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Notre-Dame de Paris comme une parabole, par Gérard Leclerc.

© Pyb / CC by-sa 

La Croix titre sur « les progrès saisissants accomplis » dans le chantier de reconstruction de Notre-Dame de Paris. Mais la cathédrale blessée ne constitue-t-elle pas une image de notre monde angoissé ? En attente d’une résurrection ?

gerard leclerc.jpgEn ces jours d’attente de Noël, à la tonalité plutôt grave, avec les mauvaises nouvelles venues d’Angleterre, la cathédrale Notre-Dame de Paris pourrait constituer comme une parabole. Depuis l’incendie meurtrier qui l’a blessée cruellement, n’est-elle pas l’image de notre propre fragilité ? Je connais des Parisiens tout proches qui hésitent à venir au bord des quais où ils avaient l’habitude de l’admirer, par crainte de souffrir de sa plaie béante. Pourtant, les dernières nouvelles du chantier de restauration sont rassurantes. La Croix parle même de « progrès saisissants ». Le démontage de l’échafaudage massif, qui mettait l’édifice en danger, a été achevé le 24 novembre dernier. De même, le grand orgue a lui aussi été démonté. S’il n’a pas été endommagé gravement ou détruit, comme c’est arrivé à Soissons ou à Nantes, il a besoin d’un nettoyage complet. Et le général Jean-Louis Georgelin, qui préside à la reconstruction, prévoit qu’il sera remis en marche, en prévision du Te Deum qui devrait résonner dans la cathédrale en avril 2024. C’est que nous sommes toujours dans le scénario des cinq ans de travaux prévus.

Autre bonne nouvelle : samedi dernier un concert a été enregistré dans la cathédrale, qui sera retransmis la veille de Noël sur France 2, avant la messe de minuit du pape depuis Rome. Le Figaro d’hier nous offrait un reportage complet sur cet enregistrement singulier. Le général Georgelin n’a admis, en raison de toutes les contraintes que huit choristes. Henri Chalet, le chef de chœur, en aurait souhaité une vingtaine, mais il fallait aussi compter avec les musiciens et le personnel technique. Pour les participants, ce fut une moment d’émotion, vécu parfois les larmes aux yeux. Pour tous ceux qui seront présents devant leur télévision jeudi, ce sera aussi un beau moment qui résonnera à l’unisson du temps que nous vivons. La cathédrale se reconstruit, elle est toujours le lieu du mystère qui l’habite, et ont peut y entendre l’écho éternel de Noël.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 22 décembre 2020.

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