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Rire ou sourire un peu ... même s'il n'y a pas vraiment de quoi
Signé Nicolas VIAL - Figaro magazine
« Le risque zéro n'existe pas » et, s'il a jamais cessé de l'être, le monde actuel est dangereux.
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MEDAS • L’Evangile selon Plenel... Ce qu'en a pensé Benoît Rayski, dans Causeur
Que les puristes se rassurent : l'on n'est pas obligé d'être toujours d'accord avec Benoît Rayski. Dans ce cas - les lignes qui suivent, parues dans Causeur - nous le sommes. Sa critique nous a paru parfaite ... Par contre, il y a fort peu de chances que nous soyons jamais d'accord sur quoi que ce soit avec Edwy Plenel. LFAR
Edwy Plenel n’a guère apprécié le discours de François Hollande au Panthéon. Non pas qu’il l’ait trouvé médiocre et convenu, ce qu’il était d’ailleurs. Ce n’est pas ça. Plenel estime que dans ce discours il y a un absent de taille : le peuple. Déjà au fronton du Panthéon figure une phrase assurément détestable pour lui : “Aux grands hommes, la patrie reconnaissante”. Patrie ? Plus réac, plus fasciste que ça, il n’y a pas.
Le peuple donc manquait et tout était dépeuplé. Mais quel peuple ? Celui que le directeur de Médiapart chérit et affectionne est métissé. Pas le peuple français, beaucoup trop blanc à son goût. De toute façon, avec le mot “peuple”, il y a dans notre langue un problème d’interprétation.
Un seul et même mot pour exprimer deux notions totalement différentes. Le peuple au sens populaire. Le peuple au sens d’une appartenance commune. Dans de nombreuses langues et notamment les langues slaves, il y a deux mots qui permettent de distinguer ce qui est national de ce qui est populaire. Ca évite bien des confusions.
Quiconque irait sur Mediapart s’apercevrait très vite qu’en général (sauf une exception chaleureuse pour le peuple palestinien) le mot “peuple” se décline toujours au pluriel. On s’apitoie sur la souffrance des peuples indigènes ou autochtones victimes de l’exploitation occidentale. On s’indigne du sort fait aux peuples opprimés : Amérindiens, Inuits, tribus amazoniennes, Papous, etc. Mais quand même pas sur les Kurdes qui ont eu l’affreuse idée de lutter contre les djihadistes.
Pour revenir au Panthéon, Edwy Plenel a recours à une sémantique proche de celle de Todd, qui n’a pas vu non plus le peuple – celui des banlieues – lors de la manifestation du 11 janvier. À Médiapart, les “quartiers sensibles” ont été remplacés par les “quartiers populaires”. On en déduira donc que c’est le peuple qui habite au Mirail, à Bobigny, aux Minguettes et à Trappes. Ainsi, ce sont des fils du peuple qui partent égorger en Syrie et en Irak. Chacun son peuple…
Saint Plenel, priez pour la banlieue souffrante! Rendez aussi à Saint Badiou, quand même plus grand dans la hiérarchie que vous, ce qui revient à Saint Badiou. Ce dernier, orfèvre en vitupérations philosophiques, a en effet rédigé un nouveau Manifeste communiste saluant la messianique mission du “prolétariat d’origine étrangère” en France ! Ça promet une bien sale gueule aux lendemains radieux annoncés par Plenel et Badiou. Le lumpenprolétariat, concept forgé par Karl Marx, n’est pas le peuple. Tout au mieux, la populace.
Quant au peuple, soyons sérieux. Il n’existe pas sauf pour du lyrisme de circonstance. Une bête de foire exhibée par des charlatans et des illusionnistes. Chacun l’accommode à sa façon, sauce hollandais, sauce pleneliène, sauce mélenchonienne. Le peuple n’est qu’un exercice de vocalise pour Castafiore d’extrême gauche. Tu es le peuple, et sur ce peuple je bâtirai mon imposture…
En juillet 1968, une délégation soviétique, Brejnev en tête, arriva à Prague pour tenter de ramener Dubcek à la raison. Le malheureux crut bien faire en amenant ses hôtes visiter les usines Škoda, fleuron de l’industrie tchèque. Sur place, des milliers d’ouvriers l’acclamèrent : “Vive Dubcek, vive la liberté !” Il se tourna vers Brejnev : “Tu vois camarade, le peuple est avec moi”. Le chef du PC soviétique le toisa d’un regard hautain. Et il lui dit en se montrant du doigt : “Le peuple, c’est moi !”. Cette scène me fait, va donc savoir pourquoi, irrésistiblement penser à Plenel. •
Benoît Rayski- Causeur
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Aux Baux de Provence, il y a 45 ans, Jean Raspail, Gustave Thibon, Gérard de Gubernatis
Photo : A gauche, l'insigne des Camelots du Roi qui a toujours été l'image utilisée pour les affiches, tracts et publications des rassemblements royalistes de Montmajour et des Baux de Provence (1969 - 2005). Du coup, ce graphisme devint connu et populaire dans tout le Midi. A droite, la tribune, aux Baux (vers 1980) : on t reconnaît Gustave Thibon et Pierre Chauvet, au premier rang; derrière eux deux, Jean-Marc de Montoya et Franck Lesteven; à l'extrême-droite de la photo, bras croisés, François Davin François...
« Du côté des vidéos ... Ordre, classement, accessibilité pour tous » : nous avons signalé, hier, comment nous avons classé, organisé par thèmes, rendu plus accessible, une collection de 131 vidéos, où désormais l'on pourra trouver assez facilement ce que l'on cherche.
Nous proposons, ce dimanche, de trouver, retrouver, écouter, aux Baux de Provence vers 1980, Jean Raspail prononçant un discours resté fameux, Gustave Thibon (deux différentes interventions) et Gérard de Gubernatis. Et de revoir l'Action française en Provence d'alors, réunie autour de Pierre Chauvet, son président. •
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Retour à l'actualité, demain lundi ...
A ne pas manquer !
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Loisirs • Culture • Traditions ...
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LIVRES • Vu du Maroc : La langue bien pendue de Boualem Sansal, par Péroncel-Hugoz
Boualem Sansal au Salon du livre de Francfort 2011
Le discours déroutant du romancier algérien fait hésiter Péroncel-Hugoz entre coup de chapeau et coup de dents. En tout cas, selon lui, Sansal ne manque pas de mordant… Quant à nous Français - et, plus largement, Européens - rien de ce qui touche au Maghreb, de ce qui s'y passe, de ce que l'on y pense, ne doit rester extérieur à notre souci. Pour les raisons historiques que l'on sait. Mais aussi parce qu'il en va de notre avenir politique, économique et social. De notre sécurité et, même, de notre identité. LFAR
Bravo d'abord à Si Boualem, que plusieurs pays francophones accueilleraient sans doute volontiers chez eux, pour son talent de plume, mais qui persiste à vivre dans son Algérie natale, un Etat plus que jamais en proie à une gérontocratie policière, concussionnaire et stérile ; et où en plus la sécurité n'est pas garantie, surtout pour les langues bien pendues comme Sansal… Ce dernier n'est pas assuré non plus du soutien panarabe, les ambassadeurs de la Ligue s'étant insurgés contre l'attribution d'un prix du roman arabe à un livre de l'écrivain, « Un village allemand », où il ose une comparaison entre nazisme et jihadisme… Sansal ne s'est pas vu contester, en revanche, son grand prix de la Francophonie décerné par l'Académie française.
Un nouvel essai de l'audacieux Algérien, « Gouverner au nom d'Allah », publié récemment chez Gallimard, à Paris, vient de lui redonner l'occasion de lancer de nouveaux anathèmes contre l'islamisme armé ou médiatique, notamment dans la presse européenne, par exemple le principal quotidien marseillais, « La Provence » du 29 mars 2015, où l'auteur à la célèbre queue de cheval grise se déchaîne de nouveau: « En Algérie, les islamistes ont gagné. Ils sont dans le gouvernement et au parlement. Le pouvoir leur a abandonné la société. C'est le troc: ils règnent sur la société mais ne touchent pas aux prérogatives du président et au pétrole ».
Sur la Tunisie voisine, très fragile espoir des démocrates des cinq continents, Sansal est encore plus lapidaire: « Il n'y a pas d'exception tunisienne. 4000 Tunisiens ont rejoint Daech… » (voir sur la Tunisie actuelle notre coup de dents du 27 mars 2015).
Sur la France, notre homme va beaucoup plus loin: « Les islamistes y sont les premiers défenseurs de la laïcité. Tarik Ramadan (petit-fils du fondateur des Frères musulmans, en 1928 en Egypte, et à présent citoyen helvétique) est champion comme défenseur de la laïcité française mais il faut entendre ce qu'il ne dit pas, à savoir que lorsque l'islam (1) est installé, il agit à sa guise ». « La laïcité sera la première sacrifiée dès qu'ils auront pris le pouvoir ».
Au sujet du récent livre d'Houellebecq, « Soumission » (Voir notre chronique du 1er mai 2015), Sansal le juge « prémonitoire » et précise : « Les islamistes utilisent l'interprétation du Coran autorisant la possibilité de se dissimuler en adoptant les habitudes des adversaires pour mieux les vaincre. ». Et cet avertissement de l'écrivain d'Alger aux Français : « Vous êtes presque passés de la tolérance à la lâcheté. Au nom des Droits de l'Homme et du respect des autres. Ce n'est pas un Islam de France qui naît mais un Islam en France. Les islamistes n'ont pas d'âme. » Enfin sur le royaume du Maroc: « Le Maroc, pays ancien, et l'Algérie, dont l'organisation politique est très récente, ont des islams différents bien que de la même branche sunnite malékite ».
A bien des égards Boualem Sansal nous rappelle son compatriote et prédécesseur, l'autre fameux romancier algérien vigoureusement anti-jihadiste, feu Rachid Mimouni qui, fuyant l'Algérie, vint finir ses jours, désespéré, dans son refuge marocain. Sansal, lui, a choisi la voie, plus roborative, du pessimisme actif. Actif et courageux. •
(1) Islam prend une majuscule quand il désigne la civilisation, la communauté humaine comme on écrit Chrétienté ou Occident ; islam prend une minuscule quand il désigne seulement la religion comme on écrit bouddhisme, judaïsme, catholicisme, etc.
Péroncel-Hugoz - Le 360
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HISTOIRE • Spécial Musée de la Grande Guerre : une émissin de TV Libertés, dans la série Passé Présent
Il s'agit d'un reportage exclusif de TVLibertés qui s’inscrit dans le centenaire de la Première guerre mondiale. Catherine Gourin et Philippe Conrad se sont rendus à Meaux au musée de la Grande Guerre. Ils ont été accueillis par les responsables du mémorial.
Excellentes explications et intéressante visite que vous pourrez suivre ce week-end grâce à TVLibertés, non moins excellente chaîne de télévison dont nous recommandons de suivre les programmes. LFAR •
Source : TVLibertés
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Nouvelles du blog : du côté des vidéos ... Ordre, classement, accessibilité pour tous
Colloques, conférences, débats, Maurras chez lui à Martigues et l'essentiel de son œuvre ou de sa pensée très sérieusement commenté , rassemblements (Montmajour, Les Baux de Provence) devenus des moments d'histoire du royalisme français, des cafés politiques de haut niveau, des analyses, de très grands noms : c'est tout un monde royaliste, et celui de l'Action française, que vous pourrez connaître, retrouver, plus facilement, désormais, sur Lafautearousseau. A part, et au dessus de tout ce monde, 17 vidéos ont trait à la personne du prince Jean de France.
Nous avons mis de l'ordre dans nos archives, nous avons classé par thèmes (11) une collection de 131 vidéos d'époques et de contenus divers. Certaines, de qualité technique médiocre, sont à considérer aujourd'hui comme des documents d'archives précieux. Toutes sont d'un grand intérêt. D'autres s'y adjoindront peu à peu.
L'ensemble est à votre disposition, désormais plus accessible. N'hésitez pas à l'utiliser. Les anciens y trouveront confirmation et développement de leurs convictions. Les jeunes générations aussi mais, en outre, des outils de formation de haut niveau. LFAR •
Voici, cités en vrac, quelques uns de ceux (nous en oublierons) dont on retrouvera les interventions au fil de ces 131 vidéos : Jean-Ftançois Mattei, Jacques Trémolet de Villers, Jean-Baptiste Donnier, François Davin, Pierre Debray, Jean Raspail (il y a quelques 35 ans), Gustave Thibon, Gérard de Gubernatis, Michel de Saint-Pierre, Jacques Maurras, Jean-Marc Varaut, Marcel Jullian, les princes Jean et Eudes de France, Jean Sévillia, Hilaire de Crémiers, Pierre Boutang, René Sédillot, Thomes Molnar, Alain de Benoist, Yvan Blot, Bernard Lugan, Olivier Dard, Sixte Henri de Bourbon Parme, Louis Martinez, Gilbert Collard, Chantal Delsol, Monseigneur Ellul, les pères Manzano et Zanotti-Sorkine, Pierre Chalvidan, Frédéric Rouvillois, François Reloujac, Hervé Pasqua, Gérard Leclerc, Alain Bourrit, Jean Gugliotta, Gérard Wetzel, Patrick Barrau, Axel Tisserand, Philippe Lallement, Pierre Navarranne, Annie Laurent, Antoine de Crémiers.
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ART DE VIVRE • La cuisine du Nord à l’honneur ... Par Anne Bernet *
Longtemps traitée en parente pauvre de la gastronomie française, la cuisine du Nord retrouve, depuis quelques années, grâce à de jeunes chefs inspirés, toute sa place.
À base d’ingrédients simples, accompagnés de sauces à la bière ou au genièvre, ces plats roboratifs et populaires, peu coûteux, prennent ici un nouveau visage. Si les ingrédients demeurent les mêmes, les chefs co-auteurs de cet ouvrage, proposant chacun un menu composé d’une entrée, un plat principal, un dessert, ont résolument innové, dans le dosage ou la présentation. Les traditionnels lapin aux pruneaux, carbonade, pâté Pantin, coq à la bière, moules frites, flamiche au maroilles, blanquette, tête de veau, tarte au libouli, changent carrément d’aspect. Un hareng saur, des crevettes grises, une modeste lisette, de la morue salée, une soupe à la bière, une quiche aux poireaux, un œuf mimosa, une poire pochée s’invitent sur les plus grandes tables.
Et, si l’on excepte le brio de la mise en scène photographique, qui transforme la moindre assiette en œuvre d’art inimitable chez soi, tout est, relativement, simple à préparer. Cela vaut le coup d’essayer ! •
La cuisine revisitée du Nord Pas-de-Calais, de Patrick Villechaize, Ouest-France, 128 p., 14,90 euros.
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Les mouvements royalistes • Activités • Nouvelles annonces
Pour plus de détails, cliquez ICI
Nouvelles annonces :
FEDERATION D'ILE DE FRANCE (Restauration nationale)
PARIS♦ Mardi 9 juin 2015 à 20h, salle Henry de Seilhac de l’ASIEM 6, rue Albert de Lapparent à Paris 7ème, conférence mensuelle du Cercle Histoire, Culture et Patrimoine. Hilaire de Crémiers, délégué général de la Restauration Nationale et Georges Rousseau, président de la Fédération Royaliste d’Ile-de-France, traiteront - en matière politique et économique - du thème : « Pour un redressement de la France ». Participation aux frais.Suivez ces informations, qui sont régulièrement mises à jour. Pensez à nous transmettre les annonces de vos activités importantes. Cette rubrique est destinée à les faire connaître ! -
LES LAMBEAUX DE LA RÉPUBLIQUE, par François Marcilhac *
« Suave mari magno turbantibus aequora ventis / E terra magnum alterius spectare laborem » : qu’on ne compte pas sur moi pour présenter des excuses à Najat Vallaud-Belkacem de commencer mon éditorial par deux vers latins, des plus célèbres, du reste, et de refuser, en sus, de les traduire.
Pour ceux qui ignorent la langue de Lucrèce — ce qui n’est pas en soi un déshonneur —, il leur suffira de les taper sur leur moteur de recherche préféré...
Je ne dirai pas non plus que c’est Sarkozy qui me les inspire, trop empêtré qu’il est dans son prosaïsme politicien, mais, comme l’auteur au début de son long poème sur La Nature, le déchaînement même des éléments, en l’occurrence des événements politiques pour l’observateur, que chacun sait impartial, de la chose républicaine que je suis... Quels événements ? Eh bien, la naissance du dernier avatar de la droite parlementaire qui n’en finit pas, depuis qu’elle a abandonné tout patriotisme, de changer de défroque à intervalles réguliers — au gré de ses compromissions, des affaires et des ambitions de ses dirigeants. Ou plus exactement encore, le psychodrame auquel cette naissance a donné lieu : pensez ! Voilà que la désormais feue UMP est devenue Les Républicains, préemptant ainsi, pire, s’appropriant, s’arrogeant, monopolisant, confisquant, pour évidemment mieux les pervertir, « les principes de la République qui sont », comme chacun sait, du moins comme le savent les signataires du recours en nullité, qui a échoué, du nouveau nom de l’UMP, et comme le révèle, aussi, toute l’histoire de nos cinq républiques, « la vertu et l’exemplarité » [1]. Oui, qu’il est doux, de la terre ferme du royalisme de regarder l’immense labeur des républicains de toute obédience se disputant sur les flots déchaînés de leurs luttes intestines les lambeaux de l’idée républicaine, devant des Français, au pire indifférents, au mieux médusés de voir nos hommes politiques à ce point en phase avec leurs préoccupations. Comme nous le signalions déjà dans notre précédent éditorial, nos compatriotes sont 65 % à ne plus être sensibles aux termes « République » et « valeurs républicaines ». Qu’importe ? L’autisme des représentants de l’oligarchie n’est plus à démontrer.
Alors que l’immigration ne cesse d’exploser, vérifiant jour après jour le roman visionnaire de Jean Raspail, l’enseignement d’être, par la droite et la gauche réunies, depuis quarante ans méthodiquement détruit, notre économie de s’enfoncer dans le marasme et le chômage d’exploser : fin avril, la France comptait 3 536 000 chômeurs, une hausse de 0,7% par rapport à mars — sur un an, elle est de 5,1% —, le 30 mai, au congrès des Républicains, où, d’ailleurs, s’étaient déplacés deux fois moins de militants que prévu, Sarkozy n’a rien trouvé de mieux que d’accuser la gauche de « trahir la République ». Et notre Robespierre made in USA de s’exclamer, avec un doigt vengeur : « A ceux qui nous accusent de confisquer la République, nous répondons que, s’ils ne l’avaient pas trahie, s’ils ne l’avaient pas abandonnée, s’ils ne l’avaient pas abaissée, nous n’aurions pas besoin aujourd’hui de la relever ». A quoi, Manuel Valls qui, lui, n’a jamais tenté de « confisquer » la république à son profit, de répondre d’Italie — il est loin le temps où nos hommes d’Etat s’interdisaient de commenter la vie politique française de l’étranger —, que ces propos « blessent inutilement le pays »... Mais le pays, Valls, s’en f... de ces querelles d’hérésiarques ! Ce qu’il voit, c’est que la France s’effondre et il attend de ceux qui sont théoriquement chargés de la diriger qu’ils la redressent !
Outre l’historien et ancien secrétaire d’Etat Jean-Noël Jeanneney s’indignant de cette tentative d’affirmer « un monopole, qui rejette tous les autres hors de ce nom lumineux » (Le Monde du 4 mai) — ses desservants ont toujours conçu la République comme un objet religieux, d’où l’impossible « laïcité à la française » —, le plus significatif est l’appel qu’avaient lancé des intellectuels tels que Marcel Gauchet, toujours dans Le Monde [2] contre cette captation d’héritage par un Sarkozy chez lequel le tropisme américain n’expliquerait pas tout. « Si nous sommes républicains, c’est justement parce que la République en France, est [...] la possibilité donnée à chacun de s’associer avec d’autres pour faire valoir ses idées, son projet de société, ses propositions pour faire avancer la réalisation de valeurs communes. En un mot, un régime de partis. » Tout est dit. L’impossibilité pour la République de se concevoir autrement que comme le « régime des partis », dont la forme la plus achevée est le régime d’assemblée — un régime auquel veulent revenir tous les projets de VIe république — montre que la tentative du général de Gaulle d’en finir, en république, avec la suprématie des partis, laquelle se rappela à son souvenir dès décembre ... 1965, c’est-à-dire dès la première élection du chef de l’Etat au suffrage universel, était d’avance vouée à l’échec. Le ballottage du général sanctionna leur triomphe.
Certes, la situation a évolué : si les partis sont toujours les courroies de transmissions d’intérêts privés et le lieu de satisfaction d’ambitions personnelles, eux-mêmes se trouvent aujourd’hui neutralisés par une oligarchie supranationale. L’Europe a modifié la donne, mais en ne faisant qu’aggraver la soumission du politique et du bien commun — la res publica en son sens originel — à des impératifs décrétés ailleurs que dans les instances des partis politiques français — d’où la grande ressemblance des politiques menées. C’est pourquoi, poursuivre en déclarant que « les Républicains sont l’ensemble des Françaises et des Français attachés à la forme républicaine et démocratique, expression naturelle de la souveraineté nationale », c’est mentir deux fois sur ce qu’est cette « souveraineté nationale », par ailleurs fort abstraite. On sait fort bien que la « nation » souveraine, originellement conçue contre le Roi, n’a jamais exercé le moindre pouvoir et que le régime représentatif fut toujours celui des factions ; on sait aussi que ces mêmes partis ont dissous la souveraineté de la nation par rapport à l’étranger et que les socialistes comme nos nouveaux « Républicains » s’accommodent fort bien, pour les avoir eux-mêmes adoptés ou fait adopter, de tous les traités qui, depuis Maëstricht en 1992, Lisbonne en 2008 et le traité budgétaire en 2011, font de cette « souveraineté nationale », qu’on l’entende en son sens « républicain » ou, plus simplement, comme synonyme de souveraineté de la France, une image du passé. Alors que la monarchie capétienne fut le régime du « Roi empereur en son royaume », ne se reconnaissant aucune autorité temporelle extérieure, la république est bien celle d’une « souveraineté nationale », qui, de par les traités, est aujourd’hui « partagée » — une contradiction dans les termes —, c’est-à-dire soumise aux intérêts de l’étranger — qu’il soit politiques, financiers ou les deux à la fois.
La vraie césure n’est plus — n’a jamais été, du reste — entre la droite et la gauche, entre, demain (?), des « Républicains » (l’UMP), des « Démocrates » (le PS) et des « Patriotes » (le FN). Il est entre ceux qui, favorables au « régime des partis », sont attachés à « la forme républicaine et démocratique, expression naturelle » de l’oligarchie, et ceux qui veulent que la nation recouvre, avec le Roi souverain, sa vraie souveraineté. •
[1] http://noussommeslesrepublicains.or...
[2] Le Monde du 24 avril 2015François Marcilhac - L’AF 2000
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Ce que cache la procédure contre les Républicains, par Yves Morel *
Récemment, la fédération nationale des élus socialistes, cinq partis politiques et associations (dont le Mouvement républicain et citoyen) et 143 particuliers ont saisi le tribunal des référés de Paris pour obtenir de ce dernier une décision de justice visant à empêcher l’UMP de choisir pour nouvelle dénomination « Les Républicains ». Les juges les ont déboutés au motif de l’absence de preuve d’un préjudice à leur encontre et du caractère légal de ce changement d’appellation. Consternation des (mauvais) perdants qui ont décidé de faire appel.
Une procédure apparemment ridicule
Pourquoi un tel acharnement de la part de la gauche ? (tous les plaignants se réclament d’elle). Cette dernière n’aurait-elle pas de meilleur cheval de bataille ? Nul, nous disent les plaignants, ne détient le monopole de la ferveur républicaine, et un parti qui revendique l’appellation « Les Républicains » dénie en les autres la réalité ou l’intensité de ce sentiment, les considère donc implicitement comme des républicains de moindre dignité, voire des non-républicains. La République est le patrimoine commun inaliénable, mieux, l’essence éthique de tous les Français (sauf ceux du Front national, naturellement), et nul ne peut s’en réclamer de manière partisane, en s’opposant aux autres.
Ce grief est puéril, ridicule. Il est évident que le choix de l’appellation « Les Républicains » par un parti n’implique nullement que ses adversaires et tous ceux qui n’y adhèrent pas ne le sont pas ; et ceux qui, pour cette raison, ont sollicité la justice le savent. D’ailleurs, lorsqu’en 1977, les Républicains indépendants (giscardiens) décidèrent de s’organiser dans une nouvelle formation appelée parti républicain, nul ne s’en offusqua, et la gauche ne songea pas une seconde à demander à un tribunal l’interdiction de cette nouvelle appellation. Et le parti républicain, composante importante de la droite conservatrice libérale, dura jusqu’en 1997, date à laquelle il devint Démocratie libérale d’Alain Madelin (avant de se fondre dans l’UMP en 2002).
Alors pourquoi cette hargne et cet acharnement dérisoire à l’égard des nouveaux « Républicains » d’aujourd’hui ?
La République, ultime valeur refuge de la classe politique. Le double échec du socialisme et du conservatisme libéral
Point n’est besoin d’être devin ou grand clerc pour le comprendre. La notion de « république » est devenue l’ultime valeur-refuge de tous les partis dont les projets respectifs ont perdu toute crédibilité aux yeux des électeurs, de moins en moins nombreux, et de tous les Français.
Considérons d’abord les socialistes. A l’évidence, plus personne aujourd’hui ne croit en l’avènement à terme du socialisme, plus personne ne pense qu’il est la fin de l’histoire et que les sociétés s’y acheminent de la même manière que les fleuves vont à la mer.
Le marxisme n’est plus entendu comme l’explication scientifique de l’histoire des sociétés et l’appellation de « socialisme scientifique » qui le désignait naguère prête aujourd’hui à sourire (quand on s’en souvient). D’ailleurs, le socialisme lui-même a perdu toute l’autorité intellectuelle et morale qui l’étayait et le nimbait autrefois. Le communisme a partout échoué et a donné lieu aux dictatures les plus calamiteuses qui aient jamais décimé le genre humain (promis pourtant à incarner l’Internationale suivant le chant du même nom). La sociale-démocratie allemande et scandinave s’est contentée de chevaucher la vague de prospérité occidentale des Trente Glorieuses et est retombée avec elle. L’Etat-providence a disparu en Grande-Bretagne. Enfin, les pays dirigistes à économie planifiée, en lesquels l’État et les collectivités territoriales interviennent constamment et prennent en charge une part importante du social (France, Italie, Portugal, Espagne, Grèce) sont au bout du rouleau, en quasi cessation de paiement, grevés d’une dette incompressible, incapables de satisfaire un peuple de chômeurs et de smicards.
Aussi, nos dirigeants actuels, contraints de s’aligner sur le néolibéralisme considéré comme « la seule politique possible », se voient obligés de substituer à un idéal socialiste totalement invalidé par le principe de réalité, la référence au bon vieil idéal républicain. D’où la manie commémorative que nous connaissons, de l’exaltation de la laïcité à la célébration des idéaux et héros de la Résistance. De nos jours, les dirigeants socialistes n’ont que les mots de « république » et de « républicain » à la bouche, et, paradoxalement, évitent avec un soin extrême, ceux de « socialisme » et de « socialiste », tout au rebours de leur attitude de jadis, lorsqu’ils se faisaient fort de « construire le socialisme », d’édifier une « société socialiste » et de « changer la vie ». Le parti socialiste devrait désormais s’appeler « parti républicain ».
Tout cela ne signifie d’ailleurs pas que les socialistes aient renoncé à bâtir leur meilleur des mondes huxleyo-kafkaïen en plein capitalisme sans frontières (ni politiques ni morales), tout au contraire. Leurs réformes sociétales et scolaires délirantes en donnent la preuve, dont la légitimation morale réside désormais en l’idéal républicain et non plus en celui de la révolution prolétarienne internationale.
La République tient également lieu de bouée de sauvetage pour les représentants de la droite conservatrice et libérale. Pendant assez longtemps, tout particulièrement durant les années gaullo-pompidoliennes, la prospérité, la croissance soutenue et l’élévation constante du niveau de vie, qu’ils imputaient à leur action, palliaient leur absence de projet de société et d’idéal politique. Ils n’avaient pas de grandes idées, mais leur compétence revendiquée de gestionnaires avisés et leur prétendue capacité à gouverner sagement assuraient censément le bonheur des Français, à les en croire. Rien ne va plus depuis le milieu des années 1970, et la situation n’a cessé d’empirer au fil des années et des décennies, avec le retour du chômage et de la pauvreté. Dès lors, comme ses adversaires de gauche, la droite ne trouve d’autre moyen d’atténuer la « morosité » de nos compatriotes et de légitimer son existence que dans l’exaltation des institutions et des « valeurs » de la République.
Le navire coule. Restent les symboles ( ?)
Droite et gauche rivalisent donc de républicanisme, ayant perdu toute légitimité et tout crédit au sein de la population. Ainsi, on comprend mieux le choix de la première de s’intituler expressément « Les Républicains » et l’acharnement, à première vue ridicule, de la seconde à tenter de le lui interdire. Leur commune impuissance les amène à se masser autour du mât républicain et à s’y accrocher désespérément, chacune bousculant l’autre pour rester seule. Le modèle républicain s’effondre en raison de son obsolescence, de son inadaptation au monde libéral transnational d’aujourd’hui. Le vaisseau prend eau de toutes part, et ses pilotes s’efforcent de resserrer tous les boulons afin d’éviter le naufrage.
Et ils font donner à plein l’orchestre afin de donner du cœur au ventre aux passagers, les uns affolés, les autres résignés, tous désespérés. La fièvre commémorative que nous évoquions plus haut et la comédie du « 11 janvier » sont des symptômes de ce sentiment de perdition qui hante nos compatriotes. Les Français s’arc-boutent désespérément sur un modèle et un idéal républicains qui s’écroulent inexorablement, et ils savent que la droite libérale et la gauche socialiste ne peuvent pas les sauver. C’est ce qui explique le succès du Front national mariniste qui, avec son discours populiste sur l’identité et l’ « État protecteur », apparaît à beaucoup comme le dernier rempart de la République de leur cœur.
Décidément, les symboles sont tout ce qui reste de notre République, et on comprend que les partis qui prétendent la diriger s’efforcent de les capter. •
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Marseille : soutien aux chrétiens d'Orient, c'est ce soir ...
Une manifestation de soutien aux chrétiens d'Orient aura lieu à Marseille, le vendredi 5 juin 2015.
Rendez-vous est donné sous l'ombrière du Vieux-Port à 18h30.
Les Marseillais y viendront en nombre.
Informations : genocidechretienorientafrique@gmail.com
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Critique de la déconstruction : Lettre de Jean-Michel Lambin, agrégé d'Histoire, à Michel Lussault, président du Conseil supérieur des programmes
Najat Vallaud-Belkacem er Michel Lussault, le 22 septembre 2014, lors de la nomination de ce dernier à la présidence du Conseil supérieur des programmes. - Crédits photo : © Philippe Devernay
JEAN – MICHEL LAMBIN
Agrégé d’histoire
Directeur de collection de manuels scolaires
A Monsieur Michel Lussault
Président du Conseil supérieur des programmes
Monsieur,
Président du CSP, vous avez conçu de nouveaux programmes scolaires, soumis en ce moment à consultation.
Professeur d’histoire durant 38 ans, dont 16 en hypokhâgne et en Khâgne , directeur de collection de manuels scolaires d’histoire de 1981 à 2011 (environ 40 manuels parus, du Cours élémentaire à la Terminale), c’est à ce double titre que je vous écris en réponse point par point, à vos arguments présentés dans votre interview dans le Monde du 14 mai.
« Le programme d’histoire idéal n’existe pas » dit le titre. C’est quasiment une tautologie. Il n’existe pas davantage de programme idéal de physique, encore moins de français ou de mathématiques : combien de fois n’ai-je pas entendu, dans les salles de profs, critiquer les programmes de maths de collège et de lycée au prétexte qu’il s’agit de sous/sous/programmes des exigences en maths au concours d’entrée à polytechnique.
Toutefois le lecteur de votre interview retiendra que votre programme n’est pas idéal.
L’enseignement de l’islam est obligatoire, c’est déjà le cas aujourd’hui dites – vous. Certes mais dans quelle proportion par rapport à la durée de l’année ? Depuis les programmes des années 1960, au moins, l’islam est au programme en 5ème. Mais c’était dans le cadre de l’étude du Haut Moyen Age et à égalité de durée avec Byzance et l’Occident des Mérovingiens et des Carolingiens ; Clovis, Saint Benoît de Nursie, Charles Martel et Charlemagne ayant, c’est une évidence, joué un rôle plus important dans l’histoire de l’Occident que Mahomet, Abou Bakr, Omar, Othman et Ali…
Dans un enseignement qui veut se centrer sur la France et l’Europe (le continent), les civilisations majeures du Haut Moyen Age sont d’abord Byzance et la Chrétienté naissante, les musulmans ne jouant qu’un rôle prédateur à la marge, dans les invasions des VIII° et IX° siècles, au même titre que les Vikings et les Hongrois.
Il aurait d’ailleurs été, toujours dans un cadre européen, mais cette fois –ci dans celui de l’Europe de 28 Etats de mettre davantage l’accent sur la Byzance orthodoxe, matrice totale ou partielle de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Grèce, que sur l’islam qui n’est pas la matrice d’un seul des Etats de l’Union européenne, sauf à considérer que la France serait déjà islamisée…
Mais cela aurait été de la vraie histoire et votre programme fait davantage d’idéologie et de prosélytisme que d’histoire, hélas !
Ce qui est révélateur dans la question de l’islam dans votre programme, c’est l’association obligatoire/facultatif. L’islamolâtrie du programme se dévoile en un Mahomet obligatoire et en des Clovis et Charlemagne facultatifs.
Vous établissez ensuite un parallèle entre science historique et morale politique.
D’une part, la science historique n’est pas une science exacte et, si vous étiez historien et non géographe, vous sauriez qu’en Histoire on fait, d’une certaine manière, toujours de l’histoire contemporaine, même lorsqu’on traite des Guerres médiques.
D’autre part, lorsque vous introduisez «morale politique », vous politisez vous – même. C’est VOTRE propos qui trahit l’histoire en la pervertissant par votre morale orientée, oubliant que l’histoire est a-morale, oubliant aussi que ce qui était « moral » pour certains hier, par exemple glorifier Staline ou, serrer la pince du dictateur Castro aujourd’hui, peut devenir « immoral » demain, oubliant par exemple que durant un siècle la gauche a encensé la colonisation (« Dieu a donné l’Afrique à la France » disait Victor Hugo , icône de la gauche) alors que la droite libérale y fut longtemps opposée.
Vous introduisez cette morale politique à propos des traites négrières. Mais pourquoi vous limiter à la traite atlantique ? Il y aurait aussi une belle indignation à soulever à l’évocation du thème « Esclaves chrétiens, maîtres musulmans » :
• traite des Slaves blonds alimentant le califat de Cordoue, ses bagnes, ses casernes et ses harems ;
• pillages, viols et rapts organisés à partir du bastion arabo-berbère du massif des Maures (Slaves, Maures , le vocabulaire géographique révèle la réalité du passé) d’où les pillards sarrasins furent éradiqués par Guillaume le Libérateur, le bien nommé , à la fin du X° s.
• razzias des pirates barbaresques de Tunis, Alger et Tripoli sur nos côtes de Provence, Languedoc, Corse, Sicile, Malte, Italie du Sud qui font 2 millions de victimes en 3 siècles (Robert Davis , Esclaves chrétiens, maîtres musulmans, 2006) , razzias auxquelles met fin par éradication l’expédition de Charles X en 1830 et la prise d’Alger.
Vous restez dans la morale avec le caractère « scandaleux » des lois antisémites de Pétain. Avant d’entrer dans le champ de la morale, il faudrait expliquer «pourquoi Vichy» mais on entrerait là dans le domaine de la réflexion, de l’effort intellectuel et cela ne convient pas à vos ayatollahs de la pédagogie qui prônent l’indignation et l’émotion – le pathos – plutôt que la réflexion – le logos.
C’est là que gît le cœur battant qui irrigue votre programme; décerveler, jouer de l’émotion et surtout pas de la raison car il faudrait introduire le savoir et cela risque d’ennuyer, comme dit votre ministre. Ce savoir est jugé inutile puisque l’élève doit « se chercher, se construire», « développer des capacités métacognitives » et, sans rire, « proposer des explications et des solutions à des problèmes d’ordre scientifique ».
Vous avez cependant une excuse en ce domaine : vous êtes – provisoirement – le dernier maillon d’une longue chaîne de destructeurs du savoir remontant, sans aller jusqu’à Descartes et Rousseau (avec François Xavier Bellamy , Les Déshérités ou l’urgence de transmettre , 2014 livre dont vos programmes illustrent parfaitement mais négativement la justesse des idées) au moins à Bourdieu, Baudelot et Establet Legrand, sans oublier Mérieux , l’infâme Mérieux , inspirateurs des prédécesseurs de votre ministre.
D’abord Haby, au temps de Giscard d’Estaing, qui instaura le collège unique / inique, puis Jospin et sa loi exécrable qui mit le savoir au rancart en plaçant « l’élève » au milieu de la classe , et enfin , retour à droite , la réforme des programmes de lycée par Sarkozy / Luc Chatel qui , par exemple, en ce qui concerne les guerres mondiales , détruisit le cadre factuel , causal et chronologique pour faire pleurer les élèves sur les aspects doloristes de ces guerres , l’horreur des tranchées et la guerre d’anéantissement.
Au lieu de redresser la barre vers plus d’exigences, ce qu’on aurait été en droit d’attendre d’un universitaire honnête, lucide et responsable, vous allez encore plus loin dans ce « combat » vers plus de médiocrité, vers le nivellement par le bas, pour des élèves dont vous estimez a priori et à tort qu’ils n’ont pas le désir de comprendre, des élèves qu’au fond vous méprisez.
« La nation française mythique n’a jamais existé » poursuivez- vous. De là où ils sont, les morts de Valmy – même s’ils furent peu nombreux – apprécieront. Avez- vous seulement une fois dans votre vie, lu un ouvrage sérieux sur la Révolution française ? (par exemple La Grande nation de Jacques Godechot ou Penser la Révolution française de François Furet) ou lu un discours de Danton, Robespierre ou Sieyès (« fonder la nation contre la noblesse ») avant d’affirmer une telle contre vérité historique ?
Avez – vous seulement lu une fois la phrase de Marc Bloch dans L’Etrange défaite : « il existe deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération ». A vous lire dans le Monde, j’ai la conviction que vous appartenez aux deux catégories citées par Marc Bloch peu de temps avant d’être fusillé par les Allemands. Et je crois qu’il en est de même pour les faibles troupes qui vous soutiennent, l’historien Nicolas Offenstadt ou les seconds couteaux habitués des plateaux de télé, les Patrick Blanchard ou François Durpaire.
Vous évoquez, pour le dénoncer, le « roman national ». Ce terme, exclusivement polémique (vous vous sentez d’ailleurs obligé d’y mettre des guillemets) n’a aucune valeur scientifique. Né de la plume de Ernest Lavisse après le désastre de 1870, popularisé par Offenstadt, il a pour but de discréditer le récit historique en sous-entendant qu'il est faux et imaginaire et surtout de le stigmatiser en l’affublant de l’adjectif « national » , mot diabolisé , abandonné par la gauche et la droite et qui hérisse le poil de toute la bien-pensance de gauche, bref une véritable insulte.
Mais quel pays ne diffuse pas un roman national ? Croyez – vous que l’Algérie du FLN enseigne une histoire qui n’est pas un roman national ? Je vous renvoie au livre de Marc Ferro, Comment on raconte l’histoire aux enfants du monde entier, Plon, 1983.
Qu’offrez-vous à la place du « roman national » ? Un roman «républicain», terme tout aussi mythique ? Avec bons et méchants inversés par rapport au « roman national » ? Une mythologie multiculturaliste ou vivrensembliste (ou « plurielle » pour jargonner en novlangue chère à votre ministre) ? Un délire reposant sur des mensonges caractérisés par la haine de la France et des Français, catholiques encadrés par un clergé obscurantiste au Moyen Age, descendants des Francs qui ont osé stigmatiser l’islam en se défendant de l’invasion arabo-hispano-berbère à Poitiers, négriers européens atlantiques (mais ni Africains ni Arabes parmi eux), une France de brutes - ou de beaufs -, croisés, négriers , colonialistes, vichystes (incluant Mitterrand titulaire de la francisque n° 2202 ???), kollabos, légionnaires ayant fait l’Indo, paras accros à la gégène et nostalgiques de l’Algérie, électeurs de droite tentés par le FN et qui ont le tort d’oser s’opposer à la gauche terranoviste chère à votre ministre ?
Le scandale de ce programme c’est, d’abord qu’il accentue la déchéance de l’enseignement de l’histoire en collège et au lycée après les coups de hache portés par Haby, Jospin, Allègre, Chatel.
Par charité chrétienne, je ne cite pas Jack Lang qui comme d’habitude n’a rien fait, si ce n’est passer la main dans le dos des profs pour les amadouer (et augmenter la durée de leurs vacances). Un seul a, sinon redressé, au moins stoppé la décadence, c’est Chevènement qui a, pour un temps rétabli des programmes d’histoire cohérents et rendu confiance aux profs. Depuis, la chute s’accélère.
C’est ensuite le fait que ce programme impose Mahomet et une forme d’islamolâtrie, suinte le moralisme et la repentance d’être ce que nous sommes et qu’il permet, par le système des questions facultatives, d’enseigner une France sans Clovis, Charlemagne, François d’Assise, Robert de Sorbon, une France sans le « blanc manteau d’églises » cher au moine Raoul Glaber, une France sans cathédrale, un Occident sans Christophe Colomb et sans Vasco de Gama puisque la découverte du monde est réduite à son exploitation coloniale, une France où Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Diderot, Franklin, Washington, La Fayette sont facultatifs mais pas les hommes de « l‘expansion de l’islam » Abou Bakr, Omar, Othman et Ali, les 4 califes rashidun.
Ce programme respire bien la haine de la France, l’incapacité à dire où va le pays et donc, « à dire d’où il vient » (Pierre Nora, JDD) ainsi que la « honte d’être Français » (Jacques Julliard dans Marianne). Mais il s’agit là de pseudo intellectuels ou, comme votre ministre l’a dit dans son français à elle , un français qu’elle a sans doute « construit » elle-même , de pseudoZ’intellectuels.
Je vous prie de croire, Monsieur Lussault, à l’expression de mes meilleurs sentiments.
Genech le 16 mai 2015
Jean – Michel Lambin