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= On aura aussi, comme d'habitude le samedi, notre note en deux parties :
1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines et d'ailleurs;
2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés :
N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...
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On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : de la mort de Charlemagne à l'inauguration du Stade de France... en passant par : la mort de Charles IV et la fin des "Capétiens directs", après 340 ans...; l'ouverture des négociations du Traité d'Utrecht; la Grande Chartreuse détruite par un incendie; la
1. Le Système fait vivre la France sur un volcan : nous le disons régulièrement dans ces colonnes, à temps et à contre-temps, en posant toujours la même question : combien sont-ils, après des décennies d'une immigration insensée et la braderie permanente de la nationalité française, imprudemment accordée à des masses de gens toujours aussi nombreuses, ces "jeunes" radicalisés, terroristes "dormants" pour l'instant mais prêts à passer à l'acte à tous moments ? La réponse est facile à donner : ils sont des dizaines, des centaines, voire des milliers et peut-être des dizaines de milliers le moment venu, l'effet d'entraînement jouant alors à plein.
![mehdi-nemmouche-.jpg](http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/02/1055831239.jpg)
François Hollande admet le chiffre de 700 "français" (!) partis djihader en Syrie. Le juge Trévidic déclare, lui, qu'il y a "des dizaines de Mohammed Mehra potentiels". La quasi certitude est que, chez ces "français légaux", français "de plastique" mais non "de coeur et d'esprit", la contagion et l'excitation aidant, c'est par milliers, voire par dizaine de milliers, qu'il faut compter. Nous ne jouons pas à faire peur, ni à nous faire peur : libre à ceux qui préfèrent, tels les autruches, enfoncer leur cou le plus profondément possible dans la terre; nous préférons, nous, voir la réalité en face : les 1.500 zones de non-droit et/ou dangereuses (chiffre lui-même sous-évalué...) recensées sur toute la France par les services de sécurité regorgent d'assassins potentiels et de terroristes faciles à recruter. Ces zones, où circulent de nombreux "jeunes" - français "de plastique" par la grâce du Système - passés souvent par la case prison, où ils ont été "radicalisés", sont autant de poudrières prêtes à sauter à tout moment...
2. Ce premier rappel étant fait, passons au second, qui s'impose, lui aussi : pour ce qui est de Mehdi Nemmouche, l'assassin "présumé" de Bruxelles - selon la terminologie d'usage... - on aura de nouveau apprécié le scandaleux comportement de trop de nos journalistes, dans les rangs desquels se trouvent de très nombreux bobos/gauchos/trotskos, qui confondent carte de presse et carte de parti...
Dès que l'on a appris les quatre assassinats de Bruxelles, "on" nous a dit que, bien évidemment, "la piste d'extrême-droite" n'était pas à exclure. Et d'une. Puis, lorsqu'on a appris, dimanche matin, que le tueur était arrêté, "on" nous a claironné, presque joyeusement pour certains et certaines, qu'il était "français". Si les télés permanentes (BFM et i-Télé) d'abord, les grandes chaînes ensuite, ne l'ont pas dit mille fois, qu'il était "français", c'est qu'elles l'ont dit deux mille fois...
Et, puis, et puis..., il a bien fallu se rendre à l'évidence. "On" a d'abord publié la photo (voir plus haut) qui ne laissait guère de doute; mais il a fallu attendre, ce dimanche, jusqu'à 15 heures - sur BFM, par exemple - le point presse du procureur pour qu'on ait, enfin, le non de ce bon français, lâche assassin qui partait probablement, son forfait accompli, se réfugier chez lui, en Algérie : Mehdi Nemmouche...
Ca, c'est du bon travail de jounaleux bobo/gaucho/trotsko ! De la bonne vieille langue de bois, et du bon petit politiquement correct, à vomir...
Sans compter le long temps de parole - renouvelé - donné à l'avocate du pauvre chou, qui n'a pas tari d'éloges sur lui, sur sa "gentiilesse" (sic ! les victimes apprécieront...), sur son "intelligence" (re sic ! comme dit Zemmour, "...avec vous, la banlieue c'est Normale-Sup !..."), sur le fait que ses passages répétés en prison n'ont rien arrangé (comme dirait Molière : "le pauvre homme !"...) et autres insanités du même acabit.
On le savait, mais on vient d'en avoir encore un lamentable exemple : il y a bien quelque chose de pourri dans notre "paysage audio visuel", comme disent les jargonautes...
Quant à la sécurité nationale, et pour terminer par ce sujet : aux grands maux, les grands remèdes ! Le Système ayant truffé le territoire de terroristes en puissance, il faut, maintenant, déminer le dit territoire. Cela ne peut passer que par un changement de politique et par un changement de lois.
* Changer de politique, c'est-à-dire cesser de faire entrer en France, chaque année, 200.000 personnes, venant en majorité d'Afrique du Nord ou sub-saharienne. De toute évidence, depuis les calamiteux "décrets Chirac" sur le regroupement familial, l"entrée massive et continue de populations par trop différentes de nous a formé, sur tout le territoire national, un terreau favorable, un vivier naturel pourrait-on dire, au radicalisme islamiste; il faut arrêter ces flots de nouveaux-venus inassimilables, et engager, au contraire, une action ferme de retour dans leur pays d'origine de ceux qui n'ont rien à faire chez nous... Facile à dire, mais ce sera plus difficile à faire : le Système a créé, là, à la France, qui ne manque déjà pas de grosses difficultés, un très gros problème supplémentaire...
* Et puis, aussi et surtout, changer de lois, c'est-à-dire nous doter de l'arsenal législatif qui permettra la déchéance massive de nationalité et l'expulsion immédiate du territoire de toute personne qui, de près ou de loin, sera mêlée, de quelque manière que ce soit, à quelque acte de terrorisme ou de délinquance que ce soit.
Il y en a qui ne voudraient pas de cela ? Soit, mais, alors, qu'ils ne viennent pas se lamenter, demain, si... et quand...
"Le pouvoir de corrompre"... Pierre de Meuse analysera la sinistre affaire de mœurs qui secoue le Royaume Uni, avec les révélations sur Sir Jimmy Savile, personnage médiatique de premier plan aujourd'hui décédé, objet de nombreuses plaintes pour pédophilie.
Pour ce qui est de l'étranger, après l'article de Jorge Soley Climent sur la situation critique en Catalogne, Pascual Albert, de Valence (Espagne), ami de longue date de notre famille de pensée, nous livrera ses réflexions sur le devenir de l'Espagne, et de ses grandes régions historiques : L'Espagne, à la croisée des chemins. C'est pour bientôt !
A propos du "mariage gay", et suite à une réflexion inexacte d'un député socialiste, on reviendra sur cette "majorité" minoritaire des socialistes, et à ces élections du Sytème qui souffrent d'une double tare : leur manque de représentativité, et leur insincérité...
Toujours à propos du "mariage gay", et après les propos du Cardinal Vingt-Trois - impeccable sur le sujet, depuis le début... - on écoutera l'opinion d'Hilaire de Crémiers sur "La leçon du Grand Rabbin Gilles Bernheim".
On continuera à Lire Jacques Bainville, vendredi : une très originale réflexion sur le Kosovo; ou, comment la religion et la spiritualité (en l'occurrence, orthodoxe) peuvent fournir à un peuple opprimé et envahi une armature morale et mentale telle qu'il parvient, même plusieurs siècles après, à se retrouver lui-même et à revivre... ; puis, pour la semaine suivante, un éloge de "M. Georges Mandel" qui dit exactement la même chose que ce que vous pourrez lire bientôt dans notre prochain Album Léon Daudet (en préparation...); et qui montrera aux ignorants que l'Action française toute entière entretenait les meilleures relations avec bon nombre de personnalités de la communauté juive -et non des moindres, de Joseph Kessel à Georges Mandel - l'antisémitisme de peau ayant toujours été rejeté, dénoncé et combattu en tant que tel par le royalisme français.
Et on gardera le samedi dorénavant, comme on en a pris l'habitude maintenant - autre nouveauté de l'année... - pour une sorte de revue des Blogs, de Facebook et d'ailleurs : cette semaine, le droit à... ne pas émigrer, par Benoït XVI (le Blog Zenit, le monde vu de Rome); le mouvement ASSAWRA qui écrit à François Hollande, qui s'est fait le caniche de Benyamin Netanyahu; Fabrice Madouas qui parle des libéralités de Manuel Vallls en matière d'immigration (sur le Blog de Valeurs actuelles); Jérôme Besnard qui présente (dans Le Monde) les "rebelles et contre-révolutionnaires"; l'ouverture du compte Twitter et Facebook de Famille et Liberté...
On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : de la consécration de l'Abbaye de Saint-Martin du Canigou à la mort de Charles de Gaulle, en passant par la mort de Lescure, le Roussillon qui devient français, l'inauguration du Musée du Louvre et la mort de Charles X; avec Marie Curie et Alphonse Laveran, François Couperin et Gabriel Fauré, Guillaume Apollinaire et Albert Camus...
Notre rubrique Activités France entière (mise à jour quotidiennement) a pris son rythme de croisière et propose en permanence une trentaine d'activités diverses : "sitôt reçu, sitôt publié", elle est à votre disposition pour annoncer et répercuter tout ce qui se fait chez vous, "sans nostalgie ni folklore", pour un royalisme intelligent. Lafautearousseau se veut la "maison commune" de toutes les bonnes volontés royalistes, fidèles à la Maison de France.
Bienvenue à nos 36 nouveaux "Amis", cette semaine, sur notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste : elle a accueilli son 1.515ème "ami", et nous nous sommes fixés comme objectif, pour commencer, d'avoir 5.000 "amis": il nous faut annoncer, rendre compte, expliquer... à toujours plus de gens, et cette Page est l'un des moyens d'y arriver. Aidez-nous donc à la développer, en vous inscrivant vous-mêmes, en lui suscitant des "amis", en la faisant connaître autour de vous.
Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" (comme on dit dans le jargon) à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer.
Bonne lecture, et bonne semaine sur votre quotidien !
On a beaucoup parlé de lui (entre autres...) lors de notre premier Café politique, marquant l'ouverture de notre Enqête sur la République, avec Gérard Leclerc : on lira l'analyse de Pierre de Meuse sur Rousseau sans illusions.
Pour ce qui est de l'étranger, après l'article de Jorge Soley Climent sur la situation crtitique en Catalogne, Pascual Albert, de Valence (Espagne), ami de longue date de notre famille de pensée, nous livrera ses propres réflexions sur le devenir de l'Espagne, et de ses grandes régions historiques : L'Espagne, à la croisée des chemins. C'est pour bientôt !
Cette semaine, Champsaur traitera de la laïcité. Le plan de l’exposé est, comme toujours, de remonter aux données historiques, seule approche incontestable, loin des polémiques; et quand on cherche on découvre beaucoup sur l’origine des mots et leur vie pendant 2.000 ans...
On pourra Lire Jacques Bainville, vendredi : reporté deux fois, à cause de l'abondance des sujets, on commencera par les réflexions Coups d'Etat du Dix-Huit Brumaire et du Deux Décembre, en attendant, pour la semaine d'après, une très originale réflexion sur le Kosovo; ou, comment la religion et la spiritualité (en l'occurrence, orthodoxe) peuvent fournir à un peuple opprimé et envahi une armature morale et mentale telle qu'il parvient, même plusieurs siècles après, à se retrouver lui-même et à revivre... ; puis, pour la semaine suivante, un éloge de "M. Georges Mandel" qui dit exactement la même chose que ce que vous pourrez lire bientôt dans notre prochain Album Léon Daudet (dont vous apprenez, ainsi, incidemment, qu'il est en préparation...); et qui montrera aux ignorants que l'Action française toute entière entretenait les meilleures relations avec bon nombre de personnalités de la communauté juive -et non des moindres, de Joseph Kessel à Georges Mandel - l'antisémitisme de peau ayant toujours été rejeté, dénoncé et combattu en tant que tel par le royalisme français.
Et on gardera le samedi dorénavant, comme on en a pris l'habitude maintenant - autre nouveauté de l'année... - pour une sorte de revue des Blogs, de Facebook et d'ailleurs : cette semaine, la guérilla contre l'inutile "ayraultport" de Notre-Dame-des-Landes (Blog de Patrice de Plunkett); Reynald Sécher a reçu le Prix des Droits de l'Homme (Lettre de Vendée chouannerie); Islam : et si Ménard posait "la" bonne question (Blog de Robert Ménard); quatre mythes sur les Croisades réfutés dans Itinerarium; et un artricle de la Revue parlementaire qui appuie le projet de reconstruction de Saint Cloud (Blog de Laurent Bouvet) ...
On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : du martyre de Saint Quentin à la mort de Claude Lévi-Strauss, en passant par la consécration de la première église de Vézelay et la dédicace de Saint-Hilaire de Poitiers; la naissance de Boileau; la naissance de Jean Cottereau, dit Jean Chouan; l'échafaud pour "Brissot la guerre" comme pour Olympe de Gouges; la naissance de Folco de Baroncelli Javon, aux origines de la Camargue moderne; le Mystère II, premier avion français à franchir le mur du son; le deuxième tir réussi (après l'échec du premier) pour Ariane V; et d'autres choses encore...
Notre rubrique Activités France entière (mise à jour quotidiennement) a pris son rythme de croisière et propose en permanence une trentaine d'activités diverses : "sitôt reçu, sitôt publié", elle est à votre disposition pour annoncer et répercuter tout ce qui se fait chez vous, "sans nostalgie ni folklore", pour un royalisme intelligent. Lafautearousseau se veut la "maison commune" de toutes les bonnes volontés royalistes, fidèles à la Maison de France.
Bienvenue à nos 32 nouveaux "Amis", cette semaine, sur notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste : elle a accueilli son 1.479ème "ami", et nous nous sommes fixés comme objectif, pour commencer, d'avoir 5.000 "amis": il nous faut annoncer, rendre compte, expliquer... à toujours plus de gens, et cette Page est l'un des moyens d'y arriver. Aidez-nous donc à la développer, en vous inscrivant vous-mêmes, en lui suscitant des "amis", en la faisant connaître autour de vous.
Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" (comme on dit dans le jargon) à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer.
Bonne lecture, et bonne semaine sur votre quotidien !
![immigration jeudi noir.jpg](http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/00/161913326.jpg)
Où est "l'humain", là ? Où est ce qu'on appelle, au choix, l'humanité ou l'humanisme ? Ces pauvres malheureux sont ballotés et manipulés par deux calculs également misérables :
* le calcul sordide de ceux qui veulent se faire du fric, et toujours plus de fric, en exploitant une main d'oeuvre bon marché, qui accepte des conditions de travail indignes et dégradantes, parcequ'elle est misérable : là, les immigrés sont considérés comme de "la chair à profit"...
* le calcul idéologique de ceux qui veulent diluer une vieille nation historique qui, malgré tout, résiste encore et toujours à leur entreprise de Révolution (on se demande bien parfois comment !); en délocalisant par centaines de milliers, par millions, ces populations, les gauchos/bobos/trotskos pensent se trouver une masse de remplacement à l'ex classe ouvrière, et faire disparaître les traits caractéristiques de la France, "peuple européen, de race blanche, de culture grecque et latine, et de religion chrétienne" (pour reprendre le juste propos de De Gaulle). En la remplaçant par "un agrégat inconstitué de peuples désunis", selon la formule de Mirabeau...
Que le calcul soit économique ou politique, de toutes façons les deux se rejoignent : et, entre autres, dans le mépris de ces malheureux, que l'on met hypocritement en avant, alors que c'est pour se servir d'eux qu'on les fait venir...
La seule politique humaine - et efficace... - est d'aider ces pauvres gens chez eux, et pas de les déraciner, ajoutant ainsi un traumatisme et un problème supplémmentaire à ceux qu'ils affrontent déjà. On n'a rien à leur offrir ici : ni travail, ni logement, ni avenir vrai et décent.
Délocaliser ainsi des masses, comme on le fait depuis 1975, est une erreur économique et humaine; et c'est une horreur morale, même si "la morale" n'est pas, "és-qualité", du ressort de ce Blog...
Poussés par la misère, ils sont des centaines de milliers, des millions à s'être trompés (ou à accepter de se laisser tromper...), en croyant au "mirage européen"; à avoir été trompés par ceux - dont nous parlions plus haut - qui leur ont fait miroiter ce mirage. Maintenant que le mal est fait, il faut le réparer. Ces personnes font partie du "troisième tiers" de l'immigration : à côté du premier tiers de ceux qui se comportent correctement, et qui n'ont donc rien à redouter; et à côté du deuxième tiers de ceux qui se tiennent mal, et qui doivent être déchus de la nationalité française et expulsés sans faiblesse. Pour ces centaines de milliers, ces millions de malheureux, qui ont cédé au mirage européen, il n'y a qu'une seule solution raisonnable et humaine : l'aide au retour au pays, leur permettre de retrouver leurs racines, de s'épanouir chez eux, plutôt que d'être parqués ici dans des ghettos aux taudis insalubres, sans perspectives réelles de formation, de travail, d'avenir, de bonheur personnel...
Cette politique d'aide raisonnée au retour s'étalera forcément sur plusieurs années; elle devra évidemment être menée dans le respect des personnes et leur dignité : mais elle est, justement, la seule politique qui redonnera à toutes ces personnes leur dignité et une vie, même modeste, peut-être pauvre, mais au moins décente, chez eux; et non ces conditions inhumaines et déplorables dans lesquelles les associations que nous citons (et d'autres...) les maintiennent, croyant par là faire acte de générosité ou de charité, alors qu'elles ne font que perpétuer des structures et un état de fait vicié à la base. On a délocalisé la pauvreté d'Afrique ? Mais déplacer un problème, cela n'a jamais été le résoudre, c'est l'aggraver au contraire, en ajoutant aux problèmes premiers ceux liés au déracinement, à l'adaptation - difficile souvent, impossible, parfois... - à d'autres moeurs, d'autres us et coutumes, d'autres façons de vivre tout simplement...
Un dirigeant de l'une de ces associations dont nous parlons dans notre titre disait, sur France info : "Je connais une famille qui dort sous la tente depuis deux ans". Si cela est vrai, il est clair que cette famille serait mieux à Bamako, à Dakar ou n'importe où ailleurs, en Afrique, mais "chez elle". Rendre ses enfants à l'Afrique qui en a besoin; leur permettre de "vivre et travailler au pays" en les aidant à y retourner, et à s'y faire une place : voilà une politique bien plus généreuse, bien plus charitable, et surtout bien plsu intelligente que l'agitation brouillonne d'associations qui pratiquent en parole le mot de générosité, mais dont l'action aboutit, dans les faits, à un désastre humain, dont ceux que l'on prétend aider sont les premières victimes...
Il est urgent de remettre les idées à l'endroit, et de créer un électrochoc salutaire pour certains...
PS : il faut savoir que ce point devue est partagé par de nombreuses personnes, "à gauche", où il y a beaucoup de gens sensés, réalistes, raisonnables... : Hubert Védrine, par exemple, écrit ceci (La mêlée mondiale, Fayard, février 2012, page 471) :
"...En fait, l’immigration peut être une chance dans certaines conditions. Elle est presque toujours un problème. Mais elle est souvent une tragédie pour les personnes et déstabilisante pour les pays. Aussi, quand les élites dénoncent le repliement sur soi, la fermeture, la « haine des autres » censée être ressentie par les populations,etc., elles se retrouvent dans la même posture moralisatrice et impuissante que sur la mondialisation, l’Europe ou l’euro. Les élites devraient réaliser qu’elles ont perdu le pouvoir d’intimider ou même de convaincre par leurs sermons non seulement les classes défavorisées, depuis longtemps, mais aussi, maintenant , les classes moyennes..."
Ce point de vue est celui de Pascal NARI, dont nous lisions, déjà, les analyses, remarquablement informées et toujours pertinentes, il y a des années, dans Aspects de la France. Les Provençaux qui lisent lafautearousseau, et quelques autres, se souviendront qu’il fut, aussi, invité par l’Union Royaliste Provençale, à prendre la parole au Rassemblement Royaliste des Baux de Provence, non plus sous son nom de plume, mais sous le sien propre, et ils n’auront pas oublié sa connaissance approfondie des questions touchant au monde islamique et, corrélativement, à l’immigration en France et en Europe. Sa compétence, son expérience personnelle, riche et étendue, son érudition et sa sagesse en faisaient un intervenant réellement qualifié.
Voici que, dans le numéro 2833 d’Action française 2000, nous lisons, de lui, un article qui fait le point sur l’évolution de la situation en Libye. Sa conclusion : « Quel immense gâchis », confirme la position que nous avons prise, ici-même, sur les prétendus printemps arabes et sur l’absurde politique que la France y a menée et qu’elle poursuit, d’ailleurs, contre tout réalisme, en Syrie.
Nous publions ces lignes éclairantes. Ce nous est, aussi, l’occasion de saluer et de rendre hommage à Pascal NARI et à la qualité de ses travaux.
oOo
La chute du colonel Kadhafi n’aura pas suffi à pacifier la Libye, loin s’en faut. Privé de gouvernement, le pays semble plus que jamais livré aux passions tribales.
Ce qui se passe actuellement en Libye, à quelques encablures de l’Europe, dans un pays situé entre l’Égypte et la Tunisie, sur le point de passer sous le contrôle des islamistes, est réellement inquiétant, et ce n’est là qu’un euphémisme.
On aurait pu penser que le sujet, en raison du rôle déterminant joué par la France dans le renversement du colonel Kadhafi, serait abordé au cours de la campagne électorale. Il n’en est rien. Personne n’en parle, et pour cause : tout le monde, ou presque, a applaudi l’intervention franco-britannique sous couvert d’une interprétation très flexible de la résolution onusienne. Et, probablement, personne ne voudra en assumer les conséquences. Pas même BHL, disparu des écrans et des ondes !
Messianisme illusoire
L’objectif était de préserver la population civile libyenne, surtout les habitants de Benghazi, de la répression des forces du dictateur et d’instaurer la démocratie dans le pays. On oubliait que la "démocratie" n’était, ne pouvait jamais être, l’aboutissement d’une révolution sanglante, surtout imposée par des forces étrangères. On ignorait le passé et les structures sociales du pays.
Les forces d’intervention occidentales se sont, heureusement dégagées et ne sont plus présentes. Le chaos a remplacé la guerre et le sang coule partout. On évalue à plus de 30 000 le nombre de victimes des règlements de comptes entre factions rivales depuis la chute de la dictature. Les prisons sont pleines, on ne sait exactement plus de qui, et la torture y est la règle. Human Rights Watrch, une ONG humanitaire américaine à l’indignation un peu moins sélective qu’Amnesty Intenrational, la dénonce avec force, tout comme Médecins sans frontière, qui a décidé de suspendre ses activités dans le pays.
À Benghazi, "capitale" de la révolution, la foule a envahi et dévasté le siège du CNT, gouvernement théorique du pays. Son vice-président a été contraint à démissionner et aurait pris la fuite. L’insécurité est totale. À Tripoli, capitale supposée de la Libye, les milices se battent entre elles. Les quartiers changent de main d’un jour à l’autre. Ailleurs dans le pays, un dangereux morcellement tribal s’installe. Les services publics cessent de fonctionner. L’émigration massive vers l’Europe ne va pas tarder à reprendre. On a même observé, ici ou là, la réapparition de slogans en faveur de Kadhafi, dont les partisans auraient pris, au moins pendant quelques heures, le contrôle d’une cité d’importance, Beni Oualid, située à 170 kilomètres de la capitale. Les "autorités" ont déclaré qu’il s’agissait d’un différend tribal. Rien n’est moins sûr.
Réserve occidentale
Que peut-il se passer désormais ? Une nouvelle intervention de forces internationales pour rétablir l’ordre et l’autorité est totalement exclue. Elle serait d’ailleurs aussi désastreuse que celle des forces des "coalitions" en Irak et en Afghanistan. Dans le climat économique et politique actuel, tout le monde préfère, à Paris, à Londres, à Washington comme à Rome, que l’on parle le moins possible de la situation libyenne.
Un CNT fantoche
Les élections promises et la mise en œuvre d’une constitution "démocratique" viennent d’être officiellement ajournées. Personne n’a protesté à Paris ni ailleurs. Auprès de qui protesterait-on ? Il n’y a pratiquement plus d’autorité et le CNT est de plus en plus une fiction. La Libye risque donc de se tribaliser, de retourner un siècle en arrière, de devenir une seconde Somalie, terreau de l’islamisme radical et de tous les excès. Une centaine de tribus et de nombreux clans pourraient se partager le territoire et se disputer ses richesses. À une dictature certes exécrable, mais qui maintenait la sécurité et l’unité du pays, assurait les services publics et était même susceptible d’évoluer, pourrait succéder une anarchie tribale sanglante, exportatrice du terrorisme islamiste et menaçante pour l’Europe. Quel immense gâchis !
Pascal Nari
![](http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/01/993079248.jpg)
Une analyse d'Yves de Kerdrel
Ces justes réflexions d'Yves de Kerdrel confirment - à l'autre bout de l'échiquier politique, au moins théorique - l'analyse alarmiste de Jacques Atali que nous avons publiée vendredi dernier. Kerdrel rappelle à juste titre que le Chinois est joueur et qu'il saura plus ou moins s'accommoder de ses pertes. Ce n'est pas là, en principe, la psychologie française ni européenne. Il pointe aussi les lourdes conséquences sociales et politiques, voire géostratégiques, qui peuvent résulter de cette situation. Nous dirons quant à nous qu'après avoir longtemps eu peur que la Chine s'éveille, les nations développées, dont la France, ont sans-doute été bien légères de placer tout à coup en elle, tant de confiance, de se faire sur elle tant d'illusions. L'idéologie libre-échangiste et ultralibérale de nos milieux politico-économiques, l'appétence très court termiste des dirigeants d'entreprise pour des profits industriels et commerciaux accrus par des importations à bas prix, l'illusion que la Chine pouvait devenir sans dommages l'atelier du monde, les délocalisations massives qui s'en sont suivies, et, peut-être, au fond des choses, une certaine lassitude envers le travail, la facilité consistant à le transférer, tout cela compose, face à la situation présente, un tableau que l'on ne peut observer sans beaucoup d'esprit critique. Les désillusions peuvent être très grandes et les conséquences très graves. Il serait à souhaiter que nos sociétés en reviennent en matière d'activité et d'espace écomiques à des notions plus sages et, en un sens, plus modestement réalistes. LFAR
Le lecteur me pardonnera, je l'espère, de lui assombrir ces belles journées d'été. Au-delà du drame humain qui se joue à Tianjin, je voudrais livrer quelques réflexions sur les conséquences du krach boursier qui frappe l'ensemble des marchés chinois depuis le mois d'avril. En l'espace de quelques semaines, ce sont près de 4 000 milliards de dollars de valeur qui sont partis en fumée. Comme pour l'heure cette déroute boursière est circonscrite à la Chine, et que, de surcroît, le régime communiste abreuve la terre entière de communiqués lénifiants pour assurer que la situation est sous contrôle, personne n'y prête plus grande attention, surtout dans la torpeur de l'été. Pire que cela, certains groupes occidentaux continuent même d'investir massivement en Chine.
La première conséquence de ce krach boursier est bien sûr pour les investisseurs. À commencer par les actionnaires individuels chinois. Ils sont estimés à 90 millions, appartenant pour l'essentiel à cette classe moyenne qui contribue à la croissance du pays. Une grosse partie de son épargne est désormais partie en fumée. Ce que le Chinois peut accepter, parce qu'il est joueur. En revanche la chute des marchés chinois va entraîner un effet-richesse à l'envers. C'est-à-dire que cette classe moyenne va beaucoup moins dépenser. Ce qui va évidemment affecter une grosse partie de l'industrie locale.
Déjà les importations de matières premières, notamment le cuivre et le fer, sont au plus bas. Plusieurs usines commencent à tourner au ralenti. Et, bien que le régime communiste tente de camoufler les chiffres, il semblerait que jamais il n'y ait eu autant de chômeurs déclarés que depuis la fin du mois de juin. Cela se justifie aussi par la perte progressive de la compétitivité de la Chine. Un ouvrier chinois est désormais payé plus cher qu'un ouvrier hongrois. Et un ingénieur informaticien à Shanghaï coûte le même prix que son homologue américain. D'où d'importants mouvements de relocalisation qui se produisent depuis quelques mois. C'est ce qui explique que la Banque populaire de Chine a dévalué trois fois la monnaie chinoise, en une semaine, pour un montant total de 5 %. Un geste inédit depuis plus de vingt ans.
Il n'y a pas besoin d'être grand clerc pour affirmer que ces dévaluations ne résoudront pas les problèmes économiques de la Chine. Le pays a épuisé son modèle de croissance par les exportations sur lequel il s'appuie depuis des décennies. En revanche, les dévaluations vont inévitablement accélérer les sorties de capitaux. De plus, ce changement de parité ne permettra pas d'endiguer la crise de surendettement de l'économie chinoise avec un taux estimé à 240 %, et la crise latente du système bancaire local qui a prêté sans compter aux entreprises chinoises quand le rythme de croissance était supérieur à 10 % et qui va devoir s'adapter d'ici un ou deux ans à un taux de croissance compris entre 3 et 4 %.
De fait, les Chinois qui avaient accumulé d'importants bons du Trésor américain et même des titres en euros vont être amenés à les liquider dans les semaines qui viennent. Ils auraient d'ailleurs commencé à le faire. Ce qui explique le regain de volatilité sur les places occidentales. Le problème, c'est que ces ventes de panique vont venir interférer en septembre prochain avec le désir de la Réserve fédérale américaine de commencer à remonter ses taux. Dans ces conditions, nous pourrions connaître d'ici peu un véritable krach obligataire annonciateur d'un krach boursier de grande ampleur qui ramènera les actions américaines ou européennes aux niveaux de cours plus en phase avec un monde où il n'existe plus de locomotive économique après dix années de croissance mondiale tirée par la Chine.
Mais au-delà de ces conséquences purement financières, il faut s'attendre à voir la Chine connaître ses premiers troubles sociaux de grande ampleur, dans la mesure où la croissance économique va ralentir très brutalement. Surtout, le président Xi Jinping, qui avait déclaré il y a moins de deux ans, lors de son accession au pouvoir, « vouloir renforcer le rôle du marché dans l'économie chinoise », risque de connaître des heures difficiles. Le mythe de l'infaillibilité du plénum du Parti communiste pourrait bien s'effondrer. Et dans ce cas, ce serait tout le régime chinois qui serait sur la sellette. Ce n'est peut-être pas un hasard si les Japonais, qui surveillent leurs voisins comme le lait sur le feu, ont commencé à se réarmer de manière inquiétante.
Sept ans après le krach de l'affaire Lehmann, qui suivait de sept ans celui des valeurs Internet, qui suivait de sept ans le krach des pays d'Amérique du Sud, qui suivait de sept ans le gigantesque krach d'octobre 1987, la loi des cycles pourrait bien frapper à la porte de cette rentrée économique. Encore une crise que François Hollande n'aura pas vue venir ! •
Yves de Kerdrel - Figarovox
![](http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/02/1081929037.jpg)
Par Mathieu Slama
Mathieu Slama appelle ici [Figarovox 2.06] à l'indépendance de nos dirigeants vis-à-vis des milieux financiers, au moment où, face à l'exaspération croissante de l'opinion publique et à la multiplication des affaires politico-judiciaires, le nouveau gouvernement projette de faire voter une loi dite de moralisation de la vie politique. L'analyse est parfaite - comme en général les analyses de Mathieu Slama - mais son appel est plutôt un vœu pieux, comme il l'écrit lui-même, du domaine de l'espérance. L'indépendance du Chef de l'Etat - au moins lui ! - requiert un autre régime. LFAR
Il semble loin le temps où Machiavel écrivait, à propos des princes, qu'ils pouvaient acquérir et conserver le pouvoir à la condition de donner l'apparence de la vertu, tout en usant des vices et ruses nécessaires à la prise et la conservation du pouvoir.
Donner l'apparence de la vertu seulement, « car les hommes, en général, jugent plus par leurs yeux que par leurs mains, tous étant à portée de voir, et peu de toucher. Tout le monde voit ce que vous paraissez ; peu connaissent à fond ce que vous êtes, et ce petit nombre n'osera point s'élever contre l'opinion de la majorité. » (Le Prince, chapitre 18)
Tous les grands penseurs du politique, Machiavel, Hobbes, Max Weber ou Carl Schmitt pour n'en citer que quelques-uns, ont établi une distinction nette entre la sphère politique et la sphère morale. Machiavel soulignait par exemple qu'un ministre qui ne songerait qu'à lui-même et à ses propres intérêts dans ses actions ne méritait pas la confiance du Prince, tout simplement parce qu'il n'était pas en mesure de servir l'intérêt du Prince et donc de l'État. Mais dans le même temps, Machiavel précisait que le Prince devait couvrir de richesse et d'attention son ministre pour « le conserver toujours fidèle » (chapitre 22).
Nous vivons cependant une époque singulière. La colère du peuple français face aux écarts et aux fautes morales des hommes politiques - en particulier pour tout ce qui a trait à l'argent - ne doit pas être prise à la légère. Cette colère s'inscrit dans un contexte particulier que personne ne peut ignorer : l'accroissement des inégalités et l'aggravation de l'écart entre les plus riches et les plus pauvres, soulignées encore récemment dans un rapport publié par l'Observatoire des inégalités.
Au sujet de la loi de moralisation de la vie publique (rebaptisée « loi pour la confiance dans notre vie démocratique »), certains ont évoqué un phénomène d'américanisation de la société française, d'autres une tyrannie de la transparence, d'autres encore une confusion entre la morale publique et la morale privée. Tout cela est sans doute vrai et mérite d'être entendu, mais comment être aveugle et sourd face à l'exaspération d'un peuple qui assiste, impuissant, aux manœuvres de ses représentants et à la perpétuation de privilèges auxquels il n'aura jamais accès ?
Jamais les frontières entre le monde de l'argent et le monde politique n'avaient été aussi poreuses, et c'est là que devrait être le véritable enjeu de cette loi. « La politique de la France ne se fait pas à la corbeille » s'écriait le Général de Gaulle, entendant par-là que la sphère politique ne pouvait être soumise et subordonnée aux forces du marché et de l'argent. Que reste-t-il de cette boutade inquiète, à l'heure où nous avons élu un président de la République qui officia plusieurs années au sein de la banque Rothschild, à l'heure où son entourage est composé, pour ne prendre que quelques exemples, d'un ancien lobbyiste d'un grand groupe du Cac40 ou encore d'un ancien lobbyiste de l'assurance ? Qu'en reste-t-il à l'heure où a été nommée, à la tête du ô combien important ministère du Travail, l'ancienne directrice des ressources humaines du groupe Danone ? N'oublions pas non plus la proximité inquiétante du nouveau ministre de l'Environnement avec les grandes multinationales, alors que son métier consiste, en partie, à imposer des normes environnementales contraignantes aux entreprises privées. Et que dire du Parlement qui est devenu, en l'espace de quelques décennies, le lieu de tous les conflits d'intérêts, où les lobbies des grandes entreprises peuvent dénaturer et défaire intégralement une loi au bénéfice d'intérêts privés ? où beaucoup de parlementaires mènent en parallèle une activité de conseil, leur permettant, par leur statut même, de modifier la loi en fonction d'intérêts purement privés ?
C'est donc moins de moralisation dont la politique a besoin que d'indépendance. Indépendance vis-à-vis de l'argent, indépendance vis-à-vis des entreprises et donc indépendance vis-à-vis des intérêts privés qui minent la démocratie de l'intérieur. Les démocraties libérales meurent de cette confusion des genres et de leur incapacité à établir une hiérarchie nette et indiscutable entre la sphère politique et la sphère économique.
Cette inquiétude n'est pas nouvelle. Stendhal se moquait des ambitions démesurées des industriels dans un pamphlet célèbre publié en 1832 (« D'un nouveau complot contre les industriels »), s'en prenant notamment au baron Rothschild et à tous ceux qui mettent « le bien public à la suite de leur bien particulier ». Cette réflexion n'a pas pris une ride. Il reste donc à espérer que les parlementaires honnêtes amenderont, lors des discussions au Parlement, la loi de moralisation en renforçant la lutte contre les conflits d'intérêts et l'encadrement strict des liens entre politiques et entreprises. Quitte à aller contre leurs propres intérêts personnels… •
« Jamais les frontières entre le monde de l'argent et le monde politique n'avaient été aussi poreuses. »
Mathieu Slama
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Consultant et analyste politique, Mathieu Slama collabore dans plusieurs médias, notamment Le Figaro et Le Huffington Post, où il intervient particulièrement sur les questions de politique internationale. Il est l'auteur de La guerre des mondes, réflexions sur la croisade de Poutine contre l'Occident, (éd. de Fallois, 2016).
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Le cardinal Barbarin à Lyon, septembre 2016. SIPA
L’ascension du cirque médiatico-judiciaire
Par Régis de Castelnau
On sera globalement d'accord avec cet intéressant et courageux billet de Régis de Castelnau [Causeur, 25.05]. L'indécente campagne, tous médias confondus, contre le cardinal Barbarin, rappelle, toutes proportions gardées, les immenses campagnes de même provenance menées naguère contre le pape Benoît XVI. Du Ralliement à la République autoritairement imposé aux Français par Léon XIII [1892], aux sanctions vaticanes contre l'Action française [1926], jusqu'à son immigrationnisme et son mondialisme actuels, l'Eglise Catholique est pourtant allée - sans en tirer aucun profit - de concession en concession au monde moderne, ou postmoderne. Jusqu'à, semble-t-il, avoir tiré un trait sur l'Europe chrétienne, réputée perdue, y compris en haut-lieu par les autorités catholiques les plus conservatrices. Pourquoi attaque-t-on ou défend-on encore l'Eglise ? Sans-doute parce qu'elle est consubstantielle de ce que fut l'Europe chrétienne qu'elle a largement contribué à former et de ce qu'il en reste ; en raison de son ordre interne, qui demeure en grande part étranger au démocratisme, au subjectivisme, au relativisme régnants ; à cause des principes d'ordre moral qu'elle continue d'affirmer à l'opposé de la doxa, parfois avec quelque courage. Sans compter ce qui la définit de supérieur et de transcendant qui fait qu'elle ne peut - sans reniement radical - se prosterner devant le mercantilisme absolu et les idoles matérialistes de la société marchande mondialisée. Celle-là même, pour revenir au cardinal Barbarin, qui n'hésite pas à traîner dans la boue les meilleurs serviteurs de l'Eglise. LFAR
Le cardinal Barbarin, prélat pénible, avait fait l’objet l’année dernière d’un joli lynchage, mais qui, surprise, ne fut que médiatique. Parce que la Justice refusa de se laisser instrumentaliser et intimider. Et appliqua le droit. Oui oui, ça arrive. D’où un ferme classement sans suite des plaintes fantaisistes, après une enquête préliminaire fouillée. Malgré les interventions intempestives de membres du gouvernement socialiste, en particulier Manuel Valls, et une campagne de presse acharnée. L’objectif n’était pas de poursuivre et de faire condamner les prêtres ayant commis des abus sexuels. Mais bien de faire un carton sur une autorité ecclésiastique.
Comme d’habitude, j’étais intervenu pour ma classique dénonciation de ces lynchages médiatico-judiciaires que je n’aime pas trop. Pour être qualifié « d’avocat catholique bien connu », sur Canal+, ce dont je ne me lasse pas.
On nous annonce aujourd’hui que les « victimes » remettent le couvert, en choisissant, comme par hasard, la procédure de « citation directe » à l’initiative de particuliers. Normalement, c’est le parquet qui diligente les poursuites, mais il existe une particularité en droit pénal français, celle qui « délègue » aux particuliers qui se prétendent victimes la possibilité d’engager des poursuites. C’est une procédure assez rare. En effet la voie normale, après le classement sans suite du parquet, pour ceux qui voulaient continuer à s’acharner, aurait été de saisir un juge d’instruction par le biais d’une plainte avec constitution de partie civile.
Ainsi ne soit-il pas
Ah oui, mais non, plutôt que de tomber sur un nouveau bec après une instruction contradictoire, c’est beaucoup plus intéressant d’aller directement à l’audience, de convoquer les médias, de citer des vedettes peoples : en clair, organiser un cirque pour le journal télé et la presse gourmande. Il est probable qu’on y verra, entre autre Flavie Flament chargée par le gouvernement socialiste d’un rapport sur la prescription en matière d’abus sexuels. Sur le plan juridique tout cela ne devrait normalement aller nulle part, et déboucher sur des relaxes. Mais on ne sait jamais, avec une bonne pression médiatique, et comme c’est déjà arrivé, la rigueur juridique pourrait partir en vacances. Et puis de toute façon on va se régaler de voir les mitrés sur le banc d’infamie. Ce qui est quand même l’objectif premier.
Déjà la presse s’est mise au diapason et nous annonce : «Pédophilie: le cardinal Barbarin cité à comparaître en septembre ». Joli, non ? Cela laisse penser tranquillement que monseigneur Barbarin est poursuivi (par le parquet bien sûr) devant le tribunal pour pédophilie. C’est un mensonge, mais si on respecte la déontologie journalistique dans la titraille, on ne va pas s’en sortir. Il y a du papier à vendre et des clics à compter.
Allez, continuons à taper sur les cathos, c’est amusant, et en plus c’est sans danger. •
Régis de Castelnau
avocat
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Alain de Benoist donne ici son analyse de la situation actuelle, économique et financière, de notre univers postmoderne [Boulevard Voltaire - 24.03]. Elle le conduit à envisager la perspective d'un krach voire d'une catastrophe mondiale prévisibles à plus ou moins court terme. Analyse qui concorde parfaitement avec la nôtre, développée depuis plusieurs années dans Lafautearousseau, notamment à travers la réflexion menée par Hilaire de Crémiers dans Politique magazine, ou par Antoine de Crémiers dans différents articles, conférences ou cafés politiques. Conférences et cafés politiques auxquels on pourra se reporter en consultant nos vidéos. LFAR
Aucune autorité politique ou financière ne semble avoir tiré les leçons de la grande crise de 2008, qui a failli faire s’écrouler toute l’économie mondiale. Un nouveau krach est-il possible ?
Il est même probable. Nombre d’économistes s’attendent à une récession générale, à une avalanche de faillites, à un krach obligataire, voire à immense crise d’insolvabilité résultant de l’explosion des dettes accumulées. Certains n’hésitent pas à prédire l’effondrement du dollar, sur fond de retour à la guerre des monnaies et de fragilité grandissante d’un système monétaire dépourvu de tout ancrage extérieur depuis 1971. D’autres n’hésitent pas à parler de désastre historique ou de catastrophe planétaire. L’idée générale est qu’on est assis sur un baril de poudre, la seule question étant de savoir quel sera le détonateur.
Les signaux d’alarme ne manquent pas : chute du cours des matières premières, ralentissement de l’économie chinoise, effondrement des actions de la Deutsche Bank, pertes enregistrées par les valeurs technologiques, faillites de plusieurs banques régionales italiennes, effondrement de l’industrie manufacturière, etc. Les créances douteuses sont évaluées à mille milliards d’euros dans la seule zone euro. Quant aux produits dérivés, par lesquels s’était propagée la crise des subprimes, ils pèsent aujourd’hui deux millions de milliards de dollars, soit plus de vingt fois le PIB mondial ! Les financiers, qui sont incorrigibles, ont en outre mis au point de nouveaux moyens de contourner les règles qui les gênent (comme le « shadow banking » ou le « trading haute fréquence »). Le krach est en vue, mais tout le monde se goinfre.
Et cette fois-ci, les États surendettés n’auront plus le moyen de sauver les banques comme ils l’avaient fait il y a huit ans. La dette mondiale atteint aujourd’hui 223.000 milliards de dollars (contre 157.000 en 2008). La dette française, qui a augmenté de plus de 600 milliards d’euros sous Sarkozy, frôle les 100 % du PIB. Il n’y a plus désormais de croissance sans croissance exponentielle de la dette (on paie les dettes au moyen de nouvelles dettes). La spirale de l’endettement crée une économie qui vit au profit exclusif de ceux qui créent la monnaie de la dette.
Les banques centrales ne sont pourtant pas restées inactives ?
Pour stimuler l’économie, les banques centrales ont essentiellement eu recours à deux outils : l’assouplissement qualitatif (quantitative easing, QE) et la baisse des taux d’intérêt. Cette stratégie s’est soldée par un échec.
Les politiques d’assouplissement quantitatif, auxquelles la BCE s’est ralliée fin 2014, ont pour but d’alimenter les institutions financières et les banques en liquidités sous la forme d’achats d’une certaine quantité d’obligations (dettes financières, titres de créances) et d’actifs de long terme, notamment de titres d’État. L’argent ainsi créé est censé contrer les tendances déflationnistes de l’économie. Or, cela n’a pas marché. Les liquidités supplémentaires, loin d’atteindre et d’irriguer l’économie réelle, sont restées circonscrites dans le secteur bancaire et n’ont profité qu’aux détenteurs d’actifs financiers, qui s’en sont servis pour spéculer, ce qui a entraîné la formation de nouvelles bulles (financières, boursières, obligataires et immobilières) représentant autant de menaces.
L’abaissement des taux d’intérêt, allant jusqu’à l’adoption de taux zéro, voire parfois de taux négatif – ce qui signifie que les banques centrales payent pour prêter aux banques dans l’espoir d’inciter les acteurs économiques à faire circuler l’argent (signalons au passage que, depuis août 2014, la France emprunte elle-même à des taux négatifs) -, n’a pas eu de meilleurs résultats. Il a même paradoxalement abouti à un rationnement du crédit, au détriment notamment des PME, qui représentent près de 60 % de la croissance de la valeur ajoutée dans l’Union européenne. Les taux négatifs sont en outre très défavorables à l’épargne (ils impliquent que sa valeur diminue régulièrement).
La combinaison de liquidités abondantes et de taux extrêmement bas encourage en fait les États à s’endetter encore plus et suscite une recherche frénétique de profit de la part des investisseurs. Comme la demande d’actifs bien rémunérés dépasse l’offre, le prix du risque baisse. Au moindre incident, les investisseurs ont tendance à vendre en catastrophe. L’effondrement du prix des actifs fait alors boule de neige, contaminant ainsi tous les marchés.
Le capitalisme mondialisé est-il devenu conjoncturellement fou, ou l’était-il structurellement dès l’origine ?
Nous sommes devant une crise systémique. Elle vient de ce que la dynamique d’accumulation du capital fonctionne sur des bases fictives de plus en plus précaires, du fait de ses contradictions internes (entre le travail marchandise et le capital marchandise, les forces productives et les moyens de production, le capital variable et le capital constant). Le capitalisme est un mode de production doté de deux formes de richesse : la richesse matérielle et la richesse abstraite (« valeur »), aujourd’hui dominante, qui est exprimée par l’argent et qui repose sur la force de travail. La valorisation du capital a pour but de multiplier cette seconde richesse. Or, ces deux formes de richesse s’écartent toujours davantage l’une de l’autre à mesure qu’augmente la productivité, qui expulse le travail du procès de production (on produit toujours plus avec toujours moins d’hommes), détruisant ainsi sa propre assise.
La dévalorisation générale de l’argent n’est dès lors plus qu’une question de temps. À terme, c’est tout le problème de la déconnexion progressive du système capitaliste et de la vie humaine qui est posé. •
Entretien réalisé par Nicolas Gauthier
Alain de Benoist
Intellectuel, philosophe et politologue
Revue Eléments
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par Jean-Philippe Chauvin
Ainsi, selon un sondage de ce début d’année, 74 % des Français ne veulent ni de M. Sarkozy ni de l’actuel président M. Hollande : pourtant, il y a quelques (mal)chances que l’un des deux soit élu ou réélu en 2017… Bienvenue en république d’Absurdie ! Le pays légal a tendance à se reproduire sans discontinuer, dans une tendance (presque) dynastique qui rappelle néanmoins plus l’empire romain que la monarchie capétienne : peut-on s’en satisfaire ?
Ma réponse est non, évidemment non ! Certes, je ne suis pas de ceux qui pensent qu’un échec politique doit forcément entraîner une mise à la retraite d’office comme je ne suis pas partisan d’une sorte de jeunisme qui voudrait que tous ceux qui ont dépassé la soixantaine devraient se taire définitivement et laisser la place à de jeunes loups aux dents encore plus longues que leurs prédécesseurs. Mais il me semble que les hommes politiques qui aspirent à exercer la magistrature suprême de l’Etat doivent entendre les doléances des citoyens et savoir, au moins pour un temps, s’extraire de leur bulle médiatique pour revenir aux réalités du moment sans négliger les perspectives de l’avenir.
Bien sûr, MM. Sarkozy et Hollande n’écouteront qu’eux-mêmes, persuadés de leur irremplaçable particularité, et, peut-être sinon sans doute, l’un des deux se trouvera confirmé dans cette impression par le verdict du second tour de l’élection présidentielle. Cela changera-t-il pour autant ce désagréable sentiment populaire que le vainqueur n’est là que par défaut, que par le « chantage au pire », comme on a pu le voir, dès 2002 à cette même élection, ou ces semaines dernières lors des élections régionales où les électeurs socialistes se trouvèrent acculés à mener campagne pour des listes de droite qu’ils n’aimaient pas vraiment ?
Les Français sont attachés à l’élection du président de la République au suffrage universel direct, c’est indéniable, mais ils en constatent pourtant de plus en plus les effets pervers sans pouvoir, pour l’heure, imaginer autre chose que cette magistrature suprême élective. Le royaliste que je suis le constate et le regrette, mais ne se contente pas de cette constatation et de ce regret : la proposition monarchique me semble le meilleur moyen de neutraliser les petits jeux de clientèles et de féodalités partisanes en arrachant la magistrature suprême à l’élection, fût-elle populaire chez nos concitoyens. Certains y verront un sacrifice de leur possibilité de choix qui, pourtant, est de moins en moins une liberté et un choix réel, si ce n’est entre deux « moins pires » (sic !), et qui ouvre plus à la frustration et à désillusion qu’à la joie et l’espérance…
D’autre part, laisser au hasard et à l’hérédité non choisie le soin de désigner le Chef de l’Etat permet l’indépendance de celui-ci et cette possibilité d’arbitrage au-dessus des partis et au-delà des différences et des diversités politiques sans pour autant les nier ou les écraser. Une possibilité d’arbitrage mais aussi de décentralisation (voire de fédéralisation) sans mettre en danger, pour la France, l’unité entre ses multiples parties historiques (et je ne parle pas de la caricature de régions créée par la récente réforme territoriale), le monarque incarnant cette unité à la fois historique et contemporaine, et « centrant » l’Etat sans pour autant centraliser tous les pouvoirs politiques dans le sein parisien.
Et les électeurs là-dedans ? Dans une Monarchie active et arbitrale telle que je la souhaite, il n’est pas impossible de leur donner le pouvoir concret, par le suffrage universel direct, de désigner, au-delà des députés et des élus régionaux, les présidents d’assemblée et, pourquoi pas, le premier ministre lui-même sur un programme gouvernemental qu’il lui appartiendra de mettre en œuvre ou, plutôt, sur une ligne d’objectifs qu’il lui reviendra de suivre ou de faire valider par le recours (alors plus fréquent) au référendum. Le roi, quant à lui Chef de l’Etat, fixerait le cap politique à long terme (en particulier dans les domaines sociaux et environnementaux) et aurait charge de représenter l’Etat à l’intérieur comme à l’extérieur, de mener la diplomatie française dans le monde et de négocier (et garantir) la parole de la France au sein des institutions internationales : en somme, à lui l’autorité et l’arbitrage ; aux ministres, députés et élus locaux, la gestion des affaires économiques dans leur cadre d’exercice et de pouvoir ; aux citoyens, les libertés d’expression et de désignation de leurs pouvoirs politiques de proximité et centraux, ainsi que la « démocratie directe » au sein de leurs cadres politiques et sociaux locaux et nationaux, voire européens… C’était, à peu de choses près, l’esprit du programme monarchique du marquis de La Tour du Pin, dès la fin du XIXème siècle : « l’autorité au sommet, les libertés à la base », pourrait-on dire. Un programme toujours d’actualité et de nécessité, ne serait-ce que pour rendre à nos concitoyens le goût de la politique et de l’action, contre le fatalisme et l’indifférence… •
Blog de Jean-Philippe Chauvin