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Les « consignes scandaleuses » de la Préfecture de Police à ses troupes, par Aristide Renou.

Et allez donc, il fallait s’y attendre ! Les médias réactionnaires s’offusquent de ce qu’ils appellent les « consignes scandaleuses » de la Préfecture de Police à ses troupes.

Consignes scandaleuses… ah, on reconnait bien là le goût des fascistes pour l’outrance. Bel exemple de lèpre populiste, qui nous ramènera tout droit à Auschwitz en passant par le 6 février 34 si nous n’y prenons pas garde.

Car enfin, de quoi s’agit-il ?

Depuis quelques jours on déplore dans les « quartiers sensibles » de tout petits rien : des incidents, des bêtises. Quoi donc ? Oh, des incendies, des guet-apens, rien de bien méchant, rien qui sorte de l’ordinaire.

La hiérarchie policière a donc donné les ordres suivants à ses hommes :

« Il y a lieu d’éviter tout contact avec les perturbateurs sur les interventions ne représentant pas de danger ou de propagation d’incendie afin d’éviter d’avoir des fonctionnaires blessés. Il y a lieu de faire un usage raisonnable et raisonné de l’armement collectif »

Ce qui est évidemment parfaitement justifié. Vous ne vous rendez pas compte : ces policiers qui opèrent dans nos banlieues sont des brutes, des tueurs, des monstres racistes assoiffés du sang de notre belle jeunesse populaire et métissée. Si on les laissait faire, ils commettraient des actes atroces, inimaginables.

Par exemple, ils n’hésiteraient pas à sodomiser sauvagement à coups de matraque télescopique un pacifique jeune homme, doux et innocent comme l’agneau qui vient de naitre, et dont le seul tort aurait été de protester humblement contre une interpellation totalement abusive, en rappelant à ces barbares en uniforme que la violence n’arrange rien. Souvenez-vous, c’est ce qui est arrivé à ce pauvre Théo.

Ou bien ils seraient capables de renverser volontairement un paisible motard qui s’en allait tout tranquillement porter à sa pauvre grand-mère alitée une galette et un petit pot de beurre hallal, avant de lui couper la jambe avec un canif rouillé et de lui enfoncer cet horrible moignon dans le fondement. Ah, quelle abomination ! C’est ce qui est arrivé la semaine dernière à un habitant de Villeneuve-la-Garenne. Et quand on pense que ce pauvre homme a eu la magnanimité, depuis son lit de douleur, d’appeler au calme ceux qui pleins d’une légitime colère, voudraient manifester – Oh, bien doucement – leur mécontentement, on en a les larmes aux yeux.

Comment dites-vous ? Ce n’est pas exactement ce qui s’est passé ? Oui, enfin, bon, on ne va pas chipoter. Si les policiers n’ont pas fait ça, ils en avaient sûrement l’intention, et si ce n’est eux c’est donc leurs frères.

D’ailleurs notre excellent ministre de l’Intérieur a très bien expliqué tout cela.

Si, parfois, quelques menus incidents se produisent en ce moment, cela s’explique a-t-il dit par « la dureté du confinement pour ces jeunes gens (...) qui pensent que ça serait ludique que d'attaquer les forces de police et d'attaquer les poubelles ».

Eh oui, ces jeunes, plein de la fougue de la jeunesse, s’ennuient. Et comme on les comprend ! Alors, pour se désennuyer ils attaquent les forces de l’ordre ou bien les poubelles (il faut dire, en effet, que la différence entre les deux n’est pas toujours évidente : même couleur, même taille, même forme… on peut facilement s’y tromper. Et paf ! on croit attaquer un policier, pour passer le temps, alors qu’en réalité c’est une pauvre poubelle à qui on s’en prend. Oups…).

Bien sûr, ces braves jeunes gens se trompent. Christophe Castaner le leur a dit gentiment : « Ce n'est pas ludique, c'est dangereux à commencer pour eux-mêmes. » Eh oui, une poubelle qu’on attaque peut riposter, un policier qu’on enflamme à coups de cocktail molotov peut mettre le feu par inadvertance à vos vêtements. Il faut se méfier. Mais quoi ? La jeunesse est ignorante, c’est de son âge. Ce qu’il lui faut c’est de l’instruction. D’ailleurs je ne sais plus qui à dit : « Qui ouvre une école ferme une caserne de CRS », mais c’est très vrai.

Et puis il y a aussi la « galère », la hess comme disent les jeunes : « cette pauvreté dans laquelle ils vivent auprès de leurs proches et qui peut provoquer de la colère », comme l’a très justement rappelé notre ministre de l’Intérieur, qui est fin psychologue.

Seulement, a-t-il ajouté, « la bonne réponse, ce n'est pas de casser, de brûler la voiture du voisin qui lui aussi vit dans cette colère-là. ». Non, en effet, la bonne réponse, c’est de demander des subventions aux pouvoirs publics, des équipements sportifs, des locaux pour se réunir, des animateurs, des chapiteaux de cirque, pourquoi pas ? Vous savez, comme le chapiteau à 1 millions d’euros qui a brûlé à Chanteloup-Les-Vignes il y a quelques mois. Il faut dire aussi, quelle idée de construire un chapiteau en bois… Enfin bref, demandez et il vous sera donné. Mais les jeunes n’osent pas toujours demander. Ils sont si fiers malgré leur pauvreté… C’est admirable.

Donc, bon, voilà, il ne faut pas confondre violences urbaines et sentiment de violences urbaines. C’est très, très différent.

Tenez, de la vraie violence urbaine, c’est celle des Gilets Jaunes.

Et c’est pour ça que les consignes ont été très différentes. Là, les consignes données aux forces de l’ordre étaient : « Allez-y franchement, n’hésitez pas à percuter. Ça fera réfléchir les suivants », comme l’avait rapporté le journal Le Monde il y a un an et demi.

Consignes parfaitement appropriées. Défier le président Macron… mais ces gens-là sont des insensés, des fous furieux qu’il fallait ramener à la raison de la seule manière qu’ils comprennent !

Et puis, si le jeune des quartiers est sensible, le Gilet Jaune a le cuir épais. Pensez donc : ces gens-là fument des clopes et roulent au diesel ! C’est bien simple, tous les matins ils commencent par humer goulûment les fumées de leur pot d’échappement pendant dix minutes, avant d’allumer leur première Gitane Mais. Et ensuite c’est clope sur clope toute la journée. Sans compter les dix apéros quotidiens. Pour des gaillards comme ça, le gaz lacrymogène c’est quasiment médicinal. Ca débouche leurs vilaines bronches encrassées. Et un bon coup de matraque, ça fouette leur sang épais. D’ailleurs, pour eux, ça devrait quasiment être remboursé par la sécurité sociale. Ou peut-être pas, ils finiraient par en abuser… déjà qu’ils nous coutent un pognon de dingue…

Et par ailleurs on a beaucoup exagéré la dangerosité des LBD. Qui nous dit que ce ne sont pas les émeutiers eux-mêmes qui se sont auto-éborgnés à la petite cuillère, pour essayer de discréditer le gouvernement ? Ils en seraient bien capables…

Non, non, les agents sont de braves gens, qui ont fait preuve d’une retenue admirable face à ces factieux fluorescents, et parler de violences policières est proprement insensé.

De toute façon, c’est bien simple : il faut faire confiance à l’Etat, et si le ministre de l’Intérieur vous dit qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat c’est que vous pouvez boire tranquillement votre petit jus détox sur votre terrasse végétalisée. L’Etat vous protège, comme il a su vous protéger contre le COVID-19, parfaitement. Un peu de tofu bio pour accompagner votre jus détox en attendant l’allocution du président ?

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