JÉSUS, SON IDENTITÉ ET SA MISSION
L’une des illustrations les plus éloquentes du nestorianisme, et plus largement des hérésies christologiques, apparaît dans l’appellation choisie par le Coran pour désigner le Christ : « Issa, fils de Marie ». Il s’agit d’une déformation de son nom biblique, « Yasouh », qui signifie en araméen « Dieu sauve », tandis que le nom arabe ‘Isâ ou Issa (cité 25 fois dans les 93 versets qui le concernent) est dépourvu de toute signification et il n’existait pas avant le Coran. On comprend pourquoi les chrétiens arabophones disent Yasouh, et non pas Issa, lorsqu’ils prient Jésus ou parlent de lui.
Plusieurs chercheurs évoquent diverses formes de détournement du nom, celles-ci pouvant émaner de milieux messianistes ou gnostiques où l’on aurait inversé la première et la dernière lettre pour le crypter, Yasouh donnant ainsi Esaü (Édouard-Marie Gallez, Le messie et son prophète, Éditions de Paris, 2005, t. 1, p. 171-178).
Dans une étude sur l’origine de ‘Isâ, Michel Hayek, prêtre et savant libanais maronite (1928-2005), émet l’hypothèse selon laquelle Issa proviendrait de ‘Isâ, forme en vigueur chez les nestoriens ou les jacobites (sur ceux-ci, cf. infra). C’est pourquoi cet auteur ne souscrit pas à l’opinion d’après laquelle le terme ‘Isâ aurait été inventé par Mahomet. « Même si les documents préislamiques ne révèlent aucun témoignage absolument probant à ce sujet, il est hautement vraisemblable qu’il y a eu un chrétien ou plutôt des chrétiens à la base de cette déformation » (« L’origine des termes Isâ Al-Masîh dans le Coran », L’Orient syrien, t. VII, p. 248-252).
Quant au qualificatif « Messie » (Al-Masîh en arabe), attribué onze fois à Jésus dans le Coran, le P. Hayek note qu’il y est apparu « tardivement » : on le trouve seulement dans les passages correspondant à la deuxième partie de la vie publique de Mahomet, donc datés de Médine (622-632), mais précisément avant sa rupture avec les tribus juives et en plein débat avec des Arabes chrétiens. En se référant aux commentaires de divers chercheurs, l’auteur estime qu’en reconnaissant « en Jésus l’Envoyé d’Allah auprès des Israélites, pour lui [Mahomet] Al-Masîh semble avoir plus le sens de “Christ” que de “Messie” ». Et puis, « ce qu’il entendait par Masîh n’est explicité nulle part dans le Coran et demeure inexpliqué dans la tradition exégétique de l’islam après lui » (op. cit., p. 365-382).
le père Michel Hayek
D’ailleurs, remarque Hicham Abdel Gawad, doctorant en Sciences des Religions, dans un article sur ce sujet, « lorsque le Coran fait parler Jésus, ce dernier ne se présente jamais autrement que comme Rasûlullah (envoyé de Dieu) ou encore comme Nabî(prophète) ». Le premier titre (Rassoul) est réservé à trois prophètes (Moïse, Jésus et Mahomet) auxquels Dieu aurait donné la mission spéciale de transmettre aux hommes le Livre unique ayant prévalu depuis toujours auprès de Lui (Torah, Évangile puis Coran). Ceux-là sont aussi des Nabîs, car il s’agit de l’appellation générale concernant tous les personnages que le Coran considère comme des prophètes.
L’auteur cite deux versets :
- Jésus, fils de Marie, dit : “Ô fils d’Israël ! Je suis, en vérité, le Prophète de Dieu envoyé vers vous (61, 6).
- Celui-ci [Jésus] dit : “Je suis, en vérité, le serviteur de Dieu” (19, 30).
À noter que la deuxième parole figure dans un récit où le Jésus nouveau-né s’adresse à la parenté de sa mère Marie (cf. 19, 27-33).
« À aucun moment le Coran ne fait dire à Jésus : “Je suis le Messie” », souligne aussi H. Abel Gawad (« Déconstruction synthétique du messianisme en islam », Les cahiers de l’Islam, 27 février 2023, p. 1 à 10).
Jésus se présente d’ailleurs comme étant l’annonciateur et le précurseur de Mahomet, « un Prophète qui viendra après moi et dont le nom sera Ahmad (le Loué) » (61, 6). Selon le Coran, Mahomet, en sa qualité de « Prophète de Dieu », est aussi « le sceau des prophètes » (33, 40), donc celui qui doit achever l’histoire religieuse. D’après le philosophe Rémi Brague, il s’agirait d’une formule empruntée à un texte de Mani, le fondateur du manichéisme (Du Dieu des chrétiens et d’un ou deux autres, Flammarion, 2008, p. 145). Sur le manichéisme, cf. PFV n° 95.
Notons également que l’absence du nom « Christ » dans le Coran (même signification que Messie, mais à partir du grec) permet de comprendre pourquoi les disciples de Jésus y sont appelés naçârâs, mot arabe dérivé du syriaque nasrâyâ, qui se traduit en français par « nazaréniens » et non par « chrétiens » comme le font certains traducteurs.
- Les Nasâras ont dit : “Le Messie est fils de Dieu”. Telle est la parole qui sort de leurs bouches ; ils répètent ce que les incrédules disaient avant eux. Que Dieu les anéantisse ! Ils sont tellement stupides ! Ils ont pris leurs docteurs et leurs moines ainsi que le Messie, fils de Marie, comme seigneurs, au lieu de Dieu. Mais ils n’ont reçu l’ordre que d’adorer un Dieu unique : il n’y a de Dieu que Lui ! (9, 30-31).
À propos de l’appellation Al-Masîh, on comprend alors pourquoi, du côté musulman, elle est comprise comme un simple surnom ou titre d’honneur. Telle est l’option de commentateurs célèbres du Coran, des anciens comme Fakhr al-dîn-al-Razî (1148-1209), ou des modernes comme Rachid Rida (1865-1935), mais aussi des musulmans en général.
l’islamologue Maurice Borrmans
Vu ainsi, « l’islam n’assume nullement l’attente messianique d’Israël ou l’affirmation chrétienne de sa réalisation en sus ». Autrement dit, il s’agit d’un « Messie sans messianisme », souligne l’islamologue Maurice Borrmans (1925-2017), prêtre des Missionnaires d’Afrique, qui relève cependant des particularités dans le chiisme, lequel voit le descendant d’Ali comme un Messie (le Mahdi) à l’image de Jésus (« Messie, messianisme et islam », Communio, n° XIX, 3 – mai-juin 1994, p. 137-157). Sur le chiisme, cf. Mohammed Ali Amir-Moezzi, « Le chiisme et le Coran », Histoire du Coran, Cerf, 2022, p. 1027-1065.
Au fond, le messianisme en islam ne serait-il pas tout simplement cette religion dans sa dimension politique ?
À propos de la maternité divine de Marie
Pour étayer sa condamnation du nestorianisme, le concile œcuménique d’Éphèse (431) – cf. PFV n° 97 – avait aussi et surtout proclamé le dogme de la maternité divine de la Vierge Marie, véritable garantie de la foi au Christ vrai Dieu et vrai homme. Marie fut alors reconnue Theotokos (en grec « qui enfante Dieu »), doctrine que saint Athanase enseignait à Alexandrie. Présent à Éphèse, Nestorius y aurait dit : « Jamais je n’accepterai d’appeler Dieu un bébé vagissant dans une crèche » (cité par Yves Semen, La sexualité selon Jean-Paul II, Presses de la Renaissance, 2004, p. 15). Pour lui, Marie devait être appelée « Mère du Christ » et non « Mère de Dieu ».
Mais saint Cyrille, deuxième successeur d’Athanase à la tête du diocèse d’Alexandrie, affirmait que « refuser l’expression “Mère de Dieu” revenait soit à nier la divinité de Jésus soit à nier qu’il était l’incarnation de Dieu » (Yves Chiron, Histoire des conciles, Perrin, 2011, p. 30-31).
Yves Chiron
Nestorius, tout comme les controverses monophysite et monothélite, semblent ainsi avoir inspiré, au moins en partie, le regard que l’islam porte sur la Vierge Marie, qui est étroitement associée à Jésus dans le Livre sacré des musulmans.
Le Coran accuse les chrétiens d’avoir divinisé Marie ou de l’avoir associée au Dieu Un. Cela revient à nier l’Incarnation, qui reste impensable en islam parce que, à strictement parler, diviniser Marie ou l’associer au Dieu Un revient d’abord à nier la Trinité et ensuite seulement la vérité de l’Incarnation. Et inversement, ne réussissant pas à penser l’Incarnation en vérité, le court-circuit concernant le Christ se reporte sur sa Mère.
- Ô gens du Livre ! Ne dépassez pas la mesure dans votre religion ; ne dites sur Dieu que la vérité. Oui, le Messie, Jésus, fils de Marie, est le Prophète de Dieu, sa Parole qu’il a jetée en Marie, un Esprit émanant de lui. Ne dites pas “Trois” ; cessez de le faire ; ce sera mieux pour vous. Dieu est unique ! Gloire à lui ! Comment aurait-il un fils ? » (4, 171).
- Le Messie, fils de Marie, n’est qu’un prophète ; les prophètes sont passés avant lui. Sa mère était parfaitement juste. Tous deux se nourrissaient de mets. Vois comment nous leur expliquons les Signes. Vois, ensuite, comment ils s’en détournent. Dis : “Adorerez-vous, en dehors de Dieu, ce qui ne peut ni vous nuire ni vous être utile ?” (5, 75-76).
- Dieu dit : « Ô Jésus, fils de Marie ! Est-ce toi qui as dit aux hommes : “Prenez, moi et ma mère, pour deux divinités, en dessous de Dieu” ? ». Jésus dit : « Gloire à toi ! Il ne m’appartient pas de déclarer ce que je n’ai pas le droit de dire ». Tu l’aurais su, si je l’avais dit. Tu sais ce qui est en moi. Toi, en vérité, tu connais parfaitement les mystères incommunicables » (5, 116).
Plusieurs passages concernant Marie sont empruntés aux évangiles apocryphes (notamment le Protévangile de Jacques, du IIème siècle, et le Pseudo-Matthieu, du IVème siècle), comme le sont aussi certains épisodes coraniques relatifs à la naissance et à l’enfance de Jésus.
- Dès le berceau, il [Jésus] parlera aux hommes comme un vieillard ; il sera au nombre des justes (3, 46).
- Elle [Marie] devint enceinte de l’enfant puis elle se retira avec lui dans un lieu éloigné. Les douleurs la surprirent auprès du tronc du palmier. […] Elle se rendit auprès des siens en portant l’enfant […]. Elle fit signe au nouveau-né et ils dirent alors : “Comment parlerions-nous à un petit enfant au berceau ?”. Celui-ci dit : “Je suis, en vérité, le serviteur de Dieu. Il m’a donné le Livre ; il a fait de moi un Prophète ; il m’a béni, où que je sois” (19, 22-31).
Selon l’universitaire belge Jan M. F. Van Reeth, « des études modernes ont démontré que cette scène est calquée sur l’Évangile apocryphe de l’Enfance attribué à Matthieu, où nous lisons (chap. 20) : “Quand Marie fut assise, elle regarda vers la cime du palmier et la vie chargée de fruits (…). Alors le petit enfant Jésus (…) dit au palmier : “Penche-toi, arbre, et nourris ma mère de tes fruits !” (…) Le palmier se redressa et d’entre ses racines se mirent à jaillir des sources d’eaux très limpides » (« La christologie du Coran », Communio, n° XXXII, 5-6, sept.-déc. 2007, p. 3-4).
Pour sa part, son confrère allemand Joachim Gnilka (ci dessus, ndlr), spécialiste en exégèse et herméneutique bibliques, présente un ensemble plus vaste d’épisodes coraniques qui empruntent à des textes émanant du judéo-christianisme. Au Protévangile de Jacques, il ajoute l’Évangile de l’Enfance de Thomas, sans doute le plus ancien et le plus populaire récit de l’enfance de Jésus. « Rédigé à l’origine en grec, il a été traduit en
Voici des commentaires significatifs, dont certains remarquables, reçus hier sur LAFAUTEAROUSSEAU. Soit au lendemain du premier tour de l’indigne présidentielle en cours. Les royalistes ne se sentiraient-ils pas impliqués, pas intéressés par ces événements ? On constatera ici tout le contraire. LFAR
2002 c'est fini !
Écrit par : jlesalvignol
Vous avez aimé Hollande ! vous adorerez Macron ! Hollande a dit lui-même qu'il avait fait un bon travail de destruction mais ce n'était pas tout à fait achevé. Macron finira le job et de toute façon à la prochaine élection les étrangers pourront voter et ce qui reste des autochtones iront jouer à la pétanque dans des réserves.
Écrit par : BDM
Bonjour, Votre analyse des conséquences de la Révolution et de la proclamation de la République sur la situation de notre pauvre France, je ne peux que la partager totalement. Mais... Mais est-il assuré que l'élection d'Emmanuel Macron serait "une impasse calamiteuse » ? Vous connaissez, mieux que le citoyen lambda que je suis, les sympathies royalistes d'E Macron. Il veut entre autres créer une dynamique du centre qui affaiblisse l'opposition droite-gauche née lors du procès de Louis XVI. Réussira-t-il ? Je n'en suis pas sûr...Je ne parie pas sur son succès. Mais ne peut-on pas le souhaiter...en tremblant ?
Écrit par : NOEL Hugues
Le candidat Macron est allé salir la France à Alger en l'accusant de '' crimes contre l'humanité '', il affirme qu'il n'y a ni culture française ni art français. Il s'est montré pour ce qu'il est, un pantin larbin de la finance apatride, de la mondialisation libérale, de l'invasion migratoire, en un mot un ennemi de la France. Sous ses dehors branchés et rassembleurs c'est un homme dangereux, qui une fois élu sera un acteur acharné de l'abaissement de notre pauvre pays. Il ne reste plus qu'à compter sur un parlement qui ne le suive pas, mais ce seraient alors cinq années de paralysie. Une campagne affligeante, une élection manipulée par des journalistes vendus et des juges à la botte du pouvoir socialiste (et je n'ai aucune sympathie pour Fillon en disant cela) serait-ce la démocratie qui se montre sous son vrai jour ? Règne de l'opinion soumise aux passions de l'instant, indifférence au Bien commun, c'est le vrai visage du Système. Pauvre France.
Écrit par : Jean de Maistre
Macron est un marché de dupes, organisé et sponsorisé par le système qu'il dit vouloir dénoncer. Il est la personnification des fausses transgressions, celles admises par toutes les consciences qui aiment à se baigner indécises dans leurs propres contradictions. Macron ne représente aucun changement, il n'en n'est que l'illusion, celle d'une immobilité "En marche" déclamée jusqu'à la nausée, que le système infuse à ceux qui aiment à le dénoncer, pour surtout ne pas le changer. Il est la somme de toutes les peurs des faibles, qui demandent à ce qu'on les protège de l'effort de penser, Il sera probablement élu, et avec les félicitations larmoyantes des media supermarchés, qui voient en lui l'alpha et l'oméga d'une continuité de facilité et de médiocrité récompensée. Il ne faudra en aucun cas compter sur lui pour changer la France, Il sera comme un théâtreux en représentation de lui-même, dans une pièce écrite par d'autres, où le cosmétique prendra le pas sur l'arithmétique, danseur plutôt que calculateur, émietteur plus que créateur, vendeur plus que concepteur. Tout cela n'aura qu'un temps celui, de plus en plus court, des idiots utiles qui réalisent leur infortune d'avoir été trompés une fois de plus, au pire pour rien, au mieux pour presque rien. Sapere Aude disait Kant. Tout un programme.
Écrit par : Jean-François Ravel d'Estienne
Il faut tout de même reconnaître à Macron un immense talent. Jamais je n'avais entendu des discours aussi vides. Il parle avec conviction, alignant les phrases mélodieuses, mais totalement dépourvues de sens. Résumer un discours de Macron, c'est vouloir tamiser du vent. Et il est capable de parler des heures sans jamais prononcer autre chose que des lieux communs, des banalités, des insignifiances, des flatus vocis. Son visage s'anime, sa voix enfle, ses mains suggèrent des concepts absents. Un sourire aux lèvres, les yeux agrandis, il hypnotise son public avec du néant.
Écrit par : Antiquus
Notre famille politique ne peut que voter Marine Le Pen au second tour ou alors elle veut se suicider et la fin de la France en même temps. Quant à ce que dit plus haut Noël HUGUES, il répond à encore un enfumage de Macron qui comme tout le monde le sait ratisse au plus large même chez de Villiers et les royalistes, il serait fou de se laisser prendre à ce piège
Écrit par : Jean-Pierre Lussan
Les Français sont des girouettes ils vont élire MACRON et dans 6 mois, ils vont encore râler et se lamenter comme ils l'ont fait après chaque élection. Qu'est devenu l'enthousiasme suite à l'élection de François HOLLANDE, 6 mois après plus rien
Écrit par : Sétadire
Je pense au tyran de Syracuse pour lequel priait une vieille femme. Nous avons dû supporter Hollande 5 ans avec ses lois assassines et ses ministres incompétents graves ; (Personnellement je l'aurais éjecté, mais on m'a expliqué que toute résistance faisait le jeu de ces mauvais gouvernants). On va probablement avoir encore pire dans l’inconsistance satisfaite d'elle-même Et après qui aura-t-on de (plus pire !) Alors que nous reste -il à espérer ? "Les riches disait un pauvre Brahmane dans le film Pather Pancali (entendons les puissants) ils ont beau avoir le pouvoir ils n'ont pas de talent (pour durer, accoucher de choses durables) et belles) Nous les connaissons ces" riches "pour lesquels les portes des médias s'ouvrent. Ils ont un nom. Bâtissons en durée et à l’occasion, le plus vite possible débarrassons nous d’eux. Comment ? Posons-nous la question ....
Écrit par : henri
Je suis certain que Macron est le candidat que la France mérite. Il ne la décevra pas.
Écrit par : bastet
À lire LFAR et certains de ses commentateurs c'est un apaisement. Tout comme la citation de Gustave Thibon de ce jour. Les hasards de la naissance m'ont fait élever ailleurs que chez vous. Assez fausse et injuste éducation qui très jeune m'a écarté des dogmes de la gauche. Chercher, trouver l'intelligence et la lucidité ne fut pas facile. Pour en arriver à contester profondément l'égalitarisme. Non pas que je serais très au-dessus ! Mais que d'autres sont bien bas, intoxiqués par des décennies de télévision, de " loisirs" débiles, et bien sûr d'éducation dite nationale, et ce n'est pas seulement NVBelkacem... Abasourdi par la quantité de masse qui a pu voter Macron. En effet, @ bastet, il ne les décevra pas. Mais ce n'est pas la France, pour laquelle ils ne veulent que susciter le mépris, ces " riches" comme l'écrit @Henri, ces médias..., ces 21 % dont les motivations ne sont pas respectables, " être du côté des gagnants " de la roulette russe. Et y compris au niveau des politicards ne voyant que leur pouvoir à conserver. Pas forcément corrompus financièrement, comme Mr Poisson mais profondément décevant. Et étroit, si bête.
Écrit par : Dany posey •
Ce qui fonde la légitimité, ce sont les services rendus...
L'origine directe de la troisième dynastie, celle des Capétiens, découle précisément des incursions normandes : c'est parce que son père, Robert le Fort avait déjà défendu Paris contre les Vikings, et parce qu'il la défendit vaillamment lui-même - face à l'incurie du roi légitime, Charles le Gros - que le duc Eudes posa les bases véritables de la dynastie Capétienne.
Même si - comme l'explique Jacques Bainville - il eut la sagesse, après avoir été proclamé roi, à la suite de sa défense de Paris, de laisser les Carolingiens reprendre le pouvoir : il fallut attendre encore près d'un siècle pour que la nouvelle dynastie s'emparât définitivement du trône, en 987, avec Hugues Capet...
Mais, avec les incursions des vikings, le mouvement qui devait amener au pouvoir la nouvelle dynastie était définitivement lancé...
Extrait du "Grand siège" (tiré de "Paris", Citadelle et Mazenod, pages 25/26) :
"Les Normands avaient commencé leurs incursions sur les côtes françaises dès la fin du règne de Louis le Pieux, mais ce n'est qu'après la mort de celui-ci et le partage de l'Empire carolingien qu'ils s'enhardirent à pénétrer plus profondément à l'intérieur des terres en remontant les fleuves. Paris subit leurs premiers assauts aux débuts du règne de Charles le Chauve.
Dans un premier temps, ses habitants firent comme ceux de la plupart des villes attaquées : ils s'enfuirent à l'approche des pirates. Lorsqu'en mars 845, une bande conduite par Lagnar Lodbrog remonta la Seine, ils lui abandonnèrent une ville déserte, puis négocièrent une rançon pour obtenir son départ.
Le 27 décembre 856, Paris fut de nouveau livrée au pillage et la plupart des églises brûlées, à l'exception de Saint-Denis, Saint-Germain-des-Prés et la cathédrale Saint-Etienne, épargnées moyennant le paiement d'un lourd tribut. Installés dans l'île d'Oscelle, en face de Jeufosse, les Normands menaient fréquemment des raids jusqu'à Paris. Les courageuses mesures de défense prises par Charles le Chauve, notamment la construction de ponts fortifiés, se révélèrent d'une efficacité éphémère : malgré quelques succès remportés par Robert le Fort, l'abbaye de Saint-Denis fut de nouveau pillée en 856-866.
En 885, toutefois, les Parisiens décidèrent de résister.
Les circonstances de cette défense, qui devait valoir à la ville un immense prestige et conduire l'un de ses héros sur le trône de France, sont bien connues par le poème épique des "Guerres de la ville de Paris", composé peu après les faits par le moine de Saint-Germain-des-Prés, Abbon.
L'évêque Gozlin prit l'initiative de la résistance en faisant hâter la réparation des anciennes fortifications du Bas-Empire qui protégeaient l'Île de la Cité. Deux ponts existaient alors : au sud, le Petit-Pont, dont l'emplacement n'a pas changé, était protégé par le Petit-Châtelet; au nord, le Grand-Pont avait été reconstruit en 861 par Charles le Chauve; peut-être se situait-il encore, comme à l'époque gallo-romaine, au débouché de l'ancien cardo (rue Saint-Martin), mais il est plus probable qu'il ait été déjà décalé vers l'aval, à l'emplacement de l'actuel Pont-au-Change. Le Châtelet médiéval serait alors l'héritier de sa tour nord.
L'armée normande se présenta devant Paris le 24 novembre 885. Tous les habitants des quartiers situés hors de la Cité s'étaient réfugiés à l'abri du rempart avec ce qu'ils avaient pu emporter de plus précieux, notamment les reliques des églises suburbaines. Les corps de saint Germain, sainte Geneviève et saint Marcel furent ainsi transportés dans des églises de la Cité.
Le 25 novembre, Gozlin refusa l'offre du chef normand Siegfried qui lui proposait d'épargner Paris moyennant le libre passage du fleuve : la ville, par sa position stratégique, devait défendre l'ensemble du royaume. Un premier assaut fut repoussé par les défenseurs menés par le comte de Paris, Eudes, fils de Robert le Fort. Les Normands installèrent alors leur camp près de Saint-Germain-le-Rond (Saint-Germain-l'Auxerrois). Plusieurs attaques échouèrent encore pendant l'hiver. En mai, Eudes partit chercher des renforts et obtint la promesse d'une intervention impériale. A l'automne, les Parisiens virent enfin s'approcher l'armée de Charles le Gros. Mais plutôt que de livrer bataille, celui-ci préféra traiter avec les Normands.
La faiblesse de l'empereur carolingien ne fit qu'accentuer le prestige des Parisiens et de leur chef, seuls à avoir osé résister aux pirates. Eudes fut nommé marquis de Neustrie - toutes les régions entre Loire et Seine - par Charles le Gros et, à la mort de celui-ci, une assemblée de grands seigneurs laïques et ecclésiastiques le porta sur le trône de France.
Après lui, la dynastie carolingienne retrouva provisoirement le pouvoir, mais la puissance de sa famille ne cessa de croître jusqu'à l'avènement d'Hugues Capet, dont les successeurs firent peu à peu du siège de leur ancien comté - devenu entre-temps "ducatus Franciae" - la capitale du royaume..."
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