaucoup d'esprits fassent l'effort de s'y arrêter vraiment - Pierre Boutang dit ce que fut l'espérance royale de Charles Maurras, mais aussi la sienne propre, et conséquemment la nôtre, nous qui gardons, dans le contexte actuel, la foi politique qui fut la leur, comme de beaucoup d'autres.  Ce texte, dont nous publions plus loin quelques extraits, nous paraît en effet en particulière concordance avec l'évolution en cours d'un certain nombre d'esprits importants, soit qu'ils se livrent à une forme très nette de remise en cause des valeurs républicaines, de la République en soi-même, soit qu'ils posent, très clairement, la question du régime et évoquent le manque de Roi, ce que viennent de faire, en juillet et août, à droite comme à gauche, Maxime Tandonnet, qui fut l'un des principaux conseillers du président Sarkozy et Emmanuel Macron, ministre de l'Economie en exercice. Ainsi, la monarchie réapparaît, une fois de plus, comme le dit Boutang, à l'horizon du possible. Dans un contexte et un langage actuels, comme il est normal. Ainsi, l'idée monarchique ne cesse pas d'être sous-jacente à la réflexion politique contemporaine. On verra ce qu'elle doit, selon Boutang, à la démonstration puissante, répétée pendant un demi-siècle, selon laquelle la République ne remplit pas les conditions minimales d'un Etat. Tel est en tout cas le constat que font aujourd'hui, selon des voies diverses, les personnalités que nous venons d'évoquer. Dans les crises de toute nature où se débat le régime, ces avancées de l'hypothèse monarchique ne sont pas négligeables. Tout au contraire.  LFAR  

     

    4110103012.jpgDans cet ordre, sans doute [l'espérance royale], il n'a jamais pensé qu'à faire. Ses pires insulteurs sont ceux qui feignent de douter qu'il ait, de toutes ses forces, voulu le Roi, comme il voulait la patrie. Encore un coup, Péguy était bon juge, espérait même qu'il y eût quelqu'un pour vouloir la République comme Maurras voulait le Roi, et a dit la conviction que cet homme était prêt à mourir pour ce Roi qui ne meurt pas, qui accompagne la patrie; pour Celui, tout autant, qui, de manière fixe, destinée, figure, pour une ou deux générations cette escorte des siècles. Croyez-vous, jeunes gens, que, parce qu'il le démontre avec tout l'éclat du Même et du Logos, il y adhère moins ? Ça ne serait vraisemblable que pour un qui se distinguerait de sa pensée. Il voulait même que le Roi voulût régner, autant et plus qu'il prouvait sa nécessité. 

    […] Plusieurs décennies ont passé depuis sa mort, et nous avons recom­mencé, cessé, et puis recommencé; nous avons, quelques-uns, roulé le rocher de Sisyphe qu'est, au regard étranger, pas au nôtre, la monarchie. 

    Possible que cela prête, au moins, à sourire, n'est-ce pas ? Nous en souririons nous-mêmes, s'il n'y avait l'espérance qui crie en nos petits-enfants. Oui, comme a dit ce vieil et pur camelot du roi de Bernanos, « autour des petits garçons français penchés ensemble sur leurs cahiers, la plume à la main, et tirant un peu la langue, comme autour des jeunes gens ivres de leur première sortie sous les marronniers en fleur, au bras d'une jeune fille blonde, il y avait ce souvenir vague et enchanté, ce rêve, ce profond murmure dont la race berce les siens ». Il y avait ? Il y a : chaque fois que naît un enfant dont on sait déjà que, bientôt, il saura dire son ave Maria, et le long d'un clair ruisseau buvait une colombe. 

    Je l'admets, Maurras n'a pas réussi à ramener le Roi. Il a travaillé « pour 1950 », et voici bientôt l'an deux mille, et si le Roi n'est pas ramené, notre foi politique est vaine. 

    […] Mais, d'abord, il y a un sens où le retour du Roi n'a nullement été étranger à son action et à sa preuve. Certes nos Princes n'échappent pas à la cruelle loi d'exil grâce à la force ou la ruse de l'Action française. Simplement l'Idée du Roi, sans laquelle on ne sait pas qui rentre, sans laquelle nos Princes eux-mêmes ne l'auraient pas toujours su, cette Idée-là dormait au cœur de la forêt historiale sans que personne eût le souci ni les moyens de la réveiller. 

    Ensuite l'auteur de l'Enquête n'a jamais douté que l'instauration et la consolidation d'une monarchie moderne — ou affrontée au monde moderne — ne dût être l'œuvre du Prince lui-même, et de son charisme qui dépasse la raison, du moins toutes les raisons. 

    Toutefois […] nous avons été « jetés en monarchie », en quasi-monarchie par un Charles De Gaulle très conscient des prolongements nécessaires pour que son œuvre ne fût pas, à long terme, un échec pire que celui de la république qu'il avait « ramassée dans la boue » en 1944 et déposée en 1958... 

    Enfin deux ordres de réalités concomitantes doivent être considérés à propos de Maurras : 

    D'une part, en remontant du salut public […] jusqu'à sa condition royale, il a pu ériger la preuve puissante, jamais réfutée, que la république en France, règne du nombre, des partis, et, à travers eux, de l'or et de l'Étranger, ne remplissait pas les conditions minimales d'un État; qu'elle ne pouvait donc masquer sa nullité politique que par une tyrannie administrative et bureaucratique vouée à défaire la nation. Il en résultait que l'avantage majeur de la monarchie serait de n'être pas la République, de combler son vide par la présence d'une personne douée, en général et au moins, des attributs de l'humanité, la raison de « l'animal rationnel mortel » et la responsabilité. 

    Sans cette démonstration, répétée pendant un demi-siècle, la monar­chie n'aurait pu apparaître à l'horizon du possible. 

    D'autre part le royalisme maurrassien a trouvé sa forme supérieure, et sa composition stable, (la seule qui pût avoir des prolongements positifs, hors de la simple critique de la religion et de la non-politique démocratiques) chez ceux qui, ou bien avaient conservé une fidélité monarchique, tout endormie et désespérée qu'elle fût, ou bien, dans l'Armée, l'Église, et quelques réduits de l'Intelligence critique et de l'Université, ne voyaient pas chez le Roi la simple négation de la République, mais une personne vivante, l'héritier des fondateurs de la patrie. 

    Maurras avait dû, sans jamais oublier ce royalisme, où ne s'opposent jamais l'intelligence et le cœur, mettre l'accent sur la preuve négative, creuser et miner la démocratie parlementaire dont les ruines pouvaient seules, une fois déblayées, laisser la place à la monarchie moderne. Cela étant fait, et bien fait, cette critique ayant pénétré dans le subconscient de toutes les familles politiques, un fait nouveau, aussi inattendu que, pour les marxistes orthodoxes avant Lénine la Révolution dans un seul pays, apparut : non seulement le Roi se concevait comme négation effective de la République sans tête ni cœur, mais l'accession au pouvoir souverain, peut-être sous une forme nouvelle, d'un Capétien, fils de saint Louis, sortait de la simple spéculation**. 

    * Maurras, la destinée et l'œuvre, Plon, 1984

    ** Boutang évoque ici - et plus loin - la volonté de régner du Comte de Paris (Henri VI) et son action. De même la persistance des Princes de la Maison de France à assumer "la tradition qu'il (leur) a été donné d'incarner".

     

  • Sur le Blog du Centre Royaliste d'Action Française (CRAF) : Robert Ménard à L’Action Française : ”Je paie mon combat pou

    L’Action Française reçoit Robert Ménard et sa femme, Emmanuelle Duverger, pour s’entretenir avec eux, de leurs parcours médiatiques atypiques, de Reporter sans frontières fondé par le premier, à Boulevard Voltaire, lancé avec la seconde, chaque entreprise au service de la liberté d’expression intégrale. Roboratif !

    Action française 2000 :

    Après Vive le Pen !, écrit en collaboration avec Emmanuelle Duverger, votre épouse, un livre qui avait déjà fait grand bruit à sa sortie, vous récidivez avec un non moins retentissant Vive l’Algérie française !Pourquoi aggraver ainsi votre cas ?

     

     

    Robert Ménard : Il y a à cela deux raisons. La première, similaire à celle qui a présidé au projet de Vive Le Pen ! est de lancer un pavé dans la marre médiatique en formulant ce que l’on n’a pas le droit de dire dans la presse bienséante et bien-pensante. J’aurai commis un Vive Pol Pot ! ou un Vive Staline ! ou un Vive Mao !, que cela serait passé complètement inaperçu, parce que j’aurai traité d’icônes de gauche qui, dans l’inconscient collectif de celle-ci, impriment une confuse nostalgie de jeunesse au lieu, au contraire, de susciter la révulsion. Bref, cela n’aurait choqué personne de faire l’apologie des pires sanguinaires

     
     

     

     

    AF 2000 : A l’outrance des anti-Algérie française et autres suppôts du FLN, également adeptes du cilice méa-culpant, vous pensiez qu’il était opportun de répondre par une autre outrance au service d’une vérité historique que beaucoup souhaiterait plus apaisée ?

     

     

    RM : Mais c’est la seule façon de se faire entendre ! J’assume parfaitement la portée polémique de mon propos. Jean-Jacques Jordi vient de publier un ouvrage sur les disparus en Algérie. En avez-vous entendu parler dans les médias ? J’en ai assez de cette vision unique et univoque ! Sur le 17 octobre 1961, je suis sidéré d’entendre le président de la République reprendre mots pour mots la fable des centaines de manifestants algériens balancés dans la Seine par les forces de l’ordre de l’époque ! Où a-t-il vu ça ? Tout ça pour complaire au gouvernement algérien à qui il doit rendre visite prochainement ! Sur ce qui s’est passé rue d’Isly à Alger le 26 mars 1962 ou le 5 juillet 1962 à Oran où des centaines de Pieds-Noirs furent massacrés (massacres auxquels mon père a échappé par miracle, par la grâce d’un Arabe qui lui a sauvé la vie), que de contre-vérités, de manipulations des évènements voire de mensonges officiels, au service des gentils (et de leurs successeurs) « combattants de la liberté ». Avec Vive l’Algérie française !, il ne s’agissait donc évidemment pas de faire l’apologie de la colonisation et de dire que tous les Pieds-Noirs étaient des anges, mais de redresser un peu la barre face à une caste médiatique pétrie de bonnes intentions et qui jouent sans vergogne le même air de pipeau depuis des décennies. Il est quand même ahurissant que l’on ne puisse pas dire tranquillement, par ce que c’est tout simplement la vérité, qu’il y eut plus d’Algériens tués en interne par d’autres Algériens que d’Algériens tués par l’OAS ! Même l’Allemagne vient enfin, 60 ans après la Shoah, d’adopter une distance critique à l’égard de la politique d’Israël. On peut attendre en vain de M. Hollande qu’il adopte la même posture.

    AF 2000 : Pourquoi ne pas avoir endossé seul, en tant que journaliste, ce libelle et vous être associé à Thierry Rolando, président du Cercle algérianiste qui traîne dans son sillage d’autres associations de Pieds-Noirs, de Harkis, voire d’anciens combattants de l’OAS ?

     

     

    RM : D’abord par sympathie pour Thierry Rolando qui m’a plus que sensibilisé à sa cause. Ensuite, je n’ai pas la connaissance exacte et factuelle qu’il a sur ces douloureux évènements. Enfin, c’était l’occasion pour moi de rendre hommage à des gens qui depuis cinquante ans cherchent à se faire entendre au nom d’une réalité qu’ils ont vécu dans leur chair et dans celle de leurs parents, enfants ou amis disparus.

    AF 2000 : Vous provenez vous-même de la gauche. Comment expliquez-vous son hémiplégie intellectuelle sur certains chapitres de l’Histoire ? Vous-même, d’ailleurs, en étiez-vous atteint ?

     

     

    RM : J’ai quitté la gauche quand Mitterrand est arrivé au pouvoir. Très vite, je me suis aperçu que les doux rêves que je nourrissais se cassaient les dents sur la réalité. Or, c’est sur cette réalité que la gauche bien-pensante se masque les yeux et les oreilles. Pour bien la connaître, je dirai que la gauche doit incarner le bien. Elle est le Bien et tout ce qui vient d’en face n’est audible et n’a aucune grâce à ses yeux. Quand j’étais dans les salles de rédaction, j’étais frappé de constater que les opinions des opposants n’étaient pas considérées seulement comme erronées (ce qui laisse éventuellement place à la discussion), mais aussi et surtout comme méchantes par principe et mauvaises par essence. Cette hémiplégie naturelle de la gauche est même pathologique. Le sectarisme est véritablement consubstantiel à l’idéologie de la gauche. Il y a globalement à gauche, la certitude incoercible que l’on est du bon côté de la barrière. La droite est complètement terrorisée par ce magistère de la gauche germanopratine, au point qu’elle a honte d’être elle-même. Vous êtes catalogués en tant que « néo-fascistes », comme le Nouvel Obs en a dressé récemment la liste.

    AF 2000 : Quelles sont les raisons réelles qui ont motivé vos évictions successives de médias grands publics comme RTL ou I-Télé ? [...]

    Propos recueillis par Aristide Leucate - La suite de l’entretien dans L’Action Française n°2853

    Robert Ménard et Emmanuelle Duverger ont récemment lancé le site très politiquement incorrect Boulevard Voltaire