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  • Loisirs • Culture • Traditions ...

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  • CULTURE & PHILOSOPHIE • Présence, actualité, importance de Jean-François Mattéi

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    Un peu plus d'un an après sa disparition, Jean-François Mattei, son œuvre, sa pensée ne cessent de nous être très présents, d'occuper notre réflexion et de l'enrichir.

    Son ouvrage posthume, l'Homme dévasté publié chez Grasset (février 2015) a été présenté au public, à Marseille, lors d'une soirée d'hommage, le 20 mars denier; un livre d'hommage à Jean-François Mattéi intitulé De Platon à Matrix, l'Âme du Monde, aux éditions Manucius, est en librairie depuis le 4 juin et trois tables rondes lui sont consacrées, l'une à Paris, au Collège des Bernardins, déjà tenue jeudi dernier 11 juin et deux autres qui doivent se tenir à Aix et Marseille mardi 16 et mercredi 17 juin.  

    C'est dans ce contexte de grande présence, que nous vous proposons, ce dimanche, ou plus tard, de réécouter Jean-François Mattei. Il s'agit de l'une de ses dernières interventions publiques (4 février 2014), pour le Café actualités d'Aix-en-Provence, qu'anime Antoine de Crémiers, et son contenu nous paraît si important qu'il convient de l'écouter avec tout le sérieux, toute l'attention possibles. Sur la modernité, Jean-François Mattei exprime là sa pensée, en un sens sa critique, avec une clarté, une force, une profondeur particulières. Son texte, selon nous, mériterait d'être publié. Sans-doute aurons-nous à y revenir. Nous n'en disons pas davantage et vous laissons tout à l'écoute de cette remarquable réflexion.    LFAR 

    Cafe actualite d'Aix en Provence Jean-Francois Mattei 4 02 14 from Lafautearousseau on Vimeo.

  • RELIGION & SOCIETE • le pape à des jeunes français : La France, « fille aînée de l'Eglise bien infidèle »

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    Le pape François, le 10 juin 2015 au Vatican

    Nous relayons ce récit qui court les médias, en relevant que le terme « boutade » est celui qui est partout utilisé quoiqu'il soit sans-doute inapproprié pour qualifier le propos et surtout l'intention du Pape. S'agit-il d'en minimiser la portée ? C'est, selon nous, l'évidence. LFAR

    La France "est une fille aînée de l'Eglise bien infidèle", a confié le pape François dans une boutade à de jeunes Français qu'il recevait et qui ont rapporté ses propos vendredi à l'agence spécialisée sur le Vatican I.Media.

    Jeudi soir dans la Maison Sainte-Marthe au Vatican où il réside, le Pape a en effet reçu deux lycéens français et deux groupes de rock catholiques de Lyon : Glorious et Hopen.

    Lors de cette rencontre loin de tout protocole qui a duré 45 minutes, le pape a encouragé les musiciens: « Il y a des gens en vie mais qui sont morts : il faut aller les réveiller ».

    Il a ensuite confié: « On dit que la France est la fille aînée de l’Eglise, mais c’est une fille bien infidèle ». Il parlait visiblement avec une certaine « tristesse », a raconté à I.Media un des jeunes lycéens, Edouard. Il les a encouragés à transmettre autour d’eux « la joie de l’Evangile ».

    Le pape avait déjà fait cette boutade en privé dans le passé à des évêques français.

  • CINEMA • Un Français : tout ça pour ça ! Par Fabrice Le Quintrec

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    47abb3865231375d5dde8bad2cc8ee7b.jpegTout ça pour ça ! Les polémiques qui ont précédé la sortie en salle, ce mercredi, du film Un Français auront davantage fait pour sa notoriété que ses qualités intrinsèques.

    Un mot sur le titre : peut-on imaginer les manifs, pétitions et actions en justice qu’aurait suscitées – en admettant qu’il obtienne les financements du CNC – un projet cinématographique intitulé Un Algérien et racontant incendies de voitures, agressions et trafics divers commis par un jeune immigré maghrébin ?

    Passons…

    Un Français nous permet de faire connaissance avec le skinhead Marco : front bas, regard buté, quotient intellectuel proche de zéro, vocabulaire limité à quelques dizaines de mots, jurons et onomatopées… un vrai constat de faillite pour l’Éducation nationale et pour les parents, complètement dépassés par la situation. Bien sûr, Marco est d’extrême droite, gavé de bière et il donne dans le racisme le plus abject. Quand il ne se castagne pas avec des bandes rivales, il s’en prend aux paisibles Arabes et Noirs qui lui tombent sous la main.

    Sont réunis tous les ingrédients d’une morale manichéenne qui, à partir de la rentrée prochaine (si le film tient encore l’affiche) et dans le cadre des enseignements interdisciplinaires qu’on nous annonce, devraient permettre de traîner des bataillons de lycéens en sortie scolaire et d’organiser, en classe, des débats sans surprise.
     
    Chronologiquement, le film débute vers la fin des années 1980 pour nous emmener jusqu’à l’époque actuelle ; sans surprise aussi, le Front national en prend pour son grade et, au passage, même la Manif pour tous est épinglée. L’auteur, Patrick Asté, alias Diastème, aurait dû faire une cure de « padamalgam » avant de réaliser ce film que, pour sa part, il qualifie d’« humaniste » plutôt que de politique.

    Car, comme le dit le synopsis affiché à l’entrée du cinéma, l’histoire de Marco, c’est « le parcours d’un salaud qui va tenter de devenir quelqu’un de bien » ; bonne nouvelle : une rédemption est donc possible ! Un peu à l’instar de Marine Le Pen, qui s’efforce de faire le ménage à l’intérieur de sa propre formation politique, Marco, petit à petit, va évoluer, se purifier, sa part d’ombre va se dissiper. La bêtise et la violence qui sont en lui le faisant littéralement suffoquer, il prend conscience que les gens sont gentils, que la nature est belle, que rien ne vaut le sourire et l’amour de l’enfant dont il est privé : son ex, raciste indécrottable qui va à la messe (et un comprimé de « padamalgam », un !), est partie avec leur fille Gwendoline et c’est la mère qui, comme toujours dans ces cas-là, a obtenu la garde.

    L’acteur Alban Lenoir, qui interprète avec justesse le personnage de Marco, va même se transformer physiquement au fur et à mesure que les années passent : ses traits s’adoucissent, il se réconcilie avec son corps et avec son âme ; c’est un peu un Gran Torino à la française, en moins bien. La révolution cinématographique reste à faire : aujourd’hui, les salauds les plus dangereux ne sont pas à rechercher du côté d’hypothétiques néo-nazis davantage présents dans la rhétorique gauchisante que dans la réalité sociale ; la menace la plus directe, pour nous tous, émane de jeunes désœuvrés, en mal de repères, qui vont chercher du côté de l’État islamique des raisons de vivre et de mourir. Ce film–là attend encore le producteur et le réalisateur qui voudront bien s’y atteler, mais pour l’heure, même 007 préfère continuer à ferrailler contre le KGB, le Spectre ou les magnats mégalomanes de la finance, de la presse ou du pétrole.   

     - Boulevard Voltaire 

    Journaliste
    Journaliste à Radio France, spécialiste en revue de presse, ancien attaché culturel au Japon. 
     
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  • Famille de France • De nouvelles photos du Prince Jean de France publiées par Newscom

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    La banque d'images Newscom vient de publier sur son site internet une nouvelle série de photos du  Prince Jean de France, héritier de la Maison de France, réalisées par le photographe David Nivière. Ces photos ont été prises dans le bureau du prince au Domaine Royal de Dreux,  quelques jours avant son cinquantième anniversaire. S.A.R. le duc de Vendôme, dauphin de France, est l'héritier de la tradition royale française; il sera un jour le Chef de cette famille que l'on nomme simplement, selon un usage ancien, Maison de France ou Famille de France.  Pour ouvrir nos pages de ce week-end, nous avons choisi de mettre à la une, une photo du Prince à son bureau du Domaine Royal de Dreux mais l'on peut les regarder toutes (voir ci-dessous). •   

    (Cliquez sur les images pour les visualiser)

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    www.davidnivierephotography.com 

    Source : La Couronne

  • SOCIETE • « Comment le soldat a fait le citoyen » selon François Saint-Bonnet *

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    La qualité de Français a longtemps paru indissociable du service militaire, expose François Saint-Bonnet, agrégé d'histoire du droit, professeur à l'université Panthéon-Assas-Paris II. Sa réflexion nous paraît fondamentale. Y compris pour notre temps. Car le fait que n'existe pas, aujourd'hui, de menace à nos frontières n'exclut pas qu'il puisse en ressurgir et n'empêche pas non plus l'émergence de graves dangers intérieurs, sans-doute tout aussi redoutables. La fin de l'Histoire ne nous paraît pas une hypothèse à prendre très au sérieux.  LFAR 

    Dans l'Antiquité et au Moyen Âge, quel est le lien entre citoyen et soldat ?

    François SAINT-BONNET. - Dans l'Antiquité, l'obligation de porter les armes est consubstantielle à la citoyenneté. Perdre la guerre, c'est perdre tout et spécialement la liberté, c'est souvent être réduit en esclavage par le vainqueur. Au Moyen Âge, le métier des armes est réservé aux nobles, dans une logique de spécialisation des tâches: aux clercs la prière, aux nobles la sécurité, au tiers état le travail.

    En apparence, tout oppose ces deux périodes. L'une est basée sur la logique d'égalité entre citoyens, l'autre sur celle des ordres. En réalité, ceux qui appartiennent à la classe des «citoyens» dans l'Antiquité (ni esclaves ni «étrangers») sont une minorité largement héréditaire. On n'est pas si loin de la logique nobiliaire médiévale. Dans les deux cas, ceux qui exercent la suprématie politique sont ceux qui se battent.

    À partir des volontaires de 1792, et plus encore de la conscription en 1798, citoyen et soldat deviennent intimement liés en France. Tout le monde devient noble et doit payer l'impôt du sang, en quelque sorte ?

    Dès la fin de l'Ancien Régime, nombreux sont ceux qui pensent qu'une armée de citoyens serait plus efficace que des troupes soldées, c'est-à-dire rémunérées -d'où «soldat»-, car les citoyens obéissent à une logique d'autodéfense et non de quasi-mercenariat. Fin 1789, Dubois-Crancé, militaire et député, se réjouit du «droit» désormais reconnu à «tous les Français de servir la patrie». Cet «honneur d'être soldat» est celui d'une nation libre où «tout citoyen doit être soldat, et tout soldat citoyen».

    En abolissant les privilèges de la noblesse, les révolutionnaires suppriment la logique de castes d'officiers et ouvrent à tous les citoyens le loisir de s'illustrer comme citoyen vertueux et donc comme soldat. La loi Jourdan de 1798 concrétise cette logique: tous les citoyens seront inscrits sur une liste (des «conscrits» au sens strict), sur laquelle on tirera au sort les soldats. Mais le lien entre citoyenneté et service militaire est très présent dès 1795, lorsqu'on reconnaît le droit de vote aux anciens combattants qui ne seraient pas électeurs sans cette qualité, car ils ne paient pas le niveau d'impôt suffisant pour l'obtenir. La logique de l'impôt du sang est ici parfaite.

    Le droit de la nationalité n'est pas le même dans la Constitution de l'an VIII (1799) et dans le Code civil de mars 1804. Sous l'Empire, les naturalisations vont devenir plus difficiles. N'est-ce pas contradictoire avec l'idée répandue que l'Empire avait un besoin impérieux de soldats ?

    Deux conceptions s'opposent. Celle de la Constitution de l'an VIII subordonne la qualité de Français à la simple déclaration d'intention suivie de dix années de résidence. Le pouvoir est ici finalement dans les mains du demandeur. Celle du Code civil de 1804 exige l'accord de l'État pour pouvoir résider en France. Le pouvoir revient au Prince, comme sous l'Ancien Régime. Bonaparte premier consul en 1799 craint moins la venue de mauvais éléments, potentiellement subversifs, que le même, bientôt empereur, au printemps 1804. Même s'il a besoin d'hommes, il veut séparer le bon grain de l'ivraie.

    Quels changements a connus le droit du sol sous la IIe République, en 1851, et au début de la IIIe République, en 1887 ?

    La loi de 1851 instaure ce l'on appelle le double droit du sol: un étranger né en France dont le père est également né en France se voit attribuer automatiquement la nationalité française. On veut éviter que des étrangers nés et résidant en France tentent d'échapper au service militaire en s'abstenant de demander la nationalité à leur majorité. Jouir de la sécurité offerte par la France suppose de la servir en portant les armes. Le droit du sol devient un devoir du sol, en quelque sorte.

    Cette exigence est renforcée en 1887 par l'impossibilité pour ces jeunes de refuser la nationalité française à leur majorité. En effet, les employeurs en venaient à préférer recruter des étrangers non soumis au service militaire. De façon générale, la tradition française -acquisition facile de la nationalité en contrepartie du service militaire obligatoire et assimilation- se maintiendra jusqu'aux années 1960.

    La paix qui règne en France depuis 1962 a-t-elle des conséquences sur la définition de la citoyenneté ?

    La guerre d'Algérie a été, à certains égards, une guerre civile, ce qui est désastreux pour le sentiment de citoyenneté, comme l'atteste le sort douloureux des harkis, à la fois concitoyens et regardés comme étrangers par les Français et comme traîtres par les Algériens. C'est surtout la suspension du service militaire obligatoire en 1997 qui a fait évoluer la notion de citoyenneté. Elle est désormais plus regardée comme un dû (des droits et des prestations) que comme un devoir (servir son pays). Cependant, maintenir le service militaire alors que les frontières ne sont pas menacées et que le métier de soldat devient plus technique n'aurait eu aucun sens. Par ailleurs, les plaintes pénales de familles de soldats tombés en Afghanistan montrent que la mort de quiconque est jugée aujourd'hui scandaleuse, y compris pour un soldat dont le métier comporte le risque d'être tué et le droit de tuer un ennemi sans être homicide.
    En principe, un soldat mort au combat est un héros que l'on honore, non une victime que l'on déplore. Si ces familles éprouvent une frustration, il y a sans doute un déficit de rétribution symbolique et une difficulté à dépasser le légitime chagrin par de l'authentique fierté d'avoir un enfant qui est tombé pour défendre ses concitoyens. Mais est-ce le cas lorsque l'on se bat à des milliers de kilomètres ? 

    Guillaume Perrault - Figarovox            

     

  • LIVRES • Retrouver l’histoire de Louis Manaranche, par Georges LEROY

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     Retrouver l’histoire de Louis Manaranche - Le Cerf, 120 p., 12 €. 

    Cette recension du dernier ouvrage de Louis Manaranche est reprise des toujours excellentes - aussi bien qu'abondantes - notes de lecture de Georges LEROY dans chaque livraison du Réseau Regain. Ici, celle de mai 2015. Nous en recommandons la lecture.  

    Les Gaulois sont-ils nos ancêtres ? Doit-on reconnaître les bienfaits de la colonisation ? Quelle histoire de France enseigner ? Et si notre histoire, plutôt que de nous diviser, devenait un facteur de rassemblement et de transmission ? Et si, à force de renier le passé, nous avions renoncé à tout avenir ? Et si, à force d’exalter l’individualité, nous étions devenus incapables de communauté ? Et si, à force de vanter la diversité, nous avions oublié l’unité ? Refusant lafatalité, récusant les mythes dorés comme les légendes noires, ce livre montre que l’exception française tient à l’histoire de France. 

    Voilà l’ambition de ce livre : montrer comment, par son intensité, par ses multiples interprétations, par la diversité des hommes et des femmes qui l’ont incarnée ou qui l’incarnent, l’histoire devrait nous permettre de nous reconnaître comme Français grâce à un héritage où chacun trouverait sa part. Convoquant des auteurs de tous bords, de Simone Weil à Pierre Nora et de Hannah Arendt à Régis Debray, citant aussi bien les discours de Jaurès, de Clemenceau, du général de Gaulle ou de Benoît XVI, revenant sur des époques, des énements et des anecdotes connus et moins connues, mais tous significatifs, de la prière pour la France de Louis XIII à l’assassinat des Girondins par les Jacobins, des Trente glorieuses à la construction européenne, ou encore le récent projet de réforme de la carte territoriale, l’auteur repense notre rapport au passé afin de renouer avec l’idée de notre avenir.L’auteur déroule ici les actes fondateurs de la nation française, jusqu’à l’état présent de la laïcité.

    Voulant « raison garder », cet essai vif et détonnant, qui aborde un sujet plus que jamais d’actualité, constitue un antidote à la crise ambiante. 

  • D'un colloque l'autre : Le Réveil Français, c'est aujourd'hui

    Colloque Annuel du Réveil Français

    Le samedi 13 juin 2015

    FIAP Jean MONNET, 30 rue Cabanis – 75013 PARIS 

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    Groupe de réflexion stratégique au profit de toutes les organisations patriotiques 

    AU PROGRAMME

    Introduction (Olivier DEJOUY)

    Politique étrangère (Elie HATEM)

    Défense (Jean-Marie FAUGÈRE, Général d’armée (2s) et le Colonel Jacques HOGARD (cr))

    Faut-il sortir de la zone euro ? (Bernard LEDUC)

    Immigration/Intégration (Camel BECHIK)

    l’Éducation (Anne COFFINIER – Fondation pour l’École et Espérance banlieue)

    Environnement – Écologie humaine (Denis BLANC et Patrice VERMEULEN)

    Anthropologie et Société (Guillaume de PRÉMARE)

    Conclusion (Axel TISSERAND)

    Pour les provinciaux : Il est possible de réserver des chambres sur place. S'adresser au FIAP Jean MONNET au 01 43 13 17 00

  • Tout va très bien… Par François Reloujac

     Si Mario Draghi dit que tout va bien ...

     « Tout va très bien… », chantait Ray Ventura en 1935. Ainsi, la croissance française a été plus importante que prévue au cours du premier trimestre 2015 alors même que la Bourse gagnait près de 20 % ; le 12 mai, la Grèce a honoré l’échéance du crédit accordé par le FMI et Mario Draghi a pu se vanter de l’efficacité de son plan. Bref, tout va très bien, « mais, cependant, il faut que l’on vous dise… »

    D’après les chiffres publiés par l’Insee, la croissance du PIB de la France a été de 0,6 % au premier trimestre 2015. Plus importante que celle de l’Allemagne, elle aurait ainsi tiré vers le haut la croissance européenne. Mais que cachent ces statistiques ? Un poste a augmenté plus que les autres : celui des dépenses d’énergie. Cela, malgré un hiver relativement doux et un prix du pétrole en baisse. Comme si les Français en avaient profité pour remplir leurs cuves. Dans l’industrie, ce sont les voitures qui ont bénéficié de l’embellie, mais pas les voitures fabriquées en France. La croissance a aussi été tirée par l’augmentation du niveau des stocks – invendus – des entreprises. Les autres secteurs économiques sont restés atones quand ils n’ont pas régressé. La construction a continué à reculer malgré des taux d’intérêt nominaux très faibles. Les investissements sont demeurés en panne, malgré des aides gouvernementales sous forme d’amortissements accélérés. Le commerce extérieur s’est encore détérioré malgré un euro faible qui aurait dû décourager les importations et doper les exportations. Il en résulte ce que les économistes appellent une « croissance sans emploi », autrement dit une augmentation de la dépense mais pas de l’activité. Où est la fameuse croissance censée inverser la courbe du chômage ?

    L’embellie de la Bourse

    Depuis le début de l’année, le CAC 40 se promène de sommets en sommets, entrecoupés, il est vrai, de mouvements que l’on aurait autrefois qualifiés d’« erratiques ». Or cette hausse est totalement déconnectée d’un quelconque accroissement de l’activité des entreprises, d’une amélioration de leurs perspectives annoncées et, même, de leurs demandes de financement à long terme. Alors, ne faut-il pas chercher une explication de cette évolution dans la faiblesse de l’euro qui rend l’acquisition des entreprises françaises peu onéreuse ? D’autant que certains « investisseurs » étrangers bénéficient de liquidités abondantes. On les trouve notamment dans les pays exportateurs de pétrole, chez les fabricants de produits de grande consommation vendus à bas prix dans les grandes surfaces, et aussi parmi les bénéficiaires de la création en grande quantité de liquidités dans une monnaie, le dollar,  qui sert d’étalon au monde entier. Remarquons que ces « investisseurs » préfèrent rechercher des plus-values sur les actions que les improbables revenus des emprunts obligataires.

    Le succès du plan « non conventionnel » de la BCE

    C’est Mario Draghi lui-même qui l’a expliqué au FMI à la mi-mai. Ce plan, a-t-il dit, a fait preuve d’une plus grande efficacité que « bien des observateurs ne l’avaient anticipé ». La BCE a donc racheté aux banques commerciales les titres émis par les états pour financer leurs déficits publics. Elle s’est donc substituée aux dites banques pour alimenter la cavalerie financière des états. Dans le Figaro du 12 mai, Bertille Bayard remarquait que cette politique conduit « la planète financière » à se confronter « à l’incongru (des taux d’intérêt négatifs) et à l’incertain ». Selon elle, « l’absurdité des taux négatifs, l’euphorie des marchés d’actions, l’abondance de liquidités dessinent un drôle de paysage financier dont les acteurs semblent évoluer toujours plus vite sur une glace dangereusement mince ». Ce qu’elle n’ose pas écrire, c’est que personne ne sait ni comment ralentir le mouvement ni comment consolider la mince couche de glace.

    Les négociations entre la Grèce et ses créanciers avancent

    Que ce soit le ministre grec des Finances ou les négociateurs européens, tout le monde l’affirme : les positions se rapprochent. La Grèce a même réussi à honorer, le 12 mai dernier, l’échéance de 756 millions d’euros qu’elle devait au FMI. Oui, mais au premier trimestre 2015, le PIB de la Grèce a encore perdu 0,2 %, confirmant que le pays était bien entré dans une récession durable. La BCE, qui craint de ne pas être remboursée en juillet des 6,7 milliards d’euros qui lui sont dus, a décidé de se montrer intransigeante. Tous les créanciers exigent désormais une capitulation sans condition de ce gouvernement qui n’entre pas dans les standards européens. S’il veut continuer à être aidé, il va notamment devoir faire de nouvelles coupes dans le montant des retraites versées et faire voler en éclats les dernières barrières qui s’opposent aux plans de licenciements collectifs. Ce qui met Manuel Valls en colère lorsqu’il s’agit d’entreprises installées en France devient donc incontournable quand cela concerne le marché grec du travail.

    « La situation est grave, mais pas désespérée ! »

    Comme la France est quand même tenue de faire un effort pour maîtriser ses dépenses publiques et respecter les accords européens qu’elle a soutenus, le gouvernement a décidé de faire des économies sur les dotations aux budgets des collectivités locales. Malheureusement, ces dernières sont terriblement endettées et les augmentations des impôts locaux projetées ne suffiront pas à combler leur déficit. Or, il se trouve que la plupart des emprunts contractés par ces collectivités locales auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations sont indexés sur le taux du Livret A. Un bon moyen de faire diminuer la charge de ces emprunts est donc de faire baisser le taux de rémunération dudit Livret A. Pour dédouaner les hommes politiques de toute responsabilité, on a fait monter au créneau des banquiers – y compris le gouverneur de la Banque de France – qui sont désormais à quelques semaines de la retraite ! Reste un point plus difficile à traiter et qui aura des conséquences plus longuement durables : le vieillissement de la population européenne qui est tel que les besoins de l’activité économique risquent de ne plus être satisfaits d’ici une dizaine d’années. La Commission européenne a trouvé la parade : il suffit d’ouvrir grand les portes de l’immigration. à taux de chômage inchangé, les besoins ont été estimés par la Commission à plus de… 40 millions de personnes !

  • Jean-Michel Quatrepoint : « Un super État islamique aux portes de l'Europe est possible »

     

    ENTRETIEN - L'effondrement du régime d'Assad est désormais une hypothèse plausible pour le journaliste Jean-Michel Quatrepoint, vice-président du Comité Orwell. De même qu'un Etat islamique durablement installé aux portes de l'Europe. Dans cet entretien réalisé par Alexandre Devecchio pour Le Figaro, Jean-Michel Quatrepoint développe des analyses réalistes à l'opposé de la diplomatie idéologique conduite aujourd'hui par les Etats dits « occidentaux ». Nous n'avons jamais rien dit d'autre dans Lafautearousseau.  

                 

    4163199303.jpgLe 21 mai dernier, la cité antique de Palmyre tombait aux mains de l'État islamique. Cela a-t-il marqué un tournant géopolitique? Bachar el-Assad est-il menacé ? 

    Bachar el-Assad tente d'organiser une zone de défense dans le réduit alaouite sur le littoral. Mais Daech progresse inéluctablement. Au sein du régime d'Assad, c'est un début de sauve-qui-peut. L'armée est épuisée. Les hauts dignitaires se disent qu'il vaut mieux partir trop tôt que trop tard. Les Russes commencent à évacuer leur personnel, ce qui n'est pas bon signe. L'affaiblissement du régime ne renforce pas les opposants dits démocratiques, qui ne représentent pas grand-chose, mais bien la seule force offensive de la région qu'est Daech. 

    Lorsqu'il y a des mouvements révolutionnaires, ce sont toujours les extrêmes qui l'emportent dans un premier temps: la terreur jacobine contre les modérés girondins, les bolcheviks contre les mencheviks. On ne peut plus exclure aujourd'hui que Daech prenne, dans les semaines ou les mois qui viennent, le contrôle quasi-total de la Syrie. L'État islamique aura ainsi un territoire qui s'étendra sur la Syrie et la moitié de l'Irak. Le Liban, mosaïque ô combien fragile, va également être totalement déstabilisé. Enfin, Israël a joué avec le feu en appuyant la chute de Saddam Hussein et peut-être bientôt celle de Bachar el-Assad, et en faisant de l'Iran et des chiites ses principaux adversaires. Les combattants du Hezbollah ou du Hamas sont des enfants de chœur à côté des djihadistes de Daech. Les Occidentaux vont regretter Bachar el-Assad comme ils regrettent Saddam Hussein ou Kadhafi. Le regard des Européens est encore tourné vers la Russie alors que la véritable menace se trouve de l'autre côté de la Méditerranée avec Daech. Il faut bien comprendre que l'État islamique est messianique et a pour but de nous islamiser. C'est toute la différence entre chiisme et sunnisme. Les chiites ne sont pas messianiques, hors de la sphère musulmane. L'Iran n'a pas de volonté de conquête. La vraie ambition des sunnites fondamentalistes est au contraire d'aller toujours plus loin. 

    Le Maghreb pourrait-il à son tour être affecté ? 

    La Tunisie est une poudrière. En Algérie, la gérontocratie au pouvoir est en bout de course malgré le souvenir de la guerre civile qui fait que la population algérienne reste très hostile aux islamistes. Au Maroc, le roi commandeur des croyants a encore une légitimité auprès de sa population. Mais en profondeur l'islamisme radical gagne du terrain partout. À terme, toutes les frontières de la région pourraient exploser et laisser place à un super État islamique aux portes de l'Europe. 

    Pendant ce temps-là, nous débattons pour savoir si être islamophobe, c'est être fasciste. Le problème n'est pas là. À l'intérieur de l'islam, il y a désormais une faction qui recrute massivement et qui a décidé d'imposer sa propre vision du monde et de la société. Le fascisme d'aujourd'hui, c'est le djihadisme. Et il est à nos portes. La communauté musulmane doit en être consciente et prendre ses responsabilités. Elle se trouve, toutes proportions gardées, dans la même situation que les Allemands à la veille de l'arrivée au pouvoir d'Hitler. 

    L'avancée de Daech au Moyen-Orient est-elle inéluctable? Qui pourrait s'y opposer ? 

    Apparemment personne. Les frappes de la coalition, plus de quatre mille, ont été non seulement inefficaces, mais aussi contre-productives. Les djihadistes ont appris à se camoufler. À chaque dégât collatéral, les populations sunnites se rangent du côté de Daech. Les Kurdes sont les seuls jusqu'à maintenant à avoir pu réellement s'opposer à Daech et à avoir reconquis un petit territoire à Kobané. Mais il serait suicidaire pour eux d'aller affronter Daech hors du territoire kurde. Ils tiennent leur territoire et n'iront pas au-delà. L'Iran, bloquée par la Turquie, ne peut pas faire passer de troupes. Ce ne sont pas les Saoudiens ou les Turcs qui vont lutter contre Daech. L'ambiguïté turque et saoudienne demeure très importante. Le jour où adviendra un super État islamique, on peut être certain que la Turquie et l'Arabie saoudite continueront de composer, voire au-delà, avec eux. Daech est en train d'asphyxier tous ses adversaires. 

    Une intervention militaire au sol n'est-elle pas envisageable ? 

    Personne ne veut ou ne peut intervenir au sol. Barack Obama ne souhaite pas se mettre à dos son opinion publique et désire réduire le budget militaire. La défense européenne est entièrement soumise à l'Otan qui n'a aujourd'hui qu'un ennemi potentiel, la Russie. Quant à l'armée française, elle est exsangue et ne peut pas multiplier les opérations. Nous sommes au Mali et avons quelques forces spéciales ailleurs. Mais cela fait vingt ans que les gouvernements successifs réduisent le budget de la défense. Nous en payons le prix aujourd'hui. Les frappes de la coalition sont entièrement pilotées par les États-Unis. Les Américains manipulent les drones avec leurs opérateurs. Les autres membres de la coalition, dont l'Union européenne, ont seulement le droit à un petit bureau avec un poste de travail et deux écrans. Leur rôle se limite à un travail de présence et de surveillance. 

    L'instabilité de la région conduit les migrants à fuir en masse d'autant plus que la Libye est également en plein chaos. Comment résoudre le problème ? 

    Les opérations conjointes des marines européennes pour bloquer les flots de migrants sont une aimable plaisanterie. Les réseaux de trafiquants n'affrètent plus de gros bateaux, mais de petites embarcations. Ils ne mettent plus leurs hommes aux manettes, mais nomment un chef de groupe parmi les migrants qui sait vaguement conduire le bateau. Ils lui donnent le numéro d'urgence des gardes-côtes et au milieu de la Méditerranée, ces derniers viennent les sauver pour les ramener en Europe. Les trafiquants sont tranquilles et empochent des sommes considérables sans prendre de risque. 

    Deux solutions complexes sont avancées par les professionnels. La première est d'effectuer des frappes ciblées ou des raids par des commandos des forces spéciales pour détruire les navires au repos avant l'embarcation des passagers. Des problèmes risquent néanmoins de se poser: celui du cadre juridique -autorisation des dirigeants libyens, résolution de l'ONU- et celui des dégâts collatéraux. Est-ce que les médias et les opinions publiques européennes sont prêts à accepter des victimes innocentes parmi les migrants et dans les villages libyens? On peut se poser la question, mais on ne fait pas de politique avec des bons sentiments et une mentalité de bisounours. 

    La deuxième solution complémentaire est de tarir les flux à la source. Les réfugiés empruntent des pistes qui passent par le Mali, le Niger, le Tchad puis la Libye. Ils sont convoyés par des passeurs: les mafias, mais aussi l'État islamique, qui joue un rôle de plus en plus important. Les Européens doivent faire pression sur les pays africains, qu'ils aident, pour mettre de l'ordre. Si ces derniers n'en sont pas capables, ce sera à nous le faire. À long terme, il faudra également enfin mettre en place une vraie politique de développement en Afrique. Malheureusement pour le moment, les Européens se contentent d'accueillir toute la misère du monde et de faire pleurer dans les chaumières. Cela ne résout rien.    

    Jean-Michel Quatrepoint est journaliste économiste. Il a travaillé entre autres au Monde, à la Tribune et au Nouvel Economiste. Il a écrit de nombreux ouvrages, dont La crise globale en 2008 qui annonçait la crise financière à venir.

    Dans son dernier livre, Le Choc des empires. Etats-Unis, Chine, Allemagne: qui dominera l'économie-monde ? (Le Débat, Gallimard, 2014), il analyse la guerre économique que se livrent les trois grands empires qui règnent en maitres sur la mondialisation : les Etats-Unis, la Chine et l'Allemagne.

    Alexandre Devecchio - Le Figaro

  • Dédié à Michel Houellebecq

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    1584417371_2.jpgQuoi que disent les appareils, les hommes et leurs discours dits de droite, dits de gauche ou d'ailleurs, ... partageons les fondamentaux !

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     Roland HUREAUX   Essayiste  La laïcité est une construction pragmatique
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