L'Europe de la misère, quand cela cessera-t-il ?, par Frédéric Poretti-Winkler.
« La qualité de la main-d'œuvre est capitale si nous voulons préserver nos emplois. Les délocalisations ne sont pas irrémédiables » (Jean de France, Un Prince Français).
Fuite des cerveaux et des capitaux à l'étranger, chômage endémique, pays en faillite, travail qui se réduit comme une peau de chagrin, une des conséquences de la dictature fiscale, lois votées au Parlement Européen, que reste-t-il du pouvoir citoyen ?
Quelle tragi-comédie que cette belle République dont le cinquième acte devrait fermer la pièce... En juin 2008 l'Irlande avait voté NON au Traité Européen. Après moult menaces économiques et propagandes en tout genre, ils ont refait voter les Irlandais en octobre 2009 avec l'assurance que le OUI passerait.
L'Irlande devenue durant quelques temps (depuis les années 1990) un Eldorado pour les entreprises avec ses avantages fiscaux, prit de plein fouet le « retour à la normale », en comprenant un peu tard que la « lune de miel » européenne était terminée. La crise de la zone euro éclata, les entreprises partirent vers d'autres pays. Le temps du mirage des avantages fiscaux évanouit, désormais le dynamisme du « tigre celtique », perd de la vitesse. Bref, l'Europe, c'est beaucoup de promesses, mais en définitive le mensonge, l'appauvrissement général voir la faillite des Etats, et non pas la solidarité espérée comme promise dans les déclarations des européistes. Non, décidément, on ne peut bâtir une véritable union sur des valeurs seulement marchandes !
Investissement et mobilité sociale sont découragés. La République préfère, au lieu de favoriser ici, une saine politique familiale, pomper les ressources laborieuses et humaines des pays émergents, véritable « traite des bras et des ventres ». Afin de favoriser le capitalisme, on « déporte » le travail hors des frontières en mettant en péril des familles entières, avec l'absolution du Nouvel ordre mondial compatissant. Le système est ainsi, doublement responsable, d’une part parce qu’il a démissionné dans son rôle de protecteur de la nation en ne travaillant plus à son renouvellement et d’autre part en ponctionnant les pays en voie de développement tout en condamnant ceux qui y restent, à une mort lente ou assistances infinies ! N'est ce pas une nouvelle forme de criminalité et d'esclavage ?
Les dangers du mondialisme avec ses délocalisations spéculatives nombreuses (Florange, entre autres, après Gandrange...), laissent les travailleurs français sur le carreau, avec un fort impact sur l'Ecologie comme la vie familiale. La braderie de secteurs entiers de notre économie, font craindre le pire pour l'avenir de notre pays… L'exportation scandaleuse des usines, du savoir-faire, vers des pays sans protection sociale rappelle l'esclavage odieux des ouvriers durant le XIXème siècle, la catastrophe de Savar (dans la banlieue de Dacca), au Bengladesh, au printemps 2013, a montré toute l'horreur de cette situation… L'argent tout puissant avec ses grands financiers qui parlent des droit de l'homme, font « travailler » des asiatiques pour une misère, sous le regard puéril des « donneurs de leçon » démocratiques. Comment qualifier cette société acceptant le système qui met au chômage un homme, entraînant sa femme et ses enfants dans la précarité sans laisser la moindre protection comme pourrait l'assurer une Communauté de Métiers… La concurrence comme la destruction de nos produits par d'autres plus « rentables », fruits de la misère humaine, doit cesser. Le capitalisme libéral détruit le pays, c'est indiscutable et son fruit, le socialisme, toujours moralisateur, regorge de bonnes intentions avec l'argent des autres. Il ne supporte pas et ne veut pas voir la souffrance du petit peuple, entassé dans des banlieues invivables, vivant sous le diktat de bandes, connues par la police, mais complice d'un État liquéfié comme incompétent… Comme au XIXeme siècle, devant les propositions des lois sociales royalistes, les socialistes républicains font la sourde oreille : tant pis pour les pauvres, les « sans-dents », mieux vaut nier les problèmes et rester dans son éternelle utopie. Le chômage augmente, on découvre les nouveaux pauvres, tout cela baigne dans l'affairisme et les scandales. La caste au pouvoir appartient souvent à cette grande bourgeoisie directement issue des profiteurs de la révolution et, en tout cas, de ses principes. Elle a traversé les époques en cherchant à s'accaparer l'État. On pourrait simplifier en disant qu'elle est à la fois politique, syndicale, médiatique et technocratique. Elle vit de l'énorme pression fiscale dont souffre le pays et qui détruit notre économie comme le tissu social. Les citoyens sont livrés à la loi de la jungle, baptisée « libre concurrence ». Les fils de ceux qui se sont battus pour libérer le territoire, vivent dans des cités ou le couvre-feu est déclenché chaque jour. Les personnes âgées n'osent plus sortir de chez elles le soir, pour les secours, médecins ou pompiers, la moindre intervention devient presque suicidaire. Faut-il le taire ? Que vaut un État ayant démissionné de la simple justice de proximité ? L'égalitarisme prôné met au même rang un citoyen et un délinquant, au nom d'une prétendue « Justice » ? Dans ce système, on nous parle de solidarité mais c'est toujours avec notre argent ! On met en place un business démagogique de bienveillance obligatoire et bureaucratique. Le résultat est arbitraire et anti-social car le système impose des prélèvements sans fin, sur le monde du travail, pour justifier une charité mondiale médiatiquement orchestrée, pour soulager toute la misère qui vient s'installer chez nous. Alors que d'autres pays ont compris les dangers d'une telle pratique risquant de détruire le tissu social chez eux en tiersmondisant leur propre territoire. On finit par ne travailler que pour les autres dans ces conditions. D'autant qu'au niveau social la pauvreté, qui touche désormais 14 % de la population Française, comme les familles nombreuses, n'intéressent personne. Ce sont des « locaux », la solidarité va plutôt pour ce qui est différent et surtout lointain, une manière de se donner bonne conscience, en fait, la république s'occupera des Français après !
F. PORETTI - Winkler (Projet de Société, à suivre)