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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Tout ce qui est Racines est bon ! A Menton, c'est la ”Fête du citron”...

    (Tiré de notre Album Fêtes de France, Identité française : ces fêtes qui "font", qui "sont la France...)

     

    A Menton, c'est Carnaval et Fête du citron...

    En 1875, et considérant le succès du Carnaval de Nice, des hôteliers proposent à la municipalité de créer le Carnaval de Menton.
    Le succès fut immédiat et, en 1882 la reine Victoria elle-même vint à Menton, où le Carnaval se termina par un feu d’artifice, tiré dans la baie de Garavan.

    Au début, le carnaval de Menton s’apparentait au Carnaval niçois : défilé de grosses têtes, jets de confettis, batailles de fleurs, mise à feu du char de Sa Majesté Carnaval.
    Mais, très vite, les Mentonais vont innover, et comme "doubler" le Carnaval, en célébrant, aux mêmes jours et lieux, une fête bien particulière à la ville : la fête du citron.
    En 1928, Menton était encore le premier - ou l'un des tout premiers... - producteur de citron d'Europe.
    Un hôtelier eut l’idée d’organiser une exposition privée de fleurs et d’agrumes dans les jardins de l’Hôtel Riviera : là aussi, le succès fut tel que l’année suivante la municipalité décida de parrainer cette manifestation, et de l'ajouter au Carnaval : et, depuis, des chariots d’arbustes plantés d’oranges et de citrons défilent dans la ville...
    Le terme "Fête du Citron" naît en 1934 : les "figures" et thèmes des chars du Carnaval sont alors réalisés avec des tonnes d'agrumes, et peuvent atteindre jusqu'à plusieurs mètres de haut...
    Les agrumes sont fixés sur des guirlandes de buis structurées sur des cages en fil de fer.
    À la fin de la manifestation les fruits, dont 90% sont en bon état, sont vendus à bas prix...

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  • Une sélection d'articles de qualité : La Semaine de Magistro...

    Dans la sélection suivante, la Rédaction a particulièrement apprécié :

    Renaud  GIRARD, Journaliste géopoliticien : Le Sahel, un Afghanistan français ?

    Sophie  de MENTHON, Présidente d'ETHIC : Quand un gréviste de la RATP profite de la grève pour travailler

    Jacques  BICHOT, Economiste, Professeur émérite à l'Université Lyon 3 :  Retraites : que faire ?

    Charles  GAVE, Ecomoniste financier : Françaises, français : cette année c’était très bien, les choses vont beaucoup mieux que l’an prochain

    Jacques  BICHOT, Economiste, Professeur émérite à l'Université Lyon 3 : Retraites : une réforme bousillée par l’amateurisme des hommes politiques

    Ivan  RIOUFOL, Journaliste politique : Retraites : pourquoi MACRON se trompe

    Sophie de MENTHON, Présidente d'ETHIC : Le mouvement ETHIC favorable à l’allongement de la durée de cotisation  (Retraites)

    Renaud  GIRARD, Journaliste géopoliticien : Le Sahel, un Afghanistan français ?

    Maxime  TANDONNET, Haut fonctionnaire, ancien conseiller au Cabinet du Président de la République : Les Anglais
    Rappel de l'article de Ch. GAVE paru le 17 novembre : l’Austerlitz de Boris Johnson

    Marie-Noëlle  TRANCHANT, Journaliste culturelle : Derrière Une vie cachée, la résistance spirituelle vue par le cinéma

  • Sur le blog ami de La Couronne : Mardi 14 juillet, montrons aux Français qu’une autre alternative existe.

    Mardi 14 juillet 2020, en ce jour de fête nationale où la République française va, comme chaque année, abreuver les Français de grandes messes républicaines et de grands discours républicains, le blog de La Couronne appelle tous ses lecteurs et au-delà de ses lecteurs tous les royalistes, à se mobiliser également.

    Mardi 14 juillet 2020, vous aussi, ouvrez vos placards et brandissez vos drapeaux, ensemble faisons en sorte qu’aux quatre coins de l’hexagone, la France redécouvre ses lys nationaux, que votre drapeau soit le drapeau blanc de la restauration, la bannière bleue fleurdelisée des Capétiens, ou encore, le drapeau français couronné du blason royal de France, sortez vos drapeaux, accrochez-les à vos fenêtres, à vos balcons, à vos mâts, brandissez haut et fort les bannières de l’espoir.

     

    Ensemble, montrons qu’une autre alternative existe, que la république n’est pas une fatalité et que l’espérance monarchique existe toujours en France. Nous avons un Prince, nous avons un drapeau, ensemble, rappelons aux Français qu’il est temps de se ranger sous la bannière de l’espoir et du futur !

     

    VIVE LA FRANCE, VIVE LE COMTE DE PARIS

     

    Post-scriptum: Si vous n’avez pas encore un drapeau royal de France, vous pouvez vous en procurer un:

    • Ici Bannière bleu azur parsemé de fleurs de lys
    • Ici  Le drapeau français BBR, couronné du blason royal de France
  • Sur le compte Twitter du Prince Jean, comte de Paris : 175ème anniversaire du combat de Sidi-Brahim en présence du princ

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    Le 19 septembre 2020, la princesse Marie de France, Princesse Gundakar de Liechtenstein, marraine du 7ème BCA, le prince Eudes, duc d’Angoulême, parrain du GRS IDF/8ème BCP et son fils le prince Pierre d’Orléans ont assisté aux célébrations du 175ème anniversaire du combat de Sidi-Brahim dans la cour d’honneur du château de Vincennes.

     

    Cette cérémonie, qui rend hommage à une bataille historique qui opposa les troupes françaises à l’armée de l’Émir Abd-El-Kader du 23 au 26 septembre 1845, est célébrée chaque année au château de Vincennes en présence des Princes de la Maison d’Orléans.

     

    Le duc d’Angoulême et la princesse Marie de France ont assisté aux côtés du Général Barrera et des autorités militaires à la prise d’armes et au défilé des Chasseurs. Le 1er Bataillon de Chasseurs à pieds, créé en 1838 à Vincennes par Ferdinand-Philippe d’Orléans, duc d’Orléans, ancêtre du prince Eudes, du prince Pierre et de la princesse Marie de France.

    (Merci à Charles – source Noblesse & Royautés)

    https://www.la-couronne.org/

    Comte de Paris, Site Officiel

    Comte de Paris, Page Facebook 

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    Instagram

  • Trahison !, par Général (2s) Roland Dubois.

    Malgré la volonté de notre Garde des Sceaux, on rechigne parfois à rapatrier des femmes qui ont accompagné des djihadistes en Syrie-Irak ; et, en même temps, on fait les unes des médias sur le « sauvetage » d’une Française elle aussi quasiment passée à l’ennemi.

    9.jpgIl y a des années que les rares nouvelles qui filtraient nous présentaient cette femme comme moribonde aux mains de tortionnaires. Et nous la voyons débarquer de l’avion dans une forme assez étonnante, voile sur la tête, précisant qu’elle ne s’appelle plus Sophie mais Mariam, remerciant ses « geôliers-combattants » pour leur courtoisie et appelant la bénédiction d’Allah sur le Mali. Elle n’a rien de plus pressé que d’annoncer son espoir de retour prochain dans ce pays. Les Français ont dû être sidérés. Pour un peu, on pourrait croire que nous l’avons enlevée de force. Tout ça pour ça ?

    Mais il y a plus dégradant et révoltant que le rôle ubuesque, étalé au grand jour, que nous avons joué dans cette mascarade, conclue par le « traditionnel » accueil national au pied de la passerelle par notre Président. Ce sont les termes du marché passé avec les « ravisseurs ». Outre une rançon d’argent dont le montant restera sans doute inconnu mais servira à acheter des armes et munitions qui seront utilisées contre nous, nous avons ordonné ou cautionné la libération de 100 ou 200 djihadistes. Demain, des soldats français seront tués par ces gens dont notre chef aura donc tenu la main. C’est à hurler de colère, de dégoût, devant tant de sottise, de lâcheté et de naïveté.

    Comment ne pas penser, comme le Romain Marcus Flavinius, centurion à la 2e cohorte de la légion Augusta ? « Si nous devions laisser en vain nos os blanchis sur les pistes du désert, alors que l’on prenne garde à la colère des légions. »

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Dans notre Ephéméride de ce jour... : Sports et Pardons....

    1959 : Jean XXIII institue Notre-Dame des Cyclistes...

     

    Le 18 mai 1959, le Pape Jean XXIII exauce le vœu de l'abbé Massie, en faisant de la vieille chapelle de Géou - sur la commune de Labastide d'Armagnac, dans les Landes - le Sanctuaire National du Cyclisme et du Cyclotourisme sous la protection de la Vierge : Notre Dame des Cyclistes.

    18 mai,francois premier,claude de france,bretagne,pierre gilles de gennes,lavéran,serre ponçon

    http://www.notredamedescyclistes.net/

     L'idée et l'exemple du Père Massie feront des émules puisque, en 1979, l'Abbé Prévoteau créera le pèlerinage de la Madone des Motards, un authentique pardon breton, unique et original...
    Il rassemble chaque année 10 000 motards qui viennent à Porcaro pour vénérer la madone de Motards et se mettre sous sa protection.
    La Madone des Motards c’est une procession aux flambeaux, une messe suivie d’une bénédiction de plus de 2 heures des motos et motards. C’est également un grand rassemblement où la soirée du 14 se prolonge par un concert. Et c’est enfin une balade d’environ 50 km sur les routes bretonnes.
    Porcaro, petite cité du Morbihan est désormais reconnue comme la capitale française des Motards :

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    http://www.madonedesmotards.com/

     

    Autre(s) sport(s), autres bénédictions : depuis 2012, à Notre-Dame de Tronoen, se déroule le Pardon des Surfeurs et autres sports de glisse

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  • Feuilleton ”Vendée, Guerre de Géants...” (46)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : Vendée 1793-1794

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    Par Jacques Villemain, Le Cerf, 304 pages, 24 euros.

     

    Si les faits qui se sont produits en Vendée en 1793-1794 avaient lieu aujourd'hui, comment seraient-ils qualifiés au regard du droit pénal international : crimes de guerre ? crimes contre l'humanité ? crime de génocide ? Et qui sont ceux dont la responsabilité pénale devrait être mise en cause ?

    Telles sont les questions auxquelles ce livre essaie de répondre.

    Une polémique est née aux alentours de la célébration du bicentenaire de la Révolution française à propos d'un "Génocide franco-français" qui aurait été commis en Vendée.
    Ce n'est cependant que dans le courant de la décennie suivante que les crises de l'ex-Yougoslavie et du Rwanda et les violences qu'elles ont engendrées ont donné lieu à l'institution de Tribunaux pénaux internationaux spécialisés en 1993 et 1994, puis d'une Cour pénale internationale en 1998 qui ont précisé les concepts de crime contre l'humanité et de crime de génocide et actualisé la jurisprudence sur les crimes de guerre.

    "Génocide" est le nom d'un crime. C'est donc par une analyse juridique au regard des normes du Droit précisées par les tragiques expériences du XXème siècle que doivent être complétées, voire révisées, les analyses historiennes sur cette controverse.

    Diplomate et juriste, Jacques Villemain a travaillé pendant plusieurs années sur les questions de justice et de droit pénal international et sur la guerre de Vendée.


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  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (186), Rêves d'Empire : Nouvelle France...(II/III)

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    13 septembre 1759 : la bataille, perdue, des Plaines d'Abraham marque la fin de la Nouvelle France, du Canada français.

    Montcalm, blessé, mourra le lendemain; son adversaire victorieux, le général anglais Wolfe meurt aussi dans la bataille...

    C’est en 1756 que Montcalm fut envoyé en Nouvelle-France, obtenant, dès ses premières campagnes contre les Britanniques, des succès majeurs :
    * destruction de Fort Oswego sur le lac Ontario, l’année même de son arrivée;
    * victoire à Fort William Henry en 1757;
    * victoire à Fort Carillon en 1758.

    À l’automne 1758, il est promu au grade de lieutenant général, le deuxième degré dans la hiérarchie militaire française.


    Il soutint le siège de la ville de Québec pendant près de trois mois avant d'être mortellement blessé lors de la bataille des plaines d'Abraham, perdue devant les forces britanniques commandées par James Wolfe, le 13 septembre 1759.


    Cette défaite marqua la fin de la Nouvelle-France.


    "—Combien de temps me reste-t-il à vivre ? demanda Montclam, mourant, à son médecin;
    — Quelques heures à peine.
    — Tant mieux, je ne verrai pas les Anglais à Québec."

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

     

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  • 2.500 professeurs (de gauche, évidemment) payés pour faire de la politique (de gauche, évidemment)...

    grain de sel.jpgLu dans le "Journal Officiel de la République Française" du dimanche 28 août 2016 • : le "contingent de crédit de temps syndical attribué au ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche est fixé, pour l’année scolaire 2016-2017, à 2 500 équivalents temps plein".

    Nos impôts financent donc, ainsi, plusieurs centaines de milliers d’heures consacrées non pas à l’instruction scolaire, mais à l’activité syndicale de personnels du ministère de l’Éducation nationale : coût total, environ 82 millions d'euros par an...

    Les bénéficiaires de la générosité de l'Etat avec nos impôts (c'est-à-dire ceux qui ont le plus de "permanents") sont, dans l'ordre : la Fédération Syndicale Unitaire, l’UNSA, Force Ouvrière, CFDT, CGT et Sud Éducation.

    Les classes surchargées ? L'intérêt des enfants ? La transmission du savoir ? Comme vous êtes vieux jeu avec vos vieilles lunes ! L'important, c'est : les privilèges des syndicats et des syndicalistes (de gauche évidemment)...


    • Article 1 de l’Arrêté du 18 août 2016 (paru au Journal Officiel le 28 août 2016)

  • La Nouvelle revue universelle publie son n° 31... qui confirme son nouveau départ !

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    Fondée en 1920 par Jacques Bainville, reprise par l'équipe de Politique magazine, la Nouvelle revue universelle - trimestrielle - est de la même qualité.

                Elle se situe parmi les revues de réflexion comme Commentaires ou Esprit. Nous avons de la chance de disposer d'un tel instrument : à nous de la faire connaître !...

    Un esprit nouveau souffle sur la Revue, une dynamique prometteuse s'installe : que chacun en profite, y participe et concoure à faire de la Revue, toujours plus et toujours mieux, le forum qui servira nos Idées en ces temps de crise, face aux évènements qui se préparent...

                Abonnez-vous, faites abonner vos amis et connaissances, donnez des adresses de personnes susceptibles d'être intéressées :   

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    Voici le "A nos lecteurs", par Christian Franchet d'Espèray, qui "ouvre" ce numéro : il a été écrit avant la manifestation du 24 mars – mais cela change peu de choses puisque cette journée a surtout confirmé et amplifié le mouvement du 13 janvier –, et aussi avant l’élection du pape François, qui a ouvert d’emblée de nouvelles et passionnantes perspectives pour l’Eglise romaine, pour les chrétiens en général et même pour tous les Français.

    Enfin, sachez-le, Christian Tarente consacre un article au nouveau pape dans le prochain Politique magazine, qui sort très bientôt....

     La France est de retour !

    par Christian  Franchet d'Espèrey

     

    Dolente et souffreteuse, grabataire et fiévreuse, elle ne manquait pourtant pas de médecins à son chevet. Mais tant de doctes praticiens rassemblés pour découvrir que seule… l’aggravation de son mal parviendrait à la sauver ! Où es-tu, Molière ?… Bref, cette pauvre France était au plus mal, elle se traînait de crise en crise, souffrant de perte de mémoire et de troubles identitaires. Pire, elle finit par contracter une dérive anthropologique aiguë, un mal affreux, long et difficile à résorber. 

    Nous en étions là… A vrai dire, nous en sommes toujours là, si ce n’est que deux évènements inattendus sont venus nous remettre au cœur une dose d’espoir que nous n’attendions plus.  

    manif pour tous 24 MARS 2013 3.jpgPremier évènement : l’immense clameur poussée par le peuple de France en réponse à un projet de loi proprement insensé, dans toutes les acceptions du terme. Ce que nous avons appelé ici-même le « cri d’Antigone », cet appel sacré aux lois inviolables, a déchiré la nuit.  Des portes de Paris au Champ de Mars, une triple marée humaine a déferlé. Les images qu’on en a prises ont fait le tour de la terre. Les quelques peuples déjà soumis à la nouvelle barbarie, ou en voie de l’être, comme tous les autres qui nous regardent, stupéfaits, sombrer dans la décadence, tous ont vu ce million de personnes défiler sur le pavé parisien non pour défendre leurs salaires, leurs « droits acquis » ou leurs privilèges, mais pour défendre l’être humain contre ceux qui s’acharnent à le détruire. 

    Immense clameur… Immense soulagement, aussi, à la face du monde : le peuple français existe encore ! On le croyait moribond, peut-être déjà mort… et il a bougé, il s’est redressé, debout il s’est mis en marche, tout au bonheur de se retrouver, et de crier et chanter pour soutenir la plus irréprochable, la plus irrécusable, la plus irréfutable des causes. Contre une pression dominante qui paraissait insurmontable, cette foule a fait éclater sa vitalité retrouvée. De la braise, une flamme a jailli… elle peut faiblir, vaciller, mais elle ne doit plus s’éteindre. À chaque instant, nous devons être prêts à réveiller cette ardeur – non pour elle-même, mais pour qu’après avoir réchauffé les cœurs, elle serve àrendre un avenir à l’intelligence. 

    MALI 2013 1.jpgDeuxième évènement, concomitant, bien qu’à 4000 kilomètres de là. C’est la terre africaine qui nous l’a offert. La grande épopée coloniale française, déployée dans des circonstances multiples et à des époques successives, a été marquée à la fois d’heures glorieuses et de lourdes ambiguïtés, qui ont laissé des souvenirs amers mais aussi des traces historiques indélébiles d’amitié et de solidarité. Quand est venu le temps incertain de la décolonisation, des efforts – insensés là encore – furent faits pour que nous doutions de nous-mêmes dans un sempiternel état de repentance. Il est sûr que le grand mouvement qui a poussé des Français, depuis le XVIe siècle, à aller s’installer partout dans le monde ne s’est pas fait sans heurts, sans violences, sans injustices. Il est sûr, notamment, que l’exportation de nos « valeurs démocratiques », de nos pseudo-droits de l’homme et de notre matérialisme n’a pas fait que du bien. Il reste que cette grande confrontation de peuples a eu beaucoup d’effets bénéfiques : ce sont ceux-là qu’il faut, aujourd’hui encore, privilégier et développer. Toute une idéologie « anticolonialiste » a prétendu nier cette réalité profonde que la France recèle, dans sa culture et dans son être même, des trésors d’amitié, de générosité, de don de soi, d’ouverture aux autres qu’elle a le droit et le devoir de répandre partout où sa présence peut être reçue. Nos amis maliens ont fait fête à nos troupes débarquant à Bamako : c’est l’âme même de la France qui répondait à leur appel. Et tant pis pour les grincheux et les pisse-froid qui ont hurlé à l’aventure néocoloniale.  

    Toute idée de « recolonisation », certes, est absurde : comme le dit l’antique sagesse, on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve. La colonisation du XIXe siècle a vécu et ne reviendra pas. Mais il est tout aussi vrai – d’une vérité profonde – que les liens qui unissent la France aux Africains francophones – liens exclusifs, comme ceux d’un cousinage… – ont été tissés par notre histoire commune : cette histoire, nous pouvons et devons, avec eux, la regarder en face, sans honte ni mauvaise conscience, lucides sur ses ombres et ses lumières, mais sans que nous cessions jamais de tendre la main à tous ceux-là qui, dans le continent noir, rêvent de la France. Voilà le sens à donner à la présence de nos soldats au Mali. Après avoir chassé les barbus islamistes du désert, ils doivent ouvrir la voie à des coopérants de toutes sortes, enseignants, ingénieurs, techniciens, avant que n’accourent des o.n.g. anglo-saxonnes venus servir de paravent à des intérêts douteux. Certes, entre les touaregs et les populations noires du sud, les relations ont de tout temps été tendues. La démarche que dicte le bon sens est de profiter de notre prestige retrouvé – qui est celui de la France, et d’elle seule – pour les aider à trouver une solution politique durable. Enfin un authentique projet digne de notre destin ! 

    « La civilisation qui se construit n'a pas simplement besoin de technique et de moyens. Elle a essentiellement besoin d'une inspiration qui puisse donner un sens à ses prodigieuses ressources et les mettre vraiment au service de la condition humaine. » (Cardinal Jean Danielou, peu après mai 1968). 

    Pour la génération de ceux qui ont eu 20 ans en 1968, et donc 60 en 2008, cette période de quarante années fait désormais figure de nouvel entre-deux guerres : les illusions lyriques des barricades de la rue Gay Lussac portaient en germe la débâcle finale, le débarquement à Obama Beach de la crise des subprimes. Une crise financière ? Sans doute mais, d’abord et surtout, une crise de l'intelligence, qu’un cardinal Daniélou avait diagnostiquée dès l’origine et qui n'a cessé de s'aggraver. Crise de la raison, crise du sens. Et d’abord du sens des mots. On connaît l'ambiguïté sémantique des mots libéral et libertaire :une des tâches que s'est fixées la Nouvelle Revue universelle est de contribuer à la lever. Mais l'expérience le prouve : quand le libéral rencontre le libertaire et s'accorde avec lui, ce n’est pas seulement que la liberté vraie est menacée, c'est d’abord que l'intelligence est terriblement atteinte. Les victimes de ce symptôme – aujourd'hui à l'état pandémique – prennent pour une joyeuse fièvre du samedi soir la redoutable fièvre quarte qu’ils ont contractée. Le virus est là, et il est mortel. 

    ENQUETE 2 17 11 2012.JPGC’est pourquoi, comme nous l’annoncions dans notre dernier numéro, Antoine de Crémiers a pris à bras le corps « les impasses et l’impuissance de notre bel aujourd’hui », impasses dans lesquelles nous sommes complètement bloqués, et impuissance qui nous mine. Nul pessimisme dans son approche, mais un regard clinique aiguisé : son diagnostic s’appuie sur les réflexions d’un grand nombre d’observateurs de notre temps. Quelle place réelle la modernité accorde-t-elle à démocratie, et plus généralement à la politique ? Entre pratique économique réaliste et idéologie philosophique équivoque, où situer le libéralisme ? La Nouvelle Revue universelle n’a pas fini d’en débattre. Antoine de Crémiers en assure une impressionnante ouverture de rideau. 

    Première et immédiate illustration : François Reloujac dénonce le rôle joué dans la genèse de la crise par la démission des hommes politiques, c’est-à-dire par la négation, dans une inconscience tragiquement coupable, de la seule règle d’or qui tienne, une règle en or massif : politique d’abord. 

    Autre illustration proposée, cette fois, par Gilles Varange. Pour la politique mondiale, l’année 2013 va, selon toutes probabilités, rester marquée d’une pierre noire bien plutôt que blanche : la fameuse modernité mondialisée va voler en éclats. Non sans faire beaucoup de dégâts. La satisfaction intellectuelle de ceux qui n’ont cessé de l’annoncer ne pèsera pas lourd à côté de la tâche immense de reconstruction qui les attend, qui nous attend… 

    ARMEE PAN.jpgUne sauvegarde a cependant été maintenue : notre dissuasion nucléaire. Mathieu Epinay nous raconte cette étonnante aventure dont on retiendra l’exceptionnelle valeur d’exemple. Tous nos chefs d’Etat l’ont respectée : « La fonction conférerait-elle un sens plus aigu du sacré ? Non, c'est plutôt que sa gravité stimule une réflexion objective et pragmatique. » Il y a là non seulement une garantie pour l’avenir, mais une démonstration que, quand la France veut, elle peut. 

    Mais ne rêvons pas trop vite, la modernité, pour mieuxprotéger ses laboratoires où il est fait défense à Dieu d’entrer, n’hésite pas à aller au-delà d’elle-même. Grégor Puppinck voit dans la Cour européenne des Droits de l’Homme le symbole même d’une postmodernité fondée sur un relativisme et un subjectivisme érigés en absolu. Sa jurisprudence entend transformer le mécanisme de protection des droits de l’homme en une machine à propager et imposer la postmodernité aux Etats, fussent-ils réticents ou hostiles. 

    La dénaturation du mariage est une des manifestations de cet état d’esprit. Dans une petite fable, dont l’apparence charmante ne peut dissimuler ce qu’elle a de terrifiant, François Schwerer nous fait entrer de plain-pied dans le meilleur des mondes, tandis que le poète Claude Wallaert nous montre que Créon triomphant ne saurait échapper au châtiment : il lui promet « la mort des rats ». 

    Le prophète exigeant et doux que, par un jour d’avril 2005, un conclave nous a donné pour pape, sous le nom de Benoît XVI, a donc estimé que, pour le bien de l’Eglise, son devoir était de se retirer. Ceux qui se croient autorisés à le critiquer seraient avisés de s’interroger sur ce que signifie réellement « servir jusqu’au bout le bien commun ». Notre directeur, Hilaire de Crémiers, a expliqué le sens à donner à ce retrait, qui n’a, naturellement, riend’une « démission », car elle doit tout à l’ultime lucidité d’un homme qui sait mieux que personne comment l’Eglise doit être conduite dans le temps que nous vivons. Son geste est une parfaite illustration d’une phrase de son encyclique sur l’espérance, Spe Salvi, que Xavier Walter aimait à citer : "Tout agir raisonnable et loyal est espérance en acte". 

    LOUIS XVI MESSE.jpgUn précepte que ne récusera pas Dom Philippe Piron, Abbé de l’abbaye bénédictine de Kergonan, à l’entrée de la presqu’île de Quiberon, si actif pour faire vivre et croître sa communauté.

    Nous le remercions de nous avoir autorisés à publier le texte de la belle homélie qu’il prononça, par un 21 janvier enneigé, en l’église Saint-Germain l’Auxerrois.

    Christian Franchet d'Espèrey

  • Éphéméride du 5 mars

    2OO7 : Création du Parc national de la Réunion

     

     

     

    1543 : Naissance de Louis Berton de Crillon de Balbe

     

    5 mars,crillon,henri iv,hippolyte taine,rousseau,révolution,jacobins,renan,réunion,mervilleIl est souvent appelé Crillon le brave ou le brave des braves.

    Henri IV l'appelait "Le premier Capitaine du monde", et c'est à lui qu'il a écrit la phrase célèbre :

    "Brave Crillon, pendez-vous de n'avoir été ici près de moi lundi dernier à la plus belle occasion qui se soit jamais vue et qui peut-être se verra jamais. Croyez que je vous y ai bien désiré." 

    Une phrase souvent rendue par "Pends-toi, brave Crillon, nous avons combattu à Arques et tu n'y étais pas !"

    De Michel Mourre :

    "Il s'illustra sous les règnes successifs de cinq rois, d'Henri II à Henri IV; il alla combattre à Lépante sous les ordres de Don Juan d'Autriche (1571), accompagna en Pologne le duc d'Anjou (futur Henri III) et le défendit plus tard contre la Ligue mais refusa de se prêter à l'assassinat du duc de Guise. Henri IV l'estimait beaucoup... Crillon fut le premier à recevoir le grade de colonel-général de l'infanterie française." 

    Ci dessus, sa statue sur la place principale de Crillon le brave (Vaucluse).  

     

    5 mars,crillon,henri iv,hippolyte taine,rousseau,révolution,jacobins,renan,réunion,merville

     

    1759 : Signature de l'expertise de fin de travaux du Château de Merville

     

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    À vingt kilomètres de Toulouse, le Château de Merville constitue un témoignage unique de l’architecture et de l’art des jardins du XVIIIème siècle dans le midi toulousain. Son labyrinthe de buis, principale curiosité du parc avec ses six kilomètres de haies, en fait un exemple unique en Europe.         

    Terminé trente ans avant la Révolution, après une quinzaine d'année de travaux, cet ensemble Château/Jardins est l'une des plus belles illustrations de la pensée de Talleyrand :

     Qui n’a pas vécu dans les années voisines de 1789 ne sait pas ce que c'est que la douceur de vivre...

       http://www.chateau-merville.com/

     

     

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    1800 : Bonaparte, Premier consul, reçoit Cadoudal et une délégation royaliste aux Tuileries

     

    De Jean Sévillia (Le Figaro magazine, 3 octobre 2014, page 72) :

    "...Le 5 mars 1800, une délégation comprenant le général de Bourmont, le comte de Châtillon, le chevalier de La Haye-Saint-Hilaire et Georges (Cadoudal, ndlr) est reçue aux Tuileries. En fin de journée, Bonaparte écrit à Brune : "J'ai vu, ce matin, Georges; il m'a paru un gros Breton dont peut-être il sera possible de tirer parti pour les intérêts mêmes de la patrie."

    "Un gros Breton." L'expression est méprisante. Face à des interlocuteurs qui étaient tous nobles, à l'exception de Georges, le Premier consul s'est rappelé qu'il était le fils de Charles de Buonaparte. Il en a joué dans son opération de séduction des royalistes, marquant la différence avec Cadoudal, le fils de paysans, au risque de le braquer.

    À une date inconnue, peut-être le 29 mars 1800, une seconde rencontre a lieu aux Tuileries entre Bonaparte et Cadoudal. Il s'agit cette fois d'un entretien particulier. L'entretien durera une demi-heure. Que se sont dit les deux hommes ? La rencontre du petit Corse et du colosse Breton excite l'imagination. Ce n'est pas un hasard si Alexandre Dumas, dans Les Compagnons de Jéhu (1857), a tenté de reconstituer la scène.  Dans les faits, on n'en sait que ce qu'ont raconté, après coup, des mémorialistes qui n'ont pas assisté à l'échange historique. Bourrienne, dans ses Mémoires, évoque des éclats de voix, Georges marchant de long en large, le Premier consul tentant vainement de le séduire en lui offrant un commandement dans les armées républicaines, et prenant congé de lui en ces termes : "Vous voyez mal les choses et vous avez tort de ne vouloir entendre aucun arrangement. Mais si vous persistez à retourner dans votre pays, vous irez aussi librement que vous êtes venu à Paris." Cadoudal parti, Bonaparte aurait ajouté ce commentaire : "L'exagération de ses principes prend sa source dans de nobles sentiments qui doivent lui donner beaucoup d'influence sur les siens. Il faudra pourtant en finir."

    Une autre version a été recueillie par Las Cases auprès de Napoléon lui-même : "Georges eut son tour. L'Empereur dit qu'il tâta toutes les fibres, parcourut toutes les cordes; ce fut en vain : le clavier fut épuisé sans produire aucune vibration. Il le trouva constamment insensible à tout sentiment vraiment élevé. Georges ne se montra que froidement avide de pouvoir; il en demeurait toujours à vouloir commander ses cantons. Le Premier consul, après avoir épuisé toute conciliation, prit le langage du premier magistrat. Il le congédia en lui recommandant d'aller vivre tranquille et soumis, et de ne pas se méprendre, surtout, sur la nature de la démarche qu'il venait de faire à cet instant (lui offrir un commandement ?), de ne pas attribuer à la faiblesse ce qui n'était que le résultat de sa modération et de sa grande force; qu'il se dît bien, et répétât à tous les siens, que tant que le Premier consul tiendrait les rênes de l'autorité il n'y aurait ni chance ni salut pour quiconque oserait conspirer."

    Quant à l'état d'esprit de Cadoudal au sortir de son entrevue avec Bonaparte, nous en savons ce qu'en rapporte son ami Hyde de Neuville, à qui le chouan  se serait confié au sortir des Tuileries : "Quelle envie j'avais d'étouffer ce petit homme entre mes deux bras !

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      Georges Cadoudal, par Joseph Ducreux, Musée des Beaux-Arts d'Orléans

    Napoléon fera finalement guillotiner Cadoudal, et onze de ses compagnons, le 25 juin 1804 : voir l'Éphéméride du 25 juin...

     

     

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    1893 : Mort d'Hippoyte Taine

     

    Hippolyte_Taine_with_cat.jpghttp://www.academie-francaise.fr/les-immortels/hippolyte-taine

     

    Voici quelques extraits fort intéressants d'une sorte de présentation de Taine, écrite par Jean Bourdeau, dans Les maîtres de la pensée contemporaine : 

                
    "En 1819, ayant vingt et un ans, j’étais électeur et fort embarrassé." Ne sachant pour qui voter, Taine nous dit dans sa préface qu’il prit cette immense détour, qu’il a dû faire cet effort considérable de travailler vingt ans dans les archives et d’écrire dix volumes, pour apprendre ce dont le dernier des politiciens de village croit posséder la science infuse. Voter semble à nombre de gens la fonction la plus simple, et ils ne verraient là qu’un excès de scrupule : autant vaudrait dire que pour digérer il est indispensable de connaître l’anatomie et la physiologie de l’estomac. Mais combien dans cette ignorance suivent une mauvaise hygiène ! Nous savons quel est le régime qui nous agrée, mais non celui qui nous convient. Nous ne l’apprenons qu’à nos dépens. Et assez de fois, depuis un demi-siècle, le suffrage universel s’est pris et dépris, engoué et dégoûté des partis et des hommes : ses erreurs nous ont coûté cher.

    "La forme sociale et politique dans laquelle un peuple peut entrer et rester n’est pas livrée à son arbitraire, mais déterminée par son caractère et son passé... Dix millions d’ignorants ne font pas un savoir. Un peuple consulté peut, à la rigueur, dire la forme de gouvernement qui lui plaît, niais non celle dont il a besoin ; il ne le saura qu’à l’usage."

    C’est dans le goût des théories abstraites, dans notre rationalisme, dans notre absence de sens historique et de sens pratique, que Taine signale le vice radical de l’esprit français, qu’il a si merveilleusement analysé sous le nom d’esprit classique, esprit singulièrement dangereux, si on l’applique au gouvernement des sociétés, non plus aux idées, mais à la chair vivante. La Révolution a été avant tout une erreur de psychologie. Ses précurseurs et ses théoriciens considéraient l’homme naturel comme un être essentiellement raisonnable et bon, accidentellement dépravé par une organisation sociale défectueuse, qu’il suffirait de détruire de fond en comble pour ramener la paix idyllique de l’âge d’or. L’expérience a été faite, et à peine les chaînes de l’ordre légal tombaient-elles avec fracas, que l’homme bon et raisonnable nous est apparu sous les traits d’un sauvage hideux et féroce : "Tout est philanthropie dans les mots, tout est violence dans les actes et désordre dans les choses."

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     Rousseau : "L'homme est naturellement bon, et c'est la société qui le déprave..."
     
     

    On a reproché à Taine d’avoir représenté de préférence les émeutes et les jacqueries, dans toutes ces pages d’où s’élève comme une buée de sang, d'admirables eaux-fortes, que l’on parcourt avec le même frisson que Les Désastres de la guerre d’un Goya. Schérer, M. Challemel-Lacour, s’émerveillent de cette découverte, que la Révolution ne s’est pas faite à l’eau de rose. Du moins, comme on l’a dit, le résultat de cette érudition microscopique, qui met en lumière le rôle des petits dans la vie sociale, rôle aussi important que dans la nature, devrait être de préserver de la légende cette grande époque, de l’affranchir de la superstition et du fanatisme.

    Taine suit à travers la Révolution la marche éternellement monotone que la nature humaine imprime aux troubles civils. C’est un mécontentement populaire, exploité par des énergumènes, puis par des ambitieux qui, au nom des idées les plus généreuses, font la conquête du pouvoir et déplacent les abus à leur profit. Voilà l’histoire de la secte jacobine. "Le dogme qui proclame la souveraineté du peuple aboutit en fait à la dictature de quelques-uns." Les Jacobins deviennent, au nom de l’égalité, une nouvelle aristocratie. On en retrouve parmi les grands dignitaires de l’empire, d’autres fondent des dynasties républicaines.

    Des réformes étaient urgentes, on entreprenait de les accomplir, lorsque le soulèvement populaire est venu les entraver. Du bilan de la Révolution, il ressort que les gains n’ont pas compensé les pertes. Ceux-là même au profit desquels les Jacobins prétendaient tout bouleverser ont été les premiers à pâtir. Combien périrent sur les champs de bataille de l’Europe ! L’effort de Taine est d’ébranler ce préjugé infiniment redoutable, que le progrès politique et social n’a été réalisé dans le passé et ne pourra l’être dans l’avenir que par la violence.

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     "Le dogme qui proclame la souveraineté du peuple aboutit en fait à la dictature de quelques-uns." 

               

    L’histoire des Origines de la France contemporaine paraît écrite sous l’influence d’une philosophie purement pessimiste, et bien des pages justifieraient en apparence cette opinion. Taine a de la nature humaine, de ses folies et de ses dangers, de sa méchanceté surtout, une conception tragique ou sombre, qui dépasse parfois en force et en éloquence celle d’un Swift, et qui contraste étrangement avec la douce quiétude, l’ironie souriante qui éclaire l’œuvre de Renan. "Que l’homme est bon, Messieurs !"

    Taine est aux antipodes de l’optimisme humanitaire de Condorcet et de Rousseau. Vous admirez le silence, la paix de la nature : si vous aviez seulement la vue assez pénétrante, vous n’y verriez qu’un carnage et qu’un charnier ; si votre ouïe était assez fine, vous entendriez surgir un gémissement éternel, plus douloureux que celui qui monte de l’enfer de Dante : "La condition naturelle d’un homme, comme d’un animal, c’est d’être assommé ou de mourir de faim."

    L’homme par sa structure est une bête très voisine du singe, un carnassier. Il est mauvais, il est égoïste et à moitié fou. La santé de l’esprit, comme celle des organes, n’est qu’une réussite heureuse et un bel accident. Dans la conduite de l’homme et de l’humanité, l’influence de la raison est intime, sauf sur quelques froides et lucides intelligences. Au vice de l’intelligence se joint d’ordinaire le vice du cœur 

  • «Vouloir arrêter une épidémie avec le confinement, c’est comme vouloir arrêter la mer avec ses bras», par Paul Sugy.

    Le premier ministre de la République, Jean Castex. STEPHANE DE SAKUTIN/AFP

    Le confinement est une piètre stratégie pour lutter contre ce virus, analyse Jean-Loup Bonnamy, coauteur d’un «Tract» intitulé «Quand la psychose fait dérailler le monde (Gallimard). Il faudrait s’inspirer selon lui des pays asiatiques qui prônent le dépistage massif et l’isolement des seuls malades.

    FIGAROVOX. - Ce nouveau confinement permettra-t-il d’endiguer la seconde vague, alors que vous dénonciez l’archaïsme et l’inefficacité sanitaire du confinement du printemps dernier dans un court essai paru dans la collection «Tracts» de Gallimard?

     

    Jean-Loup BONNAMY. - Je ne le pense pas. Ma principale critique contre le confinement est d’ordre sanitaire: le confinement n’est pas très efficace pour sauver des vies et désengorger le hôpitaux.

    C’est un remède passéiste et archaïque, une sorte de ligne Maginot. Au début du 19ème siècle, le grand écrivain Pouchkine décrivait déjà le confinement imposé par les autorités russes pour lutter (sans succès) contre l’épidémie de choléra. Je suis assez surpris qu’en 2020, à l’époque d’Internet, dans un pays moderne qui se trouve être la sixième puissance mondiale, on utilise un remède qui fait davantage penser au début du 19ème siècle qu’à l’ère du big data. Je ne suis donc pas sûr que le confinement soit le meilleur choix sur le plan sanitaire. D’ailleurs aucune preuve scientifique de son efficacité n’existe. Même l’OMS (qui avait beaucoup appuyé le confinement au printemps) déconseille aujourd’hui le recours au confinement.

    Relisez aussi Le Hussard sur le toit de Giono, qui se déroule en Provence durant l’épidémie de choléra de 1832 et vous verrez que le confinement marche mal. En effet, le bon sens voudrait qu’on sépare les malades des non-malades afin d’éviter la contagion. C’est la base de la médecine moderne et du traitement des maladies infectieuses (diagnostiquer/isoler/soigner). Or, dans le confinement, cette logique de séparation et de mise à l’isolement n’est absolument pas respectée.

    Au contraire, on enferme ensemble des malades et des non-malades, facilitant parois ainsi la propagation du virus. C’est d’ailleurs ce qu’on a constaté dans les Ehpad: le confinement risque de diffuser la maladie chez les plus fragiles et d’aboutir à une hécatombe. Le précédent du bâteau de croisière japonais Diamond Princess (où plus de 712 personnes furent contaminées) devrait nous alerter sur le danger de confiner ensemble des malades et des non-malades.

    80 % des contaminations ont lieu dans le cercle familial et (...) la contamination en extérieur, à l’air libre, est presque impossible

    Fermer les petits commerces ou empêcher les gens de sortir dans la rue sans attestation est assez inutile puisque 80 % des contaminations ont lieu dans le cercle familial et que la contamination en extérieur, à l’air libre, est presque impossible.

    Cette faible efficacité sanitaire du confinement pour lutter contre le Covid-19 et sauver des vies est frappante lorsque l’on compare les pays. L’Argentine est confinée depuis le printemps et le nombre de morts du Covid y augmente encore. Au contraire, Taïwan (21 millions d’habitants) n’a pas confiné et n’a eu que sept morts! Les pays qui ont confiné longtemps au Printemps (Espagne, Italie, France, Belgique, Royaume-Uni…) affichent un nombre de morts très élevé. Au contraire, l’Allemagne, qui a fait le choix d’une autre stratégie avec un semi-confinement beaucoup plus souple, terminé plus tôt, mais un dépistage massif et une bonne qualité de soin, compte six fois moins de morts par habitants que la France. Les pays asiatiques qui font le choix du dépistage et de l’isolement des malades (7 décès à Taïwan, 400 en Corée, 107 à Hong-Kong…) comptent beaucoup moins de décès. Et ce sans même recourir au moindre confinement!

    Vouloir arrêter une épidémie avec le confinement, c’est comme vouloir arrêter la mer avec ses bras. Le virus est une création de la nature. Si l’épidémie s’est arrêtée partout en Europe en mai (y compris en Suède, pays qui n’a pas confiné), c’est en grande partie pour des raisons naturelles. Si elle reprend aujourd’hui, ce n’est pas à cause d’un «relâchement» des Français ni d’un déconfinement trop rapide ni d’une perte de contrôle, mais pour des raisons naturelles. On nous dit aujourd’hui que l’épidémie est devenue hors-de-contrôle: ce n’est pas exact.

    Certes, elle est hors de contrôle aujourd’hui, mais en réalité, elle l’a toujours été. On ne sait pas contrôler la propagation d’un virus respiratoire. Si elle s’est mise en sommeil à l’été, c’est pour des raisons indépendantes de notre action. C’est un fait bien connu que dans les régions tempérées comme l’Europe (ce n’est pas le cas dans les autres types de climats), les virus respiratoires sont plus contagieux et plus violents à la saison hivernale. C’est d’ailleurs cette saisonnalité des virus respiratoires qui nous a permis d’annoncer dans notre livre (avec raison, hélas) la survenue d’une deuxième vague et la saturation pour l’automne de notre système hospitalier. Et c’est pour cette même raison que je ne crois pas au confinement, car à ma connaissance il n’a pas la capacité d’agir sur le taux d’humidité ou le cycle des saisons.

    Combien de confinements allons-nous vivre ?

    Surtout, quand même bien le confinement marcherait, les contagions reprendraient très vite dès le début du déconfinement tant que l’hiver ne sera pas passé. Il faudrait donc reconfiner et ainsi de suite. Combien de confinements allons-nous vivre?

    D’autres solutions seraient possibles, sans que le nombre de décès n’explose?

    Oui. Je doute de l’efficacité des mesures générales. Prenons un exemple: les accidents de la route tuent un million de personnes par an, avec une moyenne d’âge bien plus basse que celle du Covid. Pourtant, on n’interdit pas la voiture pour autant. Mais on prend des mesures ciblées: réfection des routes, lutte contre l’alcoolémie, voitures plus solides et avec des airbags...Entre tout fermer et ne rien faire, il existe un juste milieu, qui est la seule attitude efficace: les mesures ciblées.

    Autre exemple: au Japon, il existe un phénomène naturel très grave: les séismes. Les Japonais ont-il eu l’idée bizarre d’empêcher les séismes? Bien sûr que non! Cela veut-il dire qu’on ne peut rien faire contre les séismes? Certainement pas! D’une part, les Japonais cherchent à détecter le mieux possible les tremblements de terre afin d’évacuer la population au plus vite, d’autre part, ils font des constructions anti-sismiques très robustes. Pour le virus, c’est la même chose.

    Il est illusoire et irréaliste de penser qu’on va contrôler la circulation d’un virus respiratoire émergent dans un pays de 67 millions d’habitants. Ce serait comme vouloir empêcher les séismes. Mais cela ne signifie pas qu’on ne peut rien faire contre le virus. Bien au contraire. L’objet principal de mon essai est de dessiner une stratégie sanitaire alternative, sérieuse et crédible, inspirée de ce qui réussit à l’étranger et du retour d’expérience des soignants sur le terrain, une stratégie plus efficace que le confinement pour sauver des vies. Comme je l’ai dit, le danger du virus n’est pas sa (faible) mortalité, mais sa capacité à saturer les hôpitaux. Or, le confinement ne réglera pas ce grave problème de saturation hospitalière. Pour le régler, il n’y a que deux choses à faire.

    D’une part, augmenter en urgence les capacités hospitalières. Il faut mobiliser l’armée (comme l’ont fait les Suédois), les cliniques privées, les médecins et infirmiers libéraux, les médecins et infirmiers récemment retraités, recruter des femmes de ménage (pour décharger les soignants de toutes les tâches non-médicales, comme par exemple refaire les lits). Comme le propose le Docteur Kierzek, on pourrait aussi organiser les services différemment: plutôt que de mettre dans une même équipe cinq médecins-réanimateurs, éclatons le service en séparant les spécialistes et en plaçant autour d’eux des internes ou des infirmiers non-spécialisés, mais coachés par le réanimateur. On multiplierait ainsi d’autant le nombre d’équipes de réanimation. Il nous faut plus de lits de réanimation (environ 20 000 au total) et aussi plus de lits conventionnels en soins intensifs.

    Les Slovaques viennent de tester 75 % de leur population en un week-end !

    D’autre part, il faut appliquer le tryptique tester - isoler - traiter. Il faut un dépistage de masse dans la société française: sur le lieu de travail, dans les Ehpad, dans les pharmacies...Les personnes à risque - que l’on peut identifier grâce au big data de l’assurance-maladie - doivent être dépistées deux fois par semaine, avec des tests antigéniques (plus rapides et moins chers que les PCR). Ainsi les Slovaques viennent de tester 75 % de leur population en un week-end! Si on est malade, il faut être isolé dans un hôtel (comme le fait la Corée et comme le préconise l’Académie de médecine).

    Surtout, il faut prendre en charge les malades le plus tôt possible, en leur donnant de l’oxygène, et si besoin des corticoïdes et des anticoagulants. Cela permet de faire s’effondrer le taux de décès et de passage en réanimation. Et ça peut se faire à domicile ou à l’hôpital, avec un personnel qui n’a pas besoin d’être très formé. Avec une telle méthode, on éviterait le confinement, on sauverait l’économie et surtout on aurait bien moins de morts du Covid!

    La peur est mauvaise conseillère: le confinement est un remède pire que le mal?

    Ma critique du confinement est bien sûr aussi économique et sociale. Le remède (le confinement) risque d’être bien pire que le mal (le Covid). Le bilan coûts-avantages du confinement (que tout Gouvernement devrait faire avant de se décider) est largement défavorable au confinement. Durant le premier confinement, les violences conjugales ont augmenté de 40 %. La période a aussi été très dure pour les personnes atteintes de troubles psychiques et a multiplié les addictions et les dépressions.

    Et la crise économique, ce sont des choses très concrètes: la récession, le chômage, l’appauvrissement généralisé, les faillites, les suicides, un pays exsangue...Le premier confinement a déjà jeté un million de Français en plus dans la pauvreté. Les bénéficiaires de l’aide alimentaire ont augmenté de 30 %. Le Secours populaire a vu exploser le nombre de demandes de repas et 45 % des gens qui sont venus étaient jusque là inconnus de l’association.

    Si le confinement était un essai médicamenteux, on l’arrêterait tout de suite à cause des effets secondaires terribles! Il ne s’agit pas d’opposer économie et santé, car les crises économiques dégradent notre santé et tuent aussi. 1929 l’a prouvé.

    Surtout, le confinement et ses effets économiques menacent notre système hospitalier. En effet, c’est l’activité économique qui, grâce à des impôts et à des charges, finance notre système hospitalier. Si on contracte l’activité, il y aura moins de rentrées fiscales et donc moins d’hôpitaux, moins de lits, moins de respirateurs avec des soignants moins nombreux et moins bien payés! Pour sauver notre système hospitalier, il faut déconfiner au plus vite!

    Vous décrivez aussi la «psychose» qui s’est emparée du monde depuis le début de l’épidémie: en fait-on trop avec ce virus?

    Ce virus nous pose un énorme problème de santé publique, qui vient du caractère potentiellement suffocatoire de la maladie chez les patients à risque. Nos services de réanimation risquent d’être submergés. Mais en ce qui concerne la dangerosité du virus, elle reste faible. L’épidémie de Covid-19 est une épidémie banale, d’ampleur moyenne, comme l’humanité en a déjà connu des centaines. Chaque année, 60 millions de personnes meurent dans le monde (dont 600 000 en France). En 2020, le Covid-19 à lui seul ne fera pas bouger le chiffre de la mortalité mondiale.

    La mortalité du Covid-19 est bien inférieure à 0,5 %. Sur les 1046 marins infectés du porte-avions Charles de Gaulle, aucun n’est mort. La mortalité de son cousin le SRAS, qui toucha l’Asie en 2003, était comprise entre 10 et 20 %. Celle de son autre cousin, le Mers saoudien est de 40 %. Celle d’Ebola oscille entre 60 et 90 %. Comme dans l’écrasante majorité des infections respiratoires classiques et contrairement à la Grippe espagnole de 1918 qui frappait principalement des jeunes, le virus tue surtout des personnes âgées. Que ferons nous le jour où nous serons confrontés à un virus aussi contagieux mais bien plus létal que le Covid-19?

    En 2016, les broncho-pneumopathies obstructives ont fait plus de deux millions de victimes. Cette année-là, on n’a pas arrêté l’économie de la planète pour autant.

    Bien sûr, nous pourrions parler des grandes épidémies du passé, bien plus mortelles que l’épidémie actuelle, avec la Peste noire au 14ème siècle (40 % de la population européenne tuée!) ou la Grippe espagnole de 1918-1919 (50 millions de morts), mais rappelons juste qu’en 1969, alors que nous étions déjà un pays moderne, la grippe de Hong-Kong a fait un million de morts dans le monde, dont 35 000 en France. Pourtant, aucune mesure particulière n’avait été prise et la société n’en a gardé aucun traumatisme.

    Selon l’OMS, en 2016, les broncho-pneumopathies obstructives ont fait plus de deux millions de victimes. Cette année-là, on n’a pas arrêté l’économie de la planète pour autant.

    En Chine, la pollution deux millions de personnes par an. Cela veut dire que le nombre de morts causé par la pollution en Chine sera plus important que le nombre de victimes dues au Covid-19 non seulement en Chine, mais même dans le monde entier. Même chiffre en Inde. Si nous regardons les épidémies actuelles, nous voyons que deux millions de gens sont rongés vivants et mutilés par la lèpre (avec 200 000 nouvelles contaminations par an). 200 millions de gens souffrent du paludisme, maladie qui tue 500 000 victimes par an. Pourtant, ces pathologies bien plus dangereuses ne mettent pas le monde à l’arrêt, car comme elles sont connues de longue date, elles ne provoquent plus aucune hystérie. C’est la nouveauté du virus qui nous terrorise.

    En 2020, les causes principales de la mortalité vont rester les mêmes que les années précédentes: cancers (neuf millions de morts par an), faim (9 millions de morts par an, il suffit donc de 40 jours à la faim pour tuer autant que le Covid depuis son apparition), pollution, broncho-pneumopathies (3,5 millions), infections respiratoires hors-Covid (2,5 millions, dont 600 000 pour la grippe), tuberculose (un million), paludisme, SIDA, hépatites, accidents de la route, guerres...Les vrais tueurs de masse du 21ème siècle en Occident ne sont pas le Covid-19. Ils ont pour nom: drogues, acides gras saturés, sel, sucre, surconsommation de médicaments, tabac (qui fait 75 000 morts en France chaque année)...Ce sont eux qui tuent le plus. C’est sur eux que nous devrons faire porter sur la durée nos politiques de santé publique.

    En France (...) il n’est finalement pas mort plus de gens du 1er janvier au 30 septembre 2020 qu’en 2019 sur la même période

    Comme le Covid tue surtout des personnes avec une espérance de vie déjà basse, il n’a pas pour l’instant provoqué de surmortalité. Dans notre livre, je cite l’exemple d’un médecin qui a intubé un homme atteint d’un cancer en phase terminale et qui ne pesait plus que 37kg...mais comme ce malheureux patient était aussi positif au Covid, il a été compté comme mort du Covid. En France, malgré la première vague et un pic de mortalité en avril, il n’est finalement pas mort plus de gens du 1er janvier au 30 septembre 2020 qu’en 2019 sur la même période. La Suisse a même connu en 2020 moins de décès au premier semestre 2020 qu’en 2019. Nous sommes donc en pleine surréaction contre-produc

  • D'accord avec Mathieu Bock-Côté : « Le nationalisme n'est pas un péché »

     

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    Une réflexion qui n'a rien à voir avec le libéralisme mondialisé que prêche partout Emmanuel Macron en parfait décalage avec les réalités et les évolutions du monde actuel. Comme nous, Mathieu Bock-Côté prône limites, frontières et enracinement qui n'entraînent nullement un esprit de fermeture aux autres et au monde. mais qui, simplement, répondent au besoin de l'homme « d'habiter un pays qui ne soit pas qu'une page blanche ». [Le Figaro, 16.11].  LFAR

     

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    Il n'y avait rien de surprenant à entendre Emmanuel Macron, dans le cadre de la commémoration du centenaire de l'Armistice, dénoncer le « nationalisme ».

    Tous y ont vu, sans se tromper, une réponse à Donald Trump, qui s'en est récemment réclamé. Mais Emmanuel Macron faisait aussi tout simplement écho à la définition courante du nationalisme en France, qui l'assimile à l'extrême droite. On se souvient de la formule de François Mitterrand, qui se voulait définitive : « Le nationalisme, c'est la guerre ! »

    Mais il suffit de se dégager du contexte français pour constater que le terme « nationalisme » n'a pas partout la même connotation, ce qu'a noté Gil Delannoi dans La Nation contre le nationalisme. Même dans l'espace francophone, sa signification varie, comme on le voit au Québec, où il désigne essentiellement le combat mené au fil des siècles par les Québécois francophones pour conserver leur identité collective dans une Amérique où le fait français est minoritaire. Le nationalisme y est non seulement normalisé, mais valorisé, au-delà de la seule option indépendantiste. On pourrait dire la même chose du nationalisme irlandais, polonais ou de celui des pays Baltes - ces peuples ont dû conquérir leur indépendance. Les petites nations savent très bien qu'elles ne peuvent compter que sur elles-mêmes pour défendre leur droit d'exister.

    Il se pourrait toutefois que la condamnation du nationalisme, chez Emmanuel Macron, aille bien plus loin que sa dénonciation habituelle. Car ce n'est pas la première fois que celui-ci, croyant s'en prendre au nationalisme et ses excès, prend en fait pour cible la nation en elle-même. On se souvient de sa déclaration quelque peu contre-intuitive au moment de la présidentielle, lorsqu'il avait affirmé que la culture française n'existait pas ou plus récemment, de sa caricature de la psychologie française qui serait celle de « Gaulois réfractaires ». Même les pages glorieuses de l'histoire nationale sont gommées, avec l'effacement symbolique de la victoire française lors de la Grande Guerre au profit d'un mythique siècle d'amitié franco-allemande.

    Ce zèle antinationiste, pour emprunter le néologisme de Pierre-André Taguieff, se confirme, par effet de contraste, dans l'enthousiasme européen du président. L'appel lancé à la constitution d'une souveraineté européenne, parachevant la désincarnation politique des nations, se complète maintenant avec celui pour une armée européenne. On pourrait voir là un appel à l'Europe puissance, mais l'Europe macronienne semble terriblement décharnée. Elle a moins l'allure d'une civilisation se constituant politiquement que du stade intermédiaire dans la construction d'une cité universelle, où pourrait s'épanouir une « overclass » enfin délivrée de ses obligations envers une communauté politique particulière et se percevant elle-même comme une aristocratie planétaire.

    « Si le nationalisme lui-même ne cesse de se recomposer (...), c'est qu'il permet à l'homme d'habiter un pays qui ne soit pas qu'une page blanche »

    C'est probablement là que se confirme le caractère radical d'un certain progressisme. On y retrouve une conception de la modernité qui présente la diversité humaine, celle des peuples, des religions et des civilisations, comme un moment transitoire dans une longue histoire censée aboutir à une humanité réconciliée sous le signe de la cité universelle. L'homme n'aurait cessé d'élargir au fil des siècles et des époques ses cercles d'appartenances. Viendra un jour où il saura se passer de frontières et de demeure - tel est le pari du progressisme. L'homme trouverait sa rédemption dans une adhésion militante au parti du mouvement, qui le purgerait d'un enracinement qu'on fait rimer avec encrassement.

    Mais cette histoire a surtout les traits d'un fantasme destructeur. Gabriel Marcel l'a déjà dit de manière lumineuse : « À la base de l'activité des révolutionnaires […] gît cette conviction monstrueuse : ce que nous détruisons peut se remplacer, nous avons quelque chose à mettre à la place. » Si le conservatisme renaît en notre temps, c'est d'abord à la manière d'une prise de conscience de l'intime fragilité du monde. On ne saurait présenter nos patries comme des constructions sociales purement artificielles, bêtement transitoires, toujours déjà périmées, qu'on pourrait démonter à loisir. L'homme a besoin de croire au monde qu'il habite.

    Et si le nationalisme lui-même ne cesse de se recomposer, au-delà des définitions polémiques qu'en donnent ceux qui veulent en finir avec lui, c'est qu'il permet à l'homme d'habiter un pays qui ne soit pas qu'une page blanche - un pays s'inscrivant sous le signe de la continuité historique. Et sachant que l'histoire n'accouchera ni demain ni après-demain d'un monde homogène, les peuples sont en droit de demander à leurs dirigeants de défendre leurs intérêts sans basculer dans une forme de messianisme sacrificiel les poussant à s'abolir pour une idole idéologique déracinée qui n'est qu'une contrefaçon de l'humanité.  

    Mathieu Bock-Côté        

    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017). 
  • La gauche contre le classement du Sacré-Coeur !, par Christian Vanneste.

    La gauche française et son idéologie sont la maladie mortelle de notre pays. Un récent symptôme vient de le rappeler. Le Sacré-Coeur de Montmartre va être classé ! Beaucoup de ceux qui aiment Paris pensaient qu’il l’était déjà. C’est en le visitant qu’on a le plus bel aperçu de la capitale. Et lorsqu’on parcourt les rues parisiennes, c’est souvent un plaisir de lui voir couronner une perspective. 

    christian vanneste.jpgAlors que l’indifférence et la désinvolture ont laissé brûler les toits de Notre-Dame et le trésor de ses charpentes, c’est désormais l’édifice religieux le plus visité, avec 11 millions de visiteurs. Le classement est une reconnaissance, c’est aussi une ouverture plus grande que l’inscription pour obtenir des subventions en vue de son entretien et de sa préservation. On imagine l’effet d’un monument dominant Paris et qu’on laisserait s’enlaidir.

    Pourtant ce classement tellement évident n’est pas du goût de tout le monde ! Au Conseil Municipal du XVIIIe arrondissement, les socialistes, communistes et les écologistes, plus “pastèques que jamais” s’y sont opposés. L’union de la gauche revivrait donc dès qu’il s’agit de s’en prendre à la religion catholique et à ses symboles. Ils ne sont pas les seuls : on trouve des associations laïcardes, des francs-maçons, et même des historiens sans doute pour rappeler que l’histoire loin d’être une science n’est parfois que de l’idéologie camouflée en recherche. Le promeneur amoureux de Paris s’offusque : “Mais que vous a donc fait cette basilique dont l’architecture est certes témoin de son temps et peut-être contestée, comme c’est le cas du Centre Pompidou ?” En fait, cela n’a rien à voir avec l’esthétique. Le Sacré-Coeur est une insulte à la Commune selon les protestataires ! Ce classement tombe avec le 150e anniversaire de la dernière révolution parisienne écrasée par l’armée. Une fois de plus, non contente de compromettre l’avenir de notre pays par son opposition à tout ce qui en faisait la force économique autant que sociétale, la gauche veut réécrire l’histoire, sacraliser ce qu’elle aime et effacer ce qu’elle hait. Remarquons d’ailleurs combien la haine et la sacralisation animent ceux qui prétendent combattre la première et noyer toute religion dans un bain de laïcité.

    L’accusation est infondée. Le projet du Sacré-Coeur est né avant la Commune, en réaction à la défaite française face à la Prusse, et à l’abandon de Rome  par les troupes françaises qui protégeaient le Pape contre l’arrivée des troupes italiennes. L’intention était clairement catholique et expiatoire mais ne visait pas les communards. L’édifice aurait pu être construit ailleurs, mais il le fut à cet endroit en raison de la disponibilité de terrains militaires. L’Opéra n’était pas achevé et avait subi des destructions lors de la Commune. Alexandre Legentil, à l’origine du “Sacré-Coeur”, concepteur de l’idée, avait souhaité d’abord la réaliser à la place de l’Opéra Garnier. Le lieu, sur la colline où Saint Denis, premier évêque de la capitale a été décapité avec deux de ses amis, particulièrement visible, était donc doublement symbolique. Il fut choisi. Une abbaye y avait été déjà implantée au Moyen-Âge, puis  rasée en 1792 lors d’une première fureur révolutionnaire.

    L’hostilité au classement est donc à la fois un procès d’intention rétrospectif et à nouveau une inversion systématique des valeurs. Les communards seraient des héros, des martyrs, les fusillés du Père Lachaise que certains célèbrent annuellement et dont la mémoire devrait être sacrée tandis que le gouvernement légal qui a réprimé la sédition serait à inscrire sur la liste des maudits de l’Histoire de France. C’est à Montmartre qu’ont pourtant été fusillés, c’est-à-dire assassinés par les communards, les généraux Clément-Thomas et Lecomte. On aimerait 150 ans plus tard un peu moins de sectarisme dans le tri des victimes.  Pourtant, un ancien grand maître du Grand Orient s’exclame : ” une insulte à la mémoire des 30 000 morts de la commune !” Faut-il donc rappeler une fois encore les violences et le vandalisme qui ont accompagné cette dernière explosion parisienne contre un gouvernement français. Depuis 1789, cette effervescence à répétition avait provoqué la chute de quatre régimes et jeté toute la France dans le désordre et l’aventure parce que la bouilloire parisienne avait de la fièvre. L’écrasement de la Commune a assuré à la France la stabilité de la IIIe République, où d’ailleurs d’anciens communards ont progressivement joué un grand rôle, mais dans la légalité. Les Tuileries, l’Hôtel de Ville, le Palais Royal, le Palais D’Orsay, etc,  ont été ravagés par les révolutionnaires de 1871, héritiers directs de ceux qui ont détruit tant d’églises et d’abbayes durant la “grande révolution”, de ceux qui ont commis les massacres de septembre 1792, et le génocide vendéen. Le 26 mai 1871, 52 otages extraits de la prison de la Roquette dont 34 gendarmes et 11 prêtres et pères Jésuites, furent conduits et exécutés au 85 rue Haxo (20e arrondissement), dans un ancien café-concert qui servait à la Commune de dernier poste de commandement.

    Au-delà de cette polémique dérisoire, il faudrait s’inquiéter de l’état d’une nation au sein de laquelle certains, à qui l’on tend les micros et qui sont souvent au pouvoir, s’ingénient à effacer voir à noircir les pages les plus glorieuses de son histoire, à faire tomber au moins symboliquement les statues de ses grands hommes pour en dresser à la mémoire de ceux à qui la France ne doit rien, si ce n’est des cendres et de la violence, sous prétexte qu’ils sont les saints et martyrs de la gauche.

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : Bouvines, le 27 juillet, serait une bien meilleure date pour la Fête nationale !...

    1789 ? 1790 ? : Ambigüité majeure de la Fête nationale...

     

    Certes, officiellement, c'est le 14 juillet 1790 - et, donc, la Fête de la Fédération, moment fugitif et illusoire de véritable "union nationale"... - que l'on célèbre. Mais le télescopage des deux dates prête malheureusement, et assez souvent, à confusion.

    Le 14 juillet 1789, on promène des têtes au bout des piques. François Furet l'affirme : dès cet épisode, la Terreur est en gestation, "la culture politique qui peut conduire à la Terreur est présente dans la révolution française dès l'été 1789", et la prise de la Bastille inaugure "le spectacle de sang, qui va être inséparable de tous les grands épisodes révolutionnaires".

     terreur tetes sur piques.jpg

    "C'est ainsi que l'on se venge des traîtres." dit l'horrible légende de cette gravure de 1789 dépeignant des soldats ou des miliciens portant les têtes de Jacques de Flesselles et du marquis de Launay sur des piques.  

    Que s'est-il vraiment passé, "le 14 juillet" ? Rien de très glorieux, et, pour être parfaitement exact, rien que du franchement sordide, du répugnant à l'état pur : le gouverneur de la forteresse, Launay, se fiant à leur promesse, laisse entrer les assaillants, qui avaient préparé leur coup; il est assassiné, et sa tête promenée au bout d'une pique !... De la prison (!), on extrait les seuls sept prisonniers qui s'y trouvent : quatre faussaires, un libertin et deux fous, qui, dès le lendemain, seront discrètement conduits à Charenton.

    Voilà la "gloire de la République" ? 

            

    Or, il se trouve que, depuis la Révolution, la Bastille est l'objet d'une falsification historique sans précédent, et d'une ahurissante réécriture des évènements, qui laisse rêveur, et qui est bien l'une des choses les plus stupéfiantes, mais aussi les plus sordides, qui soient.

    Revenons-y quelques instants...

    N'ayant plus aucune valeur militaire depuis des lustres, totalement sous exploitée en tant que prison d'État, et gênant l'accroissement de la capitale vers l'est, il y avait bien longtemps que les rois avaient résolu sa disparition. Seules les difficultés financières chroniques de la royauté retardaient sa disparition.

     La_Bastille_20060809.jpg

    La Bastille, telle qu'elle se présentait au XVIIIème siècle (gravure du temps)

     

    En 1789 eut lieu, ici, l'un des événements les plus ignobles d'une Révolution qui n'en manque pourtant pas. Le gouverneur de Launay accepta de rendre - sans combat - la forteresse aux émeutiers, à la condition expresse qu'il ne serait fait aucun mal à personne. Moyennant quoi, une fois les portes ouvertes, la garnison fut massacrée, et les têtes promenées au bout de piques... 

    Le pseudo mythe d'une prétendue "prise de la Bastille" - prise qui n'a jamais eu lieu puisque la citadelle s'est rendue sans combattre - mêle donc le mensonge le plus énorme à l'ignominie la plus révoltante, dans une réécriture volontairement falsificatrice de la vérité historique, où le burlesque le dispute au tragique et à l'horreur.

     

     • 1. Dans notre Album : Écrivains royalistes (I) : Chateaubriand , celui-ci - témoin oculaire des faits - rappelle cette falsification de l'Histoire :

    Mystification et falsification de l'Histoire...

    "Le 14 juillet, prise de la Bastille. J'assistai, comme spectateur, à cet assaut contre quelques invalides et un timide gouverneur: si l'on eût tenu les portes fermées, jamais le peuple ne fût entré dans la forteresse. Je vis tirer deux ou trois coups de canon, non par les invalides, mais par des gardes-françaises, déjà montés sur les tours. De Launay, arraché de sa cachette, après avoir subi mille outrages, est assommé sur les marches de l'Hôtel de Ville; le prévôt des marchands, Flesselles, a la tête cassée d'un coup de pistolet; c'est ce spectacle que des béats sans cœur trouvaient si beau. Au milieu de ces meurtres, on se livrait à des orgies, comme dans les troubles de Rome, sous Othon et Vitellius. On promenait dans des fiacres les vainqueurs de la Bastille, ivrognes heureux, déclarés conquérants au cabaret; des prostituées et des sans-culottes commençaient à régner, et leur faisaient escorte. Les passants se découvraient avec le respect de la peur, devant ces héros, dont quelques-uns moururent de fatigue au milieu de leur triomphe. Les clefs de la Bastille se multiplièrent; on en envoya à tous les niais d'importance dans les quatre parties du monde. Que de fois j'ai manqué ma fortune ! Si moi, spectateur, je me fusse inscrit sur le registre des vainqueurs, j'aurais une pension aujourd'hui."

    Mémoires d’Outre-tombe, La Pléiade, Tome I, page 168.

     

     • 2. Dans notre Album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville, voir la photo "Variations sur le 14 Juillet"

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    Dans ce travestissement éhonté de l'Histoire, on ne sait ce qui prédomine, de la bouffonnerie ou de l'horreur : on a les symboles et les mythes qu'on peut ! 

     

     

     • 3.  et, dans lafautearousseau, l'excellent point de vue de Jérémy Loisse :

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2017/07/15/histoire-actualite-aux-sources-du-14-juillet-5963398.html

     

     

    Alors que, le 14 Juillet 1790, on célèbre au contraire une espérance, vite déçue certes, et entachée de profanation et de sacrilège (1), mais, aussi, enthousiasmante et belle, malgré tout : au moins l'intention, dans l'opinion, était-elle bonne

    Pour Marc Bloch, repris par Max Gallo, tout Français véritable ne peut que vibrer à l'évocation de la Fête de la Fédération, qui n'a son pendant que dans le Sacre de Reims...

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    Ce qui, par contre, fait l'unanimité : l'hommage à l'Armée française... :

     

    (1) : "...L'abbé Louis (qui devait devenir Ministre des finances de Louis XVIII, ndlr) était venu à jusqu'à Gand réclamer son ministère : il était fort bien auprès de de M. de Talleyrand, avec lequel il avait officié solennellement à la première fédération du Champ de Mars : l'évêque faisait le prêtre, l'abbé Louis le diacre et l'abbé Desrenaudes le sous-diacre.

    Monsieur de Talleyrand, se souvenant de cette admirable profanation, disait au baron Louis : "L'abbé, tu étais bien beau en diacre au Champ de Mars !" Nous avons supporté cette honte derrière la grande tyrannie de Bonaparte : devions-nous la supporter plus tard ?..."(Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, tome 1, page 933).

    "Et surtout, ne me faites pas rire !...", avait dit Talleyrand à l'un des participants de cette admirable profanation, au moment où il allait célébrer la Messe...

     talleyrand a droite officiant.jpg

    Le serment de La Fayette à la fête de la Fédération,

    Talleyrand officiant, à droite...