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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Livres • Boutang, arpenteur de l’être, un essai de Rémi Soulié

    Pierre Boutang  

     

    Par Christopher Gérard

    Christopher Gérard a donné dans Causeur [24.12] une excellente recension du livre de Remi Soulié « Pour saluer Boutang ». Ainsi, après le gros volume que Stéphane Giocanti vient de publier sur Pierre Boutang chez Flammarion, après le numéro spécial de la Revue Universelle, qui a eu un notable succès, et maints articles parus dans de nombreux médias, l'on redécouvre avec un certain émerveillement, étonnement, admiration, celui qui, à la suite de Maurras, fut l'un des plus brillants esprits de la mouvance maurrassienne. Même si son œuvre philosophique et littéraire ne s'y résume pas. Cet article est, de plus, assorti d'une vidéo qui reprend une causerie de Remi Soulié : on l'écoute avec plaisir.   LFAR  

     

    christopher-gerard-veste-autri.jpg« Arpenteur de l’être » (Mattéi) ou «prophète d’une âge recommencé des saints et des héros » (Colosimo) ? Deux Jean-François de taille s’accordent pour définir Pierre Boutang (1916-1998) comme un géant. Dans ses Carnets noirs, Gabriel Matzneff a dit la terreur que le bretteur royaliste pouvait inspirer à ses contradicteurs en raison de sa double carrure, musculaire et cérébrale. Fut-il un autre Platon… dans un genre obscur ? Telle est la question qu’évoque un de ses disciples, le Provençal Rémi Soulié, dans un recueil de textes d’une piété quasi filiale. Vers 1990, khâgneux à peine guéri d’une méchante fièvre marxiste (inoculée, il est vrai, par un poète), le jeune Cathare de Toulouse tourne catholique contre-révolutionnaire – d’une chapelle l’autre. Des Rouges aux Blancs, avec le même panache. Soulié peut donc rencontrer Boutang, sur qui il livre aujourd’hui une somme de réflexions parfois profuses, notamment sur sa dette à l’égard de Joseph de Maistre (dont on sait l’influence sur Baudelaire) ou sur son admiration pour Bernanos, qu’il plaçait très haut. Soulié montre bien que l’un des multiples paradoxes du personnage est que, quoique fidèle à Maurras, dont il fut le plus brillant disciple avec Thierry Maulnier, Boutang ne partageait en rien le positivisme maurrassien : l’homme était avant tout théologien.

    La partie la plus personnelle et la plus passionnante du recueil regroupe des fragments de journal de Rémi Soulié, qui fréquenta le maître jusqu’à sa mort. Et quel maître, capable de réciter le Parménide en grec, et Toulet, et Poe, et Scève, tout en ingurgitant des litres de vin (« Le vin, voilà quelque chose que le diable ne peut avoir créé », s’exclame ce drôle de paroissien) et en enguirlandant son disciple à propos de ponctuation, de Guénon (« lointain disciple de Maurras ») ou de l’Eglise, sa « mère ». Ce Grec qui avait trop lu l’Ancien Testament (d’où une prose un tantinet talmudique, bien éloignée de la clarté hellénique), cet inspiré (cet illuminé ?) fascine et laisse perplexe. Un génie, cet obsédé de transcendance absolue qui, paradoxe, trempa dans toutes sortes de complots (le Débarquement allié en Afrique du Nord, l’assassinat de l’amiral Darlan, le gaullisme révolutionnaire) ? Un fumiste ? Mais l’homme créa La Nation française, l’un des (rares) feux d’artifice de l’après-guerre littéraire ; mais il écrivit ce La Fontaine politique, mais il eut l’oreille du vieux Maurras. En vérité, Soulié ne tranche pas ; il rend grâce et hommage – avec une magnifique ferveur.

    Une citation pour la route, à méditer, notamment par les professeurs tentés par le désespoir. A de jeunes royalistes qui l’interrogent sur la « fin » de la France, Boutang répond : « La France finie ! On la connaît depuis longtemps, cette petite histoire. On l’a dit au moment de Jeanne d’Arc, au moment de la Ligue. Lisez le “Procès de Jeanne d’Arc”, lisez “La Satire Ménippée” ! Chaque fois qu’un petit enfant naît, tout recommence. Chaque fois que le langage est présent, tout reprend. Chaque fois que l’on parle français, nous retournons aux sources. »  Vive Pierre Boutang ! 

    Pour saluer Pierre Boutang, Rémi Soulié, éd. Pierre-Guillaume de Roux, 140 pages, 21€ 

    Christopher Gérard
    écrivain

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    Pierre Boutang, entre Dieu et le Roi

  • Sur le site officiel de l'Action française : L'espoir, l’éditorial de François Marcilhac

    Macron termine l’année aussi mal qu’il l’a commencée et ce n’est pas le seizième départ de son gouvernement – un record sous la Ve –, en un peu plus de deux ans, avec l’éviction de son M. Retraite, qui a dû le consoler.

    Sourd aux attentes des Français, qu’il méprise, entouréd’une caste de politiciens sans conviction pour lesquels la République est synonyme de prébendes, il ne peut même plus espérer trouver dans ses gesticulations diplomatiques l’aura qu’il n’a plus en France. Car Macron a également perdu tout crédit à l’étranger, singulièrement en Europe, où il a réussi à se mettre à dos tant les pays du noyau historique que ceux de l’ancien bloc de l’est.

    maxresdefault.jpgL’année 2019, qui a commencé et s’est poursuivie avec les manifestations des Gilets jaunes et se finit avec les grèves contre la réforme des retraites, aura donc été marquée, en France, par l’aggravation de la coupure entre le pays réel et le pays légal, une aggravation que l’année 2020 devrait encore confirmer. Car l’essentiel est là : dans la prise de conscience progressive par nos concitoyens de la sécession du pays légal et de la faillite, subséquente, de nos institutions à assurer le bien commun.

    Tout peut arriver parce que, la magie ayant fini d’opérer, le macronisme apparaît désormais aux yeux des Français pour ce qu’il est : non pas la promesse d’un nouveau monde mais le dernier avatar de l’ancien, sa dernière manifestation, la plus arrogante, la plus cynique, celle qui a permis à une élite totalement décomplexée de jeter bas les masques en fondant un syndicat commun, La République en marche, à partir de ce qu’il restait des forces politiques historiques. L’édifice est vermoulu : une telle prise de conscience par les Français ne pourra évidemment que provoquer une crise systémique, comme notre histoire en a le secret.

    C’est ce que l’oligarchie a compris et craint. Il y a bien, d’un côté, le pays légal, qui se sait méprisé, voire haï des Français, et ces derniers qui, quelles que soient leurs divisions politiques, par exemple aujourd’hui sur la réforme des retraites, savent que, de toute façon, la solution n’est plus du côté d’une oligarchie discréditée.

    Cet édifice vermoulu ne tient plus, d’un côté, que par la volonté farouche de défendre leurs petits intérêts financiers, qui agite les soutiens naturels du pays légal, et, de l’autre, par la peur de l’inconnu qui inhibe encore cette partie du pays réel – les classes moyennes surtout et les petits indépendants – soumise à une incertitude structurelle et qui sait pouvoir basculer du jour au lendemain dans la précarité –, ces actifs qui triment dur mais qui sont ignorés des syndicats, ce qui fait l’affaire d’un pouvoir qui joue ainsi sur la division du pays réel.

    Rien ne dit toutefois que la peur du lendemain et les ressentiments envers les privilégiés de la fonction publique, quand l’oligarchie se goinfre au grand jour, continueront encore longtemps de protéger une élite dénationalisée coupée des réalités des Français. La convergence des luttes ne peut être que le fruit de la convergence des inquiétudes : économiques, sociales, identitaires. Plus exactement même, c’est la convergence de ces inquiétudes qui permet aux citoyens de comprendre que la défense de leurs intérêts catégoriels passe d’abord par celle du bien commun directement menacé.

    Il faut être prêt, alors, pour l’événement qui n’exprime lui-même, dans l’ampleur de ses conséquences, que la crise qui couvait depuis longtemps et qui décidera de tout. Aussi serait-il imprudent de croire que nous travaillons, nous, les royalistes, pour dans quelques générations. Nous devons être prêts pour l’instant à venir, parce que personne ne connaît ni la date ni l’heure, et que le retour du Roi peut arriver plus tôt qu’on ne croit. Qui pensait à la république en 1789 ? Ce serait un crime contre les Français de ne pas être prêts.

    Au début de cette nouvelle année, c’est avec une détermination redoublée que nous adressons à Mgr le comte de Paris, au dauphin Gaston et à Madame tous nos voeux les plus sincères : la famille de France est, pour tous les Français, synonyme d’espérance. ■

    Source  : Le Bien Commun, janvier 2020.  

  • Action française Lyon : adhérer c'est militer !

    Le premier geste militant, c’est l’adhésion !
    Adhérer à l’Action française c’est aider notre section à grandir. C’est permettre au mouvement #nationaliste et #royaliste d’avancer et de combattre chaque jour les forces antinationales.
    « Le civilisé, parce qu’il est civilisé, a beaucoup plus d’obligations envers la société que celle-ci ne saurait en avoir jamais envers lui. Il a, en d’autres termes, bien plus de devoirs que de droits. »
    —Charles #Maurras
    Adhésion possible sur le site de l’Action française !

  • Grandes ”Une” de L'Action française : 28 Octobre 1918, Maurras rend hommage au Caporal Pierre David, ”héros juif d'Actio

    Voici la "Une" de L'Action française du lundi 28 octobre 1918.

    • Les deux colonnes de gauche sont occupées par l'article de Daudet et par des nouvelles de l'état de santé du duc d'Orléans.

    • Le long article de Maurras, élogieux, consacré au Caporal Pierre David, occuppe toute la troisième colonne, et un peu moins de la moitié des quatrième et cinquième, en dessous d'un "tableau" donnant la situation sur le front.

    • Jacques Bainville écrit un court mais puissant article ("Comment sortirez-vous de là ?"), en haut de dernière colonne de droite :

    "...Catholique ou protestante, une grande Allemagne sera toujours une grande Allemagne. Elle sera toujours un danger. Le cardinal de Richelieu pensait ainsi. Il y aurait avantage à penser comme lui. J.B."

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    L'article de Maurras se compose de quatre paragraphes, dont les trois premiers sont consacrés à Pierre David; seul le quatrième ("les philoboches") change de sujet :

    1. Un héros juif d'Action française...

    2. Les citations du sergent Pierre David...

    3. Le testament de Pierre David...

    Pierre David ? "C'était un garçon loyal, dévoué corps et âme à l'Action française, très intelligent et très cultivé, faisant dans le civil une intense propagande et au point de vue militaire un soldat d'élite" disait de lui Marius Plateau, que cite, ici, Charles Maurras.

    La devise de son Bataillon de Chasseurs à pied était "Allons-y gaiement !"

    Pour en savoir plus sur Pierre David, on lira avec profit les deux documents que nous mettons à votre disposition ici :

    À la découverte du "Fonds lafautearousseau"... (1) : Un héros Juif d'Action française...

    • la fiche Wikipedia qui lui est consacrée : CAPORAL PIERRE DAVID

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

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    Pour lire les articles...

    Cliquez sur le lien qui suit, et vous tomberez sur la "Une" de L'Action française du Lundi 28 Octobre 1918.

    En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite... :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7599489

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  • Le miracle marocain : « Un roi, sinon rien » par Frédéric Rouvillois, (L'Action française 2000)

    Entretien entre le roi Mohamed VI et le prince Jean de France au palais royal de Tétouan (juillet 2003).

     

    frederic-rouvillois.jpgLa monarchie est la clef du miracle marocain, comme l’explique en substance Jean-Claude Martinez, dans un petit livre à paraître le mois prochain, où l’auteur souligne les bienfaits d’un roi « stabilisateur », ayant notamment préservé son pays des vents violents du Printemps arabe. 

    Il n’y a pas de miracle en politique. En revanche, il y a des exceptions, c’est-à-dire des situations singulières, mais explicables, dès lors que, contrairement aux miracles, elles ont des causes. Tel est le cas de ce que l’on a pris l’habitude, depuis quatre ans, d’appeler “l’exception marocaine”. Car, de fait, il s’agit bien d’une exception. Début 2011, alors que des autocraties que chacun pensait indéracinables, en Égypte et en Tunisie, s’effondrent en quelques heures au grand vent du Printemps arabe, le Maroc ploie sans rompre, et profite même de l’occasion pour accélérer le train de ses réformes et donner un coup de jeune à son organisation constitutionnelle. De même, à l’automne 2011, lorsque les islamistes du PJD (Parti de la justice et du développement) remportent les élections législatives et se trouvent propulsés à la tête du gouvernement, le royaume ne connaît ni les troubles suscités en Tunisie ou en Égypte par la victoire d’Ennahdha et des Frères musulmans, ni, a fortiori, l’abominable guerre civile qui ensanglanta l’Algérie durant des années après le triomphe du FIS (Front islamique du salut) en 1991. Au lieu de cela, on assiste à une tranquille passation de pouvoirs, selon « une procédure dont la modestie sciemment organisée a voulu symboliquement montrer qu’il n’y avait là qu’un cours ordinaire des choses, enlevant aux résultats des élections toute dimension de révolution », comme le souligne Jean-Claude Martinez dans un ouvrage publié au lendemain de l’attentat de Tunis, Le Roi stabilisateur.

    Le tournant de la modernité

    Dans cet essai au titre significatif, l’auteur, ex-député européen mais aussi ancien directeur des études de l’ENA du Maroc, entend précisément répondre à la question évoquée plus haut : cette (étonnante) exception marocaine, quelles peuvent en être les causes ? Et pour Jean-Claude Martinez, une réponse s’impose, de toute évidence : c’est la présence d’un roi. D’une monarchie qui, après avoir construit le Maroc au cours d’une histoire millénaire, lui permet aujourd’hui de prendre, de façon prudente mais résolue, le tournant de la modernité. Sans l’institution monarchique, assure Martinez, le pays s’effondrerait du jour au lendemain : « Il n’est pas besoin d’être grand futurologue pour savoir ce qu’il adviendrait en moins de cent jours si une chimère politique, issue d’un nouveau printemps, remplaçait des siècles de stabilité alaouite par quelques semaines d’aventure démocratico-participative, à l’égyptienne d’hier sinon à l’irakienne de maintenant. »

    Le commandeur des croyants

    Le propos de de l’ouvrage est d’abord d’éclairer en quoi, et comment, le roi du Maroc produit un tel effet. Un effet que Martinez attribue en premier lieu à sa double dimension temporelle et spirituelle – naguère affirmée dans le fameux article 19 de la constitution, qui fut, pendant des décennies, la bête noire des progressistes –, et qui demeure, selon lui, la grande force du système. Sur un plan spirituel, le monarque est qualifié d’amir al-mouminine, commandeur des croyants, un titre que même le roi d’Arabie saoudite, “gardien des deux saintes mosquées”, ne lui discute pas. En tant que tel, le monarque marocain se trouve en mesure de promouvoir une lecture modérée de l’islam, celle que propose le rite malékite – et, ce faisant, de s’opposer de façon crédible, aux yeux des musulmans eux-mêmes, aux entreprises des fondamentalistes. Il constitue par conséquent un indispensable « stabilisateur religieux » et, de nos jours, un contrepoids capital à « la fascination du Califat ». Mais cette fonction permet aussi au roi d’être un « stabilisateur social » – comme il le montra au début des années 2000 en imposant, contre une approche intégriste, une vision relativement ouverte et libérale de la condition féminine – et un « stabilisateur politique », ou géopolitique, dans une région aussi stratégique pour l’Afrique que pour l’Europe. En tant que roi, ancrant sa légitimité dans la tradition et dans l’histoire, et non dans le hasard de volontés changeantes et plus ou moins contraintes, il bénéficie du consensus et de la durée. Peu importe son âge, le roi sait qu’il n’est qu’un passeur, et qu’après lui, son fils lui succédera comme lui-même a succédé à son père. Ce qui lui « permet d’attendre et de voir venir ce qui est en marche inéluctablement » : par exemple, dans cette région, le jour sombre où, vers la fin des années 2030, l’Algérie, ayant définitivement épuisé ses réserves d’hydrocarbures, se réveillera à la fois ruinée, révoltée et surpeuplée, et deviendra quelque chose comme une bombe à fragmentation accrochée au flanc Sud de l’Europe. « C’est ce maelström d’agitation et de manipulation que le roi, bénéficiaire de la durée, peut », mais peut seul, tenter de « stabiliser ».

    Le Maroc, un verrou migratoire

    Cependant, Jean-Claude Martinez, s’il est universitaire, est aussi et d’abord un politique. À ce titre, il ne se contente pas d’expliquer les causes de l’exception marocaine. Il souligne, à l’attention de la France et de l’Europe, à quel point ce Maroc équilibré et équilbrant leur est objectivement nécessaire. Et combien il serait périlleux de faire mine de ne pas le comprendre, au nom d’intérêts médiocres ou de lubies idéologiques. Stabilisateur, le Maroc l’est en particulier en tant que « verrou migratoire », « garde-frontières » entre l’Afrique subsaharienne et l’Europe de l’Ouest : c’est pourquoi « la politique européenne de voisinage, en Méditerranée ne repose plus pour l’essentiel que sur ce pays et sa stabilité, et donc, sur sa royauté qui la garantit. Que l’on déstabilise celle-ci [...] et toute la Méditerranée [...] accélère son déversement. » Que l’on prête la main à de telles folies, et ce sont, aux portes de l’Europe, mille Lampedusa qui risquent de fleurir, d’innombrables “camps des saints” qui se multiplient sans que personne soit en mesure de les gérer jusqu’à la catastrophe ultime.

    Et c’est sans doute l’une des grandes leçons de ce précieux petit livre : que la France a, plus que jamais, intérêt à soigner cet allié de toujours. Et qu’elle doit se souvenir que, dans certains cas, la loyauté est la plus payante et la plus raisonnable des politiques. 

    Jean-Claude Martinez, Le Roi stabilisateur, Jean-Cyrille Godefroy, à paraître le 7 mai 2015, 233 p., 15 euros. 

     

    L’Action Française 2000, 16 avril 2015

     

  • Dédié à la jeunesse d'Action Française d'aujourd'hui

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    Voici, aujourd’hui, sous forme numérique, le carnet de chants dont nous parlions, ici, il y a quelques temps, sous le titre Vers un Folk-Song traditionaliste ? 

    Les anciens, des années 1970 et suivantes, y retrouveront, simplement, la matière de leurs veillées, de leurs repas, de leurs rencontres d’autrefois. Souvent, ils connaissaient ce vaste répertoire – le connaissent encore - presque entièrement par cœur.

    Mais, surtout, nous mettons ce carnet à la disposition des jeunes d’Action française d’aujourd’hui, s’il peut encore leur être utile. Il n'est pas indifférent, nous semble-t-il, que la connaissance, la pratique de ces chants, du moins les plus beaux, soient transmises et maintenues.

    Nous avons conservé à ces pages militantes leurs imperfections d’origine, caractéristiques des techniques de l’époque (1972) : maquettes papier, stencils électroniques, tirage à la ronéo … Traits tordus, lettres baveuses, transparences : on ne s’en étonnera pas. Mais par delà tout cela, de très anciens refrains se sont trouvés ainsi ressuscités ; les illustrations sont choisies avec goût ; les textes sont beaux, parfois superbes ; l’ensemble à l’image des multiples talents de l’auteur de ce travail.

    Les chants eux-mêmes sont de qualité inégale ; certains s’expriment avec la violence propre à leur époque ; nous n’en reprendrions pas aujourd’hui tous les termes, toutes les outrances ; mais ils reflètent une histoire, des luttes et, même, des illusions passées ; d’autres sont purement de circonstance, sans valeur pérenne : sauf pour l'anecdote, leur intérêt est passé ; il reste les très beaux chants puisés aux sources de la Tradition, celle qui demeure. « La fuente permanece » disent nos amis espagnols. Chacun, dans ce très grand nombre de chants (autour de 80), fera le tri de ceux qui ressortent de cette permanence française.   

    Signalons, enfin, que cet épais carnet de 115 pages est bourré de citations qui ajoutent à l'épaisseur historique, politique, française des plus beaux de ces chants et les relient, précisément, à notre tradition. On aura grand intérêt à les lire, à les graver dans nos mémoires.

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        Liens

         Vers un Folk-Song traditionaliste ?

         C H A N T S 

       (Peut être téléchargé et imprimé)

     

     

  • Dans la revue l'Incorrect : L’Action française rend hommage au maréchal Juin

    Le mémorial au maréchal Juin a été fracassé au cours de la manifestation du 16 novembre dernier place d’Italie, à Paris. Des membres de l’ultra-gauche et des « Black-Blocs » ont utilisé des barres métalliques et des masses afin d’en faire des projectiles contre les forces de l’ordre. Or, le maréchal Juin est inscrit au panthéon des officiers qui ont contribué à libérer la France du joug nazi. Il y a trois jours, le mouvement royaliste, l’Action française, a donc décider de rendre hommage à ce patriote, pied-noir d’origine, héros de la campagne d’Italie. 

    Inaugurée en 1983, la stèle du Maréchal Juin est un symbole de la résistance française au nazisme. Et nombreux furent les « camelots du roi » parmi les premiers réseaux de résistance à l’occupant même si « il faut aussi savoir assumer les erreurs de notre passé » reconnaît Etienne Lombard, 56 ans, qui dirige la fédération francilienne de l’Action française. Il est l’arrière-petit-neveu du général de Gaulle et ne badine pas avec le sens des symboles qui rappellent la grande histoire de France. La fédération AF-île de France a un millier de membres et de sympathisants. Une des plus actives avec celle d’Auvergne- Rhône-Alpes et celle de Marseille qui a vu son nombre d’adhérents augmenter récemment.

    « Au-delà du fait que le maréchal Juin n’était pas royaliste et de toutes considérations partisanes, s’attaquer à la stèle du maréchal a été un acte lamentable et d’une stupidité incroyable » déclare-t-il. Selon-lui, le préfet de Paris est tout aussi à blâmer que les « casseurs », n’hésitant pas à évoquer « la complicité du gouvernement dans cette affaire ». Cet ancien camelot a fait ses classes avec Guy Steinbach, président aujourd’hui disparu de l’Association Marius Plateau des anciens combattants d’Action Française, renchérit : « Si on banalise de tels actes en France, on accélère le mouvement déjà entamé du délitement de notre nation ». 

     

     « Le maréchal Juin a été le dernier maréchal de France, il a marqué notre histoire par sa carrière, un homme du peuple qui a grandi par son seul mérite, qui était de cette terre d’Algérie qui était française, un des vrais libérateurs militaires de la France » ajoute maître Jacques Trémolet de Villers.

     

    Les dégâts sont encore visibles autour de la stèle du Maréchal Alphonse Juin et ils sont une cinquantaine de jeunes réunis autour de la stèle endommagée pour se recueillir. La plupart des sympathisants ont moins de 25 ans. « Leur présence est importante, elle se traduit dans la ligne droite de ces étudiants qui ont manifesté le 11 novembre 1940 contre les nazis avant d’être arrêtés devant l’arc de Triomphe. Chaque année, la section île de France de l’Action française leur rend d’ailleurs hommage » précise Etienne Lombard. Et parmi les personnes présentes, Jacques Trémolet de Villers qui a succédé à Guy Steinbach à la tête de l’association. « J’ai été impressionné par l’initiative spontanée de l’Action française qui a lancé ici un message fort. C’est pourquoi, j’ai voulu m’y associer et communier avec eux » explique cet avocat réputé et qui déplore « un acte absurde par des gens qui ne savaient pas plus ce qu’ils faisaient et à ce quoi ils s’attaquaient ».

    « Le maréchal Juin a été le dernier maréchal de France, il a marqué notre histoire par sa carrière, un homme du peuple qui a grandi par son seul mérite, qui était de cette terre d’Algérie qui était française, un des vrais libérateurs militaires de la France » ajoute maître Jacques Trémolet de Villers. « Un vrai soldat et un voisin connu pour sa simplicité » précise-t-il, se souvenant aussi de ses prises de positions pendant la guerre d’Algérie. « Il a été sollicité pour prendre la tête du putsch de 1961, il a hésité avant de refuser. Cet homme d’honneur est resté fidèle à l’armée et ne souhaitait pas l’embarquer dans une aventure qui aurait été catastrophique.» explique Jacques Trémolet de Villers, avec un brin de nostalgie. Mais il le reconnaît avec le recul, « il a fait le bon choix ». 

    « Le maréchal Juin reste un exemple que les jeunes doivent suivre. C’est un fils de France à qui nous avons rendu hommage et qui ne méritait pas qu’on s’attaquât à lui. C’est un vrai symbole, un héros, un résistant » conclut Etienne Lombard. 

     

    Frédéric de Natal

     

    NOTA BENE :

    Général de division échappé de la forteresse de Königstein où il avait été enfermé par les Allemands après l’invasion de la France en 1940, Alphonse Juin a 53 ans quand il reçoit le commandement des forces de l’Afrique du Nord. Le destin de ce natif de Bône en Algérie vient alors de s’enclencher. Pétainiste et camarade de promotion du général de Gaulle à St Cyr, Juin finit par se rallier aux forces américaines à l’automne 1942.  Lavé de tout soupçon de collaboration, il est nommé général d’armée au lendemain de l’assassinat de l’amiral Darlan, dauphin de Pétain, par un jeune monarchiste, Bonnier de la Chapelle. Ce dernier est la pièce maîtresse d’une tentative de prise de pouvoir par le comte de Paris, Henri d’Orléans. Juin infligera de fortes pertes à l’Afrika Korps du maréchal Rommel en Tunisie mais va révéler son véritable génie militaire lors de la bataille du Mont Cassino en 1943, tournant majeur du conflit mondial.

  • Sur le site officiel de l'Action française : « Séparatisme » : les catholiques et la France, premiers visés, l’éditorial

    L’éditorial de Fran­çois Marcilhac

    Le pro­jet de loi « confor­tant le res­pect des prin­cipes de la Répu­blique », qui entre en dis­cus­sion publique ce lun­di 31 jan­vier à l’Assemblée natio­nale en pre­mière lec­ture, ne laisse pas d’inquiéter pour nos liber­tés fon­da­men­tales, d’une part, pour notre iden­ti­té natio­nale d’autre part, sous pré­texte de lut­ter contre le sépa­ra­tisme isla­miste.

    françois marcilhac.jpgFran­çois de Rugy, en com­mis­sion spé­ciale char­gée d’instruire le texte, a ven­du la mèche : les catho­liques sont les pre­miers visés, si bien que nos évêques s’inquiètent légi­ti­me­ment d’une ins­tru­men­ta­li­sa­tion du ter­ro­risme isla­mique pour atten­ter à la liber­té du culte catho­lique et au droit, pour des parents, de don­ner à leurs enfants une ins­truc­tion conforme à leurs convic­tions chré­tiennes. La liber­té d’instruction est en effet dans la ligne de mire de Macron, Blan­quer étant char­gé d’achever le tra­vail com­men­cé par Bel-Kacem en 2016. L’article 22 pré­voit ain­si la fer­me­ture admi­nis­tra­tive des éta­blis­se­ments hors contrat.

    Qu’on se ras­sure, d’ailleurs : avec Macron, dans le droit fil de Hol­lande, la Répu­blique a défi­ni­ti­ve­ment pris la place de la France. La défense de sa culture qui, il est vrai, n’existe pas, ou celle de son iden­ti­té, qui n’existe pas davan­tage, n’intéresse pas un pays légal mon­dia­liste qui ne pense qu’en termes idéo­lo­giques. Nous écri­vions dans notre pre­mier édi­to­rial de l’année 2020 : « Car l’essentiel est là : dans la prise de conscience pro­gres­sive par nos conci­toyens de la séces­sion du pays légal et de la faillite, sub­sé­quente, de nos ins­ti­tu­tions à assu­rer le bien com­mun. » Si la prise de conscience du pays réel est encore trop pro­gres­sive à notre goût, la séces­sion du pays légal, elle, est deve­nue com­plète, comme l’indique cette indif­fé­rence totale à défendre la civi­li­sa­tion fran­çaise face à l’agression isla­miste. Le mot « France » n’apparaît d’ailleurs pas une seule fois dans l’exposé des motifs du texte.

    LA RÉPUBLIQUE : UN PROJET INDÉFINI, JAMAIS ACHEVÉ

    Concept éva­nes­cent, avons-nous dit, à pro­pos de la Répu­blique : l’exposé des motifs non seule­ment le confirme, mais le reven­dique. On nous excu­se­ra de repro­duire une logor­rhée qui serait ridi­cule si elle n’apportait pas la preuve que le pou­voir en place, dans la suite des grands ancêtres, consi­dère la répu­blique comme une religion.

    « Notre Répu­blique est notre bien com­mun. » Mer­ci pour le pléo­nasme ! Respu­bli­ca, en latin, signi­fiant « Bien com­mun » … Et c’est en ce sens que, pour Bodin, la monar­chie royale était pré­ci­sé­ment l’expression la plus ache­vée de la répu­blique. Ce qu’ignorent évi­dem­ment nos répu­bli­ca­nistes rédac­teurs de la prose qui suit, pour laquelle la répu­blique, ce « bien com­mun » est tout autre chose ! Car tout déraille aus­si­tôt : « Elle s’est impo­sée » — ça, c’est vrai ! — « à tra­vers les vicis­si­tudes et les sou­bre­sauts de l’histoire natio­nale parce qu’elle repré­sente bien davan­tage qu’une simple moda­li­té d’organisation des pou­voirs : elle est un pro­jet. » Et voi­là bien ce qui nous inquiète : en quoi la répu­blique se per­met-elle d’être un « pro­jet » ? Et de pour­suivre : « Mais ce pro­jet est exi­geant ; la Répu­blique demande une adhé­sion de tous les citoyens qui en com­posent le corps. » : Voca­bu­laire reli­gieux… ins­pi­ré du chris­tia­nisme. Et voca­bu­laire mili­tant, ins­pi­ré des idéo­lo­gies sécu­laires. La répu­blique, en tout cas, est une église, dont les citoyens sont le corps, et une église à laquelle il est impos­sible d’échapper. Ce qui s’appelle une secte. « Elle vit par l’ambition que cha­cun des Fran­çais désire lui don­ner. Et c’est par cette ambi­tion qu’elle se dépasse elle‑même. » Ah, trans­cen­dance (humaine, trop humaine), quand tu nous tiens !  « Ain­si que le disait le Pré­sident de la Répu­blique » — la pen­sée divine de Jupi­ter nous est livrée — « à l’occasion de la célé­bra­tion du 150ème anni­ver­saire de la pro­cla­ma­tion de la Répu­blique le 4 sep­tembre 2020 : « la Répu­blique est une volon­té jamais ache­vée, tou­jours à recon­qué­rir » ». Ter­rible aveu :  la répu­blique, pour Macron, est bien un mil­lé­na­risme, une de ces reli­gions sécu­laires en cours per­pé­tuel d’achèvement et qui doit, de ce fait, exi­ger tou­jours davan­tage de ses adeptes plus ou moins contraints, les citoyens que nous sommes, les « Mal­gré-nous » de la Répu­blique. Telle fut la révo­lu­tion fran­çaise, jamais ache­vée ; telle fut la révo­lu­tion bol­che­vique, jamais ache­vée ; telle fut la révo­lu­tion natio­nale-socia­liste, jamais ache­vée ; telle est la répu­blique, jamais ache­vée, puisque pro­jet indé­fi­ni, de ce fait tou­jours mena­cé puisque tou­jours incer­tain, tou­jours « à recon­qué­rir », en pre­mier lieu contre les Fran­çais eux-mêmes, tou­jours trop fran­çais, jamais encore suf­fi­sam­ment répu­bli­cains, qui doivent le deve­nir chaque jour davan­tage en se déles­tant du far­deau de leur culture, de leurs habi­tudes ances­trales, de leur iden­ti­té, voire de leur langue.

    UNE RÉÉCRITURE DE L’HISTOIRE

    Le dan­ger isla­miste est dès lors per­çu comme mena­çant non pas une civi­li­sa­tion sécu­laire, une nation dont l’histoire et la culture sont si riches, un peuple libre à la forte iden­ti­té, mais un pro­jet indé­fi­ni. Il est vrai que, pour­suit l’exposé des motifs : « Notre Répu­blique s’est construite sur des fon­da­tions solides, des fon­de­ments intan­gibles pour l’ensemble des Fran­çais : la liber­té, l’égalité, la fra­ter­ni­té, l’éducation, la laï­ci­té. » On ne peut s’empêcher de pen­ser à ce ver­dict du phi­lo­sophe Pierre Manent : « La laï­ci­té est un dis­po­si­tif de gou­ver­ne­ment qui n’é­puise pas le sens de la vie com­mune, et qui d’ailleurs en donne une repré­sen­ta­tion abs­traite et fort pauvre. On n’habite pas une sépa­ra­tion. […] Lorsqu’on nous demande d’adhérer aux valeurs de la Répu­blique, on ne nous demande rien ou on ne nous demande que des abs­ten­tions. » (Situa­tion de la France)

    C’est pour­quoi, comme on n’est jamais aus­si bien ser­vi que par soi-même, l’exposé des motifs réécrit l’histoire : « Tout au long de son his­toire, notre Répu­blique a su être à la fois intran­si­geante sur les prin­cipes et géné­reuse dans son action. Au fil des ans, patiem­ment, elle a ras­sem­blé tout un peuple et, par­mi ce peuple, mêmes [sic] ceux qui au départ lui étaient hostiles. »

    Oublié le pre­mier grand géno­cide de l’ère moderne, en Ven­dée, oubliés les mariages répu­bli­cains de Nantes entre prêtres réfrac­taires et reli­gieuses célé­brés dans la Loire, quand ils n’étaient pas dépor­tés, oubliée Lyon « Ville affran­chie », oublié le mas­sacre des ouvriers pari­siens au prin­temps 1848 et celui des com­mu­nards au prin­temps 1871, oubliée l’éradication des langues régio­nales sous la IIIe répu­blique (com­pa­rées à des cra­chats, puisqu’il était inter­dit aux éco­liers à la fois de par­ler « patois » et de cra­cher en classe), oublié l’exil for­cé des reli­gieux et des reli­gieuses sous la IIIe Répu­blique… Oui : « Tout au long de son his­toire, notre Répu­blique a su être à la fois intran­si­geante sur les prin­cipes et géné­reuse dans son action… » Oui : « Au fil des ans, patiem­ment » — « l’adjectif est admi­ra­ble­ment bien choi­si — « elle a ras­sem­blé tout un peuple et, par­mi ce peuple, même ceux qui au départ lui étaient hostiles. »

    VERS DES PRÊTRES ASSERMENTÉS ?

    Faute de cibler un enne­mi pré­cis, l’islamisme, par peur d’amalgamer tous les musul­mans dans cette répro­ba­tion, Macron a, par inté­rêt bien com­pris, pré­fé­ré faire un autre amal­game : celle des reli­gions, comme si « la » reli­gion, cela exis­tait, comme si, sur­tout, le catho­li­cisme, qui, à la fois, a pré­si­dé à la nais­sance de notre pays et est au fon­de­ment de la notion même d’une saine laï­ci­té, pou­vait être com­pa­ré aux dérives extré­mistes d’une reli­gion étran­gère à notre culture et à notre iden­ti­té. Mais il avait pré­ve­nu, aux Ber­nar­dins : le seul ave­nir pos­sible de l’église catho­lique en France, c’est celui d’une ONG. Cette loi l’y aide­ra, à coup sûr, en pré­voyant des mesures qui pour­ront être diri­gées contre les catho­liques — comme, pour un juge, la pos­si­bi­li­té d’interdire à un fidèle de se rendre à la messe (article 42 du pro­jet de loi), comme si une obli­ga­tion reli­gieuse (la messe domi­ni­cale) pou­vait être du res­sort d’un juge. Les tra­di­tion­na­listes seront évi­dem­ment visés, dans un pre­mier temps, amal­ga­més aux isla­mistes, avant que — on est tou­jours le tra­di­tion­na­liste de quelqu’un —, l’ensemble des catho­liques ne le soient. La pos­sible fer­me­ture admi­nis­tra­tive des églises (article 44) y aide­ra gran­de­ment, comme les nou­velles contraintes finan­cières et admi­nis­tra­tives sur les asso­cia­tions cultuelles. C’est la loi de 1905, qui est visée, de même que le concor­dat d’Alsace-Moselle, qui se trouve mena­cé. Le nou­veau monde macro­nien vise-t-il, à tra­vers l’obligation per­ma­nente de chan­ter les louanges de la tri­ni­té répu­bli­caine « Liber­té, éga­li­té, fra­ter­ni­té », l’instauration d’une nou­velle église offi­cielle, comme sous la révo­lu­tion, avec, bien­tôt, l’obligation pour les prêtes de prê­ter ser­ment à la Répu­blique ? C’est du moins la logique du texte.

    QUEL GRAND REMPLACEMENT ?

    Quant à tous les articles ciblant l’instruction à la mai­son ou les écoles hors contrat (articles 21 et sui­vants), ils achèvent la besogne de Jules Fer­ry : faire des petits Fran­çais des répu­bli­cains sou­mis à l’ordre éta­bli. Car l’exposé des motifs, encore lui, l’avoue sans ambages : la répu­blique a tou­jours pen­sé l’école comme un lieu de pro­pa­gande, avec ses esca­drons for­més par les hus­sards noirs : « Au cœur de la pro­messe répu­bli­caine, l’école est le lieu des appren­tis­sages fon­da­men­taux et de la socia­bi­li­té, où les enfants font l’expérience des valeurs de la Répu­blique. » Dom­mage que cette concep­tion de l’école, dans laquelle les appren­tis­sages des savoirs fon­da­men­taux deviennent de plus en plus anec­do­tique au pro­fit de l’endoctrinement socié­tal, nous place dans les der­niers rangs des éva­lua­tions inter­na­tio­nales. Encore une réus­site du pro­jet républicain…

    Inef­fi­cace et dan­ge­reux : tel paraît déjà ce pro­jet de loi. Inef­fi­cace contre l’islamisme qui gan­grène les quar­tiers immi­grés et impose de plus en plus sa loi dans l’ensemble du pays ; dan­ge­reux pour nos liber­tés fon­da­men­tales et notre iden­ti­té. La « Répu­blique » cherche à prendre défi­ni­ti­ve­ment prendre la place du peuple fran­çais. Car le seul vrai grand rem­pla­ce­ment que nous connais­sions, c’est bien celui de la France par la Répu­blique comme « pro­jet » indé­fi­ni — la forme poli­tique du nihi­lisme. Tout le reste n’en est que la conséquence.

    Fran­çois Marcilhac

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Sur le Blog de l'Action française : le Totem, l'éditorial de François Marcilhac

    En ce 9 novembre 2020, pour le cin­quan­tième anni­ver­saire de la mort de De Gaulle, on mesure, en voyant Macron au bas de l’immense croix de Lor­raine, non loin de Colom­bey, à quel point l’œuvre du géné­ral, pour néces­saire qu’elle fût, s’est conclue par un échec.

    françois marcilhac.jpgLa qua­si-una­ni­mi­té que sa figure sus­cite dans la classe poli­tique en est para­doxa­le­ment l’expression. En deve­nant un totem, celui de la Répu­blique, la figure his­to­rique du géné­ral De Gaulle s’est figée sur les deux évé­ne­ments fon­da­teurs de sa légende sans, pour autant, que cette légende ait réus­si à demeu­rer féconde. Ces deux évé­ne­ments, pour les­quels les Fran­çais conservent encore la mémoire du géné­ral, sont évi­dem­ment le 18 juin 1940 et le coup d’État de mai 1958, deux évé­ne­ments dra­ma­tiques, comme la répu­blique en pro­voque régu­liè­re­ment, et qui sus­citent l’appel au sol­dat, réclament l’homme pro­vi­den­tiel. L’action du géné­ral De Gaulle, et, par suite, le gaul­lisme, ont ain­si sur­gi, par deux fois, des décombres d’une répu­blique en décom­po­si­tion. Mais, à chaque fois, l’échec fut au bout, si l’on veut bien faire l’honneur au géné­ral  De Gaulle de pen­ser qu’il avait pour ambi­tion d’inscrire son action dans une durée qui dépasse l’événement. C’est que, par deux fois, à son corps défen­dant, on veut bien le croire, il réins­cri­vit les par­tis dans le jeu politique.

    Si l’appel du 18 juin 1940 et, plus encore, l’attitude ferme que De Gaulle, en tant que chef de la France Libre, oppo­sa à des Amé­ri­cains dési­reux de faire de la France un pro­tec­to­rat, per­mit à  notre pays d’être dans le camp des vain­queurs en 1945,  en revanche, la réno­va­tion des ins­ti­tu­tions dut attendre. Parce que De Gaulle avait relé­gi­ti­mé, dès 1942, les par­tis à Alger afin de don­ner des gages aux Alliés, ain­si qu’à un pays légal failli, qui voyait en lui une planche de sur­vie, dès jan­vier 1946, les hommes du pas­sé chas­sèrent l’homme de l’Histoire. De même, on sait le désastre poli­tique que fut la IVerépu­blique. En 1958, le recours à De Gaulle per­mit de res­tau­rer l’État, dont la déli­ques­cence aurait pu, à plus ou moins brève échéance, sur fond de guerre d’Algérie, pro­vo­quer une guerre civile. Mais, mal­heu­reu­se­ment, comme en 1946, les par­tis res­sor­tirent bien­tôt, pour employer un mot de Pierre Bou­tang,  de la « grande besace » du géné­ral où il les avait ran­gés au tout début des années 60. Ils le firent même, comble de l’ironie, mais sur­tout signe de l’échec monu­men­tal du géné­ral, à l’échéance élec­to­rale dont l’objet pré­cis était de mettre défi­ni­ti­ve­ment fin au règne des par­tis, c’est-à-dire au pre­mier tour de l’élection pré­si­den­tielle de 1965. Alors que De Gaulle rêvait de voir l’élection au suf­frage uni­ver­sel du pré­sident de la répu­blique débou­cher sur une trans­for­ma­tion radi­cale du citoyen-élec­teur dont naî­trait une dia­logue direct entre le peuple et un homme, le bal­lot­tage de décembre 1965 dis­si­pa cette espé­rance qui n’était qu’une chimère.

    Certes, l’État, en rai­son du par­le­men­ta­risme ratio­na­li­sé et du phé­no­mène majo­ri­taire, recou­vrait sta­bi­li­té et puis­sance. Il ne recou­vrait pas, en revanche, son indé­pen­dance. On dit que De Gaulle, lucide sur l’impossibilité, en France, de trou­ver la bonne répu­blique, pen­sa au comte de Paris de l’époque, le grand-père de l’actuel comte de Paris, comme suc­ces­seur. Nous ne sau­rons jamais dans quelle mesure il y pen­sa réel­le­ment. Du long dia­logue qui s’instaura durant les années 50 et 60 entre le géné­ral et l’héritier de nos rois, res­sort, en revanche, une chose cer­taine : le comte de Paris fut d’une luci­di­té impla­cable sur l’échec ins­ti­tu­tion­nel du géné­ral De Gaulle. Il suf­fit de relire le Dia­logue sur la France [1], comme les der­niers Bul­le­tins, à la publi­ca­tion des­quels le prince mit fin en 1967. De Gaulle, en refu­sant de s’attaquer sérieu­se­ment aux fon­da­tions, avait fina­le­ment bâti sur du sable. 

    Le fait que l’homme qui incarne sans filtre, sans aucune pudeur même, l’oligarchie, se soit incli­né devant la tombe du géné­ral De Gaulle, ce 9 novembre, crie cet échec, puisque c’est en tant qu’actuel pré­sident de la Ve Répu­blique qu’il était là. Cet État res­tau­ré et fort a fina­le­ment favo­ri­sé, de toute sa sta­bi­li­té recou­vrée, le contraire de ce à quoi il était des­ti­né. Faute éga­le­ment d’une réforme intel­lec­tuelle et morale dont la France avait tant besoin au sor­tir de la IVe Répu­blique et dont De Gaulle ne s’est abso­lu­ment pas sou­cié, cet État, pro­gres­si­ve­ment  reco­lo­ni­sé­par les inté­rêts par­ti­sans et oli­gar­chiques, a favo­ri­sé sa propre sou­mis­sion à des ins­tances supra­na­tio­nales et, par-delà, l’asservissement de la France. Et il l’a fait sur fond de neu­tra­li­sa­tion idéo­lo­gique, qui a  même atteint une haute fonc­tion publique désor­mais lar­ge­ment déna­tio­na­li­sée et qui ne croit plus en la France.

    Cer­tains ont rêvé, un temps, de « cou­ron­ner » la VeRépu­blique : laquelle, serait-on ten­té de deman­der ? Car celle de 2020 n’est plus celle de 1962. Cette consti­tu­tion pour­ra, bien sûr, ser­vir, le moment venu, d’intermédiaire ins­ti­tu­tion­nel. Mais nous sommes en 2020 ;  nous ne sommes plus en 1964. Aujourd’­hui, il ne s’a­git plus de rêver, car le temps presse. La monar­chie, il faut désor­mais la faire.

    Fran­çois Marcilhac

    [1] Comte de Paris, Géné­ral de Gaulle, Dia­logue sur la France, Cor­res­pon­dance et entre­tiens, 1953 – 1970, Fayard, 1994.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Sur le site officiel de l'Action française, la convergence des progressismes, l’éditorial de François Marcilhac.

    C’est Alain Fin­kiel­kraut qui eut l’intuition d’annoncer que l’antiracisme serait le com­mu­nisme du XXIe siècle. Et les évé­ne­ments sur­gis aux Etats-Unis au prin­temps 2020, sous le nom géné­rique « Black Lives Mat­ter » (BLM), et impor­tés presque aus­si­tôt en Europe occi­den­tale, notam­ment en France, n’ont fait que confir­mer, par leur dimen­sion inter­na­tio­nale, le carac­tère qua­si pan­dé­mique de cette nou­velle idéo­lo­gie.

    Oui, l’antiracisme appa­raît bien comme le nou­veau com­mu­nisme, repo­sant comme lui sur un phé­no­mène mon­dial : au XIXe et au XXe siècles, la nais­sance et le déve­lop­pe­ment du pro­lé­ta­riat ; au XXIsiècle, celle du com­mu­nau­ta­risme eth­nique sur fond de mon­dia­lisme.

    On ne s’est tou­te­fois pas suf­fi­sam­ment aper­çu que le trait de génie de Fin­kiel­kraut ne consis­tait pas tant à poin­ter l’antiracisme qu’à voir dans le com­mu­nisme le réfé­rent suprême d’un uni­ver­sa­lisme dévoyé. Pour­quoi ? Parce que l’idéologie mar­xiste fut, de par ses ori­gines mêlées (maté­ria­lisme antique, empi­risme et éco­no­misme anglais, uto­pie libé­rale d’un sens de l’histoire dia­lec­ti­sée par Hegel, hybris d’un nou­vel homme), le para­digme du pro­gres­sisme issu du siècle des Lumières. Et que son implo­sion à la fin des années quatre-vingt, ou son bing-bang, pour employer une méta­phore cos­mo­lo­gique, a, en quelque sorte, libé­ré les élé­ments dont il fai­sait alors la syn­thèse la plus abou­tie. Sur fond de mon­dia­lisme, le consu­mé­risme amé­ri­cain a su les agglo­mé­rer dans une nou­velle dyna­mique.

    Car l’antiracisme n’est pas le seul à pré­tendre au titre peu glo­rieux de com­mu­nisme du XXIsiècle : l’idéologie de la repen­tance et post­co­lo­niale (forme d’antiracisme), le fémi­nisme, la théo­rie du genre, l’écologisme, l’antispécisme (dont le véga­nisme est une pra­tique) ou le trans­hu­ma­nisme, le peuvent éga­le­ment de manière tout aus­si légi­time en ce qu’ils sont d’autres expres­sions du pro­gres­sisme, par­fois contra­dic­toires (ain­si du fémi­nisme et de la théo­rie du genre qui ne font pas tou­jours bon ménage), sou­vent com­plé­men­taires. Un point com­mun : nier la nature humaine, vou­loir trans­for­mer le monde et l’homme au nom de l’utopie (Marx n’a rien inven­té), se libé­rer de toute tra­di­tion pour s’inventer : le pro­gres­sisme est le nom moderne du vieux pro­mé­théisme. Cette aspi­ra­tion à l’autonomie, qui repose sur un sen­ti­ment de déme­sure (« Vous serez comme des dieux ») néces­site tou­jours de « cas­ser les codes », c’est-à-dire, pour faire table rase d’un pas­sé syno­nyme d’hétéronomie, de s’attaquer aux sym­boles dans une vio­lence qui, une fois assi­mi­lée (comme on assi­mile un ali­ment) fait perdre ses défenses immu­ni­taires à l’homme pré­ten­du­ment « ancien » (dans un tout autre sens que biblique), au pro­fit des poten­tia­li­tés indé­fi­nies de l’homme « nou­veau ».

    Car la vio­lence, non pas au ser­vice de la rai­son, mais d’un nou­vel hori­zon, comme tel, inac­ces­sible, est consub­stan­tiel au pro­gres­sisme. Quelles que soient les formes qu’il prend, et leur inten­si­té — il emprunte sou­vent la voie du réfor­misme —, celui-ci est un pro­jet fon­da­men­ta­liste, radi­cal. Aus­si retourne-t-il sa vio­lence intrin­sèque contre ses adver­saires en les dia­bo­li­sant, afin qu’ils appa­raissent comme les agres­seurs. Telle est la fonc­tion des dif­fé­rentes lois « scé­lé­rates » (asso­cia­tives, mémo­rielles, socié­tales) qui visent à inter­dire aux simples « conser­va­teurs » le droit de défendre les prin­cipes tra­di­tion­nels de la socié­té en les cri­mi­na­li­sant a prio­ri. La loi Tau­bi­ra sur l’esclavage est un modèle du genre : vio­lente en soi puisque néga­tion­niste et raciste, en ce qu’elle nie le carac­tère uni­ver­sel de l’esclavage dans l’histoire pour n’en impu­ter la faute (et la repen­tance) qu’aux seuls « Blancs ». Elle a per­mis de har­ce­ler des uni­ver­si­taires dans le seul but d’interdire les tra­vaux his­to­riques au pro­fit de la logor­rhée anti­ra­ciste. La vio­lence du « mariage » homo­sexuel contre la notion même de mariage ? La raf­fa­ri­nade légis­la­tive de 2004 sur l’ « homo­pho­bie » visait à pré­ve­nir toute contes­ta­tion de ce que Tau­bi­ra, en un moment de sin­cé­ri­té qu’elle regret­ta, appel­le­ra elle-même un « chan­ge­ment de civi­li­sa­tion », avant de se conten­ter, par recours au réfor­misme, d’un para­lo­gisme : le mariage devien­drait ain­si enfin « uni­ver­sel », alors qu’il l’était déjà puisque, à l’exception du tabou de l’inceste et une fois les condi­tions d’âge rem­plies (écar­ter la pédo­phi­lie), tout homme pou­vait déjà épou­ser toute femme. Tau­bi­ra ne pou­vait pré­tendre qu’il n’était pas uni­ver­sel qu’en modi­fiant préa­la­ble­ment la défi­ni­tion même du mariage, ouvrant ain­si un ton­neau des Danaïdes, car il est facile, au gré de fan­tasmes divers, appe­lant à ouvrir autant de « droits à », qu’il ne l’est tou­jours pas. Est-il éga­le­ment besoin d’évoquer la vio­lence radi­cale faite à l’enfant et à la paren­té (deve­nue une idéo­lo­gique « paren­ta­li­té ») via la PMA et la GPA pour les couples homo­sexuels ?

    Toutes choses étant égales par ailleurs, les déra­pages (qui n’en sont pas) des maires éco­lo­gistes sur le Tour de France ou la sapin de Noël relèvent de la même vio­lence, ici sym­bo­lique. Une fois n’est pas cou­tume, nous ne pou­vons que don­ner rai­son à Mar­lène Schiap­pa d’avoir trai­té de « rabat-joie » les maires éco­los de Bor­deaux et de Lyon. Mais il faut aller plus loin, ce qu’elle ne sau­rait faire puisqu’elle est elle-même pro­gres­siste. En s’attaquant à une grande mani­fes­ta­tion popu­laire (dont la noto­rié­té déborde du reste lar­ge­ment nos fron­tières), entrée dans la culture fran­çaise, l’écologisme vise direc­te­ment cette réédu­ca­tion du pays réel que les pré­ten­dus tirés au sort de la Conven­tion citoyenne pour le cli­mat ont décli­née en 150 pro­po­si­tions. En trai­tant d’ « art mort » le sapin de Noël, qui sym­bo­lise au contraire la Lumière et la Vie, et cela quelle que soit son ancien­ne­té ou son ori­gine, ils s’attaquent à la joie même de Noël et à l’inscription de cette joie, sur­na­tu­relle pour les Chré­tiens, dans la socié­té.

    Mais l’écologisme ne peut-il pas se pré­tendre à bon droit comme une idéo­lo­gie uni­ver­selle, puisque l’écologie concerne la façon même d’habiter le monde ? Que l’écologisme se mêle aus­si de fémi­nisme (comme les maires de Rennes et de Lyon, qui ont dénon­cé le carac­tère pré­ten­du­ment machiste du Tour de France) est l’indice d’une per­méa­bi­li­té de ces dif­fé­rentes idéo­lo­gies qui com­posent le pro­gres­sisme. On sait aus­si que l’écologisme, enne­mi para­doxal de toute notion de nature humaine, ouvre sur le véga­nisme (visant à trans­for­mer un omni­vore en gra­ni­vore, comme des éle­veurs indus­triels fous ont un temps trans­for­mé des her­bi­vores en car­ni­vores) ; ou que ses mili­tants, en majeure par­tie, sont favo­rables à toutes les « évo­lu­tions » socié­tales visant à détruire la famille, qui serait le lieu d’un patriar­cat hon­ni, le tout sur fond d’un mon­dia­lisme ou d’un cos­mo­po­li­tisme (immi­gra­tion­nisme) pre­nant pré­texte du carac­tère mon­dial des pro­blèmes éco­lo­giques.

    Oui, l’antiracisme est bien le com­mu­nisme du XXIe siècle, mais aux côtés d’autres pro­gres­sismes. Il faut s’attaquer à cha­cun d’entre eux comme à leur conver­gence, qui est celle de tous les fon­da­men­ta­lismes, de tous les fana­tismes, de tous les nihi­lismes.

    Fran­çois Mar­cil­hac

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Fondamentaux d'Action Française • Politique d'abord !

    L'une des figures de La Galerie des Rois au portail de Notre-Dame

     

    par Stéphane BLANCHONNET

    Un article de Stéphane BLANCHONNET paru dans à-rebours.fr et dans L'AF2000. Et un article parmi plusieurs autres qui rappellent utilement les fondamentaux de la politique d'Action française.  LFAR

     

    3764833947.jpgCette célèbre formule de Maurras a souvent été utilisée par ses détracteurs (par ignorance ou malveillance) pour lui reprocher d'être un penseur machiavélien, voire machiavélique, qui subordonnerait tout à la politique. Cette accusation est doublement infondée. Elle l'est pour Maurras qui a toujours affirmé qu'il entendait par là que la politique était première dans l'ordre des moyens, jamais dans l'ordre des fins. Elle l'est aussi pour Machiavel, qui donne des conseils de technique politique au Prince non pour justifier la tyrannie mais pour permettre la pacification, l'unification et le salut de l'Italie de son temps.


    Chez Maurras on peut aller au-delà des explications qu'il a lui même données au sujet du « Politique d'abord ! » et considérer plus largement sa conception de l'État. Elle est à bien des égards plus proche de celle de certains anarchistes ou de certains libéraux que des partisans du totalitarisme ! Son admiration pour Proudhon, son action en faveur de la décentralisation au sein du mouvement mistralien, ou encore, sur un autre plan, son respect pour l'universalisme catholique et la liberté de l'Église par rapport à l'État, le prouvent sans contestation possible.


    Il faut toutefois ajouter que le « Politique d'abord ! » est trop souvent abordé dans les milieux maurrassiens, depuis 1926, sous l'angle défensif, que nous avons nous-même choisi au début de cette chronique. Il ne faudrait pas négliger sa dimension positive. L'AF d'aujourd'hui pense comme Maurras que la prise du pouvoir politique précédera la résolution des problèmes sociaux, moraux, indentitaires qui se posent à la France. C'est pour cette raison que notre action est d'abord politique avant d'être culturelle, communautaire, morale ou religieuse. C'est ce qui a toujours fait et ce qui fait encore l'originalité et la force de l'Action française par rapport à des mouvements dont l'action se limite à un aspect particulier de la crise nationale. 

    Repris de A Rebours et de L’AF2000

    Voir aussi ...

    La monarchie

    Le nationalisme intégral

    Le Quadrilatère maurrassien

    La Monarchie que nous voulons

    Le « coup de force »

    La civilisation

    L'AF et l'Eglise

  • Sur la page FB de l'Action française Perpignan.

    Les amalgames de l'extrême gauche.

    L'Action française prône le nationalisme intégral et de fait s'oppose au fascisme. Maurras disait "qu'est-ce que le fascisme ? Un socialisme affranchi de la démocratie."

    De nombreux membres de l'AF s'engagèrent dans la Résistance comme Honoré d'Estienne d'Orves ou Daniel Cordier quand la CGT collaborées avec l'Allemagne sous le pacte germano-soviétique.

    Sous la monarchie, le roi fut constamment proche du peuple à l'instar de Louis XVI distribuant des aumônes durant l'hiver glacial de 1788.

    Notre force c'est d'avoir raison,
    Et partout l'Action française
    Fait reculer la trahison !

    Extrait Le Média pour Tous - Vincent Lapierre

  • Grandes ”Une” de L'Action française : (2/2) On n'interdit pas Jeanne d'Arc ! Mercredi 29 Avril 1925, 20.000 Parisiens ac

    Une histoire de l'Action française... en lisant L'Action française !...

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    En novembre 1919, au sortir d'une Grande guerre épuisante, gagnée par le magnifique héroïsme du Peuple français tout entier, mais payée par le prix épouvantable d'un million et demi de "jeunes Français, couchés froids et sanglants sur leur terre mal défendue" (Maurras), la France vota pour une "Chambre bleu horizon", dans laquelle Léon Daudet était Député de Paris. L'une des lois de cette Chambre fut l'institution de la Fête nationale de Jeanne d'Arc et du Patriotisme, fixée au deuxième dimanche de mai. Mais, en 1924, ce fut le Cartel des Gauches qui remporta les élections, et le nouveau gouvernement prétendit revenir sur cette Fête nationale, récemment créée : c'était une provocation supplémentaire pour les Patriotes de tous bords, de la part d'un Régime qui, par ailleurs, "perdait" cette paix si chèrement acquise et commençait à laisser tomber en lambeaux le peu de bon qu'avait le calamiteux Traité de Versailles. L'Action française ne craignit pas d'affronter directement le gouvernement, et répondit aux menaces et à l'interdiction de la Fête par l'affirmation que la Fête aurait bien lieu, dût-elle être imposée : et c'est bien ce qui se passa, en effet...

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    Une grande réunion publique fut annoncée, à Luna Parkn, pour le mercredi 29 avril. Voici le pavé, en "Une" de la veille, mercredi 29, jour de la réunion (même encart dans le numéro du 27) :

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    Et voici, surtout, en "Une" du numéro du Mardi 28, ce qui sonnait comme une véritable déclaration de guerre - en fait, un simple appel à la résistance - sur toute la moitié supérieure des deux pages centrales du quotidien :

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    Voici le lien menant à la "Une" du numéro du Jeudi 30 Avril 1925 :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k762300b/f1.image

    Elle offre exactement la même présentation que celle de notre précédent livraison, sur "le Luna Park de Léon Daudet" du 27 Novembre de la même année 1925 :

    • un début de compte-rendu de la réunion sur les deux parties inférieures des deux dernières colonnes, qui s'achève en page deux (intégralité de la première colonne et plus grande partie de la deuxième); 

    • la péroraison de Daudet lors de cette réunion, qui remplace son article habituel, à sa place la plus fréquente (première colonne et moitié supérieure de la deuxième);

    • mais, la période étant plus troublée, à cause des menaces sur le Cortège de Jeanne d'Arc qui s'annonce mouvementé, on a - en plein milieu de la "Une", intégralité de la quatrième colonne et moitié supérieure de la cinquième - la déclaration solennelle de Maurice Pujo lors de cette réunion de Luna Park, à la suite de cette annonce scandaleuse :

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    • Voici donc, d'abord, le début du compte-rendu de cette "Grande réunion", dans le tiers inférieur des deux dernières colonnes (cinq et six) de la "Une"... :

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    • ...qui se poursuit en page deux (intégralité de la première colonne de gauche et les deux tiers de la deuxième) :

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    (ici, bien entendu, on remonte huit photos et on reprend à "la maladie de l'inflation...", deuxième colonne de la page deux)

    • Passons maintenant à la péroraison de Daudet (qui remplace l'article du jour et qui en tient lieu) :

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