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  • Indépendance du Kosovo: maintenant les ennuis peuvent commencer.....

              Qu'est-ce qui empêchera demain les serbes du Kososvo de se retirer du nouveau Kosovo indépendant?

              Et les serbes de Bosnie, de quitter la Bosnie? Comme d'ailleurs les Croates? Et, à l'inverse, les albanophones de Macédoine de quitter cette petite république? Voilâ pour les pays de l'ex Yougoslavie, mais on connaît les tensions existantes en Grande Bretagne avec l'Ecosse, en Espagne avec la Catalogne et le Pays Basque, en Ukraine (même si elle ne fait pas partie de l'Union Européenne...) etc...

              Bernard Guetta avait raison lorsqu'il écrivait: "Par bêtise, par lâcheté, l'Europe a programmé une crise imminente...L'Europe risque de susciter là de nouveaux conflits...." en favorisant une "renaissance des tensions" (1). Et tout cela parce qu'elle a laissé faire les USA, qui ont choisi de jouer la carte musulmane (on se souvient que c'est la Maison Blanche qui a "lancé" Ben Laden, pensant contrer par là les Soviétiques, qui venaient d'envahir l'Afghanistan!....). Par le soutien qu'ils ont apporté aux populations musulmanes, les USA ont enfoncé un coin dans les Balkans entre populations chrétiennes et populations musulmanes. Et, ce faisant, ils ont durablement crée un abcés de fixation dont le moins qu'on puisse dire est qu'il gêne, qu'il affaiblit l'Europe.

              Mais, précisément, les USA ont-ils jamais eu une autre politique? N'ont-ils pas surtout, comme premier objectif, de dynamiter l'"Europe puissance"? Ne poussent-ils pas également à la roue afin de favoriser l'intégration de la Turquie, sachant pertinemment que, pour le coup, l'admission de la Turquie signerait pour de bon l'arrêt de mort final et définitif, cette fois, de l'Europe, réduite à n'être plus qu'un "machin" économique tout au plus. Incapable en tout les cas de leur faire de l'ombre...

              Question: quand les Européens feront-ils vraiment, et définitivement, l'Europe? Quand cesseront-ils de laisser ainsi les USA jouer à leur guise leur politique sur le Vieux Continent. Il est normal que les USA jouent leur politique et défendent leurs intérêts: est-il normal que nous les laissions faire, sur le sol européen, lorsque leur politique va directement à l'encontre du but que se propose, en théorie, la construction européenne?

              Quand donc l'Europe enverra-telle aux USA, par une sorte d'effet boomerang, quelque chose qui pourrait s'apparenter à une "doctrine Monröe" inversée: les pays membres de l'Union Européenne considèrent que toute intervention d'une puissance américaine sur le continent européen serait considérée comme une manifestation inamicale à l'égard des États membres de l'Union?......

    (1): "Libération", mardi 29 janvier 2008.

  • Pour le deuxième porte-avions nucléaire, mais pas avec les anglais !.....

              Dans la rubrique Commentaires, qui suit l'article du Figaro rendant compte des déclarations d'Hervé Morin sur le second Porte avions nucléaire, on a pu lire un ou deux billets disant en substance halte au cocorico et coopération avec la Grande-Bretagne.

              Outre que les anglais semblent être plus rapides que nous, et moins enclins à tergiverser (1), il ne nous paraît pas inutile de dire que, pour nous, on ne peut être favorables à la construction d'un deuxième porte-avions qu'à la condition qu'il soit exclusivement "français", et que l'on renonce explicitement à cette chimère farfelue et carrément utopique d'un porte-avions "franco-britannique".

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              Nicolas Sarkozy a parfaitement raison lorsqu'il parle de rationaliser les programmes européens de défense, et lorsqu'il suggère de nouer des alliances entre les pays européens afin de produire des matériels plus performants et à des coûts bien moindres; cela se fait déjà dans certains domaines militaires (hélicoptères entre autres...) ou civils (Concorde hier, Airbus aujourd'hui); et l'idée de développer cette mise en commun des savoir-faire, en obtenant une baisse des dépenses est excellente en soi. Mais elle n'a rien à voir avec l'aberration qui consiste, selon nous, à penser et à prétendre que l'on pourrait faire un porte-avions avec les Britanniques !

              Un seul exemple suffirait à démontrer, nous semble-t-il, l'inanité d'une telle proposition. Faisons un rêve: le porte-avions franco-britannique est construit, il existe et il marche à merveille. Survient la guerre en Irak. La France refuse d'y aller, la Grande Bretagne y va. Qu'est-ce qu'on fait avec le porte-avions ? Reste-t-il à quai ? Mais que diront les Britanniques : ils l'ont, en partie, payé ! Va-t-il faire la guerre et croiser dans le Golfe ? Mais là ce sont les Français qui ne pourront pas l'admettre !

              Alors il ne sert pas ? Mais, justement, s'il ne sert pas en cas de crise à quoi sert-il ? Et pourquoi l'avoir construit, en dépensant tant d'argent pour quelque chose qui ne sert pas, au moment où il devrait le plus servir, puisqu'il a bien été construit pour cela ?

              Finissons en donc avec les fadaises et les billevesées. Et que les dirigeants de la France dotent le pays des instruments dont il a besoin pour assurer sa défense et tenir son rang. Ceci ne pouvant se faire que dans le cadre d'une indépendance nationale assumée, à laquelle il serait dangereux d'essayer de substituer (ou de croire qu'on pourrait substituer) on ne sait trop quel projet aussi farfelu que chimérique....

    (1) : la Grande Bretagne a en effet déjà pris certaines décisisons (et passé certaines commandes) qui font que cette lubie du porte avions franco-britannique a toutes les chances de ne jamais voir le jour.....

  • Un Premier ministre qui ”parle vrai”...

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              Il n'y a pas si longtemps, François Fillon en avait étonné plus d'un en reconnaissant publiquement que "les caisses étaient vides". Certes, tout le monde le savait, mais la nouveauté résidait dans le fait que le Premier ministre, sans langue de bois, assumait crânement la situation, manifestant ainsi sa lucidité mais aussi un courage personnel indéniable. Toujours dans le même registre, voici ce qu'il a déclaré au micro de RTL, le 13 mars 2008 (et que l'on ne peut, bien sûr, qu'approuver...):

     

              "...J'ai écrit depuis des années, j'ai essayé de démontrer qu'une des grandes faiblesses de notre pays c'était son instabilité gouvernementale...Malgré des Institutions qui donnent une stabilité politique, la France est le seul pays européen -un petit peu avec l'Italie, mais même l'Italie fait mieux que nous sur une longue période- à changer de gouvernement à un rythme qui est, en gros...tous les 18 mois. Et depuis 20 ans qu'est-ce qu'on voit? On voit des majorités qui prennent des engagements vis à vis des français, qui commencent à les mettre en oeuvre, et puis à la première élection intermédiaire perdue, à la première difficulté avec l'opinion on remanie, et on change de politique...."

              Il convient de saluer, une fois de plus, la franchise de François Fillon, et d'apprécier à sa juste valeur ce "parler vrai" dont il fait preuve dans cette déclaration, et qui l'honore. Cela montre qu'il est lucide, et à la façon d'un Bainville (1), nous ne devons jamais manquer d'éviter de tomber dans une critique systématique et stérile des gouvernants et des hommes politiques.....

              Il y a peu de temps -et c'est à rapprocher de cette déclaration-, lors d'un sommet européen, le ministre allemand de l'économie et des finances avait salué son nouvel homologue français en lui disant, en substance, ceci: vous êtes mon septième ministre, et moi je suis ministre depuis sept ans....

              Sans tomber dans la critique facile, cette anecdote montre bien qu'il y a aussi des raisons politiques, institutionnelles, aux retards, aux problèmes, aux faiblesse que connaît la France par rapport à ses partenaires. Dans tous les domaines, et pas seulement dans le domaine économique.....

              Quand c'est l'un des tous premiers personnages de la république qui le dit, cela doit lui être compté. Et nous, nous ne devons pas bouder notre plaisir.....

    (1): Jacques Bainville n'a-t-il pas écrit, en effet, que l'art de gouverner -et surtout un pays comme la France...- était un art difficile, et qui devait amener à "une grande indulgence envers les gouvernants".... ,

  • Plein succès pour la présentation parisienne d'Un Prince français, à la salle Rossini: L'Héritier des siècles a dialogué

               

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                On le savait depuis plusieurs jours: la salle Rossini était déjà pleine bien avant la réunion, et celle-ci a donc rassemblé un public -enchanté et conquis- qui aurait pu être très largement plus nombreux.

                S'il est navrant de refuser du monde, c'est aussi le signe que ce que nous espérions tous, au début du lancement du tour de France du Prince, est en train de se produire: l'intérêt pour les propos du Prince ne se dément pas; l'engouement autour de sa personne et de son action s'amplifie au contraire; le Prince remporte un succès de curiosité, d'estime et de sympathie, par son naturel et sa profondeur, son calme et sa détermination tranquille...

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                La salle a été littéralement sous le charme du dialogue entre l'Héritier des siècles et Jean Piat, l'artiste qui a incarné tant de rôles d'acteurs de notre Histoire. Ce fut la grande originalité de la soirée: voir (et entendre) celui qui incarne la lignée fondatrice de notre Nation, interrogé, non par un journaliste ou un professionnel de l'entretien (ce qui ne serait, bien sûr, pas péjoratif) mais par un Jean Piat spirituel et dominant parfaitement et son sujet, et l'auditoire, pour le plus grand plaisir de celui-ci.

                Cette idée judicieuse a rendu la soirée extrêmement vivante. Le talent, la fougue, la présence de Jean Piat, celui-ci a tenu à les mettre, le temps de cette réunion, au service du Prince français. Le résultat est là: un échange spirituel et fort intéressant, aux antipodes de tout académisme ennuyeux; et qui aura permis au(x) message(s) du Prince de passer vraiment, grâce au passeur d'exception qu'est Jean Piat, et qu'il a été une fois de plus au cours de cette soirée.

                Et, bien sûr -à la différence de tant de politiciens qui ne portent que les calculs mesquins de leur(s) intérêt(s) personnel(s)- on a bien vu, une fois de plus, que le Prince, lui, porte le tout : notre Nation, son Héritage et sa Destinée. La France était bien la troisième personne présente, salle Rossini, dans ce dialogue étincelant entre le Prince et Jean Piat.

               C'est, sans nul doute, l'une des raisons des succès d'intérêt, d'estime et de sympathie du Prince, et probablement la plus importante.....

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  • Vivre avec l'Islam ? : les 12 et 13 février prochains, l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED) organise un colloque au Collè

               La question ne sera pas de définir ce qu’est l’islam, ni même de savoir s’il faut ou non vivre avec l’islam : l’enjeu est de savoir comment. En plein débat sur l’identité nationale en France, et alors que les difficultés que rencontrent les chrétiens dans certains pays sont manifestées de manière dramatique ces dernières semaines, cette question s’inscrit au cœur de l’actualité. L’objectif essentiel de ce colloque est d’aborder les choses de manière constructive : que fait l’Eglise aujourd’hui, et que devrait-elle faire de plus ou de mieux face aux défis posés par l’islam?

       Seront présents : Mgr Sleiman (archevêque de Bagdad), Mgr Aillet (évêque de Bayonne), Rémi Brague, le Père Samir Khalil Samir (islamologue), Annie Laurent (journaliste et écrivain), Alain Besançon, Xavier Lemoine (maire de Montfermeil), le Père Vandevelde (aumônier du Val de Grâce), le Père Roucou (directeur du Service national pour les Relations avec l'Islam au sein de la Conférence des Evêques de France), Mohamed-Christophe Bilek (fondateur de la Fraternité ND de Kabylie) et Cyril Tisserand (fondateur de l’association le Rocher).

    Vendredi 12 février (14h-18h) / Samedi 13 février (9h-18h) - Collège des Bernardins (20 rue de Poissy, Métro Maubert- Mutualité)

    Inscription (obligatoire) et renseignements auprès de Raphaëlle Autric: r.autric@aed-france.

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                                                               Rapport 2008: plus de 5.000 projets réalisés dans 137 pays

                                                     http://www.aed-france.org/

  • Dans votre quotidien, cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg= Pour coller au plus près à l'actualité, on a rajouté au dernier moment, cette semaine, comme presqu'à chaque fois, des notes (2 en l'occurrence) sur des sujets nouveaux ou prenant une importance plus grande que prévue : ainsi notre note de mardi sur le nouveau roi de Hollande, et celle de mercredi  sur les révélations du député Guilloteau, concernant les "jeunes" djihadistes "français" (!). Forcément, cela demande que l'on repousse une ou deux notes annoncées, et voilà pourquoi c'est cette semaine-ci que vous lirez les deux sujets prévus dimanche dernier, sur le Charette de de Villiers et sur la Démographie, de Champsaur :

    = "Charette, c'est l'anti-Robespierre" : succès confirmé pour le dernier ouvrage de Philippe de Villiers; nous présenterons mardi une recension des interventions radio/téle et des articles les plus importants qui lui ont été consacrés. Avec ses deux immenses réussites du Puy du Fou et du Vendée Globe, Philippe de Villiers remet sur le devant de la scène ces Vendéens qui furent les premiers résistants au Totalitarisme : Soljénitsyne, présent en Vendée pour le  bi-centenaire de la funeste révolution de 89, a bien établi qu'elle était le "principe de tout le mal". 

    = Champsaur traitera de Démographie et terrorisme intellectuel, loin du politiquement correct, mais avec une documentation incontestable... avant d'aborder, pour les prochaines semaines, le budget militaire de la Chine (évolution effarante du budget militaire chinois...) et l’Egypte. A propos de ces deux futurs sujets, rappelons que vous pouvez retrouver les articles "à l'internationa"l de Champsaur (Syrie, Iran, Tunisie, Vae victis, L'eau etc...) dans notre Catégorie "International ( 2 : Monde)..., et la plupart des autres dans notre Catégorie "Social, Economie" : Histoire du Pétrole, Gaz de schiste etc...

     = On s'arrêtera également sur cette visite interdite aux architectes pourtant chargés de la rénover dans cette "cité" des quartiers nords de Marseille : le "plan d'Aou". C'est du Pagnol, mais inversé : tragique, inquiétant et révélateur. État et collectivités locales gaspillent des milliards pour soi-disant "rénover" ces 1.500 et plus zones de non-droit, mais les "vives tensions" qui y règnent (c'est l'euphémisme dont se sert La Provence) font qu'il est impossible aux architectes d'y entrer; ou alors, si l'on préfère, d'en sortir, vivants : en clair danger de mort ! Et, pendant ce temps-là, l'Etat gaspilleur refuse à notre Armée les crédits dont elle a besoin, elle qui fait "travailler" la recherche et l'innovation, qui assure l'emploi, le savoir-faire et l'excellence française dans ce domaine évidemment indispensable à l'indépendance nationale qu'est la Défense nationale !... 

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    = La parution de notre 20ème Album :

  • Aix-en-Provence : Louis Martinez, un grand universitaire et un ami, nous a quittés

     

    Le professeur Louis Martinez est mort, à Aix-en-Provence, samedi matin 6 février et nous serons nombreux, non seulement à Aix, à Marseille et dans le Midi mais aussi, sans-doute, dans la communauté universitaire dont il était un membre éminent, et dans celle des Français d'Algérie à laquelle, né à Oran, il appartenait, à porter son deuil.

    Le Café actualités d'Aix-en-Provence où il intervenait, auquel il participait régulièrement, nous a transmis quelques lignes d'hommage de Catherine Rouvier qui méritent d'être citées : « ... Louis Martinez est mort ce matin. C'est un homme à la fois immensément érudit et très bon qui nous quitte. Il a de plus toujours combattu : pour libérer la Pologne des 1984 et sans relâche depuis, contre les idéologies matérialistes athées. [...] Que ceux qui peuvent se libérer viennent lui manifester leur gratitude pour cette courageuse défense de la liberté de penser et de croire dans un monde ou être politiquement incorrect est pire qu'être un assassin. Traducteur de Soljenitsyne, il savait ce qu'est une chape de plomb idéologique et lutta  contre, partout où il pouvait. Mais sa grande bienveillance naturelle et son immense érudition lui évitèrent toujours tout sectarisme et tout jugement hâtif ou injuste. Il nous manque déjà

    Quant à nous, nous le revoyons dans les repas-conférences du 21 janvier, à Marseille, auxquels il venait, au Café actualités d'Aix-en-Provence, et, plus récemment, à Marseille, pour une réunion-débat sur la crise ukrainienne où il avait brillamment débattu avec le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme, défendant un point de vue qui n'était pas en tous points le nôtre, mais nous apprenant, du même coup, de nombreuses et précieuses choses sur la Russie et le monde slave. Il était, par surcroit, un merveilleux et chaleureux pédagogue. On ne se lassait pas de l'interroger. Inutile d'ajouter qu'il était un ami de l'Action française, de la Fédération Royaliste Provençale en particulier. Et c'est à l'honneur de l'Action française que d'avoir toujours suscité des amitiés d'une telle qualité.

    Nous exprimons à Madame Jacqueline Martinez, toujours très présente elle aussi, toutes nos condoléances, notre soutien dans cette douloureuse épreuve, et notre attachement fidèle au souvenir de Louis Martinez. Lafautearousseau 

     

    * Les obsèques de Louis Martinez auront lieu vendredi 12 février à midi en l'église Saint-Jean-de-Malte à Aix.

    ** Nous mettrons en ligne dans quelques jours la vidéo où Louis Martinez débat assez longuement avec le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme et ses amis pourront ainsi le retrouver plein de vie, d'intelligence et de cette sorte de charme qu'il avait éminemment dans tout échange. Ce sera notre façon de lui rendre hommage, selon nos moyens.

  • Impressions sur le colloque du Cercle Vauban « Pour un nouveau Régime »

    Faute que les organisateurs (Le Cercle Vauban, Politique magazine, La Restauration Nationale) aient - à ce jour - donné et publié le moindre compte-rendu du colloque Pour un nouveau Régime, tenu à Paris samedi dernier 6 décembre, nous extrayons des commentaires parus dans Lafautearousseau, les impressions personnelles de François Davin qui donneront à ceux que cela intéresse au moins quelques indications sur ce qu'a été ce colloque. Dans le prologue des Quatre Nuits de Provence, Charles Maurras raconte la soirée de Martigues où, tout enfant, il avait posé à son père cette question essentielle : « Dis, qu'est-ce que c'est enthousiaste, papa ? ». La réponse vous est donnée, ici, par surcroît.  Lafautearousseau       

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    J'ai pu assister au colloque du Cercle Vauban : c'est peu de dire qu'il fut très réussi et particulièrement intéressant; par moment, même, au-delà de la bonne qualité, on a atteint l'excellence. A part une communication, j'ai tout trouvé d'un très bon niveau : Frédéric Rouvillois, Jean-Baptiste Donnier, Pierre Chalvidan, Jean Sévillia, François Reloujac, Axel Tisserand, Jacques Trémolet de Villers, Fabrice Hadjadj …  

    Lafautearousseau a eu le nez creux en acceptant de relayer les efforts des organisateurs du Colloque du Cercle Vauban. Ce colloque n'a pas été "un bon colloque" mais, par moments, un colloque d'exception : comme j'aurais regretté d'avoir manqué l'intervention de Fabrice Hadjadj ! A elle seule - mais, justement, elle ne fut pas seule... - elle eût justifié, et plus que très largement, les petits désagréments que représente toujours, pour nous qui sommes loin, une "montée" à Paris. On ne peut que repartir enthousiasmé d'une telle journée. En plus, nous avons pu retrouver des amis d'un peu partout (Bretons, Lorrains, Languedociens, Lyonnais...) : j'aurais aimé en retrouver certains autres, qui n'étaient pas là. Dommage... (Surtout pour eux !).

    J'ai pu m'entretenir avec les deux techniciens de l'enregistrement : tout est bien "mis en boîte", du premier mot au dernier. Cela nous promet de belles et bonnes vidéos dans les jours prochains...

    Claude Wallaert a été bien clair : ce ne sera pas un feu de paille, un "acte" isolé : d'autres colloques suivront. Comme après chaque bon épisode d'un bon feuilleton, on ne peut que se dire : vivement la suite, vivement le prochain !...
    Bravo aux organisateurs de cette journée où tout fut réussi (même le buffet, ce qui est rare...). Et, bien sûr, pour les prochaines, Lafautearousseau sera là pour relayer et amplifier, dans la mesure de ses moyens, les bons efforts mis au service de la bonne Cause... 

    Je voudrais juste revenir, pour y insister, sur cette sorte de "moment de grâce" que fut l'intervention de Fabrice Hadjadj : adéquation totale entre l'extrême sérénité (je dirai même, douceur) de l'intervenant et l'extrême profondeur (ou hauteur, comme on voudra) de son propos...  

    Écrit par : François Davin | lundi, 08 décembre 2014

  • MEDIAS • France télévision trop centrée sur les « hommes blancs de plus de 50 ans » ?

     

    Par Christian de Moliner * 

    Changer l'image de la France pour en changer la substance, c'est ce dont il s'agit ici, que Christian de Moliner pointe à juste titre.

    Christian de Moliner.jpgDelphine Ernotte, nouvelle présidente de France Télévisions, vient d’estimer au micro d’Europe 1 qu’il fallait impérativement que son entreprise résonne avec son public. Elle ajoute : « Honnêtement, en arrivant, mon premier constat, c’est que ce n’est pas le cas. On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans et ça, il va falloir que ça change » pour qu’il y ait « des femmes, des jeunes, toutes les origines ».

    Ces propos me plongent dans un abîme de perplexité.

    Qu’est-ce qu’une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans ? Y aurait-il une façon différente de concevoir un programme de télévision suivant sa race, son origine ethnique ou son sexe ? Imaginez le tollé que provoquerait un homme politique ou un intellectuel estampillé à droite qui déclarerait : « Ce film est un film de jeunes de couleur. » Il serait déféré devant les tribunaux pour injure doublement raciste !

    Je ne pense pas que Mme Ernotte soit attaquable sur le terrain du racisme, mais j’estime que son interview relève du tic de langage bien pensant, ce langage qui enferme les individus dans des cases communautaires : « blanc », « immigré », « jeune », « femme », « hétérosexuel », « transsexuel » et j’en passe !

    On multiplie ainsi le nombre de catégories et on propose à chacune un créneau horaire afin qu’il expose son point de vue qui, bien entendu, est de « gôche » et « progressiste ».

    On crée ainsi l’illusion du pluralisme d’opinion alors qu’il s’agit du même message décliné sous diverses formes avec quelques illusoires variantes.

    Et dans cet univers, dont Mme Ernotte est le nouveau héraut, on estime aussi qu’il faut rééduquer le « peuple » qui a tendance à mal se comporter (en votant pour Mme Le Pen ou M. Sarkozy, voire en approuvant M. Macron).

    Qu’attendre de « neuf » de France Télévisions après une telle déclaration ?

    Les dirigeants des chaînes privées doivent sans doute sabler le champagne. Grâce à la politique de Mme Ernotte, les téléspectateurs qui, déjà, se détournaient des chaînes publiques risquent de zapper un peu plus.  

    Professeur agrégé et écrivain - Boulevard Voltaire

     

  • 28 août 1914 ... L'élimination d'une demi-douzaine de radicaux du type vulgaire

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    A la suite d'incidents encore obscurs, mais graves et sur lesquels courent d'étranges rumeurs, reconstitution du ministère Viviani par l'élimination d'une demi-douzaine de radicaux du type vulgaire et la rentrée de Millerand, de Delcassé, de Briand et de Ribot. C'est un gouvernement qu'on appelle déjà de "défense nationale". L'autre était donc impropre à cette défense ? L'apparition de Marcel Sembat et de Jules Guesde dans cette société de modérés prouve que l'Elysée et peut-être tout le personnel républicain continuent de redouter une Commune. Il est remarquable que, du côté français autant que du côté allemand, les têtes sont hantées par l'analogie avec 1870...

    Dans cette occasion, on pense à ce qu'eût été le rôle de Jaurès s'il n'eût pas été abattu par le révolver d'un assassin. Il n'eût pas manqué d'être appelé à faire partie du ministère, et il y eût pris peut-être la place de Gambetta, celle de l'irréalisme et de l'éloquence. Guesde, tout théoricien qu'il est, a dans la cervelle beaucoup moins de nuées que Jaurès et ne parle que de ce qu'il connaît. Sembat a de la clarté et du bon sens. Comment se tirera-t-il, dans ses fonctions nouvelles, de son dilemme : Faites un roi, sinon faites la paix ? 

    Le gouverneur de Paris, général Michel, est remplacé par le général Gallieni, de qui on attend plus d'énergie pour les éventualités que l'on redoute. Le général Michel manquait de prestige et d'autorité; on s'en apercevait aux libertés que prenait déjà la presse, aux discussions et aux tons des discussions des journaux, à ces éditions criées à toute heure à travers Paris et qui énervaient le public sans rien lui apprendre. Le préfet de police, Hennion, créature de Caillaux, s'en va aussi. Qu'est-ce que cela veut dire ?

    En fin il est clair que le gouvernement est inquiet et prévoit des évènements graves. Ceux qui se souviennent de l'autre guerre se rappellent que l'accent, la physionomie des journaux, la manière de présenter les choses étaient exactement les mêmes en 1870.

    Un convoi de prisonniers allemands que l'on conduisait à Dinan a passé près d'ici. L'assurance des officiers, le monocle dans l'œil, de somptueux cigares dans la bouche et disant à tout propos que leurs camarades seraient bientôt à Paris, a fait impression sur les ruraux, les a intimidés.  

    Illustration : Jules Guesde, caricature. 

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  • TRADITION • La laïcité, une praxis au service du bien commun

    « Si l’association des maires de France a fait savoir que "la présence de crèches de Noël dans l’enceinte des mairies" ne serait "pas compatible avec la laïcité", beaucoup de maires provençaux considèrent que cette tradition populaire ne mérite pas polémique.,» (Quotidien La Provence PHOTO E.C.)

    par Gérard Leclerc

     

    283146557.JPGFaut-il cent fois sur le métier remettre le concept de notre sacro-sainte laïcité ? Chacun sait que pour beaucoup elle constitue le talisman précieux, capable de nous protéger de tous les maux : la peste, le choléra, et d’autres pires encore. Je galèje bien sûr, mais non sans intention de mettre les pieds dans le plat. Ce n’est pas la laïcité qui nous sauvera du terrorisme et de l’extrémisme djihadiste. Il n’est pas sûr qu’elle ait la capacité, à elle seule, de prendre la mesure du phénomène idéologique et religieux en cause. Qu’est-ce que la laïcité ? Très modestement, un dispositif de gouvernement, qui grâce à la séparation du politique et du spirituel, permet l’existence d’une société pluraliste, en assurant les conditions de la liberté de conscience. Je dis modestement, mais ce n’est pas rien de servir ainsi le bien commun et la liberté des citoyens. Cela ne justifie pas de gonfler le concept, si on me permet cette expression, qui risque d’éclater comme la grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf.

    La laïcité consiste avant tout dans l’exercice pragmatique de l’autorité, capable de prendre de judicieuses décisions à un moment donné. En gros, c’est une praxis, ce n’est pas une philosophie, même si elle est circonscrite par quelques principes de base. Le philosophe John Rawls dirait que ce n’est pas une doctrine compréhensive, c’est-à-dire une pensée qui éclaire sur le sens de la vie humaine. La meilleure preuve, c’est qu’elle peut être une occasion de regroupement pour des gens aux conceptions les plus diverses dans les domaines philosophiques et religieux. C’est pourquoi il importe de noter d’un zéro pointé l’Association des maires de France qui vient de fournir sa propre définition de la laïcité : « Une approche philosophique du vivre ensemble que l’on peut qualifier d’humaniste parce qu’elle ne se réfère à aucun dogme religieux ni à aucune vérité “révélée” et qu’elle n’est soumise à aucun appareil religieux. » Cette définition, qui sent bon le rationalisme rabougri et le b-a ba de la rue Cadet, est tout simplement inepte. Elle confond laïcité et laïcisme, et s’ordonne dans une lourde dogmatique anti-religieuse. Quand on apprend dans le même texte que le plus beau fleuron de la laïcité consiste dans l’éradication des crèches de nos mairies, on se dit que la boucle est bouclée, et que le comble de la sottise est atteint par des gens qui n’ont rien trouvé de mieux que de pourchasser nos santons populaires, quand la maison brûle. Mon Dieu, quelle pitié !  

    Chronique sur Radio Notre-Dame le 24.11.2015

  • Société • Accélération de l’histoire ?

     

    par Gérard Leclerc

     

    1237311666.jpgDans un magnifique livre au style étincelant, qui parut en 1948, Daniel Halévy développait le thème de l’accélération de l’histoire. Tout allait de plus en plus vite, la modernité s’identifiant à ce rythme saccadé qui sortait l’humanité de ses immobilités, de ses engoncements dans ses habitudes et ses traditions. On pourrait à ce propos se référer aussi à ce que Claude Levi-Strauss appelait « les sociétés froides », ces sociétés dominées par une sagesse les incitant « à résister désespérément à toute modification de leur structure, qui permettrait à l’histoire de faire irruption en son sein ». L’Occident, d’évidence, s’est toujours distingué de cette résistance, avec sa conception non cyclique du temps. Il n’empêche qu’à un certain moment le rythme s’est accru de telle façon que la distinction d’avec la société froide devenait obsolète.

    106503674.jpgC’est bien la société historique elle-même qui se trouvait propulsée dans une autre dimension, notamment avec l’avènement de l’industrie moderne. Mais le développement des sciences et des techniques aidant, l’accélération s’est trouvée surmultipliée. Nous nous en apercevons avec ce qu’est devenue l’information qui prétend nous rendre compte, d’une façon haletante, de tout ce qui se passe sur la planète. Rien que sur le terrain politique, avec l’essor des chaînes spécialisées, nous pourrions y passer toute notre vie. L’actualité de ces derniers mois et de ces derniers jours, avec ses rebondissements continuels, est suivie scrupuleusement, aussi bien par l’image que par le commentaire.

    Il s’est ainsi créé une catégorie de journalistes, dont les performances provoquent toute mon admiration, mais pas nécessairement mon envie. J’admire toute cette virtuosité qui permet de faire patienter un auditoire, avant que tombe, par exemple, l’annonce du nouveau gouvernement. Il se dispense dans ces exercices une somme d’intelligence, de subtilité et même de savoir, étonnante. Cependant, j’aurais scrupule à me joindre à ces collègues, car je garde tout de même une préférence, sinon pour le temps immobile et les sociétés froides, du moins pour une certaine distance, une possibilité d’interprétation plus apaisée. Est-ce une gageure impossible, aujourd’hui ?   

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 22 juin 2017.

    Gérard Leclerc - France catholique 

    Ci-dessus à droite : Daniel Halévy

  • PMA légalisée : l’atteinte à l’enfance

     

    par Gérard Leclerc

     

    1237311666.jpgHier, nous parlions écologie*. Aujourd’hui, nous sommes obligés de parler écologie humaine. Patatras ! Autant, je me sentais des affinités avec Nicolas Hulot, autant j’ai grand peur de me trouver en opposition radicale avec Emmanuel Macron à propos d’une nouvelle transgression majeure, celle qui concerne la PMA, la procréation médicalement assistée. Le candidat avait clairement affirmé son accord à une extension de la PMA pour les couples de femmes, tout en attendant l’avis que devait prononcer le Comité consultatif national d’éthique. Le comité s’étant prononcé hier et d’une façon favorable au projet d’extension, il y a tout à craindre d’un futur projet de loi. Sans doute, Emmanuel Macron avait-il aussi énoncé son souci de ne pas provoquer de nouvelles fractures nationales, comme pour le mariage homosexuel. On peut craindre néanmoins, sous l’influence des lobbies et des médias massivement acquis à une certaine conception des mœurs, d’entrer dans une autre bataille qui, à nouveau, divisera profondément le pays.

    Bien sûr, on est obligé de partir d’un fait, celui du flottement généralisé des conceptions du monde, flottement que l’on est bien obligé de référer à la diffusion d’un nihilisme sournois. Il n’y a plus de convictions communes. On est donc obligé de se référer aux discussions de cette instance très particulière qu’est un comité d’éthique. Comité, dont les procédures sont assez proches de celles définies par Habermas, sans les lourdeurs propres aux rapports de force politiques. Encore faut-il, pour se mettre vraiment d’accord, pouvoir s’appuyer sur un minimum de perceptions communes. Force est de constater que ce minimum est plus que problématique. Et par ailleurs, le dernier mot appartient tout de même au politique qui tranchera, en accusant encore plus, sans doute, les incompatibilités.

    On aura l’occasion de traiter amplement le sujet lui-même. Mais comment ne pas reconnaître que la transgression envisagée porte atteinte au cœur de la vie même, là où s’élabore le fruit sacré de l’amour humain. Cœur que la Providence a disposé avec la différence des sexes. On a beau dire que c’est par compassion que l’on veut permettre aux femmes en souffrances d’accéder à la maternité. Ce qui sera atteint, c’est la reconnaissance native, la plus délicate, celle que l’enfant perçoit simultanément dans le sourire de la mère et l’ombre protectrice du père.

    *écologie.

    Gérard Leclerc au jour le jour

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 28 juin 2017 

  • Le Quadrilatère maurrassien

     

    Un Article de Stéphane BLANCHONNET paru sur à-rebours.fr et dans L'AF2000. Et un article qui rappelle utilement les fondamentaux de la politique d'Action française.  LFAR

     

    arton35509-61743.jpg« Oui ou non, l'institution d'une monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée est-elle de salut public ? » Telle est la question fameuse posée par Maurras en 1900 à ses contemporains - et particulièrement aux nationalistes français -, dans son Enquête sur la monarchie. Ces quatre adjectifs sont un excellent moyen de résumer l'ensemble de la doctrine d'Action française.

    « Traditionnelle, héréditaire ». L'unité du commandement est bonne en elle-même, - « qu'un seul soit chef, qu'un seul soit roi » selon la formule homérique -, mais elle ne suffit pas. Le dictateur, le César, sorti des urnes ou des circonstances, est un ambitieux, un individu d'exception pour le meilleur mais aussi pour le pire. Napoléon par sa grandeur et par son échec final incarne parfaitement cet écueil. À l'inverse le monarque héréditaire bénéficie d'une légitimité qui dépasse sa seule personne ; il n'a pas non plus à prendre le pouvoir, à intriguer, à séduire pour l'obtenir ; surtout il est préparé à sa tâche dès l'enfance. L'Action française n'envisage donc pas d'autre monarchie que la royauté capétienne qui a fait la France.

    « Antiparlementaire et décentralisée ». Ces deux derniers adjectifs renvoient à la nécessaire remise à l'endroit des institutions politiques. « L'autorité en haut » contre l'anarchie, la culture de la division partisane et l'instabilité du parlementarisme, et « les libertés en bas », la restauration des corps intermédiaires, des « républiques sous le roi », contre le corset jacobin et l'État-administrations. Maurras veut un État fort là où il est nécessaire, c'est-à-dire dans ses missions régaliennes, et faible là où il a usurpé le rôle des autorités naturelles, celles du père de famille, de la commune, de l'Église ou du métier.

    Par l'équilibre politique profondément français de cette formule de la monarchie qu'est le quadrilatère maurrassien, l'AF du début du XXème siècle a su convaincre de très nombreux nationalistes de renoncer à l'illusion d'une bonne République. Son actualité n'est pas moins grande aujourd'hui. 

    A Rebours

     

  • Identité socialiste

     

    par Gérard Leclerc

     

    XVM495e5cb0-8a51-11e6-8bce-57b23a9183a7-100x108.jpgL’affrontement qui oppose Manuel Valls et Benoît Hamon est sans aucun doute décisif pour déterminer ce qu’est ou ce que sera l’identité de la gauche. Cette question de l’identité n’a pas été dénouée. Le Parti socialiste n’a pas eu son Bad Godesberg. Faut-il rappeler que le Parti social démocrate allemand décida, lors de son congrès de Bad Godesberg en 1959, l’abandon de ses références au marxisme et l’adoption de l’économie de marché. Jamais, le Parti socialiste français ne s’est livré à pareil aggiornamento en dépit du tournant qu’a constitué en 1983 le changement radical de politique économique du président Mitterrand, à l’instigation de Jacques Delors. François Mitterrand n’était nullement disposé à reconnaître la mutation idéologique pourtant évidente qui s’était produite, avec l’abandon de l’orientation étatiste de son projet présidentiel.

    Il est vrai qu’il y a dans le patrimoine du socialisme français une désinence possibiliste. Sans renier les objectifs ultimes de transformation sociale, il s’agit de consentir à un certain pragmatisme, sans lequel l’exercice des responsabilités réelles n’est pas possible. Mais avec le tournant de 1983, on est très au-delà du possibilisme. On se lie complètement aux règles du libre-marché, sur lesquelles d’ailleurs l’autorité de Bruxelles exerce une vigilance sans faille. Il y a des socialistes qui n’ont jamais admis ce tournant. Jean-Luc Mélenchon en est le prototype. Ceux qu’on a appelés les frondeurs participaient aussi, à leur manière, de cette fidélité à l’ADN du socialisme, en se dressant contre toutes les décisions du quinquennat de Hollande qui renforçaient l’alignement du pouvoir sur le libéralisme économique.

    Benoît Hamon est-il l’homme qui ramènera le Parti socialiste à ses purs idéaux ? Incontestablement le désaccord avec la ligne de Manuel Valls est profond. Y aura-t-il pour autant désaveu du tournant de 1983, avec toutes ses conséquences ? Ce n’est nullement évident, comme il n’est nullement évident que soit renoués les liens avec la tradition syndicaliste et ouvrière des origines. Un Jean-Claude Michéa rappelle obstinément qu’il y incompatibilité entre cette tradition et l’évolution libertaire des frondeurs qui restent complices d’une culture largement commune avec les libéraux-libertaires.

    Gérard Leclerc - France catholique

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 26 janvier 2017.