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Rechercher : qu'est ce que le système ?

  • Une autre façon de voir le film de Ken Loach : Le ”parti immigrationniste” est-il, de fait, esclavagiste et manipulé...p

              Deuxième inconséquence, et là encore écoutons Ken Loach: "c'est tout le processus néolibéral qu'il faut revoir… Personne ne dit : "Nous voulons que les travailleurs d'Europe de l'Est viennent parce qu'ils sont bon marché et nos électeurs sont des consommateurs. Ainsi nous verserons de maigres salaires et les aliments ne coûteront pas chers"… Pourtant, telle est la réalité ..."

              Là aussi Ken Loach a raison: qu'ils le veuillent ou non (et ils ne le veulent probablement pas...); qu'ils en aient conscience ou non (et ils n'en ont probablement pas conscience...): les immigrés, de la façon dont se passent les choses, jouent contre les économies des pays qui les accueillent, en tirant vers le bas l'ensemble de la machine économique, à commencer par les salaires, puis les conditions de travail etc...Il ne faut pas le leur reprocher à eux: ce sont des malheureux, poussés par la misère. Il faut le reprocher aux patrons sans scrupules et aux États qui laissent faire: et redisons-le, nous sommes d'accord avec Ken Loach là-dessus et lorsqu'il dénonce ce fait. Mais là aussi, que font Besancenot et ses trotskistes? Ne prêtent-ils pas la main, "objectivement" (pour reprendre cette bonne vieille terminologie marxiste qui leur plaît tant...) à cette sorte de manipulation planétaire? Ne s'en font-ils pas les relais et les soutiens, donc de fait les complices?

              Ken Loach et Besancenot peuvent bien affirmer de conserve (3) que "le système oppresse les gens". Que l'"on ne peut laisser Bush, Blair, et même votre Président imposer un système qui est profondément injuste". Que le capitalisme "est en train de détruire la terre" (en occultant d'ailleurs l'état lamentable dans lequel le communisme a plongé tous les pays qu'il a dirigé, et qui sont devnus pour certains de véritables "poubelles" du point de vue écologique: il suffit d'évoquer l'horreur de ces complexes industriels roumains, ou la ville d'Oufa, en Russie, qui a tout simplement été "interdite à la vie": ni Ken ni Olivier ne doivent savoir où elle se trouve!...). Tout cela est bel est bon. Mais dans le même temps Olivier-le-trotskiste apporte son soutien à ces vagues migratoires, dont Ken Loach montre l'esclavagisme et l'exploitation auxquelles elles aboutissent, ainsi que le mauvais coup qu'elles portent aux économies occidentales....; le tout voulu par des maitres invisibles qui tirent les ficelles dans les coulisses.

              Ainsi donc, quand Olivier déclare à son pote Ken: "Le sens de mon engagement, c'est de faire en sorte que la révolte aboutisse à quelque chose de positif", n'est-on pas fondé à penser que dans le verbiage de Ken et d'Olivier, comme d'ailleurs dans l'alliance politique qu'ils ont noué l'un avec l'autre, il y a un "gros problème"?...

    (3): comme lors de leur débat radiodiffusé du mercredi 2 janvier sur France Inter par exemple....

  • A propos du cumul des mandats...

              Jack Lang vient de regretter publiquement que les socialistes -pas les militants, les dirigeants...- aient fait marche arrière sur l'interdiction du cumul des mandats.

              "La France est le seul pays démocratique au monde où on accepte qu'un parlementaire soit autre chose que parlementaire, et qu'un ministre puisse aller passer trois jours par semaine dans sa commune ou sa région", a-t-il déclaré...

              Pour ajouter, dans la foulée : "Je demande que parmi les propositions qui figureront dans les demandes socialistes (sur la réforme des institutions) il y ait la demande du non cumul des mandats et des fonctions".

               On sait que nos élus ne tarissent pas d'arguments pour justifier cette incongruité du cumul: cela permettrait entre autres de faire avancer les dossiers... Cela permet surtout de "se sucrer" un peu plus, dans un système où -c'est bien connu- "la soupe est bonne"...

               On l'a souvent dit: les élus devraient pouvoir cumuler, s'ils le souhaitent vraiment, mais en percevant alors un seul traitement, correspondant à un seul mandat. Les autres, s'ils souhaitent en exercer plus d'un,  ce serait "pour la gloire". A l'oeil, quoi...

               Un sénateur-maire d'aujourd'hui se ferait inscrire, donc payer et "traiter" soit comme sénateur soit comme maire, mais n'émargerait plus aux deux. S'il choisissait d'être maire par exemple, mais qu'il juge indispensable d'aller siéger au Sénat, il y siègerait, mais sans percevoir ni argent ni aucun avantage d'aucune sorte lié à sa présence au Sénat. Ou l'inverse...

               Puisqu'ils proclament, main sur le coeur, qu'ils "cumulent" dans l'intérêt général, on verrait bien, avec ce système, si on a a encore autant de vocations a servir le Bien Commun avec tant de zèle, une fois que les avantages financiers ou pratiques auraient disparus. C'est cette proposition que Jack Lang, en attendant mieux, devrait reprendre à son compte...

  • Hollande : le reine Beatrix abdique en faveur de son fils. Ou, vive la Royauté quand même !...

    Le mardi 29 janvier, France info a consacré une "page" très intéressante à la décision d'abdication prise par la reine, en particulier, mais aussi, et surtout - de fait - à la Royauté, et au rapport de la Hollande avec "sa" royauté; même si c'est indirect et involontaire, le reportage et le commentaire de Stéphan de Vries ont très vite amené à l'intérêt de la royauté, et à ses avantages, y compris lorsque, en théorie, la reine (ou le roi) n'a aucun pouvoir d'administration directe des choses...

    Pays-Bas : la reine Beatrix abdique

    A droite, La reine Beatrix, avec son fils le prince Willem-Alexander et la femme de celui-ci, la princesse Maxima.

    Nous l'avons dit plusieurs fois : aucune des actuelles royautés d'Europe ne saurait être prise comme modèle pour la Royauté que nous voulons en France. Tant qu'il y a eu des rois chez nous, c'es-à-dire jusqu'à Louis-Philippe, le roi a régné et gouverné, et nous ne voulons pas d'un figurant à la tête de l'Etat, qui se contenterait de couronner le Système, et de présider, en la cautionnant, donc, à la destruction méthodique de notre société traditionnelle par ledit Système. De la Constitution de la Vème République, élaborée par de Gaulle, le précédent Comte de Paris (Henri VI) disait :  "Il l'a faite pour moi".

    Les pouvoirs de l'actuel président de la République transmis au Chef de la Maison de France - pour faire simple et court - on voit combien "notre" royauté serait différente de celle de Juan-Carlos, ou des rois et reines nordiques...

    Il n'en demeure pas moins que, par sa seule présence, en supprimant la lutte pour le pouvoir suprême, et par l'action personnelle des monarques - parfois cachée, comme l'explique très bien, ici, Stéphan de Vries... - la royauté, même imparfaite, même incomplète, c'est toujours mieux ou moins mal (comme on voudra) que la meilleure des républiques (que l'on cherche bien vainement, chez nous depuis des lustres...)

    1. En 3'59" l'analyse très intéressante de Stéphan de Vries :

    2. Et, puisqu'il s'agit de la Hollande, rappelons - dans notre Catégorie Lire Jacques Bainville - la note XXIV de cette Catégorie : Comment la Hollande renonça à la République...

    Pour en revenir au point de départ de cette note, la reine abdique en faveur de son fils, parce qu'elle croit venu le moment de transmettre le flambeau; non par empêchement physique ou mental, mais pour rajeunir l'institution : 

    "Je ne me retire pas parce que le poids de ma fonction est trop lourd mais parce que je suis convaincue qu'il faut confier les responsabilités à une nouvelle génération"

    Jacques Bainville ne notait-il pas que l'une des vertus des monarchies héréditaires était, précisément, de porter leur renouvellement dans leur propre principe...?

  • Asservissement technologique ? Par Jacques Trémolet de Villers

     

    2061159193.jpgLa nouvelle subversion, disait Fabrice Hadjadj, au colloque Vauban de l’année dernière, n’est pas idéologique. Elle est technologique. Il parlait surtout de la famille – la tablette électronique a tué la table familiale – et de la filiation – GPA et PMA remplaçant « la transcendance de la culotte ».

    La vie judiciaire française connaît, elle aussi, cette subversion molle qui pianote sur le clavier des ordinateurs. Les greffes, où on parlait peu, voire pas du tout à l’audience, mais où s’en faisaient les préparatifs, sont remplacés par un système informatique. Du coup, les audiences de procédure, où des paroles très brèves préparaient les débats de fond, sont devenues virtuelles. Les seules rencontres magistrats/avocats s’opèrent par ce débat, préparé et circonscrit par « des écritures » qui sont en fait des courriels.

    Les jugements, lorsqu’ils sortent sur les imprimantes, sont beaucoup plus longs qu’ils n’étaient jadis car le système informatique permet de reprendre, d’un seul clic, les conclusions des uns et des autres, sans qu’un greffier – ou un juge – soit tenu de les recopier, à la main ou à la machine. Cette facilité technique a son revers. Elle remplace la synthèse par la reproduction littérale des arguments. De cette paresse intellectuelle, le texte du jugement se ressent, d’autant que la parole, à l’audience, qui est censée souligner le point intéressant, n’est, elle, captée par aucun média, juste notée, quand elle l’est, par le crayon du président ou le stylo d’un assesseur. Maigre autorité que ce « gribouillis » hâtif, tracé au vol d’une formule verbale, face aux déroulés automatiques des conclusions enregistrées sur ordinateurs.

    D’où la tentation, chez beaucoup de magistrats, d’éluder le débat oral considéré comme une perte de temps.

    L’idéal devient le traitement des affaires d’infractions routières où le justiciable peut voir son compte courant amputé de la valeur d’une contravention sans aucune intervention humaine, entre le flash du radar et la saisie bancaire. L’automatisme est parfait.

    Il n’est pas interdit d’imaginer que, pour des affaires de nature semblable, donnant lieu à des jurisprudences bien assises, un traitement informatique donne aux juges, après enregistrement des arguments des parties, une grille de solutions pré-établies entre lesquelles, ils pourront – ou ne pourront pas – choisir.

    La justice pénale échappe encore – sauf les infractions routières – à cet asservissement technologique. Mais une course à l’efficacité vérifiée par la statistique peut lui faire prendre les mêmes prétendus raccourcis.

    Le paradoxe, qui n’est qu’apparent, est qu’avec tous ces automatismes, la durée des procédures s’est encore allongée.

    En réalité, comme dans l’exemple cité par Fabrice Hadjadj, l’instrument n’est pas en cause. Que ce soit la plume d’oie ou la tablette de cire, le papyrus ou l’imprimerie, la machine à écrire ou l’ordinateur, ce qui compte, c’est le juge, et, devant lui, le débat contradictoire où s’affrontent le pro et le sed contra pour que de leur confrontation jaillisse la solution droite.

    C’est dans la tête et le cœur des juges et des avocats que réside la vertu de justice.

    D’où, aurait dit Renan, l’urgente nécessité d’une véritable réforme intellectuelle et morale, qui commence par la remise en ordre des études de droit. 

    Politique magazine

  • François de Rugy président de la nouvelle Assemblée Nationale

    L'entrée de l'hôtel de Lassay

     

    En deux mots.jpgFrançois de Rugy est donc  devenu avant-hier président de la nouvelle Assemblée Nationale.

    Personne ne doute qu'il fera un plus digne président que son prédécesseur, Claude Bartolone, réputé homme vulgaire, brutal, sans scrupules et sans manières. A l'hôtel de Lassay, dont la rumeur fait le plus bel appartement de Paris, où vécurent Edouard Herriot, Jacques Chaban-Delmas, Edgar Faure, Philippe Seguin et quelques autres plus obscurs, un peu d'allure sans-doute se reverra. Il n'y a pas lieu de s'en plaindre, même si l'on ne voit pas là l'essentiel.

    Francois-de-Rugy-elu-President-de-l-Assemblee-nationale-Election-du-President-de-l-Assemblee-nationa_exact1024x768_l.jpgÀ propos de cette assemblée, François de Rugy a osé dire - et peut-être même s'y est-il senti obligé : « Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, nous avons été collectivement choisis par une minorité de Français ».

    Ainsi cette « incomplétude de la démocratie » naguère signalée par Emmanuel Macron avant qu'il ne devînt président de la République, se trouve-t-elle aujourd'hui non pas créée - elle est de son essence - mais aggravée par le fait que désormais, elle s'exerce minoritairement. Car Emmanuel Macron, non plus, n'a pas été élu par une majorité de Français...

    Il ne semble pas que ni l'exécutif, président en tête, ni le législatif, emportés par la vague jeuniste, la confiance en soi, la dynamique des succès, le concours sans défaillance des médias, l'attentisme pour l'heure encore bienveillant des Français, ne s'en émeuvent outre-mesure. Ils vont leur train, le veulent rapide, autoritaire et décidé. 

    Ils veulent opérer une reprise en mains de l'Etat ; ont recadré, c’est-à-dire, au fond, relativisé, le Parlement ; ils ambitionnent une certaine restauration de la fonction présidentielle, redevenue prééminente, et gouvernementale, subordonnée mais dite de plein exercice. Même si ce genre de vœu vit généralement ce que vivent les roses, ou plutôt moins, si les volontés s’émoussent assez vite, et si les mécanismes toujours renaissants du Système viennent inlassablement en ronger les ardeurs, même, en bref, si les velléités de cette espèce portent sous notre République,  la croix de mort de l’éphémère, qui s’en plaindrait légitimement ? Il suffit de les considérer sans illusion.

    Reste l’autre essentiel : quelle sera la politique menée ? Et là encore, l’on ne sera pas dans la simplicité. Un jour Macron recevra Poutine à Versailles, royalement, semblera tenir tête à Trump, ira au Maroc, y tiendra, avec le roi des réunions d’amitié et de travail, fera prendre à la diplomatie française un virage assurément positif dans l’affaire syrienne … Et ce sera bien. Un autre jour, il voudra conduire l’Europe vers plus de fédéralisme, proposera une C.E.D. revisitée mais tout aussi illusoire, voudra légaliser la PMA, au mépris de la filiation, etc. Et ce sera mal.  

    Face à ce système, plus subtil que sous Sarkozy et Hollande, une opposition polémique, imprécatoire, marquée de radicalité, apparaîtra anachronique, inappropriée, inefficace. Notre opposition – qui perdure – ne vaudra que faite d’analyse, de réflexion et de rigueur. Les royalistes d’Action française, par tradition, en ont les moyens.  

  • « Boutef », du beau gosse à la momie…

    « Boutef » jadis avec des Algériennes

     

    Par Péroncel-Hugoz 

    Notre confrère puise une fois de plus dans ses carnets d’Alger, quand il y était correspondant du journal Le Monde, sous la dictature du colonel Boumediène, pour relier le président actuel en fauteuil roulant à ses « glorieuses années » passées…

     

    peroncel-hugoz 2.jpgLes observateurs qui s’interrogent sur la façon dont l’Algérie peut être gouvernée par un homme que paralyse la maladie, ignorent ou feignent d’ignorer que, de toutes façons, depuis le coup d’Etat de 1965, ce pays est régi par une camarilla de quelques militaires quasi invisibles et une police politique omniprésente. Dans ce système, le chef de l’Etat et le gouvernement ne sont qu’une façade et ne font qu’appliquer ce que décident une poignée d’officiers vétérans et les patrons des services secrets. Seul l’éphémère président Ahmed Boudiaf, en 1992, peut-être influencé par ses 28 ans d’exil au Maroc, après l’indépendance algérienne, tenta de secouer le joug kaki mais il fut presque aussitôt abattu par un… militaire. 

    Un natif d’Oujda

    Sous le régime du colonel Boumediène, Abdelaziz Bouteflika, ministre des Affaires étrangères fut, quoique civil, le n°2 de facto du système algérien. Ce furent les belles années du natif d’Oujda, resté volontairement célibataire. Chaque fin de semaine ou presque les Algérois informés, voyant des avions filer vers Nice ou Genève, murmuraient: «C’est Boutef qui va rejoindre ses bonnes amies!». Liens de cœur ou aventures tarifées ; ou un peu des deux, peu importe, le jeune dirigeant séduisait avec sa moustache conquérante et faisait oublier sa petite taille grâce à d’épais talons. Des espions occidentaux enregistraient méthodiquement ses escapades coquines…

    Cependant ses cheveux donnaient déjà du souci au ministre séducteur qui faisait mentir le proverbe méditerranéen selon lequel : « un vrai homme n’a pas honte de sa calvitie ! ». Un demi-siècle plus tard, de pathétiques photos du président immobilisé et hagard, avec ses derniers cheveux collés sur le crâne, font terriblement penser à la momie du pharaon Ramsès II dont les embaumeurs durent batailler avec les ultimes mèches du monarque antique comme tel coiffeur algérois avec celles du président algérien…

    L’ex « beau gosse » des chancelleries et des palaces, pour lequel d’irrespectueux gamins d’Alger forgèrent jadis le verbe « beaugosser » est à présent un mort-vivant auquel des docteurs-miracle de France ou de Suisse (cruelle ironie de l’histoire, les territoires des exploits masculins passés d’Abdelaziz Bouteflika) permettent de se dire encore de ce monde. D’où le sinistre canular récurrent, ces dernières années, sur la Toile, de l’annonce du décès du président algérien, suivie de réactions lapidaires d’intervenants du type : « mais il est déjà mort depuis belle lurette…». Il paraît que même une branche des agences d’espionnage américaines a apporté de l’eau à ce moulin de mauvais goût, pour tester le régime d’Alger…   

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 17.03.2017

  • Patrick Buisson : « la démocratie, rien d'autre qu'un pis-aller, une forme de résignation, un expédient pour basse époqu

     

    Les lignes qui suivent, puissantes et pénétrantes, toutes marquées d'authentique esprit contre-révolutionnaire, ne sont pas de Charles Maurras, venues de temps lointains  ... Mais du premier des conseillers du précédent président de la République française, Patrick Buisson. « Le doute n'habite-t-il pas le système lui-même ? » demande-t-il. Il en fut l'un des rouages les plus hauts placés de 2007 à 2012. Sans illusion et sans abandon ni de ses convictions de fond ni de sa lucidité critique. Est-ce folie de supposer possible qu'en certaines circonstances déterminées un tel régime pourrait s'effondrer sur lui-même, se défausser, laisser la place ? A méditer. Lafautearousseau 

     

    bv buisson.jpg« Il y a quelque chose de particulièrement sinistre dans l'atmosphère qui nimbe les heures crépusculaires d'une fin de règne en régime démocratique. Au sentiment d'inachevé, que souligne l'impuissance à s'inscrire dans le temps long de l'histoire, se mêle la sourde aversion que suscite chez tout esprit épris d'unité la perspective d'être de nouveau confronté au fanatisme mou d'une campagne électorale, au mimodrame d'une guerre civile. Telle est ma fracture intime : avoir développé une expertise au sujet d'un processus dont la résultante collective ne me paraît pas toujours ordonnée au bien commun. Car si l'élection présidentielle est bien ce moment où l'on confronte les projets, c'est aussi le moment où s'accomplit un rituel de séparation qui dresse les Français d'abord en plusieurs factions rivales, puis en deux camps apparemment irréconciliables. Là est la malédiction du nombre abstrait, anonyme, informe, que Victor Hugo résuma en une formule fulgurante : « Je suis le Médiocre immense. [...] Je suis Tous, l'ennemi [...] de Tout. » Là est aussi la critique la plus aiguë de la démocratie : la multitude opposée à l'unité, la fragmentation à l'indivisibilité, le dénombrement contre le rassemblement. Le doute n'habite-t-il pas le système lui-même ? La célèbre sentence de Churchill qui fait de « la démocratie le pire régime à l'exclusion de tous les autres » ne semble-t-elle pas nous dire que, finalement, la démocratie n'est rien d'autre qu'un pis-aller, une forme de résignation, presque un expédient pour basse époque ? Dans le feu de l'action, le gérant démocratique ne se pose que rarement ce genre de question. Sauf à l'heure des comptes. Alors, il vacille, titube, se perd dans une interminable introspection traversée par un fort sentiment d'injustice dès lors qu'il en vient à envisager la défaite. » 

    Patrick Buisson

    La Cause du peuple - Perrin - 2016 [Pages 283-84]

  • Patrick Buisson : « la démocratie, rien d'autre qu'un pis-aller, une forme de résignation, un expédient pour basse époqu

     

    Pas plus que l'article qui précède n'émane de Lafautearousseau, les lignes qui suivent, puissantes et pénétrantes, toutes marquées d'authentique esprit contre-révolutionnaire, ne sont de Charles Maurras, venues de temps lointains  ... Mais du premier des conseillers du précédent président de la République française, Patrick Buisson. « Le doute n'habite-t-il pas le système lui-même ? » demande-t-il. Il en fut l'un des rouages les plus hauts placés de 2007 à 2012. Sans illusion et sans abandon ni de ses convictions de fond ni de sa lucidité critique. Est-ce folie de supposer possible qu'en certaines circonstances déterminées un tel régime pourrait s'effondrer sur lui-même, se défausser, laisser la place ? A méditer. Lafautearousseau 

     

    bv buisson.jpg« Il y a quelque chose de particulièrement sinistre dans l'atmosphère qui nimbe les heures crépusculaires d'une fin de règne en régime démocratique. Au sentiment d'inachevé, que souligne l'impuissance à s'inscrire dans le temps long de l'histoire, se mêle la sourde aversion que suscite chez tout esprit épris d'unité la perspective d'être de nouveau confronté au fanatisme mou d'une campagne électorale, au mimodrame d'une guerre civile. Telle est ma fracture intime : avoir développé une expertise au sujet d'un processus dont la résultante collective ne me paraît pas toujours ordonnée au bien commun. Car si l'élection présidentielle est bien ce moment où l'on confronte les projets, c'est aussi le moment où s'accomplit un rituel de séparation qui dresse les Français d'abord en plusieurs factions rivales, puis en deux camps apparemment irréconciliables. Là est la malédiction du nombre abstrait, anonyme, informe, que Victor Hugo résuma en une formule fulgurante : « Je suis le Médiocre immense. [...] Je suis Tous, l'ennemi [...] de Tout. » Là est aussi la critique la plus aiguë de la démocratie : la multitude opposée à l'unité, la fragmentation à l'indivisibilité, le dénombrement contre le rassemblement. Le doute n'habite-t-il pas le système lui-même ? La célèbre sentence de Churchill qui fait de « la démocratie le pire régime à l'exclusion de tous les autres » ne semble-t-elle pas nous dire que, finalement, la démocratie n'est rien d'autre qu'un pis-aller, une forme de résignation, presque un expédient pour basse époque ? Dans le feu de l'action, le gérant démocratique ne se pose que rarement ce genre de question. Sauf à l'heure des comptes. Alors, il vacille, titube, se perd dans une interminable introspection traversée par un fort sentiment d'injustice dès lors qu'il en vient à envisager la défaite. » 

    Patrick Buisson

    La Cause du peuple - Perrin - 2016 [Pages 283-84]

  • A propos du rendez-vous de Béziers

     

    rdv-beziers.jpgA propos des journées de Béziers du week-end qui vient, organisées à l'initiative de Robert Ménard, vous pourrez lire plus loin un éditorial de François Marcilhac - paru dans Action Française 2000 - et écouter Alain de Benoist [vidéo] qui évoquent l'un et l'autre ces rencontres toutes proches. Tous deux y participeront et disent pourquoi.

    Lafautearousseau y sera représenté et l'on y retrouvera bon nombre de participants d'Action française - militants ou cadres.

    A vrai dire - Robert Ménard ne nous reprochera pas cette liberté de pensée et d'expression - nous partageons la réserve d'Alain de Benoist sur la capacité des politiques à se rassembler et à s'unir. Les divergences dans l'ordre des idées mais aussi des stratégies et des intérêts, le choc des ambitions personnelles et partisanes, y compris â l'intérieur de chaque mouvement, n'ont que trop tendance à les opposer. Trop, sans-doute, pour qu'en définitive ils les surmontent. Telle est, en effet, la logique du système des partis et des luttes électorales, quels que puissent être le patriotisme et la bonne volonté des personnes en tant que telles.

    On nous objectera que nous vivons sous ce système, qu'il convient, dans l'urgence, de s'en accommoder et d'y prendre part. Nous persistons à penser que sans en sortir, rien d'essentiel et de durable ne sera accompli pour la France. Et nous sommes même assez convaincus que face aux défis inédits qui s'annoncent et semblent devoir être de grande ampleur, le régime actuel s'avérera trop faible pour durer et ne pourra survivre aux épreuves que la France aura à affronter. Il ne s'agira plus simplement de changer de majorité mais de régime. 

    Reste le débat d'idées, la définition, s'il se peut, d'une sorte de programme de salut national, entre personnalités et intellectuels divers, marqués par de légitimes différences, mais aussi par un souci patriotique et civilisationnel commun. Là réside, nous semble-t-il, l'intérêt véritable de ces journées de Béziers, dont le mérite, en tout cas, reviendra à Robert Ménard. C'est aussi ce que souligne Alain de Benoist dans l'entretien qu'il a donné à Boulevard Voltaire.

    Ainsi commencera peut-être à être forgée la base non d'une éphémère alternance - qu'il n'est bien-sûr pas inutile de tenter - mais d'une véritable alternative politique pour temps de crise. Entre patriotes français de droite et de gauche. Ou - comme nous - d'ailleurs ...  Lafautearousseau 

  • Après Estrosi et Bertrand, Juppé sera-t-il, demain, un Président « de droite » élu par la gauche ?

     La Une de Libération, le 22.12.2014... Déjà ! 

     
    Mur-bleu gds.jpgLe « Front républicain » est la tendance actuelle du Système; lequel, comme les virus, mute en permanence : non pas pour perdre sa nocivité, bien au contraire, mais pour mieux la et se conserver. Aujourd'hui, pour « barrer la route » à ce qu'ils appellent « extrême droite » (alors qu'ils disent, curieusement, « la gauche de la gauche »), les politiciens de tous bords, intellos et « médiacrates » de tout poil, ont imaginé de faire bloc contre l'extrémisme; et de baptiser ce bloc - ou prétendu tel - « Front Républicain». C'est ce danger extrême, qui prétend se lever contre l'extrémisme, qu'il faut dénoncer et combattre aujourd'hui, comme le premier et le plus grand de tous les dangers immédiats.
    Ce Front Républicain a marché aux dernières Régionales, où - dans le Nord et en Provence - Xavier Bertrand et Christian Estrosi ont été élus par une alliance contre nature et ont réussi à fausser le jeu normal d'une élection qui aurait, sinon, porté les deux candidates Front national aux commandes de ces deux Régions.
    Aujourd'hui, pour la Présidentielle, « on » s'apprête à refaire le coup, mais avec Alain Juppé, cette fois. Il fallait l'entendre et le voir, sur RTL, lancer un appel jubilatoire à la gauche pour venir voter pour lui à la primaire... de la droite ! N'importe qui voit dans ces tactiques douteuses le dévoiement illégitime d'une saine représentation de la réalité vraie de l'opinion publique. N'importe qui, mais pas la classe politique. Dérouter ainsi les gens, fausser ainsi la représentation nationale, cela ne gêne pas nos grandes consciences, promptes à donner par ailleurs des leçons de morale à la terre entière.
    Ces basses manoeuvres politiciennes s'exercent, aujourd'hui en faveur d'Alain Juppé. Que l'on peut clairement désigner comme le candidat de l'Islam en France. « Dhimmi volontaire » - comme l'a appelé un de nos lecteurs/commentateurs - Juppé n'a-t-il pas offert à l'imam de Bordeaux, Tarek Oubbrou - dont certains disent qu'il en ferait un ministre - un vaste terrain pour la construction d'un gigantesque centre « culturel » (bien entendu, avec mosquée, puisque, en Islam, culturel et cultuel ne font qu'un). Si ce n'est pas une violation flagrante de la loi de 1905...
    Voilà l'homme que, demain, le Front Républicain, cette dégénérescence dans laquelle est tombé le Système, voudrait placer à la tête de l'Etat. Au moins, hier, il ne s'agissait que - si l'on peut dire - de deux Régions... 
  • Histoire • Quand la cour survit aux rois

     

    Par Jean Sévillia

    Disparue en 1789, la cour du roi ? Un passionnant ouvrage montre au contraire, comment, de Napoléon à la IIIe République, le système de cour a perduré pendant tout le XIXe siècle, en jouant un rôle politique et culturel fondamental. [Le Figaro 15.04]

     

    XVM06e8d676-796d-11e5-ba18-c49418e196fb.jpgLorsqu'on évoque la cour des rois de France, on pense à Louis XIV ou Louis XV à Versailles, plus rarement aux Valois au Louvre ou dans un château de la Loire, presque jamais à ce qui s'est passé après la Révolution. Or Louis XVI (même après les journées d'octobre 1789), Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe ont eu une cour, de même que Napoléon Ier et Napoléon III. C'est le sujet étudié par un jeune historien, Charles-Eloi Vial, conservateur à la Bibliothèque nationale de France où il est chargé des manuscrits modernes et contemporains. Son ouvrage, appuyé sur de patientes recherches dans les archives et sur une bibliographie impressionnante, est un modèle car l'auteur fait partie de ces nouveaux universitaires qui ont compris, contrairement à tant de leurs prédécesseurs, qu'il ne sert à rien d'écrire dans un style austère : les lecteurs d'aujourd'hui étant pressés, les ennuyer, c'est s'exposer à ce qu'ils abandonnent définitivement leur livre.

    Cette étude, illustrée par de nombreuses historiettes et anecdotes, se lit donc avec bonheur. Elle n'en est pas moins extrêmement sérieuse, car ce que montre Vial, c'est que le système curial a joué un rôle politique et culturel fondamental dans la France du XIXe siècle.

    La cour de Louis XVI, à Versailles, est le reflet d'un régime bloqué qui finira par emporter la monarchie. C'est Napoléon qui recrée une cour évoquant l'Ancien Régime par certains aspects extérieurs, mais dont le but profond est d'assurer le contrôle des élites par le pouvoir, et de donner une légitimité aux institutions nouvelles par le mélange de l'ancien et du nouveau monde. La Restauration, contrairement à une idée reçue, puis la monarchie de Juillet et enfin le Second Empire ne dérogent pas à ce principe. Dans son dernier chapitre, l'auteur expose comment la IIIe République, à ses débuts, tente de perpétuer la tradition de la cour, notamment à travers les voyages présidentiels, les grands dîners et les réceptions à l'Elysée. Le budget du palais, son mobilier et ses cuisines son un héritage lointain de la liste civile du roi. « La cour, observe Charles-Eloi Vial au terme de cette passionnante rétrospective, projette dans tous les esprits comme une ombre sur l'histoire de notre pays: son souvenir hante encore les Français. »   

    Jean Sévillia           

  • L'Afrique Réelle n°123 - Février 2020, par Bernard Lugan.

    Sommaire


    Actualité
    - Algérie : et maintenant, la faillite
    - Sahara occidental : au cœur du contentieux algéro-marocain
    - Le pastoralisme nomade est-il condamné ?

    Dossier : L’Afrique n’est pas le continent souche de toute l’humanité 
    - L’histoire de nos origines, un enjeu idéologique
    - La chronologie classique
    - Les hominidés ne procèdent pas tous des primates africains
    - Hominisation : le foyer européen

    Bernard Lugan.jpgPour se survivre à lui-même, le «Système» algérien  fait du neuf avec du vieux. Propulsé au premier rang par feu le général Gaïd Salah, le président Abdelmadjid Tebboune fut en effet plus de dix fois ministre d’Abdelaziz Bouteflika dont il ne cesse désormais de dénoncer le bilan... 

    Revenons sur la carrière de ce cacique : de 1991 à 1992, il fut  ministre délégué chargé des Collectivité locales ; en 1999 il fut nommé ministre de la Communication et de la Culture et, ensuite, toujours en 1999, il fut de nouveau ministre délégué chargé des Collectivités locales. En 2001-2002 il fut ministre de l’habitat et de l’Urbanisme et en 2012 il fut une nouvelle fois en charge de ce ministère. De 2013 à 2016, par trois fois, il fut ministre de l’habitat, de l’Urbanisme et de la Ville dans les gouvernements Sellal II, III et IV. En 2017 le voilà ministre du Commerce et le 24 mai 2017 il fut nommé Premier ministre, charge qu’il occupa jusqu’au 15 août 2017.
     
    La mission qui lui a été confiée par les vrais maîtres de l’Algérie est de sauver le cœur nucléaire du «Système». 
    Il le fait en sacrifiant des lampistes, des individus et des clans jugés trop compromettants. Pendant ce temps, l’opacité demeure sur les colossaux détournements financiers de ces dernières décennies. Notamment sur l’ « évaporation » de 600 milliards de dollars rapportés par la vente des hydrocarbures entre 2000 et 2015… à l’époque où il était ministre d’Abdelaziz Bouteflika… et l’un de ses plus empressés courtisans. 
     
    Out of Africa ? Out of Europa ?
     
    Le dossier central de ce numéro est consacré à une question essentielle, celle de nos origines. Les découvertes qui s'additionnent prennent en effet le contre-pied du « paléontologiquement correct » qui, jusqu'à ces dernières années, imposait l'idée que l'Afrique est le continent souche de toute l'humanité. 
    Le nouveau paysage scientifique qui se dessine sous nos yeux est tout au contraire celui d’une hominisation multicentrique. 
    Dans ces conditions, l'Afrique serait le berceau des Africains, l'Asie celui des Asiatiques et l'Europe celui des Européens. Nous voilà donc de retour au point de départ… 
    Il ne restera bientôt plus qu'à reconnaître l'évidence, à savoir l'existence des grands ensembles ou «races» humaines qui semblent  procéder de « sapiensisations » locales. 
     
    Mais, plus encore, selon l’analyse génomique des populations, l’Homme moderne serait apparu et se serait propagé, non pas à partir de l’Afrique, mais de l’Eurasie. La colonisation-migration ne se serait donc pas faite dans le sens Afrique-Europe, mais dans le sens Europe-Afrique. Sale temps pour la doxa
  • On arrête tout et on réfléchit, par Gérard Leclerc.

    En dépit de la gravité de l’heure, si nous renoncions un instant à être sérieux ! Entendons-nous… il y a différentes façons de décliner ce terme de sérieux et l’on pourrait recourir à la philosophie pour mieux cerner le concept. Contentons-nous d’évoquer, pour le rejeter, cet esprit de sérieux qui enferme dans un morne immobilisme, par refus de se remettre en question et de remettre en question le monde tel qu’il va. Mais justement, le monde tel qu’il va vient de s’arrêter brusquement. La fébrilité a quitté nos rues en même temps que toute agitation, comme pour défier ce qui est le moteur de notre civilisation technique.

    gerard leclerc.jpgPour qualifier la supériorité des États-unis, c’est à cette image de la fébrilité des rues que l’on a eu parfois recours. L’Américain ce n’est pas l’homme tranquille, c’est l’homme pressé. Mais voilà que l’homme pressé est contraint de s’arrêter, de s’immobiliser. Ce n’est pas drôle, ça ne donne pas envie de rire. Pas seulement parce qu’il y a cette affreuse pandémie mais parce que toute l’activité économique s’est arrêtée.

    Justement, et si nous prenions le parti des gens pas sérieux, c’est-à-dire des personnes qui trouvent quelque avantage à cet arrêt de l’activité, parce qu’il donne l’occasion de réfléchir à frais nouveau. Cela rappelle des souvenirs, pour qui a connu les folies qui ont entouré Mai 68. Gébé, un dessinateur satirique publiait L’an 01, qui va devenir un film au succès étonnant, fondé sur la pure imagination utopique. Et si on arrêtait tout, et si l’on recommençait à zéro. « On arrête tout, on réfléchit, et c’est pas triste. » Cela ne va pas durer longtemps. L’esprit de sérieux ne tardera pas à reprendre le dessus et les militants utopistes des années soixante ne tarderont pas à rejoindre l’appareil de production dont ils seront les agents très efficaces.

    Mais aujourd’hui que l’utopie de Gébé se trouve momentanément réalisée, que l’on a tout arrêté, ne pourrait-on pas réfléchir à la possibilité d’un redémarrage qui tiendrait compte de ce qui ne marchait pas dans notre système avec la ferme résolution d’y porter remède. Quelqu’un d’aussi sensé qu’Hubert Védrine, notre ancien ministre des Affaires étrangères, rentre tout à fait dans ce pari : « Il faut procéder à une évaluation implacable de tout ce qui doit être corrigé ou abandonné au niveau international, européen, national, scientifique, administratif, collectif et personnel » Le Figaro, 23 mars). Concrètement, il faudra écologiser complètement notre système de production et cela nous mènera à une mutation totale en dix ou quinze ans. Ne pas être sérieux aujourd’hui, ne serait-ce pas la seule façon d’être sérieux ?

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 24 mars 2020.

  • Retraites/Débat CNews : Hommage et justice ont été rendus à Louis XIV et Colbert, inventeurs des retraites...

    Le débat d'hier soir, 19h, a "démarré très fort" : dès les premières secondes, l'intervenant a mentionné Louis XIV et Colbert comme étant les premiers à avoir imaginé et mis en place un système de retraites, en France...

    Il a juste "omis" le pauvre Charles VI, qui avait bien fait quelque chose, bien longtemps avant, mais il est vrai assez différent...

    66666666666.jpgLe 7 janvier 1407, soixante-dix ans après le début de la guerre de Cent Ans, Charles VI (1368-1422, ci contre) édicte une ordonnance donnant droit à une pension "à ceux qui bien et longuement l'auraient servi". Il vient d'inventer la retraite. Les souverains qui lui succèdent sous l'Ancien Régime prélèvent sur leur trésor royal pour distribuer des pensions de cour, de charité et de mérite à un petit cercle d'environ 60. 000 élus.

    Mais c'est la difficulté de trouver des équipages fiables pour les navires de Sa Majesté qui va aboutir à la création de la première véritable caisse de retraite.

    Le 22 septembre 1673, Jean-Baptiste Colbert, (1619-1683), ministre de Louis XIV, met en place l'enrôlement général des "gens de mer", appelés à servir sur les vaisseaux du roi. Une caisse des invalides de la marine royale est destinée à secourir les marins blessés ou invalides.

    "RÉCOMPENSES AUX GENS DE MER"

    Ce concept d'invalidité englobe peu à peu celui de vieillesse. Et le 31 octobre 1784, sous Louis XVI, l'ordonnance du marquis de Castries convertit le régime, qui avait été étendu progressivement aux militaires gradés et aux personnels des maisons royales et de la ferme générale, en système de pensions de vieillesse et d'invalidité.

    Il s'agit pour le roi, selon le texte de l'ordonnance, de "régler les récompenses [les compensations] qu'elle se propose d'accorder aux gens de mer qui seront morts sur ces vaisseaux ainsi qu'aux veuves et aux enfants" et de "déterminer les cas où ils seront susceptibles des pensions d'invalides".

    Colbert, alors ministre des finances de Louis XIV, a ainsi véritablement organisé, en 1673, un premier régime de retraite pour les marins de la Royale (Caisse des Invalides de la marine royale). Ce régime fut d'abord réservé aux marins blessés ou invalides. Le régime était cofinancé par l’Etat et à l’aide de retenues sur les traitements des marins. L’objectif recherché était d’attirer et fidéliser les meilleurs marins au service de la marine militaire.

    Ce régime fut ensuite étendu en 1709 aux marins de la flotte commerciale, qui constituaient une réserve de force mobilisable en cas de conflit maritime. La monarchie poursuivit à partir de 1768 l’extension de ce dispositif en le proposant plus largement à ses agents : militaires gradés, administration royale, personnel des Maisons royales, clergé et fermiers généraux (représentants du roi en charge de prélever l’impôt)...

    Qui pensera que tout ceci n'est qu'un "point d'histoire" (même si cela l'est, aussi, incontestablement...)

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  • « Une espérance pour la France: La Monarchie », préfacé par le prince Jean de France

    par Claude Wallaert 

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    « L’État souverain, l’État créateur ... »  

    Vous aimez profondément votre pays et vous vous inquiétez pour  son avenir ? Vous êtes déçu par la démocratie à la française ? Vous êtes atterré par la médiocrité du personnel politique aux affaires et dans l’opposition ? Vous estimez que les partis politiques accaparent le pouvoir sans pour autant représenter les intérêts des citoyens ?

    Si la réponse est « oui » à au moins une de ces questions, je vous suggère la lecture d’un petit ouvrage revigorant réalisé par un groupe du cercle Vauban, intitulé « Une espérance pour la France: la monarchie ».

    Il peut paraître extravagant de vanter, 226 ans après la mort de Louis XVI, 171 ans après la chute de Louis-Philippe, un tel système politique, auquel sont encore associés, dans l’esprit de beaucoup, les idées d’arbitraire, d’archaïsme, de privilèges, et d’abus de toutes sortes. C’est oublier qu’une part importante des pays européens concilient démocratie, libertés publiques  et monarchie, et que ces nations se montrent très attachées à leur famille régnante. C’est oublier également un peu vite que la monarchie française a conduit notre patrie au premier rang des nations, au long de quinze siècles de stabilité dynastique. La conjoncture nationale incertaine, trouble et dangereuse qui s’impose à nous révèle impitoyablement non seulement la médiocrité des hommes, mais aussi et surtout les failles énormes d’un système politique à bout de souffle, et par conséquent l’urgence brûlante d’un véritable changement de nos institutions.

    da3ca4c7a93851635e093f5d42b6ce9c-plaquettemonarchie.jpgLes rédacteurs de « Une espérance pour la France », au fil d’un travail précis et argumenté, proposent une réflexion en profondeur sur les besoins réels des français en matière de gouvernement, de libertés publiques, de prise en compte des grands défis contemporains dans le respect affirmé de notre identité et de notre indépendance : c’est ainsi par exemple que sont abordées les questions relatives à l’endettement national, la souveraineté, la restauration économique, les valeurs fondatrices de la nation, le patrimoine national, le problème des institutions européennes…Rien n’est esquivé, et la démarche reste toujours empreinte à la fois de lucidité et d’optimisme, car les rédacteurs sont guidés par l’attachement au réel, aux antipodes de toute idéologie. En effet, et ce n’est pas le moindre de ses mérites, cette démarche est une réponse remarquable de bon sens et de sérénité à l’athéisme d’État qui prévaut toujours chez nous, et aux mythes de l’illusion démocratique, que sont, comme l’a écrit Denis Sureau, l’État souverain, l’État créateur, l’État rédempteur.   

    UNE ESPÉRANCE POUR LA FRANCE : LA MONARCHIE

    Éd. REGALIA, 2013, 120 pages, 6 €
    Commandes à
    LIBRAIRIE DE FLORE
    10, rue croix-des-petits-champs 75001 Paris
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