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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITÉS DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS RÉEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Mais elle est aussi ouverte à d'autres groupes, pas forcément royalistes, ou exclusivement royalistes, qui mènent des actions allant dans le sens de la défense du Bien commun : le Collectif Nemesis / Jeunesse, si tu savais-Poussières d'étoiles / Baguette Musette / le Cercle d'Artagnan / Les Chemises blanches...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

     

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    • EN MARCHE POUR LA VIE ! Paris, 17 janvier 2021...

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    https://enmarchepourlavie.fr/2020/07/23/rendez-vous-le-17-janvier-2021-pour-le-plus-grand-evenement-provie-de-france/

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    Vendredi 30 Octobre à 19h00, l'Action française Toulouse vous invite à son cercle pour une audio-conférence dont le thème sera les grandes figures d'Action française animée par Edouard Emery.


    Plus d'informations par MP ou rendez-vous directement sur le discord Institut d'Action française

    (https://discord.gg/MQXqvvk)

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    Vendredi 30 Octobre à 20h30, l'Action française La Rochelle vous invite à une conférence dont le thème sera vers une écologie intégrale animée par Francis Venciton, secrétaire général adjoint de l'Action Française.

    La Rochelle centre.

    Nous vous attendons nombreux à la conférence mais aussi autour de l'apéritif qui suivra.

    N'hésitez pas à nous contacter par Facebook ou par mail (inscrits sur le visuel) afin de confirmer ou d'infirmer votre présence parmi nous.

    Et pour que vive la France, vive le roi.

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    Hommage à nos morts

    Comme chaque année, une délé­ga­tion d’amis de l’Action française Ile de France ira fleu­rir les tombes de Georges Cal­zant, Pierre Juhel, Mar­cel Lan­glois, Marius Pla­teau et de plu­sieurs Came­lots du Roi qui reposent dans le cime­tière de Vau­gi­rard.

    Le Dimanche 1er Novembre 2020 à 10h00

    320, rue Lecourbe – Paris XVème (Métro Bou­ci­caut)

    L’hommage ren­du à nos morts est un témoi­gnage aus­si fon­da­men­tal que le com­bat que nous menons au quo­ti­dien pour pré­ser­ver la sou­ve­rai­ne­té de la France et œuvrer à la res­tau­ra­tion des ins­ti­tu­tions monar­chiques. L’histoire des Came­lots du Roi est riche d’enseignements pour les batailles que nous avons à mener cette année.

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    HONNEUR AUX MORTS

    Le Mercredi 11 Novembre prochain, l'Action française Toulouse rendra hommage aux soldats morts pour la France afin de ne jamais oublier ceux qui ont combattu pour que notre patrie reste libre

    Plus d'informations par mail (toulouse@actionfrancaise.net) ou par MP !

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    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

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    Site Officiel : https://www.actionfrancaise.net/recherche/cercle+de+flore

    Page FBhttps://www.facebook.com/cercle.de.flore/

     

     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

     

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    • CERCLE DE FLORE LYON

     

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    Page FB : https://www.facebook.com/cercledeflorelyon/

     

     

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    • URBVM

     

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    Site Officiel : https://urbvm.fr/

     

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    • Les Mardis de Politique magazine

     

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    Chaîne Vidéos : https://www.youtube.com/channel/UCYlZgfsklLOeodytYauQONQ

    https://www.youtube.com/user/Politiquemag

     

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    • Le Café Actualité d'Aix-en-Provence

     

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    • Le Café Histoire de Toulon

     

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    Pages FB : https://www.facebook.com/publegraal/

     

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    https://www.facebook.com/profile.php?id=100014739032951

     

    Chers Amis du Graal, du Café Histoire de Toulon et de la paroisse de Saint-François de Paule.


    Après la longue interruption consécutive au Coronavirus, l'équipe du Café Histoire de Toulon a décidé de reprendre ses causeries à partir du mois d'octobre 2020, toujours dans le bar associatif des Missionnaires de la Miséricorde Divine, Le Graal  au 377 avenue de la République , 83000 Toulon. Toujours le dernier merci du mois. Le moment de convivialité "Pizza et bières" sera étendue à minuit.

    Pour mieux répondre à vos nombreuses demandes à " re-vivre ", l'équipe d'origine - constituée à l'initiative de l'abbé Fabrice Loiseau - s'étoffe, se professionnalise, se renouvelle et se... rajeunie. Elle vous propose un programme de causeries basé sur la publication d'ouvrages, présentés par leurs auteurs. Ces ouvrages pourront être achetés sur place et dédicacés grâce au soutien de La librairie de l'Enfant Jésus ( 81 rue d'Orvès - Toulon, @Enfantjesus.fr )


    Novembre 2020 : Jacques Trémollet de Villers sur Jeanne d'Arc aujourd'hui ( chez Perrin )
    Janvier 2021 : Philippe Conte et son ouvrage sur la vraie révolution spirituelle ( à l'Harmattan).
    Février 2021 : Julien Langella avec son livre sur le populisme : refaire le peuple ( à la Nouvelle Librairie).
    Mars 2021 : Alain Vignal sur son ouvrage en préparation de l'histoire du diocèse de Toulon
  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITÉS DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS RÉEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Mais elle est aussi ouverte à d'autres groupes, pas forcément royalistes, ou exclusivement royalistes, qui mènent des actions allant dans le sens de la défense du Bien commun : le Collectif Nemesis / Jeunesse, si tu savais-Poussières d'étoiles / Baguette Musette / le Cercle d'Artagnan / Les Chemises blanches...

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    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

     

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    • 30 et 31 janvier : Manifestations « Marchons Enfants » partout en France contre la PMA sans père, la GPA et le projet de loi bioéthique

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    https://www.lamanifpourtous.fr/actualites/communiques-de-presse/30-et-31-janvier-manifestations-marchons-enfants-partout-en-france-contre-la-pma-sans-pere-la-gpa-et-le-projet-de-loi-bioethique?utm_source=newsletter&utm_medium=bouton-cp-30-31-janvier&utm_campaign=nl29122020&fbclid=IwAR1yi2CEnh14L8SAGKPGV6USjrsMJWzbYO9bTDj8zQ9Q3-mIshQI9wD6-qA

     

     

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    Nous vous rappelons les manifestations qui auront lieu les 30 et 31 janvier partout en France contre le projet de loi de bioéthique.

    Nous vous invitons tout particulièrement à venir au rassemblement qui se tiendra dimanche à Versailles, Place d'Arme, de 15h à 16h.

    Seront notamment présents le chanteur Patrice Martineau, des représentants associatifs et politiques, parmi lesquels Jean-Frédéric Poisson, président de d'ex-Parti Chrétien-Démocrate, VIA- la voie du peuple.

    Nous vous remercions de votre mobilisation et nous vous invitons à encourager vivement votre entourage à venir manifester dimanche. 

     

     

    DIMANCHE 31 JANVIER : MANIFESTATION A DIJON CONTRE LA PMA, LA GPA ET LE PROJET DE LOI BIOÉTHIQUE !
    Malgré l’extrême gravité de la crise sanitaire, économique et social, Emmanuel Macron a décidé de faire examiner maintenant le projet de loi bioéthique au Sénat. Ce texte sociétal vise notamment à légaliser et rembourser la PMA sans père, sans motif médical, à faciliter le recours à des mères porteuses, à autoriser la création d’embryons humains génétiquement modifiés, de chimères (embryons homme-animal) et légaliser l’interruption de grossesse jusqu’à 9 mois.
    Rendez-vous à Dijon ce Dimanche 31 Janvier à 14h00, place de la République !

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    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

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    Site Officiel : https://www.actionfrancaise.net/recherche/cercle+de+flore

    Page FBhttps://www.facebook.com/cercle.de.flore/

     

     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

     

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    • CERCLE DE FLORE LYON

     

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    • URBVM

     

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    Site Officiel : https://urbvm.fr/

     

     

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    • Les Mardis de Politique magazine

     

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    • Le Café Actualité d'Aix-en-Provence

     

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    • Le Café Histoire de Toulon

     

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    Pages FB : https://www.facebook.com/publegraal/

     

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    Chers Amis du Graal, du Café Histoire de Toulon et de la paroisse de Saint-François de Paule.


    Après la longue interruption consécutive au Coronavirus, l'équipe du Café Histoire de Toulon a décidé de reprendre ses causeries à partir du mois d'octobre 2020, toujours dans le bar associatif des Missionnaires de la Miséricorde Divine, Le Graal  au 377 avenue de la République , 83000 Toulon. Toujours le dernier merci du mois. Le moment de convivialité "Pizza et bières" sera étendue à minuit.

    Pour mieux répondre à vos nombreuses demandes à " re-vivre ", l'équipe d'origine - constituée à l'initiative de l'abbé Fabrice Loiseau - s'étoffe, se professionnalise, se renouvelle et se... rajeunie. Elle vous propose un programme de causeries basé sur la publication d'ouvrages, présentés par leurs auteurs. Ces ouvrages pourront être achetés sur place et dédicacés grâce au soutien de La librairie de l'Enfant Jésus ( 81 rue d'Orvès - Toulon, @Enfantjesus.fr )
     

    Novembre 2020 : Jacques Trémollet de Villers sur Jeanne d'Arc aujourd'hui ( chez Perrin )
    Janvier 2021 : Philippe Conte et son ouvrage sur la vraie révolution spirituelle ( à l'Harmattan).
    Février 2021 : Julien Langella avec son livre sur le populisme : refaire le peuple ( à la Nouvelle Librairie).
    Mars 2021 : Alain Vignal sur son ouvrage en préparation de l'histoire du diocèse de Toulon


    Par ailleurs nous vous informons de la publication d'un très bel ouvrage de notre paroissien occasionnel Jean Sévillia sur "L'histoire de la France cartographiée,
  • Génocide arménien : de plus en plus, les professeurs doivent faire face au négationnisme, par Laure Marchand.

    Des professeurs témoignent d'une contestation croissante du génocide arménien. Photo d'illustration. (AFP)

    Encouragées par des associations franco-turques, les contestations des élèves et de leurs parents du génocide arménien sont de plus en plus fréquentes, pendant les cours et en dehors. Des enseignants témoignent de leurs difficultés et de leur malaise.

    3.jpg« C’est une blague en salle des profs en début d’année : ‘Tu tiens bien ta classe? Eh bien, dans quelques jours c’est fini' », raconte Alexandre Mimouni, en poste dans un collège strasbourgeois. Peu après la rentrée, la Première Guerre mondiale est traitée en cours d’histoire en classe de troisième. L’extermination planifiée des Arméniens, commise par l’Empire ottoman en 1915, fait partie du programme et est fréquemment niée par des élèves d’origine turque et leurs parents. Plus d’un siècle après les faits, Ankara refuse toujours de reconnaître ce génocide. Cette remise en question en milieu scolaire s’inscrit dans un discours nationaliste turc qui inquiète les professeurs.

    « Une montée en puissance de la négation »

    Enseignant d’histoire-géo depuis vingt-trois ans, Alexandre Mimouni est habitué au déni de certains élèves et prépare avec soin le sujet afin de désamorcer les réactions possibles. Ce qui n’a pas empêché, un jour, un père de téléphoner à la cheffe d’établissement pour l’accuser « d’exciter tout le quartier depuis quinze jours avec ce soi-disant génocide » et la prévenir : « Sachez que ça suffit. » Depuis quelques années, il remarque « une montée en puissance de la négation, beaucoup plus virulente ». Le phénomène est difficile à quantifier. « Il s’agit d’une question considérée comme sensible, dépendante de l’état des relations entre la France et la Turquie », précise Jérôme Grondeux, doyen des inspecteurs généraux d’histoire-géographie. « On est passé de presque aucun signalement il y a une dizaine d’années à quelques demandes d’intervention chaque année, expose Christophe Marchand, responsable de l’équipe académique valeurs de la République (EAVR) en Alsace. Les professeurs qui font part de difficultés de façon informelle et disent redouter cette partie du programme sont plus nombreux qu’avant. »

    Un négationnisme encouragé par des institutions franco-turques

    Au Mémorial de la Shoah, Alban Perrin, responsable des formations des professeurs sur l’histoire des génocides, constate « des difficultés sur l’ensemble du territoire : quand on leur demande s’ils ont déjà fait face à des contestations d’un génocide, c’est celui des Arméniens qui vient en premier, alors que celui direct de la Shoah est rarissime ». Les contestations surviennent le plus souvent lorsque le génocide est abordé dans les programmes, en troisième et en première. Ou le 24 avril, journée nationale de commémoration du génocide arménien depuis deux ans.

    Le négationnisme va d’une simple remarque – « c’est pas vrai » ou « les Arméniens l’ont bien cherché » – à des refus revendiqués, comme des mots dans les carnets de correspondance de parents qui ne veulent pas que leur enfant assiste au cours ou fasse un devoir… Un des élèves de Nathalie*, prof en collège, lui a apporté « une liasse de documents démontant point par point les sources utilisées dans les manuels ». « J’ai compris, dit Nathalie, que les élèves étaient préparés en amont. »

    De fait, ces initiatives sont encouragées par des institutions et associations franco-turques. Cojep International, relais de Recep Tayyip Erdogan auprès de la diaspora et des institutions européennes, a ainsi édité un livret afin d' »aider [les] jeunes d’origine turque à exprimer leurs idées sur le sujet des événements de 1915, lorsqu’ils rencontrent des problèmes au cours d’une déclaration ou d’un cours d’histoire à l’école ». Le site du ministère des Affaires étrangères de Turquie présente un dossier « historique » reprenant les arguments négationnistes.

    Souvent de pair avec un nationalisme exacerbé

    Chez les élèves, le refus de la réalité va fréquemment de pair avec un nationalisme exacerbé. Frédéric, professeur dans un lycée sans histoires des Yvelines, a vu surgir le négationnisme pendant un cours sur l’Etat de droit en enseignement moral et civique dans une classe de seconde. Il s’accompagnait de la négation de l’existence des Kurdes et d’une promotion violente du régime de Recep Tayyip Erdogan. « Ce qui m’a le plus interpellé a été de voir à quel point le catéchisme nationaliste turc était intégré par ces élèves, confie-t-il. En tirant sur le fil, les éléments de propagande venaient les uns après les autres. Un délire identitaire et paranoïaque. Cette question du génocide arménien est parfaitement intégrée dans la défense du pouvoir actuel turc. »

    La situation s’est envenimée avec un des élèves. La mère s’en est mêlée avec un message sur le logiciel de vie scolaire Pronote : « Comment pouvez-vous enseigner des choses pareilles à nos enfants? » La proviseure les a convoqués. « En allant au rendez-vous, j’ai eu peur, je ne savais pas sur qui j’allais tomber. Et si cette femme venait avec une fiole d’acide? Est-ce que ce jeune homme allait traduire en acte ses idées? » L’entretien s’est finalement déroulé sans encombre.

    Lorsqu’ils ne parviennent pas à ébranler cette idéologie, des professeurs ressentent un malaise. « La dernière fois que ça m’est arrivé, c’était après l’assassinat de Samuel Paty, raconte Stéphanie, qui enseigne dans un collège de Mulhouse. Mon père m’a dit : ‘Fais gaffe quand même à ce que tu dis, je n’ai pas envie de venir te récupérer en deux morceaux.' »

    * Les professeurs cités avec un prénom ont été anonymisés.

    Source : https://www.lejdd.fr/

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    Mais elle est aussi ouverte à d'autres groupes, pas forcément royalistes, ou exclusivement royalistes, qui mènent des actions allant dans le sens de la défense du Bien commun : le Collectif Nemesis / Jeunesse, si tu savais-Poussières d'étoiles / Baguette Musette / le Cercle d'Artagnan / Les Chemises blanches...

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    Jeudi 25 Mars, à 20h,  la section parisienne de l'action française organise une permanence en "distanciel" sur Discord.

    Futurs militants, sympathisants, curieux, venez nombreux pour un premier contact avec la section parisienne, ou pour poser des questions sur ses activités.

    Lien du serveur : https://discord.gg/HMh36m9x

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    L'Action française organise une rencontre avec nos amis du Morbihan le Samedi 27 Mars prochain, de 14h à 16h.
    Venez nous retrouver en compagnie de notre responsable local et du président de la Fédération de Bretagne.
    L'AF va s'implanter durablement en Morbihan !
    Plus d'informations en nous écrivant à "bretagne@actionfrancaise.net"

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    Samedi 27 Mars, à 19h, l'Action française Bordeaux vous convie à son Cercle Léon de Montesquiou pour une audio-conférence dont le thème sera la Monarchie Marocaine animée par Laurence Dupique sur Discord.
    Plus d'informations en mp.

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    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

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    Site Officiel : https://www.actionfrancaise.net/recherche/cercle+de+flore

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     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

     

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    • CERCLE DE FLORE LYON

     

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    Page FB : https://www.facebook.com/cercledeflorelyon/

     

     

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    • URBVM

     

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    Site Officiel : https://urbvm.fr/

     

     

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    • Les Mardis de Politique magazine

     

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    Chaîne Vidéos : https://www.youtube.com/channel/UCYlZgfsklLOeodytYauQONQ

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    • Le Café Actualité d'Aix-en-Provence

     

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    • Le Café Histoire de Toulon

     

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    Pages FB : https://www.facebook.com/publegraal/

     

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    Chers Amis du Graal, du Café Histoire de Toulon et de la paroisse de Saint-François de Paule.


    Après la longue interruption consécutive au Coronavirus, l'équipe du Café Histoire de Toulon a décidé de reprendre ses causeries à partir du mois d'octobre 2020, toujours dans le bar associatif des Missionnaires de la Miséricorde Divine, Le Graal  au 377 avenue de la République , 83000 Toulon. Toujours le dernier merci du mois. Le moment de convivialité "Pizza et bières" sera étendue à minuit.

    Pour mieux répondre à vos nombreuses demandes à " re-vivre ", l'équipe d'origine - constituée à l'initiative de l'abbé Fabrice Loiseau - s'étoffe, se professionnalise, se renouvelle et se... rajeunie. Elle vous propose un programme de causeries basé sur la publication d'ouvrages, présentés par leurs auteurs. Ces ouvrages pourront être achetés sur place et dédicacés grâce au soutien de La librairie de l'Enfant Jésus ( 81 rue d'Orvès - Toulon, @Enfantjesus.fr )
     

    Novembre 2020 : Jacques Trémollet de Villers sur Jeanne d'Arc aujourd'hui ( chez Perrin )
    Janvier 2021 : Philippe Conte et son ouvrage sur la vraie révolution spirituelle ( à l'Harmattan).
    Février 2021 : Julien Langella avec son livre sur le populisme : refaire le peuple ( à la Nouvelle Librairie).
    Mars 2021 : Alain Vignal sur son ouvrage en préparation de l'histoire du diocèse de Toulon


    Par ailleurs nous vous informons de la publication d'un très bel ouvrage de notre paroissien occasionnel Jean Sévillia sur "L'histoire de la France cartographiée, de la préhistoire à nos jours".
    En cinq parties – « Les origines », « Le royaume de France », « La nation française », « À l'épreuve du XXe  siècle» et « Vers la France de demain » – et plus de 100 cartes inédites et richement détaillées, de celle des principaux sites préhistoriques à celle de la pandémie du Covid-19, cet ouvrage novateur donne à voir, véritablement,
  • À la découverte du fonds lafautearousseau (53) : Diverses figures, du Front Populaire à Marc Bloch...

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 49 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

     

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui : Diverses figures, du Front populaire à Marc Bloch...

    (tiré de notre Éphéméride du 15 juin)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    À la découverte du "Fonds lafautearousseau")

     

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    1940 : Démission de Paul Reynaud 

     

    En septembre 1939, il avait déclaré :

    "Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts".

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    Philippe Pétain est alors nommé président du Conseil :       

     

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    Comment en est-on arrivé là ?

    Petit retour en arrière, et très bref historique de la dernière Chambre de la IIIème République...

    Le 3 mai 1936, le Front Populaire remporte les élections avec 378 sièges contre 220. (Radicaux : 106, Communistes : 72, Socialistes : 149). Léon Blum (ci dessous), chef du Parti socialiste, le plus puissant, forme un gouvernement composé de socialistes et de radicaux. Le 4 juin, les Communistes adoptent une attitude de soutien sans participation.

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    Michel Mourre écrit que "le Front Populaire n'allait pas se montrer, au pouvoir, à la hauteur des grands espoirs qu'il avait éveillés".

    Alors que, manifestement, la guerre arrivait, il est frappant de voir comment, par pacifisme - donc par idéologie.. - et/ou par incompréhension des problèmes, manque de courage, d'intelligence ou tout simplement de lucidité, la Chambre du Front Populaire n'a pas utilisé les trois années dont elle disposait pour armer la France et la préparer à la guerre.

    Il faut dire que le "pacifisme" porteur de guerre était très en vogue, dans d'importantes fractions de gauche et d'extrême-gauche, depuis des années. Ainsi Léon Blum déclarait-il, en 1933 : "Du moment qu'on démolit l'armée (française, ndlr), j'en suis...", et, le 19 Décembre de la même année 1933 il prononça ces mots à la Chambre : "Nous serons toujours contre la prolongation du Service militaire… C’est une erreur de placer la sécurité d’une nation dans sa force militaire" (Cité par Léon Daudet dans l’Action Française n° 353 du 19 Décembre 1933, "Daladier à la botte de Léon Blum").

    Blum (socialiste) faisait ainsi écho à Maurice Thorez (communiste), qui déclarait pour sa part à l'Assemblée nationale : "Nous ne croyons pas un seul instant à la Défense nationale... Les prolétaires n'ont pas de patrie". 

    Le même aveuglement qu'un Jaurès avant 14...

    Dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet voir la photo "Comme avant 14 : pacifistes ou pacifiques"

    De Gaulle a raconté comment il était, un jour, sorti furieux d'un entretien avec Léon Blum : à lui, De Gaulle, qui le pressait de prendre des mesures afin de renforcer les capacités militaires du pays, Blum venait de répondre en substance qu'il ne pouvait pas, lui le pacifiste de toujours, voter des crédits militaires...

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    On connaît la suite...

    Ce fut la même Chambre du Front Populaire, et la même majorité de gauche, qui devait s'enfuir en toute hâte, dans la plus grande panique et toute honte bue, le 10 juillet 1940, non sans avoir au préalable voté les pleins pouvoirs... au Maréchal Pétain !

                 Dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet voir la photo "L'aveuglement de Jaurès"

     

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    1944 : Marc Bloch est assassiné par la Gestapo
     
             
    Fils d'un professeur d'histoire d'ascendance juive, Bloch intègre l'École normale supérieure en 1904 et devient Agrégé d'histoire à 22 ans. Après avoir été mobilisé en 1914, il enseigne dès 1919 l'histoire du Moyen Âge à l'Université de Strasbourg. La même année, il épouse Simone Vidal dont il aura six enfants.
     
    Avec son ami Lucien Febvre, il fonde en 1929 la Revue des Annales d'Histoire économique et sociale. Il exerce une influence décisive sur le renouvellement de la science historique en l'ouvrant aux méthodes des autres sciences sociales. Ses nombreux ouvrages ont jeté une lumière inédite sur l'histoire médiévale. Les plus connus sont Les Rois thaumaturges (1924), La société féodale (1939-1940) et L'étrange défaite (1940).
     
    Résistant de la première heure, Marc Bloch adhère au mouvement Combat, puis devient en 1943 membre de la direction régionale des Mouvements Unis de la Résistance.
     
    Arrêté le 8 mars 1943 et torturé par la Gestapo, il est abattu le 16 juin non loin de Lyon.
     
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    "Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'Histoire de France : ceux qui refusent de vibrer en souvenir du sacre de Reims; et ceux qui lisent sans émotion le récit de la Fête de la Fédération..."
     
    "La France, la patrie dont je ne saurais déraciner mon cœur. J'y suis né, j'ai bu aux sources de sa culture. J'ai fait mien son passé, je ne respire bien que sous son ciel, et je me suis efforcé, à mon tour, de la défendre de mon mieux." (L'Étrange défaite, septembre 1940).
     
     
  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    Retour sur l'écoeurant et scandaleux propos du Premier ministre, Élisabeth Borne, lors de la "passation de pouvoirs" : une gifle ignoble aux milliers de personnels soignants et connexes aux établissements de soin SUSPENDUS SANS SALAIRE depuis 8 mois, toujours interdits de travail sans justification rationnelle... 

    Elle a osé déclarer : "Le travail c’est la clé de la dignité, l’occasion de faire, d’apporter sa pierre à la société et de gagner sa vie par soi-même. Le travail c’est ce qui donne un sens à sa vie", propos tout à fait exact, mais qui devient répugnant lorsqu'on sait le sort par elle réservé aux 15.000 soignants (ne pas oublier les 5.000 pompiers...)

     

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    1. Dans Figaro Vox (article réservé aux abonnés) Jacques de Saint Victor signale la dernière ré-édidition de l'Histoire de France de Jacques Bainville, "Un monument du “roman national” ". En fait, cet ouvrage clé, sommet de l'Histoire universelle, est constamment ré-édité depuis sa parution, mais le début du propos de Jacques de Saint Victor sonne juste...

     
    Jacques Bainville. www.bridgemanimages.com/Bridgeman Images

    CHRONIQUE - Larousse réédite la célèbre Histoire de France de Jacques Bainville et l’accompagne d’une préface qui paraît presque s’en excuser.

    Il va falloir prendre de plus en plus de précautions pour republier, comme viennent de le faire les Éditions Larousse, l’Histoire de France de Jacques Bainville. À une époque où le chef de l’État veut «déconstruire l’histoire de France» et où son nouveau ministre de l’Éducation veut «faire de l’immigration un élément central de l’histoire nationale», Bainville paraît bien déplacé. Pas un mot sur l’immigration dans ces six cents pages pour rendre compte de l’œuvre des Capétiens et de leurs successeurs. Voilà un monument du «roman national», qui plus est monarchiste, très peu dans l’air du temps. Raison de plus pour le lire ou le relire...

     

    2. "Affaire Adélaïde" (dont nous parlions ici-même, hier), suite... Pierre Gentillet communique

    "Avocat d'#Adelaïde, je viens de saisir la direction de l'Association pour le Rayonnement de l'Opéra de Paris.
    Nous demandons :
    • une sanction disciplinaire pour la salariée qui l'a humiliée et discriminée sur des bases politiques pour son stage à @Valeurs;
    • un nouvel entretien."

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    Cliquez sur les deux images pour les agrandir, puis utilisez le zoom pour lire le texte...

    Ce qui va sans dire allant encore mieux en le disant, il est clair que lafautearousseau appuie à fond la démarche d'Adélaïde et de son avocat, visant à sanctionner le comportement scandaleux de la "commissaire politique" de l'Opéra de Paris qui a "reçu" (?) Adélaïde et qui se croit encore en URSS au temps de Lénine et Staline. Et à rétablir Adélaïde dans son droit à un entretien honnête et normal...

    "LE SYSTÈME" EST LE DERNIER VESTIGE DE L'UNION SOVIÉTIQUE ENCORE EN PLACE EN EUROPE.

    ON A DÉBOULONNÉ STALINE ET LÉNINE LÀ-BAS,

    IL RESTE À LES DÉBOULONNER ICI !

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    3. Disparition du ministère de la Mer (une "énorme déception") : les professionnels cornouaillais réagissent... :

    https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper/disparition-du-ministere-de-la-mer-les-professionnels-cornouaillais-reagissent-27-05-2022-13043728.php

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    4.                                               #saccageparis

    Les travaux de réfection du Pont des Arts sont attendus depuis plus de 3 ans, et ledit Pont se trouve dans un état plus qu'inquiétant, et lamentable ... Cet abandon de fait est d'autant plus injustifiable que le montant des travaux de rénovation/réhabilitation ne s'élève qu'à 250.000€, une paille, comparé à ce qui est distribué en subventions clientélistes à chaque conseil de la Ville !...

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    5. "Amis, pas cobayes" : d'accord avec l'Association Pro Anima...

    "Afin de promouvoir les méthodes substitutives & mettre fin à l’expérimentation animale, Pro Anima, en partenariat avec la @FBB_Officiel, a organisé une campagne d’affichage !
     

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    6. Pendant ces quelques jours de vacances, pourquoi ne pas aller re-découvrir le célebrissime "escalier en fer à cheval" de Fontainebleau, intégralement restauré, dont on a célébré l'inauguration les 21 et 22 mai dernier ?...

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    7. Et l'on terminera cette série d'aujourd'hui en félicitant ces 2.000 jeunes qui ont restauré une chapelle et un prieuré pendant 30 ans...

    https://catholiquedefrance.fr/2000-jeunes-ont-restaure-une-chapelle-et-un-prieure-pendant-30-ans/

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    UN GRAND BRAVO À L'ASSOCIATION MÉMOIRE DU FUTUR !

     

     

     

    À DEMAIN !

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  • Référundum catalan : « L'indépendance n'est qu'un slogan »

     

    Par   

    Cet entretien de Paul Gérard avec Benoît Pellistrandi [Figarovox, 25.09] donne un éclairage à la fois informé, argumenté et juste sur la situation grave de la Catalogne et de l'Espagne, à la veille du référendum catalan de dimanche prochain, 1er octobre. Les événements qui s'y passent, dans la polémique, l'agitation, la tension et même l'affrontement, concernent la France. L'Espagne est un pays voisin, latin, comme nous atlantique et méditerranéen, avec lequel nos liens sont multiséculaires et où règne un Bourbon. En aucun cas sa dislocation ne ferait notre affaire. On pourra se reporter à nos propres réflexions sur le sujet,  brièvement données dans notre article Barcelone : « No tinc por », paru à la suite de l'attentat du mois dernier dans la capitale catalane [Lien ci-dessous].   LFAR

     

    maxresdefault.jpgLe Parlement catalan avait adopté le 9 novembre 2015 une résolution visant à créer une république indépendante de Catalogne si le « oui » l'emporte au référendum du 1er octobre. Pourquoi la Catalogne, dont l'autonomie accordée par la constitution de 1978 et augmentée par la loi de 2006, tient-elle à son indépendance ? 

    L'indépendantisme a longtemps été une option politique minoritaire et marginale en Catalogne. Si aujourd'hui les thèses indépendantistes ont gagné du terrain c'est que trois phénomènes majeurs se sont produits ces dix dernières années.

    D'abord, il y a eu la crise économique. Rappelons-nous : entre 2008 et 2012, l'Espagne plonge et se trouve au bord d'une situation comparable à la Grèce. Dans ces conditions, un discours dénonçant le « racket fiscal » auquel l'Espagne soumettrait la Catalogne devient largement audible. Et les responsables catalans de masquer derrière cet argument leurs propres choix budgétaires entre 2010 et 2013. L'indépendantisme se nourrit d'un populisme antiespagnol encouragé par le gouvernement de Catalogne.

    Deuxième élément clef : la crise économique provoque l'affaiblissement dramatique du PSOE (Parti Socialiste). La Catalogne était un traditionnel fief électoral du PSOE: en 2008, aux élections générales, les socialistes obtiennent 25 députés sur les 47 que la Catalogne envoie à Madrid. En 2011, 14 ; en 2015, 8 ; en 2016, 7.

    La Gauche Républicaine Catalane (ERC) a vu l'occasion historique de liquider ce parti national en Catalogne. L'irruption de Podemos a achevé le processus. Si bien qu'a disparu un parti national essentiel à l'articulation des liens entre la Catalogne et le reste de l'Espagne. Le Parti Populaire a toujours été faible en Catalogne et la représentation politique semble être majoritairement nationaliste et indépendantiste.

    Troisième élément : les effets d'une politique culturelle, éducative et audiovisuelle (TV3 est une télévision publique catalane) qui ont véritablement « catalanisé » une génération. Les militants les plus radicaux sont des jeunes de moins de 40 ans… Comme l'estime l'ancien président du parlement européen, le catalan socialiste Josep Borell, « la radicalisation d'une partie de la société catalane n'est pas étrangère à une propagande systématique ». L'indépendantisme est moins une revendication venue de la société catalane qu'une instruction diffusée par les institutions catalanes.

    Le problème de l'indépendance, c'est que ce n'est qu'un slogan. Aucune discussion précise n'a eu lieu pour essayer de penser et de décrire ce que serait une Catalogne coupée de l'Espagne et hors de l'Union européenne. L'indépendance est une revendication passionnelle mais pas un projet argumenté.

    En 2012 le ministre de l'éducation nationale de l'époque José Ignacio Wert avait appelé à « espagnoliser » les jeunes catalans. Y a-t-il donc un tel hiatus culturel entre la Catalogne et l'Espagne ?

    Oui. Aujourd'hui, selon les sondages, 40% des Catalans se sentent aussi Espagnols que Catalans et seulement 25% ne se sentent que Catalans. Ce sont ces 25% qu'on entend principalement. La Catalogne comme région autonome à la compétence des questions éducatives. Elle a aussi des compétences culturelles et linguistiques.

    Tout récemment, le maire de Sabadell a proposé de modifier le nom des rues pour effacer les traces du franquisme. Parmi les noms qu'il fallait oublier, celui d'Antonio Machado (1875-1939), le grand poète libéral et laïque de l'Espagne populaire, mort à Collioure de tristesse à la suite de la victoire de Franco. Son crime : avoir écrit le recueil Champs de Castille, un hymne à l'endurance des populations rurales, humbles et pauvres !

    Une telle ignorance dit à quel point certains Catalans se sont enfermés sur eux-mêmes et vivent dans une représentation biaisée du reste du monde… et d'eux-mêmes ! L'ambition du ministre José Ignacio Wert était de remettre, par l'enseignement, un peu de liens communs entre tous les Espagnols. Il y a eu une « balkanisation » de l'éducation en Espagne qui est très regrettable. On apprend la géographie de sa communauté autonome (pas seulement en Catalogne) et on ignore celle de l'Espagne !

    Alors même que la consultation du 1er octobre a été déclarée inconstitutionnelle par le Tribunal constitutionnel espagnol, les indépendantistes poursuivent leur agenda. En cas de « oui » au scrutin, Madrid peut-elle empêcher la sécession de la Catalogne ?

    Bien entendu. Une déclaration unilatérale d'indépendance aurait un caractère absolument ridicule. Seul le Venezuela s'est déclaré prêt à reconnaître le nouvel État… L'Union Européenne insiste sur le caractère anticonstitutionnel de la démarche de Barcelone. Ce que l'on sait c'est que le gouvernement catalan a préparé une agence fiscale catalane. Il s'est aussi emparé des données de la Sécurité sociale.

    Mais de quels moyens disposerait le nouvel État fantôme ? Ce serait casser encore plus une société catalane qui est déjà fracturée.

    Ce qui est certain c'est que le gouvernement espagnol - je préfère cette expression à Madrid car en opposant Madrid et Barcelone, on oublie l'existence de 47 millions d'Espagnols - n'opposera jamais la violence à l'action des responsables catalans mais toujours les instruments de l'État de droit. Nous sommes en 2017… pas en 1936, malgré les discours délirants et irresponsables de certains.

    Quelle est l'histoire de l'indépendantisme catalan ? Pourquoi a-t-il une telle vigueur aujourd'hui ?

    Il faut distinguer l'indépendantisme et le nationalisme, ou plutôt les nationalismes.

    Ceux-ci précédent l'indépendantisme. Le nationalisme naît à la fin du XIXe siècle à la faveur d'abord d'une renaissance culturelle du catalan. La langue n'était plus qu'utilisée oralement et elle a bénéficié d'une remise en valeur écrite. Sont d'ailleurs à l'origine de ce mouvement des érudits catholiques, souvent très conservateurs ! Puis la bourgeoisie catalane a voulu faire valoir ses intérêts face à Madrid: elle est en effet protectionniste alors que les céréaliers castillans sont favorables au libre-échange. Mais d'un autre côté, le développement d'un prolétariat en Catalogne a donné des forces à la gauche et un nationalisme révolutionnaire s'est développé. Dans les années 1930, ces deux nationalismes sont concurrents… et la banque catalane financera le coup d'État des militaires de juillet 1936 pour écraser la gauche prolétaire !

    En 1977, l'ancien président en exil de la Généralité de Catalogne, Josep Tarradellas, est rétabli dans ses fonctions. C'est un accord avec le président Suárez (chef du gouvernement espagnol de 1976 à 1981). Il s'agit en effet de consolider le centre-droit et la démocratie-chrétienne contre la gauche catalane. L'opération fonctionne et Jordi Pujol (Convergence et Union) dirigera la région de 1980 à 2003 !

    Aujourd'hui, la coalition au pouvoir noue ensemble des nationalismes idéologiquement très distincts : vous avez les héritiers de Jordi Pujol mais aussi les républicains de gauche et surtout les bolcheviques de la Candidature d'Unité Populaire. Ces derniers (10 sièges au parlement de Catalogne sur 135) sont la clef qui donne la majorité absolue et tout se fait par eux, avec eux, grâce à eux et à cause d'eux.

    Or, la CUP veut voir dans l'indépendance l'occasion de la révolution sociale. D'ailleurs, ces jours-ci, les structures catalanes de Podemos rallient la revendication du référendum car les militants et leurs leaders, Pablo Iglesias et Ada Colau (maire de Barcelone) y voient l'occasion de lancer un grand mouvement contre le Parti Populaire au pouvoir à Madrid.

    On est dans une convergence d'aspirations contradictoires. Cela s'est déjà vu… en 1937 : et ce fut une guerre civile dans la guerre civile espagnole. C'est dire comme la situation de confusion est grave et combien faire de l'indépendantisme l'alpha et l'oméga de toute la politique risque de conduire à de rudes désenchantements.

    Madrid a-t-elle selon vous raison de réprimer l'organisation du référendum en allant jusqu'à emprisonner des responsables catalans ?

    Personne n'est emprisonné. La justice espagnole a lancé des procédures contre des hauts fonctionnaires qui, obéissant à un gouvernement qui excède ses compétences, sont dans l'illégalité. Un juge d'instruction (de Barcelone) a lancé une opération judiciaire. Des hauts fonctionnaires ont été entendus dans le cadre d'une garde à vue. Ils sont depuis libérés mais mis en examen. D'autres hauts fonctionnaires sont restés eux dans le cadre de la loi.

    On peut citer le secrétaire général du Parlement de Catalogne qui a refusé d'entériner le coup de force parlementaire du 6 septembre. On doit citer les juges, les policiers qui font leur travail. Comment pourrait-on leur reprocher ? Il faut aussi mesurer l'intimidation politique et administrative à laquelle sont soumis les fonctionnaires catalans. En novembre 2014, quand une première consultation fut organisée, la Généralité de Catalogne ordonna aux proviseurs des lycées d'ouvrir leur établissement. Une proviseure, Dolores Agenjo, a demandé un ordre écrit : elle ne l'a jamais reçu parce que c'était illégal. Mais elle a dû faire face à des pressions considérables. On lui doit un livre très éclairant: SOS. Séquestrée par le nationalisme (2016).

    L'action de l'État de droit espagnol vise tout simplement à protéger les citoyens espagnols en Catalogne face aux dérives d'un pouvoir qui se croit tout-puissant et qui entend forcer la démocratie.

    A-t-il jamais existé, en réalité, une nation espagnole?

    Voilà une redoutable question qui agite les Espagnols, les historiens et les penseurs depuis plusieurs siècles. Quand en 2008, l'Espagne a remporté la coupe d'Europe de football, qu'elle a répété cet exploit en 2012 et qu'entre-temps elle remporte la coupe du monde en 2010, les Espagnols se sentaient fiers de leur équipe. Quand Nadal triomphe sur les courts de tennis, les Espagnols aiment ce champion modeste, travailleur et génial. Quand en 1992, Barcelone a accueilli les Jeux Olympiques, ce fut une fierté nationale.

    Oui, il y a des moments d'unité et les Espagnols savent se reconnaître entre eux. Alors bien sûr, l'histoire de l'Espagne est marquée par des épisodes dramatiques, au premier rang la guerre civile. Les fractures sont énormes. Mais quelle nation européenne n'est pas ainsi lacérée par son histoire et ses mémoires contradictoires ? Croyez-vous que la nation italienne soit une évidence ? Et la nation allemande ? Du coup, le pessimisme historique sur l'Espagne affaiblit un sentiment national difficile.

    Ce qui manque à l'Espagne est une appréciation juste et comparée de son histoire. Trop souvent, elle porte en elle-même une vision exagérée de ses échecs ce qui conduit à un discours sévère sur le pays. Mais c'est manquer de vision : ce pays existe. Attention aux instrumentalisations de l'histoire. Quand la Catalogne a-t-elle été une nation indépendante ? Il y a mille ans… et le concept de nation n'a pas alors le sens qu'on lui donne.

    Une nation, c'est une histoire commune : comment douter qu'existe en Espagne une histoire commune ? Une nation, c'est une culture : comment douter que l'Espagne a fourni une manière de dire la vie, de la traduire et de la comprendre ? Une nation, c'est un peuple : or le peuple espagnol existe, comme réalité politique et constitutionnelle mais aussi comme réalité singulière en Europe. Une nation, c'est également la manière dont les autres pays la voient. Or, qui, dans le monde, doute de l'existence de l'Espagne ?  

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    Agrégé d'histoire et ancien élève de l'Ecole normale supérieure, Benoît Pellistrandi est professeur en classes préparatoires au lycée Condorcet à Paris et spécialiste de l'histoire espagnole. Il a notamment publié Histoire de l'Espagne. des guerres napoléoniennes à nos jours chez Perrin en 2013.

    Lire dans Lafautearousseau ... 

    Barcelone : « No tinc por  »

  • Frédéric Rouvillois: l’automne du «Penser printemps» Entretien avec l'essayiste et historien conservateur Frédéric Rouvi

    Frédéric Rouvillois, professeur de droit public et écrivain © Hannah Assouline

    Pour l’historien et essayiste conservateur, auteur de Liquidation, Emmanuel Macron et le saint-simonisme (Le Cerf, 2020), Emmanuel Macron incarne mieux que personne le monde dans lequel nous vivons: on ne sait pas où on va, mais on avance bien. Dans le sillage du saint-simonisme, notre président, derrière une façade démocratique, met en place une oligarchie d’experts. Entretien

    2.jpegCauseur. Pour vous, Macron est un continuateur du comte de Saint-Simon (1760-1825). Peut-être faut-il rafraîchir la mémoire de quelques lecteurs (et de votre servante). Peut-on dire que les saint-simoniens sont les ancêtres des élites mondialisées ?

    Frédéric Rouvillois. En tout cas, ils annoncent certaines de ces élites mondialisées qui réalisent la fusion du libéralisme et du socialisme, plus exactement d’un libéralisme encadré et d’un socialisme inégalitaire. En un sens, le saint-simonisme est une sorte de religion théorisée par Saint-Simon dans son dernier ouvrage, Le Nouveau Christianisme (1825), avec une église et une morale presque droit-de-l’hommiste, qui substitue aux fois anciennes, supposées mensongères, une religion de l’Homme s’émancipant par l’économie de la misère et de l’ignorance, et accédant à l’âge d’or.

    Mais le saint-simonisme est avant tout une idéologie de la mobilité, de la fluidité et de la compétition, avec l’idée que chacun doit repartir de zéro pour se lancer dans la compétition à corps perdu, en fonction de ses « capacités ».

    La compétition, que ce soit pour les femmes, le pouvoir et l’argent, est l’un des moteurs de l’existence humaine, bien avant l’époque moderne.

    Je ne prétends pas que nous devrions vivre comme les moutons d’un troupeau bêlant de concert. Mais pour le saint-simonisme, la vie et l’histoire du monde se résument à cette compétition, l’objectif de chaque individu étant d’être « à sa place » dans la cordée. Le postulat de Saint-Simon, « à chacun selon ses capacités, à chaque capacité selon ses œuvres », implique à certains égards une table rase indéfiniment répétée, puisque pour que chacun parte sur la même ligne que tous les autres, il faudrait éliminer non seulement le patrimoine matériel accumulé au sein de chaque famille, mais aussi le patrimoine culturel… Le système éducatif jacobin imaginé par Robespierre préconisait que les enfants soient retirés de leur famille pour qu’ils ne soient pas pervertis, qu’ils grandissent ensemble jusqu’à l’âge adulte pour pouvoir participer de manière égalitaire à la République. Je ne dis pas qu’en prônant l’école à trois ans et la suppression de l’école à la maison, mon collègue Blanquer soit exactement dans la même optique, mais il y a quand même quelque chose de cela.

    Pourquoi rattacher Emmanuel Macron à Saint-Simon plutôt qu’à Marx ? Marx aussi installe le primat de l’économie après tout.

    Et pourquoi rattacher le pape à Jésus-Christ plutôt qu’à saint Paul ? Eh bien, parce que saint Paul est un disciple de Jésus-Christ ! Or, s’agissant de la place de l’économie et de la conception de l’Histoire, Marx est très largement un disciple de Saint-Simon, comme il le reconnaît volontiers. En outre, il y a dans la problématique macronienne du dépassement de la politique par l’économie un évident lien de parenté avec Saint-Simon. Enfin, il y a chez Macron cette dimension libérale indéniable dont vous conviendrez qu’on peut difficilement la rattacher au Manifeste du Parti communiste.

    Qualifieriez-vous le macronisme d’utopie ?

    À certains égards, oui. Comme le saint-simonisme, il rêve d’une sorte de réconciliation universelle à laquelle on parviendra en dépassant ou en surmontant les différences (entre riches et pauvres, hommes et femmes, etc.). Libérés des conflits, les hommes seront libres d’agir selon leur volonté et de réussir selon leurs talents. Il y aura donc autant d’histoires que d’êtres humains : c’est la fin de l’Histoire.

    Ces quelques rappels étant faits, venons-en aux reproches ! À vous lire, on dirait que la seule alternative au monde liquide décrit par Zygmunt Bauman est l’ordre ancien et immuable dans lequel la naissance était déterminante. Si l’histoire n’avait pas opéré de liquidations successives, nous serions encore dans les cavernes.

    Ne me caricaturez pas trop ! Évidemment qu’il faut de la souplesse. Récuser la liquidation universelle et permanente, reconnaître le rôle structurant des limites ou des frontières ne signifie pas qu’on veut mettre des limites partout, et à tout. Si la tradition n’est pas en évolution permanente, elle se suicide. Quant au vrai but du conservateur, ce n’est pas de conserver la totalité de ce qui existe, mais de reconnaître qu’il y a dans le passé des choses qui sont bonnes, d’autres qui le sont moins et de faire un tri. Il est contraint à un devoir d’inventaire permanent. De son côté, le saint-simonisme, y compris dans sa version macronienne, valorise le mouvement en tant que tel. Ce qu’il faut c’est être « en marche », changer, être dans le « trans », le passage. Et si l’islam inquiète Macron, c’est 

    moins parce qu’il menace une certaine identité française, que parce qu’il fait obstacle à la société liquide et dépourvue de repères fixes rêvée par Saint-Simon.

    En attendant, « à chacun selon ses capacités », c’est la définition de la méritocratie. Vous dénoncez le gouvernement des experts, mais je me rappelle les Gilets jaunes affirmant que n’importe qui est capable de gouverner. Désolée, je ne leur aurais pas confié la boutique ! On ne peut pas se passer d’une forme de légitimité rationnelle.

    Je ne nie évidemment pas le rôle des experts, des scientifiques, des universitaires – dont je fais partie. Ce que je reproche à Macron c’est de nous jouer le grand air de la démocratie citoyenne. Les saint-simoniens au moins assumaient leurs idées : ils établissaient clairement une hiérarchie entre ceux qui ne savent rien, et qu’il faut par conséquent écarter du pouvoir, et ceux qui savent, à qui il incombe de diriger à proportion de leur savoir : Cédric Villani président, en somme, en attendant l’intronisation de la prochaine médaille Fields. La méritocratie des experts, c’est l’aristocratie du savoir qui entraîne, chez les saint-simoniens, une oligarchie du pouvoir. En soi, la chose n’est pas forcément négative, je ne me sens pas personnellement une appétence démocratique faramineuse. Ce qui est plus gênant, c’est d’être dans le faux-semblant, de mettre en place cette aristocratie sans l’assumer tout en faisant croire que l’on est toujours dans une perspective parfaitement démocratique ! Notre fameuse convention citoyenne pour le climat s’inscrit dans cette logique : on fait croire que c’est le peuple qui parle, alors que derrière la scène, les experts prennent les décisions, avant que le président ne déclare à Brut, le 4 décembre, que ce n’est pas « parce que les 150 citoyens ont écrit un truc que c’est la Bible, ou le Coran ».

    Notre politique sanitaire actuelle – et le sacro-saint principe de précaution sur lequel elle est fondée – renvoie au « corps glorieux » de Saint-Simon.

    En effet, les saint-simoniens voulaient réconcilier l’esprit et la matière. C’est ce qu’ils appelaient « la réhabilitation de la chair » : tout un programme !

    Ambition louable…

    C’est vous qui le dites… En tous cas, cela peut évoluer vers un hygiénisme fanatique. De nombreux médecins entouraient du reste les saint-simoniens, tout comme Macron aujourd’hui. En 1832, lors de l’épidémie de choléra à Paris, ils n’hésitent d’ailleurs pas à préconiser une dictature sanitaire assumée comme telle. La religion de l’homme exige que tout soit fait pour que son corps, sa vie matérielle ou physique soient préservés, « quoi qu’il en coûte », comme dirait qui vous savez… Quand on ne croit plus qu’en l’homme, il faut absolument sauver ça, sinon tout est fichu. Or, comme le montre Olivier Rey dans L’Idolâtrie de la vie, plus l’État donne, plus cela crée de frustrations qui engendrent à leur tour une nouvelle demande, qui entraîne plus d’intervention de l’État et ainsi de suite.

    D’une façon générale, vous semblez partir du principe que tout vient d’en haut et vous oubliez la demande sociale qui est à la fois une demande de protection, d’ouverture et de flexibilité. Les gouvernés aussi font du « en même temps ». La doctrine macrono-simonienne n’est-elle pas la plus adaptée à l’individu roi qui veut que ses droits lui soient garantis tout en ayant accès à ce qui se passe à l’autre bout de la planète ?

    En effet, si Emmanuel Macron a gagné la présidentielle, ce n’est pas juste parce qu’il était là à ce moment-là, que Hollande avait fait preuve de son incapacité et que Fillon avait les mains sales. Macron correspond tout à fait à notre époque. Le nouveau monde dont il parle, c’est celui qu’on a devant les yeux. Je serais étonné qu’il ne soit pas réélu en 2022, car il est dans le sens de l’Histoire, comme les disciples de Saint-Simon l’étaient au moment de la révolution industrielle. Dans le sens du vent. Mais je doute que ce vent soit toujours bon pour notre pays.

    En tout cas, les peuples ne veulent plus de modernisation à marche forcée. Peut-on dire que le saint-simonisme, que vous créditez aussi de plusieurs réalisations, a accompli sa mission historique ?

    C’est une question de marxiste ! Effectivement, si l’Europe de Jean Monnet ne me fait pas vibrer, le saint-simonisme a sans doute fait des choses utiles. Pour autant, je ne pense pas qu’il y ait une « mission historique » du saint-simonisme. Ni d’aucune doctrine d’ailleurs !

    Justement, Emmanuel Macron n’est-il pas plus complexe que ce que vous pensez ? Avant même le tournant de ces derniers mois, il avait une certaine prétention à la verticalité, là où le saint-simonisme consacre le triomphe de l’horizontalité. Bref, on ne peut pas le réduire à l’utilitarisme.

    Il l’a montré en choisissant le Louvre pour son premier discours de président. C’était étonnant, et assez séduisant. Il y a chez lui une forme de verticalité, un sens de la culture, même s’il explique « en même temps » que la culture française n’existe pas, un sens du spirituel, même si dans son livre Révolution (2016), il oublie complètement les interrogations religieuses de sa propre jeunesse. Sa seule incursion dans ce domaine consiste à expliquer que les religions sont des obscurantismes allant à l’encontre des Lumières : référence d’ailleurs omniprésente dans son discours, et qui le replace dans une généalogie plus longue.

    Macron n’a-t-il pas été rattrapé par le réel, c’est-à-dire par l’anthropologie ? Aujourd’hui, il semble comprendre qu’il y a bien une nation et un peuple français, il parle des frontières, il fait son aggiornamento sur l’islamisme. J’ai beaucoup de mal à croire qu’il n’y ait que de la communication, du paraître, dans ce nouveau cours.

    Je ne sais pas quelle est la sincérité de son propos, qui a connu sur ce point nombre de sinuosités. À certains moments, il semble habité par l’histoire de France, à d’autres, plus fréquents, il paraît dominé par sa vision européiste, ou bien il évoque la souveraineté de la France tout en croyant d’abord en celle de l’Europe, donnant l’impression de faire des variations autour d’un thème fixe, comme quelqu’un qui ferait des circonvolutions en trottinette sans sortir de la piste cyclable.

    Peut-être, mais l’homme nouveau n’est pas apparu par miracle, il y a toujours des gens attachés à des territoires, des langues et des histoires particulières. Que cela lui plaise ou pas, Macron est capable de le comprendre et d’en tirer les conséquences.

    Je ne pense pas que quelques attentats, aussi atroces soient-ils, suffisent à faire basculer aussi radicalement un homme doté depuis si longtemps de cette colonne vertébrale idéologique qu’est le saint-simonisme. Charles Perrault, l’un des premiers grands progressistes de la fin du XVIIe siècle, compare l’Histoire à un fleuve qui traverse parfois des grottes souterraines pour ressortir plus loin, encore plus puissant. Je ne crois pas que le Macron nouveau, qui parle avec émotion de la France, de son histoire, de sa culture, soit le Macron définitif, ni même le véritable. Avec le coronavirus et le « séparatisme » islamiste, il met en veilleuse certaines de ses convictions – mais dès que les choses iront mieux, on retrouvera le progressiste qui constitue le « Macron profond ».

     

  • Le réalisme commande le Roi, par François Marcilhac*

    La Galerie des Rois au portail de Notre-Dame

    L'on ne peut qu'apprécier l'analyse de François Marcilhac sur ce que l'on pourrait s'amuser à appeler à notre tour « l'incomplétude » des propos d'Emmanuel Macron constatant qu'à nos Institutions « il manque un roi ». François Marcilhac rétablit les distinctions historiques nécessaires que ne fait pas Macron et dit l'essentiel sur ce que doit être le Roi lui-même, réalité, incarnation et non pas seulement figure. Reconnaissons toutefois que venant d'un ministre de la République, pour incomplet qu'il soit, le propos si surprenant d'Emmanuel Macron allait probablement très au delà de ce qu'il est céans de dire dans la position qu'il occupe, s'agissant de notre République et du Chef de l'Etat lui-même. Ersatz, et bavardage stérile, ce propos ? Oui, s'il l'on s'en tient là, oui sur le fond. Mais qui nous dit quelles conséquences plus larges il peut faire germer si les circonstances d'une hypothèse monarchique venaient à se créer, à se réunir ? L'Histoire, y compris celle d'une République hautement improbable aux environs de 1790, peut réserver de tels retours et leur maturation suit aussi des méandres dont on ne distingue le cours que lorsque l'improbable s'est accompli.  LFAR  • 

     

    500021990.jpgIl serait naïf de croire qu’Emmanuel Macron ne mesurait pas la portée de ses propos quand il répondit dans un entretien à l’hebdomadaire l’1, le 8 juillet dernier, à une question sur la démocratie, que celle-ci « comporte toujours une forme d’incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. 

    Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n’est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d’y placer d’autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l’espace. On le voit bien avec l’interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au cœur de la vie politique. Pourtant, ce qu’on attend du président de la République, c’est qu’il occupe cette fonction. Tout s’est construit sur ce malentendu. »

    Bruno Roger-Petit a beau traiter de « gredins  » (sic) ceux qui — les royalistes ? — ont « exploité » , comme il convenait, les propos du ministre, nous n’en sommes que plus libres pour reconnaître qu’il a entièrement raison lorsqu’il conclut qu’on retire de ces propos « plutôt l’image d’un gaullien en quête de l’éternelle synthèse à achever entre héritage de la monarchie capétienne et Nation devenue républicaine. A lire Macron, on comprend mieux le drame de l’époque : les institutions démocratiques françaises sont conçues pour de grands hommes dotés de grandes ambitions, animés du sens de l’histoire et du temps long. Aujourd’hui, ces hommes-là n’existent pas. Et pourtant, les temps l’exigent. » (Challenges du 10 juillet).

    Nous ne reviendrons pas sur le fait que l’actuel ministre de l’économie, redonnant tout son sens au lien entre philosophie et politique, au sein d’une classe politique qui, à droite comme à gauche, a perdu depuis longtemps l’habitude de penser l’action pour se consacrer à une gestion immédiate des affaires, retrouve des vérités perçues depuis longtemps par d’autres et en d’autres termes. La tradition intellectuelle non royaliste savait depuis Renan comment «  le jour où la France coupa la tête à son roi, elle commit un suicide. » Ce que dit ne pas, du reste, exactement Emmanuel Macron, qui préfère porter un regard de froid clinicien sur cette absence abyssale au cœur de nos institutions. Il n’est pas non plus Albert Camus écrivant que « le jugement du roi est à la charnière de notre histoire contemporaine. Il symbolise la désacralisation de cette histoire et la désincarnation du Dieu Chrétien. Dieu, jusqu’ici, se mêlait à l’histoire par les Rois. Mais on tue son représentant historique, il n’y a plus de roi. Il n’y a donc plus qu’une apparence de Dieu relégué dans le ciel des principes. » Même si, sous le terme de verticalité, Macron affleure la notion de transcendance, l’ancien assistant du philosophe protestant Paul Ricoeur et jeune politicien assumé en reste à un regret d’ordre technique : « Toute la difficulté du politique aujourd’hui réside dans ce paradoxe entre la demande permanente de délibération, qui s’inscrit dans un temps long, et l’urgence de la décision. La seule façon d’en sortir consiste à articuler une très grande transparence horizontale, nécessaire à la délibération, et à recourir à des rapports plus verticaux, nécessaires à la décision. »

    Nous ne ferons pas non plus son sort à cette dénonciation de la « normalisation » de la fonction présidentielle après De Gaulle, qui renvoie, par le choix du terme, notre président « normal » à son néant — rarement ministre en exercice aura été plus insolent envers le chef de l’Etat qui l’a nommé. Non, l’essentiel des propos de Macron tient dans ce paradoxe persistant qui consiste, pour les plus intelligents du personnel républicain, à analyser lucidement les tares du régime qu’ils servent sans en tirer les conséquences, un peu comme Barrès qui, tout en approuvant au début du XXe siècle le raisonnement de Maurras, refusa toujours de franchir le pas de la monarchie en prétextant le caractère irrémédiable de la république en France.

    Comme le constate François Huguenin (Le Figaro du 9 juillet), malheureusement non sans lucidité : « De là à faire d’Emmanuel Macron un militant royaliste ou un dangereux ennemi de la République, il y a le pas entre la réflexion et le fantasme… » Tout le problème est là ! Car voilà deux siècles que, précisément, on essaie, sans y parvenir, d’achever cette « éternelle synthèse [...] entre héritage de la monarchie capétienne et Nation devenue républicaine ». Bonaparte ou De Gaulle sont venus combler, à des moments particulièrement cruciaux de notre histoire, le besoin d’autorité, en incarnant temporairement cette vieille loi rappelée par Ulysse au deuxième chant de l’Iliade, et qu’aimait citer Maurras : « il est dangereux [...] qu’il y ait tant de chefs. N’ayons donc qu’un seul prince, qu’un seul roi ». Mais ni Bonaparte ni De Gaulle, par-delà le caractère contestable de leur héritage, n’ont fondé ce qui permet précisément de réaliser la synthèse non pas entre « héritage de la monarchie capétienne » et « nation devenue républicaine », mais entre l’horizontalité du temps politique et la transcendance d’un peuple à travers l’histoire : une dynastie qui se confond avec la nation. Car la synthèse est la monarchie capétienne elle-même.

    Tout en ciblant la question institutionnelle primordiale, Emmanuel Macron se trompe en pensant que, dans la vie politique française, l’absent soit « la figure du roi ». L’absent, c’est le roi lui-même. Ne voir en lui qu’une figure, c’est rester dans l’idéologie, ne pas comprendre que le roi est tout entier dans son incarnation et qu’il ne saurait être réduit à une fonction, que n’importe quel grand homme pourrait occuper à sa place. Le grand avantage de la monarchie capétienne est précisément de nous libérer de l’incertitude des grands hommes. Si, en 223 ans, la France n’a pas réussi à trouver pour « ce siège vide » un remplaçant, c’est qu’il n’y a pas de remplaçant. Car la « personne du roi », et non sa « figure », est, comme la définissait Pierre Boutang, une « réalité effective ». Emmanuel Macron pourra, après tant d’autres, chercher encore longtemps : le réalisme commande le recours au roi. Tout le reste n’est qu’ersatz, et bavardage stérile. 

    L’Action Française 2000

  • Rétro 2015 • Civilisation, ce mot si souvent brandi en 2015 mais dont le sens profond nous échappe largement

     
     
    Guerre de civilisations ? Défense de la civilisation ? A la suite des attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan, le mot de civilisation s'est retrouvé dans tous les discours des politiques et des intellectuels français. Mais en connaît-on véritablement le sens ? Retour sur l'histoire d'un mot et tentative de définition.
    Telle est, du moins, ici, l'intention de Christophe Dickès et tel est l'objet de sa réflexion, qu'il mène à partir de la pensée de Jacques Bainville. Ce dernier serait sans-doute assez surpris que l'on tente de résumer son pessimisme et peut-être son espoir pour l'avenir de notre civilisation par la formule de Jean d'Ormesson citée par Christophe Dickès : « Le seul salut ne peut venir que de l’entreprise » ! Mais, de fait, l'analyse que nous livrons à la réflexion de nos lecteurs ne s'en tient heureusement pas là. Il faut donc lire l'ensemble de cette chronique qui, bien entendu, n'épuise pas le sujet ... LFAR
     

    dickès.pngA la question de savoir quel a été le moment le plus important de l’année 2015, il me semble qu’il ne s’agit pas d’un événement en particulier, mais plutôt d’un mot : celui de civilisation. Ce mot avait beaucoup été utilisé au lendemain des attentats du 11 septembre. On parlait alors du choc des civilisations, en écho au célèbre livre de Samuel Huntington.

    Depuis plus d’un an, la progression dans l’horreur des islamistes de Daech a amené nos hommes politiques à adopter l’idée d’une « défense de la civilisation ». Après Nicolas Sarkozy au mois de janvier dernier, Manuel Valls a franchi le Rubicon en évoquant à son tour la guerre de civilisation au mois de juin : « Nous ne pouvons pas perdre cette guerre parce que c’est au fond une guerre de civilisation. C’est notre société, notre civilisation, nos valeurs que nous défendons ». Le 14 juillet dernier, ce fut au tour de François Hollande de nous expliquer que nous étions face à des groupes qui « veulent remettre en cause les civilisations ». Par l’utilisation du pluriel, l’affaire se compliquait quelque peu... De son côté, et bien avant tout le monde, Christiane Taubira se réjouissait du changement de civilisation opéré par le mariage entre personnes de même sexe. Une civilisation serait donc à géométrie variable. Mais au fond qu’est-ce donc que la civilisation ? 

    En son temps, c’est-à-dire au début du XXe siècle, l’historien et journaliste Jacques Bainville (1879-1936) tenta de la définir en se posant la question de son avenir. Il le fit en 1922, c’est-à-dire au lendemain de la Grande Guerre, considérée à l’époque comme le plus grand traumatisme de l’histoire européenne. Il rappelait à juste titre que le mot de civilisation s’était répandu en Europe au XIXe siècle, c’est-à-dire à une époque de progrès scientifique, industriel et commercial : « La conception du progrès indéfini concourut à convaincre l’espèce humaine qu’elle était entrée dans une ère nouvelle, celle de la civilisation absolue. » Mais, pour Bainville, confondre progrès et civilisation était une erreur : le progressisme lyrique de Victor Hugo et le scientisme d’Auguste Comte ont été ensevelis dans la boue des tranchées de 1914. La guerre de masse rappela à l’espèce humaine que le progrès n’était pas si indéfini… A l’orgueil et à l’ivresse s’étaient substituées la mort et les souffrances, la peur et les angoisses. Conscient de la fragilité du monde dans lequel il vivait, Bainville constatait : « Nous voulons bien croire encore, par un reste d’habitude, au progrès fatal et nécessaire. Mais l’idée de régression nous hante, comme elle devait hanter les témoins de la décadence de l’empire romain. »

    La civilisation n’a donc rien à voir avec le progrès. Elle était pour lui comme la santé, destinée à un équilibre instable : « C’est une fleur délicate. Elle dépend de tout un ensemble de conditions économiques, sociales et politiques. Supprimez quelques-unes de ces conditions : elle dépérit, elle recule ». Et il ajoutait plus loin : « La réalité que l’on avait oubliée ou méconnue et qui se rappelle à nous cruellement, c’est que la civilisation, non seulement pour se développer, mais pour se maintenir, a besoin d’un support matériel. Elle n’est pas dans les régions de l’idéalisme. Elle suppose d’abord la sécurité et la facilité de la vie qui suppose à son tour des Etats organisés, des finances saines et abondantes. » Et c’est ici que Bainville donne la définition de la civilisation. Elle est, écrit-il, « un capital. Elle est ensuite un capital transmis. Car les connaissances, les idées, les perfectionnements techniques, la moralité se capitalisent comme autre chose. Capitalisation et tradition, - tradition c’est transmission, - voilà deux termes inséparables de l’idée de civilisation. »

    Il peut paraître étonnant de la part de Bainville, historien et spécialiste des relations internationales, d’associer l’idée de civilisation en partie à des nécessités économiques. Pourtant, c’est oublier qu’il fut, dans l’histoire de la presse, un des tous premiers journalistes économiques, collaborateur du journal libéral Le Capital. A cet égard, il offre bien des leçons pour notre temps et n’aurait pas été dépaysé sous la présidence de François Hollande et le gouvernement de Manuel Valls : il blâmait les rigueurs du fisc qui empêchait l’investissement ; il souriait de la fuite des capitaux en rappelant l’histoire de Voltaire que l’on considérerait aujourd’hui comme un exilé fiscal ; il soutenait le sort des classes moyennes « qui sont le plus solide support de la civilisation » contre l’Etat-providence. Il a même fustigé ces socialistes qui menacent la finance quand ils sont dans l’opposition, pour mieux la solliciter arrivés au pouvoir : « On menace, on épouvante d’abord les capitaux, on court ensuite après eux. On montre le poing aux banques dans l’opposition. Au pouvoir, et quand le Trésor est à sec, on sollicite l’aide des banquiers. » Dans une émission de radio, Jean d’Ormesson, à qui l’on demandait ce qu’impliquait « Changer de politique », le slogan de la soirée électorale du 13 décembre dernier, lança laconique : « Le seul salut ne peut venir que de l’entreprise. » Un constat très bainvillien en somme que ne semble pas comprendre notre gouvernement.

    Néanmoins, l’enseignement de Bainville a ses limites. En effet, il aurait été surpris par les fractures sociale et sociétale de notre époque, tout comme par le développement du communautarisme. La France du début du XXe siècle, c’est-à-dire la France de la IIIe République gardait une identité forte incarnée dans l’éloquence de ses hommes politiques, de ses gens de Lettres et ses hommes de presse. C’était un temps aussi où l’on respectait le professeur dont le rôle était de transmettre un savoir et non d’éduquer des enfants. La IIIe république entretenait aussi le culte du passé. De tout le passé, sans exception. A La Sorbonne, l’amphithéâtre Louis Liard qui date des premières années du régime républicain, un des plus beaux d’Europe, incarne cette conception assumée de notre histoire : on y voit le portrait en pied de Richelieu au-dessus de la chaire principale et, dans les médaillons, on reconnaît Pascal, Bossuet, Descartes, Racine, Molière et Corneille. L’âme française. Bainville pleurerait de voir que la civilisation est aujourd’hui aux mains d’amateurs plaçant le latin comme un « enseignement de complément » selon le jargon du Ministère de l’Education nationale.

    Bainville, qui associait nécessités de la politique intérieure et défis de la politique étrangère, croyait aux permanences dans l’histoire. Pour cette raison, son œuvre, qui ne cesse de puiser des exemples dans le passé, reste profondément contemporaine. C’est peut-être pour cette raison que depuis sa mort en 1936, elle a été rééditée par les plus grandes maisons de la place parisienne[1]. Si Bainville avait vécu de nos jours, il aurait été classé dans le camp des « déclinistes » aux côtés de Zemmour, Lévy, Rioufol ou de Villiers. Pourtant, il rappelait que « le pessimisme, cause de découragement pour les uns, est un principe d’action pour les autres. L’histoire vue sous un aspect est une école de scepticisme ; vue sous un autre aspect, elle enseigne la confiance. » L’année 2015, elle, nous aura enseigné une leçon oubliée, celle de la fragilité des temps. Il ne tient qu’à nous de redonner à notre civilisation toute sa force.   

    [1] Bainville, La Monarchie des Lettres (anthologie), Robert-Laffont, coll. Bouquins, 1184 pages, 30,50€.

    Historien et journaliste, spécialiste du catholicisme, Christophe Dickès a dirigé le Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège chez Robert Laffont dans la collection Bouquins. Il est également l'auteur de Ces 12 papes qui ont bouleversé le monde (Tallandier).

    Atlantico

  • Dix ans d’expertises devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda, par Bernard Lugan.

    26 années après le drame, l’histoire du génocide du Rwanda n’est connue que par sa version officielle. Ecrite par les vainqueurs, elle est répétée en boucle par des médias alignés sur la doxa imposée par le régime du général Kagamé.

    Cette histoire officielle tient en trois points :

    1) Le 6 avril 1994, les « extrémistes » hutu abattirent l’avion du président hutu Habyarimana.

    2) Dans la nuit du 6 au 7 avril, ces mêmes « extrémistes » hutu firent un coup d’Etat afin de mettre en place le GIR (Gouvernement intérimaire rwandais), qui entreprit de déclencher le génocide des Tutsi, un génocide programmé de longue date.

    3) Les forces tutsi du FPR furent alors contraintes de violer le cessez-le-feu en vigueur afin de sauver les populations du massacre.

    Bernard Lugan.jpgOr, cette histoire est  fausse[1] car :

    1) Les « extrémistes » hutu n’ont pas assassiné leur propre président.

    2) Il n’y a pas eu de coup d’Etat dans la nuit du 6 au 7 avril, mais tout au contraire, tentative de respecter la légalité constitutionnelle par la formation d’un pouvoir civil.

    3) Le FPR a déclenché son offensive dès l’annonce de la mort du président Habyarimana, donc plusieurs heures avant les premiers massacres. Sachant qu’il allait ethno-mathématiquement  (90% de Hutu et 10% de Tutsi) perdre les élections au terme de la période de transition, sa seule possibilité de parvenir au pouvoir était en effet une victoire militaire.

    Face au montage historique visant à légitimer la prise de pouvoir du FPR par la force, la véritable histoire du génocide du Rwanda a été écrite, jour après jour, et cela durant près de 15 années devant les quatre Chambres du TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda), créé le 8 novembre 1994 par le Conseil de sécurité des Nations Unies.

    Ce tribunal siégeant à Arusha, en Tanzanie, et qui a clôturé ses travaux  le 31 décembre 2015, a jugé 69 personnalités hutu. Lors de ces procès, des milliers de témoignages, des dizaines de milliers de documents écrits, sonores, photographiques ou filmés ont été produits et des dizaines de rapports d’expertise ont été présentés et défendus. Or, ceux qui prétendent parler du Rwanda n’ont jamais consulté ces archives, et quand ils les évoquent, ce n’est le plus souvent que par ouï-dire…

    Et pourtant, au fil des audiences, une nouvelle version de l’histoire du génocide du Rwanda fut écrite qui est venue bouleverser sur trois points fondamentaux, à la fois l’état des connaissances que l’on avait en 1994, et l’entreprise de désinformation des officines alimentées par Kigali:

    1) Aucune des quatre Chambres composant le TPIR n’a retenu la validité du cœur de l’histoire officielle, à savoir la préméditation du génocide. Selon les juges, l’Accusation ne fut en effet pas en mesure de démontrer que le génocide avait été programmé, le Procureur n’ayant pas apporté la preuve de l’existence d’une entente antérieure au 6 avril 1994 en vue de le planifier et de l’exécuter.

    2) Le postulat de la planification envolé, quel fut donc le déclencheur de ce génocide ? Là encore, la réponse est très claire : devant les quatre Chambres du TPIR, il a été acté que ce fut la mort du président hutu Habyarimana, tué dans l’explosion de son avion abattu par deux missiles dont nous connaissons l’origine, les numéros d’identification ainsi que l’identité de ceux qui les tirèrent... Qui a donc ordonné cet attentat ? Sous la pression des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, le TPIR n’eut pas l’autorisation d’enquêter sur ce crime. La seule certitude est que cet attentat ne fut pas commis par des « extrémistes » hutu…

    3) Le 6 avril 1994, dès la nouvelle de la mort du président Habyarimana connue, les forces du général Kagamé ont lancé une offensive préparée depuis plusieurs semaines contre l’armée nationale rwandaise désemparée par la mort de son chef d’état-major tué lors de l’attentat, et dont l’armement avait été consigné par l’ONU dans le cadre du cessez-le-feu et des accords de paix. 

    Expert assermenté devant le TPIR dans huit des principaux procès qui s’y sont tenus, j’ai préparé et rédigé huit rapports d’expertise que j’ai ensuite présentés et défendus devant les différentes Chambres entre 2002 et 2012.

    Conservés dans les archives du TPIR, ces rapports n’étaient jusque-là accessibles qu’à un public plus que restreint. Aucun journaliste ou « expert » prétendant parler du Rwanda ne les a consultés. Et pourtant, ces huit rapports constituent des éléments essentiels à la compréhension en profondeur des tragiques évènements qui embrasèrent le Rwanda entre 1990 et 1994. Ils marquent également  autant d’étapes dans l’évolution de l’historiographie du génocide et ils permettent de comprendre le fonctionnement interne de cette énorme machine que fut le TPIR.

    Regroupés dans un volume de 585 pages, ces huit rapports constituent un socle de connaissances en dehors duquel il est illusoire de prétendre parler du génocide du Rwanda d’une manière scientifique.

    Table des matières

    Chapitre I : L’affaire Bagosora (TPIR-98-41-T)

     

    1. Les relations Hutu-Tutsi dans l’ancien Rwanda et jusqu’en 1990
    2. La vie politique rwandaise de 1990 à 1994
    3. Les 6, 7, 8 et 9 avril 1994
    4. Les postulats d’A. Des Forges, les initiatives du général Dallaire et les hypothèses de F. Reyntjens.

    Chapitre II : L’affaire Tharcisse Renzaho (TPIR-97-31-I)

     

    1. Les mécanismes de l’écriture de l’histoire officielle du génocide du Rwanda
    2. Le nouvel état des connaissances
    3. L’enchaînement qui a conduit au génocide
    4. La situation à Kigali. Que pouvait faire le préfet Renzaho ?

    Chapitre III : L’affaire Jérôme-Clément Bicamumpaka (TPIR-99-50-T)

     

    1. La vie politique rwandaise de 1962 à 1992
    2. Les problèmes internes du MDR et du PL
    3. Le GIR était-il légitime ?
    4. Analyse du discours prononcé par JC Bicamumpaka devant le Conseil de sécurité de l’ONU le 17 mai 1994

    Chapitre IV : L’affaire Protais Zigiranyirazo (TPIR-2001-73-T)

     

    1. La thèse de la planification du génocide peut-elle être encore soutenue ?
    2. Comment la diabolisation du régime Habyarimana fut-elle organisée ?
    3. La stratégie du FPR pour la conquête du pouvoir peut-elle expliquer l’exacerbation des tensions et la perte des points de repère de toute une population ?

    Chapitre V : L’affaire Edouard Karemera (TPIR-98-44-T

     

    1. Le Rwanda entre démocratisation et guerre
    2. Le génocide a-t-il été planifié ?
    3. La planification de la tension par le FPR
    4. De la nuit du 6 au 7 avril à la mi-Juillet 1994

    Chapitre VI : L’affaire Innocent Sagahutu (TPIR-2000-56-T)

    Préambule : Le passé militaire du capitaine Sagahutu

    1. L’Acte d’Accusation contre le capitaine Innocent Sagahutu
    2. L’état des connaissances dans la question des responsabilités de l’assassinat des Casques bleus belges et d’Agathe Uwilingiyimana

    Chapitre VII : L’affaire Augustin Bizimungu (TPIR-2000-56-T)

    Préambule : Un Acte d’Accusation en décalage par rapport à l’évolution de l’historiographie

    1. Les fausses raisons de la guerre d’octobre 1990, de l’attaque du 5 juin 1992 et de celle du 8 février 1993
    2. La Défense civile et la « définition de l’Ennemi » (ENI), les deux piliers de l’Acte d’Accusation
    3. L’action du général Dallaire
    4. Le général Augustin Bizimungu

    Chapitre VIII : L’affaire Ildephonse Nizeyimana (TPIR-2000-55-PT)

     

    1. Existait-il une identité « nordiste » ?
    2. Quel était le poids et l’influence des « Nordistes » à Butare ?
    3. Un capitaine, pouvait-il exercer « un contrôle, une autorité et une influence de facto et de jure sur l’ensemble des forces armées de la région » de Butare ?

    Conclusion générale

    Table des annexes

    Annexe n°1 : Attestation par le Greffe du TPIR de la qualité d’expert de Bernard Lugan.

    Annexe n°2 : Les jugements dans les affaires Bagosora, Zigiranyirazo, Bizimungu, Ngirumpatse et Karemera réduisent à néant le postulat du génocide programmé.

    Annexe n°3 : Le TPIR refuse d’enquêter sur l’attentat déclencheur du génocide.

    Annexe n°4 : L’emblématique affaire Emmanuel Ndindabahizi (TPIR-01-71).

    Annexe n°5 : Quand Jean-Pierre Chrétien et Jean-François Dupâquier se comportent en spadassins du Procureur contre Ferdinand Nahimana (TPIR-99-52). Le mea culpa de l’association Reporters sans frontières.

    Annexe n°6 : Quand Jean-Pierre Chrétien présente un rapport qu’il a si peu écrit…

    Annexe n°7 : Un emblématique faux témoin de l’Accusation.

    Annexe n°8 : Pour tenter de montrer que les FAR possédaient des missiles, l’Accusation viole le principe de neutralité, cependant que le porte-parole du TPIR commet ce qui pourrait s’apparenter à une forfaiture…

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    Début de fronde contre la malfaisante et mortifère techno-bureaucratie "bruxelloise" ? Il faut le souhaiter...

    (dans Boulevard Voltaire, l'article de Stéphane Buffetaut) :

    "Dans un récent entretien à La Stampa, le Premier ministre polonais a affirmé que l’Italie et la Pologne en avaient "marre des diktats de la bureaucratie européenne" et voulaient "une vraie démocratie européenne"..."

    https://www.bvoltaire.fr/tribune-la-pologne-et-litalie-veulent-remettre-la-bureaucratie-europeenne-a-sa-place-une-necessite/

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    1. Évidemment d'accord avec Loïk Le Floch-Prigent :

    "Le fait de produire de l’énergie d’origine nucléaire à 40 euros, de la vendre à 42, et ensuite de la racheter le 21 juillet à 397 euros devrait faire s’interroger tous les Français."

    https://twitter.com/YvesPDB/status/1608571795950473217?s=20&t=19PKv9gTuzlJRkC-t81XVw

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    CE SYSTÈME EST UN SYSTÈME DE FOLIE ET EN FOLIE !

    IL FAUT L'ABATTRE, AVANT QU'IL N'AIT FINI D'ABATTRE LA FRANCE !

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    2. (Dans Ouest France) Les dessous pervers de la fin du "timbre rouge"...

    https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/la-poste/fin-du-timbre-rouge-on-vous-explique-l-usine-a-gaz-concoctee-par-la-poste-4128a60c-85e7-11ed-87e6-f8c7f0068918

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    3. Oui, nous, nous avons la réponse à la question que pose Charbellakis (sur TikTok) : "Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer..."

    https://twitter.com/charbellakis/status/1608165141375246337?s=20&t=bZjl-D-f5wxyHJsbReXVhQ

    La réponse est :

    Que voulez-vous, Charbellakis, ça se paye, 147 ans de Système idéologique, se basant non sur l'intérêt national, le Bien commun, mais livrant l'État à tous les groupes de pression possibles (Partis, étranger et, surtout, Argent...). Le cancer, le sida qui ronge et tue la France, c'est la République idéologique, le Système, qui a remplacé le service de la France et des Français en se substituant à eux, devenant lui-même sa propre fin, son propre objet et qui prospère, telle l'infestation de tiques, sangsues et autres parasites sur le corps du beau chien, qu'elle dévitalise peu à peu...

    Si vous n'en pouvez plus, si vous n'en voulez plus de cette situation cataclysmique dans laquelle le Système a mis la France, alors, faites comme nous : remettez le Système en question, pour remettre la Frabnce en ordre...

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    4. Quand la vérité sort de la bouche de... Dassier !

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    Évidemment, Sopo porte plainte ! C'est son fond de commerce, à lui, qui est passé du statut d'Association à but non lucratif à celui d'association lucrative sans but (du moins, sans autre but qu'elle-même et, pour lui, que la gestion de son fonds de commerce...)

    Sopo est pavlovien : il porte plainte; puis, il reporte plainte; puis, il porte encore plainte... Il en sera ainsi jusqu'à la fin des temps : il en devient... "sopo", à force !!!!!

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    5. De Michel Onfray, le 3 avril 2022...

     
    Peut être une image de 1 personne et lunettes
     
     
    "...Je suis sincèrement désolé pour les partisans de Macron, auxquels je ne conteste en rien le droit de trouver grâce à leurs yeux, mais un peu d'histoire n'est pas inutile, pour ne pas se tromper de combat et ne pas abandonner sa dignité.
    Emmanuel Macron a la fâcheuse habitude de se mettre en position de soumission dans des pays étrangers, qui furent jadis colonisés par la France. En Algérie, où c’est mettre de l’huile sur le feu, mais également en Côte d’Ivoire, où il a récemment fait savoir que la colonisation était "une erreur profonde, une faute de la République.
    Or, si l’on veut vraiment examiner le passé de la France , il ne suffira pas de dire que le colonialisme fut “une erreur profonde”, ou que Vichy fut “une erreur profonde” !
    On va devoir, en effet, reprendre tout de zéro et affirmer aussi que l’assassinat de Louis XVI, Marie-Antoinette et leur enfant de dix ans, organisé par les Jacobins, a constitué "une erreur profonde, une faute de la République ".
    Il faudra également dire que la Terreur , avec ses quarante mille morts, a été “une erreur profonde”, que le génocide vendéen, avec ses cent cinquante mille morts, a été “une erreur profonde”, que les guerres de 14-18 avec leurs dix-huit millions de morts ont été “une erreur profonde”.
    Ou bien que les Croisades, avec leur trois millions de morts, ont été "une erreur profonde, une faute de la République -monarchique…". Que les guerres napoléoniennes avec leurs trois millions de morts également, ont été "une erreur profonde, une faute de la République-impériale …".
    On n’en sortira plus car l’Histoire, cher Manu, y compris l’Histoire de France, est faite de bruit et de fureur, de sang et de larmes, de cadavres et de charniers, c’est comme ça depuis le début du monde et ce sera ainsi jusqu’à la disparition des hommes.
    Ne pas oublier que certes, les Blancs furent de fieffés méchants avec la traite négrière, mais que celle-ci fut inventée par des musulmans. Or, cette traite orientale a duré du VII° siècle, sous Mahomet (voir le Coran) jusqu'à 1920, soit pendant treize siècles, elle a concerné dix-sept millions de Noirs et un grand nombre de Blancs.
    La traite négrière occidentale a commencé au XV° siècle pour se terminer au XIX° - soit pendant quatre siècles, quatre fois moins longtemps.
    Il faudrait éviter de croire que les Arméniens et les Juifs sont les seuls génocidés de l'Histoire. Ce serait oublier que l’empereur mongol Gengis Khan a exterminé un cinquième de la population mondiale au XII°siècle. On lui doit, en effet,... quarante millions de morts ! Et Tamerlan, le chef de guerre musulman, dit aussi Timour le Boîteux, qui a tué vingt millions de personnes ? Ses troupes faisaient des pyramides de crânes pour terroriser ses ennemis : 70 000 à Ispahan, 90 000 à Bagdad, 100 000 à Delhi. Sur ses ordres, 400 Arméniens ont été enterrés vivants en Anatolie.
    Et que dire de la conquête des Indes par les musulmans, qui a provoqué le massacre de l’Hindou Kush, soit quatre-vingts millions de morts sur plusieurs siècles ?
    Si l’on veut dire que le colonialisme français a été sanglant, on le peut. Mais, pour faire l’histoire de la guerre d’Algérie et non de l’idéologie, il faut dire aussi que :
    - sur les 150 000 combattants musulmans morts, 12 000 ont été tués par les musulmans eux-mêmes, à cause de leurs luttes internes.
    - 25 000 soldats français sont morts.
    - 70 000 harkis ont disparu, massacrés par leurs coreligionnaires.
    - 6 000 civils européens ont été rayés de la carte. - que les crimes de l’OAS ont engendré 100 morts.
    Or, un demi-siècle plus tard, l’heure n’est pas aux comptages, mais à la paix, surtout pas à l’huile sur le feu versée par un président de la République française qui n'a AUCUNE NOTION DE L' HISTOIRE !
    La repentance est la maladie de l’ignorant qui méconnaît l’Histoire et ne pense qu’en termes de moraline – qui triomphe en fausse morale d’une époque sans morale. Le rôle d’un président de la République n’est pas d’exciter les citoyens, mais de les calmer, non pas de monter les peuples, les pays et les nations les uns contre les autres. Ce n'est pas d'opposer les Gilets jaunes ou les grévistes à une partie des Français, mais de pacifier les mécontents, de les tenir, de les retenir, de les empêcher de se lâcher. Il y a, pour cela, le langage diplomatique qui est l'instrument par excellence.
    Or, cet homme se tait quand il faudrait parler, et parle quand il devrait se taire. Il est à l’inverse de Jupiter !
    Ce jeune homme au sang vif met le feu partout où il passe. À croire qu’il ne cherche que ça, comme le pompier pyromane qui aspire à l’incendie afin de se présenter en soldat du feu dévoué ! (Aucune allusion à Notre-Dame de Paris. NDR).
    Pourquoi, sinon, demander au rappeur Vegedream qui avait écrit dans l’une de ses chansons "J’vais niquer des mères. J’vais tout casser… Sale pute, va niquer ta race !" … de l'accompagner en Côte d'Ivoire ? Un président de la République constitue la délégation qui l’accompagne afin qu’elle soit représentative du pays qu’il incarne : est-ce là le message culturel à faire passer à la Côte d’Ivoire ?..."

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    6. Pris en flagrant délit de grossier mensonge, Aymeric Caron se fait "moucher" par Grégoire de Fournas :

    1. Le grossier mensonge de ce pauvre Caron :

    "En réponse à @JulienOdoul.
    Un RN qui traite les autres formations politiques de racistes est à la fois risible et pitoyable. Rappelez-nous pourquoi l’un de vos voisins et camarades a été exclu de l’Assemblée il y a quelques semaines? Ah oui, pour racisme."
  • Dans le ”Fonds lafautearousseau”, découvrez... : 4. Nos 31 PDF et nos 13 ”Pages”...

    LISTE DE NOS DOSSIERS (AU FORMAT PDF, 31 pour l'instant...)  ET DE NOS PAGES (13 pour l'instant...)  A VOTRE DISPOSITION, CLIQUEZ ! 

     

        I : DOSSIERS/DOCUMENTS (AU FORMAT PDF) : 

     

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       II : "Pages" :  

     

     

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  • Culture & Education • Robert Redeker : « L'école s'applique à effacer la civilisation française »

     

    Par Patrice de Méritens

    Nous partageons pleinement l'analyse sans concession de la situation, qui est donnée ici, comme les solutions proposées. Simplement, à l'inverse de l'auteur, nous pensons que l'universalisme idéologique républicain est à la source du refus de la fraternité nationale et du mépris de l'identité française. [Entretien Le Figaro, le 26.08] LFAR

     

    En ne remplissant plus sa fonction traditionnelle de transmission, l'école de la République est devenue une fabrique de zombies et d'individus hors sol, explique le Robert Redeker dans L'École fantôme, un essai percutant dans lequel il analyse les causes de ce désastre et trace des voies pour l'avenir.

    Robert Redeker est un philosophe à l'esprit lucide et au verbe tranchant. Il le paye depuis dix ans en vivant loin du monde sous garde rapprochée, suite à une chronique célèbre où il dénonçait les intimidations de l'islamisme. Auteur de nombreux ouvrages, il n'a cependant jamais cessé de publier du fond de sa retraite. Il livre aujourd'hui un terrible constat de ce qu'est devenue l'école en France. Crise de l'enseignement, crise de l'éducation, crise de la vie. Selon lui, il n'y a pas d'école sans une pensée de l'homme, de la société et de l'identité nationale, toutes notions qui ont profondément été bouleversées depuis 1981.

    17178152.2.jpgLa question de l'école n'a-t-elle pas pris une dimension quasi ontologique en cette période de trouble ?

    L'école de la République est un village Potemkine laissant croire, tel ce trompe-l'œil de propagande, qu'existe toujours, derrière ce mot, ce que les Français supposent être leur école. Par exemple, toute une propagande tente de faire croire, en dépit de l'aveuglante évidence, que le baccalauréat est encore un diplôme et un niveau, que l'école a encore des exigences intellectuelles. Même est le mot, qui a été sauvé, autre est la réalité, qui a été chamboulée. L'école en France a été assassinée, le fantôme de ce qu'elle fut porte son nom. Désignons les assassins. Le pédagogisme, avec à sa tête son âme damnée, Philippe Meirieu, et à sa solde toute la bureaucratie de l'institution. Najat Vallaud-Belkacem, via la réforme du collège, a parachevé le meurtre de l'école de la République avec une rage peu commune.

    « L'enseignement doit être résolument retardataire» , a dit Alain. Il ne prépare l'avenir qu'en plongeant l'élève dans le passé. L'école ne doit pas être explicitement ordonnée au progrès (social, humain, politique), mais à la conservation, qui passe par la transmission de contenus. Or, depuis 1981, réforme après réforme, l'école ne cesse de s'éloigner de sa raison d'être. Elle refuse désormais de transmettre le savoir, spécialement le savoir littéraire, devenant, selon le mot de Jean-Claude Michéa, « l'enseignement de l'ignorance ». Fabriquer des ignorants - en substituant à l'enseignement l'« apprendre à apprendre » - est désormais la pratique de notre système scolaire.

    Voulue, planifiée, organisée, cette destruction poursuit obstinément un but anthropologique : la fabrication d'un homme nouveau, le remplacement du type d'homme tel qu'il existe dans les nations européennes depuis des siècles par un type inédit. Un homme hors sol, déraciné, un zombie hébété. Un homme échangeable avec tous les autres hommes de la planète. Un homme aussi abstrait qu'un numéro : l'homme indéterminé. Un homme équivalent à tous les autres hommes - sur le fond de la confusion entre l'égalité et l'équivalence. Cette perspective rend compte de toutes les récentes réformes, puisque pour la réaliser il faut empêcher l'accès des jeunes générations à la haute culture, changer, à travers des dispositifs comme les ABCD de l'égalité, les cours en heures de propagande pour la transformation anthropologique. Les propos de Najat Valaud-Belkacem laissent toujours paraître cette ambition : changer l'homme, changer la femme, faire émerger un homme nouveau et une femme nouvelle.

    Vers quoi cette volonté politique se dirige-t-elle ?

    L'école contemporaine est régie par la volonté de substituer la société à la nation et au peuple. La société à la place de la nation, que l'on hait ! La société à la place du peuple, que l'on méprise ! Cette école veut engendrer une société d'équivalents - non d'égaux - qui n'a besoin ni d'héritage, ni d'Histoire, ni de racines, dont la culture n'est plus que la culture de masse, l'inculture génératrice d'hébétude. C'est à la constitution de ce type de société que travaille la réforme du collège. Le démantèlement des matières au profit des enseignements décloisonnés et l'abandon des enseignements systématiques visent à former des humains intellectuellement déstructurés.

    Toutes ces réformes combattent le rôle initial de l'école : conserver la civilisation. Précisons : la civilisation française, le type français d'homme et de femme, la manière française d'habiter le monde, d'être un humain, l'amour de la belle langue, l'attention portée aux mots, au bien parler. Elles s'appliquent à liquider le peu qui demeure de civilisation française dans l'enseignement. La volonté de transformer la société s'accompagne de la volonté d'effacer la civilisation française. Afin d'arracher les enfants de France à la terre de France, à son Histoire, car la terre et l'Histoire sont en France la même chose, l'Education nationale dépayse les décors des livres d'apprentissage de la lecture. Dans la région toulousaine, des enfants apprennent à lire dans un ouvrage, Zékéyé et le serpent python, dont le personnage principal, un garçonnet fictif, Zékéyé, vit au Cameroun. Il est fortement conseillé par tous les inspecteurs, ces sous-officiers zélés chargés de contrôler l'adhésion des maîtres à l'idéologie officielle. Ce dépaysement arrache les enfants à leur pays afin de les empêcher d'entrer en fusion avec son histoire et sa culture, afin de prévenir le risque d'enracinement dans cette histoire et cette culture.

    Comment expliquer cet acharnement destructeur ? Par le sanglot du maître blanc, version scolaire du sanglot de l'homme blanc exhibé par Pascal Bruckner. La repentance, qui pousse à fausser les programmes scolaires, masque mal la haine. La haine d'une partie de la jeunesse pour la civilisation française est partagée par une fraction de l'élite politique, administrative, le monde du spectacle et, hélas, une partie des enseignants. Avec ses programmes actuels, basés sur la honte française d'être soi, l'école entretient cette haine. En enseignant la culpabilité de l'Occident, en sacrifiant les grandes figures de l'histoire de France, l'école empêche la fusion entre la jeunesse et la France, faisant involontairement le lit du terrorisme.

    Quel diagnostic culturel portez-vous sur les dernières décennies ?

    La vulgarité d'esprit, qui se fait sentir partout, jusqu'aux sommets de l'Etat quand Mme le ministre de l'Education parle de «bruits de chiottes» jusqu'à la télévision publique, quand une amuseuse ignare d'«On n'est pas couché» soutient faussement à l'antenne que Descartes s'est réfugié en Hollande pour fuir les persécutions religieuses catholiques sans que personne ne bronche. Cette épidémie de vulgarité, corollaire du double raz-de-marée, celui de l'ignorance, celui de l'insignifiance, renvoie à la crise de l'école.

    Les Français ne parlent plus français. Il suffit de les écouter dans la rue. Il suffit d'écouter la radio, de tendre l'oreille aux propos des politiciens. Hollande s'exprime dans un français rachitique, au vocabulaire sommaire et à la grammaire simpliste, multipliant les fautes et les grossièretés (ainsi sa manie du redoublement du sujet). La langue française a été peu à peu remplacée par son ersatz, un faux français, une langue de supermarché ou d'aéroport. L'école est responsable de ce désastre. Il y a un lien entre la langue et la pensée. Quand on parle et écrit mal, pauvre, déstructuré, on pense et écrit mal, pauvre, déstructuré. La pauvreté de la langue entraîne la pauvreté de la pensée. L'affaiblissement de l'enseignement du français entraîne l'abêtissement des Français. Cet abêtissement est voulu par l'école. Nous risquons, à cause de la trahison de l'école, de devenir un peuple de chasseurs de Pokémons !

    Le phénomène le plus significatif, symptôme de toutes les crises, index de toutes les décompositions, horoscope d'une plongée dans la barbarie, est la disparition de la langue française. La langue perdue ! La langue, que l'école refuse d'enseigner sérieusement. Songez à la récente habitude d'employer « juste » pour « seulement » ou « simplement » ; monument d'inculture collective autant que témoignage de l'échec de l'école, cette faute répercutée par tous les médias revient à employer en français le mot « juste » dans son sens anglais (« just ») et non dans son sens français. Ceux qui veulent rendre un peuple barbare savent qu'il faut au préalable le rendre syntaxiquement et lexicalement pauvre. Cet appauvrissement est la triste réussite de l'école de la République!

    Que vous inspire l'enseignement de l'arabe dès le CP ?

    Son effet le plus assuré sera de maintenir en France un peuple parallèle, hors de l'histoire de ce pays, hors de sa culture, en rébellion contre cette histoire et cette culture. Cet enseignement ne va pas éradiquer la haine de la France et de sa culture que l'on constate dans une partie de la population mais au contraire (tout comme l'enseignement de l'Histoire des empires africains) va l'entretenir et l'attiser. Pour assimiler, il faut déraciner sans état d'âme. L'enseignement de l'arabe va en sens inverse. Il serait beaucoup plus intelligent d'enseigner dès le CP le latin et le grec, ainsi que ces parties du génie national que sont les langues régionales.

    Qui détient le pouvoir actuellement au sein de l'enseignement ?

    Plutôt que des personnes, la vérité est : l'idéologie. L'idéologie poststructuraliste, celle de la French Theory et des cultural studies américaines, qu'on appelle parfois gauchisme chic. C'est un magma indigeste de clichés sur les minorités, de compassion victimaire, de haine de la haute culture et de repentance. Dans cette optique, le but de l'école n'est plus la transmission du savoir, d'un héritage national, mais la correction des inégalités ethniques et la promotion des minorités. Soit : construire le vivre-ensemble… Pour la première fois, un ministre et cette idéologie sont entrés en épousailles parfaites. Tout se passe comme si Najat Vallaud-Belkacem avait été sécrétée par cette idéologie, comme si elle en était l'incarnation humaine.

    La droite n'a-t-elle pas été partie prenante dans cette entreprise de démolition ?

    Encéphalogramme plat : la droite n'a aucune pensée sur l'école. Elle ne s'intéresse qu'aux coûts, laissant, même quand elle est au pouvoir, à la gauche la direction idéologique du système. Les uns et les autres désintellectualisent le métier de professeur pour le changer en assistante sociale, aide-psychologue, animateur socio-culturel. Droite et gauche ne veulent plus que les professeurs enseignent. Que les professeurs professent. On aimerait - l'effondrement du niveau du lycée y travaille autant que les officines ministérielles de formatage, les IUFM devenus ESPE, s'en occupent - qu'ils fussent aussi incultes que leurs élèves. Les uns et les autres organisent, par les nouvelles missions qu'ils confient aux enseignants, le remplacement des hussards noirs de la République par les urgentistes du libéralisme.

    Quelles sont vos solutions - et quelle est votre vision de l'avenir ?

    Le but assigné aujourd'hui à l'école est l'apprentissage du vivre-ensemble. Celui-ci est une machine de guerre contre la fraternité, il est antirépublicain. Il conduit - comme l'attestent les propos sur l'Histoire tenus par Najat Vallaud-Belkacem cités dans le livre - à un enseignement clientéliste et communautariste conforme au semblant de politique mené par le Parti socialiste, la politique des minorités ethnico-sexuelles. La fraternité fusionne, le vivre-ensemble disjoint. On promeut le vivre-ensemble dans la mesure où l'on refuse la France. Puisque c'est le vivre-ensemble qu'il faut organiser, on n'enseignera plus rien. L'ignorance et le vide scolaires s'articulent parfaitement à la centralité destructrice du vivre-ensemble. Le vivre-ensemble ne détruit pas que la fraternité, préparant une société antifraternelle, il détruit également l'enseignement dans sa globalité, le savoir et la culture.

    La mission de l'école : donner à chaque enfant l'héritage auquel il a droit, celui de la culture, celui de l'Histoire. De l'école doivent sortir des héritiers. Or, pour des raisons idéologiques, l'école de la République contemporaine fabrique volontairement des inhéritiers.

    Que faire ? Rétablir la culture générale, qui est insupportable au système car elle rend peu malléable. L'esprit est un os, a dit Hegel - quelque chose contre quoi tout bute. Quelque chose, comme le montre le cas Soljenitsyne, qu'on ne peut réduire en cendres. La culture générale est l'esprit en ce sens-là, un os. Cet horizon implique de rétablir le latin et le grec, l'Histoire, un enseignement systématique du français, de remettre au goût du jour l'analyse logique et grammaticale, de rendre toute sa place à l'apprentissage par cœur de la poésie. Soit : développer, via l'Histoire et la littérature, un enseignement qui fasse aimer la civilisation française. 

    « L'Ecole fantôme », de Robert Redeker. Editions Desclée de Brouwer, 208 p., 17,90 €. En librairie le 1er septembre.

    Patrice de Méritens           

  • Le Prince Jean dans le Blog de Benoit de Sagazan....

                Depuis que nous avons présenté ici-même l'excellent blog de Benoit de Sagazan ( http://patrimoine.blog.pelerin.info/esprit/ ) nous l'évoquons régulièrement, n'hésitant pas (c'est pour la bonne cause !...) à utiliser tout aussi régulièrement les informations qu'il donne afin de leur offrir, dans la mesure de nos moyens, la diffusion la plus large possible.

                Nos lecteurs savent la raison pour laquelle nous avons "adopté" ce Blog, et pourquoi et en quoi il est excellent. Il suffit de lire, ou relire, les propos de Benoit de Sagazan par lesquels il présente son Blog à ceux qui le découvrent:

                "Loin de tout esprit nostalgique, les enjeux du patrimoine me paraissent effectivement capitaux tant ils engagent notre avenir : le tissage d’un véritable lien social entre personnes d’âges et de conditions différentes ; la prise en compte de réalités économiques importantes pour notre développement collectif ; l’enjeu politique, au sens noble du terme, que peut porter une Nation réconciliée avec ses racines et son histoire, au sein d’une Europe qui reste à construire : la transmission d’une culture (faite d’art, de savoir-faire et de spiritualités) capable de nous rendre responsables d’un monde durable, en perpétuelle évolution.

                Vous l’avez sans doute compris, c’est d’un patrimoine en pleine vie dont je désire surtout vous parler, d’un patrimoine qui a encore beaucoup de choses à nous dire, d’un patrimoine qui peut nous aider à devenir, à notre tour, des fondateurs et des pionniers, et pas seulement des héritiers."

                 L'accord entre cette conception des choses et notre attachement viscéral à nos Racines (Tout ce qui est Racines est bon !...ne cessons-nous d'écrire) n'est-il pas profond et total ? Ne porte-t-il pas sur l'essentiel ? Évidemment, oui.

                 Et aujourd'hui, nous le citons une  fois de plus car, dans sa livraison du 23 novembre, il propose l'entretien avec le Prince Jean que nous reproduisons ci-après intégralement, et dans lequel on appréciera les précisions que le Prince Jean apporte sur plusieurs sujets, fort différents mais tous fort intéressants....

    Patrimoine en blog


     

    http://patrimoine.blog.pelerin.info/wp-content/uploads/2009/10/9782756402383.jpg PATRIMOINE HISTORIQUE ET CULTUREL – LIVRE

    A côté d’une vie professionnelle, essentiellement accomplie dans la banque, le Prince Jean d’Orléans, duc de Vendôme, sillonne depuis dix ans le pays à la rencontre des hommes et des femmes qui s’engagent à le faire vivre et grandir. Des milliers de personnes ont été ainsi rencontrées, issues des mondes religieux, politiques économiques, sociaux et culturels.

    De ces rencontres sont nées un livre, Un prince français (Pygmalion 2009), dont quelques pages  évoquent la relation que le prince entretient avec les patrimoine historique,  une vie publique et une activité professionnelle au service du patrimoine.

    Jean d’Orléans a bien voulu parler de tout cela pour les lecteurs de Patrimoine-en-blog. Il évoque également l’année Henri IV qui sera commémorée en 2010, son attachement au patrimoine historique de la famille d’Orléans….

    Monseigneur, vous apparaissez de plus en plus souvent sur la scène publique. Comment vivez-vous cette nouvelle phase de votre vie et quelle place le patrimoine historique y tient-il ?

    A côté de ma vie professionnelle, j’ai souhaité depuis dix ans avoir un vrai engagement au service de la France et des Français. Et comme mon grand père, plutôt que d’apprendre les choses dans les livres, j’ai préféré aller voir sur place et m’imprégner de ce qui fait le pays et de rencontrer les personnes qui le font marcher, de voir la relation que la France pouvait entretenir avec les pays de l’espace francophone. J’ai accompli une dizaine de voyages par an,  rencontré chaque année un millier de personnes, et cela durant dix ans. Ce qui doit totaliser plus de 100 000 personnes qui comptent.

    Ces personnes  appartiennent à des milieux très variés. J’ai rencontré des évêques, des prêtres qui ont des actions dans le domaine social, des directeurs de séminaires, des moines. J’ai fait la même chose  dans le monde politique où j’ai échangé avec des maires, des conseillers généraux et régionaux, quelques élus nationaux. Je me suis aussi beaucoup intéressé au domaine social, au monde du handicap et celui de l’enfance en difficulté. Dans le domaine de la culture, j’ai visité des sites restaurés, des musées atypiques, de villes dont le patrimoine ancien et nouveau avaient été mis en valeur, des chantiers d’urbanisme… Je suis allé aussi à la rencontre de chefs d’entreprises familiales, visité des sites de haute technologie, des industries de pointe. J’ai voulu également entendre des enseignants dans les écoles et des responsables éducatifs. J’ai désiré voir ce qui fait véritablement vivre la société française et le vrai engagement de ces hommes et de ces femmes dans le monde d’aujourd’hui qui font de notre pays une société bien vivante ou qui dans leur domaine font référence d’excellence.

    Et l’idée m’est venue de créer une association Gens de France pour y rassembler les personnes intéressées par mon action et de les mobiliser sur certains engagements que j’ai regroupé en quatre axes : l’histoire et le patrimoine, le développement durable, l’économie sociale, la francophonie. Et puis je me suis dit pourquoi ne pas faire d’un de ces axes mon métier. Comme j’ai reçu de mes parents un lien privilégié avec l’Histoire de France, j’ai choisi d’orienter ma vie professionnelle autour de la culture et du patrimoine. C’est pour cette raison que j’ai ainsi quitté la banque il y a trois ans pour fonder Avenir et patrimoine qui oeuvre pour la promotion du patrimoine historique français.

    En quoi consiste votre activité professionnelle ?

    Ce service du patrimoine je l’accomplis par différents moyens : autour d’une activité de conférencier international, d’organisation d’événements culturels et de levée de mécénat.

    Mon activité de conférencier m’amène régulièrement à parler aux Etats-Unis, notamment en lien avec la French Heritage Society, et en France, notamment à Chantilly à destination d’entreprises. En 2010, je serai très sollicité par « l’année Henri IV », à l’occasion de la commémoration du 400è anniversaire de son assassinat.

    Côté événements culturels et mécénat, j’ai participé pour le chateau de Compiègne, sur le montage d’une exposition sur le mariage de Louise, fille du roi Louis-Philippe, avec le premier roi des Belges. Pour cet événement, j’ai pu inviter la famille royale belge et j’ai décroché un mécenat AXA Art pour la restauration d’un tableau qui décrivait la scène. A Francfort, en Allemagne, plus récemment, à l’occasion d’une grande exposition autour de l’ébéniste Boulle, j’ai participé à des recherches de mécénat et aux relations avec les familles princières allemandes. Mon métier c’est d’être une tête de pont.

    En 2010, l’année Henri IV sera donc une année très importante pour vous…

    Effectivement, outre les conférences dont je vous ai déjà parlé, je travaille sur plusieurs projets allant de l’édition d’un livre d’art à la mise à l’honneur de la « poule au pot » lors de la Semaine du goût.  J’envisage d’autre part de susciter des actions de mécénat en faveur du patrimoine de certaines villes liées à la vie de Henri IV, telles Dreux ou Vendôme… Tout cela se faisant en lien avec le comité, constitué autour de la Société Henri IV, qui pilote les événements de cette année  commémorative.

    Quel lien personnel entretenez-vous avec le patrimoine historique ?

    Je ne sais pas si c’est un privilège, mais j’ai reçu un lien naturel avec l’Histoire et son patrimoine historique. Mais ce qui m’intéresse n’est pas seulement de vivre intimement ce lien mais de mettre aussi en lumière ce qu’un monument ou un événement historique et culturel dit de notre pays et de notre civilisation. J’apprécie particulièrement l’art gothique qui est un art purement français, pour ne pas dire de l’Ile-de-France. Il est l’expression d’un certain génie français, créatif et novateur extraordinaire. Il y a un enseignement à tirer de ce patrimoine religieux, parce qu’il a participé au rayonnement culturel, artistique et spirituel de l’Europe. Il a été aussi un centre de l’expression artistique et éducatif. La France a cela d’extraordinaire d’avoir développé ses villages et ses villes autour des églises et des cathédrales qui sont pour la plus part des édifices exceptionnels.
    Bien évidemment m’intéressent aussi personnellement les sites actuellement ou anciennement liés à la famille d’Orléans : Amboise, Compiègne et son théâtre Louis-Philippe, Chantilly…  Sentimentalement, je suis très attaché à Dreux, parce que j’y ai grandi, j’y retourne fréquemment les week-end. C’est un domaine dont l’Histoire se manifeste dans ses murs : la guerre de cent ans, les guerres de religions, la révolution, les guerres mondiales… Y reposent aussi dans la chapelle royale les défunts de la famille d’Orléans. Cette chapelle est une pure merveille de l’architecture du XIXè siècle. Il y a aussi ce parc à l’anglaise, malheureusement très abimé par les tempêtes… Je voudrais par mon métier ouvrir ces lieux qui me sont chers et partager la passion que je leur voue.

    Le président de la République a émis le voeu de créer un musée de l’Histoire de France. Louis-Philippe, un de vos ancêtres, en avait créé un à Versailles. Que pensez-vous de cette idée ?

    J’avais, moi-même, émis cette idée autour du projet de reconstitution du palais des Tuileries, l’aile manquante du Louvre. J’étais intervenu sur l’opportunité de restituer la perspective du Louvre, d’offrir de meilleures conditions d’accueil du public, de proposer dans les salons du premier étage non pas un musée « de l’Histoire de France » mais « des institutions de France ». Car le Louvre et les Tuileries ont été à toutes les époques un lieu de décision. Cette idée du président rejoint un peu celle-là.
    L’idée du musée de l’Histoire de France de Versailles était de retracer l’épopée de notre pays, notamment à travers ses grandes batailles. Est-ce cela qu’il faut moderniser ? Va-t-on déshabiller les musées historiques de province pour celui-là ? Il conviendra de répondre à toutes ces questions. Mais je pense que cette idée est bonne à condition de considérer l’Histoire de France comme un élément vivant et non pas poussiéreux. Un tel musée devra rendre vivant nos racines, il permettra aux Français de savoir d’où ils viennent. Cela me parait très important. Moi-même, j’aime dire que je pense en prince chrétien et que j’agis en prince français.

    Propos recueillis par Benoit de Sagazan