À la découverte du fonds lafautearousseau (53) : Diverses figures, du Front Populaire à Marc Bloch...
lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 49 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...
Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...
Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...
Aujourd'hui : Diverses figures, du Front populaire à Marc Bloch...
(tiré de notre Éphéméride du 15 juin)
(retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :
À la découverte du "Fonds lafautearousseau")
1940 : Démission de Paul Reynaud
En septembre 1939, il avait déclaré :
"Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts".
Philippe Pétain est alors nommé président du Conseil :
Comment en est-on arrivé là ?
Petit retour en arrière, et très bref historique de la dernière Chambre de la IIIème République...
Le 3 mai 1936, le Front Populaire remporte les élections avec 378 sièges contre 220. (Radicaux : 106, Communistes : 72, Socialistes : 149). Léon Blum (ci dessous), chef du Parti socialiste, le plus puissant, forme un gouvernement composé de socialistes et de radicaux. Le 4 juin, les Communistes adoptent une attitude de soutien sans participation.
Michel Mourre écrit que "le Front Populaire n'allait pas se montrer, au pouvoir, à la hauteur des grands espoirs qu'il avait éveillés".
Alors que, manifestement, la guerre arrivait, il est frappant de voir comment, par pacifisme - donc par idéologie.. - et/ou par incompréhension des problèmes, manque de courage, d'intelligence ou tout simplement de lucidité, la Chambre du Front Populaire n'a pas utilisé les trois années dont elle disposait pour armer la France et la préparer à la guerre.
Il faut dire que le "pacifisme" porteur de guerre était très en vogue, dans d'importantes fractions de gauche et d'extrême-gauche, depuis des années. Ainsi Léon Blum déclarait-il, en 1933 : "Du moment qu'on démolit l'armée (française, ndlr), j'en suis...", et, le 19 Décembre de la même année 1933 il prononça ces mots à la Chambre : "Nous serons toujours contre la prolongation du Service militaire… C’est une erreur de placer la sécurité d’une nation dans sa force militaire" (Cité par Léon Daudet dans l’Action Française n° 353 du 19 Décembre 1933, "Daladier à la botte de Léon Blum").
Blum (socialiste) faisait ainsi écho à Maurice Thorez (communiste), qui déclarait pour sa part à l'Assemblée nationale : "Nous ne croyons pas un seul instant à la Défense nationale... Les prolétaires n'ont pas de patrie".
Le même aveuglement qu'un Jaurès avant 14...
Dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet voir la photo "Comme avant 14 : pacifistes ou pacifiques"
De Gaulle a raconté comment il était, un jour, sorti furieux d'un entretien avec Léon Blum : à lui, De Gaulle, qui le pressait de prendre des mesures afin de renforcer les capacités militaires du pays, Blum venait de répondre en substance qu'il ne pouvait pas, lui le pacifiste de toujours, voter des crédits militaires...
Ce fut la même Chambre du Front Populaire, et la même majorité de gauche, qui devait s'enfuir en toute hâte, dans la plus grande panique et toute honte bue, le 10 juillet 1940, non sans avoir au préalable voté les pleins pouvoirs... au Maréchal Pétain !
Dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet voir la photo "L'aveuglement de Jaurès"