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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Bernard Pascaud * : « Espérer juste »

     

    meetingaf5-6397c.jpgQu'est-ce que la Restauration nationale ?

    La Restauration nationale est un mouvement politique français né en 1955 dans la suite des Amis d'Aspects de la France, association qui soutenait le journal du même nom créé dans la lignée de l'Action française. C'est un « complot à ciel ouvert » qui tend à faire comprendre aux Français la nécessité d'un État qui soit le garant de l'unité et de la continuité. Le problème politique majeur reste celui des institutions qu'aucune république successive n'a correctement résolu. La V° République est, comme les précédentes, un régime des partis et l'État n'a cessé de se dégrader. Où trouve-t-on par exemple un symbole fort de notre unité ? Où également une vraie représentation nationale ? La France a toujours besoin d'un souverain, d'un fédérateur et d'un arbitre. C'est pourquoi nous sommes royalistes.

    Quels sont ses buts ?

    L'amour de la France nous conduits à vouloir rendre possible ce qui est nécessaire : la restauration monarchique. Car demander au système actuel ce qu'il ne peut pas donner, est insensé. Restaurer veut dire instituer, c'est-à-dire faire du neuf, en s'inspirant de ce qui a réussi, en l'adaptant aux exigences contemporaines et en le plaçant dans notre continuité historique. Ce but ultime n'exclut pas la défense quotidienne de l'intérêt français.

    Comment est-elle organisée ?

    De la façon la moins originale qui soit : un siège à Paris et des fédérations en province qui organisent nos activités. Conférences sur des sujets d'actualité avec des personnalités éminentes, organes de presse et sites Internet contribuent à faire connaître nos analyses et propositions. Un journal éponyme de notre mouvement maintient une liaison avec tous nos adhérents. Ces outils visent à aller à la rencontre de nos compatriotes de plus en plus inquiets de l'avenir de la France et qui souffrent de constater notre division et notre affaiblissement. Il y a dans notre pays un besoin d'espérance inassouvi. Nous leur disons qu'il est bien d'espérer mais qu'encore faut-il espérer juste.   PROPOS RECUEILLIS PAR J.B.A.

    * Président de La Restauration Nationale

  • Policiers brûlés à Viry-Châtillon : Passé un certain seuil de violence, autoriser la police à tirer. A balles réelles ..

    Les deux fonctionnaires les plus gravement blessés effectuaient leur mission de surveillance lorsque « une dizaine d’individus s’en sont pris à eux avec des jets de cocktails Molotov » sur leur voiture de police.  Photo AFP

     

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    Trop, c'est trop ! Deux riveraines du carrefour où a eu lieu la tentative d'assassinat des policiers ont été interrogées sur BFM : l'une explique que pour aller à la grande surface d'à côté, elle fait un grand détour en partant d'abord vers l'autre côté de la ville, pour ne pas utiliser « son » carrefour ; la seconde dit simplement « on a peur ». Voilà, non pas la France, mais l'état dans lequel le Système a mis la France ; nuance ! Pour ce qui est des policiers, l'un des deux brûlés a été plongé dans un coma artificiel, et son pronostic vital est engagé.

    Bien évidemment, aucun nom, aucun visage, à part celui des deux riveraines : les autres personnes interrogées ont un accent qui dit suffisamment leur origine ; et on parle de « jeunes ». On a compris...

     

    On ne peut plus continuer comme cela. On ne peut plus continuer à entendre le sinistre trio Hollande-Valls-Cazeneuve débiter leurs rodomontades aussi grandiloquentes qu'inutiles : « rien ne sera toléré », mais chaque jour c'est pire ; « les coupables seront arrêtés », mais de plus en plus de violences se produisent, maintenant presque chaque jour; « tout sera fait », mais tout empire...

     

    Pour que cela cesse, il n'y a pas trente-six mille solutions : les voyous, délinquants, terroristes-assassins doivent être prévenus et recevoir ce genre de message : attention, au-delà d'un certain seuil de violence - par exemple s'il y a jet de cocktails Molotov ou blocage de portières pour empêcher les policiers de sortir d'un véhicule en feu - la police, les policiers tireront. Ils tireront à balles réelles. Ils tireront pour mettre hors d'état de nuire. C'est ce qu'ils font déjà, d’ailleurs, en face des terroristes : ils tuent des assassins avant que les assassins ne les tuent.

     

    Et que ceux qui ne veulent pas de cette mesure ne viennent pas se plaindre, après, si la violence augmente et si, d'aventure, ils en sont un jour victimes.

     

    Réagissons, ou ne nous plaignons pas ! 

     
     
  • Macron ne cesse de recadrer, et de se faire recadrer en retour...

    Quand le singe veut monter au cocotier, il faut qu’il ait les fesses propres,dit le proverbe africain. Macron ne cesse de donner des leçons au monde entier, mais il ne cesse pas non plus d'en recevoir, et de cinglantes, en retour. Et, là, c'est l'image de la France sur la scène internationale qui est écornée...

    Après Trump et Poutine il y a peu, voilà qu'il fait la leçon à Bolsonaro, au demeurant fort critiquable sur son action à propos de l'Amazonie, tout le monde en convient.

    Fort bien.

    Mais cela lui a valu une réplique cinglante - et, elle aussi, tout à fait juste - du Grand conseil coutumier des peuples amérindien et bushinengé, qui a dénoncé l'hypocrisie des gouvernements brésilien et français ce dimanche, sur France info, par la voix de son président, Christophe Pierre...

    Extraits :

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    Christophe Pierre s'est illustré dans le bon combat contre "la montagne d'or", projet fou auquel Macron a finalement renoncé; mais pourquoi, alors, livrer la forêt, sous d'autres formes, à la destruction ?...

     

    "...Le gouvernement français déplore la destruction de l'Amazonie brésilienne, mais parallèlement octroie des permis d'exploration aux multinationales minières en Amazonie française...

    ...En Guyane, ce sont plus de 360.000 hectares qui ont été cédés aux multinationales minières. C'est énorme. C'est la moitié de la surface de forêt qui a brûlé en Bolivie ! On dénonce le fait de vouloir donner des leçons à l'international, alors que sur le territoire guyanais français, ce gouvernement fait des non-sens, des choses qui ne vont pas dans le sens de la préservation de la biodiversité et de l'Amazonie...

    ...Il n'est jamais indiqué, à aucun moment, que les peuples autochtones ont toujours su préserver leur milieu, à travers leur mode de vie. C'est un savoir-faire précieux aujourd'hui... la priorité, c'est aussi de reconnaître les droits des peuples autochtones et leur rapport à la terre. C'est un élément fondamental du combat contre la crise climatique...

    ...Pour nous, la forêt, ce n'est pas seulement un ensemble d'arbres, d'animaux et d'êtres. C'est notre maison, c'est le territoire qui nous a tout donné, de notre identité jusqu'à quasiment la nourriture quotidienne. Voir la forêt brûler, c'est voir brûler tout cela", rappelle Christophe Pierre.

    Il a raison, il a bien parlé.

    Et, pour Macron, c'est encore un "pan sur le bec" !

  • Demain, Macron va tenter de nous enfumer avec un entretien dans Valeurs actuelles...

    France info ouvre son "5/7" de ce matin avec l'annonce de l'entretien accordé par le président à VA, à paraître demain, et les principaux points sur lesquels il portera.

    D'emblée le journaliste annonce la couleur : le président veut cajoler "sa jambe droite" : il va se montrer ferme sur l'immigration, il souhaite notamment plus d'efficacité dans les reconduites à la frontière, il va lutter contre l'immigration illégale, il va exiger un plus grand contrôle des soins, des actes médicaux auxquels ont accès les migrants.

    Il va, il va, il va...

    Il va surtout nous prendre pour ce que nous ne sommes pas !

    Car dans le même temps il annonce dans l'entretien - dit le journaliste, qui l'a lu - qu'il est "contre-productif d'interdire le port du voile pendant les sorties scolaires" et, dans la foulée, il condamne l'élu RN Julien Odoul, qui a osé protester (et il a eu MILLE FOIS RAISON !) contre la présence d'une femme voilée à l'intérieur du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté...

    Et enfin, cerise sur le gâteau, pas un mot sur Eric Zemmour mais - en privé - la condamnation est définitive : "La pensée d'Eric Zemmour est mortifère", juge le président de la République. Le journaliste termine son topo sur cette sentence nette et sans appel : le couperet de la guillotine est tombé !

    Pour nous, la pensée d'Eric Zemmour est, au contraire, salutaire, nécessaire, indispensable. Elle est réactionnaire au sens étymologique du terme. Elle remet les choses à l'endroit, la vérité à sa place, dénonce les mensonges et les tartuferies, exalte sans cesse la France et prévient inlassablement contre l'aveuglement suicidaire d'un Pays légal qui endort volontairement une opinion publique déjà largement anesthésiée, mais encore capable de sursaut.

    Bref, Zemmour, qui a lu Bainville, et qui défend courageusement l'Action française à tout instant, est un peu comme "un AF du dehors", et, en ce sens, plus précieux, plus utile, plus efficace que s'il annonçait tout de go son ralliement au mouvement...

    Alors Macron peut bien essayer de montrer ses muscles et de rouler des mécaniques, pour rouler des lecteurs qu'à notre avis il ne trompera pas. Entre Zemmour et lui, nous savons où est "le mortifère" et où est le remède contre le mal. Entre Zemmour et lui, nous avons choisi... 

    VIVE ZEMMOUR !

  • On a tout à perdre à mépriser les États et les nations, à les tenir pour dépassés ...

    Barcelone, palais de la Généralité, place Sant Jaume

      

    En deux mots.jpgS'il y a une leçon française de l'exemple catalan, c'est que le politique est hautement conditionné, limité, voire défié par des réalités sociales profondes, antérieures, venues de temps très anciens, qui activent les passions des hommes et suscitent leurs actions, bonnes ou mauvaises, traditionnelles ou subversives ; que les États, les gouvernements, les constitutions, les formules procédurales, ne sont pas tout-puissants ; que la pratique démocratique telle qu'elle est conçue de nos jours, peut même avoir des effets très pervers ; que tout cet attirail ne suffit pas en soi-même à donner à volonté forme et cohésion à une société, ou à la modifier à son gré.  

    C'est en se fondant sur une société catalane très identitaire, de longue date préexistante (en vérité au moins depuis le Moyen-Âge), sur une volonté forte et partagée de défense de sa langue, de sa culture et de ses mœurs, c'est en somme par la culture - les familles, l'école, l'université, les médias, les milieux intellectuels - que les indépendantistes catalans de droite et de gauche ont pris peu à peu le pouvoir en Catalogne. Et in fine le seul qui soit décisif qu'ils viennent de perdre : le pouvoir politique. Cette chronologie n'infirme pas le politique d'abord maurrassien : elle montre ses limites, les conditions et la temporalité - variables - de son application.  

    Les séparatistes viennent de perdre le pouvoir politique en Catalogne et c'est heureux. Mais le catalanisme lui survivra longtemps encore. Soit sous la forme persistante de l'indépendantisme, soit, si son équipée tragi-comique aura servi de leçon, fût-elle amère, comme composante de la nation espagnole. Nation de nations si l'on sait à Madrid comme à Barcelone, respecter des réalités qui, de toute façon, ne s'effacent pas.  

    Le cas pourrait être médité à bien des égards en France et en Europe. Par exemple s'agissant de notre politique d'immigration, qui aujourd'hui fracture gravement et de plus en plus notre société. Ou s'agissant des velléités fédéralistes de certains en matière européenne. En particulier celles que nourrit le président Macron. L'exemple hispano-catalan nous montre qu'on a tout à perdre à mépriser les États et les nations, à les tenir pour dépassés. 

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien ci-dessous

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Pour instruire Marc Menant, qui attaque Daudet sur l'antisémitisme: quand Thorez parlait de Blum...

    DAUDET.jpgAvant-hier, sur C News, Marc Menant s'est une fois de plus discrédité, en attaquant Léon Daudet, accusé par lui d'antisémitisme pour avoir attaqué (mais c'était "politiquement") Léon Blum. Menant a évidemment enfourché le dada d'un Daudet et d'une AF antisémite, alors que Léon Daudet était "détaché de l'antisémitisme depuis belle lurette"...

    Si Marc Menant lisait lafautearousseau, il pourrait apprendre la genèse de ce rejet de l'antisémitisme par Léon Daudet...

    Et, s'il lisait aussi le Blog Le chiffon rouge (PCF Morlaix), il pourrait lire ceci (extraits), écrit par le dirigeant communiste sur Léon Blum :

    "Tartuffe immonde... C'était un de ces fils de bourgeois enrichis, qui font de la littérature aristocratique et jouent les patriciens de la Troisième République... Il s'attaquait à tout ce qu'il y a de viril, de pur, de sain, de populaire, à toute foi dans les idées, dans les sentiments, dans l'homme. Au fond de toute cette pensée, il n'y avait qu'un plaisir mécanique d'analyse, d'analyse à outrance, une sorte de besoin animal de ronger la pensée, un instinct de ver... Lucien Lévy-Cœur était socialiste. Il n'était pas le seul à ronger le socialisme. Les feuilles socialistes étaient pleines de ces petits bonhommes de lettres, art pour art, qui s'étaient emparés de toutes les avenues qui pouvaient conduire au succès. Ils barraient la route aux autres et remplissaient les journaux qui se disaient les organes du peuple, de leur dilettantisme décadent..."

    "Un instinct de ver", "tartufe immonde" et autres amabilités : mais Menant n'en a cure : pour lui seule l'Action française, seul Léon Daudet (dont il est avéré qu'il était détaché de l'antisémitisme) reçoivent des coups, aussi injustes que mensongers :  le bel "historien" (!!!!) que voilà !

    Quand donc la chaîne C News le renverra-t- elle ?

    Cela urge !

    lafautearousseau

  • Pourquoi les Russes sont intervenus en Ukraine, par Dragana TRIFKOVIC

  • À la découverte du fonds lafautearousseau (17) : ces animaux qui ont servi, et servent, la Patrie...

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 22 Albums, 47 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui : Ces animaux qui ont servi, et servent, la Patrie...

    (tiré de notre Éphéméride du 4 juin)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    Á la découverte du "Fonds lafautearousseau")

     

    1916 : "Le Vaillant", pigeon voyageur, remplit sa mission, malgré les gaz asphyxiants...
     
     
    Eh, oui ! Des animaux, aussi, peuvent servir la Patrie : les chiens décorés - et pensionnés, jusqu'à leur mort... - sont les plus connus, et ne se comptent plus.
    Les pigeons voyageurs sont peut-être moins connus : profitons donc de ce 4 juin pour rappeler l'aide immense qu'ils ont apportée à l'armée française, dans son héroïque Grande Guerre, et particulièrement l'action de "Le Vaillant", ce pigeon voyageur qui reçut le Diplôme de Bague d'honneur, puis la Croix de Guerre en 1916, avec cette citation :
     
    "Malgré les difficultés énormes résultant d’une intense fumée et d’une émission abondante de gaz, a accompli la mission dont l’avait chargé le commandant Raynal.
    Unique moyen de communication de l’héroïque défenseur du Fort de Vaux, a transmis les derniers renseignements qui aient été reçus de cet officier fortement intoxiqué, est arrivé mourant au colombier ".
     

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  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (195)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Vingt mille parisiens acclament Daudet à Luna Park...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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     L'Action Française, numéro 332, du 28 novembre 1925.



    Léon Daudet prit la parole un grand nombre de fois à Luna Park, et toujours devant des auditoires extrêmement nombreux...
    L'une de ses réunions servit de tremplin pour l'organisation d'une "manifestation" peu banale, et spectaculaire...
    En 1925, le Cartel des gauches - qui avait succédé à la Chambre Bleu horizon, dont faisait partie Léon Daudet - voulut interdire le Cortège traditionnel en l'honneur de Jeanne d'Arc, dont la Fête nationale avait pourtant été instituée, le 10 juillet 1920, par un vote de cette même Chambre Bleu horizon...
    Le 29 avril, l’interdiction était signifiée : le soir même, Maurice Pujo, profitant justement d'une de ces imposantes réunions d’A.F. à Luna Park, avec Léon Daudet, annonça aux 20/25.000 personnes présentes que le 10 mai suivant, à 10 heures du matin, le Cortège traditionnel aurait bien lieu.
    L’interdiction officielle étant maintenue, Paris se trouva donc, en quelque sorte, en État de siège, le 10 mai suivant, avec un imposant déploiement de police. La place Saint-Augustin, point de départ du cortège traditionnel était complètement fermée.
    Et pourtant, une colonne de 1.200 étudiants et Camelots réussit à forcer le passage, puis à forcer également le barrage du boulevard Malesherbes.
    À 10h40, la colonne déposa ses couronnes Place des Pyramides, et un immense défilé se poursuivit jusque vers les 13 heures...

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (87)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Ils "étaient", ils "faisaient" l'Action française :

    Portraits (V) : Lucien Moreau...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    De "Vers le Roi" pages 22/23 :

    "...Lucien Moreau, notre "grand rectificateur", était, alors comme aujourd'hui, la tête la plus solide et la mieux organisée de sa génération.
    Jamais homme n'eut plus de goût pour les difficultés politiques, littéraires, philosophiques, plus d'aptitudes à les résoudre.
    Il est critique né, mais positif et d'enrichissement, et ses avis, toujours motivés, ne dessèchent jamais.
    Son visage, naturellement réfléchi, s'éclaire de sourires et même de rires, d'une compréhension infinie et bienveillante.
    Sa haute sagesse, puisée dans l'examen tranquille de la vie et des hommes, va jusqu'à reconnaître, selon les heures, les nécessités de l'audace et du risque, et sa modération est sans faiblesse.
    Intellectuellement, c'est un peseur d'or. Il met, dans ses balances, l'avantage et l'inconvénient, et calcule vite.
    Ses yeux, grands et impressionnants, dardés dans son visage attentif, semblent absorber autour d'eux et transmettre à la Minerve intérieure, en vrac, les obstacles à franchir, les éléments de la décision.
    Mais celle-ci est prise dans une chambre de l'esprit à part.
    Lucien Moreau est pour ceux qu'il aime, ici-bas, un appui incomparable, quelque chose comme un charme fort..."

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (143)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Un feuilleton pour dénoncer l'espionnage allemand...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    De "La Pluie de sang", pages 105/106 :

    "...Au printemps de 1916, je publiai dans L'Action française, en feuilleton, puis en librairie, chez mon vieil ami Arthème Fayard, un roman forcément édulcoré (vu les circonstances) sur l'espionnage boche, sous ce titre : "La vermine du monde".
    Les difficultés commencèrent tout de suite à propos de l'affiche, remarquable et haute en couleur, de Jeanniot, qui annonçait le bouquin, et dont notre dévoué secrétaire administratif d'alors, René Theeten, avait envoyé un exemplaire à la préfecture de police pour visa.
    Cette affiche représentait un grand et osseux Boche en civil, décoré de la Légion d'honneur, assailli par un poilu, qui se préparait à le fourrer au bloc, cependant que d'autres Boches des deux sexes fuyaient épouvantés.
    Dans le fond défilaient quelques appétissants cochons coiffés, jusqu'au groin du casque à pointe.
    C'est un fait que Jeanniot, qui a fait la guerre de 70, n'aime pas les Allemands.
    C'est un grand et consciencieux artiste, un ami loyal, une nature d'élite, mais on n'est jamais parfait : il n'aime ni l'art allemand, ni les Allemands.
    Il a même consacré, à la peinture de leurs atrocités de 1914, une série de planches dignes de Goya, et qui sont autre chose que Goya..."

  • Nouvelle-Calédonie : Reprenons le contrôle.

     

    Lire sur le site de l'Action française

     

    Paris, le 18 mai 2024

     

    Nouvelle-Calédonie

    La Nouvelle Calédonie est de nouveau livrée à un déchaînement de violence, qui a fait plusieurs morts, dont, déjà, deux gendarmes. Voici le témoignage d’un habitant membre de l’Alliance Champlain (Nouméa).

    « Nous vivons des moments éprouvants. Des évènements difficiles à vivre se sont déroulés au cours des derniers jours. Des hordes de jeunes de 10 à 20 ans à peine, alcoolisées et « cannabisées », commandités par des leaders indépendantistes ont brulé et pillé à tout va. La raison politique est un élargissement du corps électoral étendu à dix ans de résidence ; il faut savoir qu’actuellement ce corps électoral est gelé depuis 1998 soit 26 ans. Il n’était pas envisageable qu’il le soit éternellement. Les indépendantistes s’y opposent absolument car ils perdraient définitivement le contrôle du pays vu que les Kanaks ne représentent que 41% de la population. Le gouvernement actuel est indépendantiste par le jeu d’alliances contre nature.

    Le calme revient progressivement avec l’état d’urgence. Mais il y a de nombreuses conséquences pour le vivre ensemble. Les dégâts sont incommensurables. Nous avons passé plusieurs nuits à protéger notre quartier avec des barrages de fortune dans les rues l’avoisinant ce qui a permis de limiter les conséquences. On était plusieurs centaines de personnes à se relayer 24 heures sur 24.

    Voilà ce que je peux dire. Je suis épuisé par ces derniers jours. »

    Le chef de l’État, ici comme ailleurs, obsédé par la soumission de la France à Bruxelles où se dessine le gouvernement du nouvel empire, est impuissant devant une situation prévisible.

    Nous condamnons bien sûr cette violence, mais aussi l’incapacité d’un État qui ne croit pas en la France comme nation souveraine et qui gère les situations critiques qu’il génère lui-même par une politique hésitante et au doigt mouillé. Nous réaffirmons également la souveraineté de la France sur ce territoire qui a choisi par trois fois de rester dans son giron.

    Reprenons le contrôle.

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (183)

     

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    Aujourd'hui : L'enterrement de Marius Plateau...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    De "Paris vécu", deuxième série, rive gauche, pages 179 à 181 (extraits) :

    "...Le 22 janvier 1923... Marius est assassiné à coups de revolver dans son bureau de la rue de Rome par la fille de police Germaine Berton que, malgré nos avertissements à ma femme et à moi, il avait commis l'imprudence de recevoir seul et sans l'avoir préalablement fouillée.
    C'est le jour des funérailles à Saint-Pierre-du-Gros-Caillou.
    Nous sortons de l'église, après la cérémonie funèbre la plus émouvante que l'on puisse imaginer, le catafalque étant sous la garde d'honneur des camarades de Marius, et recouvert du drapeau tricolore.
    Une multitude formidable (100.000 personnes, dit-on, ndlr), irritée, anxieuse, emplit l'avenue Bosquet où, de dix en dix mètres, sont groupées les sections de ligueurs, autour d'estrades drapées de noir, portant des faisceaux de drapeaux, et d'immenses couronnes, qui rejoignent, à mesure, par décalement, le long cortège...
    Quand nous nous engageons dans l'étroite rue Croix-Nivert, où la foule est dense et comprimée, la surveillance s'impose, vu le nombre de faces patibulaires qui essaient de se mêler à nous.
    On les refoule sans aménité, de façon à décourager les amateurs...
    Au cimetière de Vaugirard, Bernard de Vesins, président de la ligue d'Action française et tribun, à mon avis, incomparable, prononça une des plus belles oraisons funèbres qui soient..."

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  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (189)

     

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    Aujourd'hui : "...Un jeune lionceau", pour Jacques Bainville...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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     La "Une" du "Libertaire" du dimanche 8 juin 1919. Il s'agit du journal anarchiste dans les locaux duquel le jeune Philippe s'était rendu avant sa mort, comme il s'était rendu dans la boutique louche de Le Flaouter, libraire spécialisé dans les ouvrages obscènes, et indicateur de police...

     

    (Tiré de "La vie et la mort de Philippe", par Madame Léon Daudet - surnommée "Pampille" - page 183) :

    "J'ai vu naître Philippe.
    Je l'ai vu grandir.
    Je l'ai vu jouer dans le sable au bord de la Loire et s'appliquer à ses premiers thèmes latins.
    Il devenait un petit jeune homme tout semblable à ce qu'il était petit garçon.
    Il n'était pas compliqué du tout. C'était un enfant bon, dévoué et consciencieux.
    Parfois, il venait à l'Action française.
    On le trouvait lisant dans le bureau de son père et levant les yeux de son livre dès qu'il s'agissait d'autre chose que de la "cuisine" du journal.
    C'était pour lui une récompense de passer une heure dans la maison où son père a attaché sa vie.
    Et Léon Daudet était à envier d'avoir un fils qui participait à ses idées et qui marchait à ses côtés comme un jeune lionceau.
    Il y a chez l'enfant une chose qui ne trompe pas. C'est le regard.
    Le regard de Philippe se posait sur son père comme sur un ami menacé et qu'il eût aimé à défendre.
    On sentait au fond de lui un besoin de dévouement, de sacrifice, de chevalerie.
    Et c'est, j'en ai bien peur, ce qui l'a conduit au lieu tragique où, un sombre dimanche, je l'ai revu pour la dernière fois, une tache sanglante au front..."

  • (I/II) : Transition énergétique, ou simple opération politique, et … gaz de schistes, par Champsaur

    Il peut sembler étrange, voire incongru qu’un site royaliste comme le nôtre aborde un tel sujet. Disons avec le poète Térence que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger » (Homo sum; humani nihil a me alienum puto).

    Beaucoup d’évènements concomitants sur une période du calendrier très courte, conduisent à nous arrêter plus particulièrement sur l’aventure des gaz de schistes.

    Elle n’en est qu’à ses débuts, et se présente comme un bond inattendu et gigantesque dans la course de l’Humanité à la recherche de l’énergie.

    Elle présente deux caractéristiques : les réserves potentielles sont identifiables assez précisément, et sont considérables dans certaines zones (48 selon l’Agence internationale de l’Énergie), par ailleurs les techniques évoluent à très grande vitesse, proposant des évolutions majeures tous les six mois environ.

    Nous verrons que la France s’est mise hors jeu, un monde politique pusillanime s’étant couché devant une poignée de spécialistes de l’agitprop dont on peut se demander au profit de qui ils opèrent … 

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    I) Rappel historique et état des lieux

     

    11 – Histoire

    Leur histoire commence il y a un peu moins de deux siècles avec le forage, en 1821, du tout premier puits de gaz naturel aux États-Unis. Une première compagnie gazière a été créée en 1858, mais la première fracturation hydraulique n’a été réalisée que dans les années 1940. Cette technique était encore peu rentable à l’époque. Elle consistait déjà à fracturer la roche, avec un fluide sous haute pression, pour libérer le gaz ou l’huile emprisonnés. « Ce n’est que vers la fin des années 1990 que de nouveaux essais ont été entrepris aux États-Unis. La croissance de la production des gaz de schiste n’est vraiment devenue exponentielle outre-Atlantique que vers 2005. Avant ils étaient encore peu rentables et techniquement trop difficiles à extraire », explique Michel Séranne, géologue à l’université de Montpellier. Avec la maîtrise, par la compagnie américaine Devon Energy, de la technique du forage horizontal, suivi d’essais concluants en 2005, la production a vraiment démarré aux États-Unis, avec l’essor grandissant qu’on lui connaît aujourd’hui.

    Les premiers projets d’exploitation sont nés dans les années 1970-1980, mais c’est en 2005 que la production a commencé à croître à un rythme impressionnant. Parmi les gaz non-conventionnels (gaz de réservoir/tight gas ; méthane de houille/coalbed methane et gaz de schiste/shale gas), c’est le gaz de schiste qui a connu ces dernières années le plus grand essor aux États-Unis, quoiqu’il soit exploité depuis moins longtemps que les autres. Ainsi, sa production était d’environ 30 milliards de mètres cubes en 2006, de 55 milliards en 2008, de 85 milliards en 2009 et serait d’environ 260 milliards de mètres cubes en 2012 selon la US Energy Information Administration (EIA). Aux États-Unis, les gaz de schistes représentent 23 % de la production totale de gaz (dont 58 % est "non conventionnelle"), un chiffre qui augmente chaque année. Il est encore difficile d'estimer les ressources mondiales en gaz de schistes mais elles semblent considérables et pourraient, à terme, changer la donne de la géopolitique gazière.

    Connus depuis des décennies, les gaz de schiste font beaucoup parler d’eux, parce que leur production est devenue suffisamment performante pour être rentable. Grâce à eux, les États-Unis se placent devant la Russie en termes de réserves gazières. Ces gaz font toutefois l’objet d’une controverse. Ils suscitent en effet de vives contestations, principalement en raison de l’impact supposé de leur exploitation sur l’environnement.

    Les États-Unis ont été les premiers à exploiter les gaz de schiste, mais il existe des réserves de gaz non conventionnels un peu partout dans le monde, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Cette dernière les estime à 920 Téra m3 (un Téra m3 équivaut à 1000 milliards de m3), sachant que la consommation mondiale actuelle de gaz est estimée à 3,1 Téra m3 par an.

    Du gaz (essentiellement méthane) est contenu dans des roches sédimentaires argileuses très peu poreuses et imperméables. Ces roches, riches en matière organique (de 2 à 10%), ont généré des hydrocarbures gazeux par augmentation de pression et de température lors de leur enfouissement tout au long des temps géologiques. Une grande partie de ce gaz est resté piégé dans ces roches.
    Du fait de la très faible perméabilité de ces roches, ces hydrocarbures ne peuvent être exploités avec les modes de production classiques d'où leur classement dans les gaz "non conventionnels".

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    "...il existe des réserves de gaz non conventionnels un peu partout dans le monde, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Cette dernière les estime à 920 Téra m3 (un Téra m3 équivaut à 1000 milliards de m3)..."

     



    12 - Technologie

    La production de gaz de schiste a augmenté très rapidement ces dernières années aux États-Unis et se développe dans de nombreux pays (Argentine, Pologne, Chine, etc.). Comme beaucoup d'autres sources d'énergie, elle suscite des peurs et des contestations compte tenu de ses impacts environnementaux supposés. Le gaz de schiste étant piégé dans des roches très peu perméables, son exploitation nécessite la mise en œuvre de deux technologies: le forage horizontal et la fracturation hydraulique. Le premier permet d'exploiter le gisement sur une plus grande étendue à partir d'un seul puits. La seconde vise à augmenter la perméabilité de la roche en la fracturant et, donc, à faciliter l'extraction du gaz.

    Contrairement à ce qui est propagé en France avec insistance, il s'agit de méthodes très anciennes: le forage horizontal est généralisé depuis les années 1980, et les débuts de la fracturation hydraulique remontent à 1948. Actuellement, plus de 10.000 fracturations sont effectuées chaque année dans le monde, y compris pour la géothermie ou la production d'eau potable.

    Cette technique présente l'inconvénient de requérir beaucoup d'eau (douce ou salée) mais grâce aux progrès technologiques les quantités ont fortement diminué. Des additifs chimiques, d'usage courant pour certains, y sont ajoutés en très faible quantité (moins de 0,2 %) afin de rendre la fracturation plus efficace. Les entreprises ont l'obligation d'en publier la liste.

    Une partie de l'eau utilisée revient en surface. Elle fait l'objet d'un traitement afin d'éliminer les produits injectés ainsi que ceux naturellement présents dans le gisement, notamment le sel. Pour ne pas polluer les nappes phréatiques, plusieurs tubages en acier sont mis en place sur les premières centaines de mètres du puits, comme cela se pratique dans tous les forages. La fracturation s'étend sur quelques dizaines de mètres à l'intérieur du gisement souvent situé à grande profondeur (1000 à 2000 mètres). Des technologies géophysiques sont mises en œuvre pour détecter la présence éventuelle de failles à proximité et suivre en temps réel la propagation des fractures.

    La production de gaz non conventionnels nécessite un nombre important de forages. Pour réduire l'emprise au sol, et donc limiter l'impact paysager, plusieurs «drains» (20 par hectare en moyenne avec un maximum de 70) sont forés à partir de la même plate-forme.

    Il est vrai que l'exploitation du gaz de schiste dans certains États américains s'est accompagnée de pratiques contestables. Ceci est lié au contexte spécifique américain où le propriétaire d'un terrain possède aussi les ressources du sous-sol. Par ailleurs, la réglementation technique et environnementale varie beaucoup d'un État à un autre. Elle a néanmoins été renforcée afin d'imposer des bonnes pratiques et limiter d'éventuels dommages. Enfin, l'importance des enjeux des hydrocarbures non conventionnels, une source d'énergie fossile supplémentaire, conduit l'industrie à engager des efforts en matière de recherche: l'objectif est de réduire toujours plus l'impact environnemental. Même si le risque zéro n'existe pas, il est possible d'extraire «proprement» le gaz de schiste.

    On estime à 2 millions le nombre de fracturations hydrauliques effectuées à ce jour dans le monde. L’imprécision vient de ce qu’il s’agit d’une méthode routinière de forage dont seuls les logs de forage font état sans que les media ne s’en mêlent, sauf en France. Aux Etats-Unis, les 450 000 puits à gaz forés à ce jour ont tous eu recours à la fracturation hydraulique et Mrs Elizabeth Ames Jones, Chairman de la Railroad Commission of Texas, interrogée récemment par le Sénat américain a déclaré, qu’à sa connaissance, il n’y avait jamais eu de pollution de nappes phréatiques. La Rail Road Commission of Texas est une super DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) dont elle partage les attributions.

    Bon an mal an, depuis 2009 les États-Unis forent plusieurs milliers de puits à gaz et huiles de schiste par an et tous ces puits sont fracturés hydrauliquement. À noter que la première fracturation hydraulique commerciale a eu lieu en 1949 à Valma en Oklahoma.

    On injecte sous forte pression (plusieurs centaines de bars) un mélange composé de 99,51% d’eau, de sable ou de microbilles de céramique et de 0,49% d’agents chimiques issus de l’industrie agro-alimentaire pour fluidifier la boue, tuer les bactéries, prévenir la corrosion et éviter la formation d’écailles de métal. Les produits chimiques soi-disant cancérigènes sont maintenant totalement éliminés. Aux États-Unis, les pollutions ont été provoquées par l'usage de produits interdits et par des pratiques non professionnelles pour cimenter les puits de forage. Pouvons-nous exploiter ces ressources proprement ? Nous soutenons que oui. Beaucoup de pays le pensent et y travaillent. Au-delà du contrôle des techniques de forage et des produits utilisés, il convient également d'analyser soigneusement les constituants de la roche mère qui sont délavés et remontés à la surface.

    Il est difficilement concevable et géologiquement impossible (sauf sur le papier) que les eaux de fracturation puissent contaminer les nappes phréatiques. Quelques 6000 forages ont été faits en France à ce jour dont 1500 forages d’exploration environ (wildcats) et plus de 2000 forages de développement dans le seul bassin de Paris et aucune pollution de nappes phréatiques n’a jamais été relevée. Nous sommes bien loin des 596 produits chimiques dont « certains sont cancérigènes » que Josh Fox (voir infra) n’a jamais pu nommer.

    En avril 2011, la Chambre des représentants des États-Unis a remis un rapport intitulé «Chemical used in hydraulic fracturing». Selon ce texte, les 14 principales compagnies du secteur ont, entre 2005 et 2009, utilisé 2500 produits contenant 750 composants chimiques. Plus de 650 de ces produits renferment des substances connues pour leur effet cancérigène, selon les critères américains appliqués à l'eau potable (le Safe Drinking Water Act), ou sont des polluants atmosphériques. Selon les experts, ces produits ne sont pas nécessaires, ni souvent même utiles. Fallait-il cinq années pour s'en rendre compte? Un an après, les additifs ont été ramenés au nombre de 12, tous d’origine organique.

    Les Français découvrent cette nouvelle source d'énergie par le film « Gasland » et la perçoivent majoritairement comme une menace plus que comme une opportunité ou une chance. Film documentaire américain sorti en 2010, écrit et réalisé par Josh Fox, il a pour objet l'impact environnemental et sanitaire de la méthode d'extraction par fracturation hydraulique. Josh Fox visite d'abord Dimock (Pennsylvanie), dans une zone d'exploitation du gaz de schiste. Il y rencontre plusieurs familles dont l'eau du robinet peut prendre feu si l'on en approche un briquet. Une enquête d'État menée par la Colorado Oil and Gas Conservation Commission a par la suite prouvé que le problème était dû au méthane naturellement présent dans l’eau et non à la technique de fracturation hydraulique ou à l’exploitation du gaz.

    Suite à la diffusion de ce documentaire, des doutes sont apparus quant à l’exactitude, l’attention aux détails et la justification de certains faits. Mais la profession pétrolière n’est pas la seule à avoir avancé des contre-arguments : Kiran Stacey, journaliste au Financial Times et spécialiste des questions économiques liées à l’énergie et à l’environnement, est également revenu sur plusieurs éléments clés du film. 

    13 – L’économie

    Si certains chapitres donnent dans la controverse, il en est un qui fait l’unanimité, c’est le poids économique de cette richesse. Certes cette considération ne pourrait pas supplanter toutes les autres, s’il était avéré que son extraction présente des effets induits totalement rédhibitoires.

    Le principal problème économique est que l’équilibre entre le coût et le bénéfice est encore loin d’être trouvé. Une recherche et une exploitation onéreuse ont conduit quelques entreprises à suspendre cette voie en attendant que les cours se stabilisent. Car les quantités de gaz de schiste aujourd’hui sur le marché ont quasiment écroulé les prix. Les stocks dans les schistes existent et sont sans conteste la sécurité de l’avenir.

    Aux États-Unis, grâce à l'exploitation du gaz de schiste, le prix du gaz se situe aux alentours de 3 $/MBTU (La British Thermal Unit est une unité d'énergie anglo-saxonne. MBTU signifie 1000 BTU...)

    À titre de comparaison, il se négocie à 8 $/MBTU en Europe, 12 $/MBTU en Asie et 15 $/MBTU au Japon, qui a dû négocier en urgence de nouvelles quantités après Fukushima.

    L'exploitation des gaz de schiste a fait des États-Unis le premier producteur mondial de gaz naturel, installant une nouvelle donne tant économique que politique. Faut il un exemple de la rapidité vertigineuse avec laquelle la situation évolue ? Dans un étroit couloir maritime, exactement à la frontière entre la Louisiane et le Texas, le terminal gazier de Sabine Pass est devenu le symbole de l'une des plus grandes révolutions industrielles et économiques de ces trente dernières années. En 2003, la compagnie Cheniere y a construit un terminal géant, destiné à accueillir des méthaniers transportant du gaz naturel liquéfié. Commencé en 2003, mis en service en 2008, il ne fonctionne qu'au ralenti. Car entre ces deux dates, le développement considérable des gaz de schiste aux États-Unis a transformé le pays d'importateur en premier producteur mondial de gaz naturel devant la Russie. Cheniere a donc demandé l'autorisation au gouvernement américain de transformer son terminal de Sabine Pass d'importateur en exportateur de gaz. Un investissement de 10 milliards de dollars.
    Après lui, sept autres projets du même type ont été déposés. Et la presse française du 29 Mars 2013 annonce que les premiers gaz de schiste américain arrivent en Europe, en Grande Bretagne !

    Saturé de gaz, le pays est désormais celui où il se vend à prix bradé : près de 2 dollars l'unité de référence, soit sept à huit fois moins cher qu'ailleurs dans le monde. Mauvaise nouvelle pour les compagnies gazières, qui rêvent d'exporter leurs surplus, mais excellente nouvelle pour le pays qui est en train de sortir de la crise grâce à la combinaison diabolique de son dollar faible et de son gaz de schiste bon marché. On comprend que le gouvernement hésite à ouvrir les vannes et faire profiter le monde entier du bouleversement qu'il a connu ces dernières années.
    S'il fallait une nouvelle preuve de l'influence du prix de l'énergie sur la santé d'une économie, l'apparition des gaz de schiste en constituerait une fameuse. Dans un pays ravagé par le chômage, ce seul secteur a créé plus de 600 000 emplois, surtout dans la bande centrale du pays. Plus important encore, il a provoqué une vague de relocalisation d'industries gourmandes en énergie. Pour la première fois depuis des décennies, une usine sidérurgique flambant neuve sort de terre près de Bâton Rouge en Lousiane, une autre dans l'Ohio. Chimistes et pétroliers multiplient les investissements. Barack Obama, qui voulait relancer la croissance par l'investissement dans les énergies renouvelables, voit l'économie repartir par la grâce d'un gaz de schiste qu'il n'attendait pas et dont les spécialistes assurent que les Etats-Unis possèdent pour cent ans de réserve.

    Si l'Amérique décidait d'exporter son gaz, cela aurait des conséquences économiques et géopolitiques considérables. La première serait de casser le lien ancestral entre le prix du pétrole et celui du gaz. Car contrairement au pétrole, qui voyage facilement, le coût élevé du transport du gaz, par gazoduc ou par bateau, a conduit les fournisseurs à proposer à leurs clients des contrats de long terme indexés sur le pétrole, plutôt qu'une cotation sur un marché libre. Il en a résulté un morcellement des prix du gaz. Les Américains avec leur marché libre à quelques dollars, les Européens actuellement autour de 13 dollars et les Japonais à 17. À partir du moment où les Américains exporteront massivement, autant par exemple que le Qatar, le rapport de force sera sensiblement différent.

    Et le bouleversement viendra d'ailleurs, de la dispersion de cette source énergétique. Hormis les Etats-Unis et le Canada, les grandes réserves potentielles sont en Amérique latine, en Chine, en Europe et en Afrique du Sud. La Chine, qui a doublé sa production d'électricité en cinq ans, en profitera pour réduire sa dépendance au charbon, le Japon vis-à-vis du Moyen-Orient et les pays d'Europe de l'Est, de la Russie. Reste le cas de la France, qui détiendrait les plus grosses réserves du continent mais qui s'est mise hors-jeu pour l'instant.

    Le miracle américain est dû à la conjonction de réserves abondantes, de producteurs compétents, d'une législation avantageuse et d'un large réseau de gazoducs. Il est le seul dans ce cas. L'essor de ces technologies dans des pays comme la Chine ou l'Argentine sera plus coûteux. Sitôt les quantités américaines déversées sur le monde, les prix remonteront d'autant plus vite qu'ils sont plus volatils que les contrats de long terme classiques. Enfin, le gaz n'est pas la répons