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Sortie de crise : vers un élan national ?, par Gérard Leclerc.

Le discours d’hier soir du président de la République est significatif non plus d’une opération de déconfinement mais de sortie de crise et de définition d’un élan national qui suppose unité et solidarité. Emmanuel Macron sera-t-il compris de l’opinion publique ?

Qu’on l’accepte ou pas, le discours qu’a prononcé hier soir le président de la République marque une redéfinition globale de la politique du pays. L’épisode sans précédent que nous avons vécu, à l’unisson de l’Europe et du monde entier, entraîne, en effet, un réexamen de ce qu’on peut appeler la philosophie qui doit présider au déploiement de toute notre activité.

gerard leclerc.jpgNe disposant plus que de deux années d’exercice du pouvoir, Emmanuel Macron est obligé d’envisager un plus large horizon, c’est pourquoi il a parlé de la décennie à venir. Il est bien certain que les décisions prises, en concertation – il a insisté là-dessus –, engageront l’avenir et qu’elles ne pourront se réaliser dans des délais trop courts. Par ailleurs, qui dit philosophie n’implique pas dans l’immédiat un véritable programme concret. Celui-ci se décidera au fur-et-à-mesure. En juillet, le président reprendra la parole, pour formuler sans doute les premières précisions concrètes.

Le nouvel élan s’inscrit d’évidence dans la dynamique, non plus de ce qu’on a appelé le déconfinement mais de la sortie générale de crise. Le pays, dans son ensemble, est-il prêt à se lancer avec conviction dans la reconstruction qui se dessine, avec ses objectifs d’indépendance, de conversion écologique, de relocalisation ? Il faudra pour cela surmonter les handicaps inhérents à l’arrêt qui a été donné à l’activité économique et se traduit par un chômage record et des faillites d’entreprise. La notion d’esprit public prend, dans ce contexte, toute son importance, avec ses exigences d’unité et de solidarité.

De ce point de vue, Emmanuel Macron ne pouvait ignorer les derniers événements qui n’ont rien arrangé, telles les querelles autour du racisme, la déstabilisation morale des forces de l’ordre, et plus généralement la remise en question de notre identité historique. Là-dessus, il s’est montré extrêmement ferme en affirmant qu’aucune trace de notre histoire, aucun nom ne seraient effacés, aucune statue ne serait détruite. Cela importe à l’affirmation de patriotisme qu’il a voulue vigoureuse. Sur ce point aussi, il a marqué une nette inflexion par rapport à certains dérapages de sa campagne présidentielle, lorsqu’il allait jusqu’à contester l’existence d’une culture française. Il n’est pas question désormais de déconstruction de notre passé, il s’agit bien plutôt d’un projet commun fédérateur. Le pays est-il prêt à le comprendre et à le suivre ? C’est toute la difficulté.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 15 juin 2020.

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