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Note en réponse à Joseph Fronczak et à son article intitulé : « The fascist game : Transnational political transmission and the genesis of the U.S. modern right ».

L’article en réponse duquel la Rédaction de « LFAR » oppose la présente critique a été publié dans « The Journal of American History », décembre 2018, pp. 563-588, aux presses universitaires d’Oxford.

J’ai lu avec beaucoup d’intérêt l’article intitulé « The fascist game », par Joseph Fronczak, qui me fut envoyé récemment par un de mes « maîtres » d’une prestigieuse université californienne, qui me fait l’honneur de son amitié, et qui ne doutait pas un seul instant de ma « vive réaction » quant au contenu de cet article...

Avant toute chose, il est regrettable que l’auteur mélange les Croix de Feu, le nazisme, le KKK, le nationalisme chinois, l’antisémitisme en y accolant l’étiquette de « fascisme ». La position est vraiment dommageable d’abord parce que le lecteur, le chercheur, y perd énormément, au point que l’on ne sait plus qui est qui, qui pense quoi etc... sans même se soucier de la pertinence de la transposition de la doctrine fasciste aux U.S.A. (ce qui déjà pose un énorme problème, nous y viendrons).


Avant toute chose, sur le fascisme en lui-même, j’ai presque envie de demander à l’auteur : « Lequel ? ». Parce que le fascisme n’est pas un « bloc de granit » contrairement à l’architecture réaliste (mais également au futurisme qu’il a partiellement inspiré) qu’il a mis en place !


Concrètement, on peut distinguer 3 âges pour 3 « évolutions » de la doctrine fasciste : Celle de la Marche sur Rome, celui de la dyarchie et l’expérience de la « République du Nord » qui est une expérience socialiste nationaliste (et non national-socialiste, attention, chaque mot a un sens).


Concrètement, si l’on peut considérer le fascisme comme un nationalisme (références faites à l’italianité teintée d’exaltation ethnique, raciale, il est bien souvent question de cette race italienne héritière de l’Empire Romain qui se considère comme Aryenne) il ne peut pas se transposer aux USA pour la simple et bonne raison que le « peuple américain » ou la « nation américaine » est lui-même le fruit d’un composite que l’on a appelé le melting pot qui a laissé la place au salad bowl.


De ce fait, il est très difficile voire impossible de transposer cette exaltation ethnique aux USA, ce premier point d’impossible transcription et adaptation est à noter.


Ensuite, sur le système politique américain découlant directement de sa Constitution sacrosainte et de la ratio legis des pères fondateurs : L’extrême-droite américaine exalte sa Constitution, ses pères fondateurs etc...Le fascisme impose un Etat tout puissant qui, selon certaines analyses, a quelque chose de « jacobin ». Or, la conception américaine de l’Etat est par essence libérale. Par ailleurs, l’extrême-droite américaine dans ses choix économiques comme dans sa ligne politique est intégralement et définitivement capitaliste. Le fascisme rejette le capitalisme en ce qu’il incarne selon le terme d’Ezra Pound « USURA », cette création démoniaque aux appétits infinis qui corrompt tout. Comme je l’ai dit, le fascisme est sur un plan économique un socialisme (c’est d’ailleurs le début du militantisme de Mussolini).

Aussi, il est à mon sens abusif de considérer comme le fait l’article que le fascisme est né d’une indoctrination populiste propagée par des « casseurs d’extrême-droite ». Que le fascisme dans ses premiers temps fut un populisme, c’est indéniable. Qu’il y eut une indoctrination populaire (non populiste), c’est indéniable aussi, le fascisme est né d’un mouvement de masse et de la réception par le camp nationaliste de la doctrine socialiste.

Autre point très important à souligner : Le fascisme n’est pas raciste, racialiste et n’avait pas dans sa doctrine originelle l’antisémitisme (c’est toute la différence avec le national-socialisme allemand devenu l’hitlérisme). Hitler exigea de Mussolini la déportation des juifs dans le cadre de leur accord (après que la France ait bêtement laissé filer l’occasion d’obtenir une neutralité de Mussolini en lui suggérant de mettre sur la même ligne que Franco, ce qui aurait eu pour effet direct d’affaiblir l’Allemagne nazie qui était un ennemi mortel pour la France).


Enfin, je parlais de racisme, l’extrême-droite US exalte la race blanche notamment par le KKK et se trouve sur une ligne véritablement racialiste.


Ce qui n’est absolument pas le cas des nationalismes révolutionnaires français. Par ailleurs, l’auteur commet un raccourci regrettable en considérant les Croix de Feu comme le fascisme à la française. Si le programme du Colonel de La Roque est effectivement un programme de nationaliste révolutionnaire, il se rapproche davantage du programme de Salazar (avec qui Charles Maurras eut de nombreux échanges par ailleurs). Pour l’anecdote, lors des émeutes du 6 février 1934, les Croix de Feu sont restés « en arrière » tandis que les Camelots du Roi ont clairement chargé après les premiers coups de feu sur la foule, et notamment la 17ème section du 16ème arrondissement qui fut le noyau dur de ce qui devint « La Cagoule ».


En revanche, on peut reconnaître que l’auteur ne parle pas à juste raison de l’Action française qui n’était absolument pas fasciste, il suffit de relire Maurras, Bainville voire mieux, Pierre Debray pour que tout soit clair sur le sujet.


En définitive, il ne fallait pas s’attendre à des prouesses de la part des presses universitaires d’Oxford sur une question relevant des doctrines du nationalisme, des nationalismes, qu’ils fussent des classicismes ou des romantismes.


Néanmoins, nous pouvons constater que le déchaînement et le déferlement de cette haine de l’Occident, par le truchement du mouvement dit « Black Lives Matter », n’est pas une création spontanée, ex nihilo, mais fut plutôt une « divine surprise » pour les instigateurs du bouleversement idéologique des enseignements de l’Université qui, par l’effet domino et le jeu
de ricochets des actions coups de poing et médiatiques de ce mouvement, purent mettre en œuvre dans les programmes et les séminaires de recherches non plus le travail scientifique de recherche de la vérité mais l’endoctrinement dogmatique de la haine des civilisations indo-européennes...

Jean Baptiste COLVERT

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