Action française Mulhouse : manifestation contre le pass sanitaire et la tyrannie républicaine.
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Jean-François Mattéi a bien voulu nous transmettre - et nous l'en remercions - une rédaction de son intervention lors du colloque "Maurras 60 ans après", organisé, le samedi 27 octobre, à Paris, par le Cercle de Flore. Nous publions, ici, ce remarquable article.
Baudelaire écrivait dans son recueil de Fusées : « De Maistre et Edgar Poe m’ont appris à raisonner » (aphorisme 27). Pour suivre le principe d’analogie, on pourrait dire aussi bien de Maurras : « Shakespeare et Edgar Poe m’ont appris à raisonner ». Ces cinq auteurs, Shakespeare, De Maistre, Baudelaire, Poe et Maurras envisagent en effet la réalité de l’homme et de la politique à partir de ce que Baudelaire nommait « l’universelle analogie », et Mallarmé « le démon de l’analogie ».
Remarquons au passage que la formule de Mallarmé relève elle-même de l’analogie puisque le poète compare l’« analogie », qui est une ressemblance entre deux éléments, à un « démon », au sens grec, qui est une ressemblance avec un dieu et une ressemblance avec la figure rhétorique en question. On pourrait plus simplement parler de « correspondance », dans le sens baudelairien, pour définir le principe qui met en relation deux mondes, le monde matériel et le monde spirituel, ou le monde humain et le monde divin. Disons plus simplement la terre et le ciel. C’est d’ailleurs ce que laisse entendre le mot grec d’analogia qui implique un mouvement ascensionnel de pensée, logos, de bas en haut, ana. Pour qu’il y ait analogie, ou correspondance, il faut que le monde et les êtres qui l’habitent soient disposés selon une hiérarchie naturelle, comme l’échelle de Jacob ou la relation du microcosme au macrocosme. L’analogie est verticale et, à ce titre, inégalitaire.
Or, cette analogie est la clef de la pensée hiérarchique de Charles Maurras qui s’est inspiré, dans ses vues politiques, des correspondances qu’il a trouvées chez Shakespeare et Edgar Poe, moins chez Baudelaire qu’il appelait, après l’avoir goûté très tôt, « notre mauvais enchanteur ». Il faut comprendre, en effet, qu’un choix intellectuel, qu’il soit religieux, philosophique ou politique s’exprime toujours à travers un jeu d’images qui ressortit de l’analogie. Pour prendre un exemple célèbre, la condition humaine chez Platon se définit à travers le réseau d’analogies qu’incarne l’image de la caverne, présente, sous une forme ou une autre, dans toute la tradition de pensée occidentale.
Ce qui distingue donc les choix religieux, philosophiques ou politiques, c’est le style des métaphores adaptées à ces choix. Chez les partisans d’une hiérarchie entre les hommes, c’est-à-dire les partisans d’un gouvernement aristocratique, c’est l’analogie d’une échelle hiérarchique qui s’impose, ou d’une montée vers les hauteurs. C’est le cas chez Platon où le prisonnier libéré sort de la caverne et monte vers le soleil pour accroître ses connaissances par un mouvement d’anabase, qui est exprimé par une analogie, « un discours vers le haut ». La symétrie de retour dans la caverne n’est pas exacte, car la katabase du prisonnier, sa redescente vers ses compagnons, conserve le souvenir premier de l’anabase, et donc de l’analogie. En clair, le philosophe vient apprendre aux prisonniers, tout en bas, à prendre de la hauteur.
Les partisans d’une égalité parmi les hommes, c’est-à-dire les démocrates, renversent l’analogie d’une ascension intellectuelle vers le haut, même lorsqu’ils parlent aujourd’hui d’« ascenseur social » pour tous ; ils utilisent plutôt la katalogie d’un discours qui abaisse tous les hommes au même niveau. Un ascenseur ne se contente pas de monter, il descend également pour satisfaire tous les usagers. Ce même mot, cette fois en français, le catalogue, est une liste complète de tous les objets qui sont mis sur le même plan, quels que soient leur diversité et leur prix. Une conception aristocratique de l’existence utilise alors toutes les ressources de l’analogie, parce qu’elle implique une hiérarchie de niveaux, alors qu’une conception démocratique inverse l’analogie en une katalogie, parce qu’elle recherche une suppression des hiérarchies au profit d’une égalité des conditions.
Voyons-le, non pas chez Platon, sans doute l’antidémocrate le plus radical, tant dans le mythe de la caverne que dans le livre VIII de La République, mais chez Shakespeare dans la tragédie Troïlus et Cressida. L’action se passe pendant la guerre de Troie. C’est Ulysse, un héros mythique de Maurras, qui s’adresse aux Grecs pour justifier l’ordre de la cité qui reproduit l’ordre du monde :
« Les cieux mêmes, les planètes et ce centre où nous sommes [la Terre]
Observent avec le rang, la place, et le degré,
Position, direction, saison, mesure et forme,
Coutumes et fonctions, en tout ordre donné » (I, 3, v. 85-88).
Shakespeare reprend ici la thèse aristocratique qui domine la pensée grecque, chez les poètes épiques, les poètes lyriques ou les poètes tragiques, et chez les philosophes. La formule la plus nette se trouve chez Homère, quand il fait dire par Hippoloque à son fils Glaucos dans l’Iliade (Chant VI, vers 208) : « il faut être partout le meilleur (aristeuein) et surpasser tous les autres ». Le « vrai Shakespeare », comme l’écrit Maurras dans La Musique intérieure, est peut-être celui des « fééries » parce que les contes, comme les mythes, ont une structure analogique et hiérarchique : il n’y a pas d’égalité entre les bonnes fées et les mauvaises fées, entre les ogres et les hommes, entre Blanche Neige et les sept nains, entre le Chaperon rouge et le loup, etc.
Maurras reconnaît sa dette envers Shakespeare et Homère, mais surtout envers Edgar Poe, quand il écrit, dans Entre Bainville et Baudelaire : « Il a fallu que [l’idée de hiérarchie] leur revint d’Amérique [les peuples européens], dans la belle prose de son traducteur parisien, et telle que Poe l’avait recueillie, déjà presque telle quelle, dans le Troïlus et Cressida de Shakespeare, telle que Shakespeare l’avait tirée de ce beau chant de l’Iliade où Homère montre son cher Ulysse argumentant à coups de bâton sur l’échine d'un anarcho-démocrate, le nommé Thersite, ennemi des peuples et des rois ». Maurras nomme alors l’idée de hiérarchie une « chaîne sacrée » qui a été rétablie au XIXe siècle par Baudelaire et Poe après avoir été défaite par la démocratie moderne.
Voyons donc Poe, dans la traduction de Baudelaire. Les références à Poe et à ses Histoires extraordinaires qui jouent toutes, selon le mot de l’auteur dans La Lettre volée, sur « le monde matériel [qui] est plein d’analogies exactes avec l’immatériel », sont nombreuses chez Maurras. Entre Bainville et Baudelaire, déjà cité, fait allusion à deux nouvelles de Poe, Colloque entre Monos et Una et Mellonta Tauta. C’est surtout dans la nouvelle du Chemin du Paradis, « Les Serviteurs », que Maurras, en 1891, préconise pour la première fois d’instaurer la société sur une hiérarchie qui fait explicitement appel à Poe. « S’il me fallait invoquer ici d’autres modèles que ceux que j’ai reçus de mes maîtres français ou grecs et latins, je me référerais à ces lignes si belles de l’auteur du Colloque entre Monos et Una ». Et Maurras de citer alors Poe dans la traduction de Baudelaire : « En dépit de la voix haute et salutaire des lois de gradation qui pénètrent si vivement toutes choses sur la Terre et dans le Ciel, des efforts insensés furent faits pour établir une Démocratie universelle… » J’ajoute le passage précédent que Maurras n’a pas repris et qui renforce l’idée d’analogie et la hiérarchie qu’elle commande : « Entre autres idées bizarres, celle de l’égalité universelle avait gagné du terrain ; et à la face de l’Analogie et de Dieu, en dépit de la voix haute et salutaire, etc. »
Cette citation a souvent été reprise par Maurras. Dans ses Trois Idées politiques, consacré à Chateaubriand, Michelet et Sainte-Beuve, l’épigraphe de tout l’ouvrage est cette même phrase d’Edgar Poe sur « les lois de gradation » opposées à la « Démocratie universelle ». De nouveau, la déclaration de Monos à Una se trouve en épigraphe de la deuxième partie sur « Michelet ou la démocratie » pour dénoncer l’illusion de cette forme de gouvernement. Il est à noter que les deux personnages de Poe, Monos et Una, l’homme et la femme, parlent d’entre les morts comme si la « démocratie universelle », dont parle l’auteur, les avait conduit au trépas comme elle détruira la civilisation. L’homo democraticus, qu’Edgar Poe découvre avec stupeur en 1841 aux États-Unis avec ce Colloque entre Monos et Una, mais aussi L’Homme des foules, un peu après Tocqueville qui publie De la démocratie en Amérique en 1835 et 1840, est l’homme qui impose une démocratisation des conditions en tous domaines et refuse la hiérarchie naturelle des êtres.
Albert Thibaudet avait déjà noté l’influence d’Edgar Poe dans Les Idées de Charles Maurras en 1920. Maurras cite encore Poe dans L’Observateur français, en mai 1891, à propos d’André Walter, le double d’André Gide, en le rapprochant de Dante et de Baudelaire. Dans « De la volonté politique pure », où l’on trouve les deux remarques : « La démocratie accourt, les yeux bandés, au cimetière. Mais elle y mène, et c’est moins gai », Maurras renchérit encore, avec l’aide de Poe, sur la critique de la démocratie. De cette dernière, il écrit ceci : « Nos aïeux, même les moins sages, ne s’étaient rien figuré de tel. Nos neveux, s’ils en réchappent, n’y voudront pas croire. C’était déjà l’avis d’Edgar Poe, il y a cent ans, lorsqu’il écrivait l’admirable “ Parabole des chiens de prairie ” ».
Cette parabole se trouve dans la nouvelle Mellonta tauta, c’est-à-dire « Des choses dans l’avenir ». Je cite le passage sur la démocratie de Poe que Maurras reprend presque entièrement. Le narrateur parle d’un homme qu’il a rencontré récemment :
«Il a passé toute la journée à essayer de me convaincre que les anciens Américains se gouvernaient eux-mêmes ! - a-t-on jamais entendu pareille absurdité – qu’ils vivaient en une sorte de confédération du chacun pour soi, à la manière de ces “chiens de prairie” dont la fable nous parle. Ils disaient qu’ils partaient de l’idée la plus bizarre qui se puisse imaginer, à savoir que tous les hommes sont nés libres et égaux ” ; et ce, en dépit des lois de la gradation qui marque si visiblement toutes choses dans l’univers moral comme dans l’univers physique ».
On retrouve, chez Poe comme chez Maurras, le même enseignement que dans le Colloque entre Monos et Una. Maurras parle d’une admirable parabole dont il ne donne pas la fin chez Poe. Car le poète américain termine son texte en montrant qu’un américain, nommé Mob, la « Plèbe » ou la « Canaille », prit le pouvoir démocratique et instaura un despotisme qui finit par le tuer. Et Poe de commenter, ce que ne fait pas Maurras : « Il ne faut jamais aller complètement à rebours des analogies naturelles », comme le montre « le cas des “chiens de prairie”, exception qui semble prouver que la démocratie est une très admirable forme de gouvernement pour les chiens ».
Maurras a continué par la suite à se référer à Poe, et, à travers lui, à la tradition aristocratique de l’analogie entre le monde matériel et le monde spirituel, ou entre la réalité physique et la transcendance métaphysique. Dans le recueil d’articles de 1919 Les trois aspects du président Wilson, il revient une nouvelle fois sur la gradation de Poe et cite le même passage : « Un grand Américain dont la leçon est à la base d’un grand nombre de nos études disait : “En dépit de la voix haute et salutaire des lois de gradation qui pénètrent si vivement toute chose sur la terre et dans le ciel, des efforts insensés furent faits pour établir une démocratie universelle”. Le génie d’Edgar Poe donnait à ces paroles un accent de commisération et de plainte qui ne s’éteindra qu'avec les suprêmes résonances de l’esprit humain. » (10 avril 1917). Quelques mois plus tard, le 5 septembre 1917, on lit ces lignes dans le même ouvrage : « Une telle démocratie selon le cœur de Platon, d’Aristote et de ce prodigieux aristocrate virginien Edgar Poe, est certainement conciliable avec tous les régimes qui sont, qui furent ou qui seront en vigueur dans notre Europe entre l’an 1200 et l'an 2000 ».
À la fin de sa vie, alors que Charles Maurras est hospitalisé à l’Hôtel-Dieu de Troyes, il répond le 20 août 1951 par une longue lettre au professeur Jean F. David, de l’université de Washington, qui l’avait interviewé sur les lettres françaises. Voici ce texte qui condense toutes les idées métaphysiques et politiques de Maurras sur l’analogie qui gouverne le monde et les hommes :
« Pour sortir du chaos moral, il faut rétablir l’ordre moral ; à plus forte raison, sans l’intelligence, ne peut-on débrouiller le chaos social. Ni la bonne volonté ne suffit, ni les bons sentiments ; il est un ordre supérieur qu’il faut connaître et observer si l’on veut penser et agir. C’est l’ordre dont parle votre Edgar Poe dans le Colloque entre Monos et Una : “en dépit de la voix haute et salutaire de lois de gradation qui pénètrent si vivement toute chose sur la terre et dans le ciel, des efforts insensés furent faits pour établir une démocratie universelle”
Stéphane Giocanti avait donc raison, dans sa biographie, de qualifier Edgar Poe de « maître américain de Maurras »[1]. L’auteur du Colloque entre Monos et Una, les bien nommés puisqu’ils illustrent l’unité de l’homme et du monde soumis à la loi de gradation continue des choses et des êtres, restait fidèle à une tradition aristocratique dont le premier modèle, avant Shakespeare et Baudelaire, furent les penseurs grecs.
Kévin Guillon, jeune éleveur laitier installé près de Coutances, en quatre ans d'activité, il a enchaîné les difficultés et n'arrive plus à s'en sortir. Sa dette s'élève à 39 830 euros, il a lancé sur le site internet Leetchi une cagnotte pour tenter de sauver son exploitation.
L'histoire de Kévin Guillon n'est malheureusement pas exceptionnelle. Depuis de nombreuses années, le monde agricole exprime une véritable détresse, une détresse qui parfois tourne au drame... L'Union Européenne tue nos paysans (1 suicide tous les 2 jours) FREXIT !
L'Action Francaise Chalon-Sur-Saône appelle à boycotter les grandes surfaces, privilégiez les circuits courts et nos producteurs locaux. Soutenons le pays réel, notre militantisme commence dans notre assiette et notre verre !
Article de presse : https://france3-regions.francetvinfo.fr/…/reve-agriculteur-…
Pierre Boutang
Par Christopher Gérard
Christopher Gérard a donné dans Causeur [24.12] une excellente recension du livre de Remi Soulié « Pour saluer Boutang ». Ainsi, après le gros volume que Stéphane Giocanti vient de publier sur Pierre Boutang chez Flammarion, après le numéro spécial de la Revue Universelle, qui a eu un notable succès, et maints articles parus dans de nombreux médias, l'on redécouvre avec un certain émerveillement, étonnement, admiration, celui qui, à la suite de Maurras, fut l'un des plus brillants esprits de la mouvance maurrassienne. Même si son œuvre philosophique et littéraire ne s'y résume pas. Cet article est, de plus, assorti d'une vidéo qui reprend une causerie de Remi Soulié : on l'écoute avec plaisir. LFAR
« Arpenteur de l’être » (Mattéi) ou «prophète d’une âge recommencé des saints et des héros » (Colosimo) ? Deux Jean-François de taille s’accordent pour définir Pierre Boutang (1916-1998) comme un géant. Dans ses Carnets noirs, Gabriel Matzneff a dit la terreur que le bretteur royaliste pouvait inspirer à ses contradicteurs en raison de sa double carrure, musculaire et cérébrale. Fut-il un autre Platon… dans un genre obscur ? Telle est la question qu’évoque un de ses disciples, le Provençal Rémi Soulié, dans un recueil de textes d’une piété quasi filiale. Vers 1990, khâgneux à peine guéri d’une méchante fièvre marxiste (inoculée, il est vrai, par un poète), le jeune Cathare de Toulouse tourne catholique contre-révolutionnaire – d’une chapelle l’autre. Des Rouges aux Blancs, avec le même panache. Soulié peut donc rencontrer Boutang, sur qui il livre aujourd’hui une somme de réflexions parfois profuses, notamment sur sa dette à l’égard de Joseph de Maistre (dont on sait l’influence sur Baudelaire) ou sur son admiration pour Bernanos, qu’il plaçait très haut. Soulié montre bien que l’un des multiples paradoxes du personnage est que, quoique fidèle à Maurras, dont il fut le plus brillant disciple avec Thierry Maulnier, Boutang ne partageait en rien le positivisme maurrassien : l’homme était avant tout théologien.
La partie la plus personnelle et la plus passionnante du recueil regroupe des fragments de journal de Rémi Soulié, qui fréquenta le maître jusqu’à sa mort. Et quel maître, capable de réciter le Parménide en grec, et Toulet, et Poe, et Scève, tout en ingurgitant des litres de vin (« Le vin, voilà quelque chose que le diable ne peut avoir créé », s’exclame ce drôle de paroissien) et en enguirlandant son disciple à propos de ponctuation, de Guénon (« lointain disciple de Maurras ») ou de l’Eglise, sa « mère ». Ce Grec qui avait trop lu l’Ancien Testament (d’où une prose un tantinet talmudique, bien éloignée de la clarté hellénique), cet inspiré (cet illuminé ?) fascine et laisse perplexe. Un génie, cet obsédé de transcendance absolue qui, paradoxe, trempa dans toutes sortes de complots (le Débarquement allié en Afrique du Nord, l’assassinat de l’amiral Darlan, le gaullisme révolutionnaire) ? Un fumiste ? Mais l’homme créa La Nation française, l’un des (rares) feux d’artifice de l’après-guerre littéraire ; mais il écrivit ce La Fontaine politique, mais il eut l’oreille du vieux Maurras. En vérité, Soulié ne tranche pas ; il rend grâce et hommage – avec une magnifique ferveur.
Une citation pour la route, à méditer, notamment par les professeurs tentés par le désespoir. A de jeunes royalistes qui l’interrogent sur la « fin » de la France, Boutang répond : « La France finie ! On la connaît depuis longtemps, cette petite histoire. On l’a dit au moment de Jeanne d’Arc, au moment de la Ligue. Lisez le “Procès de Jeanne d’Arc”, lisez “La Satire Ménippée” ! Chaque fois qu’un petit enfant naît, tout recommence. Chaque fois que le langage est présent, tout reprend. Chaque fois que l’on parle français, nous retournons aux sources. » Vive Pierre Boutang ! •
Pour saluer Pierre Boutang, Rémi Soulié, éd. Pierre-Guillaume de Roux, 140 pages, 21€
Christopher Gérard
écrivain
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Pierre Boutang, entre Dieu et le Roi
Le président du Conseil Georges Clemenceau sʼest fait, lui reprochent en substance Bainville, le caniche du président américain Woodrow Wilson (photo), qui, de concert avec les Britanniques, craignent quʼune avancée des troupes jusquʼà Berlin, ainsi quʼune partition de lʼex-IIème Reich, favoriseraient une trop grande domination française sur le continent européen.
Les Français, lʼAction Française incluse donc, qui entendaient faire lʼéconomie dʼune nouvelle guerre contre le voisin allemand, se virent soupçonner par les Anglo-Saxons de se vouloir substituer à lʼAllemagne en tant que puissance ambitionnant de modeler à son profit une Europe qui deviendrait alors le terrain dʼune hégémonie sans partage.
Après 1918 la France dut ainsi se contenter dʼobéir au nouvel ordre wilsonien, imposé de lʼintérieur par les radicaux Clemenceau et Édouard Herriot, lʼami du fervent partisan de la création de la Société des Nations (S.D.N.) René Cassin[1].
Aux yeux des penseurs de lʼAction Française, ni le traité de Versailles, ni le projet de mise en place de la S.D.N., ni même le principe des nationalités, qui prescrit le droit des peuples à disposer dʼeux-mêmes, ne sont légitimes. Mais, étonnamment, la révolution bolchevique ne leur semble pas une si terrible chose... tant quʼelle ne traverse pas les frontières hexagonales.
Ainsi Bainville espérait le triomphe des spartakistes Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht (photo) en Allemagne, agrandissant le foyer révolutionnaire à la patrie de Karl Marx, qui était restée une hyperpuissance industrielle en dépit de la guerre, son territoire nʼayant pas été le théâtre de combats. Peut-être Bainville ne mesurait point lʼeffet considérable de contagion quʼaurait provoqué la victoire spartakiste sur le reste du monde, et la capacité militaro-industrielle dont aurait disposé le communisme mondial.
Pour lui, le bolchevisme était dʼessence asiatique, mongole. Le bolchevisme traduisait selon lui la part asiatique de lʼidentité dʼun pays-continent à cheval entre lʼEurope et lʼAsie, tiraillé depuis trois siècles entre cette idiosyncrasie « mongole » et celle occidentale, que Pierre-le-Grand mit particulièrement en avant.
À la date du 6 février 1918, figure dans le Journal de Bainville le raisonnement suivant : « La Russie offrait lʼexemple dʼun collectivisme asiatique couronné par la dictature tsarienne. En trois cents ans, les Romanov nʼont pu démongoliser leur Empire et Nicolas II a fini par succomber à la lutte entre la tendance orientale et la tendance occidentale. Aujourdʼhui, cʼest lʼAsie qui lʼemporte avec le maximalisme, et le socialisme intégral se réalise par la dictature du prolétariat. »[2]
Toutefois la révolution dʼOctobre nʼest pas venue de lʼest mais de lʼouest, des grandes centres urbains, Moscou et Saint-Pétersbourg en premier chef, et les idées révolutionnaires (socialisme, nihilisme, populisme...) se sont répandues au XIXème siècle par le truchement des instituteurs, qui en étaient les principaux colporteurs dans les endroits les plus reculés, en Sibérie et dʼailleurs. Lesquels instituteurs avaient été formés dans les universités du pays, qui se trouvent en majorité à lʼouest.
En outre, avec le recul historique, si lʼon observe les mutations quʼont connues des pays communistes tels que la Chine ou le Vietnam, on peut plutôt soutenir quʼun régime marxiste-léniniste est un facteur dʼoccidentalisation – sans doute le plus efficace de tous car se présentant sous les traits dʼune critique radicale de la culture occidentale – ; vraisemblablement ce qui amenait Bainville à croire dans cette « asiaticité » du communisme est son messianisme sans frontières, dʼinspiration largement judaïque[3]. Marx était, ne lʼoublions pas, le descendant dʼune lignée de rabbins. Il est à cet égard possible que Bainville « mongolisait » les bolcheviques car il voyait en eux un groupe fortement influencé par des descendants de Khazars, appelés ensuite ashkénazes.
Or Hannah Arendt nʼa pas manqué dʼinsister sur lʼ « européanité » de la communauté juive moderne – en témoigne le phénomène Haskalah dont Marx fut avec Freud le plus célèbre résultat – lorsquʼelle avançait que « lʼélément juif » était « cosmopolite et inter-européen »[4].
Du reste, il y avait quelque rapport entre lʼinternationalisme prolétarien et lʼuniversalisme démocratique qui guida ceux qui établirent la S.D.N. Bainville ne se montrait pas farouchement hostile à ce Saint-Siège profane que le protestant idéaliste Emmanuel Kant appelait de ses vœux dès la fin du XVIIIème siècle dans Idée dʼune histoire universelle dʼun point de vue cosmopolitique. Mais Bainville estimait, le 18 janvier 1918, quʼelle aurait une valeur seulement si la menace allemande était écartée : « Pour que la Société des Nations […] entre dans les faits, il faut dʼabord que lʼAllemagne ne puisse plus nuire. »[5] Une S.D.N. qui reconnaîtrait une Allemagne une et indivisible, considérait-il, serait inepte autant quʼillégitime. (A suivre) ■
lafautearousseau
Voici quelques images du premier rassemblement royaliste de Montmajour, il y a près de cinquante ans, le 8 juin 1969. Images fort anciennes, donc. Elles n'ont pas la qualité technique d'aujourd'hui. Il s'agit plutôt d'un document d'archives, à regarder comme tel. Précieux parce qu'il restitue un moment d'histoire du royalisme français, un instantané de l'histoire de l'Action française, au sortir des événements de mai 68. Et à la fin de l'ère gaulliste. LFAR
Rassemblement Royaliste Montmajour 1969 - Lafautearousseau- Vimeo
Après les désordres de mai 68, l’Action Française apparaît comme le seul mouvement à pouvoir contrer le marxisme tout en contestant le système dans ses bases mêmes. Réunions publiques et meetings s’enchaînent pendant toute l’année. On utilise les affiches, les tracts et tous les moyens de communication de l’époque. L'Action française multiplie les activités et se fait entendre partout.
Et les royalistes provençaux décident d’organiser un rassemblement royaliste qui a lieu le 8 juin 1969 à Montmajour, dans le majestueux site de l’abbaye du même nom, près d’Arles, près de la Camargue, près de la Vendée provençale.
Des milliers de tracts et d’affiches sont diffusés dans toute la Provence et l’action porte ses fruits. Le jour dit, le public est nombreux à se rassembler sur le plateau de Montmajour.
Le site a été préparé par les responsables et les militants de l’Union Royaliste Provençale. Les orateurs annoncés sont présents.
Les journalistes sont frappés de voir les visiteurs et les militants tirer à la carabine sur Marianne et sur les politiciens du moment. Certains quotidiens en feront leur titre.
Des panneaux d’information montrent l’intensité militante de l’année écoulée.
La réunion est ouverte par Pierre Chauvet, président de l'Union Royaliste Provençale, qui lit les nombreux messages de soutien reçus.
Xavier Vallat dénonce la stupidité du suffrage universel appliqué à la désignation du chef de l’Etat.
Pierre Pujo, directeur d’Aspects de la France, l'hebdomadaire de l'Action française, pointe les échecs désastreux des diverses républiques.
Hilaire de Crémiers rappelle que nous sommes royalistes parce que nous en avons assez du pouvoir de l’Argent et que nous voulons que le travail français soit protégé.
Pierre Debray dénonce la technocratie au pouvoir qui veut détruire la France pour réaliser son rêve européiste.
Gérard de Gubernatis appelle chacun à l'engagement, dans la ligne de l'Action française et l'esprit des camelots.
Ce rassemblement sera le premier de trente-cinq autres couvrant une large plage de l'histoire de l'Action française. •
Quelques personnalités ou militants reconnaissables par ordre d'apparition dans ce document ...
Jacques Davin - Thierry Laurens - Fabrice O'DRISCOLL - Jean LAVOËGIE - Alain BOURRIT - Xavier Vallat - Gérard LECLERC - Pierre DEBRAY - Didier ARNOUX - Pierre CHAUVET - Suzanne IMBERT (Reine du Félibrige, à la tribune avec Xavier VALLAT) - Pierre PUJO - Hilaire de CREMIERS - Gérard de GUBERNATIS - Bernard LUGAN - Patrice BERTIN.
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Action française • A propos d"une affiche qui devint un symbole
Symboles & Traditions • Les tee-shirt du service d'accueil des rassemblements royalistes en Provence
Macron termine l’année aussi mal qu’il l’a commencée et ce n’est pas le seizième départ de son gouvernement – un record sous la Ve –, en un peu plus de deux ans, avec l’éviction de son M. Retraite, qui a dû le consoler.
Sourd aux attentes des Français, qu’il méprise, entouréd’une caste de politiciens sans conviction pour lesquels la République est synonyme de prébendes, il ne peut même plus espérer trouver dans ses gesticulations diplomatiques l’aura qu’il n’a plus en France. Car Macron a également perdu tout crédit à l’étranger, singulièrement en Europe, où il a réussi à se mettre à dos tant les pays du noyau historique que ceux de l’ancien bloc de l’est.
L’année 2019, qui a commencé et s’est poursuivie avec les manifestations des Gilets jaunes et se finit avec les grèves contre la réforme des retraites, aura donc été marquée, en France, par l’aggravation de la coupure entre le pays réel et le pays légal, une aggravation que l’année 2020 devrait encore confirmer. Car l’essentiel est là : dans la prise de conscience progressive par nos concitoyens de la sécession du pays légal et de la faillite, subséquente, de nos institutions à assurer le bien commun.
Tout peut arriver parce que, la magie ayant fini d’opérer, le macronisme apparaît désormais aux yeux des Français pour ce qu’il est : non pas la promesse d’un nouveau monde mais le dernier avatar de l’ancien, sa dernière manifestation, la plus arrogante, la plus cynique, celle qui a permis à une élite totalement décomplexée de jeter bas les masques en fondant un syndicat commun, La République en marche, à partir de ce qu’il restait des forces politiques historiques. L’édifice est vermoulu : une telle prise de conscience par les Français ne pourra évidemment que provoquer une crise systémique, comme notre histoire en a le secret.
C’est ce que l’oligarchie a compris et craint. Il y a bien, d’un côté, le pays légal, qui se sait méprisé, voire haï des Français, et ces derniers qui, quelles que soient leurs divisions politiques, par exemple aujourd’hui sur la réforme des retraites, savent que, de toute façon, la solution n’est plus du côté d’une oligarchie discréditée.
Cet édifice vermoulu ne tient plus, d’un côté, que par la volonté farouche de défendre leurs petits intérêts financiers, qui agite les soutiens naturels du pays légal, et, de l’autre, par la peur de l’inconnu qui inhibe encore cette partie du pays réel – les classes moyennes surtout et les petits indépendants – soumise à une incertitude structurelle et qui sait pouvoir basculer du jour au lendemain dans la précarité –, ces actifs qui triment dur mais qui sont ignorés des syndicats, ce qui fait l’affaire d’un pouvoir qui joue ainsi sur la division du pays réel.
Rien ne dit toutefois que la peur du lendemain et les ressentiments envers les privilégiés de la fonction publique, quand l’oligarchie se goinfre au grand jour, continueront encore longtemps de protéger une élite dénationalisée coupée des réalités des Français. La convergence des luttes ne peut être que le fruit de la convergence des inquiétudes : économiques, sociales, identitaires. Plus exactement même, c’est la convergence de ces inquiétudes qui permet aux citoyens de comprendre que la défense de leurs intérêts catégoriels passe d’abord par celle du bien commun directement menacé.
Il faut être prêt, alors, pour l’événement qui n’exprime lui-même, dans l’ampleur de ses conséquences, que la crise qui couvait depuis longtemps et qui décidera de tout. Aussi serait-il imprudent de croire que nous travaillons, nous, les royalistes, pour dans quelques générations. Nous devons être prêts pour l’instant à venir, parce que personne ne connaît ni la date ni l’heure, et que le retour du Roi peut arriver plus tôt qu’on ne croit. Qui pensait à la république en 1789 ? Ce serait un crime contre les Français de ne pas être prêts.
Au début de cette nouvelle année, c’est avec une détermination redoublée que nous adressons à Mgr le comte de Paris, au dauphin Gaston et à Madame tous nos voeux les plus sincères : la famille de France est, pour tous les Français, synonyme d’espérance. ■
Source : Le Bien Commun, janvier 2020.
Voici la "Une" de L'Action française du lundi 28 octobre 1918.
• Les deux colonnes de gauche sont occupées par l'article de Daudet et par des nouvelles de l'état de santé du duc d'Orléans.
• Le long article de Maurras, élogieux, consacré au Caporal Pierre David, occuppe toute la troisième colonne, et un peu moins de la moitié des quatrième et cinquième, en dessous d'un "tableau" donnant la situation sur le front.
• Jacques Bainville écrit un court mais puissant article ("Comment sortirez-vous de là ?"), en haut de dernière colonne de droite :
"...Catholique ou protestante, une grande Allemagne sera toujours une grande Allemagne. Elle sera toujours un danger. Le cardinal de Richelieu pensait ainsi. Il y aurait avantage à penser comme lui. J.B."
L'article de Maurras se compose de quatre paragraphes, dont les trois premiers sont consacrés à Pierre David; seul le quatrième ("les philoboches") change de sujet :
1. Un héros juif d'Action française...
2. Les citations du sergent Pierre David...
3. Le testament de Pierre David...
Pierre David ? "C'était un garçon loyal, dévoué corps et âme à l'Action française, très intelligent et très cultivé, faisant dans le civil une intense propagande et au point de vue militaire un soldat d'élite" disait de lui Marius Plateau, que cite, ici, Charles Maurras.
La devise de son Bataillon de Chasseurs à pied était "Allons-y gaiement !"
Pour en savoir plus sur Pierre David, on lira avec profit les deux documents que nous mettons à votre disposition ici :
• À la découverte du "Fonds lafautearousseau"... (1) : Un héros Juif d'Action française...
• la fiche Wikipedia qui lui est consacrée : CAPORAL PIERRE DAVID
(retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")
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Entretien entre le roi Mohamed VI et le prince Jean de France au palais royal de Tétouan (juillet 2003).
La monarchie est la clef du miracle marocain, comme l’explique en substance Jean-Claude Martinez, dans un petit livre à paraître le mois prochain, où l’auteur souligne les bienfaits d’un roi « stabilisateur », ayant notamment préservé son pays des vents violents du Printemps arabe.
Il n’y a pas de miracle en politique. En revanche, il y a des exceptions, c’est-à-dire des situations singulières, mais explicables, dès lors que, contrairement aux miracles, elles ont des causes. Tel est le cas de ce que l’on a pris l’habitude, depuis quatre ans, d’appeler “l’exception marocaine”. Car, de fait, il s’agit bien d’une exception. Début 2011, alors que des autocraties que chacun pensait indéracinables, en Égypte et en Tunisie, s’effondrent en quelques heures au grand vent du Printemps arabe, le Maroc ploie sans rompre, et profite même de l’occasion pour accélérer le train de ses réformes et donner un coup de jeune à son organisation constitutionnelle. De même, à l’automne 2011, lorsque les islamistes du PJD (Parti de la justice et du développement) remportent les élections législatives et se trouvent propulsés à la tête du gouvernement, le royaume ne connaît ni les troubles suscités en Tunisie ou en Égypte par la victoire d’Ennahdha et des Frères musulmans, ni, a fortiori, l’abominable guerre civile qui ensanglanta l’Algérie durant des années après le triomphe du FIS (Front islamique du salut) en 1991. Au lieu de cela, on assiste à une tranquille passation de pouvoirs, selon « une procédure dont la modestie sciemment organisée a voulu symboliquement montrer qu’il n’y avait là qu’un cours ordinaire des choses, enlevant aux résultats des élections toute dimension de révolution », comme le souligne Jean-Claude Martinez dans un ouvrage publié au lendemain de l’attentat de Tunis, Le Roi stabilisateur.
Le tournant de la modernité
Dans cet essai au titre significatif, l’auteur, ex-député européen mais aussi ancien directeur des études de l’ENA du Maroc, entend précisément répondre à la question évoquée plus haut : cette (étonnante) exception marocaine, quelles peuvent en être les causes ? Et pour Jean-Claude Martinez, une réponse s’impose, de toute évidence : c’est la présence d’un roi. D’une monarchie qui, après avoir construit le Maroc au cours d’une histoire millénaire, lui permet aujourd’hui de prendre, de façon prudente mais résolue, le tournant de la modernité. Sans l’institution monarchique, assure Martinez, le pays s’effondrerait du jour au lendemain : « Il n’est pas besoin d’être grand futurologue pour savoir ce qu’il adviendrait en moins de cent jours si une chimère politique, issue d’un nouveau printemps, remplaçait des siècles de stabilité alaouite par quelques semaines d’aventure démocratico-participative, à l’égyptienne d’hier sinon à l’irakienne de maintenant. »
Le commandeur des croyants
Le propos de de l’ouvrage est d’abord d’éclairer en quoi, et comment, le roi du Maroc produit un tel effet. Un effet que Martinez attribue en premier lieu à sa double dimension temporelle et spirituelle – naguère affirmée dans le fameux article 19 de la constitution, qui fut, pendant des décennies, la bête noire des progressistes –, et qui demeure, selon lui, la grande force du système. Sur un plan spirituel, le monarque est qualifié d’amir al-mouminine, commandeur des croyants, un titre que même le roi d’Arabie saoudite, “gardien des deux saintes mosquées”, ne lui discute pas. En tant que tel, le monarque marocain se trouve en mesure de promouvoir une lecture modérée de l’islam, celle que propose le rite malékite – et, ce faisant, de s’opposer de façon crédible, aux yeux des musulmans eux-mêmes, aux entreprises des fondamentalistes. Il constitue par conséquent un indispensable « stabilisateur religieux » et, de nos jours, un contrepoids capital à « la fascination du Califat ». Mais cette fonction permet aussi au roi d’être un « stabilisateur social » – comme il le montra au début des années 2000 en imposant, contre une approche intégriste, une vision relativement ouverte et libérale de la condition féminine – et un « stabilisateur politique », ou géopolitique, dans une région aussi stratégique pour l’Afrique que pour l’Europe. En tant que roi, ancrant sa légitimité dans la tradition et dans l’histoire, et non dans le hasard de volontés changeantes et plus ou moins contraintes, il bénéficie du consensus et de la durée. Peu importe son âge, le roi sait qu’il n’est qu’un passeur, et qu’après lui, son fils lui succédera comme lui-même a succédé à son père. Ce qui lui « permet d’attendre et de voir venir ce qui est en marche inéluctablement » : par exemple, dans cette région, le jour sombre où, vers la fin des années 2030, l’Algérie, ayant définitivement épuisé ses réserves d’hydrocarbures, se réveillera à la fois ruinée, révoltée et surpeuplée, et deviendra quelque chose comme une bombe à fragmentation accrochée au flanc Sud de l’Europe. « C’est ce maelström d’agitation et de manipulation que le roi, bénéficiaire de la durée, peut », mais peut seul, tenter de « stabiliser ».
Le Maroc, un verrou migratoire
Cependant, Jean-Claude Martinez, s’il est universitaire, est aussi et d’abord un politique. À ce titre, il ne se contente pas d’expliquer les causes de l’exception marocaine. Il souligne, à l’attention de la France et de l’Europe, à quel point ce Maroc équilibré et équilbrant leur est objectivement nécessaire. Et combien il serait périlleux de faire mine de ne pas le comprendre, au nom d’intérêts médiocres ou de lubies idéologiques. Stabilisateur, le Maroc l’est en particulier en tant que « verrou migratoire », « garde-frontières » entre l’Afrique subsaharienne et l’Europe de l’Ouest : c’est pourquoi « la politique européenne de voisinage, en Méditerranée ne repose plus pour l’essentiel que sur ce pays et sa stabilité, et donc, sur sa royauté qui la garantit. Que l’on déstabilise celle-ci [...] et toute la Méditerranée [...] accélère son déversement. » Que l’on prête la main à de telles folies, et ce sont, aux portes de l’Europe, mille Lampedusa qui risquent de fleurir, d’innombrables “camps des saints” qui se multiplient sans que personne soit en mesure de les gérer jusqu’à la catastrophe ultime.
Et c’est sans doute l’une des grandes leçons de ce précieux petit livre : que la France a, plus que jamais, intérêt à soigner cet allié de toujours. Et qu’elle doit se souvenir que, dans certains cas, la loyauté est la plus payante et la plus raisonnable des politiques. •
Jean-Claude Martinez, Le Roi stabilisateur, Jean-Cyrille Godefroy, à paraître le 7 mai 2015, 233 p., 15 euros.
L’Action Française 2000, 16 avril 2015
30 secondes pour connaître son histoire
Voici, aujourd’hui, sous forme numérique, le carnet de chants dont nous parlions, ici, il y a quelques temps, sous le titre Vers un Folk-Song traditionaliste ?
Les anciens, des années 1970 et suivantes, y retrouveront, simplement, la matière de leurs veillées, de leurs repas, de leurs rencontres d’autrefois. Souvent, ils connaissaient ce vaste répertoire – le connaissent encore - presque entièrement par cœur.
Mais, surtout, nous mettons ce carnet à la disposition des jeunes d’Action française d’aujourd’hui, s’il peut encore leur être utile. Il n'est pas indifférent, nous semble-t-il, que la connaissance, la pratique de ces chants, du moins les plus beaux, soient transmises et maintenues.
Nous avons conservé à ces pages militantes leurs imperfections d’origine, caractéristiques des techniques de l’époque (1972) : maquettes papier, stencils électroniques, tirage à la ronéo … Traits tordus, lettres baveuses, transparences : on ne s’en étonnera pas. Mais par delà tout cela, de très anciens refrains se sont trouvés ainsi ressuscités ; les illustrations sont choisies avec goût ; les textes sont beaux, parfois superbes ; l’ensemble à l’image des multiples talents de l’auteur de ce travail.
Les chants eux-mêmes sont de qualité inégale ; certains s’expriment avec la violence propre à leur époque ; nous n’en reprendrions pas aujourd’hui tous les termes, toutes les outrances ; mais ils reflètent une histoire, des luttes et, même, des illusions passées ; d’autres sont purement de circonstance, sans valeur pérenne : sauf pour l'anecdote, leur intérêt est passé ; il reste les très beaux chants puisés aux sources de la Tradition, celle qui demeure. « La fuente permanece » disent nos amis espagnols. Chacun, dans ce très grand nombre de chants (autour de 80), fera le tri de ceux qui ressortent de cette permanence française.
Signalons, enfin, que cet épais carnet de 115 pages est bourré de citations qui ajoutent à l'épaisseur historique, politique, française des plus beaux de ces chants et les relient, précisément, à notre tradition. On aura grand intérêt à les lire, à les graver dans nos mémoires.
Liens
Vers un Folk-Song traditionaliste ?
(Peut être téléchargé et imprimé)
Inaugurée en 1983, la stèle du Maréchal Juin est un symbole de la résistance française au nazisme. Et nombreux furent les « camelots du roi » parmi les premiers réseaux de résistance à l’occupant même si « il faut aussi savoir assumer les erreurs de notre passé » reconnaît Etienne Lombard, 56 ans, qui dirige la fédération francilienne de l’Action française. Il est l’arrière-petit-neveu du général de Gaulle et ne badine pas avec le sens des symboles qui rappellent la grande histoire de France. La fédération AF-île de France a un millier de membres et de sympathisants. Une des plus actives avec celle d’Auvergne- Rhône-Alpes et celle de Marseille qui a vu son nombre d’adhérents augmenter récemment.
« Au-delà du fait que le maréchal Juin n’était pas royaliste et de toutes considérations partisanes, s’attaquer à la stèle du maréchal a été un acte lamentable et d’une stupidité incroyable » déclare-t-il. Selon-lui, le préfet de Paris est tout aussi à blâmer que les « casseurs », n’hésitant pas à évoquer « la complicité du gouvernement dans cette affaire ». Cet ancien camelot a fait ses classes avec Guy Steinbach, président aujourd’hui disparu de l’Association Marius Plateau des anciens combattants d’Action Française, renchérit : « Si on banalise de tels actes en France, on accélère le mouvement déjà entamé du délitement de notre nation ».
« Le maréchal Juin a été le dernier maréchal de France, il a marqué notre histoire par sa carrière, un homme du peuple qui a grandi par son seul mérite, qui était de cette terre d’Algérie qui était française, un des vrais libérateurs militaires de la France » ajoute maître Jacques Trémolet de Villers.
Les dégâts sont encore visibles autour de la stèle du Maréchal Alphonse Juin et ils sont une cinquantaine de jeunes réunis autour de la stèle endommagée pour se recueillir. La plupart des sympathisants ont moins de 25 ans. « Leur présence est importante, elle se traduit dans la ligne droite de ces étudiants qui ont manifesté le 11 novembre 1940 contre les nazis avant d’être arrêtés devant l’arc de Triomphe. Chaque année, la section île de France de l’Action française leur rend d’ailleurs hommage » précise Etienne Lombard. Et parmi les personnes présentes, Jacques Trémolet de Villers qui a succédé à Guy Steinbach à la tête de l’association. « J’ai été impressionné par l’initiative spontanée de l’Action française qui a lancé ici un message fort. C’est pourquoi, j’ai voulu m’y associer et communier avec eux » explique cet avocat réputé et qui déplore « un acte absurde par des gens qui ne savaient pas plus ce qu’ils faisaient et à ce quoi ils s’attaquaient ».
« Le maréchal Juin a été le dernier maréchal de France, il a marqué notre histoire par sa carrière, un homme du peuple qui a grandi par son seul mérite, qui était de cette terre d’Algérie qui était française, un des vrais libérateurs militaires de la France » ajoute maître Jacques Trémolet de Villers. « Un vrai soldat et un voisin connu pour sa simplicité » précise-t-il, se souvenant aussi de ses prises de positions pendant la guerre d’Algérie. « Il a été sollicité pour prendre la tête du putsch de 1961, il a hésité avant de refuser. Cet homme d’honneur est resté fidèle à l’armée et ne souhaitait pas l’embarquer dans une aventure qui aurait été catastrophique.» explique Jacques Trémolet de Villers, avec un brin de nostalgie. Mais il le reconnaît avec le recul, « il a fait le bon choix ».
« Le maréchal Juin reste un exemple que les jeunes doivent suivre. C’est un fils de France à qui nous avons rendu hommage et qui ne méritait pas qu’on s’attaquât à lui. C’est un vrai symbole, un héros, un résistant » conclut Etienne Lombard.
Général de division échappé de la forteresse de Königstein où il avait été enfermé par les Allemands après l’invasion de la France en 1940, Alphonse Juin a 53 ans quand il reçoit le commandement des forces de l’Afrique du Nord. Le destin de ce natif de Bône en Algérie vient alors de s’enclencher. Pétainiste et camarade de promotion du général de Gaulle à St Cyr, Juin finit par se rallier aux forces américaines à l’automne 1942. Lavé de tout soupçon de collaboration, il est nommé général d’armée au lendemain de l’assassinat de l’amiral Darlan, dauphin de Pétain, par un jeune monarchiste, Bonnier de la Chapelle. Ce dernier est la pièce maîtresse d’une tentative de prise de pouvoir par le comte de Paris, Henri d’Orléans. Juin infligera de fortes pertes à l’Afrika Korps du maréchal Rommel en Tunisie mais va révéler son véritable génie militaire lors de la bataille du Mont Cassino en 1943, tournant majeur du conflit mondial.
L’éditorial de François Marcilhac
Le projet de loi « confortant le respect des principes de la République », qui entre en discussion publique ce lundi 31 janvier à l’Assemblée nationale en première lecture, ne laisse pas d’inquiéter pour nos libertés fondamentales, d’une part, pour notre identité nationale d’autre part, sous prétexte de lutter contre le séparatisme islamiste.
François de Rugy, en commission spéciale chargée d’instruire le texte, a vendu la mèche : les catholiques sont les premiers visés, si bien que nos évêques s’inquiètent légitimement d’une instrumentalisation du terrorisme islamique pour attenter à la liberté du culte catholique et au droit, pour des parents, de donner à leurs enfants une instruction conforme à leurs convictions chrétiennes. La liberté d’instruction est en effet dans la ligne de mire de Macron, Blanquer étant chargé d’achever le travail commencé par Bel-Kacem en 2016. L’article 22 prévoit ainsi la fermeture administrative des établissements hors contrat.
Qu’on se rassure, d’ailleurs : avec Macron, dans le droit fil de Hollande, la République a définitivement pris la place de la France. La défense de sa culture qui, il est vrai, n’existe pas, ou celle de son identité, qui n’existe pas davantage, n’intéresse pas un pays légal mondialiste qui ne pense qu’en termes idéologiques. Nous écrivions dans notre premier éditorial de l’année 2020 : « Car l’essentiel est là : dans la prise de conscience progressive par nos concitoyens de la sécession du pays légal et de la faillite, subséquente, de nos institutions à assurer le bien commun. » Si la prise de conscience du pays réel est encore trop progressive à notre goût, la sécession du pays légal, elle, est devenue complète, comme l’indique cette indifférence totale à défendre la civilisation française face à l’agression islamiste. Le mot « France » n’apparaît d’ailleurs pas une seule fois dans l’exposé des motifs du texte.
LA RÉPUBLIQUE : UN PROJET INDÉFINI, JAMAIS ACHEVÉ
Concept évanescent, avons-nous dit, à propos de la République : l’exposé des motifs non seulement le confirme, mais le revendique. On nous excusera de reproduire une logorrhée qui serait ridicule si elle n’apportait pas la preuve que le pouvoir en place, dans la suite des grands ancêtres, considère la république comme une religion.
« Notre République est notre bien commun. » Merci pour le pléonasme ! Respublica, en latin, signifiant « Bien commun » … Et c’est en ce sens que, pour Bodin, la monarchie royale était précisément l’expression la plus achevée de la république. Ce qu’ignorent évidemment nos républicanistes rédacteurs de la prose qui suit, pour laquelle la république, ce « bien commun » est tout autre chose ! Car tout déraille aussitôt : « Elle s’est imposée » — ça, c’est vrai ! — « à travers les vicissitudes et les soubresauts de l’histoire nationale parce qu’elle représente bien davantage qu’une simple modalité d’organisation des pouvoirs : elle est un projet. » Et voilà bien ce qui nous inquiète : en quoi la république se permet-elle d’être un « projet » ? Et de poursuivre : « Mais ce projet est exigeant ; la République demande une adhésion de tous les citoyens qui en composent le corps. » : Vocabulaire religieux… inspiré du christianisme. Et vocabulaire militant, inspiré des idéologies séculaires. La république, en tout cas, est une église, dont les citoyens sont le corps, et une église à laquelle il est impossible d’échapper. Ce qui s’appelle une secte. « Elle vit par l’ambition que chacun des Français désire lui donner. Et c’est par cette ambition qu’elle se dépasse elle‑même. » Ah, transcendance (humaine, trop humaine), quand tu nous tiens ! « Ainsi que le disait le Président de la République » — la pensée divine de Jupiter nous est livrée — « à l’occasion de la célébration du 150ème anniversaire de la proclamation de la République le 4 septembre 2020 : « la République est une volonté jamais achevée, toujours à reconquérir » ». Terrible aveu : la république, pour Macron, est bien un millénarisme, une de ces religions séculaires en cours perpétuel d’achèvement et qui doit, de ce fait, exiger toujours davantage de ses adeptes plus ou moins contraints, les citoyens que nous sommes, les « Malgré-nous » de la République. Telle fut la révolution française, jamais achevée ; telle fut la révolution bolchevique, jamais achevée ; telle fut la révolution nationale-socialiste, jamais achevée ; telle est la république, jamais achevée, puisque projet indéfini, de ce fait toujours menacé puisque toujours incertain, toujours « à reconquérir », en premier lieu contre les Français eux-mêmes, toujours trop français, jamais encore suffisamment républicains, qui doivent le devenir chaque jour davantage en se délestant du fardeau de leur culture, de leurs habitudes ancestrales, de leur identité, voire de leur langue.
UNE RÉÉCRITURE DE L’HISTOIRE
Le danger islamiste est dès lors perçu comme menaçant non pas une civilisation séculaire, une nation dont l’histoire et la culture sont si riches, un peuple libre à la forte identité, mais un projet indéfini. Il est vrai que, poursuit l’exposé des motifs : « Notre République s’est construite sur des fondations solides, des fondements intangibles pour l’ensemble des Français : la liberté, l’égalité, la fraternité, l’éducation, la laïcité. » On ne peut s’empêcher de penser à ce verdict du philosophe Pierre Manent : « La laïcité est un dispositif de gouvernement qui n’épuise pas le sens de la vie commune, et qui d’ailleurs en donne une représentation abstraite et fort pauvre. On n’habite pas une séparation. […] Lorsqu’on nous demande d’adhérer aux valeurs de la République, on ne nous demande rien ou on ne nous demande que des abstentions. » (Situation de la France)
C’est pourquoi, comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, l’exposé des motifs réécrit l’histoire : « Tout au long de son histoire, notre République a su être à la fois intransigeante sur les principes et généreuse dans son action. Au fil des ans, patiemment, elle a rassemblé tout un peuple et, parmi ce peuple, mêmes [sic] ceux qui au départ lui étaient hostiles. »
Oublié le premier grand génocide de l’ère moderne, en Vendée, oubliés les mariages républicains de Nantes entre prêtres réfractaires et religieuses célébrés dans la Loire, quand ils n’étaient pas déportés, oubliée Lyon « Ville affranchie », oublié le massacre des ouvriers parisiens au printemps 1848 et celui des communards au printemps 1871, oubliée l’éradication des langues régionales sous la IIIe république (comparées à des crachats, puisqu’il était interdit aux écoliers à la fois de parler « patois » et de cracher en classe), oublié l’exil forcé des religieux et des religieuses sous la IIIe République… Oui : « Tout au long de son histoire, notre République a su être à la fois intransigeante sur les principes et généreuse dans son action… » Oui : « Au fil des ans, patiemment » — « l’adjectif est admirablement bien choisi — « elle a rassemblé tout un peuple et, parmi ce peuple, même ceux qui au départ lui étaient hostiles. »
VERS DES PRÊTRES ASSERMENTÉS ?
Faute de cibler un ennemi précis, l’islamisme, par peur d’amalgamer tous les musulmans dans cette réprobation, Macron a, par intérêt bien compris, préféré faire un autre amalgame : celle des religions, comme si « la » religion, cela existait, comme si, surtout, le catholicisme, qui, à la fois, a présidé à la naissance de notre pays et est au fondement de la notion même d’une saine laïcité, pouvait être comparé aux dérives extrémistes d’une religion étrangère à notre culture et à notre identité. Mais il avait prévenu, aux Bernardins : le seul avenir possible de l’église catholique en France, c’est celui d’une ONG. Cette loi l’y aidera, à coup sûr, en prévoyant des mesures qui pourront être dirigées contre les catholiques — comme, pour un juge, la possibilité d’interdire à un fidèle de se rendre à la messe (article 42 du projet de loi), comme si une obligation religieuse (la messe dominicale) pouvait être du ressort d’un juge. Les traditionnalistes seront évidemment visés, dans un premier temps, amalgamés aux islamistes, avant que — on est toujours le traditionnaliste de quelqu’un —, l’ensemble des catholiques ne le soient. La possible fermeture administrative des églises (article 44) y aidera grandement, comme les nouvelles contraintes financières et administratives sur les associations cultuelles. C’est la loi de 1905, qui est visée, de même que le concordat d’Alsace-Moselle, qui se trouve menacé. Le nouveau monde macronien vise-t-il, à travers l’obligation permanente de chanter les louanges de la trinité républicaine « Liberté, égalité, fraternité », l’instauration d’une nouvelle église officielle, comme sous la révolution, avec, bientôt, l’obligation pour les prêtes de prêter serment à la République ? C’est du moins la logique du texte.
QUEL GRAND REMPLACEMENT ?
Quant à tous les articles ciblant l’instruction à la maison ou les écoles hors contrat (articles 21 et suivants), ils achèvent la besogne de Jules Ferry : faire des petits Français des républicains soumis à l’ordre établi. Car l’exposé des motifs, encore lui, l’avoue sans ambages : la république a toujours pensé l’école comme un lieu de propagande, avec ses escadrons formés par les hussards noirs : « Au cœur de la promesse républicaine, l’école est le lieu des apprentissages fondamentaux et de la sociabilité, où les enfants font l’expérience des valeurs de la République. » Dommage que cette conception de l’école, dans laquelle les apprentissages des savoirs fondamentaux deviennent de plus en plus anecdotique au profit de l’endoctrinement sociétal, nous place dans les derniers rangs des évaluations internationales. Encore une réussite du projet républicain…
Inefficace et dangereux : tel paraît déjà ce projet de loi. Inefficace contre l’islamisme qui gangrène les quartiers immigrés et impose de plus en plus sa loi dans l’ensemble du pays ; dangereux pour nos libertés fondamentales et notre identité. La « République » cherche à prendre définitivement prendre la place du peuple français. Car le seul vrai grand remplacement que nous connaissions, c’est bien celui de la France par la République comme « projet » indéfini — la forme politique du nihilisme. Tout le reste n’en est que la conséquence.
François Marcilhac
Source : https://www.actionfrancaise.net/