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  • Prise de Palmyre par l'État islamique : pourquoi une telle inaction de la coalition ? L'analyse d'Hadrien Desuin*

     

    Il est seulement à craindre que l'analyse qui suit - d'Hadrien Desuin - ne se révèle, hélas, tristement exacte.  LFAR

    L'État islamique s'est entièrement emparé de Palmyre ce jeudi. Hadrien Desuin, dénonce l'inaction de la coalition qui préfère sacrifier la cité antique plutôt que d'apporter son concours à Bachar al-Assad.

    Le 13 mai, l'offensive de l'État islamique débutait à Palmyre, carrefour névralgique du désert syrien et vestige antique d'une civilisation bel et bien disparue. Deux grosses larmes de crocodiles ont coulé sur les joues de Laurent Fabius et François Hollande. Une semaine plus tard, une contre-offensive djihadiste fait reculer l'armée syrienne fidèle à Bachar Al-Assad. Laquelle doit céder à nouveau le nord de la ville après l'avoir repris quelques heures. Les combats continuent, pourtant la coalition anti-Daesh emmenée par les occidentaux détourne pudiquement le regard.

    Elle continue de bombarder avec succès les positions djihadistes face aux kurdes, hier à Kobané et aujourd'hui à Hassaké, mais Palmyre l'indiffère. Quelques raids aériens bien guidés auraient pu stopper net les colonnes du Djihad. Mais parce que ce sont des alaouites qui résistent à la barbarie, rien ne sera fait.

    L'indignation de la communauté internationale est unanime, la directrice générale de l'Unesco Irina Bokova s'active pour sauver Palmyre. Jack Lang, président de l'institut du monde arabe, a pris les accents des soldats de l'an II sur Europe 1: « il faut massacrer ces massacreurs et sauver Palmyre ! » Décidément ses camarades font peu de cas de nos racines gréco-latines. La culture n'a pas d'importance quand les « méchants » la défendent. Comme si l'Occident ne parvenait pas à sortir de son manichéisme pour prendre la moins mauvaise des solutions.

    Cette indignation stérile s'explique aisément: la bataille de Palmyre remet en cause le dogme de l'alliance tacite entre Bachar et l'EI. C'est le conte que rabâche depuis quatre ans les chantres de « l'opposition syrienne »: Bachar et l'EI sont alliés, ils sont les deux têtes d'un même hydre bicéphale. Tandis que des combats opposent depuis des années les troupes loyalistes aux soldats du califat à Der Ez Zor, à Damas et ailleurs; tout est fait pour minimiser sinon effacer la part que prend l'armée loyaliste dans la lutte contre Daesh.

    Une fable qui cède le plus souvent à la facilité complotiste: l'EI est une créature de Bachar Al-Assad. Conclusion imparable des derniers rêveurs du printemps arabe: pour vaincre Daesh, il faut renverser Bachar. Et si, après Palmyre, c'était l'État islamique qui renversait Bachar, le maître de Damas serait-il encore coupable ?

    Soucieuse de se montrer réactive, la diplomatie française se hâte lentement. Elle a décidé de prendre une initiative bien de chez nous; Ses partenaires internationaux, dont John Kerry, sont invités le 2 juin à Paris, pour une réunion. Mais que sera Palmyre dans douze jours?  Il suffit d'un ordre pour modifier la trajectoire de nos aéronefs qui bombardent l'EI de l'autre côté de la frontière syrienne. On voudrait enterrer Palmyre discrètement qu'on ne s'y prendrait pas autrement.

    Parce qu'on préfère sacrifier un pan entier de notre civilisation plutôt que de donner une victoire à Bachar, rien ne sera fait pour sauver Palmyre. Dans une quinzaine de jours, quand nos diplomates se réuniront au quai d'Orsay, les ruines fumantes de la ville porteront d'autres stigmates que celles du temps, celles de la furie et de l'indifférence des hommes, celles des duels d'artillerie. Une deuxième fois, et quelque soit le vainqueur, Palmyre sera détruite.   

    * Hadrien Desuin Figaro actualités

    Ancien élève de l'École spéciale militaire de St-Cyr puis de l'École des officiers de la Gendarmerie nationale, Hadrien Desuin est titulaire d'un master II en relations internationales et stratégie sur la question des Chrétiens d'Orient, de leurs diasporas et la géopolitique de l'Égypte, réalisé au Centre d'Études et de Documentation Économique Juridique et social (CNRS/MAE) au Caire en 2005. Il a dirigé le site Les Conversations françaises de 2010 à 2012. Aujourd'hui il collabore à Causeur et Conflits où il suit l'actualité de la diplomatie française dans le monde. 

  • Neuvième année bientôt en cours ... Comment allons-nous ?

     

    Depuis sa création [28.02.2007], nos lecteurs se sont toujours intéressés à la progression de Lafautearousseau et en ont été tenus informés. Nous continuerons de le faire, notre lectorat constituant, au moins dans sa plus grande part, une désormais assez vaste communauté d'idées, dont l'amitié d'esprit, parfois l'amitié tout court, sont le ciment.

    Disons tout d'abord que Lafautearousseau continue de progresser régulièrement. Et plutôt que de donner une série de chiffres comme nous l'avons fait souvent, précisons simplement, pour marquer une tendance plutôt qu'un instantané, qu'au cours des trois derniers mois [novembre, décembre et janvier] l'audience de Lafautearousseau a été de 15% supérieure à celle des trois précédents. 

    Ce dont nous voudrions faire part ici, c'est de trois faits précis, significatifs et récents :

    kathedrale-lodz-polen-37077012.jpg Le premier atteste de l'intérêt que suscite Lafautearousseau hors de nos frontières, que ce soit de la part de Français expatriés, ou d'étrangers qui, d'une certaine façon, se rattachent à notre famille de pensée ou souhaitent s'en informer. Nos outils statistiques nous indiquent l'ensemble des pays, nombreux et dans le monde entier, d'où nous sommes regardés et lus. Mais il y a parfois intérêt et de plus adhésion. Ainsi, la liste des localités d'où des dons nous sont parvenus, mentionne désormais la ville de Lodz, en Pologne, d'où un citoyen polonais, nous a adressé récemment un chèque de soutien d'un montant non-négligeable. Qu'il en soit remercié. Et surtout remercié de nous avoir manifesté ainsi son adhésion aux idées que nous tentons d'illustrer ici, dans la tradition du royalisme français et dans un esprit d'Action française. 

    philippe%20de%20saint%20robert%205.jpg Un autre soutien nous a touchés. Il est lui aussi récent et nous est précieux parce qu'il émane d'un homme dont nous respectons depuis longtemps l'œuvre, le style et la pensée : il s'agit de Philippe de Saint Robert qui, avec sa participation pour Lafautearousseau, nous a adressé ces simples mots : « Bravo pour votre site et, surtout continuez ». Inutile de dire que, venant de lui, nous en sommes honorés. [Philippe de Saint Robert - Wikipédia]

     

    aubagne20vielle20ville.jpg D'un lecteur ami ancien résidant à Aubagne, nous recevons, aussi, avec un chèque d'un montant qui n'avait rien de modeste, les lignes suivantes qui nous touchent encore : « le 26 janvier, Chers amis, Voici, ci-joint, ma modeste contribution au développement de votre site d'informations que je lis chaque jour avec un immense plaisir. Je vous souhaite une excellente année 2016, pleine de santé et de bonheur pour vous et vos familles. Longue vie au site lafautearousseau ! Avec mes amitiés ». Nos remerciements et nos amitiés.

    Ajoutons pour conclure que c'est, à ce jour, de 61 villes et localités réparties sur tout le territoire français, que des dons nous sont parvenus. On peut en consulter la liste, tous les jours sur Lafautearousseau. Elle rend compte à la fois de l'intérêt de nos lecteurs pour notre quotidien et de son implantation nationale. 

    Le lecteur tirera des quelques informations qui précèdent les conclusions qui lui paraîtront convenir. Quant à nous, elles nous encouragent à poursuivre notre travail, souvent très prenant, pour réaliser au quotidien un site qui nous semble faire œuvre vraiment utile.  Lafautearousseau  •

  • Les Russes décapitent al-Nosra en Syrie

    Al-Nostra

    Par Antoine de Lacoste

     

    1456949215.pngLe Front al-Nosra a longtemps été le fer de lance de la mouvance islamiste en Syrie. A la pointe des combats dès 2012, il s'est imposé comme le plus puissant (et le plus cruel) des nombreux groupes de combattants islamistes qui se faisaient une concurrence féroce. Son affiliation à Al-Quaïda (la nébuleuse créée par Ben Laden) contribuait beaucoup à son prestige dans les milieux sunnites radicaux.

    L'émergence de Daesh en 2013, et les succès initiaux de celui-ci, allait l'affaiblir durablement. Plusieurs milliers d'hommes l'ont alors abandonné au profit de l'Etat islamique, attirés par la création du califat et...par une solde bien supérieure. Les méthodes de terreur et de barbarie différaient peu.

    Son point d'ancrage territorial dans la Province d'Idleb (au nord-ouest de la Syrie) va lui permettre de passer ce cap difficile.

    Il va d'abord se lancer dans une vaste opération de communication que les medias occidentaux relaieront complaisamment : il change de nom et devient Fatah al-Cham (Cham étant un nom antique désignant la Grande Syrie, englobant donc le Liban, la Palestine et la Jordanie). Parallèlement, il rompt avec Al-Quaïda et s'allie avec d'autres groupes islamistes. Il contribue enfin au recrutement des fameux Casques blancs, ces secouristes soi-disant neutres que l'Occident honorera avec une naïveté confondante.

    Aujourd'hui, sous le nom de Tahrir el-Cham, c'est bien Al-Nosra qui règne sur la Province d'Idleb.

    Hormis quelques bombardements syriens et quelques frappes ciblées des Américains ou des Russes, la région était relativement épargnée par les combats. L'armée syrienne et ses alliés chiites avaient certes d'autres priorités (Alep et maintenant Deir ez-Zor) mais surtout, les Russes en avaient fait le réceptacle des combattants islamistes de toutes tendances qui avaient accepté de se rendre.

    Récemment encore, plusieurs centaines de combattants islamistes ont quitté sous bonne escorte des enclaves qu'ils contrôlaient le long de la frontière libanaise pour rejoindre Idleb, avec familles et armes légères. Le régime syrien n'a jamais vu d'un très bon œil ces transactions, mais les Russes considèrent que c'est la façon la plus économique de nettoyer définitivement des poches islamistes, toujours difficiles à éradiquer maison par maison.

    Dans les zones de « désescalades » (une sorte de cessez-le-feu) mises au point par les Russes, Idleb figure en quatrième position (les autres sont la Goutha, près de Damas, la frontière jordanienne et la région de Homs).

    Bien sûr, les terroristes d'al-Nosra sont exclus de ces accords de désescalades qui ne concernent donc que les autres groupes, notamment ceux qui sont soutenus par les Turcs. L'idée des Russes est bien évidemment de créer des tensions entre islamistes et de sécuriser d'abord les villes stratégiques du pays.

    Pour surveiller l'application de l'accord concernant Idleb, Turcs et Russes se sont mis d'accord lors de la conférence d'Astana il ya quelques mois : les groupes soutenus par Ankara surveillent le nord et une police militaire russe le sud.

    Mais récemment, al-Nosra a tenté de percer les lignes russes et syriennes au sud, a repris quelques villages à l'armée syrienne et a menacé la ville d'Hama. Idleb ressemble de plus en plus à une nasse, et al-Nosra l'a bien compris.

    L'aviation russe a mis bon ordre à cela mais une quarantaine de policiers russes se sont retrouvés encerclés et ont dû se défendre avec acharnement pendant plusieurs heures avant d'être dégagés par des hélicoptères.

    Pour l'armée russe, même si elle ne déplore que des blessés dans ses rangs, l'affront devait être lavé.

    Une réunion au sommet entre les principaux chefs du groupe terroriste s'est tenue quelques jours plus tard. Les Russes l'ont su et al-Nosra l'a payé cher : douze dirigeants tués par un bombardement parfaitement dirigé. Le sort du numéro un, Abou Mohamed al-Joulani, reste incertain mais il serait soit mort, soit grièvement blessé (un bras ou une main en moins selon les sources).

    Cette opération, qui décapite provisoirement al-Nosra, en dit long sur le niveau d'infiltration des mouvements islamistes par les Russes...

    Concluons sur cette dernière information intéressante : la majorité des policiers russes attaqués étaient musulmans, issus des républiques caucasiennes du sud, dont nombre de Tchétchènes fidèles à Moscou...  

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde

  • Tout ce qui est Racines est bon : après Dunkerque et Menton, le Carnaval est à Nice...

    (Tiré de notre Album Fêtes de France, Identité française : ces fêtes qui "font", qui "sont la France...)

     

    La première trace écrite que l'on possède au sujet des Carnavals date de 1294 : cette année-là, Charles d’Anjou, Comte de Provence, signale avoir passé à Nice "les jours joyeux de Carnaval".
    Charles d'Anjou - qui devait mourir en 1309 - devient ainsi, pour ainsi dire, le premier "chroniqueur" du Carnaval...
    On sait que ce prince fit "de fréquents séjours en Provence où il se montra un sage administrateur".
    Ce qui explique sa présence, en 1294, aux réjouissances du Carnaval de Nice, qui est donc le plus ancien connu, et reconnu, en France, même s'il n'est, bien sûr, pas le seul : plusieurs autres villes en France organisent de très beaux et très joyeux Carnavals...

    Le Carnaval ? Du païen et du chrétien...

    Le Carnaval est en effet l'héritier de rituels antiques, comme les fêtes débridées des Lupercales, mais il est aussi essentiellement lié au calendrier chrétien, et se déroule entre l'Epiphanie (le 6 janvier, fin des fêtes de Noël, avec la présentation de Jésus au Temple) et le Mardi Gras (veille du début du Carême), fête mobile, qui peut tomber entre le 3 février et le 9 mars, et début de la période des Fêtes de Pâques...

    Le mot Carnaval vient de l'italien carnevale ou carnevalo, qui a pour origine carnelevare, mot latin formé de carne (viande) et levare (enlever) : c'est la dernière fête où l'on peut encore faire bombance, manger de la viande, avant, justement les quarante jours du Carême, pendant lesquels on fera abstinence...
    En espagnol, Carnaval se dit Carnestolendas, c'est-à-dire, si l'on en revient au latin, "les viandes devant être prises", puisque, ensuite, comme on vient de le dire, ce seront les quarante jours de pénitence du Carême...

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     Les Lupercales, dans la Rome antique, sont des fêtes annuelles célébrées près d'une grotte nommée le Lupercal (au pied du mont Palatin), en l'honneur de Faunus, dieu des troupeaux qui les défendait contre les loups.
    La fête des Lupercales avait lieu à Rome du 13 au 15 février, c’est-à-dire à la fin de l’année romaine, qui commençait le 1er mars.
    Les luperques, prêtres de Faunus, sacrifiaient un bouc à leur dieu dans la grotte du Lupercal où, selon la légende, la louve avait allaité Romulus et Rémus...

     

     

    Le Carnaval de Nice : des origines...

    On l'a vu plus haut, le premier écrit relatant le Carnaval de Nice date de 1294; il fut rédigé par le comte de Provence, Charles II duc d’Anjou qui "vient passer les fêtes de carnaval, dans sa bonne ville de Nice".
    Aux XIVème et XVème siècles, le carnaval est avant tout une fête populaire, assez simple.
    Au XVIIIème siècle, sous l'influence du carnaval vénitien, les bals masqués se développent.
    Dans la seconde moitié du XIXème siècle, Nice devient la capitale de la villégiature hivernale, et l'écrivain dijonnais Stéphen Liégeard invente l'heureuse expression "Côte d’Azur", en 1871.

    Le corso carnavalesque se déroule principalement sur "le Cours" (d'où son nom...), haut lieu de la vie mondaine.
    Un comité des fêtes fut créé en 1873 : il érigea le carnaval en véritable spectacle, puis organisa des concours de défilés de chars, mascarades et cavalcades pour le Mardi Gras.
    Deux grands artistes niçois, Alexis Mossa et son fils Gustav-Adolf Mossa, furent "Ymagiers du Roy" : ils sont directement à l'origine des chars de Sa Majesté Carnaval et de sa Cour.
    Mossa réalisera le premier char de Sa Majesté Carnaval en 1882, et lui adjoindra Madame Carnaval en 1893...

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    ...à la Bataille de fleurs...

    C'est Alphonse Karr qui fut à l'origine de la première bataille de fleurs, en 1876 : à son instigation, Andriot Saëtone créa la première "bataille de fleurs" sur la promenade des Anglais...

    Aujourd'hui, cette bataille pacifique et odorante se déroule pendant le Carnaval : installés sur vingt chars fleuris, des jeunes - garçons ou filles - lancent des fleurs aux spectateurs. Des troupes musicales, venues des quatre coins du monde, prennent place entre les chars, comme pour le corso carnavalesque.

    Quasiment toutes les fleurs lancées durant cette bataille - mimosa, lys, marguerites... - poussent sur les collines de la région; les producteurs locaux plantent à l'automne les variétés qui constitueront le décor végétal des prochains chars, imaginés en étroite collaboration avec les fleuristes.
    Il faut entre quarante et cinquante heures pour décorer un char, mais le piquage ne se fait qu'au dernier moment, pour garantir la fraîcheur des fleurs.
    De nos jours, la bataille entre spectateurs n'a plus lieu, elle est devenue un "lancé" d'environ 100. 000 fleurs de char au public...

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  • Municipales de mars à Martigues : les listes en présence à Martigues (pour l'instant...)

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui : Une pause dans notre découverte du Mur des Fastes, pour parler un peu des prochaines élections municipales...

    Ne pas participer aux jeux internes du Pays légal, ne pas même nous y intéresser parce que nous n'en faisons pas partie, ne signifie pas pour autant que nous nous désintéressions de ce qui se passe dans la chose publique.

    Surtout au niveau local, et encore plus particulièrement à Martigues, à cause de "l'affaire de la maison de Maurras".

    Nous l'avons écrit ici-même, le 25 septembre, juste après le début du lancement de notre campagne "Défendez Maurras ! Sauvez sa maison !" profitant de l'occasion que nous offraient les 36ème Journées du Patrimoine : la très riche Mairie de Martigues - dirigée par une "Union de la gauche" emmenée par le maire communiste Gaby Charroux - est la seule responsable, et coupable, du grave défaut d'entretien de ce beau monument, en partie classée, et de sa fermeture au public depuis des années (même le jardin !...), retranché en quelque sorte du reste de la ville par un invisible mais bien réel dernier mur de Berlin d'Europe...

    Nous serons donc très attentif à ces élections municipales martégales, et nous ne cachons pas notre opposition résolue à l'actuelle équipe municipale, sectaire et haineuse, qui a jeté une sorte d'interdit sur la maison de Maurras au lieu d'en faire intelligemment un Centre culturel de haut niveau où des chercheurs, historiens et autres viendraient débattre sereinement de la vie, de l'oeuvre, de la pensée de l'Académicien de Martigues.

    Ce lieu culturel de haut niveau, qui serait de toute évidence un plus pour Martigues, permettrait en même temps de sauver l'un des plus beaux monuments de cette petite ville qui n'est, justement, pas très riche en bâtiments d'intérêt : et pourquoi ne pas en demander l'inscription au réseau des Maisons des Illustres ?... 

    Pour l'instant, après Gaby Charroux (PCF, qui emmène une liste non pas "communiste" mais d' "union de la Gauche"), Jean-Luc Di Maria (LR) et Emmanuel Fouquart (RN), un quatrième candidat aux élections municipales de mars prochain vient de se dévoiler à Martigues.

    Il s'agit de Jean-Luc Cosme, conseiller municipal sortant, élu sur la liste conduite par le maire sortant en 2014, qui lui a depuis retiré ses délégations. Jean-Luc Cosme, proche de LREM ces derniers mois, a cependant décidé de prendre de la distance avec ce mouvement, et de se lancer seul, à la tête d'une liste sans étiquette.

    L'intéressant va être de voir qui, en plus de Jean-Luc Cosme, va faire défection dans l'actuelle équipe d' "union de la Gauche" : il est clair que tous ceux qui ont rejoint Macron, à gauche (qu'il s'agisse de membres du PS, d'écologistes ou autres) pourraient, en toute logique, être tentés de... tenter leur chance !

    Ce qui affaiblirait évidemment l'actuelle équipe.

    Gardons-nous de tout pronostic, et contentons-nous, pour l'instant, de prendre acte.

    Mais, redisons-le : si, d'aventure l'actuelle équipe municipale perdait la Mairie, ce n'est pas nous qui la regretterions...

    Ci dessous, Emmanuel Fouquart, Jean-Luc di Maria et Gaby Charroux :

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  • L’armée syrienne poursuit son offensive et libère la banlieue d’Alep, par Antoine de Lacoste.

    Que peut-il se passer maintenant ? L’armée syrienne peut reprendre le sud de la province, relativement isolé maintenant, mais également poursuivre vers l’ouest en direction de la frontière turque, ce qui est diplomatiquement assez périlleux.

    antoine de lacoste.jpgAprès les multiples menaces turques et la libération de l’autoroute Damas-Alep, principal objectif à court terme, on pouvait penser que l’offensive de l’armée syrienne allait connaître une pause. Il n’en a rien été et les combats continuent à faire rage entre islamistes et soldats syriens.

    Le front s’est toutefois déplacé et c’est l’ouest d’Alep qui a été reconquis par l’armée syrienne. On se rappelle qu’Alep, qui fut longtemps le poumon économique du pays, avait fait l’objet de combats acharnés, de 2012 à 2016. Une attaque massive des islamistes leur avait permis de prendre l’est de la ville mais ils n’avaient jamais pu aller plus loin dans une ville qui leur était hostile. C’est à ce moment que les souks d’Alep, les plus beaux d’Orient, furent détruits.

    La reconquête fut difficile et ce n’est que fin 2016 que les derniers islamistes se rendirent et, conformément aux accords passés avec la Russie, furent transportés plus à l’ouest, dans la province d’Idlib. Cette dernière était aux mains du Front al-Nosra depuis presque 2012 et ses combattants avaient même investi une partie de la banlieue ouest d’Alep et tous les villages environnants.

    Depuis, presque tous les jours, des roquettes tombaient sur les quartiers libérés, faisant régulièrement des victimes. On en parlait peu dans les médias occidentaux car seules les victimes du « régime » intéressent nos honnêtes journalistes.

    L’armée syrienne reprend maintenant tout ce territoire et, après de durs combats de rue dans la banlieue ouest, elle libère les villages occupés les uns après les autres. Comme toujours, d’importants réseaux de tunnels sont ensuite découverts, dont la sophistication est d’ailleurs assez remarquable.

    L’armée turque est, finalement, assez passive alors que l’on pouvait craindre qu’elle ne contrecarre plus sérieusement l’avancée syrienne. Nul doute que les discussions entre responsables russes et turcs y sont pour quelque chose.

    Que peut-il se passer, maintenant ? L’armée syrienne peut reprendre le sud de la province, relativement isolé maintenant, mais également poursuivre vers l’ouest en direction de la frontière turque, ce qui est diplomatiquement assez périlleux.

    Il est certain que la maîtrise des airs donne à Poutine un avantage décisif. Toute cette reconquête n’est, d’ailleurs, possible que grâce à l’appui massif de l’aviation russe. Aucun avion turc ne peut voler sans autorisation russe, et cela change tout. D’ailleurs, lorsque les Syriens et les Turcs se sont échangé des tirs d’artillerie, il y a quelques jours, les Turcs ont sollicité l’autorisation d’envoyer un avion récupérer leurs blessés. Elle fut refusée par les Russes et c’est par camion que furent rapatriés les blessés turcs.

    Cette anecdote, rapportée par L’Orient-Le Jour, en dit long. Poutine était agacé du ton menaçant d’Erdoğan et il lui a rappelé qui avait les cartes en mains.

    En tout état de cause, les affaires du Front al-Nosra sont mal engagées et on ne peut que s’en réjouir.

  • A la découverte de l'homme Maurras : Joseph Sinisbaldi, quarante fois Consul de Martigues, ”ancêtre adoptif” de Maurras.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui : Joseph Sinisbaldi, quarante fois Consul de Martigues, "ancêtre adoptif" de Maurras...

    "...Joseph Scipion Sinisbaldi, dit Pistoye, quarante fois consul, député de Martigues aux derniers États Généraux de Provence fut maître de ce jardin."



    Ces derniers Etats Généraux de Provence, dont parle ici Maurras, sont ceux qui s'ouvrirent le dimanche 25 janvier 1789, à Aix. Mirabeau y fut d'abord exclu de la représentation de la Noblesse, car il n'avait pas de fief (le dimanche 8 février); mais après un retour triomphal à Marseille, en mars, il fut élu à ces mêmes Etats de Provence, cette fois par le Tiers-Etat.

    La grande Histoire a davantage retenu le nom de Mirabeau que celui de ce Pistoye, qui dut pourtant être un administrateur sage et avisé puisque, dit Maurras, il fut "quarante fois consul" !

    De l'Edit d'union des trois quartiers - du 21 avril 1581, signé en l'église de Ferrières - jusqu'à la Révolution, la ville ne fut pas, en effet, administrée par des maires, mais par des consuls.


    Dans son texte sur Les trente beautés de Martigues, Maurras dit qu'ils étaient "si honorés, qu'on a fait ce proverbe :
    « Que toute barbe d'homme s'incline, le prudhomme va parler. » C'est le reste dernier de ces consuls puissants qui, par toutes les pêcheries du Midi, furent renommés, à preuve Calendal à Estérelle, vantant son aïeul :
    — Qui a été consul de Martigues...." (Maurras, Li trento bèuta dou Martegue)

    Ce n'est que le 14 février 1790 que sera désigné, par élection, le premier Maire de la cité : Louis Puech.

    La Mairie sera, longtemps, installée dans l'Hôtel particulier Colla de Pradines, construit au XVIIème siècle, sur un modèle aixois (ci dessous).

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    Bien calé aux angles par des contreforts et des pilastres, la façade s'impose par des proportions équilibrées et par la répartition des baies.


    C'est là que se trouve la Plaque commémorative à la mémoire de Gérard Tenque, inaugurée par Mistral en 1891, dont parle Maurras dans sa première stèle... Hôtel de Ville de 1808 à 1983, l'édifice abrite maintenant le Tribunal d'Instance de Martigues.

    Pour en revenir au "Pistoye" dont parle ici Maurras, et clore le sujet, on trouve dans les dernières lignes de la lettre de Maurras au Curé de Martigues (vers 1950) ces précisions :


    "...Il me restait à vous dire le plaisir que me fait la découverte, dans votre église, de la tombe des Pistoye, mes grands-parents adoptifs, leur dernier couple ayant adopté ma bisaïeule (madame Boyer, mère de ma grand'mère madame Garnier, la mère de ma mère). J'ai gravé dans mon jardin le nom de leur patronyme qui est Sinisbaldi : Joseph Scipion Sinisbaldi, dit Pistoye, député aux Etats de Provence, 40 fois consul de Martigues pour le quartier de Ferrières qui en nommait deux, comme chacun des autres quartiers. Comme à chaque entrée en charge un consul recevait une pièce de velours d'Utrecht il y avait tout un étage de sa maison qui était couvert, les meubles et la muraille, de velours d'Utrecht...."

  • Sur le site officiel du Comte de Paris et sur le blog ami de La Couronne : À la veille du déconfinement, le Comte de Par

    À la veille du déconfinement, le chef de la Maison royale de France, Monseigneur le Comte de Paris, a publié un communiqué dans lequel le Prince fait part de ses inquiétudes quant à l’avenir qui se dessine pour la France.

    Journal de bord du dé-confinement, Semaine 1

    Le dé-confinement est là, enfin. Bien sûr, il faut raison garder et le réaliser de façon progressive tout en restant vigilants et en respectant les bons gestes. Son succès dépendra de la responsabilité de chacun de nous. Cette reprise progressive est indispensable pour les personnes, les familles et leurs enfants, les entreprises, la société. En fait pour l’homme dans toutes ses dimensions.

    Au même moment, nos assemblées votent le prolongement de l’état d’urgence sanitaire. Une sorte de reconduite pour un gouvernement qui semble avoir été dépassé par la crise, qui l’a géré de façon attentiste et dont le seul souci semble maintenant de se prémunir contre une vague probable de poursuites. Ainsi en va-t-il de la vie de notre société dont on a déstructuré tout ce qui tenait encore debout (l’exemple de l’hôpital est à ce titre caractéristique, je le soulignais dans ma dernière tribune).

    Ce qui m’inquiète dans cette affaire de confinement, c’est l’atteinte forte qui a été faite à nos libertés et droits fondamentaux. Je comprends qu’il faille, dans des situations extrêmes, faire l’effort de renoncer à certains comportements individuels pour le bien commun de la collectivité, mais cet effort doit pouvoir se faire de façon voulue et concertée. Cela nécessite un système politique qui repose sur la confiance (ce qui implique non seulement d’écouter mais aussi d’entendre) ou encore sur le vrai dialogue (comme en Allemagne entre l’État Fédéral et les Länder).

    Au contraire, notre système s’est appuyé sur la coercition (sommes-nous tous des criminels en puissance ?) plutôt que sur la responsabilité des personnes ou des corps intermédiaires, avec un contrôle quasi inexistant du Parlement et des ministres adeptes du « faites ce que je dis et non ce que je fais »! Nos institutions, par l’absence de tout principe supérieur, poussent chacun à se défausser de sa responsabilité sur d’autres, ou sur des sciences qui sont par définition inexactes.

    Ce qui m’inquiète encore plus, c’est que je n'ai vu ni entendu quasiment aucun homme politique évoquer cette question des libertés et droits fondamentaux. Si personne ne les défend, pourquoi ceux qui les restreignent se gêneraient-ils ? Pourquoi n’envisageraient-ils pas demain un état d’urgence environnemental, social, etc. ? Cette crise a de toute façon déjà changé le sens des mots, puisque jusqu’à maintenant l’état d’urgence n’était employé qu’en temps de guerre alors que nous ne sommes pas en guerre !

    Il faudra, dans les mois qui viennent, rester attentifs à ce que ces dispositifs restrictifs ne soient pas prolongés ou que d’autres ne les remplacent, dans la perspective de prévenir une future crise (comme le non respect du secret médical par exemple). Il faudra que nous nous demandions s’il ne faut pas remplacer le « sacro-saint » principe de précaution par une culture du risque afin d'être préparés lorsque cette crise arrivera (un peu comme au Japon avec les tremblements de terre).

    Mais pour cela il faut une vraie concertation, et il n’y a pas de vraie concertation sans ceux, et en particulier les maires, qui représentent les citoyens dont ils ont la charge. A Dreux, par exemple, le maire a pu voir avec le préfet que le marché couvert de centre ville reste ouvert afin de permettre à la population âgée de faire ses courses.

    Il faut aussi de bons chefs, et il n’y a pas de bons chefs sans bons conseillers. Comme on disait autrefois : « le roi en ses conseils, le peuple en ses états ».

    Avant de fêter samedi prochain le centenaire de la canonisation de Jeanne d’Arc, nous commémorons aujourd'hui le centenaire de sa fête nationale. De la fête laïque à la fête religieuse, nous honorons cette semaine une sainte qui symbolise fortement l’unité de notre Nation dans les périodes difficiles, de la guerre de Cent ans à aujourd’hui, en passant par les épreuves de la Première Guerre mondiale.

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    J’avais d’ailleurs prévu de me rendre dans plusieurs villes de France pour célébrer avec vous cette unité. Les circonstances m’ont empêché de le faire, mais je vous assure, avec la Princesse et toute la famille royale, de mes pensées particulières dans ce tournant que prend le destin de notre pays.

    Jean, comte de Paris
    Domaine royal de Dreux, 10 mai 2020

    “Tenant tout un royaume en sa ténacité / Vivant en plein mystère avec sagacité, / Mourant en plein martyre avec vivacité, / La fille de Lorraine à nulle autre pareille.”
    (Charles Péguy, La tapisserie de sainte Geneviève et de Jeanne d’Arc)

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    Comte de Paris, Site Officiel

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  • Bravo à RMC Découverte pour son magnifique hommage à ”Louis XIV, roi bâtisseur”

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    C'est Pierre Debray qui a raison, lui qui a prononcé ces mots, lors d'un des Rassemblements royalistes de Montmajour : la Royauté était "la flèche du progrès...", et c'est pour cela que nous voulons la ré-instaurer aujourd'hui, pour en finir avec ce Système idéologique de décadence ininterrompue, qui déclasse inexorablement la France, dans tous les domaines, la fait reculer sans cesse, et dilapide le magnifique héritage que nous ont laissé les "quarante Rois qui, en mille ans, firent la France"...

    Au nombre des ces rois, bien sûr, l'immense Louis XIV, à qui la magnifique émission d'hier soir a rendu l'hommage qu'il méritait...

    Imaginerait-on aujourd'hui une France sans le Roussillon, la France-Comté, l'Alsace, la Flandre ? C'est-à-dire (entre autres) sans Perpignan, Besançon, Strasbourg, Valenciennes, Dunkerque, Lille ? Sans le Canal du Midi ou les cent soixante forteresses de Vauban ?

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    Imaginerait-on aujourd'hui un Paris sans les Invalides, sans le Jardin des Tuileries, sans l'Observatoire, la Place Louis-le-Grand (Vendôme) ou la place des Victoires, sans la Cour carrée du Louvre et sa sublime Colonnade, sans ses "grands Boulevards" édifiés à la place des anciens remparts, car la France, riche et puissante, ne craignait plus aucune attaque ennemie ? Sans ses portes Saint Denis et Saint Martin ? Et sans son nom de "ville lumière", héritée de la décision du Grand roi de placer dans la ville plus de mille cinq cents lanternes et flambeaux (à l'époque, en dehors des torches enduites de poix, il s'agissait de bougies, ce qui coûtait fort cher, mais il fallait endiguer la criminalité) ?

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    Les maîtres-mots de l'émission furent "modernisme", "progrès", "une première", "prouesse technologique", "innovations/nouveauté(s)/novateur(s)"... et c'est là qu'on en revient à Pierre Debray : oui, notre Royauté, dont nous sommes fiers, a, d'abord, fait la France; puis, elle en a a fait la première puissance du monde, en gérant les choses et les gens, bien sûr - car la Royauté est aussi, forcément, un Régime, et même un Système, qui met les mains dans le cambouis... Mais qui ne s'est pas contenté de gérer les choses et les gens, comme le font (pardon : essayent de le faire, en y arrivant si mal !) nos technocrates/bureaucrates d'aujourd'hui. Non, la Royauté, dans notre Royaume si puissant, si riche, si bien géré dont parle François Bluche dans son magistral Louis XIV, a mené en parallèle une authentique politique de civilisation, visant à guider le Peuple de France vers le Vrai, le Beau et le Bien; vers les choses d'en haut, de l'Esprit.

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    Voilà, essentiellement, pourquoi nous sommes royalistes, et pour quoi nous proposons inlassablement à nos compatriotes, malgré les apparences qui nous sont contraires, de re-brancher la France, si l'on peut dire, à la source de sa grandeur, de sa beauté, de sa puissance. C'est, tout simplement, parce que notre Royauté, avec ses bienfaits,  est prouvée par l'Histoire : il suffit de regarder l'émission d'hier soir pour comprendre ce que cela signifie, prouvée par l'Histoire : nous ne méconnaissons ni ses pages sombres, ni ses erreurs, mais nous constatons simplement que, sur la durée, en mille ans, et malgré ces erreurs ou pages sombres, la Royauté a fait de la France ce qu'elle était au moment où la funeste et catastrophique Révolution a brisé net notre élan : la flèche du progrès, la première puissance du monde, le pays où le chef (le Roi) ne s'abaissait pas "aux désirs de la masse, mais... soulevait cette masse de la poésie, de la noblesse de son chef", pour reprendre l'heureuse formule de Jean de La Varende.

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    Concluons par ces quelques mots, en félicitant et remerciant RMC Découverte pour cette inoubliable soirée :

    • De Voltaire : "Non seulement il se faisait de grandes choses sous on règne, mais encore c'était lui qui les faisait"

    • De Sacha Guitry :

    "On nous dit que nos Rois dépensaient sans compter,

    Qu'ils prenaient notre argent sans prendre nos conseils;

    Mais, quand ils construisaient de semblables merveilles,

    Ne nous mettaient-ils pas notre argent de côté ?"

    • De La Rochefoucauld :

    "Les grandes âmes ne sont pas celles qui ont moins de passion et plus de vertu que les âmes communes, mais celles seulement qui ont de plus grands desseins"

     

    De plus grands desseins : voilà ce qu'il faut à notre pauvre France d'aujourd'hui, elle, si forte et si haute hier, avec ses Rois, et que le Système a placé si bas, aujourd'hui, et qu'il ne cesse de faire descendre encore et encore et toujours...

    De plus grands desseins que de nous adapter à une mondialisation qui nous ruine et nous asservit, tandis que, à l'intérieur, "de l'autorité des princes de notre race, nous avons passé sous la verge de marchands d'or" (Maurras)...

    Voilà "pourquoi", et "pour quoi", nous sommes et nous restons royalistes; menant "une action réellement d'opposition, c'est-à-dire prônant ouvertement la subversion du Régime" (Léon Daudet)

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  • Une mesure sociale mais incomplète : le repas à un euro à la cantine

    Par Jean-Philippe Chauvin

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    Réfléchir sur une stratégie plus audacieuse contre la pauvreté contrainte

    La pauvreté contrainte est, en France et aujourd’hui, un véritable scandale social, ne serait-ce que parce que notre société contemporaine a désormais les moyens de l’éradiquer, ce qui n’était pas forcément le cas en des temps plus lointains.

    Or, que constate-t-on ? Non seulement la pauvreté ne recule plus, alors que ce mouvement était, depuis des décennies, inscrit dans la suite des événements et de l’histoire, mais elle grignote des pans entiers de la société française, allant jusqu’à lécher de plus en plus les abords des classes moyennes fragilisées par la mondialisation, cette « guerre de tous contre tous » à l’échelle mondiale. Bien sûr, les raisons de cette persistance de la misère sociale sont multiples et cette dernière n’a pas les formes terribles qu’elle pouvait avoir jadis, jusqu’au terme fatal, mais cela n’enlève rien à son incongruité dans une société de consommation où près d’un tiers de la production alimentaire est détruit avant même d’avoir été consommé et dans laquelle l’écart entre les revenus les plus élevés et les plus faibles ne cessent de s’accroître, contre toute logique ou justice sociale.

    Et pourtant, la République a inscrit dans le marbre de ses frontons le mot fraternité, qui pourrait être, si l’on considérait la nation comme une grande famille, une solidarité véritable entre tous les Français et non un simple copinage entre puissants de quelques réseaux devenus de solides (et parfois sordides) « états dans l’Etat ». Aussi, lorsqu’il est annoncé que le coût d’un repas à la cantine serait ramené à un euro pour les familles les plus nécessiteuses, il faut s’en réjouir sans s’en satisfaire : s’en réjouir parce que cela va assurer un bon repas du midi à nombre d’enfants aujourd’hui réduits à une portion alimentaire plutôt congrue ; ne pas s’en satisfaire parce que cela ne va pas régler le problème de la précarité et qu’il y a un risque, si l’on n’y prête attention, d’assistanat (et non de louable assistance). D'autre part se pose la question du financement de cette mesure : les communes doivent-elles encore être mises à contribution alors même que les petites et moyennes villes connaissent de plus en plus de difficultés à boucler leur budget ? Sans doute faudra-t-il penser à une réponse multiple et adaptée aux conditions locales, sans suivre un seul modèle centraliste mais plutôt une ligne générale éminemment sociale sans oublier d’être politique.

    7791747590_une-eleve-mange-a-la-cantine-illustration.jpgNéanmoins cette mesure est aussi l’occasion de réfléchir sur une stratégie plus audacieuse contre la pauvreté contrainte : elle ne peut être séparée d’une véritable stratégie d’aménagement du Territoire qui doit redonner place et avenir aux zones rurales et aux petites et moyennes villes, et qui doit se dégager de la seule logique de la métropolisation, celle-ci trop liée à la mondialisation pour pouvoir (ou vouloir) redonner vigueur à une décentralisation enracinée pourtant bien nécessaire pour revivifier notre pays en tous ses recoins habités. La mesure des repas à un euro peut d’autant mieux réussir et se crédibiliser que seront partout organisés des réseaux de circuits courts entre productions agricoles et alimentaires, appuyés sur une maîtrise raisonnée et raisonnable des territoires et de leurs potentialités : c’est un enjeu important, et une nécessité absolue, et il faudrait bien que la République, si peu « sociale » malgré les milliards qu’elle distribue en se croyant « Providence », réfléchisse au-delà de son propre calendrier perpétuellement quinquennal… Le peut-elle, le veut-elle ? Il est possible d’en douter…    

     Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • L'armée syrienne fait mouvement vers l'armée turque, tandis que les premiers djihadistes s'enfuient des camps, par Antoi

    La Turquie poursuit son offensive et a pris, comme attendu, la ville frontière de Tal Abyad. C’était un des premiers objectifs de l’armée turque et il a été rempli avec toutefois quelques difficultés. Le lâchage définitif américain se confirme puisqu’une couverture aérienne demandée par les Kurdes lors de combats a été refusée.

    C’est la première fois en plusieurs années de guerre commune, et l’on attend maintenant le retrait effectif des 1000 militaires américains encore présents.

    antoine de lacoste.jpgLes milices « rebelles » (en fait islamistes), qui accompagnent et soutiennent l’armée turque, sont accusées de sévices sur la population. Une vidéo qui circule montre des combattants abattre un homme sans que l’on sache de qui il s’agit. Les hommes de cette milice répètent en boucle Allahou akbar tandis qu’ils criblent de balles le corps.

    Rappelons que ces hommes viennent de la province d’Idleb, où ils servent de supplétifs à l’armée turque qui les présente comme des non islamistes supposés lutter contre l’ex Front al-Nosra, devenu Hayat Tahrir al-Cham. En réalité, al-Nosra les a battus sans difficultés et depuis, ils sont relativement désoeuvrés, aux frais de la Turquie, dans la partie de la province d’Idleb que celle-ci occupe.
    Cette offensive anti-kurde leur permet d’exister à nouveau. Compte tenu de la haine,
    réciproque, qui les oppose aux Kurdes, les pires exactions pourraient avoir lieu au fils des conquêtes de ce Kurdistan autonome, appelé Rojava par les Kurdes, qui va probablement disparaître.

    Précisons toutefois que cette haine ne relève pas seulement de l’opposition entre islamistes et non-islamistes mais aussi celle entre Kurdes et Arabes. La surveillance étroite de la part du régime syrien dont faisait l’objet les uns et les autres empêchait les règlements de comptes sanglants auxquels nous assistons maintenant depuis 2011.
    Cette journée de dimanche a vu, comme hélas on pouvait l’anticiper, les premières fuites de membres de l’Etat islamique depuis le camp d’Aïn Issa. Les gardiens kurdes sont partis et bien sûr, beaucoup en ont déjà profité. Ce ne sont même pas des évasions mais de simples départs. Selon des sources kurdes, ce sont près de 800 personnes, combattants, femmes et enfants, qui sont ainsi partis en une journée, et ce n’est qu’un début.
    Plus de 10 000 combattants de Daech, dont 3000 étrangers, pourraient ainsi reprendre du service. Avec leurs familles et les très nombreuses veuves et leurs enfants, ce sont des dizaines de milliers d’islamistes qui pourraient se retrouver dans la nature.
    L’armée turque va maintenant tenter de prendre une autre ville frontalière, Ras al-Aïn. Un premier assaut a été repoussé, grâce à la tactique des tunnels (très utilisée par Daech en son temps), qui a permis une contre-attaque surprise au détriment des milices islamistes pro-turques. Mais ce n’est sans doute que partie remise tant la puissance de l’aviation et de l’artillerie turques font la différence.
    Après trois jours de combats, les pertes sont d’une centaine de combattants kurdes, 4 soldats turcs, une cinquantaine de civils. Curieusement, aucune information ne filtre sur celles des miliciens islamistes pro-turcs, mais logiquement, elles devraient être non négligeables car sont eux qui sont les fantassins de l’armée turque.
    Les Syriens, après une période d’observation, commencent à faire mouvement vers le nord, dans une zone de peuplement arabe, à Manbij notamment. Les Kurdes ont déclaré qu’un accord avait été conclu avec Damas « pour que l’armée se déploie le long de la frontière syrienne ».
    Selon les Kurdes, les Américains ont tenté d’empêcher cet accord, mais ils ne sont bien sûr plus en position d’arbitrer quoi que ce soit.
    Que va-t-il se passer lorsque les Syriens et les Turcs seront face à face ? Nul doute que Poutine et Erdogan vont beaucoup se parler dans les heures qui viennent...

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE...

    A partir du vendredi 19 juillet, et jusqu'à la fin du mois d'août, nous vous proposerons de découvrir, ou de mieux connaître, mais aussi de faire découvrir à d'autres (par le jeu des partages) l'immense Jacques Bainville, par le biais d'une photo quotidienne tirée de notre "Album Jacques Bainville" (lafautearousseau vous propose également un "Album Léon Daudet" et un "Album Charles Maurras").

     

     

     

    Aujourd'hui : 13. En 1900, parution du "Louis II de Bavière"

    C'est le premier livre de Jacques Bainville, écrit a vingt ans.


    Il est dédicacé "A M. Maurice Barrès, en souvenir de l'esprit des lois."


    Quand le livre parut, Maurras écrivit : "Il a fait à vingt ans et du premier coup ce qui réussit difficilement à quarante ans, moyennant beaucoup de talent et de peine, un solide livre d'histoire..."

    Là encore, Georges Grappe livre de précieux renseignements sur le Bainville de cette époque dans sa contribution - "Adolescence" - au Recueil d'hommages de Plon (pages 76/77/78) :

    "...On l'a dit : Bainville était né dans un milieu républicain, où les théories de Jules Ferry étaient tenues en haute estime. Nous nous querellions volontiers à ce propos. Mais, dès cette époque, la lecture de Taine et de Balzac troublait en lui les doctrines héritées...
    ...Mais ses séjours en Allemagne, à Francfort, à Munich nourrissaient en lui les doutes qui s'étaient formés sur la valeur du régime républicain.


    De la capitale bavaroise, en août 1898, Bainville m'annonçait une grande nouvelle (né le 9 février 1879, il a alors 19 ans et demi, ndlr) :


    "Depuis que j'ai reçu ta lettre, je suis resté dans cette bonne ville de Munich. Si je ne me trompe, le souvenir de ce séjour me restera précieux. J'aurai revécu dans cette ville une des vies les plus étonnantes qu'on puisse imaginer. C'est te dire que l'idée de faire un Louis II de Bavière m'obsède de plus en plus. Je crois maintenant que je pourrai réaliser sous une forme littéraire les notes que j'entasse depuis bientôt deux mois. Moi qui, tu t'en souviens, fus toujours un médiocre "historien" et ne prétendais qu'au titre de "littéraire", je me suis pris d'un intérêt passionné pour l'histoire de l'Allemagne contemporaine. Et me voici englouti dans Sybel et Ranke. Qui l'eût cru ? Pas ce brave Lechugeur (1) tout au moins. Du reste, tranquillise-toi, je ne ferai pas dans mon livre - si je l'écris ! - mon petit Michelet. Ce sera plutôt une étude de "biographie psychologique"; l'histoire n'interviendra que là où Louis II aura agi sur elle. Et les cas sont rares."


    Tout Bainville, on est en droit de le dire, est déjà en germe dans ces confidences juvéniles. Les lignes essentielles de son esprit s'y trouvent déjà dessinées. Par la seule force de sa pensée, au contact des maîtres et de la réalité, il en est venu du sophisme démocratique à l'empirisme organisateur...


    Le diamant est sorti de la gangue originelle. L'heure de la taille a sonné. Le moment est venu où, "sous le signe de Flore", ce jeune prince des idées va rencontrer Maurras et prendre à son côté une position exceptionnelle. Après quelques échecs chez des éditeurs, Louis II paraît sous la couverture bleue de Perrin. Bainville entre à La Gazette de France, puis rallie l'Action française, la petite revue grise où nous nous retrouvons près de Bourget, Barrès, Vaugeois, Amouretti, Corpechot..."



    (1) : Un de nos professeurs d'histoire au Lycée Henri IV.

     

     

     

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

  • A la découverte de l'homme Maurras... : Les deux reliquaires de Gérard Tenque dans l'église de la Madeleine...

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui : les deux reliquaires de Gérard Tenque dans l'église de la Madeleine...

    Après une courte interruption dans notre visite, revenons à la mémoire de Gérard Tenque, à qui Maurras rêvait d'offrir un témoignage d'admiration magnifique en ville, mais qui, n'ayant pu le faire, dut se contenter d'oeuvrer dans son jardin.

    Gérard Tenque est malgré tout honoré deux fois, et en deux endroits, de la ville de Martigues : dans l'église de la Madeleine (que les Martégaux appellent souvent "la cathédrale"), comme nous allons le voir aujourd'hui, avec deux reliquaires du religieux; et sur le mur de l'ancienne Mairie, comme nous le verrons demain, avec une plaque commémorative, apposée en présence de Frédéric Mistral...

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    L'église de la Madeleine : on aperçoit dès l'entrée, à droite et à gauche du maître-autel, les deux petits reliquaires, placé symétriquement sur deux pilastres blancs cannelés...

    La Madeleine est l'église du quartier de l'Île, le quartier natal de Maurras, comme on l'a vu précédemment. L'église du quartier de Maurras - Ferrières - est dédiée à Saint Louis d'Anjou (c'est là que se trouve le petit musée de la fusion des trois communes en une, comme nous l'avons vu aussi précédemment;  la troisième église, celle de Jonquières, dédiée à Saint Genest, est celle sur la façade de laquelle se trouve le buste de Gérard Tenque, lui aussi vu précédemment...

    Voici les détails des deux reliquaires, sur les deux piliers de gauche (ci dessous) et de droite (ensuite):

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    P.S. : Proposition permanente :

    Y aurait-il, même venant de loin, pour l'occasion, des personnes désireuses de venir se faire "expliquer", même de dehors, dans la rue et devant le portail fermé, l'ensemble "maison/jardin/l'homme Maurras" : lafautearousseau peut vous recevoir et vous fournir toutes les explications nécessaires...

    Ces rencontres calmes, pacifiques, seraient l'occasion de manifester, sereinement mais publiquement, devant le portail de la maison de Maurras :

    1. Pour demander la ré-ouverture de la maison et la possibilité de la visiter, ou alors que la Mairie donne publiquement la raison de la fermeture du site, et un calendrier pour les travaux et sa réouverture à la visite...

    2. Pour demander le libre accès au jardin, en permanence...

    3. Et pour demander l'inscription de la très belle "maison de Maurras" au réseau des Maisons des Illustres, afin qu'elle devienne un grand centre intellectuel - national et international - de recherches sur Maurras, sa vie, sa personnalité, son oeuvre...

    Il vous suffit de nous contacter, et nous organiserons la chose ensemble, aussi souvent que des groupes se manifesteront...

    François Davin , Blogmestre

    lafautearousseau

  • Histoire • Action Française : Les affrontements des années 30 à Marseille

     

    Le Comité du Vieux Marseille, association de défense du patrimoine, vient de sortir une superbe plaquette de 194 pages sur l’histoire de la Canebière. Parmi celles-ci, quatre pages évoquent l’Action Française à propos de Jeanne d’Arc, surtout dans les années 30. Ces éléments de l’histoire de l’Action Française marseillaise intéressent les lecteurs de Lafautearousseau.

     

    Affiche tract expo CANEBIERE v4.jpgLes affrontements des années 30

    Comme l’ont écrit Roger Duchêne et Jean Contrucci dans leur livre Marseille, la Canebière « est, dans les années 1920-1930, le point focal de Marseille », surtout après sa prolongation en 1927. Dans une ville où l’opposition entre droite et gauche se durcissait, chaque occupation de la célèbre artère était une victoire.

    L’émeute parisienne du 6 février 1934 où, à la suite du scandale politico-financier Stavisky, les ligues d’extrême-droite affrontèrent la police, n’eut pas son équivalent à Marseille. Quatre cents membres de l’Action Française défilèrent ; il y eut quelques affrontements avec des communistes, à la hauteur du cours Saint-Louis, mais le calme se rétablit vite.

    En revanche, la gauche s’organisa pour s’opposer à ce qu’elle considérait comme une tentative de coup d’État fasciste. Pour la première fois, socialistes, communistes et syndicalistes CGT et CGTU, défilèrent ensemble, le matin du 12 février, sur la Canebière, les boulevards de La Madeleine et de Longchamp. L’atmosphère se gâta l’après-midi où des frictions entre policiers et manifestants transformèrent le centre-ville en champ de bataille, peut-être avec l’aide de provocateurs. Une fusillade devant La Bourse fit un mort et plusieurs blessés.

    L’atmosphère s’alourdit de plus en plus, surtout après les élections municipales de 1935, à l’issue desquelles les socialistes d’Henri Tasso battirent les listes de Simon Sabiani.

    Poussés par cette dynamique, les 100 000 partisans de la Gauche unie remontèrent toute la Canebière, le 14 juillet 1936 ; la droite, quant à elle, avait réuni dix fois moins de Marseillais.

    Le 1er mai 1936 enregistra un record de participation pour descendre la célèbre voie. Le cortège traditionnel pour Jeanne d’Arc rassembla cette année-là 8 000 personnes dont 800 royalistes sous la bannière de divers groupements qui remplaçaient la Ligue d’Action Française dissoute le 13 février. Ainsi, le commandant Dromard se retrouva-t-il en tête de l’association Marius Plateau des Anciens combattants royalistes.

    Le Front Populaire remporta les élections des 26 avril et 3 mai 1936 qui furent suivies par un grand mouvement de grève. Le parti de Sabiani s’opposa violemment à lui, le 17 juin. « La Canebière est devenue un champ clos où, par petits groupes, on règle des comptes. Des autodafés de drapeaux rouges sont ponctuées par le feu nourri des armes. Des voitures sont renversées. Les dégâts matériels sont impressionnants » (in Simon Sabiani, par J.-B. Nicolaï).

    Ces incidents n’empêchèrent pas le succès du 14 juillet : 200 000 personnes allèrent du Prado aux Mobiles, d’après Fernand Pauriol (Rouge-Midi – 17 juillet), contre 20 000 dans le défilé des nationaux.

    La fête de Jeanne d’Arc du 8 mai 1937 montra que la droite marseillaise s’était unie contre le « péril rouge ». D’après l’Action Française, sur les « 20 000 patriotes qui défilèrent derrière Eugène Pierre, nouveau président du Comité, Simon Sabiani avec le P.P.F. et Jacques Arnoult avec le P.S.F. (ex-Croix de Feu), étaient présents pour la première fois ».

    Les Marseillais eurent de nombreuses occasions d’arpenter le pavé mais combien étaient-ils réellement ? Les chiffres publiés dans les journaux sont tous sujets à caution. Robert Mencherini, dans Midi rouge, ombres et lumières (éditions Syllepse, 2004), le souligne en citant l’exemple du 1er mai 1938 : dans Rouge-Midi, le journal communiste, la Canebière est noire de monde ; dans Marseille-Matin, le quotidien de Jean Fraissinet, elle est vide.

    Le 14 juillet 1939, on aurait dû fêter le cent-cinquantième anniversaire de la Révolution. La journée fut marquée au contraire par deux défilés marquant la division des Français à la veille de la guerre.  • (Fin)

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    1er mai 1936, manifestation de force des syndicats

  • Assassinat d’un scientifique syrien, le Mossad accusé.

     

    Par Antoine de Lacoste

     

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    Dimanche dernier, le général syrien Aziz Esber a été assassiné dans la ville de Masyaf, dans le centre de la Syrie. Son véhicule a explosé le tuant sur le coup, ainsi que son chauffeur.

    L’attentat a aussitôt été revendiqué par le groupe islamiste Tahrir al-Cham, nouveau nom d’al-Nosra, c'est-à-dire d’al-Quaïda. Personne ne croit à cette revendication. Le général était un homme très protégé et les islamistes sont bien incapables de monter des attentats aussi sophistiqués. Pour eux, seuls les kamikazes tiennent lieu de stratégie.

    Les Syriens et les Iraniens ont immédiatement accusé le Mossad israélien. Ceci n’a rien d’absurde, car le général Esber, avant d’être un militaire, était un scientifique.

    Physicien de formation (il aurait notamment étudié en France), il était un membre important du Centre d’Etudes et de Recherches scientifiques (CERS). Cette entité est notamment chargée du programme de missiles sophistiqués pouvant permettre à l’armée syrienne de frapper un objectif à plusieurs centaines de kilomètres de distance.

    Très liés aux Iraniens, Esber était depuis longtemps dans le viseur des Israéliens. Ces derniers ont naturellement refusé de commenter l’assassinat, mais le Ministre de l’Information a tout de même déclaré à propos d’Esber : « Je suis absolument ravi qu’il ne soit plus de ce monde. »

    C’est le très sérieux New-York Times qui a relancé le dossier en affirmant que c’est bien le Mossad qui a procédé à l’opération : « Aziz Esber était l’un des plus importants experts syriens en fusées, responsable de la mise en place d’un arsenal de missiles guidés qui étaient capables d’atteindre avec une précision extrême des villes israéliennes situées à des centaines de kilomètres. »

    Le journal ajoute que c’est le 4ème scientifique assassiné au Proche-Orient par le Mossad depuis 4 ans.

    انفجار-سيارة.jpgContrairement à ce qui a été annoncé dans un premier temps, ce n’est pas une bombe placée sur le trajet du véhicule qui a tué Esber, mais un explosif situé à l’intérieur, dans l’appui-tête. Méthode déjà utilisée par le Mossad…

    Par cet attentat, Israël n’a pas seulement voulu éliminer un spécialiste des missiles. Il a aussi  montré aux Iraniens qu’ils n’étaient pas en sécurité en Syrie. Esber était très lié avec eux, et plusieurs scientifiques iraniens travaillaient avec lui au CERS.

    Comme Netanyahu l’a récemment rappelé à Poutine, l’exigence d’Israël est qu’aucun iranien ne soit présent sur le sol syrien, militaire ou scientifique. Les Russes ont finalement obtenu des Iraniens un retrait de 85 km du Plateau du Golan. Israël vient de signifier clairement qu’il exigeait beaucoup plus.

    Mais si le Mossad a su rappeler sa redoutable efficacité dans l’assassinat ciblé, cela ne suffira pas à intimider l’Iran. Elle a perdu des milliers d’hommes dans la lutte contre les islamistes sunnites et, à l’orée de la victoire, elle ne compte pas se soumettre aux diktats israéliens.   

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