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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Disparition • Castro : Paix au mort, mais ...

     

    Mur-bleu gds.jpgMais on ne pleurera pas la disparition du féroce dictateur révolutionnaire marxiste-léniniste

    Hydre de Lerne : dans la mythologie grecque, monstre affreux possédant plusieurs têtes (dont une immortelle) qui se régénèrent doublement lorsqu'elles sont tranchées ; l'haleine soufflée par les multiples gueules du monstre exhale un dangereux poison, même lorsqu'il dort...

    Ainsi donc le dernier représentant qualifié d' « historique » de ce monstre que fut la révolution marxiste-léniniste - héritière de la révolution française de 1789 - la dernière « lumière » (!) révolutionnaire historique vient de s'éteindre. Comme l'aurait dit Viviani, « une étoile qui ne se rallumera plus » !...

    La paléontologie est en deuil, après ce décès du dernier représentant du marxistus-leninus, espèce dont, il est vrai, le territoire ne cessait de se réduire depuis 1989, rendant sa survie improbable...

    Pour les croyants, il passe maintenant devant le tribunal de ce Dieu que les révolutionnaires ont déclaré mort, ou non existant ; pour les autres, il est retourné au néant froid, glacé, métallique, seule fin qui nous est promise : « à la fin, c'est toujours la mort qui gagne », disait Staline... Qui avait été séminariste, comme les frères Castro furent élèves des écoles catholiques.

    N'oublions pas que Castro - qui avait confié la sinistre épuration de l'île de Cuba au sinistre Che Guevara - était, comme tous les autres révolutionnaires marxistes-léninistes du monde entier, fils de la Révolution française, de Robespierre, de la Convention et de sa Terreur, matrice de tous les Goulags et Lao Gai, Securitate et Stasi, dictateurs sanguinaires comme Pol Pot, Ho Chi Minh, Mao Zedong, Ceaucescu etc...

    Et que c'est à Paris que se trouve l'épicentre du tsunami révolutionnaire, qui se propagea jusqu'aux extrémités du monde, après avoir bouleversé de fond en comble la France est l'Europe.

    Certes, l'idéologie révolutionnaire est bien affaiblie, aujourd'hui (les virus meurent, aussi...) et si d'aucuns, comme Mélenchon ou Besancenot, ou un Parti communiste résiduel, persistent à se réclamer d'elle et à la proposer - sans crainte du ridicule - à l'opinion, aucun mouvement puissant ne songe à proposer le marxisme et la Révolution, qui furent, pendant plus d'un siècle, « l'horizon indépassable de notre temps », véritable religion, qui souleva l'enthousiasme de centaines de millions d'hommes, avant de le tromper aussi brusquement qu'il l'avait fait naître...

    Exactement ce qui s'est passé sur cette pauvre île de Cuba : c'est une main de fer et une dictature féroce qui suivirent, immédiatement, les beaux discours d'un jeune guerillero barbu. Même si on les trouve indécentes, les explosions de joie des Cubains de Floride, qui ont tout perdu et tout quitté, sur leurs radeaux improbables (on les appelait les « balseros », « balsa » signifiant radeau en espagnol)) comme les boat people vietnamiens, sont là pour nous rappeler ce que fut, toujours et partout, le marxisme : l'horreur absolue, le digne héritier de la Terreur de sa matrice, la Révolution française.

    Même à quatre-vingt dix ans, le visage du tyran Castro était celui de Robespierre, ce père de famille nombreuse, le grand ancêtre...  

     

  • 2 août 1914 : Notes liminaires de Jacques Bainville, en introduction au ”Journal inédit 1914”

    de_schoen.jpgLe vendredi 24 juillet, la France était occupée par le drame le plus saisissant de toutes nos guerres civiles depuis l'affaire Dreyfus : la Cour d'assises jugeait Mme Caillaux (1). Innombrables furent les Français qui lurent distraitement ce jour-là une dépêche, reproduite en caractères ordinaires dans les journaux et qui annonçait que le gouvernement austro-hongrois avait décidé d'envoyer un ultimatum au gouvernement serbe (2)

    Le gouvernement n'était ni moins distrait ni moins ignorant que le public, puisque M. Poincaré et M. Viviani se trouvaient en Russie (3)...

    Pendant les journées qui suivirent, la France, avec une stupéfaction mélangée d'incrédulité, vit le conflit austro-serbe prendre les proportions d'une immense affaire  européenne qui, en faisant jouer toutes les alliances, conduirait directement à la guerre.

    On douta jusqu'au dernier moment. Le 1er août encore, en ordonnant la mobilisation générale, le gouvernement affichait sur les murs : "La mobilisation n'est pas la guerre." Un petit avoué de province, ancien Garde des Sceaux, du nom de Bienvenu-Martin, qui faisait l'intérim des Affaires étrangères en l'absence de Viviani, avait si peu compris la démarche comminatoire de M. de Schoen, ambassadeur d'Allemagne, qu'il remerciait "M. le baron de son aimable visite". Il avait fallu que le spirituel Philippe Berthelot (4), qui assistait le vieillard effaré, lui poussât le coude pour l'avertir de l'erreur, lui faire comprendre que M. de Schoen était aimable comme une patrouille de uhlans. Au Quai d'Orsay, les fonctionnaires, renseignés, s'étonnaient de l'indifférence de la presse, multipliaient les avis que la situation n'avait jamais été aussi grave, qu'elle était désespérée.

    Le jeudi soir, une manifestation socialiste contre la guerre n'éveilla, ni pour ni contre, presqu'aucun écho. Ce fut le vendredi seulement, à la nuit, que l'on commença de comprendre que les choses se gâtaient. 

    Ce jour-là, à 9h45, comme je venais d'être informé que les Allemands avaient fait sauter les ponts et coupé les voies entre Metz et la frontière, je m'étais rendu au Télégraphe de la Bourse. Je sortais du bureau déjà encombré et bruissant, lorsqu'un homme dit rapidement en passant près de moi :
    - Il se passe quelque chose de très grave : Jaurès vient d'être assassiné.
    - Où, et quand , demandai-je à l'inconnu.
    - Au Café du Croissant , il n'y a pas dix minutes.

    Le Café du Croissant, dans la rue du même nom, la rue des journaux, est à cinquante mètres de la Bourse.
    Je m'y rendis en courant.
    C'était vrai : Jaurès dînait avec quelques rédacteurs de l'Humanité, lorsqu'un inconnu, par la fenêtre ouverte, lui avait tiré deux coups de révolver dans la nuque.
    Déjà la rue Montmartre était pleine d'une foule agitée et murmurante que les charges des agents ne parvenaient pas à disperser.
    On eut à cet instant l'illusion qu'un mouvement révolutionnaire commençait.
    La journée avait été chaude, la soirée était étouffante.
    Ce sang répandu, cette guerre civile surgissant après les secousses données aux nerfs de Paris depuis quatre jours, tout faisait redouter le pire...
    Allons-nous voir une Commune avant la guerre ?
    L'ennemi aurait-il cette satisfaction ?...

    L'auteur de cet assassinat - un jeune homme inconnu (5) - était-il un exalté, un fou ou un agent provocateur ? 
    L'enquête a prouvé que c'était un solitaire qui ne se réclamait d'aucun parti ni même d'aucune idée politique précise.
    Tuer Jaurès au moment où la politique de Jaurès s'effondrait, au moment où sa conception internationaliste et pacifiste du socialisme s'abimait dans le néant, au moment où de toute sa pensée, de toute sa carrière d'orateur, la brutalité des faits ne laissait rien, au moment où la responsabilité de l'homme public de ce temps rempli d'erreurs commençait à n'être plus un vain mot, au moment aussi où il importait à l'esprit public que la France conservât tout son calme oubliât ses divisions - tuer Jaurès c'était plus qu'un crime, c'était une faute.
    La suite nous a appris les calculs et les espérances que Berlin avait fondés sur cet assassinat : dès le lendemain, les journaux allemands répandaient à travers l'Empire, en Autriche et jusqu'en Orient, la nouvelle que le drapeau rouge flottait sur Paris et que le président de la République avait été assassiné.
    Mais il était dit que, dans cette guerre, toutes les machinations allemandes devaient avorter misérablement.
    Deux heures après l'assassinat de Jaurès, Paris était redevenu calme, avait remis ce tragique épisode à sa place.
    Chacun, en cherchant le sommeil, évoquait non pas le drame du Café du Croissant, mais les dépêches des chancelleries et des états-majors courant à travers toute l'Europe les fils télégraphiques décidant de la paix ou de la guerre: déjà personne ne doutait plus que ce fut la guerre. Devant la grande tragédie européenne, l'assassinat de Jaurès s'effaçait, ne gardait plus que la valeur d'un fait divers.

    Cependant le gouvernement tenait conseil. Transfuge du socialisme unifié par scepticisme, Viviani s'était mis tout à coup à croire à la révolution, à en avoir peur. Il passa la nuit à rédiger une proclamation au peuple français pour le supplier de rester calme, promettant que l'assassin de Jaurès n'échapperait pas au châtiment. Le président Poincaré, dans le même temps, écrivait une lettre publique à Mme Jaurès, et Maurice Barrès, sollicité au nom de la patrie de collaborer à la cause de l'apaisement, en adressait une autre à la fille de la victime (6).

    Le lendemain matin, la proclamation était affichée sur les murs de Paris, les journaux publiaient les deux lettres destinées à conjurer la révolution. Mais qui donc eût pensé à la Commune ? Jaurès fût mort d'une congestion ou d'un accident de voiture qu'on n'en eût pas parlé davantage. Tous les hommes valides étaient sur le point de répondre à l'ordre de mobilisation, et la seule question était de savoir si, oui ou non, c'était la guerre.

    Une chose paraît étrange quand on se reporte à ces journées suprêmes, c'est la difficulté avec laquelle l'esprit acceptait que c'était la guerre... La guerre ? Tout le monde en parlait. Combien se la représentaient, acceptaient d'y croire ?

    Depuis six jours, j'étais averti qu'au Quai d'Orsay on savait l'Allemagne résolue à la guerre, qu'on s'y étonnait de l'optimisme des journaux. Cependant cet optimisme était entretenu par les hommes du gouvernement. Y avait-il à ce point séparation, divorce entre les services ? L'Intérieur - et la Guerre aussi, peut-être - ignoraient donc ce que faisaient, ce que pensaient les Affaires étrangères ? Du Quai d'Orsay à la place Beauvau et à la rue Saint-Dominique, la distance était-elle si grande ?   

    Cependant, le mercredi 29 juillet, à sept heures du soir, on était venu nous dire que tout s'arrangeait; que l'Allemagne mettait cartes sur table et demandait le moyen de s'entendre; que le secrétaire de M. Briand ne se cachait pas d'en répandre la bonne nouvelle. D'autre part - côté autrichien - on nous avisait que l'Autriche hâtait son entrée en campagne de façon à pouvoir exercer rapidement une action "punitive" à Belgrade et se déclarer contente d'une satisfaction d'amour-propre remportée sur la Serbie. Dans cette contradiction réside la grande énigme de ces journées.  

    Ainsi le public voyait monter l'orage avec un arrière-fonds d'incrédulité. Mais quoi ? Le samedi 1er août dans la matinée, M. de Schoen ne négociait-il pas encore ? Il tentait sans doute de faire pression pour tenter d'obtenir la neutralité de la France. En tout cas, derrière le paravent des pourparlers, il donnait à l'Allemagne le temps de hâter ses préparatifs. A je ne sais quoi de lourd, d'angoissant et de mystérieux qui pesait dans l'air, on sentait l'arrivée de la grande catastrophe.

    A midi, on apprenait à la fois, par les journaux, la proclamation du Kriegsgefahrzustand (état de danger de guerre) en Allemagne et la remise d'un ultimatum allemand à la Russie. En France, des mesures militaires étaient certainement ordonnées déjà, car Paris se vidait étrangement, et, comme s'il eût perdu son sang goutte à goutte, de ses hommes, de ses voitures, de son mouvement. Dans le silence croissant de la ville, on entendait les portes du temple de Janus s'ouvrir lourdement sur l'Europe.   

    Je reverrai toujours le papier blanc officiel qui, vers 4 heures, parut au bureau de poste le plus voisin de ma maison et qui, au même instant, porté par le télégraphe, parcourait toute la France. Le laconisme en était tragique : "Extrême urgence. La mobilisation générale est ordonnée; le premier jour de la mobilisation est le dimanche 2 août." Ce télégramme officiel est resté longtemps sur les murs des mairies et des gares. Ceux qui ont vécu ces journées n'ont jamais pu en évoquer les termes dans leur souvenir sans penser : "Voilà les quelques mots si simples et si terribles qui ont décidé de la vie de milliers et de milliers d'hommes, la carte sur laquelle la nation jouait son sort."

    Comme si Paris n'eût attendu que ce signal, on s'aperçut soudain que la solitude s'était faite dans la grand'ville. Les voitures publiques avaient disparu, les boutiques s'étaient fermées. L'accomplissement rapide de la tâche fixée à chacun sur son livret militaire venait de nous donner immédiatement confiance dans l'organisme souple et rapide de la mobilisation. Des femmes, les yeux rouges, mais la tête droite, rentraient seules au logis désert. Une heure plus tard, nous traversions la gare Saint-Lazare pleine d'une foule de réserviste en route pour leurs dépôts. Je ne sais quelle détermination calme se lisait sur tous les visages. Henry Céard nous a cité ce mot d'un ouvrier parisien à qui l'un de ses camarades venait d'apprendre, comme il était en plein travail, que la mobilisation était ordonnée :

    - C'est bon, dit l'autre. On va prendre ses outils.

    Ce fut, ce jour-là, le mot du Paris travailleur, de tout le peuple de nos champs et de nos villes...

    Une des grandes fautes que l'Allemagne avait commises entre tant d'autres, ç'avait été de pousser à bout le peuple français. Depuis neuf ans - depuis le coup de Tanger (7), en 1905 - les provocations avaient été si nombreuses, si insolentes, qu'elles avaient fini par donner aux plus timides, aux plus doux, à cette population française qui ne demandait qu'à vivre tranquille, une ferme résolution de ne plus supporter le retour d'affronts pareils. Cette résolution était presque devenue de l'envie d'en finir. Avec ce mot sur les lèvres : "Il faut en finir", deux millions d'hommes, dans ces journées du mois d'août, allèrent rejoindre leur dépôts.

    Le soir de ce samedi 1er août, dans le grand silence de la ville, fut solennel. Paris, cette nuit-là, eut sa veillée des armes...  

     

    1914-le-destin-du-monde-de-max-gallo-927903138_ML copie.jpg    

     

    (1) : Le 16 mars 1914, Henriette Raynouard, épouse du ministre des Finances Joseph Caillaux, avait tué à coup de révolver, dans les bureaux du Figaro, le directeur du journal, Victor Calmette (né en 1858), qui menait une violente campagne de presse contre son mari. Calmette menaçait de publier des lettres qu'elle avait envoyées à Joseph Caillaux alors qu'elle n'était encore que sa maîtresse. A l'issue du procès (20/28 juillet), elle fut acquittée. 

     

    (2) : Après l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand et de son épouse à Sarajevo, le 28 juin 1914, l'Autriche-Hongrie avait exigé de la Serbie d'être associée à l'enquête sur ses responsabilités. Tout en acceptant les termes de l'ultimatum, sur instances franco-russes, le gouvernement de Belgrade refusera ce point. Vienne rompit ses relations diplomatiques. La Russie décida alors une prémobilisation générale.

    (3) : Raymond Poincaré (1860-1934) était président de la République depuis 1913. René Viviani (1863-1925), socialiste indépendant, était président du Conseil et ministre des Affaires étrangères depuis juin 1914  à la suite des élections législatives de mai qui avaient donné une claire majorité à la gauche. Partis de Paris le 15 juillet, ils séjournèrent en Russie du 20 au 23 juillet et ne furent de retour que le 29 juillet.

    (4) : Philippe Berthelot (1866-1934), futur secrétaire général des Affaires étrangères était alors directeur adjoint des affaires politiques.

    (5) : Raoul Villain (1885-1936). Son procès n'eut lieu qu'en mars 1919. Il fut acquitté.

    (6) : Maurice Barrès, Mes Cahiers, Plon, 1963, pages 735-737.

    (7) : "Le coup de Tanger" : Guillaume II, empereur d'Allemagne, avait débarqué à Tanger le 31 mars 1905 pour contester les droits de la France sur le Maroc. Le président du Conseil, Maurice Rouvier, choisit l'apaisement contre son ministre des Affaires étrangères, Théophile Delcassé, qui dut démissionner le 6 juin 1905.

  • Le petit virus, grand pédagogue ? (IV) – Réquisitoire contre un Etat défaillant !, par Christian Vanneste.

    Le Covid-19 est l’examinateur d’un concours : en posant une question vitale, il permet d’établir entre les Etats un classement. Il y a ceux dont la stratégie est efficace par le faible nombre de décès et par la courbe de la propagation vite inversée. Comme dans tout examen, il y a l’intelligence du candidat, ses connaissances, son potentiel, et son honnêteté intellectuelle. Il y a des tricheurs. Il y a des cerveaux peu aptes à se concentrer, Il a ceux qui ont déjà passé l’épreuve ou d’autres analogues.

    christian vanneste.jpgLes pays asiatiques, qui ont connu des épidémies, en ont tiré une expérience salutaire qui sous-tend la logique de leur riposte : isoler par le masque plus que par le confinement qui ruine l’économie, dépister par des tests massifs, circonscrire les voies de la propagation, et traiter les malades. Cette stratégie suppose une grande discipline de la population et des moyens humains et matériels importants. Elle peut réussir dans des pays totalitaires, notamment ceux qui ont fait des efforts pour la santé. Cuba exporte ses médecins alors que les Etats-Unis vont battre tous les records de mortalité liée au Covid-19. Ce serait aller trop vite en besogne que de voir dans cette crise la grande revanche du socialisme contre le monde libre. D’une part, il est trop facile de dissimuler la vérité dans un pays où l’information est strictement contrôlée et d’autre part, que vaut une vie lorsqu’elle ne peut jouir d’une part d’autonomie et quand elle subit la pauvreté inhérente au socialisme, comme au Vénézuela ? La Corée du Sud est un modèle : elle additionne son expérience, les moyens d’une économie dynamique, et l’homogénéité d’une population qui compense, par la rigueur des individus, l’individualisme que génèrent la démocratie libérale et le règne du marché.

    Dans cette crise, la France est un cancre car elle cumule les défauts et perd ses atouts.  Jacques Lesourne avait dit que la France était une URSS qui aurait réussi : un Etat tout-puissant, dirigiste sur le plan économique, et avec les résultats des Trente Glorieuses. La part de la dépense publique n’a cessé de croître depuis, et les performances de s’étioler jusqu’à s’inverser. L’Etat demeure interventionniste, mais il est devenu velléitaire, incohérent et impuissant. Et il compense ses faiblesses par le mensonge !  La population est devenue beaucoup moins homogène : elle cumule l’égoïsme et le communautarisme qui rendent bien difficile la discipline collective lorsque l’hédonisme des uns s’additionne avec le séparatisme des autres. La France actuelle est un monstre, un personnage tragiquement ridicule :

    -l’Etat se voulait protecteur, avait inscrit le principe de précaution dans sa constitution, et face au risque épidémique, il n’en a pris aucune : pas de tests, pas de masques, insuffisamment de respirateurs.

    -L’Etat se voulait transparent et chasseur de « fake news » ! Il a menti de manière criminelle en affirmant que le Covid-19 n’atteindrait pas la France, que ce ne serait qu’une grippette qui n’empêche pas de sortir ni de voter, que les masques étaient inutiles, et la chloroquine un remède dangereux et inefficace proposé par un original.

    -L’Etat se voulait un Etat de droit, et faute d’avoir reconstitué son stock de masques, il a été obligé d’exiger le confinement d’une énorme partie de la population. L’atteinte à la liberté de circuler, et la méthode autoritaire dont use le Préfet Lallement, qui ose juger les victimes coupables d’incivisme, ne sont pas dignes d’un Etat de droit, d’autant plus que les contraintes et les sanctions vont toucher les citoyens ordinaires, les contribuables disciplinés, mais vont exclure les quartiers sensibles qui, faute de moyens, ne sont pas une priorité comme dit M. Nunez. Le sommet du grotesque sera atteint lorsque les masques enfin disponibles, la police verbalisera les gens qui n’en porteront pas avec plus d’intransigeance qu’elle n’en met pour les porteuses de voile intégral.

    -L’Etat se voulait stratège, fier des capitaux étrangers venant en France : à l’été 2018, l’usine de Plaintel, dans les Côtes-d’Armor, qui pouvait fabriquer jusqu’à 200 millions de masques par an, quatre millions par semaine en cas de crise, les fameux masques FFP2 indispensables au personnel médical, a fermé ses portes après avoir été rachetée en 2010 par le groupe américain Honeywell . Dès 2011, les plans de licenciement s’enchaînent. A l’été 2018, les 38 derniers salariés de l’entreprise sont licenciés pour des motifs « économiques ». La production est aujourd’hui délocalisée à Nabeul, en Tunisie. Et tout ceci malgré les engagements de l’Etat inscrits dans un protocole signé en 2005.

    -L’Etat se voulait cartésien, tout diriger de Paris, grâce à nos génies, tombés de l’ENA comme du ciel, capables d’insuffler de l’ordre et de la cohérence à l’ensemble. En Allemagne, il n’y a pas d’autorité de santé globale qui reserve les tests à certains laboratoires. La France n’a autorisé que le 7 mars les laboratoires privés à réaliser les tests. Le diagnostic est réalisé grâce à un “automate”. Sur les 900 machines du laboratoire Roche actuellement en service dans le monde, seules 12 fonctionnent en France contre une centaine en Allemagne. Tester, isoler, soigner et non confiner tout le monde. Descartes serait-il allemand ?

    -L’Etat se voulait exemplaire, à l’aube d’un nouveau monde. La mauvaise foi répandue contre le Professeur Raoult révèle au contraire un Etat partisan, pétri d’idéologie, et sans doute pénétré par la corruption. L’Etat, par décret a « inventé » la dangerosité d’une molécule utilisée depuis 70 ans. Par décret toujours, il a réservé son usage aux hôpitaux et pour les cas les plus avancés, pour mieux en dénoncer l’inefficacité alors que le protocole utilisé à Marseille dit exactement le contraire. Un autre décret permet de vendre le sédatif « rivotril » en pharmacie pour adoucir la mort à domicile quand la chloroquine ne peut être prescrite ni vendue en ville. Plusieurs membres du Conseil scientifique qui font barrage à la thérapeutique « Raoult » sont suspectés de liens rémunérés avec des laboratoires, qui proposeront des produits plus coûteux ! Pendant ce temps, le ministre s’inquiète pour les avortements : curieuse politique de santé qui privilégie la mort plutôt que la vie ! La meute du macronisme aboie contre Raoult, de Cohn-Bendit à Duhamel ! L’oligarchie ignorante contre le populisme savant, en quelque sorte !

  • Le temps du blasphème

     

    Par Philippe Mesnard
     

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    Quand Marlène Schiappa apostrophe par SMS Cyril Hanouna – car toujours les Puissants ont eu à cœur de dialoguer avec l’Art – pour lui rappeler qu’il existe un délit d’entrave à l’IVG, simplement parce qu’un citoyen exprime son opinion dans une émission de divertissement, elle montre qu’elle ignore la loi – ou plutôt qu’elle se moque des textes exacts et ne veut en retenir que l’esprit : on ne touche pas à l’IVG, devenue idole du Progrès. C’est tabou !

    Et ceux qui critiquent doivent être condamnés. Émile Duport, des Survivants, avait blasphémé et Hanouna, qui lui offrait une tribune, était bien près d’être inculpé d’assistance à blasphémateur. L’ironie étant qu’au moment même où Schiappa menaçait de fulminer l’anathème, l’Irlande abrogeait le délit de blasphème, qui n’existe donc plus que dans les pays musulmans. Muriel Robin, dans l’émission de Ruquier – continuons de fréquenter des sommets –, intimait l’ordre de se taire à un chroniqueur qui ne brûlait pas assez d’encens devant Fogiel et ses GPA illégales.

    Schiappa n’est qu’un exemple, certes significatif puisque c’est un membre du gouvernement, de ce nouveau goût pour ce genre d’accusation : avoir outragé ce qui est sacré ! Un homme n’a plus médiatiquement le droit de se défendre quand une femme l’accuse, car nier la vérité de la parole de la victime féminine, c’est commettre un crime encore plus affreux que celui dont on est accusé – même quand on est innocent.

    Anne-Marie Le Pourhiet remarquait que le néo-féminisme est au-dessus des lois, ou plutôt qu’il produit sa propre loi : qu’il soit anathème celui qui n’avoue pas !

    D’autres blasphèmes sont peu à peu institués : on comprend bien que qui se réclame du nationalisme n’est qu’un galeux, un chien, un lépreux qui mérite d’être jeté hors de la société pour avoir outragé le « vivre-ensemble » ; qu’un « blanc » ose célébrer une vie « noire », et le voilà accusé du blasphème d’appropriation culturelle ; qu’un juge ose enquêter sur Mélenchon, et voilà ce dernier qui éructe qu’il est sacré et intouchable – ce qui est grotesque même si les conditions de cette enquête sont en elles-mêmes un scandale ; cela dit, la France insoumise n’hésite pas à expliquer que cette perquisition est « digne de la nuit des longs couteaux », ce qui est un tantinet exagéré, et qu’on a blasphémé contre le texte sacré qu’est l’article 12 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 ; la Cour européenne des droits de l’homme, de son côté, n’hésite pas à déclarer sacré le mariage entre homosexuels au point qu’elle trouve blasphématoire le refus de certains maires de le célébrer, se contentant de déclarer irrecevable, en octobre 2018, la requête qu’ils avaient introduite dans ce sens en 2015 : comme dirait Kouachi, on ne discute pas avec les blasphémateurs, on les fait taire. La même CEDH vient de confirmer la condamnation d’une Autrichienne, qui avait affirmé que Mahomet était pédophile puisqu’il avait épousé une fillette de six ans et consommé son mariage avec elle, ses propos « menaçant la paix religieuse ». Gérard Davet et Fabrice Lhomme, journalistes au Monde, qui viennent de publier une enquête sur la France islamiste en Seine-Saint-Denis, se rendent compte, stupéfaits, qu’ils sont accusés d’avoir blasphémé en n’entonnant pas l’antienne obligatoire d’un islam irréprochable.

    Et Macron ne veut pas commettre le blasphème de froisser l’Allemagne en donnant une « expression trop militaire » à la célébration d’une victoire remportée militairement sur l’Allemagne…

    Une nouvelle religion se met en place depuis quelques décennies, et se sent aujourd’hui ou assez assurée ou assez menacée pour ne plus supporter aucune contradiction : oser contredire n’insulterait pas seulement l’intelligence mais serait une violence sociale dangereuse et insupportable. Cette nouvelle religion se fonde sur un oubli complet du passé. Pierre Nora déclarait dans Le Figaro : « Le passé s’est éloigné. Les plus jeunes n’éprouvent plus le sentiment d’une continuité historique de Jules César à Napoléon, auparavant si vif. La coupure est nette. La dictature du présent et l’oubli de la longue durée entraînent la fin de ce qui a été le ressort de la transmission : le sentiment de la dette. La conviction, qui a pesé sur les hommes pendant des siècles, que nous devons à nos parents et à nos ancêtres d’être ce que nous sommes. Les Français de 2018 ne se perçoivent plus comme les débiteurs de leurs devanciers. »

    Cette religion assure la promotion d’un terrifiant avenir univoque aux couleurs des droits de l’homme qui, pourtant, ensanglantent le monde depuis plus de deux siècles.

    Ce nouveau siècle sera bien religieux. Sale temps pour les blasphémateurs qui n’entendent pas se convertir.  

    Philippe Mesnard
  • Budget européen : George Soros insiste pour que Budapest et Varsovie ne perçoivent «aucun versement», par Fabien Rives.

    Richissime financier, le nonagénaire américain d'origine hongroise George Soros est l'auteur d'une récente tribune dans L'Obs. Il y exprime son souhait que ni la Hongrie ni la Pologne ne puissent bénéficier des fonds communautaires de l'UE.

    Un pays où «la pandémie fait rage», dont la capitale se trouve «sous couvre-feu» et où les soldats «patrouillent dans les rues»… Si certains éléments de ce décor pourraient évoquer la période pour le moins délicate de reconfinement que traverse actuellement l'Hexagone, le milliardaire George Soros évoque ici celle traversée actuellement par son pays natal, la Hongrie, qu'il a quitté en 1947 avant d'entamer une fructueuse carrière dans la finance. Une carrière dont on retiendra notamment le succès d'opérations de spéculation, tout aussi colossales que controversées, qu'il a entreprises à travers le monde.

    La dernière tribune du richissime financier est parue le 20 novembre 2020 dans les colonnes de L'Obs, alors qu'un bras de fer est actuellement engagé entre l'Union européenne et trois de ses pays membres : la Hongrie et la Pologne, désormais soutenus par la Slovénie.

    Il existe un moyen de contourner [le veto]

    En cause, le récent véto opposé par Budapest et Varsovie au plan de relance européen de 750 milliards d’euros, ainsi qu'au budget pluriannuel (2021-2027) de 1 074 milliards. De fait, les deux chancelleries sont contre le conditionnement des versements des fonds communautaires au «respect de l’Etat de droit», comme cela est théoriquement prévu à compter de 2021. Et pour cause, du fait de certaines réformes engagées par la Hongrie et la Pologne, ainsi que d'un ensemble plus large d'orientations politiques intérieures, les deux pays sont dans le collimateur des institutions européennes.

    George Soros accuse Viktor Orban d'avoir mis en place un «système kleptocratique très élaboré»

    Au mois de septembre 2018, Budapest faisait par exemple l'objet d'une motion punitive du Parlement européen sur proposition d'un rapport présenté par l'eurodéputée néerlandaise Judith Sargentini (Gauche verte). En avril 2020, Varsovie était pour sa part visée par une procédure d'infraction lancée par la Commission européenne contre ses réformes judiciaires.

    «Seule l’UE peut aider la Hongrie», martèle pour sa part George Soros dans son argumentaire publié par L'Obs. Et l'influent financier de faire preuve de créativité afin d'encourager Bruxelles à faire pression sur Budapest. «Les fonds de l’UE pourraient, par exemple, être versés aux autorités locales où la démocratie fonctionne encore en Hongrie, contrairement à ce qu’il se passe au niveau national», écrit-il notamment.

    Concédant que l'opposition hongroise aurait à elle seule du mal à changer la donne nationale, George Soros a par ailleurs bon espoir que la Hongrie – actuellement gouvernée par le Premier ministre Victor Orban, reconduit pour un troisième mandat consécutif à l'issue des législatives de mai 2018 – subisse le feu des sanctions européennes malgré le veto hongrois et polonais.

    «Le veto a plongé dans la confusion les représentants des autres pays de l’UE. Mais, une fois le choc passé, une analyse étroite révèle qu’il existe un moyen de le contourner. En effet, les réglementations sur l’Etat de droit ont bel et bien été adoptées. En cas d’absence d’accord autour d’un nouveau budget, le budget précédent, qui expire fin 2020, est alors prolongé annuellement. En l’occurrence, la Hongrie et la Pologne ne percevraient aucun versement en vertu de ce budget, puisque leurs gouvernements ne respectent pas l’Etat de droit», raisonne ainsi le financier américain d'origine hongroise. 

    En substance, le philanthrope – condamné pour délit d'initié en 2012 – accuse avec véhémence dans sa dernière tribune le Premier ministre hongrois de «faire secrètement les poches au pays [à travers] un système kleptocratique très élaboré». George Soros ne manque pas également d'épingler la gouvernance polonaise : «Ce n’est pas tant au concept abstrait de l’Etat de droit que s’opposent le Premier ministre hongrois Viktor Orban et, dans une moindre mesure, le dirigeant de facto de la Pologne, Jarosław Kaczyński. Ce qu’ils voient d’un mauvais œil, c’est plutôt le fait que l’Etat de droit représente une limite pratique à leurs manœuvres de corruption personnelle et politique», écrit encore le fondateur de l'Open Society Fondations.

    Source : https://francais.rt.com/

  • Loi sur le séparatisme : interdire l’école à la maison, une atteinte grave à la liberté d’enseignement, par Mathilde de

    En voulant lutter contre le séparatisme islamiste, Emmanuel Macron déclare vouloir limiter drastiquement l’école à la maison. Une mesure surprenante, pour Anne Coffinier, dans la mesure où elle porterait atteinte à la liberté d’enseignement, qui est pourtant de valeur constitutionnelle.

    11.jpgC'est un coup de tonnerre inattendu dans le milieu de la liberté scolaire qu’a provoqué ce vendredi 2 octobre Emmanuel Macron lors de son discours aux Mureaux (Yvelines). Alors qu’il évoquait le futur projet de loi concernant la lutte contre « le séparatisme islamiste », le Président de la République a déclaré que l’instruction à domicile serait, à partir de la rentrée 2021, « strictement limitée, notamment aux impératifs de santé » et que l’instruction à l’école serait obligatoire dès l’âge de trois ans. Une décision parmi « les plus radicales depuis les lois de 1882 et celle assurant la mixité scolaire entre garçons et filles en 1969 », reconnaît-il, avant d’évoquer un encadrement « encore renforcé » des écoles hors contrat, pourtant déjà contrôlées de très près depuis l’entrée en vigueur de la loi Gatel le 13 avril 2018.

    L’objectif de la loi que présente Emmanuel Macron vise à éviter les dérives observées dans certaines communautés islamistes extrémistes, qui tendent à déscolariser les enfants au profit de structures « nullement déclarées », dans lesquelles l’enseignement se réduit à quelques cours et des prières, creuset d’une radicalisation religieuse. Cependant, une telle mesure interroge. Qu’en est-il de la liberté d’enseignement, donnant aux parents la liberté de choisir le mode d’enseignement qu’ils souhaitent pour leur enfant : dans un établissement public, privé sous contrat, privé hors contrat ou à domicile, comme le prévoit l’article L131-2 du Code de l’Education : « L’instruction obligatoire peut être donnée soit dans les établissements ou écoles publics ou privés, soit dans les familles par les parents, ou l’un d’entre eux, ou toute personne de leur choix. » Une liberté qui concerne plus de 2 millions d’élèves scolarisés dans l’enseignement privé, dont 73.000 dans le hors contrat. Et ils sont 50.000 enfants, aujourd’hui, à poursuivre une instruction à domicile. Dans sa décision relative à la loi Guermeur du 25 novembre 1977, le Conseil constitutionnel considère que la liberté d’enseignement constitue un des principes fondamentaux de la République.

    Interrogée par Aleteia, Anne Coffinier, présidente de l’association Créer son école, s’avoue très surprise de cette atteinte à cette liberté fondamentale qu’est le choix, pour tout parent, du type d’éducation pour son enfant. « L’école obligatoire dès l’âge de 3 ans ne correspond pas à tous les enfants, souligne-t-elle. Certains ne sont pas prêts ». Elle en appelle à la vigilance, au moment du débat parlementaire, afin que la loi reste conforme à l’intérêt des enfants ainsi qu’au droit constitutionnel qu’est la liberté d’enseignement. Selon elle, ce changement de paradigme, passer d’un droit accordé à tous à un droit qui demandera à être justifié, va sans doute provoquer un plus grand afflux vers les écoles hors contrat.

    Vers un renforcement du contrôle sur les écoles hors contrat ?

    En 2016, la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem avait tenté de soumettre l’ouverture des établissements hors contrat à une autorisation préalable, afin qu’ils se conforment aux programmes de l’éducation nationale, sous couvert de vouloir prévenir les risques d’écoles à caractère extrémiste. Le 13 avril 2018, la loi Gatel a renforcé le contrôle de l’Etat sur les écoles indépendantes. Pas assez, selon le Président de la République qui déclare ce 2 octobre : « Les écoles hors contrat, qui sont davantage contrôlées grâce à la grande avancée que constitue la loi dite Gatel, feront l’objet d’un encadrement encore renforcé », notamment envers le « parcours des personnels », le « contenu pédagogique des enseignements » et « l’origine des financements ».

    Là encore, Anne Coffinier s’étonne : « On sort juste de la loi Gatel, qui contrôle toutes les ouvertures d’établissements privés ainsi que leur fonctionnement à travers de fréquentes inspections ». Selon elle, contrôler les écoles hors contrat n’est pas la priorité : « Si l’on est cohérent avec la volonté de lutter contre le séparatisme islamiste, alors la priorité se situerait plutôt dans le contrôle des écoles non déclarées, ces écoles de fait qui se logent souvent dans des cours de soutien ou des cours de langue, en lien avec des mouvances islamistes, ainsi que des clubs sportifs. Mais aussi et surtout dans la lutte contre le séparatisme dans l’école publique, clairement dénoncé par l’inspecteur général Jean-Pierre Obin. »

    Source : https://fr.aleteia.org/

  • Hervé Juvin : Le moment politique : pourquoi ?

     

    2293089609.14.jpgVivons-nous la fin du Politique ou un moment politique ? C'est cette seconde option qu'Hervé Juvin retient. Il publie France, le moment politique et expose ici l'essentiel de son analyse. Elle nous intéresse de toute évidence si nous souhaitons la survie de la France et de notre civilisation.   LFAR

     

    Par Hervé Juvin

     

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    Le moment que va vivre la France, c’est « le moment politique ».

    C’est le moment où l’arrangement actuel, entre le marché et le droit, ne suffit plus. C’est le moment où la promesse de l’extension indéfinie de la satisfaction individuelle ne fonctionne plus, le moment où la croissance ne signifie plus le progrès, et même signifie une dégradation nouvelle des conditions de vie, le moment où le progrès lui-même perd son sens, hésite et se brouille.

    Ce moment politique est déterminé par la crise d’identité que vivent les Français, comme bien d’autres Européens, depuis que l’Union a abandonné son devoir de préférer les Européens. Il provient de la fin du tout économique, et des illusions de l’abondance pour tous. Il se caractérise par la fin du « je », égoïste et tout-puissant, et le retour du « nous » comme famille, communauté, nation, parce que nul ne survivra seul aux crises qui s’annoncent. Mais il est aussi provoqué par le vertige qui nous saisit devant le nouveau totalitarisme de l’homme augmenté, de l’homme hors sol, sorti de la nature et de toute détermination – devant la promesse que chacun devienne Dieu.

    Cet aboutissement de l’individualisme libéral a été philosophiquement exprimé, mais pratiquement ignoré ; une humanité encore majoritairement dépendante de l’agriculture paysanne, dominée par le climat, le relief, la distance, intimement liée aux saisons, à la terre et aux ressources de la nature, était très vite ramenée à la terre qui est sous ses pieds. Voici quelques décennies encore, les paraboles du berger et du troupeau, de la lampe qui guide le voyageur, des oiseaux dans les champs et des fleurs dans les prés, étaient intelligibles par tous parce qu’elles éveillaient des expériences concrètes.

    UNE RUPTURE RADICALE

    C’est fini. Pour une population mondiale majoritairement urbaine, pour les 6 milliards d’habitants qui vivent rivés à l’écran de leur téléphone portable, pour ceux, à peine moins nombreux, pour qui le Web supprime la distance et rétrécit le temps, le fonds commun de la Bible et des Évangiles s’éloigne dans une brume d’étrangeté. Beaucoup d’enfants des métropoles n’ont jamais vu de coucher ou de lever du soleil, les mêmes enfants en colonie de vacances sont terrorisés par un troupeau de vache, et un troupeau de moutons dans les Causses devient une attraction touristique !

    Cette rupture n’est pas seulement symbolique. Les prothèses numériques transforment l’être là, l’être ensemble, l’être présent, c’est-à-dire les conditions concrètes de l’expérience humaine. Les promesses de la biologie, qu’il faut nommer bio-ingénierie, bouleversent tout ce que nous savions sur la filiation, la reproduction, la transmission. La perspective de voir les enfants humains devenir les produits de l’industrie n’est plus fantaisie de science-fiction. L’achat des caractères de l’enfant à naître ; l’affirmation du droit à l’enfant pour tous, y compris celles et ceux qui ne peuvent se reproduire ; l’indétermination du sexe, de l’origine et de l’âge, sont les promesses actuelles de l’hyperindividualisme. Ce n’est plus d’une vie sans souffrance qu’il s’agit, c’est d’une vie au-dessus de la nature, sortie de tous les hasards, de toutes les déterminations, de toutes les limites que la nature imposait.

    L’HOMME AMPUTÉ DU SACRÉ

    Comment ne pas rêver de ne plus souffrir, de ne plus vieillir, de ne plus mourir ? Mais il se peut que le prix à payer pour la libération de la nature soit la vie elle-même ; mais de plus en plus nombreux sommes-nous à penser que l’homme sorti de la nature est aussi un homme amputé du sacré, et que l’homme augmenté est plus sûrement un homme diminué – réduit à ce qui, en lui, ne fait pas l’homme.

    Les philosophes y verront l’occasion de reprendre l’analyse des liens entre nature et culture et de voir que la culture n’est que médiation entre la nature et le sacré. Ce qui reste de religieux en nous suggérera que rien n’est plus urgent que chasser les marchands du temple, et renouer avec le sacré, qui est ce pour quoi tuer, ou mourir – ce qui est plus que la vie. Les habiles entreprendront de réveiller les symboles, comme l’a fait Emmanuel Macron, mais les symboles ne sont rien sans le sacré qui anime et leur donne souffle et force. Il s’agit d’imiter le sacré, sans le sacré, de copier la foi, sans la foi, de dire « la France », sans en être. Faible entreprise, sans illusion. Les politiques, les vrais, doivent saisir l’importance de ce basculement du commun où la volonté de vivre ensemble, de dire « nous » et de décider de ses lois, de ses mœurs et de ses choix va balayer l’insolente prétention de l’économie à dicter ses lois à la société, et, du marché, à faire de la vie un produit en rayon.  • 

    Hervé Juvin

    NEF, Juin 2018

    Hervé Juvin, économiste et essayiste, est président de Natpol et auteurs de nombreux ouvrages dont L’Occident mondialisé. Controverse sur la culture planétaire (avec Gilles Lipovetsky, Grasset, 2010), La grande séparation. Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013), Le Mur de l’Ouest n’est pas tombé (P.-G. de Roux, 2015). Il vient de publier France, le moment politique (Éditions du Rocher, 2018, 288 pages, 16,90 €).

  • Que se passe-t-il à Thiberville, en Normandie, dans le pays de La Varende ?... La Lettre de Paix liturgique raconte… (1)

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                Pieuse Jacquerie à Thiberville: les fidèles unanimes disnet Non à la politique de terre brûlée de l'évêque d'Evreux, Mgr Nourrichard, et Oui à la politique de réconciliation prônée par Benoît XVI !

                Nous reproduisons dans cette lettre (c'est Paix Liturgique qui parle, ndlr) des informations diffusées par le Comité de soutien à l’abbé Michel qui s’est constitué à la suite de la décision incompréhensible de l’évêque d’Evreux, Monseigneur Christian Nourrichard, de détruire la florissante paroisse de Thiberville et son curé Monsieur l’abbé Francis Michel, en rajoutant des précisions que nous ont données d’autres témoins.

     

    Les faits

    Le diocèse d’Évreux est l’un des plus sinistrés de France. Après Monseigneur Gaillot et Monseigneur David, Monseigneur Nourrichard, l’un des prélats les plus progressistes de France, gère la faillite d’une terre jadis chrétienne, où les églises se ferment les unes après les autres, les catéchismes sont désertés, les vocations découragées, les finances asséchées.
    Dans ce désert, un prêtre, l’abbé Francis Michel (ci dessous), maintient la plus vivante des paroisses, Thiberville. Il se trouve que ce curé, qui n’est pas issu du monde traditionaliste mais qui est profondément traditionnel, c'est-à-dire catholique, a appliqué par anticipation le Motu Proprio Summorum Pontificum du pape Benoît XVI, depuis de longues années. Dans sa paroisse sont célébrées des messes dans la forme dite aujourd’hui « extraordinaire » et des messes dans la forme « ordinaire », mais de manière conforme aux vœux de Benoît XVI et « tournées » vers le Seigneur. Le résultat ? Thiberville et les 14 clochers que dessert l’abbé Michel forment l’ensemble catholique le plus vivant et le plus missionnaire – le seul encore vivant – du diocèse d’Évreux : église de Thiberville comble à chacune des 3 messes dominicales, desserte « tournante » des autres églises, célébrations des fêtes patronales, processions, catéchismes, participation active des fidèles, foule d’enfants de chœur, confréries, toutes les églises magnifiquement restaurées, registres attestant d’un très grand nombre de mariages et de baptêmes, enterrements assurés par le curé lui-même, etc. Ces paroisses où la communion de tous les catholiques est vécue de manière exemplaire est un modèle d’application de la volonté du Pape.

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    Au-delà de toutes les autres raisons avancées, c’est pour cela que l’évêque veut faire disparaître le culte à Thiberville. L’idéologie de « l’esprit du Concile », avec 40 ans de retard, doit s’y appliquer, même si cela doit détruire la dernière véritable paroisse de ce pauvre diocèse. Après bien des épisodes, Monseigneur Nourrichard a tenté de mettre fin à cette expérience dimanche dernier, le 3 janvier 2010, en se rendant à Thiberville avec ses collaborateurs pour annoncer sa décision sans appel : la paroisse de Thiberville n’a plus de curé propre, l’abbé Francis Michel est « révoqué » (et nommé nulle part ailleurs) et la paroisse sera jointe à un « ensemble paroissial », celui de Bernay. En somme, la mort du catholicisme paroissial plutôt que le recul de l’idéologie !

    Dimanche 3 janvier matin :

    Tout le monde avait ce jour là les yeux fixés sur ce cas exemplaire d’une communauté paroissiale rurale locale, qui veut appliquer les décisions du Pape et que l’évêque veut faire mourir. Le spectacle a dépassé ce que l'on pouvait imaginer : une communauté unanime qui crie (physiquement) sa colère contre sa condamnation à mort par leur "pasteur".

    Monseigneur Nourrichard (ci dessous) est donc arrivé dimanche dernier à Thiberville à 9 h 30, avec son chancelier (qui semblait être plus là par ordre de l’évêque que par conviction et avait bien du mal à cacher sa tristesse) ainsi que son vicaire épiscopal, curé de Bernay, le Père Jean Vivien (accompagné de son conseil paroissial de Bernay), pour annoncer la révocation du curé trop papiste à son goût. Il s’est engouffré dans l’église et s'est d'abord terré dans la sacristie. Tous les paroissiens locaux de Thiberville étaient là. L’église était archicomble (entre 400 et 500 personnes), nef, chœur, chaire même, une partie des paroissiens n’ayant d'ailleurs pas pu entrer. Au premier rang, étaient présents le maire et conseiller général ainsi que tout le conseil municipal, dans le chœur la confrérie des charitons était en grande tenue. L'abbé Michel sort alors de la sacristie pour les derniers préparatifs de la messe de l'évêque : il est accueilli par une ovation interminable, comme lorsque le Pape entre dans Saint-Pierre de Rome !

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    Puis entre l’évêque d’Évreux, en chasuble JMJ Castelbajac, qui commence à expliquer aux fidèles, par un lapsus malheureux qu’il est venu à Thiberville célébrer … « la Toussaint ». Hilarité générale… Ensuite, lorsqu'il a voulu annoncer la révocation injuste de l’abbé Michel la pieuse jacquerie s'est amplifiée au maximum créant un brouhaha général. Monseigneur Nourrichard qui n’a jamais voulu dialoguer avec les fidèles de Thiberville les a toisé superbement et a entendu imposer sa décision d’un autre âge : plutôt la mort de la paroisse qu’une paroisse de ce type.
    Face à cette provocation et ce mépris de l’évêque, les parents se sont levés et sont allés chercher au chœur leurs enfants servants de messe afin qu’ils n’assistent pas plus longtemps à cette entreprise peu honorable d’un évêque contre une communauté dont il a pourtant la charge. A leur tour, les élus locaux quittent l’église en raison de l’attitude méprisante de Monseigneur Nourrichard et son refus de dialoguer. Peut-on imaginer une plus grande accumulation de maladresses par un évêque censé être un homme « d’ouverture » ?
    L'évêque, qui ne sait plus où il en est, apostrophe l'assistance, et intime à ceux qui ne sont pas d'accord avec sa décision de sortir. Le résultat est éloquent : toute l’assistance quitte l’église à l’exception de 21 personnes : dont 3 seulement sont des fidèles de Thiberville et les autres sont le conseil paroissial du Père Jean Vivien venu de Bernay en renfort et se trouvant passablement déconfit par le " sale boulot" dont ils découvrent avoir été chargé. Dans et hors de l’église, l’évêque d’Évreux a pu mesurer la colère du Peuple de Dieu, chacun, les plus vieux n'étant pas les moins engagés, s’approchant de lui pour lui dire ses quatre vérités et lui conseillant de réviser son catéchisme. A quoi l’évêque a opposé un mépris total pour ces bouseux normands qui n’ont décidément rien compris au Concile. Le tout devant la télévision et les journalistes locaux. Des journalistes parisiens présents, que l'on ne peut taxer de traditionalisme, étaient particulièrement stupéfaits et concluaient que l'évêque qui s'était montré totalement incapable de gérer une situation qu'il avait provoquée, devait logiquement démissionner.

    L’abbé Michel a alors annoncé qu’il allait comme d’habitude célébrer la messe à Bournainville-Favrolles, à 11H 15. Les élus et les paroissiens l’ont suivi en si grande foule que l’église n’a pas pu contenir tout le monde. Messe « réforme de la réforme » face à Dieu. L’évêque en état de rage froide a poursuivi sa victime, mais n'a pu pénétrer dans la nef en raison de la foule des fidèles amassée dans et hors de la petite chapelle.

    Dimanche 3 janvier après midi

    A 16 heures, alors que le chapelet est récité par une assistance comble devant le Saint Sacrement dans l’église de Thiberville, Monseigneur Christian Nourrichard revient sur les lieux où il a créé le scandale accompagné du Chancelier et du Père Philippe Bénard, vicaire à Bernay, qui avait déjà été nommé nouveau curé de Thiberville par une note officielle du 30 juin 2009 (http://evreux.catholique.fr/contenu/documents/presse/0906_nominations09%20.pdf) lors d’une précédente tentative de coup de force de Monseigneur Nourrichard contre la paroisse de Thiberville (cette nomination n’avait été suivie d’aucun effet concret). L’évêque s’assied dans la nef (pour créer un nouveau scandale ?). Le Maire va immédiatement s’installer à côté de lui. Puis juste avant que la messe de 17 heures soit célébrée l’évêque quitte l’église. Monseigneur Nourrichard avant de partir fait savoir à l'ancan « qu’on n’en restera pas là ». Puis la messe en forme extraordinaire commence très pieusement, au cours de laquelle l’abbé Michel fait les annonces de la semaine : tout continue comme avant, il reste à Thiberville (le presbytère appartient à la Mairie et le Conseil municipal a voté à l’unanimité son maintien à la disposition de l’abbé Michel) et fera un recours devant les juridictions compétentes.

    Les Commentaires de Paix Liturgique

    1/ Après 40 ans de guerre et… de retard, Monseigneur Nourrichard entend enterrer une paroisse catholique dynamique ou cohabitent depuis de nombreuses années les deux formes du rit romain dans la paix. Thiberville est la paroisse du diocèse qui a le plus grand nombre d’enfants catéchisés, les quêtes les plus abondantes ou encore le plus grand nombre de baptêmes. Thiberville est la preuve vivante que l’échec de la pastorale des dernières quarante années n’est pas une fatalité. Là où un simple curé, avec ses qualités et ses défauts, fait ce que l’Eglise demande, les choses fonctionnent plutôt bien, en tous les cas mieux qu’ailleurs… Inutile de chercher plus loin les raisons de l’acharnement de Monseigneur Christian Nourrichard et du Père Jean Vivien contre l’abbé Michel. L’abbé Michel, Monseigneur Nourrichard et le Père Jean Vivien sont de la même génération, séminaristes à la même époque, les fidèles ont donc l'impression d'être pris entre le marteau et l'enclume de vieux compte à régler… Situation incroyable de la part d'un évêque qui devrait d'abord être le père de tous…. Les évènements récents de Thiberville ne sont qu’une illustration de plus d’un vieux contentieux et de jalousies que l’évêque et quelques prêtres nourrissent contre l’abbé Michel qui n’a pas pris la même voie qu’eux et a préféré suivre celle que propose le Pape. Il suffit de voir la mine réjouie du père Jean Vivien lors de l’interview par France 3 (http://info.francetelevisions.fr/video-info/player_html/index-fr.php?id-video=&chaine=&id-categorie=JOURNAUX_LES_EDITIONS_REGIONALES_HAUTE_NORMANDIE_1920&ids=&timecode=false=false) dimanche dernier pour comprendre qu’il est heureux de se débarrasser de cette manière de son confrère voisin avec qui les comparaisons commençaient à devenir embarrassantes eu égard à leurs bilans respectifs…

    2/ A Thiberville comme à Langres c’est la même opposition à la politique de paix et de réconciliation prônée par Benoît XVI qui s’exprime. Monseigneur Nourrichard ne veut pas du Motu Proprio de Benoît XVI dans son diocèse. Monseigneur Nourrichard ne veut pas de l’esprit Benoît XVI dans son diocèse. Pour mémoire, Monseigneur Nourrichard, que l'on appelle désormais partout en France « Monseigneur H1N1 » est l’évêque qui dans un communiqué en date du 26 octobre 2009 interdisait à ses prêtres de distribuer dans son diocèse la communion sur les lèvres … afin de freiner la propagation du virus H1N1 (sic !) pendant que le Pape, inlassablement ne cesse de montrer l’exemple en distribuant systématiquement la communion aux fidèles sur la langue et à genoux. Faire le contraire de ce que demande le Pape et se déclarant fidèle au Pape, reprocher à un prêtre qui obéit au Pape de désobéir à son évêque, voilà la duplicité de Monseigneur Nourrichard qui hier a scandalisé le Peuple de Dieu à Thiberville.

    3/ Le Concile Vatican II reconnaît, ne cesse-t-on de nous dire, une dignité particulière et des droits aux laïcs. Comme dans un état totalitaire Monseigneur Nourrichard, méprise comme n’aurait pas osé le faire un prélat d’Ancien Régime les fidèles et la voix populaire et entend imposer le désert spirituel l’apartheid liturgique à Thiberville d’un simple claquement de doigts. L’évêque a ainsi nommé un nouveau conseil paroissial à Thiberville composé … d’illustres inconnus, méprisant au passage la légitimité des conseillers actuels, légitimement et démocratiquement élus. L’évêque refuse de dialoguer, impose ses volontés souveraines au mépris le plus criant de la réalité de terrain et voudrait se faire passer pour la victime auprès des journalistes devant qui il regrette de ne pouvoir discuter avec ces « gens fermés qui ne veulent rien savoir, rien entendre »… Mais de qui se moque-t-on ? C’est un retour, en pire, à l’Église pyramidale de Pie XII, contre laquelle tonnait le P. Congar ! Le dimanche 3 janvier, toute la paroisse de Thiberville à l’unanimité a dit à l’évêque sa colère et son refus non pas d’obéir (au contraire, ils entendent obéir au Pape !), mais d’être frappée par un ordre tyrannique. Il ne s’agit pas de la réaction d’un groupe mais de celle d’une paroisse entière, unie dans sa diversité sous l’autorité bienveillante et aimante d’un curé. Monseigneur Nourrichard a perdu le contact avec la base et a réussi à ne pas se faire aimer par les fidèles de son diocèse. L’évêque d’Évreux, comme tel prélat irascible du moyen âge, jette « l’interdit » sur une paroisse, et la paroisse refuse de mourir ! C’est un véritable camouflet pour le prélat qui, sans parler de stupéfiante maladresse, s’est conduit de manière aussi peu digne que possible de sa charge.

    4/ De nombreuses voix commencent d’ailleurs à estimer que la démission pourrait être suggérée à un évêque qui s’est montré à ce point incapable du gouvernement d’une communauté humaine, inapte au dialogue, ignorant la négociation, incompétent dans la gestion d’une crise, que non seulement il n’a pas évitée ou apaisée, mais qu’il a exacerbée au maximum. Dans un cadre administratif ou dans celui d’une entreprise, Christian Nourrichard serait immédiatement déplacé ou se verrait proposer une indemnité de licenciement. D’autant que, en ce pays de bocage normand, où les manifestations paysannes sont parfois particulièrement musclées, personne ne peut assurer que des troubles plus graves (occupations d’églises, à Bernay, à Évreux ?) ne viennent répondre à ce qui serait considéré comme des provocations gratuites par un personnage dont la nomination s’avère catastrophique.
    5/ Il est clair que le président de la Conférence épiscopale de France et les évêques de la tendance du cardinal Vingt-Trois, aussi hostiles au Motu Proprio que l’évêque d’Évreux mais de manière bien plus feutrée et policée que lui, vont être particulièrement gênés par cette déplorable affaire : la « bavure » de Mgr Nourrichard ne va pas faire remonter la côte de l’épiscopat français auprès des autorités romaines et encore moins dans l’esprit du public catholique français. Pour les évêques de la majorité de la CEF, on ne pouvait imaginer une plus désastreuse contre-publicité. Si l’Église adoptait, comme ce serait logique en fonction des idées de Mgr Nourrichard et de ses amis, les modes démocratiques, l’évêque d’Évreux est typiquement de ceux qui conduiraient leur parti aux catastrophes électorales.

    6/ Pour soutenir l’abbé Michel et la paroisse de Thiberville et être informé des prochaines actions dans le diocèse d’Evreux :

    Adresse mail : thiberville27@yahoo.fr

    Blog de soutien : http://thiberville-soutien-abbe-michel.hautetfort.com/

    Abbé Francis Michel
    Presbytère
    27230 Thiberville

    (1) : lettre du 6 janvier 2010.

  • Sur le blog de Michel Onfray, ” voici venu le temps des assassins”.

    Ce virus risque de précipiter la mort de plus que des hommes… Il accélère le processus de décomposition de nos fausses démocraties qui montrent dans la lumière aveuglante des scialytiques hospitaliers ce qu'elles sont véritablement: de véritables autocraties libérales -pour ne pas dire des dictatures.

    A l'heure où j'écris, une loi dite d'urgence permet à l'employeur d'imposer à son salarié de prendre ses congés pendant la durée du confinement. Le sénat a limité la disposition à six jours ouvrables et l'Assemblée nationale a confirmé la chose en commission! Quel humanisme! Quelle humanité! Quelle générosité! Quelle grandeur d'âme!

    Ce sont les mêmes élus du peuple qui, il y a peu, crachaient sur la douleur de parents qui avaient perdu un enfant et auxquels il était refusé l'aumône de quelques jours de congés supplémentaires afin qu'ils puissent tenter de faire face, un peu, au malheur.

    Quand les gilets-jaunes se sont dirigés un samedi vers l'Assemblée nationale pour y faire entrer enfin le peuple, même symboliquement, ils visaient juste: car le peuple n'est pas dans cette enceinte dans laquelle on ne trouve plus que des politiciens professionnels qui prétendent le représenter mais qui se contentent de jouir du pouvoir et de ses avantages.

    Ce qui veut dire que la facture de cette épidémie, qui va être terriblement salée, va être partagée entre les pauvres et ... les pauvres -ne parlons pas des assureurs dont le métier consiste toujours à échapper aux remboursements des dommages par des finasseries contractuelles. Les riches y échapperont car leur argent est déjà ailleurs, inaccessible à ce qui reste d'un pouvoir d'État qui, de toute façon, sous régime maastrichtien, ne leur cherchera pas noise!

    Macron et les siens, les maastrichtiens de droite et de gauche, n'ont en effet pas décidé de réquisitionner les fortunes planquées dans les paradis fiscaux. Pas question que les riches paient alors qu'ils ont constitué leurs fortunes en fraudant le fisc, ce qui veut dire: en ne payant pas l'impôt avec lequel on peut, entre mille autres choses, construire des hôpitaux et les maintenir en état de marche... Tout citoyen français qui dispose d'un compte en Suisse ou dans un quelconque paradis fiscal doit être tenu pour responsable de la mort de qui n'aura pas pu bénéficier d'un respirateur hospitalier, responsable et coupable. On lira la liste de quelques-uns de ces assassins en appendice.

    Il serait pourtant légitime de dénoncer enfin ce qui a mis la santé publique dans cet état que des soignants se trouvent dans l'obligation de trier les vieux à l'entrée des services d’urgence, une terrible responsabilité qui réactive une pratique de sinistre mémoire: à droite ceux qui vont vivre, à gauche ceux qui vont mourir. Le personnel hospitalier n'a pas fait autant d'années d'études pour sélectionner dans un genre de Jugement Dernier dont ils seraient les dieux des élus à sauver et des damnés à tuer! Ils n'ont pas vocation à travailler dans un abattoir! Il en va pour eux d'une insupportable souffrance psychique, mentale et spirituelle qui s'ajoute à leurs fatigues professionnelles, à leur épuisement. Eux ne disposent pas de ces pitoyables cellules psychologiques qui sont envoyées sur place pour toute une classe, comme quand une diarrhée de cantine envoie six enfants d'une école en observation hospitalière pour une demi-journée...  

    Car, ceux qui tuent, ce ne sont pas ceux qui, sur le terrain, sont obligés de tourner le pouce vers le bas en présence d'un corps trop atteint, de poumons ravagés comme jamais, ce ne sont pas ceux qui, sans masques, se retrouvent au contact de la mort, ce ne sont pas ceux qui, couverts de sang et de bave, de morve et des postillons des grabataires, touchent et portent ces corps comme la piéta le corps de son enfant mort, mais ceux qui, dans les bureaux, depuis des années, ont rayé des lignes comptables sur des budgets sous prétexte de rentabilité.

    Ce genre de criminel tue avec un silencieux: en fermant les hôpitaux après avoir estimé qu'ils perdaient de l'argent ou qu’ils ne dégageaient pas assez de bénéfices; en donnant l'ordre de privilégier les actes rentables, au risque de les multiplier sans raisons véritables; en décrétant que, dans les petites villes de province, ces structures de proximité sont trop dangereuses sous prétexte que les chirurgiens n'y effectuent pas assez d'actes pour être professionnels et efficaces; en incitant les hôpitaux à développer l'activité ambulatoire parce qu'elle réduit la durée des séjours, ce qui expose les malades aux complications faute de suivi; en traitant par le mépris l'appel au secours des personnels soignants qui manifestent depuis plus d'un an et à qui Macron promet d'agir sans procéder autrement qu'en saupoudrant ici ou là, mais sans jamais entamer la véritable révolution qui consisterait à découpler la santé publique du critère de rentabilité.

    Ce qui doit primer dans un hôpital n'est pas qu'il soit rentable, mais qu'on y soigne tout le monde, riches et pauvres. De même, ce qui doit primer dans une école n'est pas qu'elle soit rentable, mais qu'on y fasse triompher l'instruction publique sans distinctions sociales. Mais aussi: ce qui doit primer dans la police ou dans l'armée n'est pas qu'elles soient rentables, mais qu'elles disposent des moyens d'assurer partout l'ordre public et républicain. Et l'on pourrait ajouter à la liste la culture, le renseignement, la justice, etc.

    La République, c'est cela: le souci de l'intérêt général et du bien public avant l'intérêt privé de quelques-uns, d'un groupe ou d'une aristocratie de milliardaires. Hélas, le marché a gangrené la totalité du corps social au point qu’il a évincé la politique et qu'il se fait passer pour une politique, pour la seule politique d'ailleurs: or, il n 'est pas une politique mais le seul intérêt du Capital.

    Voilà pourquoi Macron, qui ne connait que ce logiciel, ignore ce qu'est la politique et se retrouve chef de l'État alors qu’il n'a pas quarante ans -c'est d'ailleurs pour cette raison, son innocence, que l'État profond a tout mis en oeuvre pour le placer là où il se trouve, c'est un formidable pantin désarticulé, un pion jadis rutilant, un second couteau ébréché. Voilà aussi pourquoi, dans cette situation exceptionnelle, il décide tout et le contraire de tout, n'importe quoi, c'est le triomphe historique du "en même temps"! On ne craint pas le virus mais on le craint, on ne confine pas mais on confine, on ne ferme pas les frontières mais on les ferme, on ne sort pas mais on peut sortir pour voter, on ne porte pas de masques, c'est inutile, mais on en fait fabriquer des millions, etc...

    Dès lors, quand Ségolène Royal, tout au gonflement de sa propre baudruche, attaque Olivier Veran, l'actuel ministre de la santé , pour sa responsabilité passée, elle oublie juste de dire qu'avant de grossir le rang des macroniens, ce monsieur vient lui aussi, comme tant d'autres, du Parti socialiste, dont elle fut la candidate aux présidentielle, et que ce Parti socialiste n'a plus de socialiste que le nom depuis qu'en 1983 un certain François Mitterrand l'a jeté à la poubelle afin de pouvoir rester au pouvoir -ce qui lui a d'ailleurs plutôt bien réussi puisqu'avec cette forfaiture il a effectué deux septennats qui ont initié la casse de tout ce qui était public, hôpital compris, et qu'on lui doit aussi, comme autre héritage notable, d'avoir a mis la famille Le Pen au-devant de la scène politique...

    Nous avions des millions de masques, nous n'en avons plus, où sont-ils passés? Guéguerre picrocholine pour savoir si c'est à l'impéritie passée de la "gauche" qu’on doit cette pénurie ou à celle de la "droite": mais c'est au deux, à la droite maastrichtienne et à la gauche maastricthienne qui, l'une et l'autre, en même temps comme dirait l'autre, copines comme cochonnes, ont mis la France dans cet état: merci Mitterrand! Merci Chirac! Merci Sarkozy! Merci Hollande! Merci Macron! Car ce sont eux qui ont rendu possible cette incroyable monstruosité que, dans cet hôpital public qu’ils ont tué pour en faire des usines à fric, le résultat soit qu'on trie les gens pour diriger les malades les plus atteints, dont les vieux, vers les pompes funèbres, pour ne soigner que les cas les moins préoccupants.  De sorte qu'avec ces hôpitaux libéraux, le plus malade est le plus vite mort.

    L'hôpital libéral, c'est un nouveau concept orwellien: on pourrait imaginer des slogans peints sur les murs de ces usines de mort que sont devenus ces hôpitaux-là, nos hôpitaux: "Plus vous serez malade, plus vite on vous expédiera au fond du trou!". Ou bien, sur la porte du bureau des personnels soignants: "Aux urgences, évitez ce qui est urgent". Au bureau des soignants: "Aux mourants, prodiguez la mort". Au bureau du comptable: "Un bon patient est un client à tondre". Et puis, à l'entrée du funérarium, ceci : "Aux morts, Maastricht reconnaissant", car l'action des PFG doit se trouver bigrement en hausse.

    Un dernier mot: chaque soir, au journal de vingt-heures, les journalistes, qui disposent ainsi de leur séquence "vivre-ensemble" (c'est leur moment homéopathique positif) nous montrent les gens qui, aux fenêtres, applaudissent le personnel soignant en faisant des pitreries, en tapant sur des casseroles, en chantant, en criant. Ils manifestent, nous dit-on, leur solidarité avec ces héros de notre époque qui bravent la mort dans leur métier! Très bien, très bien... Tout cela est vrai.

    Mais combien, parmi ceux-là, postillonnant du haut de leurs balcons, gavés par la propagande maastrichtienne, ont voté pour des candidats qui, droite libérale et gauche libérale confondues, ont justement fabriqué cet hôpital kafkaïen où l'on contraint de pauvres soignants à distribuer la mort ou à conférer la vie en vertus de plans de route décidés depuis un quart de siècle par cette Commission européenne, qui n'est pas élue, et qui impose sa loi, aujourd’hui dans le sang et les larmes, les glaires et les crachats, aux sujets de l'Empire maastrichtien?

     Combien?

    Je n'ai pour ma part pas envie d'aller sur mon balcon pour bêler avec les moutons. Je pense à ces gens formidables, en effet, qui m'ont sauvé d'un infarctus quand j'avais vingt-huit ans, qui ont été près de moi lors de mes deux AVC, qui ont si bien accompagné ma compagne pendant les dix-sept années de son cancer et de ses chimiothérapies avant qu'elle finisse par mourir, et qui, de fait, méritent notre profond salut. Mais pas depuis dix jours...

    J'ai plutôt envie de pleurer sur ce qu'est devenue la France tuée par ces assassins qui, eux, se portent bien...

    Michel Onfray



    Appendice 1:
    Dans la Notice Wikipédia intitulée "Évadés fiscaux", on peut lire ceci :"Challenges a fourni dès juin 2013 une liste de 86 contribuables apparaissant sur cette liste et faisant l'objet de poursuites. On comptait notamment Nina Ricci, Arlette Ricci, Jean-Claude Guidicelli, Simon Benharrous. Le 27 janvier 2014, le journal Le Monde a publié d'autres noms, dont Christian Karembeu, les frères Christian et François Picart, Alain Afflelou, Cédric Klapisch, Gérard Miller, Michel Tubiana, et Richard Prasquier. Tiens tiens, Gérard Miller, psychanalyste chez Drucker et Drucker chez les psychanalystes!

    Arlette Ricci, héritière des parfums Nina Ricci, est condamnée le 13 avril 2015 à trois ans de prison dont un ferme et un million d'euros d'amende, pour fraude fiscale, blanchiment de fraude fiscale et organisation frauduleuse d'insolvabilité pour échapper à l'impôt".

    Appendice 2

    Français établis fiscalement à l'étranger

    Sportifs:
    – Jean Alesi, réside en Suisse

    – Marion Bartoli, réside en Suisse

    – Julien Benneteau, réside en Suisse

    – Arnaud Boetsch, réside en Suisse

    – Arnaud Clement, réside en Suisse

    – Nicolas Escudé, réside en Suisse

    – Guy Forget, réside en Suisse

    – Richard Gasquet, réside en Suisse

    – Jean-Claude Killy, réside en Suisse

    – Henri Leconte, réside en Suisse

    – Sébastien Loeb, réside en Suisse

    – Paul-Henri Mathieu, réside en Suisse

    – Gaël Monfils, réside en Suisse

    – Christophe Moreau, réside en Suisse

    – Amélie Mauresmo, réside à Genêve en Suisse

    – Stéphane Peterhansel, réside en Suisse

    – Cédric Pioline, réside en Suisse

    – Alain Prost, réside en Suisse

    – Fabrice Santoro, réside en Suisse

    – Florent Serra, réside en Suisse

    – Gilles Simon, réside en Suisse

    – Jo-Wilfried Tsonga, réside en Suisse

    – Vincent Rives, réside en Irlande

    – Jean-Philippe Gatien , réside au Delaware aux Etats Unis

    Chanteurs:

    – David Hallyday, réside en Suisse

    – Patricia Kaas, réside en Suisse

    – Florent Pagny, réside en Patagonie (Argentine)

    – Michel Polnareff, réside aux Etats-Unis

    – Yannick Noah, réside aux USA (le « personnage préféré des français… !!!)

    Acteurs

    – Daniel Auteuil, réside en Belgique

    – Emmanuelle Béart réside en Belgique

    – Laetitia Casta, réside au Royaume-Uni

    – David Habibi, réside au Canada

    – Alain Delon, résident et citoyen Suisse

    Auteurs:

    – Anne Marie Mitterrand (3), réside en Begique

    – Christian Jacq, réside en Suisse

    – Marc Levy, réside au Royaume-Uni

    Patrons et Actionnaires

    – Jacques Badin (Carrefour) réside à Bruxelles en Belgique

    – Thomas Bata (marque de chaussures Bata) réside en Suisse

    – Famille Baud (dont Jean Baud), (marques Franprix et Leader Price), résident en Suisse

    – Lotfi Belhassine, (président d’Air Liberté), réside en Belgique. Il a fui la France car l’ISF représentait 93% de ses revenus

    – Claude Berda, (AB Groupe), réside à Cologny en Suisse

    – Des membres de la famille Bich (Groupe Bic) résident en Suisse

    – Michèle Bleustein-Blanchet, une des héritières de Publicis, réside à Cologny en Suisse

    – Corinne Bouygues, réside à Genève en Suisse

    – Pierre Castel, PDG du groupe Castel Frères (Cristalline, Thonon, Vichy Célestins, 33 export, Saint-Yorre) réside près du Lac Leman en Suisse

    – Des membres de la famille Mulliez (Auchan, Décathlon, Mondial Moquette, Norauto et Kiabi), résident en Belgique

    – Georges Cohen, groupe Sogeti, (informatique et armement), réside en Suisse

    – Bernard Darty, fondateur de Darty, réside en Belgique

    – Jean-Louis David, fondateur des salons de coiffure, réside en Suisse.

    – Des membres de la famille Defforey, à l’origine de la société Carrefour, résident en Belgique

    – Des membres de la famille Despature, dont Paul-Georges Despature, propriétaire des marques Damart et Somfy, résident en Suisse et en Belgique

    – Paul Dubrulle, (co-créateur du Groupe Accor) et ancien sénateur-maire de Fontainebleau, réside à Cologny en Suisse

    – Des membres de la famille Ducros résident à Cologny en Suisse

    – Pierre-François Grimaldi (iBazar), réside en Belgique

    – Eric Guerlain, (Groupe Christian Dior), réside en Grande-Bretagne

    – Daniel Hechter, créateur réside en Suisse

    – Philippe Hersant, (groupe Hersant presse) réside en Belgique

    – Philippe Jaffré, (ancien président dElf)

    – Robert Louis-Dreyfus et des héritiers Louis-Dreyfus (Groupe Louis-Dreyfus, Olympique de Marseille) résident à Zurich en Suisse

    – Des membres de la famille Mimram, dont Jean-Claude Mimram, (Compagnie sucrière sénégalaise…) résident à Gstaad en Suisse

    – Alexandra Pereyre de Nonancourt et des membres de la famille, (propriétaire des champagnes Laurent-Perrier), résident en Suisse

    – Denis Payre (1), (fondateur de Business Objects), réside en Belgique ou il a démarré une nouvelle société, Kiala, qui a embauché 100 personnes

    – Des membres de la famille Peugeot, (Groupe PSA), résident en Suisse

  • Au Cinéma : Bruno Reidal, confession d’un meurtrier, par Guilhem de Tarlé

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    À l’affiche : Bruno Reidal, confession d’un meurtrier, un film français de Vincent Le Port, avec Dimitri Doré, Roman Villedieu et Alex Franguin (Bruno Reidal à 17, 10 et 6 ans).

    guilhem de tarlé.jpgBruno Reidal, confession d’un meurtrier…  prosaïquement le « biopic » d’un meurtrier de 17 ans,  son histoire vraie, écrite par Bruno Reidal, lui-même, un paysan du Cantal en 1905.

    C’est l’histoire d’un premier de la classe, qui rafle tous les prix (sauf, me souffle mon épouse, ceux de Latin et de Grec), et cette histoire me console de n’avoir jamais obtenu d’autre prix que celui de Récitation, et de ne pas avoir appartenu, ne pas appartenir à la race des Premiers. Je suis d’ailleurs resté fondamentalement un « populiste » - je vote « populiste » - qui n’accorde aucune confiance aux premiers de la classe, aux prétendues « élites », aux « meilleurs d’entre nous », à « la France d’en haut » de Jean-Pierre Raffarin, « aux sages et aux intelligents » à qui Dieu le Père, lui-même, a caché « cela » pour le révéler « aux tout-petits » (Mt 11,25 et Lc 10,30 ).

    C’est d’ailleurs l’histoire d’un séminariste qui confesse sa lutte contre le péché et se persuade qu’il faut en commettre un plus grand encore, pour effacer le précédent ; il explique néanmoins à ses interlocuteurs que si le suicide est sans doute le plus grand des péchés, il a choisi l’assassinat d’un tiers qui lui laisse le temps et donc la possibilité, si Dieu le veut, de se repentir et de se confesser.

    C’est encore l’histoire d’un envieux, un individu mal dans sa peau, un « pauvre gosse » comme dirait Une mère du film de Sylvie Audecoeur, en fait un jaloux qui voit ses camarades d’école plus beaux que lui, mieux habillés et sachant le grec et le latin ! Bref un malade, selon les médecins, et par conséquent, à l’inverse de tels politiciens du sang contaminé, « coupable mais pas responsable ».

    C’est enfin l’histoire d’un pervers et d’un assassin, et ce film est, à raison, interdit aux moins de 16 ans.

    La confession, au seul sens d’aveu de la faute (sans regret et sans contrition), est en outre prononcée sur un ton monocorde, monotone… soporifique qui, à ce titre, devrait être aussi interdite aux plus de 70 ans.

  • 3 Décembre 1914 ... ”J'ai foi en notre généralissime' ...

    t-RI068_LeFlochPierre_Uniforme2.jpgIl y aura bientôt trois mois pleins que dure cette terrible guerre de tranchées. On me communique cette lettre d'un sous-officier d'artillerie de réserve, intelligent et observateur, qui donne l'idée de ce qui se passe :

    "Pour ceux qui voient les choses de loin, la guerre doit paraître vraiment incompréhensible. Les journaux ne font que parler de nos engins merveilleux, de nos explosifs extraordinaires, et pourtant voici près de trois mois que les deux infanteries sont terrées l'une en face de l'autre et que les deux artilleries se canonnent sans résultat. Ce qui se passe sur le front, mon cher cousin, mais quand j'y réfléchis c'est inconcevable. Tenez, voici ma journée. Ce matin, réveillé frais et dispos sur ma botte de paille dans la mansarde d'une maison abandonnée, je suis parti avec un officier de mon groupe pour chasser le lapin avec un furet. Nous avons pris deux lapins qui varieront notre ordinaire. Pui j'ai promené mon cheval qui ne travaille pas et qui est insupportable. J'ai mangé, de fort bon appétit, ma gamelle de soupe et un morceau de boeuf bouilli. Le soir j'étais de garde au poste d'observation. J'ai pioché et manié la pelle, car nous avons résolu d'agrandir la casemate, c'est-à-dire notre terrier. Vers les quatre heures, nous avons envoyé une vingtaine de coups de canon, nous en avons reçu deux fois plus. Dans ces moments-là, rien n'est plus simple : si vous voyez que les obus tombent loin, c'est-à-dire à 700 ou 800 mètres, inutile de vous déranger : vous pouvez continuer vos occupations (même la chasse au lapin). S'ils tombent plus près et que vous ne soyez pas obligé d'être dehors, il est prudent de rentrer dans les tranchées recouvertes. S'il y a des ordres à porter, il ne faut pas hésiter à continuer son chemin, en se couchant ou en se baissant seulement suivant la distance à laquelle tombe l'obus. (Cela se reconnaît très facilement au bout de trois ou quatre jours). Pour finir le récit de ma journée, je viens de lire les journaux de ce matin qu'un cycliste nous apporte régulièrement de Villers-Cotterêts. La nuit s'annonce comme devant être calme, c'est-à-dire que les coups de canon seront rares. Mais toutes les minutes ou toutes les deux minutes, un coup de fusil viendra rompre le silence de la nuit, et les Boches continueront à promener sur nous la lumière de leurs phares (ils en ont de toutes sortes) et à envoyer de magnifiques fusées éclairantes sur nos tranchées. Quant à nos deux téléphones, qui nous relient l'un à la division et de là à l'infanterie, l'autre à nos batteries qui sont enfouies dans les bois, je ne crois pas qu'ils me réveillent.

    Sans doute ce n'est pas tous les jours la même chose. Demain, par exemple, je suis convenu avec un capitaine d'aller dans les tranchées des fantassins pour régler son tir. J'irai jusqu'aux avant-postes et là, si je ne puis avoir la communication téléphonique, je prendrai des notes. De temps à autre, nous faisons une attaque ou nous en repoussons une. Que ce soit eux, que ce soit nous, c'est le même principe : douze ou vingt-quatre heures de bombardement, après quoi on essaie de faire sortir les fantassins des tranchées. Alors les mitrailleuses crachent la mort avec une rapidité foudroyante. Chaque attaque est suivie d'une contre-attaque. Si une tranchée est perdue, elle est reprise : quelques centaines d'hommes abattus et aucun résultat. Car telle est la guerre moderne : tout consiste à remuer de la terre, et c'est à qui creusera le plus. Contre ces tranchées profondes, l'artillerie est impuissante. Pour que l'obus fasse du mal à l'adversaire, il faut qu'il tombe non pas sur le bord, mais dans la tranchée, et le hasard seul peut produire ce résultat. Nous sommes donc terrés les uns en face des autres sans qu'il soit possible de prévoir la solution de cette véritable guerre de siège et d'épuisement. Il est absolument impossible que les Allemands enfoncent nos lignes et, pour nous, il faudrait un bon élan pour rompre la barrière qui est de moins en moins forte, j'en suis sûr. Cet élan, la division de réserve à laquelle j'appartiens ne peut le fournir, car elle a été très éprouvée et n'a plus confiance dans les attaques que nous tentons de temps à autre. 

    Vous me demandez ce qu'on dit ici ? Le moral est toujours bon parce que le service d'approvisionnement marche bien. Voyez-vous, le soldat, tant qu'il touche régulièrement ses vivres, a confiance. Mais, sur ce point, il est exigeant et admet à peine des distributions en retard de quelques heures. A ce sujet, mon cher cousin, je dois vous dire que j'ai été agréablement étonné de voir fonctionner ce service. On ne peut lui reprocher que le gaspillage : car il y en a. On touche trop, et je préférerais voir régner une sage économie, car la guerre sera longue. Comme vous, je crois à la solution vers Pâques.

    Que vous dirai-je encore ? Que chacun a foi dans la victoire finale. Sans doute, surtout dans l'infanterie, ce n'est plus l'enthousiasme des premiers jours. Mais on ne voit pas encore cette lassitude, si redoutable chez le Français. L'état sanitaire est toujours remarquable à la division : pas de malades. Nous avons eu pourtant des pluies et du brouillard.

    Voilà, mon cher cousin, ce que je puis vous dire sur notre existence. Et maintenant je ne puis résister au besoin de vous confier quelques impressions. Ce sont les miennes : par conséquent, soyez en garde. Mais, hélas ! elles m'ont été imposées par ce que j'ai vu. Il m'est apparu d'abord, à mon étonnement du reste, que deux choses marchaient à merveille : la mobilisation et le service d'approvisionnement. Pour celui-ci, je suis persuadé qu'il n'était qu'à moitié prévu et qu'il fonctionne grâce à des coups de collier et à des initiatives particulières. Mais, à coté de cela, quelle infériorité par rapport à l'armée allemande ! Par ce que j'ai pu en voir, tout est prévu, organisé, et quel outillage ! Chez nous aucune liaison. Un régiment ignore l'autre, une division, celle qui la touche. J'ai vu des régiments tirer l'un sur l'autre. A chaque attaque, régulièrement, notre artillerie tue quelques-uns de nos fantassins. C'est que le commandement n'est pas toujours à la hauteur de sa tâche. Sans doute, des sanctions ont été prises, nous le savons. Elles sont encore insuffisantes, et de beaucoup. Par exemple, j'ai foi en notre généralissime. S'il avait eu au début l'expérience qu'il a acquise aujourd'hui, jamais l'Allemand  ne serait entré en France : l'histoire lui tiendra peut-être rigueur de n'avoir pas su ce que savait le moindre capitaine serbe. Mais sa concentration des troupes en arrière pour sauver Paris, cela toute l'armée l'a compris et l'admire."

    Autre impression : M. de P..., ancien officier qui, à 55 ans, a repris du service, revient du champ de bataille de Flandre. La vie du soldat dans les tranchées est, là-bas, terrible. Il la compare à l'un de ces raffinements de cruauté chinois imaginés par Octave Mirbeau* dans Le Jardin des supplices. D'abord les tranchées, aux environs d'Ypres et de Dixmude, n'ont pas pu être creusées avec le soin qu'on y a mis ailleurs, étant donné que la bataille a été incessante. Ce sont de véritables trous où le soldat doit se tenir accroupi, les nerfs ébranlés par une canonnade continuelle. Les hommes sont relevés tous les trois jours. Ils sortent de là dans un état de fatigue physique et surtout morale indescriptible, quelques uns presque hébétés.

    Ces jours derniers, l'ordre vint de sortir de nos tranchées pour occuper une tranchée ennemie. Pour la première fois, nos hommes refusèrent de marcher. On les menaça du peloton d'exécution. "Nous aimons mieux être fusillés, répondirent-ils, que d'aller pourrir comme nos camarades." En effet, quelques temps auparavant la même attaque avait été tentée. Les nôtres s'étaient embarrassés dans les réseaux de fils de fer tendus par l'ennemi et, après la retraite des survivants sous un feu meurtrier, les blessés étaient restés entre les tranchées françaises et les tranchées allemandes sans que, ni d'un côté ni de l'autre, on pût aller les secourir. Les malheureux avaient agonisé pendant des journées entières, et leurs cris, leurs plaintes avaient déchiré les oreilles de leurs compagnons d'arme jusqu'à ce que le silence se fût fait sur le charnier.   

    Les scènes d'horreur sont fréquentes aussi dans les trains sanitaires. Le jeune F..., gravement malade, probablement d'une fièvre typhoïde larvaire, a voyagé pendant huit jours, du front jusqu'à Béziers. Son wagon, où les hommes mouraient sans soin, appelant leur femme et leur mère, était digne de L'Enfer de Dante. Le malheureux jeune homme en a conservé une vision d'épouvante et reçu une secousse qui aggrave sa maladie.

    La mort est notre voisine de tous les jours...

    Et, pour la première fois, j'ose transcrire ici ce qu'on murmure de toutes parts : la difficulté avec laquelle marchent les territoriaux, des hommes de 35 à 40 ans, mariés, pères de famille qui "regardent en arrière plutôt qu'en avant", et dont beaucoup ont dû être fusillés, les officiers mêmes ayant donné l'exemple de la débandade en beaucoup d'endroits... Pauvre peuple souverain !... Voilà pourtant la "nation armée"...

    Par exemple, la Landwehr et le Landsturm marchent infiniment moins bien que nos territoriaux, nos "terribles toriaux", comme dit l'esprit populaire; là encore, la qualité du sang se fait sentir chez nous...   

     

    ** Les rapports de M. Jules Cambon et de notre attaché militaire à Berlin constituent des documents de la plus haute valeur historique. Que leur efficacité aura été faible ! C'est que, par leur nature confidentielle, ces avertissements ne pouvaient être communiqués au véritable souverain qui, en République, est le corps électoral. Les rapports de M. Jules Cambon ne pouvaient être communiqués à onze millions de personnes. Ainsi le peuple souverain était, par la force des choses, tenu dans l'ignorance de ce qui se tramait contre lui. Ce pauvre roi à onze millions de tête jouait encore avec son bulletin de vote alors que la feuille de mobilisation était la carte qu'il allait devoir retourner.     

    1914-le-destin-du-monde-de-max-gallo-927903138_ML copie.jpg

    * Octave Mirbeau (1850-1917), auteur de théâtre et critique littéraire, ami de Clemenceau.

    ** Tome I du Journal de Jacques Bainville (1901/1918)

     

  • Délocalisation des Peuples, par Frédéric Winkler.

    Alors comme disait Jean Charles Masson : « La Renaissance, à souhaiter sous peine de décès, implique de renouer ce qui fut dénoué, de ramener ce qui fut éloigné, de rappeler ce qui fut oublié, bref, de faire une révolution vers notre passé et de réenraciner l’intelligence. Le réenracinement est le moyen de la Renaissance. Si l’on veut « dénomadiser » culturellement, il faut sédentariser économiquement ».

    frédéric winkler.jpgNous ne rejetons pas l’étranger qui toujours, à travers les siècles, est venu s’installer pour vivre et prospérer en s’intégrant paisiblement chez nous. Ce que nous dénonçons c’est une certaine politique qui enlève les forces intellectuelle et physiques handicapant l’avenir de ces pays du Sud (jadis qualifiés de Tiers-Monde) pour leur avenir… Nos gouvernements compensent alors ces manques par l’envoi d’aides humaines qui remplacent, ou croient remplacer, le manque causé par la fuite des ressources humaines chez nous… Politique de gribouille, sans parler évidemment de la dégradation et déstabilisation de notre vie communautaire par un apport massif de populations. Ce dérèglement nuit d’ailleurs à tous, aux bons citoyens accueillants comme aux paisibles étrangers. Une saine écologie ne se limite donc pas à la nature proprement dite mais à tout ce qui compose notre vie familiale et communautaire : on peut parler véritablement « d’écologie humaine ». Elle est la stricte observation des lois de la vie. Un peuple doit pouvoir grandir et prospérer dans la paix comme dans son espace de vie ancestral ou territoire avec le moins de perturbations pour préserver voir évoluer dans son cadre traditionnel de coutumes et cultures qui ont fait et doivent faire sa richesse dans l’avenir.

    La défense de l’environnement passera au préalable par la reconnaissance d’un ordre impliquant une certaine conception de l’homme et de son environnement. Nous ne pourrons parler d’écologie que lorsque nous aurons tourné le dos, au moins en esprit avant que cela soit dans les faits aussi vite que possible, à la société marchande, mercantile et individualiste basée sur le profit : « Quand il y a un problème, ne cherchez pas d’abord la solution, trouvez la cause. Je crois que cette crise est liée à votre gestion de l’immigration… » Omar Bongo (entretien avec F. Pons, Valeurs Actuelles).

     

    La première décennie de ce XXIème n’en a pas fini avec les inquiétudes issues de la fin du XXe siècle, et les nuages semblent, sur notre avenir, étendre leurs ombres funestes… « La France est en effet un pays d’immigration, ce qui s’expliquait autrefois par une démographie déprimée et, pendant les Trente Glorieuses, par le dynamisme de notre industrie. De nombreux étrangers ont contribué active¬ment à la croissance française, et je crois nécessaire de le souligner. Mais notre économie n’est plus aussi dynamique. La crise ne nous permet plus d’accueillir dignement tous ceux qui voudraient s’installer ici. Il faut avoir le courage de le leur dire. Je crois utile de renforcer notre politique de coopération avec leurs pays d’origine pour qu’ils ne soient plus contraints à l’exil et puissent contribuer au développement de leur propre pays. C’est notre intérêt comme c’est le leur. Pour les mêmes raisons et dans le même esprit, nous devrions aussi renforcer les contrôles aux frontières, qui ont été exagérément allégés depuis que nous avons rejoint l’espace Schengen : nous ne pouvons pas abandonner à nos voisins européens la surveillance de nos frontières » (Jean, Un Prince Français).

    La crise et l’appauvrissement accéléré de notre société et de ses classes moyennes (processus lié à la mondialisation elle-même), les risques du terrorisme et des guerres qui se rapprochent, les dégradations environnementales, ou encore les injustices sociales, etc., n’enlèvent rien, bien au contraire, aux risques que font peser sur notre société les conséquences d’une politique de l’immigration issue majoritairement du Tiers Monde. L’ambiance actuelle du « politiquement correct », véritable dictature d’une pensée dominante qui règne dans notre pays, gêne comme empêche toute réflexion critique sur ce sujet et la condamnation morale n’est jamais loin quand on s’aventure dans ce domaine… « Le phénomène de la banlieue est issu du progrès industriel dans l’Occident chrétien, qui a perdu le sens des solidarités, et aura rejeté les êtres à la périphérie, tout en multipliant les solitudes dans les cités tentaculaires. Bien sûr que dans l’hyper-ghetto que nous préparent les technocrates, ça sentira mauvais, et il sentira mauvais de s’y balader » (Jean Edern Hallier, L’Idiot International, num.62, 1991).

    Pourtant chaque jour qui passe légitime de nouvelles inquiétudes : n’est-ce pas la conséquence d’une défaillance politique de l’Etat qui refuse d’assumer ce qu’il a produit par ses lois et ses logiques économiques et « morales » ?

    Ainsi naît dans la population, un sentiment de défiance, alimenté par un réflexe naturel et légitime que l’on ne peut maîtriser. Les inquiétudes naissent lorsqu’on devient minoritaire dans certains lieux, que l’on voit ses repères remis en cause par des populations nouvellement arrivées, au moment où notre société doute d’elle-même et de ses valeurs originelles : « …l’enseignant a cessé d’être respecté…il n’enseigne pas l’histoire de France…les professeurs ne sont pas motivés, ils restent imprégnés des fruits de mai 68 : plus de repères, plus de limites, plus de valeurs…Fondamentalement ni les Français, ni parmi eux, les patrons ne sont racistes, mais les immigrés souffrent d’une image négative : il faut arriver à ce que ce soient les jeunes issus de l’immigration qui dénoncent les agissements déviants de leurs semblables. Je ne crois pas aux structures antiracistes… » (Rachid Kaci).

    Subir et se taire, voilà ce que la dictature du « politiquement correct » nous impose. Ce qui frappe aussi, c’est l’aggravation du problème sociétal lié à l’immigration, comme la montée des communautarismes agressifs malgré toute la bonne volonté des populations et des institutions d’accueil. On peut dès lors se demander à quoi ressemblera la France dans dix ans, ou vingt ans ?
    Qu’auront nos enfants à subir demain ? « Là encore, revenons à la source de nos maux. On a longtemps lié l’explosion de la délinquance aux difficultés économiques. C’est sans doute un facteur d’explication, mais ce n’est pas le seul. Il existe une relation étroite entre la paix publique et l’éducation. Beaucoup de personnes incarcérées sont tout simplement illettrées. Vous connaissez le mot célèbre de Victor Hugo : « Celui qui ouvre une porte d’école ferme une prison. » Je crois qu’il a raison, encore faut-il réformer profondément notre école pour qu’elle instruise nos enfants dans le respect du savoir et dans le respect des autres, les deux allant de pair. Et que les parents leur inculquent des principes et des règles de conduite, sans quoi la société se désagrège. Si nous obtenons que l’école et les familles fassent ce travail en commun, vous verrez qu’il ne sera plus nécessaire d’édicter autant de lois et que les prisons désempliront » (Jean de France, Un Prince Français).

    Comme nous l’avons dit précédemment, toute une mécanique a été mise en place afin de faire taire ou du moins rendre inefficaces les activités de ceux qui voudraient que les choses s’arrangent, et cela est bien malheureux. Ecoutons le Camerounais Emile Bomba qui préside l’Association de lutte contre l’émigration clandestine dans son pays, l’Alcec : « …quand deux ou trois personnes sont régularisées et médiatisées, ce sont deux cent Africains qui se décident à partir ! Il y a donc un effet pervers qu’elles ne mesurent pas, mais que nous constatons sur le terrain et contre lequel nous sommes obligés de lutter…Si on veut développer l’Afrique, ce n’est pas en perdant notre matière grise et notre force de travail qu’on parviendra à le faire ! Il faut cesser de dire aux Africains qu’ils peuvent venir en France et qu’ils y seront accueillis par des associations qui les protégeront ! ». Il faut aussi casser la dictature du FMI et de la Banque mondiale, imposant son Nouvel Ordre dans ses orientations politiques comme économiques hors de l’avis des peuples concernés : « Ce type de relation de maître à esclave, c’est terminé, nous n’en voulons plus…A la place de l’aide au développement, aidez plutôt les émigrés à rentrer dans leur pays ! Au lieu de nous envoyer des Médecins du monde, essayez de convaincre plutôt tous les médecins camerounais installés à l’étranger de revenir ! C’est beaucoup plus important et ce sera beaucoup plus bénéfique pour nous comme pour vous…nous avons tout fait pour perdre notre identité, et on a tout fait pour que nous la perdions. Il nous paraît clair que l’Africain, pour pouvoir bâtir aujourd’hui, doit d’abord retrouver qui il est lui-même au départ. A partir de là, il pourra mieux envisager l’avenir. Parce que quand vous avez des gens qui ne savent pas d’où ils viennent, comment voulez-vous qu’ils sachent où ils vont ? Si nous nous développons, il n’y aura plus qu’une infime part de la population qui sera tentée d’émigrer » (Emile Bomba, dec.2008, Le Choc du Mois). Et pourtant, vouloir faire cesser l’immigration en Europe et plus particulièrement en France, n’est-ce pas une marque de respect à l’égard de l’Afrique elle-même ?

    Tout simplement parce que ce continent est encore pauvre, par conséquent, celui-ci a besoin de ses ingénieurs, ses ouvriers, ses intellectuels, ses politiciens, ses médecins et chirurgiens, ses maçons, ses écrivains… Afin de pouvoir se développer et apporter une vie saine à ses habitants. L’Eldorado français et les sirènes du libéralisme agissent comme des pompes aspirantes des forces vives du Tiers-monde, pour le plus grand profit de la société de consommation. L’Afrique stagne (malgré ses immenses potentialités et ses taux de croissance qui augmentent) pour le confort de ceux qui, dans nos pays, préfèrent utiliser les populations étrangères plutôt que de travailler à des tâches dites pénibles ou pour les intérêts de certains industriels peu scrupuleux qui y voient le meilleur moyen de ne pas augmenter les salaires des ouvriers en exploitant la misère venue d’ailleurs ! Et après certaines bonnes consciences s’étonnent que beaucoup de pays d’Afrique soient rongés par la dictature et la famine ! Il est plus facile de fermer les yeux sur le fait que si ces deux fléaux se développent là bas, c’est parce qu’en face, il n’y a que du vide (ou un désespoir trop souvent stérile) ! Le reste, c’est-à-dire les forces souvent les plus dynamiques du continent, est en Europe ! Certaines associations découragent tout contrôle en protégeant les clandestins, le monde associatif en France, représente 10 à 12% du PIB, soit 125 milliards d’euros, distribués sans aucun contrôle sérieux : « On devrait inviter ces censeurs à prendre plus souvent le métro, à circuler en banlieue, pour comprendre que notre société change dans sa donnée la plus stable, la plus fondamentale peut être : l’origine ethnique » (Max Gallo, écrivain et ancien conseiller du président François Mitterrand, Tribune dans France Soir : L’Europe serait-elle désormais vouée au métissage).

    Le message est clair et nous avons les mêmes soucis de déracinement chez nous. Tout est dit et dans une simplicité et un réalisme qui montre la nullité déconcertante de ceux qui nous gouvernent… En effet, concrètement, que se passe-t-il, lorsque les étrangers arrivent en France ?

    On les parque dans d’immenses cités ghettos dont la conception architecturale est une insulte à la nature (voir ch. Sur l’Urbanisme) et qui ferait fuir nos ancêtres. Ils sont ensuite livrés à eux-mêmes, déracinés et qui plus est dans un pays qui a renié sa propre culture, sa religion traditionnelle, ne pensant qu’à consommer, à s’amuser comme à se distraire pour ne pas réfléchir, ne pas se révolter donc !

    « On ne fait plus aimer la France aux Français, ni à ceux qui veulent le devenir. On ne leur apprend plus que la France peut justifier certains sacrifices, en contrepartie de l’accueil qu’elle leur a réservé. Comment alors les intégrer à la nation ? Ce renoncement est une erreur, qu’aucun gouvernement n’a vraiment tenté de corriger et qui pourrait encore s’aggraver avec la mise en place subreptice de mesures de discrimination positive » (Jean, Un Prince Français).

    La conséquence de ce déracinement et de cette ambiance fade, sans autorité laisse se développer la violence pour une jeunesse désœuvrée faisant l’objet de manipulations en tout genre. La conséquence qui en décline est une haine sans borne à l’égard du pays d’accueil, qui n’offre plus comme remède que la passivité et la Star Academy, quelle tristesse, quel gâchis !

    Tous ces immigrés sont utilisés comme un outil alimentant toute la mécanique d’un redoutable terrorisme intellectuel, contrôlé par les groupuscules dit « antiracistes » cités précédemment, dans le seul but de chercher à culpabiliser l’autochtone et de l’empêcher de protester contre des situations d’insécurité dont il est la première victime… Les bonnes intentions sont toujours financées avec l’argent des autres car en fait combien coûte cette politique suicidaire ? Qu’avons-nous fait pour mériter cela ? …

    Frédéric Winkler

  • Abus de pouvoir.

    3834054413.36.jpg"Nous reparlerons de ce sujet demain Mardi. NDLR"

    Source : https://michelviot.wordpress.com/

    Le 11 mai va bientôt arriver. Ce sera en principe la fin du confinement, selon l’annonce qu’a faite le Président de la République. Ne devrait-elle pas coïncider avec la sortie du tunnel dont parlait le Pape François dans son homélie à Sainte Marthe ce vendredi 17 avril dernier lors de sa messe matinale, et dont la Conférence vient de se faire l’écho dans ses propositions au gouvernement ?

    Nous devons jusqu’à cette date vivre une période intermédiaire, extrêmement dangereuse pour le bien des âmes et qui risque de placer l’Eglise dans un grand discrédit. Je veux m’intéresser tout particulièrement au sort des mourants et des personnes qui vivent l’épreuve du deuil.

    Une distinction s’impose en tout premier lieu. Là où les églises sont demeurées ouvertes, les familles endeuillées ont manifesté leur reconnaissance d’avoir été accueillies et ont tout à fait compris la restreinte en nombre d’assistants, parce qu’on leur permettait de se recueillir, d’écouter la Parole de Dieu. Elles pouvaient ainsi dire dignement, au revoir à leurs défunts, dans l’église et en présence d’un prêtre auquel elles avaient pu parler auparavant. Ce fut pour beaucoup une consolation d’autant plus grande qu’on les avait empêchées d’assister leurs proches dans leurs derniers moments, et pire, dans certains cas, on n’avait pas accédé à leur demande de prêtres pour les derniers sacrements. L’administration hospitalière ou le médecin s’étaient en effet opposés à l’entrée du ministre sacré dans l’établissement.

    Les responsables des diocèses qui ont fermé toutes leurs églises,  y compris pour les services funèbres, doivent savoir que leur décision a été très mal vécue par les fidèles et de nombreux prêtres et qu’il règne là un grand mécontentement, mêlé à une amère déception.

    C’est pourquoi, je me demande, si pour l’immédiat, il ne serait pas urgent de faire savoir au grand public, susceptible d’avoir recours à l’Eglise pour des obsèques, que, là où c’est le cas, des églises sont ouvertes et prêtes à accueillir ceux qui demandent des services funèbres religieux. Il faudrait avoir recours aux médias laïcs, en invoquant le droit à l’information utile à la santé publique. Ne pas pouvoir faire son deuil est dangereux, tant pour l’ordre public que sur le plan sanitaire. La communauté civile risque de le payer cher par l’augmentation des états dépressifs des citoyens et l’établissement de cellules psychologiques. Compte tenu de la diversité des pratiques sur le territoire français au sein de la seule Église catholique, gens ne savent plus ce qu’ils doivent faire.. La police nationale non plus, j’en ai eu la preuve plusieurs fois. Et tout récemment son intervention intempestive, autant que maladroite pour interrompre une messe à Saint André de l’Europe, à Paris, montre bien la méconnaissance de la loi de 1905 et des règlements en vigueur décidés par le gouvernement et acceptés à juste titre, je le redis par nos évêques. Dans cette église, ce dimanche 19 avril, il n’y avait que le prêtre célébrant, un servant, un chantre, un organiste et trois paroissiens ! La messe étant diffusée sur les réseaux sociaux. Notre Archevêque a protesté, tout comme le curé de la paroisse. Il n’y a pas eu de sanctions, mais tout de même…!

    Pour le 11 mai, et pour mettre fin (avec prudence) à la situation actuelle, un passage de l’homélie de Notre Saint Père François de ce 17 avril dernier à Sainte Marthe m’a beaucoup touché, et j’y reviens. Il concernait la familiarité des chrétiens avec leur Seigneur. « Une familiarité sans communauté, une familiarité sans le Pain, une familiarité sans Église – disons le gnostique – une familiarité seulement pour moi , détache du peuple de Dieu ». Puis plus loin, à propos des retransmissions par les ondes « Attention à ne pas virtualiser l’Eglise, à ne pas virtualiser les sacrements. Le peuple de Dieu est concret. C’est vrai qu’en ce moment nous devons user de cette familiarité avec le Seigneur de cette façon, mais pour sortir du tunnel, pas pour y rester. ».  Je trouverais judicieux de faire connaître à nos fidèles et aux autorités politiques ce texte papal. Car, en fin de compte, vous savez que c’est le Saint Siège qui est le vis à vis naturel du gouvernement de la République française.

    Cette pensée aurait elle inspirée notre président de la République, quand il s’est mis en scène télévisuelle pour un début de conversation téléphonique avec le Pape François ? J’avoue que j’ai peine à y croire, car l’Elysée faisait ensuite savoir qu’il y avait identité de vues entre le Saint Siège et le Président (seulement en politique étrangère), que dans la foulée, le même Président s’entretenait en conférence à distance avec les représentants des religions en France pour s’entretenir de la reprise des cérémonies religieuses publiques.

    Le fait qu’il faille sortir du tunnel pour la distribution des sacrements constitue donc pour tout catholique, une obligation non négociable. Les modalités le sont, tant sur le plan sanitaire que pour l’ordre public. L’évêque est maître dans son diocèse, vous le savez bien. Et pour ce qui concerne le national, c’est l’instance de Matignon, co-présidée par le Premier Ministre et le Nonce Apostolique (où siègent entre autres, le président de la CEF, et l’Archevêque de Paris) qui doit trancher s’il y a problème.

    Beaucoup d’éléments montraient qu’il ne devait y en avoir. Aussi la Conférence des évêques de France a-t’elle proposé au gouvernement un plan de sortie de déconfinement progressif qui peut commencer le 11 mai ou au plus tard le dimanche 17 mai. Cette proposition, tant dans son fond que dans sa forme répond aux besoins religieux catholiques, sans menacer la sécurité sanitaire des français. Le Premier Ministre va y réfléchir, soit ! Mais du côté de l’Elysée, on fait courir le bruit, selon une méthode bien connue que le Président n’accepterait de rendre la liberté de culte aux français catholiques qu’à la mi-juin.

    Personnellement je crois que c’est un abus de pouvoir qui doit rendre fort suspect aux yeux des catholiques l’homme qui envisage une pareille décision ! Le spot télévisé avec le Saint Père au téléphone n’aurait-il été qu’une bande annonce ? Un ou des experts sanitaires auraient-ils conseillé le Chef de l’Etat, dans ce sens, les mêmes qui n’ont pas su prévoir la pandémie et qui la gèrent de la façon qu’on sait ? Et l’on pourrait se poser d’autres questions…

    Surtout si on réfléchit bien à ce que représente l’Eglise catholique pour l’actuel Chef de l’Etat.

    Un exemple l’exprimera mieux que tous les discours. Dans un récent discours commémorant le premier anniversaire de l’incendie de Notre Dame le président disait «  Si la restauration de Notre Dame nous importe à tous, c’est sans doute aussi parce qu’elle est le symbole de la résilience de notre peuple, de sa capacité à surmonter les épreuves, et à se relever »

    Quand j’ai entendu cela, j’ai regretté qu’Arletty ne soit plus parmi nous. Copiant Henri Janson je lui aurais écrit un texte qu’elle aurait très certainement dit pour parler au nom de la cathédrale et s’adresser au président Macron.

    « C’est la première fois qu’on me traite de résilience ! Si je suis une résilience, t’es un drôle de bled! Les types qui sortent du milieu sans en être et qui crânent à cause de ce qu’ils ont été, on devrait les vider! Résilience ! Résilience ! Est-ce que j’ai une gueule de résilience ? ». Dans le film Hôtel du Nord, Arletty lançait cette réplique avec à la place de résilience, le mot atmosphère dont Louis Jouvet, qui jouait le rôle de son souteneur l’avait qualifiée. Et Arletty n’avait pas plus une gueule d’athmosphère que Notre Dame de Paris, pardon chère cathédrale, n’a une gueule de résilience. Le président sait bien, lui qui prend tant de soins à choisir ses mots, souvent avec astuce, ce que signifie résilience appliquée à la psychologie : « aptitude d’un individu à se construire et à vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatiques » (Larousse). Il s’agit d’une disposition innée, n’engageant pas la volonté pour son acquisition : l’homme est apte à courir, à manger, à voter… Parler de Notre Dame comme d’une résilience, c’est considérer cette cathédrale comme une aptitude des français à se relever… indépendamment de leur volonté . Rappelons cette phrase de Saint Augustin qui a connu l’incendie de l’empire romain «  Dieu qui t’a créé sans toi ne te sauvera pas sans toi . »

    Alors il faut avoir le courage d’aller jusqu’au bout du raisonnement sur l’infini respect de Dieu pour notre liberté. Si nous ne choisissons pas de ployer le genou devant Lui, il ploiera le sien devant notre bon vouloir, ou plutôt notre veulerie face au pouvoir politique. Et qu’on se le dise, il n’y a nulle résilience en enfer. Le conseil national de la résilience qui en serait l’anti chambre et et au sein duquel on s’imagine pouvoir faire assoir les représentants de l’Eglise catholique à côté des chefs des Obédiences maçonniques est une sinistre farce.

    C’est pourquoi, si le Pouvoir persévérait dans une telle mauvaise volonté, il me semble que la Conférence des évêques de France, s’appuyant sur la doctrine traditionnelle de l’Eglise, serait en droit de dire au gouvernement qu’elle maintient ce qu’elle a proposé et que chaque évêque, dans son diocèse décidera ce qu’il y a lieu de faire. Et que c’est à lui, et à lui seul, qu’en matière de célébrations liturgiques chaque prêtre obéira.

    Par ailleurs, je crois qu’il ne serait pas inutile pour les responsables catholiques de consulter une ou des sommités médicales afin d’obtenir des recommandations pertinentes, et scientifiquement inattaquables sur la dangerosité du virus dans le cas de réunion d’une assemblée, forcément réduite pour respecter les espaces entre les personnes, et celles ci pourraient aussi se prononcer sur la question du dépôt de l’hostie sur la langue (et non pas dans la bouche) ou sur la main.

    Je crois que le clergé est prêt à célébrer plusieurs messes par dimanche, ou week-end, de même qu’en semaine, d’inégales longueur, et de consacrer le temps qu’il faudra à entendre en confession, et ce, dès le 11 mai. Pour ce dernier point, aussi , les conditions sanitaires entreront en jeu. Nos anciens confessionnaux offrent toutes les garanties d’aménagement, mais il y a d’autres possibilités.

    À partir de là, je crois qu’il ne serait peut-être pas mauvais de rappeler les leçons de l’histoire. Après chaque grande épidémie, il y a toujours eu de la vengeance dans l’air et une grande soif de justice. Qui des deux l’emportera ?. La voix de l’Eglise incite à la paix , à la justice, mais aussi à la vérité. Et les français ont,  et auront , de plus en plus besoin de justice et de vérité! L’Etat n’est pas en position de refuser de l’aide pour la tranquillité publique. Il  devrait faciliter l’expression publique de paroles de paix et d’espérance, dont celles de l’Eglise catholique. En s’y refusant, ou en les retardant, il prendrait alors le risque de laisser s’installer le fantasme à défaut des vérités rationnelles. Jadis, après les grandes épidémies, on brûlait des juifs ou des sorciers . Aujourd’hui qui brûlera-t’on ?

  • ”Un coup de grâce pour les Libanais exploités par les puissants”, par Michel Onfray.

    Source : https://michelonfray.com/

    An Nahar - Bonjour Michel Onfray, vous qui étiez au Liban en février dernier pour une série de conférence et un documentaire filmé, quelle réaction aujourd’hui face à l’ampleur de la catastrophe des dernières explosions? Un manque d’indulgence face à l’incurie du gouvernement libanais?

    Michel Onfray - Je crois que cette explosion est une métaphore, une allégorie de ce qui a lieu au Liban depuis des mois: une dilution des responsabilités, une impéritie généralisée, une incurie paroxystique, une catastrophe qui aurait pu être évitée s’il y avait eu un Etat, une autorité, une chaîne de responsabilités identifiables. La mafia qui se trouve au pouvoir n’a d’horizon que de ses petites affaires, de son enrichissement personnel, de ses magouilles, de son business privé. Aucun souci de l’intérêt général et du bien public, aucun souci du peuple.

    Même dans l'hypothèse ou il s'agirait d’un attentat (il y a nombre de pays qui ont intérêt à ce que c’en soit un), l’Etat resterait responsable d’avoir laissé sur place de quoi générer cette explosion. Il suffirait de voir dans les temps à venir à qui profiterait le crime pour avoir une idée de qui aurait pu vouloir ce crime. Pour l’heure, l’argumentaire du président Aoun qui refuse une enquête internationale sous prétexte de dilution de la vérité semble un aveu qu’il a plus intérêt à ce qu’on méconnaisse cette vérité plutôt que l’inverse.

    AN - Comment avez-vous réagi face à ce drame, face à toute la destruction d’un quartier que vous aviez visité quelques mois auparavant?

    MO - J’aime le Liban parce qu’il fut le laboratoire d’une négation de la tectonique des plaques qui rend aujourd’hui compte des relations entre les civilisations. Ce fut le point de jonction d’un Orient arabo-musulman et d’un Occident judéo-chrétien qui se fécondaient mutuellement sur une terre heureuse pour les trois monothéismes.

    Quand j’ai appris cette catastrophe, je me suis dit: «ah non, pas encore, pas eux...». Lors de mon dernier voyage, j’ai vu tellement de gens ravagés par cette crise que j’ai considéré cette explosion comme un coup de grâce pour ce peuple libanais méprisé, humilié, abandonné, exploité par les puissants!

    AN - Le pays est touché en son cœur, en son port. Symboliquement, pour le Liban, fondé par les Phéniciens, et sur l'ouverture, comment pensez à l’avenir quand tout peut s’écrouler à nouveau? Sur quels textes philosophiques s’appuyer face à de tels drames?

    MO - Une chose me sidère, et cette affirmation va me valoir de la haine d’un grand nombre de gens, mais peu importe, c’est la démission de la diaspora libanaise partout sur la planète. Comparaison n’est pas raison, bien sûr, mais si les Français avaient massivement quitté la France et lui avaient tourné le dos après l’invasion de leur pays par les nazis en juin 1940, il est bien évident que la France aurait perdu le droit d’une souveraineté sur elle-même. Le génie du peuple libanais, sa considérable richesse, son talent, sont autant de cadeaux faits à tous les pays du monde, sauf au Liban!

    C’est un remarque que d’ailleurs j’étends au-delà du Liban: les immigrés qui viennent massivement en France travaillent à la destruction de leurs pays d’origine. Or, le souverainiste que je suis ne peut se satisfaire de ce crime contre leurs pays que commettent ceux qui préfèrent en changer plutôt que de le changer.

    Que faut-il lire? La Boétie d’abord et son Discours sur la servitude volontaire: il explique qu’il n’y a pas d’autre servitude que celle d’un peuple qui ne destitue pas le tyran. «Soyez résolus de ne plus servir et vous voilà libres» écrit-il. Mais il y a également Le Prince de Machiavel qu’il faut lire avec ses Discours sur la première décade de Tite Live car on comprend que le Florentin , qui est un républicain, ne fait pas l’éloge du cynisme ou de l’opportunisme afin d’obtenir le pouvoir pour le pouvoir mais pour faire de telle sorte que ce pouvoir permette de réaliser un objectif devant lequel tout ploie: l’objectif du Liban serait de créer une république laïque dont la souveraineté serait obtenue par la construction laïque d’une volonté générale avec laquelle peut ensuite se constituer un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. C’est pourquoi le troisième livre à lire et à méditer serait Le Contrat social de Rousseau: le philosophe genevois en finit avec la théocratie, c’est le régime libanais, au profit de la démocratie, le régime qu’on lui souhaite.

    AN - Quel est votre avis sur la venue au Liban d'Emmanuel Macron deux jours après ce drame? Par où commencer au Liban pour pouvoir retrouver une souveraineté? Reconstruire une Nation par le commencement  Le rôle de la société civile? Un peuple peut-il reprendre le pouvoir et s’organiser?

    MO - J’ai eu honte que cet homme qui méprise la colère de son peuple, par exemple lors du mouvement des gilets-jaunes, et y réponde comme un autocrate en envoyant la police, l’armée et les blindés, qui recourt à la haine de ce peuple maltraité par sa politique, s’en vienne ainsi donner des leçons au peuple libanais! Que sur les décombres encore fumantes d’une ville détruite il se fasse le voyageur de commerce du libéralisme de l’Etat européen maastrichtien en exigeant, c’est le mot qui s’impose, des réformes économiques qui appauvriront les plus pauvres et enrichiront les plus riches comme préalable à une aide économique, voilà qui m’a fait honte d’être représenté par un tel homme! A quoi ressemble une prétendue déclaration d’amour au Liban et au peuple libanais si elle se trouve conditionnée à une obligation faites aux plus pauvres de se serrer la ceinture, sinon à une obscénité politique, à une goujaterie politicienne, à une insulte faite au peuple libanais, à une offense impardonnable? Aimer le Liban et les libanais, c’est, eu égard à notre passé commun, l’aider sans condition.

    Le peuple libanais doit mener sa révolution en tournant le dos aussi bien aux politiciens libanais qu’aux politiciens français et européistes.

    AN - Comment expliquer l'état d'incurie d'un pays qui était une telle «promesse», économique, confessionnelle, de liberté, de synthèse entre l'Orient et l'Occident?

    MO - Par la géographie d’abord et l’histoire ensuite. Il suffit de prendre une carte de géographie et de regarder où se trouve le Liban: Israël au sud, mais aussi Palestine, Syrie à l’est, ouverture sur la Méditerranée à l’ouest, autrement dit au carrefour du judéo-christianisme et de l’islam, mais aussi,  sur un axe nord sud, via la mer méditerranée, de tout le commerce entre l’Europe du nord et le Maghreb, le nord de l’Afrique mais également, sur un axe est-ouest, entre l’Orient et l’Occident. C’est le lieu de toutes les convoitises, donc de toutes les conquêtes potentielles.

    Cette situation géographique exceptionnelle exigerait une politique exceptionnelle: en l’occurrence une politique laïque, ce qui est la meilleure façon d’éviter le triomphe d’une théocratie sur une autre et de rendre possible une démocratie dans cette zone géographique où cette forme politique est quasi inexistante!

    L’incurie procède de la forme politique qui triomphe actuellement et qui est théocratique. Avec la multiplicité des communautés, sans la laïcité, c’est le communautarisme qui gagne. Et le communautarisme, c’est la guerre car toute tribu veut l’ascendant sur les autres!

    AN - En mai 1965, de Gaulle avait salué le Liban, «nation indépendante, prospère et cultivée.» Où en est-on aujourd'hui? Quelle solution voyez-vous après cette tragédie, dans un pays si soumis aux intérêts étrangers?

    MO - Il avait tellement raison !

    La solution, aujourd’hui, n’est certainement pas le retour au protectorat, comme il fut dit ici ou là, ou demandé ailleurs par une pétition, mais le recouvrement d’une souveraineté perdue. Il ne saurait être question pour un pays comme le Liban de subir des occupations – israéliennes, syriennes, palestiniennes, sinon françaises ou européennes. Nul pays ne doit être envahi par un autre au point d’en perdre sa souveraineté!

    Quand Macron se prend pour le président du Liban, puis de l’Europe, voire du monde, alors qu’il n’est pas même capable d’être le président de son pays, la France, on ne saurait attendre qu’il prenne la tête de ce qui devrait être fait: une mobilisation européenne ou internationale pour faire de telle sorte que le Liban ne porte pas seul la charge de ces migrations qui détruisent sa souveraineté.

    Israël ne veut plus de la France et de l’Europe dans le règlement du conflit israélo-palestinien, et l’on peut comprendre ses bonnes raisons. Il faudrait que la France redevienne un partenaire fiable et valable, autrement dit crédible, dans ce règlement. Pour l’heure, Trump agit seul dans ce dossier - du moins pour ce qui est su et vu.

    De même, sur la question syrienne, la France illustre sa politique catastrophique de destruction des régimes laïcs - Irak, Libye, Syrie par exemple - au profit d’une anarchie qui fait le jeu des régimes théocratiques islamistes.

    On ne peut arroser d’essence les territoires de conflits dans cette zone du monde sans faire du Liban une variable d’ajustement de ces embrasements. Il faut commencer par calmer le feu israélo-palestinien et le feu syrien, sinon les autres feux néocolonialistes français, sans quoi le Liban ne saurait être, vivre et durer.

    AN - Revenons au succès incroyable de votre revue Front Populaire, une revue qui implique vos abonnés et vos lecteurs aussi bien en théorie qu’en pratique grâce notamment à la création d’une association "Front Populaire, et Compagnie" peut-on envisager une telle initiative au Liban? Une revue souverainiste qui permette enfin aux Libanais de reprendre leur destin en main ?

    MO - Ah mais oui! Et comment! Notre ligne est souverainiste c’est-à-dire qu’elle estime que chaque pays doit faire la loi chez lui et pas chez les autres! Nous défendons les valeurs laïques, féministes et républicaines des Lumières et pensons que ces valeurs sont toujours d’actualité là où elles sont si souvent mises en cause. Au Liban plus que partout ailleurs, elles pourraient constituer un trait d’union entre l’Orient et l’Occident – qui n’est pas tant chose si compliquée qu’on veut bien le dire après de Gaulle !

    Nous sommes disponibles, si ce pouvait être utile, pour tenir une Université populaire à Beyrouth, avecune série de séminaires sur la philosophie politique qui permettrait de transformer la Boétie, Machiavel et Rousseau en leviers pour lever les montagnes !

    AN - Quel regard portez-vous aujourd’hui sur la France en matière de politique interne et externe? Ce drame libanais dû à l’explosion d’entrepôt qui stockait 2.700 tonnes de nitrate d’ammonium à côté d’un quartier résidentiel, ce manque d’indulgence est-il envisageable ailleurs de cet ampleur?

    MO - Une partie non négligeable des élites de la France méprise la France et travaille à sa dilution dans l’acide européiste puis mondialiste. L’Europe maastrichtienne est un rouage dans une machine bien plus complexe: celle du gouvernement planétaire au service du capitalisme mondialisé.

    Tout Etat-nation constitué fonctionne en cellule de base de la résistance à ce plan d’un monde transformé en supermarché dans lequel tout s’achète, se vend, se loue, du corps des femmes au sperme des hommes en passant par les organes des Chinois exécutés lors de leurs condamnations à mort...

  • « Arrêter une vie n’est pas une solution à la détresse psychosociale », par Emmanuel Sapin.

    Source : https://fr.aleteia.org/

    Chirurgien pédiatre et néonatalogiste, le professeur Emmanuel Sapin décrypte le mécanisme de transgression continue des lois de bioéthique. Il montre comment les principales mesures du texte adopté par les députés en seconde lecture s’inscrivent dans une logique de relativisme idéologique qui, au nom de considérations humanistes, transforme le mal d’hier en bien aujourd’hui.

    4.jpgPMA sans père, embryons-chimères, avortements tardifs… à chaque révision de loi de bioéthique, le législateur affronte des situations préoccupantes qu’il a créées sans en mesurer les conséquences. La loi définissant comme bien ce qui est permis, ce qui était défendu lors de la loi précédente devient permis. Les frontières sont sans cesse repoussées. Co-auteur de la première chirurgie fœtale réalisée en Europe, le pédiatre Emmanuel Sapin dénonce, en particulier dans le projet de loi voté par les députés, la fausse solution du recours à l’avortement pour libérer une mère en état de détresse psychosociale.

    Aleteia : Quelle est la mesure qui vous paraît la plus discutable dans le texte voté ?


    Emmanuel Sapin : En premier lieu, à cause des conséquences sur la place du père pour l’enfant, la mesure la plus discutable est l’ouverture de la PMA « pour toutes », qui conduit à une dissociation programmée de la notion et de la réalité de la paternité — biologique et éducative — si ce n’est sa disparition, et d’autre part les problèmes liés à la filiation. Il est d’ailleurs paradoxal que simultanément sont ouvertes les possibilités de demande de levée de l’anonymat. Et la prochaine fois, sous l’argument de la discrimination, s’ouvrira la voie de la GPA.

    Ensuite, la permission de l’allongement de la période de développement embryonnaire pour la recherche sur l’embryon humain et la création de chimère homme-animal sont des sujets très préoccupants. Or l’embryon humain, même s’il ne ressemble pas vraiment à l’enfant et l’adulte qu’il doit être plus tard, n’en est pas moins un individu de l’espèce humaine qu’il faut respecter. Le principe de précaution devrait se poser de manière systématique et le protéger. Pour défendre ces changements demandés lors des révisions des lois de bioéthique, des arguments de connaissance scientifique rejoignent en ces domaines de gros enjeux financiers, voire l’argument de ne pas laisser la France à la traîne de ce qui se fait ailleurs. Comme le disait Gustave Thibon, « être dans le vent est une ambition de feuille morte ». La sagesse devrait prévaloir en gardant la perspective du bien commun et la défense du plus faible.

     

    L’amendement surprise visant à l’autorisation de l’avortement tardif des femmes en état de « détresse psychosociale » continue à faire polémique. Quelle est la portée de cette mesure selon vous ?


    La légalisation de l’Interruption volontaire de grossesse (IVG) en 1975 a ouvert la porte à l’acceptation d’arrêter une vie humaine en évolution. Face au problème dramatique de femmes qui perdaient la vie en ayant recours à des avortements clandestins, la réponse apportée par la légalisation de l’IVG a été non de remonter à la source du problème pour tenter de l’éradiquer, mais un solutionisme. Il aurait été sage et logique (politique, au sens noble du terme) de remonter à la cause de ces situations en développant un plan social pour porter secours aux personnes qui en venaient à recourir à l’avortement (pouvant entraîner un risque de 200% de mortalité : le fœtus et la mère), afin d’éviter que de telles situations dramatiques persistent. On aurait pu instaurer une éducation sexuelle durant la scolarité en proposant une meilleure connaissance des particularités féminines et masculines ainsi que l’éducation au respect de l’autre, et développer le combat contre la pornographie (y compris le refus de la femme-objet, par exemple dans les publicités). Or ce qui a été voté avec la loi sur l’IVG consistait à éviter le risque de mortalité de la femme en supprimant la vie de l’embryon qu’elle portait en elle.

    « Ce n’est ni le désir parental ni le ressenti affectif qui fait de lui, d’elle, un être humain appartenant à notre espèce. Le nier est un mensonge. »

    Afin de ne pas culpabiliser les femmes qui recouraient à l’IVG — soit près de 200.000 par an en France — il n’a plus été possible de dire la vérité, que je rappelle à nouveau : un embryon humain est un être humain en développement, possédant déjà une certaine autonomie par rapport à la femme enceinte. Il n’est pas une simple partie du corps de la femme mais il est, dès le stade de développement des premières cellules, un individu qui possède une vie propre.

    Si l’on ne peut plus dire qu’avant la naissance, existe déjà un être humain vivant, même si l’on ne le voit pas, et si, à ses premiers stades, il ne ressemble pas beaucoup au bébé qui doit naître, nous sommes dans la contrevérité : ce n’est ni le désir parental ni le ressenti affectif qui fait de lui, d’elle, un être humain appartenant à notre espèce. Le nier est un mensonge. Pourtant, le progrès des techniques d’imagerie et de la connaissance des influences des événements vécus par la femme durant la grossesse sur le développement du fœtus ne laisse plus de doute sur la réalité de cette humanité. Il est scientifiquement prouvé qu’existe tôt avant la naissance une relation du fœtus en développement avec ce qui l’entoure. Ainsi, il aura déjà à la naissance, outre ce qui découle de son code génétique propre et unique (sauf en cas de jumeaux monozygotes), des acquis qui l’inscrivent dans l’histoire familiale.

    D’où un traumatisme inévitable ?


    Oui, d’un mensonge ne peut naître une délivrance. Il est faux de soutenir qu’arrêter une vie soit une solution à une détresse psychosociale. L’évolution de la société depuis 1975 n’a pas été une éclosion de joie sociale. Au contraire, les études sociologiques rapportent une évolution dépressive de la société française, avec un sentiment général de dévalorisation, une augmentation de la consommation de traitements antidépresseurs, un accroissement de la violence et du non-respect des femmes. Sans doute y a-t-il bien des causes pour expliquer cela, mais je ne peux m’empêcher de voir un lien causal entre la légalisation de l’avortement — qu’une mère soit amenée à accepter, voire à demander, qu’on supprime la vie naissante présente en son corps — et l’état dépressif de nos sociétés. Allonger le délai de légalisation de l’IVG est une forme de glissade irréversible où la société se laisse couler, entraînant la femme et l’homme dans le malheur.

    Vous observez une évolution continue des transgressions dans la révision des lois de bioéthique. Comment l’expliquez-vous ?


    Chaque révision de la loi, prévue par le législateur, finit par avaliser ce qu’elle condamnait la fois précédente. Ce qui fait dire à certains activistes, minoritaires idéologiques, qu’une avancée partielle ou un refus d’avaliser telle proposition considérée comme une dérive à un moment, n’est qu’une étape vers son acceptation lors de la prochaine révision. Et la suite leur donne raison. La vérité n’est plus une donnée fondatrice et stable qui fait sens. Cette logique de révisions fréquentes illustre le relativisme idéologique, surfant sur deux critères : les avancées scientifiques et l’évolution de la société. Celle-ci est influencée par des minorités actives plus ou moins visibles et relayées par les médias, qui font évoluer les mentalités. Les décisions prises et votées, tournant le dos à une démarche éducative, découlent d’un consensus où la recherche du bien commun est supplantée par l’individuel, par l’émotionnel. S’ensuit une sorte de glissement imperceptible consenti par la majorité. La loi, disant ce qu’il faut faire et ce qu’il est interdit de faire, définit comme bien ce qui est permis. En l’occurrence, ce qui était défendu lors de la loi précédente devient permis : un mal devient un bien !

    On a créé des situations dont on n’a pas mesuré les conséquences. C’est toujours le solutionisme à courte vue.

    Quelles sont les conséquences de cette spirale transgressive ?


    Comme toute dérive acceptée aura pour effet de nouvelles situations préoccupantes, lors de la révision suivante de la loi de bioéthique émergeront de nouvelles questions éthiques. Il suffit, par exemple, de se rappeler les discussions qui eurent lieu lors de la proposition de la Fivete en réponse aux problèmes d’infécondité : outre la dissociation entre l’acte sexuel et la fécondation, déjà présente avec la contraception chimique, et l’intervention d’une personne (technicien médical) dans l’intimité du couple, a été soulevée, mais évacuée d’un revers de main, la question de l’avenir des embryons surnuméraires. Les solutions proposées étaient, outre le délai, de savoir s’il fallait les détruire ou les utiliser pour la recherche. On voit clairement que l’alternative ne respecte pas la vie humaine. Pourquoi ? Parce qu’on a créé des situations dont on n’a pas mesuré les conséquences. C’est toujours le solutionisme à courte vue. A-t-on alors réellement réfléchi et voulu apporter des solutions au constat de l’accroissement progressif des situations d’infertilité — féminine et masculine — en dehors des pathologies inhérentes à la personne ? Quelles études rigoureusement scientifiques — non influencées par l’idéologie ou les pouvoirs financiers pharmaceutiques — ont été faites sociologiquement sur les effets de la libéralisation sexuelle, médicalement sur la généralisation de l’utilisation de la pilule, et écologiquement sur les effets des perturbateurs endocriniens en anténatal et ultérieurement ? Pourquoi le « bio » ne s’applique pas en ces domaines ?

    Sans omettre que dès qu’une loi bioéthique est promulguée, des transgressions apparaissent qui seront à la base des données discutées lors de la révision qui suivra : on ne peut interdire ce qui se fait déjà ! On assiste ainsi à l’acceptation des transgressions, sorte de voie de fait enregistrée et faisant loi.

    Quelle réponse peut-on apporter à ces dérives « au nom du bien » qui paraissent irrésistiblement vouées à ne pas s’arrêter ?


    Comme toujours, en effet, ces propositions d’élargissement du cadre des lois précédentes font appel à des considérations humanistes pour apporter des solutions thérapeutiques à des personnes souffrant de graves handicaps. Mais la dérive transhumaniste est sous-jacente, quand elle n’est pas ouvertement exprimée avec des arguments pour un futur radieux. Or combien de promesses pour un meilleur futur se sont soldées dans le passé par des désastres ? 

    Alors, doit-on être défaitistes et grognons ? Non : ne campons pas sur une réaction de repli ou d’autisme sociétal ! Gardons une écoute attentive et bienveillante aux personnes qui souffrent. Restons vigilants et présents dans le débat pour défendre la vérité sur l’homme et sa destinée, pour apporter une voie de sagesse et d’espérance qui manquera si nous restons muets.