A propos de l'affaire du domaine de Dreux...
La Fondation Saint-Louis demande l'expulsion de la famille d'Orléans du domaine de la chapelle royale. Le tribunal prône la médiation. Photo d'archives.
Notre ami Guy Adain nous envoie le court message suivant :
« On pense souvent que le juge n’est là que pour trancher un litige, mais il est aussi acteur de la médiation et ainsi garant de la paix sociale. »
DOMINIQUE BARANGER (Magistrate)
Dreux : dans l'affaire de la Fondation Saint-Louis contre la famille d'Orléans, la juge plaide la médiation
Petit coup de théâtre, ce mardi 7 septembre, au tribunal d’instance de Dreux. Après une audience au mois de juillet, en référé intenté par la famille d’Orléans contre la Fondation Saint-Louis au sujet de l’accès à la maison Philidor, on s’attendait à entendre les avocats des deux parties plaider sur le fond puisque cette fois, c’est la Fondation qui demande l’expulsion de la famille d’Orléans de la maison Philidor dont elle revendique le droit d’usage.
C’était sans compter sur la décision de Dominique Baranger, la juge qui présidait l’audience de ce début de semaine. La magistrate a ordonné "une injonction de médiation" : la famille d’Orléans et la Fondation Saint-Louis ont jusqu’à la fin du mois d’octobre 2021 pour rencontrer les deux médiatrices choisies par la juge.
Elle s’est lancée dans une explication qu’elle a voulue pédagogique pour défendre le recours à la médiation.
« On pense souvent que le juge n’est là que pour trancher un litige, mais il est aussi acteur de la médiation et ainsi garant de la paix sociale. »
Dominique Baranger (Magistrate)
Pour elle, une médiation « évite les aléas d’une décision judiciaire et garantit la préservation de l’intimité des parties » puisque ces dernières s’assoient autour d’une table simplement en présence du médiateur.
Dominique Baranger estime que l’affaire qui oppose la famille de France à la Fondation Saint-Louis "entre tout à fait dans le cadre d’une médiation". Du côté de la Fondation Saint-Louis, l’idée est validée. Me Thomas Rouette confirme que ses clients sont "prêts à s’asseoir autour d’une table et tenter une médiation".
Du côté des Orléans, on n’est pas contre une médiation.
« Mais, à la condition que ces messieurs qui nous assignent pour expulsion, et considérant qu’aucun d’entre eux ne paye notre expulsion de sa poche, que le tribunal veuille bien faire peser la responsabilité et donc les frais de médiation exclusivement sur eux. Comment accepter sans sourciller cette solution qui dépasse les rentrées mensuelles de 70 % des Français ? »
La princesse Philomena
« Je ne demande qu'une chose »
La princesse Philomena, par le biais de son avocate, explique n’attendre "qu’une chose de la justice : savoir si oui ou non, le comte de Paris avait le droit de mettre la famille dans la maison dans les conditions où il l’a mise ? Et si le droit d’usage basique, valable pour tous les Français au bout d’un certain temps est valable pour nous ? "
Les deux parties rencontreront donc séparément les médiatrices qui essayeront de les convaincre du bien-fondé d’une rencontre.
Une nouvelle audience, au tribunal d’instance de Dreux pour faire le point est fixée au 7 décembre 2021.
Valérie Beaudoin
Source : https://www.lechorepublicain.fr/
Commentaires
La Fondation Saint Louis n'aurait-elle plus d'autre fonction à l'égard de la famille fondatrice que de recevoir les corps des descendants du Roi Louis Philippe pour leur seul repos éternel ?
Avec l'expérience acquise au château et au parc animalier de Thoiry, qui ont reçu 26 millions de visiteurs en 53 ans, le fait que la famille fondatrice et animatrice historique habite le lieu de mémoire, peut être un supplément d'âme culturel attractif pour le public.
Cette présence génère pour le lieu de mémoire bien géré, un surcroit de visiteurs et donc de la viabilité économique du site touristique.
J'ai le plaisir et l'honneur d'être le parrain du prince Robert d'Orléans.
Je serais heureux si mon avis et mon expérience pouvaient aider à concilier les objectifs des gestionnaires d'un site touristique voisin de celui de Thoiry et à valoriser la mémoire historique d'une famille qui a façonné notre pays pendant plus de 1.000 ans.
J'espère que l'actuel chef de famille, le comte de Paris, et la Fondation Saint Louis sauront établir une collaboration qui favorisera l'attractivité culturelle de la Chapelle Royale de Dreux.
Faire la paix, c'est construire un objectif commun qui transcende et répare les conséquences destructrices et douloureuses d'un conflit rendu inopérant par la fuite du temps et surtout par la nécessité vitale d'adapter l'ADN du site aux aspirations culturelles de nouvelles générations.
Paul de LA PANOUSE