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Budget européen : George Soros insiste pour que Budapest et Varsovie ne perçoivent «aucun versement», par Fabien Rives.

Richissime financier, le nonagénaire américain d'origine hongroise George Soros est l'auteur d'une récente tribune dans L'Obs. Il y exprime son souhait que ni la Hongrie ni la Pologne ne puissent bénéficier des fonds communautaires de l'UE.

Un pays où «la pandémie fait rage», dont la capitale se trouve «sous couvre-feu» et où les soldats «patrouillent dans les rues»… Si certains éléments de ce décor pourraient évoquer la période pour le moins délicate de reconfinement que traverse actuellement l'Hexagone, le milliardaire George Soros évoque ici celle traversée actuellement par son pays natal, la Hongrie, qu'il a quitté en 1947 avant d'entamer une fructueuse carrière dans la finance. Une carrière dont on retiendra notamment le succès d'opérations de spéculation, tout aussi colossales que controversées, qu'il a entreprises à travers le monde.

La dernière tribune du richissime financier est parue le 20 novembre 2020 dans les colonnes de L'Obs, alors qu'un bras de fer est actuellement engagé entre l'Union européenne et trois de ses pays membres : la Hongrie et la Pologne, désormais soutenus par la Slovénie.

Il existe un moyen de contourner [le veto]

En cause, le récent véto opposé par Budapest et Varsovie au plan de relance européen de 750 milliards d’euros, ainsi qu'au budget pluriannuel (2021-2027) de 1 074 milliards. De fait, les deux chancelleries sont contre le conditionnement des versements des fonds communautaires au «respect de l’Etat de droit», comme cela est théoriquement prévu à compter de 2021. Et pour cause, du fait de certaines réformes engagées par la Hongrie et la Pologne, ainsi que d'un ensemble plus large d'orientations politiques intérieures, les deux pays sont dans le collimateur des institutions européennes.

George Soros accuse Viktor Orban d'avoir mis en place un «système kleptocratique très élaboré»

Au mois de septembre 2018, Budapest faisait par exemple l'objet d'une motion punitive du Parlement européen sur proposition d'un rapport présenté par l'eurodéputée néerlandaise Judith Sargentini (Gauche verte). En avril 2020, Varsovie était pour sa part visée par une procédure d'infraction lancée par la Commission européenne contre ses réformes judiciaires.

«Seule l’UE peut aider la Hongrie», martèle pour sa part George Soros dans son argumentaire publié par L'Obs. Et l'influent financier de faire preuve de créativité afin d'encourager Bruxelles à faire pression sur Budapest. «Les fonds de l’UE pourraient, par exemple, être versés aux autorités locales où la démocratie fonctionne encore en Hongrie, contrairement à ce qu’il se passe au niveau national», écrit-il notamment.

Concédant que l'opposition hongroise aurait à elle seule du mal à changer la donne nationale, George Soros a par ailleurs bon espoir que la Hongrie – actuellement gouvernée par le Premier ministre Victor Orban, reconduit pour un troisième mandat consécutif à l'issue des législatives de mai 2018 – subisse le feu des sanctions européennes malgré le veto hongrois et polonais.

«Le veto a plongé dans la confusion les représentants des autres pays de l’UE. Mais, une fois le choc passé, une analyse étroite révèle qu’il existe un moyen de le contourner. En effet, les réglementations sur l’Etat de droit ont bel et bien été adoptées. En cas d’absence d’accord autour d’un nouveau budget, le budget précédent, qui expire fin 2020, est alors prolongé annuellement. En l’occurrence, la Hongrie et la Pologne ne percevraient aucun versement en vertu de ce budget, puisque leurs gouvernements ne respectent pas l’Etat de droit», raisonne ainsi le financier américain d'origine hongroise. 

En substance, le philanthrope – condamné pour délit d'initié en 2012 – accuse avec véhémence dans sa dernière tribune le Premier ministre hongrois de «faire secrètement les poches au pays [à travers] un système kleptocratique très élaboré». George Soros ne manque pas également d'épingler la gouvernance polonaise : «Ce n’est pas tant au concept abstrait de l’Etat de droit que s’opposent le Premier ministre hongrois Viktor Orban et, dans une moindre mesure, le dirigeant de facto de la Pologne, Jarosław Kaczyński. Ce qu’ils voient d’un mauvais œil, c’est plutôt le fait que l’Etat de droit représente une limite pratique à leurs manœuvres de corruption personnelle et politique», écrit encore le fondateur de l'Open Society Fondations.

Source : https://francais.rt.com/

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