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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Où est passée la France « d'en bas » ?

     

    Par   

    TRIBUNE - Maxime Tandonnet, expose ici en termes très concrets comment, tandis que la France d'en haut s'étourdit avec le phénomène #balancetonporc et bientôt avec les célébrations de mai 68 et des JO, ou d'autres encore, la France d'en bas et ses millions de chômeurs et de pauvres est oubliée [Figarovox, 24.10]. Cette fracture nous semble relever d'une certaine façon, tout en l'actualisant, de la vieille distinction maurrassienne entre Pays Légal et Pays Réel, si souvent reprise en toute occasion. Elle est annonciatrice d'affrontements et de violence. Maxime Tandonnet n'y apporte sans-doute pas les réponses qui seraient les nôtres. Mais il pose avec lucidité et pertinence les justes questions.  Lafautearousseau   

     

    131.jpg« Tout cela va très mal finir » aurait déclaré en privé le président Sarkozy. Que voulait-il dire par là ? Deux France évoluent en parallèle et l'abîme entre elles, ne cesse jour après jour de se creuser un peu plus. 

    La France dite « d'en haut », ses milieux dirigeants, ses responsables publics et politiques, ses réseaux d'influence, ses médias radio-télévision, ses experts, ses milieux financiers, se porte plutôt bien.

    La personnalisation médiatique du pouvoir, autour du plus jeune président de l'histoire, atteint un niveau vertigineux, jamais égalé, oscillant entre l'exaltation et l'exaspération, dans un monde factice, illusoire, surmédiatisé, où le culte du chef est l'écran de fumée qui recouvre, de quinquennat en quinquennat, l'impuissance publique à régler les problèmes des Français.

    De même, les crises d'hystérie s'enchaînent à un rythme endiablé, venues des Etats-Unis, après l'affaire des statues dites racistes, la dernière en date autour des scandales sexuels et du « balancetonporc » comme le montre si bien M. Gilles Goldnadel.

    La course aux lynchages bat son plein comme dans un jeu de « soft terreur » ayant le déshonneur public pour guillotine. Dernier « suspect », dernier lynché: le député M. Lassale, longtemps coqueluche des médias. Nul n'échappe désormais au syndrome de l'arroseur arrosé, au spectre d'une dénonciation, pas même les bourreaux eux-mêmes, comme le couperet s'est un jour abattu sur la nuque des Robespierre, Saint Just et Fouquier-Tinville

    La fuite dans les commémorations solennelles est elle aussi de routine. Il est logique que cette France dite d'en haut s'apprête à célébrer mai 1968, son acte de naissance, avec son culte du nivellement et de la table rase, son « interdit d'interdire », ses « CRS = SS » et son individu-roi qui s'exprime dans le célèbre - et ambigu - « jouissez sans entraves ». De même, la France dite d'en haut s'enivre par avance dans l'éblouissement des jeux olympiques de Paris 2024, comme pour oublier le présent et le monde des réalités.

    Mais au-dessous du grand maelström hystérique, où en est la France dite « d'en bas », celle de la majorité silencieuse et des tracas de la vie réelle ?

    Où sont passés les 5 à 6 millions de chômeurs ? Les 2 millions de bénéficiaires du RSA ?, les 8 à 9 millions de pauvres et les 3,2 millions de mal logés ?

    Que ne ferait-on pas pour noyer dans un tumulte stérile la pire tragédie de l'histoire de notre pays depuis 1945, celle d'une France ensanglantée par le terrorisme islamiste ?

    Et qui parle encore des squats et des bidonvilles qui prolifèrent sur le territoire ? Où en est la crise migratoire, les arrivées incontrôlées en Europe de centaines de milliers de personnes victimes des passeurs criminels ? Où en est l'aéroport de Nantes, voulu par l'Etat, confirmé par référendum, mais bloqué par les zadistes ?

    Et la situation des cités sensibles, les territoires perdus de la République, les trafics qui y règnent, les phénomènes de communautarisme et de repli identitaire, la tragédie de leurs habitants surexposés à la violence et qui ne demandent qu'à vivre en paix ?

    Où en sont les milliers de collèges et de lycées en crise, où les professeurs débordés par le chaos, insultés, giflés, ne parviennent plus à faire leur métier de transmission des savoirs fondamentaux ?

    En 2017 s'est déroulé un événement politique d'une portée capitale, historique, passé quasi inaperçu : le taux d'abstention aux élections législatives, le cœur de toute démocratie, pour la première fois dans l'histoire, a dépassé les 50% signant ainsi le naufrage de la démocratie française, dans l'indifférence générale.

    Cette fracture entre les deux France, la France dite d'en haut qui se noie dans les gesticulations de sa bulle médiatique et la France dite d'en bas confrontée à la tragédie du monde réel, est la source de tensions explosives, qui peuvent s'enflammer à tout moment, sous une forme ou sous une autre, dans la rue ou par un vote de destruction en 2022. Certes, aucun signe d'une explosion imminente n'est aujourd'hui décelable mais rien n'est plus calme qu'un magasin de poudre, une demi-seconde avant l'étincelle.  •

    Maxime Tandonnet est historien. Auteur de nombreux ouvrages, dont Histoire des présidents de la République (éd. Perrin, 2013) et Au cœur du Volcan, carnet de l'Élysée (éd. Flammarion, 2014), il vient de publier Les parias de la République (éd. Perrin, 2017). Découvrez également ses chroniques sur son blog.

  • Maurice Genevoix au Panthéon : ceux de 14 et ceux de 2020, par Natacha Polony.

    "Faire entrer Maurice Genevoix au Panthéon ne devrait pas relever du simple exercice « mémoriel », selon le jargon de l’époque."

    "La France peut-elle retrouver une force vitale, une foi en elle-même, en son histoire – sans en effacer pour autant les noirceurs et les ombres, mais en les digérant, en les regardant en face ?

    La résignation qui frappe ce pays depuis un siècle, et qu’aujourd’hui, quand des dessinateurs, des professeurs, des enfants juifs ou de jeunes gens en terrasse, sont massacrés au nom d’un islamisme conquérant, on baptise « résilience », peut-elle laisser la place à l’envie de défendre une certaine idée de l’Homme et de sa dignité ?", se demande Natacha Polony.

    Ceux de 14 dormiront désormais sous les voûtes du Panthéon. Enfin. Après l’horreur des tranchées, la France ne les arrache qu’aujourd’hui à la boue de l’oubli. Qui lit encore Maurice Genevoix ? Bien sûr, on enseigne aux collégiens les poilus, la censure d’État, la « folie des nationalismes » et les fusillés pour l’exemple. Mais qui leur dit en les bouleversant jusqu’aux tripes ce que fut la peur, à en pisser sur soi, l’odeur gluante des cadavres, la folie désespérée de ceux qui ne veulent pas y retourner, la culpabilité de ceux qui n’y retournent pas, parce que mutilés, et qui laissent les camarades ?

    Qui peut encore, si plus personne en France ne lit Genevoix, que quelques érudits, comprendre par la simplicité tragique des mots que cette guerre ne se résume pas à un spectacle pour films hollywoodiens. Que ce n’est pas l’inconscience ou l’illusion d’une guerre courte qui conduisait ces jeunes hommes mais le sens du devoir, l’idée qu’on ne peut pas se dérober quand l’essentiel est menacé.

    Faire entrer Maurice Genevoix au Panthéon ne devrait pas relever du simple exercice « mémoriel », selon le jargon de l’époque. C’est un minimum, auquel ne sut même pas se conformer François Hollande, qui avait pourtant tout le temps du centenaire de la Grande Guerre. L’exercice de style ne suffit pas. Car l’enjeu est bien plus vaste, bien plus essentiel que le rappel de la violence des combats, ou les leçons à la jeunesse sur la paix universelle et l’amitié entre les peuples. Ce qui se joue dans la perpétuation du souvenir de cette guerre est notre capacité collective à comprendre ce qui fut pour la France une catastrophe incommensurable. Une catastrophe dont elle ne s’est sans doute jamais remise.

    1,4 million

    Alors que nous comptons chaque soir les morts du coronavirus, sommes-nous encore capables de concevoir ce que représentent 1,4 million de jeunes hommes tués ? Durant la bataille de la Somme, jusqu’à 20 000 par jour, 3 000 par minute. 1,4 million de morts et plus de 3 millions de blessés, dont 600 000 invalides, 300 000 mutilés, 42 000 aveugles, 15 000 « gueules cassées ». Sans parler de ces innombrables traumatisés, quasi fous, qui ne purent jamais retourner à la vie civile. Il faut bien comprendre ce que pouvait être le spectacle, dans chaque village de France, de ces corps martyrisés, de ces vies brisées. Et ces femmes qui ne trouvèrent jamais de mari, ces enfants jamais nés.

    L’effacement progressif de ce désastre, rangé désormais dans les livres d’histoire et revisité au gré des urgences idéologiques du moment – le rôle des troupes coloniales, le tribut payé par les femmes – nous interdit de comprendre comment la monstrueuse saignée détermine l’histoire de la France jusqu’en ce début de XXIe siècle. L’enchaînement est fatal. Ce pacifisme forcené qui imprègne le pays vingt ans après. Ce défaitisme des élites françaises qui n’ont plus rien à proposer au pays. Cette débandade de juin 1940 qui marque l’effondrement d’une nation rongée par le souvenir de 14-18 comme une maison par les termites.

    Le lent effritement d'un patriotisme caricaturé

    Plus encore que les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, celles de la Première ébranlent ce qui fait le projet historique et civilisationnel de la France, le développement des savoirs comme moyen d’émancipation et de progrès moral, le juste équilibre entre la préservation de traditions millénaires portées par l’architecture, les paysages, les savoir-faire et les modes de vie, et cette foi en un progrès possible de l’humanité.

    Les jeunes gens jouisseurs de mai 1968 sont évidemment les fils de ceux qui ont collaboré en 1940 et sont donc délégitimés, mais ils portent aussi le rejet de ce patriotisme spontané de 1914, dans lequel ils ne voient qu’un sacrifice inutile. Toute la fin du XXe siècle est pour la France une immense braderie des idéaux. On s’y est moqué tant qu’on a pu de ces pauvres bougres croyant défendre leur terre quand ils ne faisaient, bien sûr, que servir les intérêts des puissants, on a théorisé la mort des États-nations pour éradiquer le nationalisme, on a mis en pièces l’idéal des Lumières en déstructurant la notion de sujet et de citoyen autonome et responsable. Et quand d’autres pays, Allemagne, Grande-Bretagne, continuent de perpétuer une forme de patriotisme quotidien dans les pratiques économiques ou dans les discours des élites, il est en France assimilé – abandonné, dirait-on – à l’extrême droite.

    Retrouver l’humanité profonde de ceux à qui Genevoix a offert un tombeau

    La France peut-elle retrouver une force vitale, une foi en elle-même, en son histoire – sans en effacer pour autant les noirceurs et les ombres, mais en les digérant, en les regardant en face ? La résignation qui frappe ce pays depuis un siècle, et qu’aujourd’hui, quand des dessinateurs, des professeurs, des enfants juifs ou de jeunes gens en terrasse, sont massacrés au nom d’un islamisme conquérant, on baptise « résilience », peut-elle laisser la place à l’envie de défendre une certaine idée de l’Homme et de sa dignité ? Il y faut, certes, la mémoire de Genevoix, comme de Villon, de Montaigne ou d’Hugo. Mais il y faut aussi la préservation de ce qui demeure malgré tout : ces paysages, cette nature et sa traduction dans un mode de vie fait de plaisir et de partage, cette sensorialité qui nous a faits ce que nous sommes. Il y faut l’humanité profonde de ceux à qui Genevoix a offert un tombeau.

    Source : https://www.marianne.net/

  • PROPOSITION DE RÉSOLUTION visant à la protection et à l’inscription des chiffres romains dans le patrimoine culturel et

    N° 4068

    ASSEMBLÉE  NATIONALE

    CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

    QUINZIÈME LÉGISLATURE

    Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 7 avril 2021.

    présentée par Mesdames et Messieurs

    Philippe BENASSAYA, Guy BRICOUT, Damien ABAD, Pierre MOREL‑À‑L’HUISSIER, Julien AUBERT, Philippe CHALUMEAU, Vincent DESCOEUR, Annie CHAPELIER, Sylvie BOUCHET BELLECOURT, Laurence TRASTOUR‑ISNART, Claude de GANAY, Nicolas MEIZONNET, Laurent GARCIA, Jean‑Jacques FERRARA, Sébastien HUYGHE, Jennifer DE TEMMERMAN, Béatrice DESCAMPS, Jean‑Claude BOUCHET, Mansour KAMARDINE, Bruno BILDE, Philippe GOSSELIN, Typhanie DEGOIS, Robin REDA, Stéphane VIRY, Nathalie PORTE, Yves HEMEDINGER, Julien RAVIER, Jean‑Luc REITZER, Marc LE FUR, Philippe MEYER, Arnaud VIALA, Véronique LOUWAGIE, Jean‑Pierre PONT, Thibault BAZIN, Xavier BRETON, Bérengère POLETTI, Frédéric REISS, Yannick HAURY, Bernard PERRUT, Didier QUENTIN, Michel VIALAY, Emmanuelle MÉNARD, Stéphanie KERBARH, Michel HERBILLON, Christophe NAEGELEN, Jean‑Carles GRELIER, Jean‑François PARIGI, Bernard BROCHAND, Gérard MENUEL, Ian BOUCARD, Éric PAUGET, Valérie BEAUVAIS, Olivier MARLEIX, Emmanuel MAQUET, Marie‑France LORHO, Pierre VATIN, Jean‑Marie SERMIER, Meyer HABIB, Émilie BONNIVARD, Sandrine BOËLLE, Édith AUDIBERT, Jean‑Luc LAGLEIZE, Bernard BOULEY, Agnès THILL, Brigitte KUSTER, Stéphanie KERBARH, Constance LE GRIP, Patrice PERROT, François JOLIVET, Sébastien CHENU, Robert THERRY, Valérie BAZIN‑MALGRAS, Isabelle VALENTIN, Jean‑Jacques GAULTIER,

    députés.

     

    – 1 –

    EXPOSÉ DES MOTIFS

    Mesdames, Messieurs,

    Les récentes révélations par la presse sur l’abandon des chiffres romains au profit des chiffres arabes dans la dénomination des siècles par le musée du Louvre et celle des Rois de France par le musée Carnavalet ont choqué de nombreux Français. Pour beaucoup, elles marquent une nouvelle étape dans le déclin culturel de notre culture historique.

    La raison de cet abandon est l’accessibilité, notamment des touristes étrangers qui ne connaissent pas la numérotation romaine, à la culture transmise par ces établissements. Or le rôle des musées est bien la transmission d’une culture, et non son adaptation au profit du plus grand nombre, plus particulièrement des touristes et de ceux qui y sont imperméables dans un souci d’universalisme.

    Il ne s’agit donc pas d’un simple abandon de la numérotation romaine, qui constituerait « un obstacle à la compréhension » selon certains responsables, mais bien d’un abandon par ces musées de la mission première qui leur a été confiée : protéger et perpétuer notre héritage historique.

    Face à cet abandon, la Représentation nationale ne peut détourner le regard. Elle doit être unie pour condamner ce qui s’apparente à un reniement culturel et civilisationnel. Il nous faut également être lucide. Qui peut croire que supprimer les chiffres romains agrandira l’audience de nos musées ? Qui peut croire que l’abandon d’une part de notre héritage culturel et civilisationnel pourra recréer un lien charnel entre nos compatriotes et leur Histoire ? De telles pensées sont, au mieux, d’une naïveté confondante et, au pire, d’une véritable désertion culturelle.

    Ainsi que l’écrivait Massimo Gramellini, écrivain et vice‑directeur du Corriere della Sera, « Cette histoire des chiffres romains représente une synthèse parfaite de la catastrophe culturelle en cours : d’abord on n’enseigne pas les choses, puis on les élimine pour que ceux qui les ignorent ne se sentent pas mal à l’aise ».

    Il est en effet de la responsabilité première de nos écoles que d’apprendre la numérotation romaine à nos enfants. Sans cela, elle sera vouée à disparaitre dans l’oubli ou, pire, sera réservée aux élites et leur servira de signe de reconnaissance, alors qu’elle a pourtant une vocation universelle, vocation qu’elle a, jusque‑là, honorée. Il est donc important, par cette proposition de résolution, de rappeler le rôle fondamental de notre système éducatif dans la transmission de la base des savoirs à nos enfants que sont lire, écrire et compter, mais aussi connaitre la numérotation romaine.

    Notre legs romain est un pilier de notre identité politique, juridique, philosophique et historique. Le renier, l’oublier, l’abandonner, serait perdre une part de nous‑même en tant que civilisation.

    Cependant, il ne faut pas nier la responsabilité des politiques et des responsables publics dans ce déclin culturel : le problème ne vient pas du public, qui ne comprend pas ou qui ne comprend plus la numérotation romaine. Le véritable problème vient du manque de courage, de l’abandon de la part des responsables des musées qui se plient à la dictature universaliste dans une logique mercantile, mais aussi des politiques qui détournent le regard, au prétexte qu’il y aurait « plus grave ailleurs ».

    La ville de Paris reconnaît, pire, assume cet abandon, des mots mêmes de son adjointe à la culture. L’Assemblée nationale ne peut se résoudre à une telle renonciation. Cette proposition de résolution vient donc prendre la mesure de tout cela pour réaffirmer solennellement l’importance et l’attachement de la France à la numérotation romaine, comme étant part de son patrimoine immatériel et culturel, qu’elle se doit de protéger.

     

     

    PROPOSITION DE RESOLUTION

    Article unique

    L’Assemblée nationale,

    Vu l’article 34‑1 de la Constitution,

    Vu l’article 136 de son Règlement,

    Rappelant que la numérotation romaine précède l’invention de l’écriture et, depuis, a traversé les âges en s’inscrivant dans l’histoire de la civilisation française et européenne ;

    Considérant que l’usage de la numérotation romaine constitue l’une des bases distinctives de notre culture historique ;

    Considérant qu’il est du devoir de notre pays de transmettre l’héritage immémorial de la numérotation romaine et de l’histoire de notre civilisation qui y est affiliée ;

    Considérant que l’école et les musées sont les premiers vecteurs de transmission de cet héritage ;

    1. – Déclare la numérotation romaine comme faisant partie du patrimoine culturel et immatériel de la France ;
    2. – Invite le Gouvernement à promouvoir la numérotation romaine comme telle à l’international ;

    III. – Invite le Gouvernement à protéger l’usage subsistant de la numérotation romaine dans notre pays et à inviter ses partenaires européens à faire de même en Europe.

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    M. Philippe Benassaya

  • ”Rente mémorielle” : sur l’Algérie, souvent, Emmanuel Macron varie…, par Natacha Polony.

    "La France a vocation à se tourner vers la Méditerranée. Plutôt que de subir son histoire avec le Maghreb et l’Afrique, elle doit en faire une fierté."
    Hannah Assouline

    D’où vient cette impression persistante que la politique algérienne d’Emmanuel Macron relève des affaires intérieures ? Préméditée ou non, la saillie du président de la République contre un pouvoir politico-militaire perpétuant une « rente mémorielle » est très certainement un message, mais adressé à qui ?

    Sur le fond, rien à dire. On peut être de ceux qui considèrent que la colonisation est une trahison absolue des idéaux portés par la France, et pour autant reconnaître que l’idée d’une « nation algérienne », avant cette colonisation, est des plus brumeuses. Et rappeler que la Turquie, puissance dominante pendant trois siècles à travers l’Empire ottoman, n’a aucune leçon à donner en matière de colonisation est même salutaire. On aimerait que ces rappels bienvenus se glissent dans les cours d’histoire que reçoivent des jeunes Français désormais imprégnés de l’idée d’une culpabilité européenne.

    À ceci près que celui qui émet ces remarques tout sauf sibyllines n’en est pas à son premier coup d’éclat, ce qui jette un léger doute sur l’objectif poursuivi. Certes, après le rapport Stora et tous les signaux envoyés par la France pour montrer sa volonté de purger une mémoire encore douloureuse, il est parfaitement légitime d’affirmer, de marteler, que ce genre de cheminement se fait à deux. La France fait, c’est le moins que l’on puisse dire, sa part du travail.

    On peut, évidemment, poursuivre cette œuvre de vérité, dire sans fard ce que furent les crimes commis en Algérie par un pouvoir politique dépassé, anachronique ; on peut attendre que des œuvres littéraires ou artistiques traduisent les drames vécus de part et d’autre dans la mémoire populaire. Mais la parole officielle est là. Et elle se heurte à l’hypocrisie d’un pouvoir algérien trop heureux de jouer sur la fibre victimaire que l’Occident valorise avec masochisme.

    Revirement

    À ceci près que ce jugement d’Emmanuel Macron vient pour le moins percuter le souvenir d’autres déclarations,aux antipodes de celles-ci. Autre campagne, autre lecture de l’histoire : en 2017, le candidat Macron était allé sur le sol algérien expliquer que la colonisation était un « crime contre l’humanité ». La garantie pour lui d’être classé parmi les progressistes, les modernes, les gens bien. Un « crime contre l’humanité » commis par la France, bien sûr, en oubliant que, depuis la nuit des temps, la colonisation, romaine, arabe, ottomane, est une propension assez universelle de toute civilisation.

    « Espérons qu’il découvrira aussi que, pour que de jeunes Français nés de parents immigrés ne se mettent pas à détester le pays qui est le leur, il faut cesser de leur marteler qu’il a une dette envers eux. »

    Le problème n’est pas ce que déclare Emmanuel Macron mais l’impression persistante d’une absence totale de cohérence et de vision venant sous-tendre ces déclarations. Ou, plutôt, l’impression que l’unique cohérence est la constitution d’une posture adaptée à l’air du temps. Fini, le candidat moderne, « inclusif ». La campagne 2022 sera celle de la fermeté. Après quatre ans à la tête du pays, Emmanuel Macron découvre que l’impuissance face à l’immigration vient notamment du chantage aux laissez-passer consulaires exercé par des pays qui refusent de reprendre leurs ressortissants. Il découvre, surtout, l’intérêt du rapport de force. Espérons qu’il découvrira aussi que, pour que de jeunes Français nés de parents immigrés ne se mettent pas à détester le pays qui est le leur, il faut cesser de leur marteler qu’il a une dette envers eux.

    Un peu plus de constance

    Une question vient pourtant à l’esprit. Est-il très sain que l’Algérie continue, encore et toujours, à relever de la politique intérieure française ? Et, d’un point de vue diplomatique, la France a-t-elle encore une politique ? La Chine, la Russie et la Turquie ont entrepris de nous chasser d’Afrique par tous les moyens possibles. Économiquement, les intérêts français sont attaqués de toute part. Et, sur ce champ de bataille, il est plus que nécessaire de forger des alliances et d’élaborer une stratégie.

    Quelle est-elle en l’occurrence ? N’avons-nous fait que donner des gages en nous flagellant pendant quatre ans pour espérer voir le pouvoir algérien nous accorder quelques contrats, avant de taper du poing sur la table à travers quelques déclarations fracassantes dont on peine à savoir si elles étaient préméditées ou si, comme l’explique un conseiller au journal l’Opinion Emmanuel Macron a « encore pensé tout haut » ? Le moins que l’on puisse dire est qu’on espérerait un peu plus de constance et de mesure.

    La question migratoire est au cœur de la campagne, qu’on le veuille ou non. Et l’immigration en provenance des pays du Maghreb est actuellement massive, plus encore depuis que le coronavirus a fragilisé des économies fondées largement sur le tourisme. Il est donc crucial de parvenir à travailler avec le Maroc, la Tunisie et l’Algérie pour que leur jeunesse ne vienne pas nourrir la masse de frustration qui s’accumule dans nos banlieues. Quitte à profiter de la dérive du pouvoir algérien en phase de raidissement vis-à-vis de son voisin marocain, comme vis-à-vis de tout ce qui met en lumière son affaiblissement et ses échecs.

    La France a vocation à se tourner vers la Méditerranée. Plutôt que de subir son histoire avec le Maghreb et l’Afrique, elle doit en faire une fierté. Ce ne sera possible que si nous martelons un point : la France n’a vocation à accueillir que ceux qui l’aiment.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    L'horreur absolue en baie de Saint Brieuc...

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    Et Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne s'en félicite ! :
    "Quelle émotion de voir cette 1ère ligne d’éoliennes en mer posée en baie de St Brieuc ! Plus de 10 ans de mobilisation, de travail pour voir cette énergie décarbonée au large de nos côtes. Les EMR c’est notre liberté de demain. Hâte de voir les pêcheurs retrouver ces espaces."

    Nous, nous sommes au contraire résolument d'accord avec Vent debout :

    "N'avez vous pas HONTE de saccager l'horizon de cette baie si unique ? Comment pouvez-vous défendre l'intérêt de grands groupes industriels étrangers qui détruisent nos côtes ? HONTE à vous !"Image

     

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    1. De

    Non, Louis XIV n’est pas un “étranger qui a fait l’histoire de France”...

    "TRIBUNE - Une affiche du nouveau Musée de l’histoire de l’immigration présente Louis XIV comme «un de ces étrangers qui ont fait l’histoire de France». Pour l’historien et essayiste Vincent Haegele, directeur de la bibliothèque de Versailles, cette contre-vérité historique témoigne d’une volonté de persuader les Français qu’ils n’appartiennent à aucune nation.

    Vincent Haegele a notamment codirigé, avec Franck Favier, l’ouvrage collectif «Traîtres. Nouvelle histoire de l’infamie» (Éditions Passés composés, 20203).
    À chaque fois, c’est le même dilemme: faut-il relever une énième provocation, quand bien même celle-ci s’affiche en toutes lettres dans l’espace public? La récente campagne de promotion du Musée de l’immigration aurait pu rester d’une banalité affligeante: elle est l’illustration de l’éternelle tentation de draguer le public à grand renfort de pauvres effets de manches. Elle rappelle les aboyeurs des temps jadis qui promettaient un spectacle hors du commun pour les boîtes de Pigalle. Flatter les bas instincts, espérer un soupçon de polémique et voilà, la machine est en route.

    Donc, oui, nous aurions pu ignorer cela. Oublier ce «Louis XIV, mère espagnole, grand-mère autrichienne» et donc «étranger». Mais voilà, au-delà du procédé lamentable, il y a eu nécessairement des réunions, des avis donnés et, on l’imagine, l’accord d’un comité scientifique…"

    "persuader les Français qu’ils n’appartiennent à aucune nation."

    C'est exactement cela, le programme révolutionnaire de 89/93, sur lequel s'appuie notre Constitution d'aujourd'hui, qui l'affirme dans son néfaste "Préambule" : détruire la France traditionnelle, lentement surgie des Âges, et la remplacer par une abstraction (la soi-disante "République", alors que nous ne sommes ni en République ni en Démocratie, ce qu'on nous présente comme telles n'étant rien d'autre qu'un Totalitarisme idéologique et une nouvelle religion).

    Et cette abstraction-là, toute personne sur terre peut la faire sienne, et, donc, devenir "française" puisqu'être français n'est plus naître de parents français mais aligner des mots creux et vides de sens, et qui plus est totalement démentis et contredits par la réalité...

    Il faut donc remonter à la source, à la cause du Mal : la Révolution, sur laquelle se fonde notre Système, et, tout simplement, changer ce Régime qui nous dilue, nous dissout, nous détruit, pour renouer avec "les intuitions de nos origines" :

    • notre Royauté traditionnelle, qui, rappelons-le une fois de plus aux idéologues, a fait la France;

    • et redire sans cesse que la France est une Patrie charnelle, non un enfilage sans fin de niaiseries et billevesées purement abstraites et idéologiques...

     

    1 BIS. En deux photos, l'exemple de la malfaisance pernicieuse de cette idéologie du Système : à gauche, "un chrétien"; à droite, "un Français" ! Nous disons, simplement et calmement :

    NON !

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    3. On l'a dit hier ici-même, on va le répéter aujourd'hui, et on le répétera aussi longtemps que des insensés/inconscients nous parleront du "couple franco-allemand", alors que nous n'avons qu'un ennemi : l'Allemagne unifiée, que Clemenceau et le Système n'ont pas voulu démembrer il y a cent ans, après notre sanglante victoire de 1918 :

    Image

     

    3 BIS. Et, justement, à propos de nos ennemis allemands... d'accord avec Fabien Bouglé :

    "Cette déclaration allemande est une provocation. Le ministre allemand a déclaré que la directive renouvelable allait permettre à l’UE et à la France d’investir massivement dans les #ENR et "de manière aussi cohérente que nous le faisons avec succès en Allemagne"

    https://www.euractiv.fr/section/energie-climat/news/amis-du-renouvelable-la-france-sera-invitee-aux-prochaines-reunions/

     

    5. De Jean-Paul Bourdineaud, toxicologue, sur les Vaccins ARNm, le dévoiement de la science, le Covid... :

    "J'ai le devoir d'informer mes concitoyens... En tant que toxicologue, déclarer que l'hydroxychloroquine est un poison violent, ce n'est pas tenter de me faire avaler une couleuvre...mais un anaconda !"...

    1. Courte vidéo (O'46) :

    https://twitter.com/Dover63A/status/1671428608911351810?s=20

    2. Article dans France-soir :

    https://www.francesoir.fr/videos-l-entretien-essentiel/vaccins-arnm-devoiement-de-la-science-covid-j-ai-le-devoir-d-informer

    Bourdineaud

     

    5 BIS. Et, comme par hasard, que vient-on d'apprendre ? Que la société médicale qui a porté plainte contre Didier Raoult a touché 800.000€ du labo GILEAD,selon Martine Wonner, ex députée de la République En Marche :

    https://lecourrier-du-soir.com/gros-scandale-france-la-societe-medicale-qui-a-porte-plainte-contre-raoult-a-touche-800-000-euros-du-labo-gilead-selon-wonner-2/

     

    7. Dissolution des terroristes de Soulèvement de la Terre, et leurs cris d'orfraies... Entièrement d'accord avec la savoureuse ironie de Bruno Attal : à Basile Dutertre, porte-parole, qui déclare, martial :

     "On ne se laissera pas intimider par l'emploi de la police antiterroriste à notre encontre"

    Bruno Attal répond, calmement :
    "Je propose au #soulevementsdelaterre d’être violent chez les plus polluants. Je propose la Chine."
     

     

     

    À DEMAIN !

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  • Macron, an 1: mort et vie du clivage droite-gauche ... Le président a le champ libre : Pour combien de temps ?

    Gouvernement Philippe II, juin 2017. Sipa.

     

    Par Catherine Rouvier

    Voici une intéressante analyse [Causeur, 22.06] sur fond d'Histoire. Elle suscite la réflexion - plutôt que la polémique - comme il convient s'agissant du cas Macron. On discutera tel ou tel point de cet article. D'Histoire, notamment. Mais nous trouvons l'analyse pertinente. Enfin, nous n'oublions pas que Catherine Rouvier a participé à quelques unes de nos réunions en Provence. Et c'est une occasion de la saluer en toute amitié.  LFAR 

     

    sans-titre c r.pngLes historiens du XIXe siècle savent que la France se prend au centre. Emmanuel Macron, fin et érudit, en a tiré les leçons à son profit et a provisoirement effacé le clivage droite-gauche. L'opposition atomisée, il a toutes les clés pour gouverner. Mais gare à ne pas finir comme Napoléon III.  

    La nouvelle Assemblée nationale sortie des urnes le 18 juin ne ressemble pas aux précédentes. Un parti s’étale largement en son centre et relègue ce qui reste de la droite et de la gauche aux marges de l’hémicycle. Emmanuel Macron l’a affirmé : les Français « en ont assez du tic-tac gauche-droite ».On l’imagine bien lors d’un bain de foule se penchant sur un petit garçon et lui promettant, comme Hollande en parlant de Sarkozy : «ce tic-tac, tu ne l’entendras plus». Dans le dictionnaire  du politiquement correct, on pourrait écrire en regard de « clivage droite-gauche » : « dépassé ». C’est l’opinion commune, le nouveau credo.

    Le retour des refoulés

    Qu’en est-il en réalité ? Il en va des divisions droite-gauche comme des différences sexuelles. Plus on les nie, plus elles prennent leur revanche en s’inscrivant dans le réel. Les jeunes filles se démarquent plus que jamais des garçons, avec de longs cheveux lâchés jusqu’au milieu du dos, et les garçons, soucieux de souligner leur virilité, portent la barbe, devenue le signe d’une génération. Et y a-t-il plus à droite que Trump ? Plus à gauche que Mélenchon ?

    Le clivage droite-gauche existe, même si les idéologies en franchissent la cloison aussi allègrement qu’Harry Potter franchit les murs de Poudlard. Même si sa ligne de démarcation, telle l’aiguille de la boussole, bouge au moindre déplacement.

    En France, son contenu initial – monarchistes contre républicains – s’est affaibli au fil du temps, les républicains envahissant peu à peu la totalité du champ politique. La distinction s’est alors faite entre républicains partisans d’une démocratie égalitaire – radicaux, socialistes, communistes – et partisans d’une monarchie républicaine – bonapartistes, orléanistes, gaullistes. Ces derniers ont théoriquement le ralliement plus facile que les premiers à un président « jupitérien » Mais l’extension du domaine d’En Marche qui marque l’Assemblée élue résulte aussi d’un goût profond, irrépressible quoiqu’inavoué, de la gauche, pour l’unanimité. A-t-on jamais vu plus « monarchistes » que ces communistes si longtemps attachés à la personne de Staline, de Mao, de Castro ?

    La gauche unanimiste

    En réalité, la gauche, toujours tentée par l’unanimisme, supporte mieux la dictature que la droite qui aime, comme Montesquieu, que « le pouvoir arrête le pouvoir ». La gauche rêve depuis Rousseau d’une seule assemblée populaire formée de députés auréolés, par la seule grâce de l’élection, d’une capacité d’accès à la mystérieuse « volonté générale ».

    Pour les «marcheurs», les choses sont claires : la volonté du peuple, c’est Macron qui l’incarne, et il est à gauche, « mais en même temps » à droite. Le fond du programme a du reste moins d’importance que l’adhésion à sa personne et son projet, et le projet lui-même importe moins que l’attitude positive, le « penser printemps ».

    Ils ont des visages poupins malgré leurs barbes, des yeux rieurs, ils sourient, se moquent gentiment de leurs interlocuteurs mais aussi d’eux-mêmes, ils ne s’énervent pas, n’insultent pas. Ils ne peuvent être de cette droite à la Guaino qui insulte, ni de cette gauche à la Mélenchon qui engueule. Par ailleurs, ils sont issus des mêmes écoles et sont souvent restés très amis avec leurs condisciples ayant fait un choix partisan différent du leur. La perspective de travailler avec eux au sein d’un gouvernement sans querelles idéologiques leur semble exaltante.

    Et ça tombe bien puisqu’ils l’ont appris à Sciences Po, école où le XIXème siècle qui l’a vu naître est vraiment un sujet d’études : historiquement, la France se prend au centre. Pour couvrir le tic-tac droite-gauche, rien de tel que le bruit déflagrant d’une recomposition à partir du centre.

    Ce que Macron fit de Bayrou

    Macron a fait sienne cette ambition, et a mis à son service une double stratégie : une figure centriste emblématique et un nouvel imaginaire collectif. La figure emblématique du centre, le « transclivages » par excellence, ce fut François Bayrou. Homme politique de droite, catholique, père de famille nombreuse, il a été le seul chef de parti de droite à résister, en 2002, à l’OPA faite par l’UMP naissante sur tous les partis de sa mouvance. Il a gardé son UDF, seul ou presque, et a décidé de faire sentir sa différence, à la fois libérale et sociale, par rapport à l’UMP qui était alors une sorte de RPR gonflé comme une rivière de tous les affluents des partis vassaux. Cette logique séparatiste a assez logiquement débouché en 2012 sur le passage de Bayrou du centre-droit au centre-gauche concrétisé par son soutien affiché à la candidature de François Hollande. Pendant cinq ans, on ne lui en a guère été reconnaissant. Macron a honoré, en le prenant comme ministre d’Etat dans son premier gouvernement, une dette ancienne et, ce faisant, dispose d’un atout maître pour lancer sa recomposition.

    Pour l’imaginaire collectif, Macron a un modèle assumé : Mitterrand. François Mitterrand était l’homme à la francisque. C’était aussi le ministre de la répression en Algérie. Son passé envoyait donc un clin d’œil à la droite la plus nationaliste, celle qui n’aimait pas les « boches » mais pas non plus les « angliches » en 40,  celle qui en voudra toujours à De Gaulle d’avoir « bradé l’Algérie ». Fait prisonnier en Allemagne, il en était ressorti résistant. Résistant, mais pas gaulliste, donc proche des communistes. Deuxième clin d’œil, cette fois-ci à la gauche la plus dure. Enfin, ministre de la IVème république, il ne pouvait  pas ne pas avoir d’accointances avec les milieux radicaux et la gauche intellectuelle la plus raisonnable. C’est ce socle multiple et complexe qui va lui permettre dunir la gauche en 1972 derrière son nom puis, en 1981, de bouter dehors avec la complicité des gaullistes refondés par Chirac son seul véritable antinome : Giscard.

    Cohn-Bendit et Giscard

    Emmanuel Macron a terminé ses études secondaires au prestigieux lycée Henri IV – pépinière de l’Ecole normale supérieure – et avant d’être ministre à Bercy,  a travaillé trois ans à la banque Rothschild. Tout cela n’est pas sans évoquer un certain Pompidou. Par ailleurs, sa formation d’énarque, son libéralisme économique et sociétal, et  son style d’intellectuel bien élevé mêlé à  une volonté de contact direct avec le peuple – il répond lui-même un matin  au standard de l’Elysée, il roule en vélo en famille dans les rues du Touquet – évoquent nettement Valéry Giscard d’Estaing. Enfin l’amitié de Hollande, Ségolène Royal, Le Drian, Ferrand,  est symptomatique de ses bonnes relations avec la gauche “social-démocrate” et sa complicité avec Cohn-Bendit garantit qu’il n’oubliera pas  les écolo-libertaires.

    C’est donc bien assis sur un socle de gauche mais clairement inscrit dans une lignée intellectuelle rappelant ses prédécesseurs de droite gaulliste ou libérale qu’Emmanuel Macron va oser piocher dans l’imaginaire de ses concurrents les plus à droite: Le Puy du Fou, Versailles, Jeanne d’Arc, le Louvre  ce qui viendra utilement compléter son image d’homme de gauche «mais aussi de droite».

    Et le peuple dans tout ça ? Le peuple  a été littéralement soufflé du succès de cette OPA qui lui a enlevé en deux temps trois mouvements tous ses choix, celui d’un socialiste bon teint, Benoît Hamon , celui d’un homme de droite modéré – Fillon – celui du chef d’une gauche révolutionnaire – Mélenchon –  et in fine, celui de la patronne d’un parti anti-immigration et anti-islam pour lequel il avait voté massivement : Marine Le Pen.

     

    Du peuple constitué en foule

    Démuni et orphelin, le peuple français a constitué une “foule” au sens ou l’entend la psychologie collective, c’est-à-dire un groupe qui, sous l’effet d’un choc émotionnel, se trouve dans l’expectative. Cette foule est inconsciemment en quête de mots d’ordre rassurants, et, mieux encore, d’une happy end qui apaiserait les tensions de la très longue campagne de neuf mois des primaires puis de la présidentielle.

    Il était donc conditionné pour aimer Emmanuel Macron. La Bruyère écrivait que «les Français demandent du sérieux dans le souverain». Ce jeune homme impeccablement coiffé et habillé, poli et s’exprimant avec une recherche assez «vieille France» les a attendris. Oublieux assez vite du conditionnement médiatique et des incroyables soutiens financiers qui lui avaient assuré la notoriété, il a pudiquement fermé les yeux sur les banques qui l’ont financé, le quarteron d’octogénaires du gauche caviar et libertaire qui se cache dans son ombre  et sur le  combat déloyal livré à ses candidats via la presse et la justice.

    A J+1 de la présidentielle, le peuple était mûr pour  goûter les manières “jupitériennes” du nouveau Président. Certes, ceux qui restent en colère, furieux de la grandiose manipulation qui a porté si vite un jeune inconnu au pouvoir, auront voté lors des législatives Front national et France Insoumise. Mais le raz-de-marée de LREM correspond au mouvement profond, instinctif et inconscient de la foule au bénéfice du nouveau roi.

    Louis-Napoléon Macron

    Le peuple de France, constant à travers les siècles, retrouve peut-être en lui un cocktail qui l’a déjà séduit lors du premier usage qu’il fit du suffrage universel, en 1848. La période était troublée. Les émeutes de février, puis de juin, avaient effrayé la population, et Tocqueville y avait vu l’acte de naissance en France de ce socialisme révolutionnaire qui la même année triomphait en Grande Bretagne lors du premier congrès communiste international doté par Karl Marx d’un manifeste retentissant.

    Louis-Napoléon Bonaparte proposait un régime présidentiel à l’américaine, formule neuve, non encore testée par la France de la Révolution ni par  celle de l’Empire puis de la Restauration. Cette nouveauté plut. Ce fut  un libéral, un progressiste appliquant à Paris les  dernières trouvailles de l’urbanisme moderne mais aussi un dirigeant social auteur d’un ouvrage sur l’extinction du paupérisme, et d’une loi autorisant la création des  syndicats. Amateur de bonne littérature, de théâtre et de musique, ami de Hugo, de Bizet, il décida de faire de la France , avec des villes dédiées aux bains de mer comme Biarritz, Deauville, Arcachon une destination touristique d’exception.

    Progressisme, libéralisme, apaisement, désir affiché de faire de la France une nation qui compte, une start-up a dit Emmanuel Macron, voilà  un cocktail qui plait. L’ affaire est donc entendue. Mais cela peut-il durer ?

    … renversé par la guerre

    La faveur populaire est versatile. Certes, une résurrection de LR paraît impossible en l’état. Baroin est le moins gaullien des Républicains, et sa difficulté à dire non à Macron n’évoque guère le 18 juin. A part Fillon, désormais parti, les dirigeants de LR ont abandonné ce qui aurait pu donner au gaullisme une vraie force d’opposition: le catholicisme militant et le vieux fond contre-révolutionnaire et monarchiste.

    Certes, pour  contrer Marine Le Pen, une véritable guerre des images a été livrée. Pas une semaine sans couverture de magazine présentant le futur président comme souriant, fin, intelligent, aimable, sérieux, etc. Pas une semaine sans un article ou la “une” d’un quotidien suggérant que Marine le Pen ou ses proches étaient la réincarnation des nazis. Au sein du FN, le rejet explicite de la ligne Marion par la direction du parti et son départ consécutif ont  écarté temporairement le danger de la construction d’un roman national de droite qu’elle était la seule à endosser, mélange  d’héritage chrétien, d’attachement à un libéralisme économique raisonnable, et de défense de l’identité française.

    Bref, pour Macron, le seul véritable risque serait une déstabilisation venue de l’extérieur provoquant ou intensifiant une immense  révolte sociale. En 1870, la guerre menée par les Allemands et la révolte concomitante de la Commune de Paris ont, en quelques semaines, provoqué la chute du Second Empire. Napoléon III avait fait l’erreur de sous-estimer l’adversaire – l’Allemagne de Bismarck – autant que les révoltes sociales contre ce qui était devenu “l’Empire autoritaire”. Il  s’est retrouvé en quelques semaines prisonnier, destitué, puis exilé.

    Quid des Communards ?

    Aujourd’hui, la menace, en France comme en Angleterre et d’autres pays d’Europe,  vient de l’implantation de l’armée des ombres de Daech et autres officines radicales, dans des quartiers entiers de nombreuses villes, passives car tétanisées.

    Par ailleurs, une  extrême gauche désormais écartée du pouvoir, conduite par un Mélenchon ulcéré prêt a faire feu de tout bois, pourrait provoquer cette révolte sociale postélectorale appelée “troisième tour social”. Cette conjonction menacerait la fragile unité de la toute nou

  • Bioéthique : La France confrontée à une culture de mort (15), par François Schwerer

    Le sénat va connaître dans les jours à venir le projet de loi de bioéthique. Notre ami François Schwerer nous a adressé - avec un message de sympathie - l'ensemble des textes qu'il été amené à écrire sur cette question.

    Cet ensemble constitue une véritable somme, aussi bien par son importance que par son intérêt.

    Nous en avons commencé la publication le vendredi 10 janvier, et nous la poursuivrons du lundi au vendredi inclus, comme nous l'avons fait, par exemple, pour l'étude de Pierre Debray, Une politique pour l'an 2000.

    Et, pour suivre et retrouver ces textes plus commodément, nous regrouperons la totalité de cette étude, vu son importance, dans une nouvelle Catégorie : François Schwerer - Bioéthique : culture de mort : vous pourrez donc retrouver donc l'ensemble de cette chronique en cliquant sur le lien suivant :

    François Schwerer - Bioéthique : culture de mort...

    Voici le plan de l'étude (hors Annexes et textes divers, qui viendront ensuite); nous le redonnons chaque jour, afin que le lecteur puisse correctement "situer" sa lecture dans cet ensemble :

     

    1. Les étapes de la décadence
    • Un processus téléologique

    1/. « Qui n’avance pas recule »

    2/. De la pilule à la GPA : l’asservissement des femmes

    3/. La révolte des femmes et les mouvements féministes

    4/. Le transhumanisme, stade ultime de la destruction

    • La stratégie progressiste

    1/. La campagne médiatique préalable

    2/. La modification de la loi

    3/. Le recours à une novlangue

    4/. Le discrédit de l’adversaire

    5/. La politique des petits pas

    6/. Le viol de la conscience des enfants

    1. « Pour une nouvelle croisade »

    A - Une faible résistance

    1/. Des hommes politiques sans conviction

    2/. Des manifestations apparemment inefficaces

    3/. Un refus de mettre en danger son propre confort

    4/. Un faux respect de l’apparente liberté d’autrui

    5/. Si le Seigneur ne bâtit pas, c’est en vain que s’agitent les bâtisseurs

    B – Un combat dont l’enjeu dépasse le fonctionnement de la vie sociale

    1/. Il est plus facile de descendre une pente que de la remonter

    2/. Un combat ayant une dimension eschatologique

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    Schwerer.jpg3/. Un refus de mettre en danger son propre confort

     

    Gagnés par une mode qui a été lancée par les héritiers de mai 1968 – par nostalgie des anciens monômes discrédités ? – les opposants à ces avancées sociétales se sont laissés aller à de grandes manifestations. Mais, aujourd’hui, les manifestations n’ont plus lieu en semaine car elles feraient perdre un jour de salaire, un jour de courses ou un jour de « RTT ». Elles ont lieu un dimanche, ce qui n’a aucune incidence sur le salaire reçu en fin de mois. Les dimanches sont disponibles puisque l’on ne va plus à la messe. Comme le dimanche n’est plus consacré à Dieu mais aux loisirs et subsidiairement aux enfants, on les emmène ce qui constitue un double avantage : cela leur fait prendre l’air et cela les éduque à leur futures responsabilités de citoyens !

    Il faut remarquer que ces manifestations mobilisent bien pendant un temps, mais que le taux de participation de la population s’émousse vite. Les charmes de ces promenades dans les rues de grandes villes s’épuisent rapidement. Et l’on risque toujours d’être pris dans des débordements qui ne conviennent pas aux gens bien élevés. Lors des grandes manifestations contre le « mariage pour tous », on a bien vu la police lancer des gaz lacrymogènes sur des familles avec enfants dans des poussettes et contre des vieux paisiblement assis sur des bancs le long des places et avenues où passaient les cortèges. Depuis, avec l’affaire dite des « gilets jaunes », les pouvoirs publics ont fait de grands progrès pour d’une part réprimer de façon sélective les manifestants et pour d’autre part les rendre odieux au reste de la population nationale. L’ensemble de la population n’est – heureusement ! – pas prête à se former pour apprendre la façon de mettre en échec les forces de l’ordre comme l’ont fait les militants prétendument écologistes au début du mois d’août 2019 en Alsace.

    Pour sa part, le père Michel Viot a constaté : « Pour qu’une manifestation sur la voie publique soit utile, elle doit être suivie d’actes concrets. Cela implique une organisation politique qui, me semble-t-il, a fait défaut à la Manif Pour Tous et qui, à ma connaissance, demeure au même point pour le rassemblement prévu le 6 octobre 2019. Et je n’oublie pas l’organisation ecclésiastique. Elle est aussi nécessaire que la première et même plus ! » De plus, a-t-il ajouté, « J’estime en effet, par les temps qui courent qu’il peut être dangereux d’envoyer de braves gens manifester dans la rue.

    La gestion de l’ordre public n’a jamais été chose aisée. Même les forces de l’ordre les mieux disposées ne peuvent faire que ce qu’elles peuvent et ce qui, de haut, leur est ordonné. Ce que j’ai vu début décembre 2018 à l’Arc de Triomphe m’a glacé… Je n’en dis pas plus et je ne me sens pas pour cette raison le droit d’encourager nos fidèles, comme n’importe quels français d’aller courir de tels risques ».

    Y aurait-il d’autres méthodes ? Tout d’abord, le père Michel Viot insiste sur le fait que « dans le but d’amener au repentir et de défendre les faibles, l’Eglise a le droit et même le devoir de punir ». Mais ce n’est pas tout.

    Lors du vote de la loi qui a décidé le remboursement des avortements par la sécurité sociale, les Silencieux de l’Eglise avaient appelé à la grève de l’impôt. Grève sélective puisqu’il s’agissait de déduire du montant dû la quote-part correspondant à la participation de chacun dans le financement de cette abomination. Cela avait deux types de conséquences. La première ne concernait que ceux qui avaient lancé cet appel et ceux qui le relayaient car tout appel à la grève de l’impôt était passible des tribunaux. La seconde intéressait tous les contribuables : pour pouvoir pratiquer cette retenue, il fallait d’une part renoncer à la mensualisation – sinon l’Etat se serait servi lui-même chaque mois en prélevant la somme en question – ensuite faire un calcul à partir de ce que l’on connaissait de la loi de finances de l’année et expliquer aux agents du fisc comment on avait procédé et pourquoi ; et cela débouchait inéluctablement sur un avis à tiers détenteur, ce qui obligeait le contribuable à prendre ses précautions pour ne pas être bloqué.

    Cette résistance avait donc un coût que l’on semble bien, aujourd’hui, ne plus être prêt à payer. Ceci étant, cette méthode n’est plus directement applicable à l’époque du prélèvement à la source – où l’Etat se sert même si les revenus ne sont pas encore perçus comme cela peut être le cas de certains revenus fonciers.

  • Dans Valeurs Actuelles, Coronavirus : pourquoi l’Allemagne s’en sort mieux, par Alix Dorveaux.

    L’Allemagne ne compte à ce jour que 2607 décès quand la France en déplore plus de 12 000. La République fédérale s’appuie sur une stratégie rigoureuse de dépistage massif, un tissu industriel préservé et un système hospitalier encore robuste.

    Alors que beaucoup de pays européens ont passé la barre des 12 000 morts liés au coronavirus, l’Allemagne n’en dénombre à ce jour que 2607. Dans un pays qui compte 16 millions d’habitants de plus que la France et dont la population est sensiblement plus âgée, ces chiffres interrogent. « C’est difficile à démêler. Nous n’avons pas de vraie réponse et c’est probablement une combinaison de différents facteurs », admettait le 19 mars Richard Pebody, responsable à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Certes, ces chiffres sont à prendre avec précaution pour le moment : si l’on se réfère au jour où le 100ème décès a été atteint, l’Allemagne semble subir l’épidémie avec 10 jours de décalage par rapport à la France, tout comme la France suit à peu près la même courbe que l’Italie avec 10 jours de retard. Néanmoins, l’Allemagne a accueilli à ce jour plus de 200 patients du Grand Est français et le pays a vu le nombre de nouveaux cas diminuer entre le 4 et le 7 avril. « Les tests font une énorme différence avec la France », estime Patrick Hetzel, député du Bas Rhin, membre du groupe de travail parlementaire franco-allemand. Selon les chiffres officiels entre 350 000 et 500 000 tests sont menés chaque semaine, quand la France en réalise entre 35 000 et 85 000 seulement.

    Un dépistage massif

    Dès le premier cas avéré en Bavière, à la mi-janvier, l’institut Robert Koch, établissement de référence pour la recherche appliquée et la santé publique en Allemagne, a incité à mettre en place une politique de dépistage massif. « Je crois que l’Allemagne a très rapidement pris conscience du début de l’épidémie (…). Nous y sommes arrivés parce que nous avons énormément diagnostiqué, beaucoup testé », estime le professeur Christian Drosten, directeur de l’institut de virologie de la Charité à Berlin. Réalisés dans les 300 centres officiels répartis sur l’ensemble du territoire ou dans les « coronadrive stations », les tests sont pour l’instant réservés aux personnes qui présentent des symptômes et ont été en contact dans les 14 jours précédents avec des personnes contaminées. Selon un plan du ministère de l’Intérieur dévoilé le 27 mars par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung , l’objectif du gouvernement est de tester 200 000 personnes par jour d’ici fin avril, soit 1 million de tests par semaine.

    Si le pays peut appliquer rigoureusement sa feuille de route, c’est aussi grâce à un tissu industriel resté robuste. D’abord dans l’industrie pharmaceutique : il n’est pas anodin que le premier test partagé officiellement par l’OMS, le 17 janvier, avant les tests chinois, soit l’œuvre d’un biochimiste allemand, Olfert Landt. Le laboratoire Bosch a annoncé fin mars la distribution de tests de dépistage permettant d’obtenir le résultat en moins de 2h30. Siemens Healthineers travaille également sur un test Covid-19 qui ne soit pas lié à une plateforme d’analyse spécifique.

    Des grandes marques de matériel médical

    En plus des tests conçu par ses laboratoires, le pays peut s’appuyer sur des grands noms de l’industrie médicale puisqu’il a commandé 10 000 respirateurs au géant Dräger et 6500 à Lowenstein, qui devraient être livrés dans les prochains mois. « Plusieurs grandes marques de matériel médicales sont allemandes » confirme Christophe Arendt, député en Moselle et co-président du groupe de travail parlementaire franco-allemand. Löwenstein avait ainsi déjà fourni la Chine et augmenté ses capacités de productions avant d’être sollicité par le gouvernement allemand. Côté masques, les Allemands n’échappent pas à la pénurie généralisée mais comptent s’appuyer sur des entreprises nationales telle Fiege, géant de la logistique, pour y remédier. Le Bade-Wurtemberg a ainsi collecté 30 Millions de masques grâce à son constructeur emblématique, Porsche, bien implanté en Chine.

    Même si tout est mis en œuvre pour augmenter les places en réanimation, le système hospitalier disposait déjà avant la crise de 28 000 lits de réanimation, contre 5000 seulement en France. Rapporté au nombre d’habitants, le ratio allemand reste meilleur. Pourtant, l’Allemagne et la France consacrent quasiment le même pourcentage de leur PIB aux dépenses de santé : 11,1 % pour l’Allemagne en 2018 contre 11,5% pour la France. Les réformes menées depuis une vingtaine d’années pour restructurer le système hospitalier allemand lui ont sans doute permis de gagner en efficacité. Confrontés à une crise financière, les Länder se sont désengagés de certains hôpitaux publics, à l’instar de la privatisation du CHU de Hambourg en 2005. Surtout, en vertu du fédéralisme si cher aux Allemands, chaque Land (région) peut décider comment gérer ses hôpitaux. « En France, l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH), qui répertorie les coûts supportés par les hôpitaux a un rôle uniquement statistique et n’a pas de pouvoir politique » détaille Carine Milcent, chercheuse au CNRS en économie des systèmes de santé. « En Allemagne, l’équivalent de l’ATIH peut négocier le budget avec les hôpitaux ce qui permet la mise en place d’un contrat objectifs/moyens et une responsabilisation financière », poursuit-elle.

    Le fédéralisme permet de prendre les décisions au niveau local

    Ultimement, les décisions reviennent donc aux ministres de région : le Mecklembourg Poméranie a décidé de fermer ses frontières alors que Berlin ne l’a pas fait. « Les décisions politiques sont prises très près du terrain et un ministres de région n’a pas besoin d’attendre l’accord des 20 régions pour prendre une décision » avance Patrick Hetzel. « Le cas allemand se situe entre la France très centralisée et l’Italie où les provinces ont beaucoup de pouvoir », considère Carine Milcent.

    Selon le dernier baromètre politique de ZDF, 89% des Allemands approuvent la façon dont leur gouvernement gère la crise. Toutefois, « beaucoup de parlementaires allemands pensent que la plus grosse vague va arriver dans les prochains jours » avertit Christophe Arendt. Une sombre prédiction qui n’empêche pas le gouvernement d’évoquer un possible déconfinement dès le 20 avril.

  • Économie • La BCE ouvre les vannes pour retarder l’explosion à venir

    Par Marc Rousset    

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    L’économie mondiale va tout droit dans le mur car elle ralentit en dépit du laxisme monétaire des banques centrales, de l’hyper-endettement et des déficits publics des États.

    Au terme de sa réunion du 7 mars 2019, la BCE vient de laisser ses taux directeurs inchangés à 0 % jusqu’à la fin de 2019, au lieu de l’été 2019, et même très probablement jusqu’à 2020. Elle s’engage également à réinvestir sur le marché obligataire l’intégralité des remboursements de titres arrivant à l’échéance déjà à l’actif de son bilan, « pendant une période prolongée après la date à laquelle elle commencera à rehausser ses taux » , ce qui, en langage clair, signifie : pas avant 2021 ! Il est même précisé : « aussi longtemps que nécessaire pour maintenir les liquidités favorables et un degré élevé de soutien monétaire », ce que l’on pourrait traduire par : « pour l’éternité ».

    Et, cerise sur le gâteau, pressentant l’explosion à venir du côté des banques et de l’État italien, la BCE va encore beaucoup plus loin que la Fed américaine. Elle s’engage à perpétuer, de septembre 2019 jusqu’à mars 2021, une série d’opérations de refinancement exceptionnels TLTRO (Targeted longer-term refinancing operations) à taux zéro, voire négatifs, pour sauver les banques européennes, et plus particulièrement italiennes, menacées de faillite immédiate. La BCE nous assure qu’elle n’est pas à court d’instruments, mais ses digues semblent bien fragiles face à l’endettement public et privé qui continue d’augmenter tandis que la croissance économique ralentit de la zone euro jusqu’à la Chine et au Japon.

    ChineCroissanceFinance.jpg.560x300_q85_box-0,0,1000,537_crop_detail.jpgEn réalité, la crise économique a déjà commencé depuis 2015, date du premier ralentissement de la Chine. La situation se dégrade lentement d’une façon inexorable, tout comme la grenouille dans la casserole d’eau froide qui ne prend pas conscience de la mort qui approche lorsque l’on augmente d’une façon faible mais continuelle la température. Suite au surendettement mondial, le cygne noir déclencheur peut apparaître n’importe où. L’OCDE vient de constater, par exemple, que la dette obligataire des entreprises dans le monde a doublé en dix ans et met en doute leur capacité à rembourser les obligations. Le ratio d’endettement mondial est de 318 % du PIB, soit 49 % de plus qu’avant le pic de la faillite de Lehman Brothers. Selon certains experts, l’épargne mondiale serait en train de s’assécher.

    Bruxelles presse Rome de redresser la barre « avec des perspectives économiques qui s’assombrissent » et « une dette publique qui ne devrait pas diminuer dans les années à venir », tandis que le revenu citoyen démagogique du Mouvement 5 étoiles est lancé. La mesure devrait profiter à 1,3 million de personnes pour un revenu de 421 euros. Le risque est de détourner du travail de nombreux bénéficiaires, d’alimenter le travail au noir et d’enrichir la mafia, très impliquée dans des activités de main-d’œuvre pas chère. Quant à la banque Carige, elle supprime un quart de ses effectifs, souhaite réaliser une augmentation de capital de 630 millions d’euros, mais a échoué à lever 400 millions.

    Les États-Unis, malgré la hausse de droits de douanes, affichent un déséquilibre commercial, en 2018, de 621 milliards de dollars tandis que le déficit commercial avec la Chine s’est aggravé à 419,2 milliards de dollars. La croissance chinoise, qui était de 14,2 % en 1992, sera de seulement 6,2 % en 2019. Le montant des prêts intérieurs chinois dépasse les 230 % du PIB. Les États-Unis ralentissent tandis que l’empire du Milieu s’essouffle et empile les dettes, avec 50 millions d’appartements inoccupés, soit 22 % du parc immobilier national. Les exportations japonaises de composants et robots vers la Chine ont diminué de 17,4 %, nonobstant les menaces douanières de Donald Trump aux États-Unis.

    021481358946_web.jpgLe monde entier est tombé dans le piège des taux bas et de l’argent gratuit. Quand l’argent n’a plus de prix, tout le monde s’endette ! La croissance ne repose plus que sur la dette et l’émission laxiste de monnaie par les banques centrales pour injecter des liquidités. Sans les banques centrales, l’épargne ne pourrait pas financer les déficits publics des États et les besoins d’investissement des entreprises. Les taux d’intérêt devraient être aujourd’hui à 20 % et non pas à 0 % ! Avec 250.000 milliards de dollars de dettes à travers la planète, 1 % d’augmentation des taux d’intérêt correspond au PIB de la France ; le remboursement devient donc impossible.

    Le monde et la zone euro sont entrés dans une période où les banques centrales ne peuvent plus remonter les taux, ce qui prendra fin par l’explosion du Système, l’hyper-inflation vénézuélienne et la perte totale de la valeur des monnaies, avec un seul survivant : l’or.    

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Après le krach, réévaluation de l’or et « Gold Exchange Standard » multidevises

    Par Marc Rousset    

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    « En fait, on va tout droit vers la récession avec un krach à la clé. »

    Olivier Blanchard, l’ancien chef économiste du FMI, avec des propos toujours surprenants pour défendre le Système, a découvert l’eau chaude début janvier 2019, devant l’Association des économistes américains : puisque les taux d’intérêts sont bas, la dette publique de 250.000 milliards de $ dans le monde, soit 3 fois le PIB mondial de 80.000 milliards de $, et, selon le FMI, 103 % du PIB des pays riches au lieu de 71 %, il y a 10 ans, n’est peut-être qu’un problème accessoire ! Mais quid des « gros problèmes en cas de remontée des taux » ? selon Christine Lagarde, DG du FMI.

    Georges Ugeux, ancien VP du NewYork Stock Exchange, qui prédit « une descente aux enfers de la finance » vient de déclarer : « Je crois que nous sommes de nouveau dans une période de déni. » Villeroy de Galhau, ancien Président de BNP-Paribas, aujourd’hui président de la Banque de France, lui aussi défenseur du Système, ne trouve rien de mieux à nous dire que la politique monétaire doit rester laxiste avec un taux directeur de la BCE à 0 % qui ruine les épargnants et va installer durablement les taux publics d’emprunts allemands en territoire négatif tandis que les taux d’obligations des entreprises en zone euro s’élèvent en moyenne à 0,6 %, soit dix fois moins qu’un taux juste et normal.

    En fait, on va tout droit vers la récession avec un krach à la clé. L’indice PMI flash manufacturier en zone euro s’est contracté pour le deuxième mois consécutif en avril à 47,8, l’Allemagne se situant encore plus bas à 44,5. Le PIB allemand devrait progresser de seulement 0,5 % en 2019. Le sauvetage bancaire de la Deutsche Bank, avec un bilan de 48.000 milliards de $, soit 24 fois le montant de la dette publique allemande, ferait exploser la dette de 64,1 % à environ 90 % du PIB. Quant à la France, incapable avec Macron de faire des réformes structurelles, d’élever l’âge de départ à la retraite, elle doit s’inquiéter aussi de son endettement privé de 133 % du PIB (59,1 % pour les ménages et 74,1 % pour les entreprises. Selon le ministre russe des finances, Anto Silouanov, « le risque d’une récession mondiale est très élevé ».

    C’est peut-être dans une Chine qui soutient la croissance de 6 % en 2019, comme un pendu sur son tabouret, que tout va se jouer. Le marché automobile chinois a reculé pour la première fois en 2018 à 26,3 millions de véhicules, avec un taux d’utilisation des usines inférieur à 57 %. La pression fiscale et sociale sur les entreprises va être abaissée de 265 milliards d’euros tandis les banques chinoises ont prêté au premier trimestre la somme record de 766 milliards d’euros, soit davantage que le PIB de la Suisse, pour les infrastructures. Le surendettement des entreprises atteint déjà 150 % du PIB. La croissance chinoise est, en fait, gonflée artificiellement à coup de crédits garantis par l’État et l’on peut aussi avoir des doutes sur les statistiques officielles camouflant les fragilités structurelles.

    Pendant ce temps, les banques centrales (Chine, Russie, Kazakhstan, Turquie) continuent d’accumuler du métal jaune (90 tonnes durant les deux premiers mois de l’année 2019). Après le krach ou l’effondrement monétaire à venir, il est probable qu’un panier de plusieurs monnaies adossées à l’or réévalué remplacera l’étalon $. La révolution silencieuse Bâle III par les « gnomes de Zurich » a déjà commencé le 29 mars 2019 puisqu’il a été décidé de placer l’or de l’actif des banques centrale, non plus en troisième catégorie, à 50 % de sa valeur, mais en première position à 100 % de sa valeur, soit une première réévaluation comptable du métal jaune plaçant l’or avant le dollar. Et dès le 1er janvier 2022, les banques centrales auront le droit de garder jusqu’à 20 % de leurs actifs en or, argent ou platine. Le loup du système de change fixe avec l’or comme monnaie internationale est donc déjà bel et bien entré dans la bergerie dollar. Soyons certains que L’Amérique fera tout pour défendre bec et ongles le privilège de l’étalon $ mis en place à Bretton Woods en 1945.

    Un calcul simpliste démontre cependant que la crise de l’hyper-endettement public de 250.000 miliards de $ ne peut être résolue qu’en multipliant le prix de l’ensemble des réserves mondiales d’or, soit environ 6.500 Milliards $, par 40 ! Ce n’est pas pour rien que les Allemands (ménages 5.548 tonnes et Bundesbank 3.370 tonnes) possèdent aujourd’hui une quantité record de 8.918 tonnes d’or physique. N’oublions pas que l’or valait 35 $ l’once en 1971 et qu’il vaut aujourd’hui 1.300 $ l’once ! Si l’or devait être réévalué, la France et l’Italie seraient aussi grandement avantagées.   

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Les bouffons gauchistes du prétendu service public, par Christian Vanneste.

    Un bouffon pas drôle qui sévit évidemment sur France Inter s’est récemment réjoui sur un autre média des malheurs des commerçants qui se tournent vers l’Etat pour demander des aides. Il se “marre” parce que ceux qui ont voté Fillon en souhaitant la fin de l’Etat providence, de ses dépenses et de ses impôts, se tournent vers lui, la main tendue. 

    christian vanneste.jpgProfession de G. Meurice ? Humoriste ? Non, bête et méchant de métier et gagnant sa vie pour exercer cette double vocation à nos dépens à l’ombre confortable du service prétendument public. Colossalement stupide ! Non seulement, de son nid douillet il tire sur des gens qui ont investi à leurs risques et travaillent avec courage, mais en plus ce sont eux qui le font vivre à travers la redevance ! Or l’impôt audiovisuel n’a rien à voir avec la Providence, mais tout avec l’Etat totalitaire : celui qui vous force à payer ce que vous n’aimez pas, dont vous n’avez aucun besoin, et que ce monsieur parvient même à rendre nuisible. L’Etat-providence, ce sont les assistances sociales, pas la radio d’Etat ! On peut les juger trop lourdes en France. On peut estimer que 57% de dépense publique et 48% de prélèvements obligatoires, c’est trop et que c’est un frein à l’économie. On peut donc conclure que le monstre avec ses six groupes et ses 17 000 salariés, qui dévorait 4,5 milliards d’Euros en 2018, dont 3,9 milliards de dotations, et n’a perdu que quelques plumes, 70 millions cette année, serait un choix excellent pour faire maigrir l’Etat obèse sans toucher à la providence. D’ailleurs les aides ponctuelles en cas de crise n’ont rien à voir avec l’Etat-providence, qui lui a inventé l’assistance continue et aveugle et continue à payer les retraites de palanquées de centenaires à l’étranger ou l’aide médicale des immigrés non-régularisés, c’est-à-dire clandestins ! Mais on ne peut demander à un “humoriste” de gauche de réfléchir !

    Georges Pompidou pensait à juste titre que le service public de la radio et de la télévision devait être la voix de la France. Non pas l’organe officiel du pouvoir, de son idéologie du moment ou de ses orientations gouvernementales, mais un canal d’information respectueux de certaines règles éthiques plus que politiques faciles à résumer : une certaine dignité, une volonté de servir l’image du pays, une obligation de pluralisme respectueux des sensibilités diverses des Français, et de leurs métiers. Pour ceux qui souhaitent moins de retenue, il y a de multiples vecteurs dans les médias privés et sur la toile pour se satisfaire. Et bien, en France, c’est le contraire : parti-pris gauchiste, vulgarité affirmée, dérision grossière, et sélection des ennemis et des victimes dont on va maltraiter la sensibilité sans vergogne, tel est l’humour du prétendu service public. Le ci-devant Meurice a été justement épinglé par Pascal Praud pour avoir publié un tweet : ACAB, AllCopsAreBisounours. C’est évidemment un détournement du slogan All Cops Are Bastards, tous les policiers sont des bâtards, et notre amuseur “public” a tenu à répondre à la critique sur France Inter, en animalisant son auteur, une pratique que le politiquement correct assigne au tribunal quand elle semble venir de droite. Il n’a pas manqué non plus au rite gauchiste de ridiculiser Finkielkraut, en guise de conclusion.

    Mais le “comique” épinglé n’est pas un accident, c’est un symbole de l’orientation globale, à gauche toute, anti-catho, anti-flic, blottie dans un caniveau que des rires de potaches boutonneux éclaboussent par rafales. On a aussi Daniel Morin venu au secours de son collègue, Morgane Cadignan, et son syndrome pré-menstruel, et on a toujours Frédéric Fromet qui avait eu le bon goût de chanter “elle a cramé la cathédrale” en souhaitant la “fin des curés” lors de l’incendie de Notre-Dame, ou encore ” Jésus-Christ” est pédé, ce qui n’avait révulsé la bienpensance qu’en raison de l’emploi du qualificatif “homophobe”. Néanmoins il est toujours là, les contribuables cathos qui n’écoutent jamais France Inter le paient toujours… Pierre Desproges osait beaucoup lui-aussi, mais au moins il ne tapait pas avec le bâton du service public sur ceux qui n’ont plus les moyens de se défendre. C’est ainsi qu’il avait dit par exemple : J’adhérerai à SOS-Racisme quand ils mettront un S à Racisme. Il y a des racistes noirs, arabes, juifs, chinois, et même des ocre-crème et des anthracite-argenté. Mais à SOS-Machin, ils ne fustigent que le Berrichon de base ou le Parisien-baguette. C’est sectaire.”  Il disait aussi :  ” on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. ” Et une simple exigence de niveau appelle à ne pas rire avec les gens de France-Inter. Il faut souhaiter qu’une pétition soit lancée pour mettre fin à l’imposture du service dit public, et du même coup à une redevance qui est non seulement injustifiée économiquement mais scandaleuse moralement. La France se paie le luxe d’une voix inutile dans une démocratie libérale, mais qui est cependant le véhicule d’une pensée unique gauchiste, qui ne peut être la sienne !

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Le séparatisme en marche !, par Christian Vanneste.

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    Si l’on veut prendre conscience de manière brutale de la réalité du séparatisme, il suffit de regarder deux images : la première montre une rangée de policiers avançant le long de la Seine pour repousser la foule des flâneurs qui ont profité  du beau temps, entre deux couvre-feux pour mettre le nez dehors, pas vraiment d’ailleurs, car le masque obligatoire le cache dans un pays où la loi interdit très théoriquement de dissimuler le visage.

    christian vanneste.jpgLa lutte contre la pandémie a inversé le commandement, et très docilement les promeneurs refluent vers les escaliers gardés par des policiers en obéissant aux consignes données par haut-parleur. La présence des forces de l’ordre est massive, dissuasive mais sereine. Rien à voir avec la répression des Gilets Jaunes. Toutefois “la peur du gendarme”, la crainte de l’amende généreusement distribuée, la densité de ces silhouettes sombres et de leurs véhicules pour faire respecter la loi par des citoyens dociles créent un malaise : cette image est celle d’un Etat-policier !

    La seconde image est celle d’une voiture de police fuyant un groupe de loubards courant vers elle armés d’instruments divers. Nous sommes en France aussi, peut-être non loin de Paris, mais nous sommes dans un autre pays, où ce sont les policiers qui ont peur et s’enfuient. En 2018, deux ministres de l’Intérieur plus tôt, avec un total manque d’imagination, la macronie avait instauré la “sécurité du quotidien”, resucée bien socialiste de la “police de proximité” de Lionel Jospin dont chacun avait pu mesurer l’inanité. Le ton était martial : on allait augmenter la présence policière dans les “quartiers de reconquête républicaine”, quinze au départ et devant monter jusqu’à soixante à la fin du mandat présidentiel, c’est à dire au départ souhaitable de Macron. Drôle de reconquête lorsque le conquérant fuit devant le reconquis pour sauver sa peau, quand il ne se fait pas tabasser, quand sa voiture ne brûle pas, quand son commissariat n’est pas assiégé par des groupes tirant au mortier d’artifice. Non seulement le nombre des secteurs où règne une autre loi que celle de la République ne cesse d’augmenter, mais la violence se fait de plus en plus extrême envers les forces de l’ordre, et bien sûr entre les bandes qui se partagent le territoire dont l’identité séparée de celle de la nation repose sur un trépied : immigration nombreuse, trafic intense et islam très visible.

    Depuis le début de l’année, les événements se sont multipliés pour souligner l’échec de cette politique, comme s’il y avait deux France, celle de la peur du covid et de la dictature sanitaire, et l’autre, celle de la chienlit des quartiers perdus de la République, lesquels n’hésitent pas d’ailleurs à déborder sur la première. C’était le passage à tabac de Yuri dans le cadre de l’affrontement entre deux bandes, dans le 15e arrondissement de Paris, qu’on aurait du mal à placer parmi ceux où la pauvreté et le désespoir engendrent la révolte. Un élu “centriste” s’est empressé de minimiser l’incident, explicable par le manque de sport et de défoulement, dans un quartier selon lui “pas plus problématique que les autres”. Quelques jours plus tard, le maire ” Républicain” d’Etampes organisait une marche blanche pour rendre hommage à Nourredine et à Samir, deux multirécidivistes, morts dans un accident de voiture pour avoir fui un contrôle de police en prenant la Nationale 20 à contre-sens. Dans cette ville déjà touchée par les émeutes, et pour éviter une réaction violente, le Maire a rendu hommage à ceux qu’il craint parce qu’ils ont le vrai pouvoir chez eux, dans leur quartier, à des délinquants victimes de leur délinquance ! C’est ce type d’allégeance à l’autre France qui suscite la rébellion, le refus de l’ordre, puisque l’ordre lui-même étale sa faiblesse, sa soumission.

    Plus récemment un tour de France des violences urbaines s’est mis en marche, avec Beauvais, Fréjus, et l’agglomération lyonnaise, Bron, Rillieux-la-pape, et Lyon dont la mollesse du maire “pastèque” n’a rien de rassurant : il veut apaiser. Pourquoi ? Parce que là-aussi le scénario habituel a été amorcé : un voleur de scooter est victime d’un accident sans casque, et bien sûr la culpabilité plus que virtuelle de la police devient prétexte à des incendies de voitures qui servent de guet-apens pour les pompiers et les policiers qui les accompagnent. Pour les distraits : il est clair que cela prend la forme d’une rébellion, qui tient un territoire et y attire les “loyalistes” pour leur tendre des embuscades. A Beauvais, un policier dit qu’en vingt ans, il n’avait jamais connu une telle violence. Alors la caravane ministérielle suit le tour, suivant un rituel bien établi, annonçant de nouveaux quartiers de reconquête, à la manière des généraux affirmant que la retraite sur des positions mieux défendues constitue une victoire. C’est inacceptable clame le ministre qui semble toutefois mieux accepter ces troubles que les manifestations non-violentes de Génération Identitaire.

    Chacun sait que la circulation des effectifs de police d’un quartier à l’autre ne sera qu’un placebo. L’agression d’un journaliste à Reims, venu faire un reportage sur les rixes dans un quartier sensible, par Algérien multirécidiviste, toujours en liberté sur le territoire français, montre l’amplitude du problème. La maîtrise de l’immigration, la réforme de l’accès à la nationalité, de sa déchéance, des procédures d’expulsion, la suppression des aides sociales aux familles de délinquants, l’application de peines infiniment plus sévères, et strictement mises en oeuvre, une remise en cause de la justice des mineurs, enfin,  constitueraient un dispositif plus sérieux que les “quartiers de reconquête” où la police bat en retraite. Il faut un changement radical de politique, et il faudrait surtout que l’appareil judiciaire s’y adapte sans réserve. Nous en sommes loin car le macronisme est aux antipodes de cette conception.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Covid-19. L’obligation vaccinale pour les soignants divise les médecins.

    Un médecin administre le vaccin Covid-19 à un homme le 20 février 2021 à l’hôpital NHC de Strasbourg, dans le cadre d’une séance de vaccination d’un groupe de porteurs de transplantation cardiaque. Photo d’illustration. | FREDERICK FLORIN/ AFP

    Prioritaires pour la vaccination contre le Covid-19, les soignants ne se pressent pas pour en bénéficier, au point que certains médecins réclament d’en faire une obligation pour les professionnels de santé, que d’autres praticiens jugent contre-productive.

    « On ne peut plus accepter que des personnels refusent la vaccination », a lancé le Pr François Chast mardi 2 mars sur France Inter. Pour cet ancien chef de la pharmacie de l’hôpital Necker à Paris, la piqûre « fait partie des bonnes pratiques », au même titre que « le port de la charlotte, du masque ou de la blouse pendant les soins ».

    Sachant que l’injection est potentiellement efficace pour limiter les contaminations, « si cette prévention n’est pas faite, elle devient une faute professionnelle », a-t-il asséné.

    Suivez notre direct du jeudi 4 mars sur l’épidémie de Covid-19

    Le risque d’infection nosocomiale est en effet significatif : près de 27 000 patients ont attrapé le coronavirus à l’hôpital entre le 1er janvier 2020 et le 14 février 2021, selon Santé publique France, qui recense « 186 décès liés ».

    Mais malgré la priorité accordée aux « héros en blouse blanche » depuis deux mois, l’objectif est encore loin d’être atteint. Dans les maisons de retraite (Ehpad) et les unités de soins de longue durée (USLD), moins de 200 000 professionnels ont ainsi reçu au moins une dose de sérum, soit 42 % des effectifs.

    Jeudi soir, le Premier ministre Jean Castex les a appelé « solennellement » à se faire vacciner « très rapidement » , pour permettre le retour d’une « vie sociale apaisée » dans ces établissements et un assouplissement « du droit de visite pour les familles ».

    Plus largement, avec environ 30 % de soignants vaccinés, « clairement, ça ne suffit pas », a insisté Olivier Véran, qui enverra vendredi une lettre à l’ensemble des professionnels de santé « pour les inciter très fortement à se faire vacciner ».

    « Je pense que ce sera suffisant » car « le temps de la réticence est derrière nous », mais dans le cas contraire le ministre de la Santé a évoqué une éventuelle saisine du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) sur le sujet de l’obligation vaccinale.

    Favorable à cette option, le Pr Gilles Pialoux a rappelé lundi sur France Info que ce ne serait « pas la première vaccination obligatoire » pour les personnels des hôpitaux et des Ehpad, déjà tenus d’être immunisés contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et l’hépatite B.

    Pour le chef du service d’infectiologie de l’hôpital Tenon (Paris), la contrainte permettrait de surmonter « une défiance qui est celle d’une partie de la société », plus forte parmi « les personnels non médicaux, qui sont aussi plus jeunes ». D’ailleurs, dans son établissement, 40 % des médecins ont été vaccinés, contre seulement 20 % des paramédicaux.

     

    « De l’ordre de l’éthique »

    Le problème n’est pas nouveau et se posait déjà chaque année pour la grippe, contre laquelle environ trois quarts des médecins, un tiers des infirmiers et un cinquième des aides-soignants étaient protégés durant l’hiver 2018-2019, selon Santé publique France.

     

    Des chiffres qui ne font pas la distinction entre « des taux très bas » pour les salariés et des libéraux qui « se vaccinent beaucoup plus », autour de 60 % d’après Daniel Guillerm.

    Le président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI) juge lui aussi qu’il ne serait « pas anormal d’inscrire le Covid à la liste des vaccins obligatoires » pour les soignants, au moins pendant la durée de l’épidémie.

    « Je n’y crois absolument pas », rétorque Renaud Péquignot, président de la commission médicale des Hôpitaux de Saint-Maurice (Val-de-Marne).

    Pour ce gériatre, cela serait « un obstacle de plus » pour recruter et pourrait « faire fuir » des personnels « qu’on n’a aucun moyen de retenir, avec leurs salaires ridicules ».

    Certains « ont peur du vaccin à cause de la 5G de Bill Gates, ça n’a aucun sens mais c’est leur choix », constate-t-il. Ces réfractaires « qui ne voudront jamais, on va faire quoi ? On va se passer de leurs services ? ».

    L’idée ne fait pas non plus recette chez les médecins libéraux. « Je n’aime pas les obligations », a indiqué Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, premier syndicat de la profession, considérant que la vaccination « est plutôt de l’ordre de l’éthique et de l’engagement professionnel ».

    Justement, les soignants « sont là pour soigner les gens, pas pour les contaminer », souligne Gérard Raymond, président de France Assos Santé, pointant une recrudescence des « clusters de Covid dans des hôpitaux ».

    Faut-il redistribuer les vaccins prévus pour les départements peu touchés aux zones où l'épidémie flambe ?
     

    « Comme l’a dit Emmanuel Macron, on est en guerre, donc il faut prendre des mesures assez coercitives », ajoute-t-il, dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.

    Source : https://amp.ouest-france.fr/

  • Pékin organise la réconciliation de l’Iran et de l’Arabie Saoudite

    Les responsables de l'Iran et de l'Arabie saoudite se reconcilient lors de pourparlers en Chine.

     

    Les deux éternels rivaux du Proche-Orient ont décidé de rétablir leurs relations diplomatiques. L’affaire est d’importance car tout oppose depuis longtemps l’Iran, la grande puissance chiite à l’Arabie Saoudite, phare mondiale du sunnisme. Mais au-delà du symbole religieux, c’est tout la géopolitique du Proche-Orient qui semble amorcer un virage structurel.

    C’est à Pékin que l’annonce a été faite, prenant tout le monde par surprise. Les pourparlers, secrets, duraient depuis plus de deux ans et l’accord doit se finaliser d’ici deux mois pour se traduire symboliquement par la réouverture des deux ambassades fermées depuis 2016. C’est cette année-là que l’Arabie Saoudite avait provoqué la fureur de l’Iran en exécutant le cheik Nimr al-Nimr, chef de la minorité chiite vivant en Arabie Saoudite, entraînant des émeutes à Téhéran devant l’ambassade de Riyad. Les relations diplomatiques entre les deux pays furent rompues dans la foulée.

    antoine de lacoste.jpgLa situation n’avait ensuite fait qu’empirer et connut même un pic de tension en septembre 2019 lorsque des missiles détruisirent une partie importante des installations d’Aramco, le géant pétrolier saoudien. Les rebelles houthis du Yémen revendiquèrent l’attaque mais chacun avait bien compris que l’Iran était derrière. L’absence de réaction américaine fut un signal pour Riyad : les temps étaient en train de changer et le nouveau dirigeant Mohamed Ben Salman, dit MBS, comprit que son pays ne pouvait plus se contenter de ne regarder que vers Washington.

    LE « PARIA » S’EMANCIPE

    Ce changement de cap s’imposa plus encore après l’assassinat de Jamal Khashoggi dans les locaux du consulat saoudien d’Istanbul en octobre 2018. Khashoggi était un farouche opposant au régime de Riyad. Réfugié aux Etats-Unis, il tentait d’organiser une alternative à la succession promise à Mohamed Ben Salman, sans grand succès d’ailleurs. Si Trump ne fit pas grand cas de ce meurtre, il n’en fut pas de même de son successeur. Sanglé dans son costume moralisateur, Biden, convaincu par ses services que c’est MBS en personne qui avait donné l’ordre, promit d’en faire un « paria ». Riche idée !

    Toute honte bue, il rendit ensuite visite à MBS pendant l’été 2022 en lui demandant d’avoir l’obligeance d’augmenter sa production de pétrole pour faire baisser les cours. La guerre en Ukraine était passée par là. Ce Canossa des sables ne servit à rien : MBS sourit beaucoup et ne promit rien. Quelques jours plus tard, Saoudiens et Russes annoncèrent ensemble une baisse de la production : le Prince héritier n’avait pas oublié l’affront et infligea ce camouflet à Biden.

    Les leçons de morale états-uniennes lassent jusqu’à ses plus anciens alliés. Il n’est pas certain en outre que les Américains aient compris la profondeur des changements que MBS compte impulser à son pays. Et cela passe nécessairement par un chemin géopolitique différent. La guerre en Ukraine n’a rien arrangé. La croisade démesurée dans laquelle s’est lancé l’occident indispose le reste du monde qui ne se sent guère concerné par ce conflit européen.

    PEKIN S’IMPLANTE AU PROCHE-ORIENT

    Dans ce contexte, la Chine a une carte à jouer décisive. Xi a été reçu en grande pompe à Riyad il a quelques semaines et a ensuite rencontré l’ensemble des dirigeants du Golfe. C’est un acheteur de gaz et de pétrole majeur bien évidemment mais c’est aussi pour les pays du Golfe la garantie de relations stables, sans interférence dans les affaires internes d’autrui. L’enjeu est d’autant plus important pour la Chine que MBS n’a pas dit non à de futures transactions libellées en yuan. La dédollarisation des échanges, en particulier énergétiques, fait partie de la stratégie chinoise.

    Pékin, ravi de cet accord signé sur ses terres, a souligné la « sagesse et la sincérité » des deux interlocuteurs. Le succès diplomatique est d’autant plus complet que la signature du document est tripartite, la Chine ajoutant la sienne. C’est bien elle la puissance médiatrice.

    Les Américains, on s’en doute, n’ont guère apprécié ce coup de tonnerre. Sans oser condamner formellement (comment le pourraient-ils ?), ils ont esquissé une moue dubitative : « Il reste à voir si l’Iran remplira ses obligations liées à l’accord. Ce n’est pas un régime habitué à tenir sa parole. » a indiqué un communiqué de la Maison-Blanche. Ça ou rien…

    Certes, il y toujours autant de bases américaines au Proche-Orient et Washington continue de vendre des armes aux pays du Golfe, ce qui n’est pas encore le cas de la Chine. Mais les priorités de Biden, vaincre la Russie en Ukraine et faire reculer la Chine dans le monde, ne sont pas les mêmes que celles du reste du monde, Europe mise à part.

    Cela entraîne nécessairement des modifications géopolitiques majeures.

     

                                                                                                  

                   

                   

                   

  • Éphéméride du 4 août

    1984 : Premier lancement réussi pour la fusée Ariane 3

     

     
     
     
     
     
    1297 : Boniface VIII proclame la sainteté de Louis IX   
     
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    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable maison capétienne règne de père en fils :

    "Saint Louis représente un retour à l'idée du prêtre-roi. Il est en harmonie avec son temps, celui de saint Thomas d'Aquin, marqué par un renouveau de foi chrétienne. Toutes proportions gardées, c'est ainsi qu'après les encyclopédistes, le début du dix-neuvième siècle verra le Génie du christianisme et une renaissance religieuse.

    Mais la monarchie a grandi, Louis IX, ce n'est plus le pieux Robert qui s'enfermait dans son oratoire. La monarchie a des devoirs, des traditions, une vitesse acquise. Saint Louis continuera ses prédécesseurs. Seulement il les continuera en développant un élément que, jusqu'à lui, la dynastie capétienne n'avait qu'à peine dégagé. Les qualités de sa race, il les poussera jusqu'à la vertu, jusqu'à la sainteté.

    La royauté française était un peu terre à terre. Par lui, elle prendra un caractère de grandeur spirituelle dont elle gardera toujours le reflet. On a remarqué que la plupart des autres maisons royales ou impériales d'Europe avaient pour emblèmes des aigles, des lions, des léopards, toutes sortes d'animaux carnassiers. La maison de France avait choisi trois modestes fleurs. Saint Louis a été la pureté des lis..." 

     

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     Dans notre album L'aventure France racontée par les cartesvoir la photo "Louis IX, pris pour arbitre par l'Europe entière" 

     

     

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    1443 : Fondation des Hospices de Beaune 

     

    Nicolas Rolin, Chancelier de Bourgogne, fonde, avec sa femme Guigone de Salins, les Hospices de Beaune, et crée en 1452 un nouvel ordre religieux : Les sœurs hospitalières de Beaune.

    "Moi, Nicolas Rolin, chevalier, citoyen d’Autun, seigneur d’Authume et chancelier de Bourgogne, en ce jour de dimanche, le 4 du mois d’août, en l’an de Seigneur 1443… dans l’intérêt de mon salut, désireux d’échanger contre des biens célestes, les biens temporels… je fonde, et dote irrévocablement en la ville de Beaune, un hôpital pour les pauvres malades, avec une chapelle, en l’honneur de Dieu et de sa glorieuse mère… "

    Il commande le Polyptyque du Jugement dernier au peintre flamand Rogier van der Weyden, pour les Hospices :

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    http://www.cegepsherbrooke.qc.ca/~bourgech/automne99/6111t/thibaultpm/MEMLING/HTLM/analyse.html

     

    Ces Hospices recevront leur premier malade en 1452 : voir l'Éphéméride du 1er janvier; et, sur le rôle et l'importance du Chancelier Rolin, voir l'Éphéméride du 18 janvier...

     

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    http://www.hospices-de-beaune.com/

     

    http://www.hospices-de-beaune.com/index.php/hospicesdebeaune/L-Hotel-Dieu/Le-Musee

     

    http://voyage-webguides.com/fr2/Hospices-de-Beaune.html

     

     

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    1789 : La nuit du 4 Août...

     

    1. : Vue par Michel Mourre...

    "Séance de l'Assemblée constituante au cours de laquelle furent détruites de fond en comble les bases de la société de l'Ancien Régime. À la suite des interventions du vicomte de Noailles et du duc d'Aiguillon, l'Assemblée proclame "qu'elle détruit le régime féodal, qu'elle abolit à jamais les privilèges personnels ou réels en matière de subsides, enfin que tous les citoyens sont admissibles à tous les emplois et dignités ecclésiastiques, civils et militaires"...

    ...Par acclamation, au milieu d'un immense enthousiasme, fut votée l'abolition des corporations de métiers, des justices seigneuriales, de la vénalité des offices, des droits casuels des curés, des annates, de la pluralité des bénéfices, des privilèges des provinces et des villes.

    Louis XVI fut salué comme "le restaurateur de la liberté française" et l'Assemblée se sépara aux premières heures du cinq août aux cris de "Vive le Roi !".

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    2. : ... et par Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XV, Louis XVI et la naissance de la Révolution :

     

    "...La prise de la Bastille était bien un symbole. Elle ne retentit pas seulement jusqu'à Kœnigsberg où Kant en dérangea sa promenade. Elle fut en France le point de départ d'une anarchie qui ne demandait qu'à éclater. Le désaveu des mesures d'ordre, l'interdiction de tirer sur le peuple, la fraternisation de certaines troupes (les Gardes françaises) avec la foule, l'absence de toute répression après l'émeute, eurent leurs conséquences nécessaires et des suites prolongées.

    Après le 14 juillet, une vaste insurrection éclate en France. Contre qui ? Contre le vieil objet de la haine générale, contre le fisc. Dans les villes, on démolit les bureaux d'octroi, on brûle les registres, on moleste les commis, manière sûre de se délivrer des impôts. Vaste jacquerie dans les campagnes, et ce n'est pas un phénomène nouveau : ainsi se traduisent les vœux, de forme si raisonnable, qu'ont exprimés les "cahiers".

    L'ambassadeur de la République de Venise, observant comme toujours d'un œil aigu, écrivait : "Une anarchie horrible est le premier fruit de la régénération qu'on veut donner à la France... Il n'y a plus ni pouvoir exécutif, ni lois, ni magistrats, ni police."

    Cette explosion, nommée par Taine l' "anarchie spontanée", n'échappa pas à l'Assemblée. Elle en fut effrayée et elle se comporta avec la foule comme le roi se comportait avec elle : par à-coups et sans réflexion. Un rapport sur le brigandage, qui concluait dans les mêmes termes que l'ambassadeur vénitien, répandit l'alarme. On se dit qu'il fallait faire quelque chose afin de calmer les populations pour qui la promesse d'impôts justes et régulièrement votés était une maigre satisfaction. Le 4 août, dans une séance du soir, un député de la noblesse, le vicomte de Noailles, proposa de supprimer les droits féodaux. Ce qui restait de ces droits était naturellement fort détesté. À la vérité, beaucoup avaient disparu, d'autres étaient tombés en désuétude. La féodalité déclinait depuis bien longtemps. Le sacrifice n'en était pas moins méritoire. Il l'aurait été encore plus si les propriétaires de droits féodaux ne s'étaient en même temps délivrés des charges féodales, dont la plus lourde était le service militaire. Surtout, ce sacrifice aurait gagné à ne pas être consenti sous le coup de la peur et, en tout cas, très étourdiment.

    En effet, dans une sorte de vertige, ce fut à qui proposerait d'immoler un privilège. Après les droits seigneuriaux, la dîme, qui avait cependant pour contrepartie les charges de l'assistance publique; après la dîme, les privilèges des provinces, des communes, des corporations. Dans cette nuit de panique plutôt que d'enthousiasme, on abolit pêle-mêle, sans discernement, les droits, d'origine historique, qui appartenaient à des Français nobles et à des Français qui ne l'étaient pas, ce qui était caduc et ce qui était digne de durer, toute une organisation de la vie sociale, dont la chute créa un vide auquel, de nos jours, la législation a tenté de remédier pour ne pas laisser les individus isolés et sans protection.

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    Mirabeau, absent cette nuit-là, fut le premier à blâmer cette vaste coupe, ce "tourbillon électrique", et à en prévoir les conséquences : on avait, disait Rivarol (ci dessus), déraciné l'arbre qu'il eût fallu émonder. Déjà il était impossible de revenir en arrière et un mal du moins, mal immédiat, était irréparable. Car si l'on avait rendu la France uniforme, en supprimant d'un trait toutes les exceptions qui rendaient si malaisée l'administration financière, l'État prenait aussi des charges qui, en bien des cas, étaient la contrepartie des redevances abolies.

    Quant à la masse du public, elle interpréta cette hécatombe dans le sens de ses désirs, c'est-à-dire comme une délivrance de toutes ses obligations. Il arriva donc que, du jour au lendemain, personne ne paya plus. La perception des impôts, qu'on avait crue rétablie en proclamant la justice pour tous, n'en devint que plus difficile. On avait cru "arrêter l'incendie par la démolition". La violence de l'incendie redoubla..."

     

     

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    1859 : Mort de Jean-Marie Vianney, le Curé d'Ars