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  • Le Système est l'héritier du Terrorisme révolutionnaire, négationniste/révisionniste et matrice des Totalitarismes moder

    Aujourd'hui (5) : La Révolution a utilisé des moyens chimiques en Vendée, pour mieux exterminer la population...

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    (documents tirés de notre Album : Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerre de géants...")

    Aujourd'hui, Robespierre porte costume et cravate, il affiche une apparence distinguée, et loge sans vergogne dans les appartements de la Royauté, tâchant de ressembler à ces autres Rois ou Présidents du monde.

    Mais il ne s'agit que d'un masque, d'une leurre, d'une Tartuferie institutionnalisée : c'est "le chaos figé des conservateurs du désordre" qui est en place, sous des apparences "normales" et policées; et ce chaos n'est rien d'autre que l'héritier assumé du "chaos explosif des révolutionnaires".

    Voici quelques exemples de ce que fut ce "chaos explosif" des révolutionnaires de 1789/1793, si fanatiques qu'ils ont eux-mêmes baptisé leur méthode de gouvernement (?) "la Terreur"; de ses aspects monstrueusement inhumains, d'une atroce barbarie, qui préfiguraient les épouvantables horreurs du marxisme-léninisme et du nazisme...

    Et voilà pourquoi, chaque année, nous signalons cette date du 21 janvier à nos compatriotes comme celle du début de notre décadence, comme l'origine de tous nos maux, comme la matrice et le ventre - hélas fécond - d'où sont sortis les abominations qui ensanglantent le monde depuis lors...

    Voici quelques aspects de ce que fut la Terreur révolutionnaire en Vendée, et ce qu'en ont dit quelques uns de ceux qui ont oeuvré à sa mise en œuvre "systématique", au sens premier du terme...

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    Aujourd'hui (5) : La Révolution a utilisé des moyens chimiques en Vendée, pour mieux exterminer la population...

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    (documents tirés de notre Album : Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerre de géants...")

     

    Projet de "guerre chimique" » en 1793, pour éliminer les Vendéens. (Source : la "Revue d’histoire de la pharmacie", n° paru en 1933)

    En 1933, le médecin et historien Paul Delaunay, dont l’académicien Jean Rostand dira de son œuvre qu’elle constitue "une source irremplaçable d’information et une haute leçon d’élégance achèvement, de rigueur et d’indépendance", s’intéresse à la "guerre chimique" imaginée en 1793 par Carrier et Santerre pour éliminer les Vendéens

    Le 9 novembre 1793, Jean-Baptiste Carrier, future figure emblématique de la Terreur responsable des "noyades de Nantes", qui débuteront une semaine plus tard, demandait que l’on employât contre les Vendéens des procédés plus efficaces que les foudres des guerriers républicains :

    "Vous avez à délivrer le pays d’un chancre qui le dévore. Le poison est plus sûr que toute votre artillerie. Ne craignez donc pas de le mettre en jeu. Faites empoisonner les sources d’eau. Empoisonnez du pain que vous abandonnerez à la voracité de cette misérable armée de brigands, et laissez faire l’effet. Vous avez des espions parmi ces soldats qu’un enfant conduit. Lâchez-les avec ce cadeau et la partie sera sauvée." 


    Les suggestions du proconsul avaient-elles été déjà entendues ? Il semble bien que l’on fit provision de toxiques : "Nous fûmes vraiment étonnés, écrivait Savin à Charette, le 25 mai 1793, de la quantité d’arsenic que nous trouvâmes à Palluau au commencement de la guerre. On nous a même constamment assuré qu’un étranger qu’ils avaient avec eux et qui fut tué à cette affaire, était chargé d’assurer le projet d’empoisonnement contre nous." Au reste, il est des témoignages d’une autre nature. Le pharmacien Proust, d’Angers, avait fait, sur des moutons rassemblés dans le pré de la Baumette, des essais de boules puantes, qui d’ailleurs échouèrent.

    Le 22 août 1793, le général Antoine-Joseph Santerre, qui commandait à Saumur - et déjà passé à la postérité sous le surnom de "général roulement" lorsqu’au moment de l’exécution de Louis XVI il avait ordonné un roulement de tambour pour couvrir la voix du souverain sur la guillotine -, conseillait au ministre de la guerre : "Des mines, des mines, des fumées soporifiques, et puis tomber dessus."

    Le 11 septembre, son collègue et émule Jean-Antoine Rossignol, réclamait du Comité de Salut public l’envoi du chimiste Antoine-François Fourcroy pour aider "à la destruction des brigands". Le citoyen Fourcroy ne se dérangea pas, mais rédigea, à la demande de Robespierre, un rapport qu’il serait bien intéressant de retrouver

    Il ne semble pas, d’ailleurs, explique Delaunay, que le projet ait été retenu. Les généraux répugnaient à l’emploi de ces moyens, et Kléber, dit-on, mis au courant des propositions de Carrier, menaça de lui passer son sabre au travers du corps. Mais il est probable, ajoute-t-il, qu’on craignit surtout que les Sans-culottes et les Bleus ne fussent aussi, par mégarde, victimes du procédé.

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    C'est "çà", la Révolution !

    C'est "ça" qui fut voulu et ordonné par Robespierre et sa bande de psycopathes de la Convention; et fidèlement exécuté sur le terrain par "les Bleus", qui ont perpétré là le premier Génocide des Temps modernes, doublé d'un mémoricide puisque, deux siècles et demi après, celui-ci n'est toujours pas reconnu

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    Le visage de Robespierre reconstitué par Philippe Froesch, présenté à Barcelone en décembre 2013, par un spécialiste de la reconstruction faciale, qui dit avoir utilisé les techniques du FBI et du cinéma, et un médecin légiste, qui en a profité pour donner la liste des maladies dont souffrait le révolutionnaire... 
  • «Hommage aux restaurateurs, qui entretiennent et illuminent la vie en société», par David Brunat.

    «Cet univers d’excellence et de régalades aux nuances nutritives et sociales infinies a l’estomac qui crie famine depuis l’éclatement de la crise sanitaire». 215525217/beats_ - stock.adobe.com

    Amoureux des arts de la table et de la restauration, David Brunat, ancien élève de l’École normale supérieure, profite de cet hommage aux restaurants dont la fermeture vient à nouveau d’être prolongée par le Premier ministre, pour rappeler leur histoire en France ainsi que leurs nombreuses vertus trop souvent insoupçonnées.

    8.jpgLe restaurant est une des plus belles conquêtes de l’homme moderne. Inventé peu ou prou au siècle des Lumières, du moins dans la forme qu’on lui connaît de nos jours, il a pris son envol au XIXe siècle en s’appuyant sur l’émancipation des moeurs, la démocratisation (relative) de la haute cuisine et la naissance de l’hôtellerie de luxe. Destins croisés et indissociables, union sacrée entre les arts de la table et l’art de recevoir dans les établissements d’hébergement.

    Ce modèle de complémentarité entre l’assiette et un toit, la restauration et l’accueil, la fête des saveurs et l’hospitalité en chambre a souvent été décrit par les spécialistes. Le plus bel exemple de cette fertilisation croisée? Un duo mythique formé à la Belle Epoque. Entre César Ritz et Auguste Escoffier.

    Entre le visionnaire empereur des palaces et le roi des cuisiniers, phare indépassé de la gastronomie moderne, inventeur du grand restaurant (avec sa batterie de cuisine, ses menus à prix fixe, sa science du dressage et du service et surtout sa cuisine esthétique, diététique et sensible aux terroirs), codificateur du bon goût dans l’assiette des riches et des moins riches (Escoffier inventa mille recettes pour les bourses modestes). Et saint patron de tout ce qui se mange de bon, de goûteux, d’authentique.

     

    Dans cette aventure séculaire des papilles, la France joua un rôle crucial, éclatant, presque archétypal. Ses chefs ont été, et continuent à être, des ambassadeurs incomparables

     

    C’est peu dire que, dans cette aventure séculaire des papilles, la France joua un rôle crucial, éclatant, presque archétypal. Ses chefs ont été, et continuent à être, des ambassadeurs incomparables de notre pays, terre d’élection de la bonne chère même si l’excellence gastronomique s’est mondialisée et que la prééminence hexagonale en la matière nous est vigoureusement disputée.

    Et qu’on n’aille pas s’imaginer que les grandes tables des grands palaces n’aient jamais servi qu’à remplir des panses fortunées. Un peu comme les innovations technologiques testées en Formule 1 ont vocation à profiter aux voitures de monsieur-tout-le-monde, ce qui fut mis au point dans les établissements pour nababs influença et transforma la cuisine de tous les jours. Escoffier, encore lui, contribua à créer le bouillon Kub et il promut de nombreux plats très bon marché à base de riz ou d’aliments peu prisés comme … la morue.

    Or, cet univers d’excellence et de régalades aux nuances nutritives et sociales infinies a l’estomac qui crie famine depuis l’éclatement de la crise sanitaire. Cet ennemi implacable des gourmets. La fermeture des restaurants, de tous les restaurants sans exception, glace le cœur d’une langueur assurément monotone. Triste et interminable hiver …

    C’est une fort grande famille que celle de la restauration. Bien des métiers, bien des savoir-faire, bien des façons de faire et de déguster s’y côtoient et se fondent les uns dans les autres. Certes, les humains ne vivent pas que pour manger, ils ne sont pas seulement ventre et tube digestif, dents qui broient, boyaux qui digèrent et forces qui expulsent. Mais l’Ecclésiaste, conscient de la valeur des nourritures terrestres, ne dit pas sans raison «qu’il n’y a pas de bonheur pour l’homme sous le soleil que de manger et boire et se réjouir.» Raison supplémentaire de s’attrister de la fermeture des restaurants …

     

    Le restaurant entretient et illumine la vie en société. La gastronomie est un art de la civilisation. Elle ne sert pas seulement à se nourrir mais aussi à converser 

     

    Et puis il y a plusieurs demeures dans la maison des gastronomes: il y en a même pour tous les goûts, tous les palais, tous les styles, toutes les géographies. Auberge, brasserie, bistrot, relais routiers, tables d’hôtes, wagons-restaurants, cantines et autres cafétérias, tavernes, cambuses, troquets, etc. sont les lieux affectionnés de ces agapes, destinées à être partagées. Car, comme ceux de la chair, les plaisirs de la chère sont meilleurs à plusieurs et rien n’est triste comme de dîner seul.

    Le restaurant entretient et illumine la vie en société. La gastronomie est un art de la civilisation. Elle ne sert pas seulement à se nourrir mais aussi à converser. Et à célébrer des moments particuliers dont elle rehausse la valeur ou l’agrément. Inviter des amis ou des clients au restau, quoi de plus naturel? Réserver une table ou une salle pour un anniversaire ou un événement heureux, quoi de plus plaisant? S’y rendre juste pour savourer l’ambiance, discuter avec des inconnus en échangeant de bonnes recettes ou des tuyaux sur la manière de préparer tel ou tel plat, sans oublier d’arroser le geste avec la parole culinaire: quoi de plus réjouissant?

    Eh bien, c’est tout cela dont il faut faire aujourd’hui son deuil en rongeant son frein et ses papilles. Rien d’autre à se mettre sous la dent que des plats à emporter. Triste viatique quand on aime non seulement se restaurer mais aussi se récréer - et peut-être également se recréer - en passant un bon moment au «restau» avec des amis, un conjoint ou une petite amie, avec ses enfants ou ses parents, avec des collègues de travail ou qui vous voudrez.

    Depuis que les établissements ont dû baisser à nouveau le rideau, combien de contrats qui n’ont pas été signés après un bon repas plantureux, combien de rencontres amoureuses ou amicales qui n’ont pas eu lieu, combien de réunions de famille ou de dîners de groupes reportés à plus tard, à on ne sait quand, en tout cas à une échéance lointaine? Perspective dont la tristesse est redoublée par les épreuves auxquelles les professionnels de la restauration doivent aujourd’hui faire face.

     

    Aussi comprend-on aisément que les Français ne soient pas dans leur assiette. Restaurer la confiance dans ces conditions ? Bonne chance ! 

     

    Et pendant ce temps-là, le risque demeure de se faire rouler dans la farine par les hommes ou femmes politiques (traînant ou non des casseroles) nous demandant de faire des sacrifices sans mettre eux-mêmes la main à la pâte tout en donnant ad libitum l’impression de pédaler dans la choucroute.

    Aussi comprend-on aisément que les Français ne soient pas dans leur assiette. Restaurer la confiance dans ces conditions? Bonne chance! Puisse cette hypothétique restauration de la confiance, pour laquelle il n’existe aucune recette miracle, aller de pair avec la réouverture des restaurants. Et le plus tôt sera le mieux.

    Hommage, courage et chapeau bas à tous les restaurateurs de notre pays, aux chefs, maîtres queux, chefs de partie, responsables de salle, commis, aides de cuisine, etc. (sans oublier les sommeliers!) à qui nous devons tant de plaisirs et d’émotions, et qui sont aujourd’hui privés de l’exercice de leur noble art.

     

    Ancien élève de l’École normale supérieure et de Sciences Po Paris, David Brunat a été membre de plusieurs cabinets ministériels. Consultant associé chez LPM Communications, il est également écrivain. Auteur d’une dizaine d’ouvrages, il a notamment publié «Pamphlettres» (Plon, 2015), «Giovanni Falcone: Un seigneur de Sicile» (Les Belles Lettres, 2017) et «ENA Circus» (Éditions du Cerf, 2018).

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • La priorité en politique est d’identifier l’ennemi !, par Christian Vanneste.

    Julien Freund affirmait : “pas de politique sans ennemi”. Un ennemi n’est pas un concurrent, qui accepterait l’alternance au pouvoir d’un même Etat, avec des différences quant aux modalités de la gouvernance, mais dans le but identique de maintenir cet Etat et même d’en amplifier si possible la puissance. Non, l’ennemi, extérieur ou intérieur veut vous détruire et régner comme seul maître. 

    christian vanneste.jpgLe conflit majeur de notre époque en Occident est celui du progressisme et du conservatisme. Il ne s’agit pas d’une opposition entre deux conceptions politiques qui puissent se succéder au pouvoir, comme les Libéraux et les Conservateurs au Royaume-Uni pendant le XIXe siècle. Il s’agit d’une lutte à mort en ce que le progressisme consiste à détruire ce que justement les conservateurs veulent conserver. Mais c’est un conflit qui transcende les Etats-nations, et d’une certaine manière reprend ce que les marxistes appelaient la lutte des classes. Simplement, au lieu d’opposer un prolétariat conquérant à une bourgeoisie décadente, elle oppose une oligarchie mondiale triomphante aux peuples humiliés. Warren Buffett, pendant un temps l’homme le plus riche du monde, disait sur CNN en 2005 : « Il y a une guerre des classes, c’est un fait. Mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre et qui est en train de la gagner. »

    Il y a une oligarchie mondialiste qui est constituée de puissances financières qui contrôlent la majorité des médias, et une partie essentielle des réseaux sociaux. Elle règne sur un certain nombre d’instances internationales et diffuse son pouvoir dans les Etats occidentaux par le biais de représentants locaux. Son objectif est clair : diluer les volontés politiques nationales afin de substituer à la démocratie une technocratie des “sachants”. Le gouvernement mondial, dont “l’Etat profond” américain et l’Europe “bruxelloise” sont les étapes, est l’objectif final. Son terrain de prédilection est la lutte contre des ennemis certes non-humains mais qui oblige “moralement” à contrôler davantage les hommes : le réchauffement climatique, malheureusement un peu abstrait ou le virus beaucoup plus convainquant parce qu’il parle à chaque individu de sa propre mort. Mais il faut aussi et surtout en finir avec les nations, c’est-à-dire les peuples conscients de leur identité historique, parce qu’ils sont capables d’exprimer leur volonté, comme le montrent les votes hostiles des nations européennes à l’encontre de leur fusion dans une Europe fédérale. Pour cela, trois processus sont en oeuvre : d’abord, l’immigration de remplacement qui prive les peuples de leur unité et de la transmission de leur identité ; ensuite, le matraquage de la “cancel culture”, c’est-à-dire de la dénonciation et du renversement de la culture occidentale, grâce à une culpabilisation de l’histoire, des héros, et des oeuvres qui en font la richesse ; enfin, l’atomisation des sociétés en une poussière d’individus consommateurs et hédonistes, après la destruction des familles fondées sur la nature et l’évidence des sexes. La violence et l’intolérance des attaques contre le populisme, c’est-à-dire contre la réaction légitime et démocratique des peuples désirant persévérer dans leur être, contre le conservatisme sociétal lorsqu’il s’oppose à l’avortement ou au “mariage unisexe”, témoignent du caractère acharné, littéralement “terroriste” et en somme totalitaire de cette offensive : il s’agit non de vaincre momentanément l’adversaire, mais d’empêcher toute alternance, d’interdire tout retour, de bâillonner sa pensée par le biais de lois liberticides, d’inciter les médias à lui refuser la parole, bref il s’agit de l’anéantir.

    C’est ce que vivent Trump et ses partisans aujourd’hui, c’est ce qui tente de s’installer en Europe avec la mise à l’écart de Salvini en Italie, avec la mise à l’index de la Hongrie ou de la Pologne, avec la mise au pas des Français par la macronie qui profite du Covid pour museler l’opposition, effacer tout autre débat, décourager les manifestations et même gommer les élections, ces fâcheuses récréations démocratiques. Les Français, contents ou pas de l’action d’un gouvernement qui a multiplié les erreurs, ne pensent plus qu’à ça, et c’est ce qui compte, car face au risque, tout le monde se tourne vers l’Etat protecteur, bon ou mauvais, plus que vers l’opposition verbeuse.  Or, lorsqu’on scrute la caste qui occupe le pouvoir dans notre pays, on voit bien qu’elle est la représentante locale de l’oligarchie mondialiste. Elle a vampirisé la quasi totalité des médias, dans une alliance improbable mais néanmoins réalisée entre la gauche caviar de Libération et de l’OBS, le libéralisme aveugle des journaux économiques, et le manichéisme de la bien-pensance pour laquelle la droite est le mal, du Monde jusqu’au service dit public de l’information. Le trait commun de cette idéologie est le refus des limites. Certains voient dans le transhumanisme son horizon. Son présent se confond avec la fin des frontières, et des discriminations, au nom d’une liberté et d’une égalité que démentent sans cesse davantage le pouvoir et la hiérarchie de l’argent. Mais son passé remonte parfois à la surface comme autant de bulles malodorantes, celles de la pédophilie et des addictions qui marquent tant de ces personnalités issues du “Tout est permis” des années 1970. Que ces gens, si peu exemplaires, encombrent les couloirs du pouvoir et les antichambres des Assemblées, saturent les plateaux de télévision, conseillent l’exécutif quand ils n’y participent pas, est bien plus inquiétant pour notre pays qu’un virus, dont il ne faut pas nier la gravité, mais qui passera.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITÉS DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS RÉEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Mais elle est aussi ouverte à d'autres groupes, pas forcément royalistes, ou exclusivement royalistes, qui mènent des actions allant dans le sens de la défense du Bien commun : le Collectif Nemesis / Jeunesse, si tu savais-Poussières d'étoiles / Baguette Musette / le Cercle d'Artagnan / Les Chemises blanches...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

     

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    • 30 et 31 janvier : Manifestations « Marchons Enfants » partout en France contre la PMA sans père, la GPA et le projet de loi bioéthique

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    https://www.lamanifpourtous.fr/actualites/communiques-de-presse/30-et-31-janvier-manifestations-marchons-enfants-partout-en-france-contre-la-pma-sans-pere-la-gpa-et-le-projet-de-loi-bioethique?utm_source=newsletter&utm_medium=bouton-cp-30-31-janvier&utm_campaign=nl29122020&fbclid=IwAR1yi2CEnh14L8SAGKPGV6USjrsMJWzbYO9bTDj8zQ9Q3-mIshQI9wD6-qA

     

     

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    Nous vous rappelons les manifestations qui auront lieu les 30 et 31 janvier partout en France contre le projet de loi de bioéthique.

    Nous vous invitons tout particulièrement à venir au rassemblement qui se tiendra dimanche à Versailles, Place d'Arme, de 15h à 16h.

    Seront notamment présents le chanteur Patrice Martineau, des représentants associatifs et politiques, parmi lesquels Jean-Frédéric Poisson, président de d'ex-Parti Chrétien-Démocrate, VIA- la voie du peuple.

    Nous vous remercions de votre mobilisation et nous vous invitons à encourager vivement votre entourage à venir manifester dimanche. 

     

     

    DIMANCHE 31 JANVIER : MANIFESTATION A DIJON CONTRE LA PMA, LA GPA ET LE PROJET DE LOI BIOÉTHIQUE !
    Malgré l’extrême gravité de la crise sanitaire, économique et social, Emmanuel Macron a décidé de faire examiner maintenant le projet de loi bioéthique au Sénat. Ce texte sociétal vise notamment à légaliser et rembourser la PMA sans père, sans motif médical, à faciliter le recours à des mères porteuses, à autoriser la création d’embryons humains génétiquement modifiés, de chimères (embryons homme-animal) et légaliser l’interruption de grossesse jusqu’à 9 mois.
    Rendez-vous à Dijon ce Dimanche 31 Janvier à 14h00, place de la République !

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    • Hommage au "Colonel Armand" Armand Tuffin de la Rouërie Commune de Saint-Denoual, Samedi 30 Janvier, 11h

     

    C'est avec un très grand plaisir que nous avons reçu hier le message suivant de notre ami Thierry BECTARTE, que nous vous communiquons sans délai. Bien entendu, lafautearousseau appelle tous ses lecteurs et amis qui le pourront à se rendre à cette journée d'hommage à laquelle nous souhaitons le plus grand succès possible; et dont nous ne manquerons pas de rendre compte.

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    Samedi 30 Janvier à 15h, l'Action française Mulhouse vous convie pour une audio-conférence dont le thème sera la décentralisation animée par Nicolas Koenig, sur Discord.

    Pas d'action sans formation !
    Infos en mp.

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    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

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    Site Officiel : https://www.actionfrancaise.net/recherche/cercle+de+flore

    Page FBhttps://www.facebook.com/cercle.de.flore/

     

     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

     

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    • CERCLE DE FLORE LYON

     

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    Page FB : https://www.facebook.com/cercledeflorelyon/

     

     

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    • URBVM

     

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    Site Officiel : https://urbvm.fr/

     

     

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    • Les Mardis de Politique magazine

     

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    Chaîne Vidéos : https://www.youtube.com/channel/UCYlZgfsklLOeodytYauQONQ

    https://www.youtube.com/user/Politiquemag

     

     

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  • Déclin ou décadence ? Mais les deux, hélas !, par Christian Vanneste.

    Les coupeurs de concepts en quatre, dignes héritiers des théologiens qui disputaient du sexe des Anges dans Constantinople assiégée par les Turcs, distinguent le déclin et la décadence, pour tenter d’ailleurs de les nier tous les deux. La distinction est pourtant claire : le déclin d’un pays ou d’une civilisation se mesure par rapport à l’évolution des autres, la décadence est un processus interne qui désigne l’effondrement des valeurs sur lesquelles s’appuyait une société.

    christian vanneste.jpgLe premier est objectif, matériel en quelque sorte puisqu’il correspond à la puissance économique et militaire, et au rayonnement international qu’elle conférait à un Etat. La seconde est plus subjective, spirituelle et morale. Elle sera perçue par les uns comme un heureux moment de libération des moeurs tandis que pour d’autres plus clairvoyants sur ses conséquences, elle apparaîtra comme un amollissement annonciateur de la fin d’une situation historique. Le déclin est un affaiblissement relatif qui peut être ralenti, voire inversé. La décadence est une consomption inexorable qui atteint les forces morales qui pourraient tenter d’enrayer le déclin.

    La métaphore médicale est facile par les temps qui courent. Le déclin est une maladie qui se soigne, la décadence, un mal sans rémission. De quoi la France souffre-t-elle ? Mais des deux ! Non seulement, elle recule dans de nombreux domaines, et se fait dépasser, mais elle entretient en elle les germes qui anéantissent ses capacités de résistance et de résilience. Au XVIIe siècle, elle était la première puissance européenne, et de loin. Au XVIIIe, toute l’Europe l’imitait et la diplomatie européenne parlait français. Avec Napoléon, elle dominait l’Europe et ses frontières englobaient une partie de l’Allemagne et de l’Italie. Au XXe siècle, elle faisait partie des quelques nations qui se partageaient le monde, derrière l’Angleterre, certes après la démesure napoléonienne, mais avant l’Allemagne. C’est d’ailleurs l’Empire qui permit à la France de continuer à exister malgré le désastre de 1940. Après avoir libéré cet Empire et s’être délivré des guerres coloniales avec de Gaulle, la France demeurait le poids lourd de l’Europe occidentale, politiquement plus forte que l’Allemagne, et économiquement pas encore distancée. Elle bénéficiait d’une autonomie et d’une aura diplomatique qui lui conférait un rôle de première importance sur la planète.

    Le déclin s’est depuis précisé en arrachant le voile des illusions. La France de l’Institut Pasteur n’est pas présente dans la course aux vaccins. Mais elle s’était rendu compte auparavant qu’elle ne pouvait plus fabriquer de respirateurs et même de masques. La France est devenue un nain industriel face aux géants que sont la Chine dans le monde et l’Allemagne en Europe. Les données économiques de notre pays sont toutes dans le rouge avec une dette record en temps de Covid, mais qui jouxtait déjà les 100% du PIB auparavant, avec un déficit budgétaire depuis 45 ans, un déficit commercial en augmentation constante, une recherche deux fois moins importante que nos voisins allemands, et une formation dont les performances sont en recul notamment par rapport aux champions asiatiques. Le déclin est une évidence : la France a de la peine aujourd’hui à justifier sa place dans le concert politique des nations. Elle bénéficie d’une place privilégiée à l’ONU parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, mais elle n’a plus les moyens de posséder les deux porte-avions indispensables à sa présence militaire dans le monde. La Chine est à la veille de produire son troisième.

    La décadence est ce qui empêche de mesurer l’importance du déclin et de mobiliser l’énergie nationale pour y remédier. Il y a en France toute une série de forces qui aveuglent notre pays sur sa situation et son avenir parce qu’elles concentrent l’attention de médias complices et donc de l’opinion publique sur des sujets secondaires qui ont pour caractéristique principale d’entraîner des mesures qui affaiblissent les capacités de résistance du pays et d’inhiber sa résilience. L’une des faiblesses essentielle de notre pays est sa démographie. Il est aujourd’hui clair qu’il n’est plus capable de maintenir voire d’accroître sa population que grâce à l’immigration, une immigration de plus en plus africaine et musulmane, rétive à l’assimilation. Or les idéologies “environnementalistes” ou de libération sexuelle ont pour effet, pour la première de réduire la production nucléaire d’électricité, pour la seconde de désintégrer la famille et de diminuer le nombre des naissances. L’immigration assimilée était effectivement une chance pour la France. Or, l’importation des déviances idéologiques américaines du wokisme et de la Cancel cuture s’ajoute aujourd’hui à l’anticolonialisme pour mettre en accusation notre pays, son histoire, ses traditions, la religion qui a forgé son identité pour le conduire à la repentance et l’abandon de toute fierté nationale. On ne risque pas d’assimiler des étrangers à une nation qui s’excuse d’être ce qu’elle est.

    Or, c’est cette indispensable fierté de notre passé qui peut susciter notre foi en l’avenir, l’arme psychologique pour freiner et peut-être inverser le déclin.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Juin 1774: le jeune roi Louis XVI se fait inoculer la variole, par Guillaume Perrault.

    L’opération, réalisée par un médecin militaire, a lieu le 18 juin 1774 à Marly, où la famille royale est confinée. ©Photo Josse/Leemage

    L’affaire d’État intervient alors que, depuis des décennies, l’efficacité de l’inoculation suscite des débats passionnés dans toute l’Europe.

    1.jpgJuin 1774 : le jeune roi Louis XVI serait inoculer la variole à famille royale persuadée enfin par l 'évidence des faits les plus authentiques et les plus multipliés, qu 'il n ’existait qu 'un moyen de se mettre désormais en sûreté contre les malheurs qui la menaçaient encore de toute part, prit tout ci coup, seule et sans impulsion étrangère, le parti courageux de recourir à l’inoculation. »
    Ces lignes sont extraites du bulletin du roi en date du 24 juin 1774, orné des armes de France et réalisé en caractères élégants par l’imprimerie du roi à Versailles. Destiné à être diffusé à Paris et dans les principales villes du royaume, il informe l’opinion publique d'une grande nouvelle : le jeune roi Louis XVI, vers qui se portent alors tant d’espérances, a accepté de se faire inoculer la variole, ainsi que ses deux frères cadets, le comte de Provence et le comte d’Artois. Et tous se portent bien.
    Un mois et demi plus tôt, Louis XV avait succombé à la variole, appelée alors la petite vérole. Cette maladie infectieuse d’origine virale, très contagieuse et épidémique, était un fléau de l’époque. Elle avait déjà, à l’orée du siècle, décimé la descendance du vieux Roi Soleil.
    Le 10 mai 1774, Louis XV à peine emporté par le même mal, Louis XVI et Marie Antoinette quittent les lieux et gagnent un autre château afin d’échapper à une possible contamination. Le danger de la variole, cependant, rôde toujours autour de la famille royale.
    L’affaire d’État internent alors que, depuis des décennies, l’efficacité de l'inoculation suscite des débats passionnés dans toute l’Europe.
    Les Chinois semblent avoir été les premiers, bien des siècles auparavant à découvrir qu’administrer le virus de la variole sous une forme atténuée déclenchait une réponse immunitaire qui protégeait de la maladie. L’ancêtre du vaccin fut ensuite connu tour à tour en Inde, dans l’Empire ottoman puis en terre chrétienne.
    Les premiers cas d’inoculation en Europe interviennent dans les aimées 1720. Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, les partisans des idées nouvelles font de l’inoculation un de leurs chevaux de bataille face aux réticences des facultés de médecine et de l’opinion. La préconiser classe aussitôt, de façon flatteuse, parmi les esprits éclairés et frondeurs. Dans Le Barbier de Séville (1775), Beaumarchais crée le personnage ridicule du médecin Bartholo, caricature de l'ennemi des Lumières qui fulmine contre «la liberté de penser, l'attraction, l'électricité, le tolérantisme, l'inoculation, le quinquina, l'encyclopédie, et les drames».
    À peine Louis XV mort, Voltaire écrit un éloge du souverain défunt qui s’achève ainsi : « Que l’inoculation nous assure la conservation de notre nouveau roi, de nos princes et de nos princesses ! »
    Les adversaires de cette innovation répondent que certains sujets sains meurent de l’inoculation elle même.
    Si le fait est avéré, sa probabilité donne lieu à d’intenses controverses. Statistiques à l’appui, le mathématicien suisse Daniel Bernoulli soutient, dans ses « Réflexions sur les avantages de l’inoculation » lues à l’Académie royale des sciences en 1760, que l'espérance de vie d’un enfant inoculé est bien supérieure à celle d'un chérubin qui ne l’est pas. Cette utilisation du calcul des probabilités pour convaincre l’opinion
    heurte d’.Membert. Quoique lui aussi favorable à l’inoculation, il critique la démonstration de Bernoulli. « Quelque ¡)€tit qu 'on veuille supposer le risque de mourir de l'inoculation, celui qui se fait inoculer se soumet à ce risque dans le court espace de quinze jours, dans celui d’un mois tout au plus ; au contraire le risque de mourir de la petite vérole naturelle se répand sur tout le temps de la vie et en devient d’autant plus petit pour chaque année et pour chaque mois. » Recourir aux probabilités n’est donc pas pertinent, pour d'Alembert, puisque l’étude ne porte pas, dans les deux hypothèses, sur la même période de temps.
    Au cours des mêmes décennies, cependant, de nombreux souverains, en particulier à Londres, Vienne et Saint-Pétersbourg, se font inoculer avec succès. Le fait est sans doute décisif dans la décision de Louis XVI, en juin 1774, de se soumettre à cette innovation médicale. D’autant que Marie-Antoinette a été inoculée, enfant, à la cour de Vienne sur l’ordre de l’impératrice Marie-Thérèse.
    Et l’on connaît, en outre, la considération du jeune roi de France pour les sciences.
    L’opération, réalisée par un médecin militaire, a lieu le 18 juin 1774 à Marly, ou la famille royale est confinée. Le bulletin du roi rassurant du 24 juin est rédigé par quatre médecins, qui sont nommés. Trois autres bulletins du roi, les 25,26 et 29 juin, informent le royaume, avec force détails concrets (suppuration, état de dessèchement des boutons) des étapes de la convalescence du roi et de ses frères. Rien de ce qui concernait le souverain n'était à l’époque d’ordre privé. Et la confiance envers l’ancêtre du vaccin a reçu ce jour là, en France, un puissant encouragement.

     

    Guillaume Perrault est rédacteur en chef de FigaroVox et des pages Débats du Figaro. Maître de conférences à Sciences Po, il enseigne l’histoire politique française et les institutions politiques. Son dernier ouvrage, «Conservateurs, soyez fiers!», est paru chez Plon en 2017.

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • L’inceste, la domination et les militants politiques, par Natacha Polony.

    "Répondre à ce défi immense qu’est la protection des enfants passe par une action politique, à travers des structures adaptées et une mobilisation de tous les acteurs."
    © Hannah Assouline

    "Au cœur de la démarche de Camille Kouchner, il y a cette question du silence. Silence imposé à la victime, son frère, et à elle-même. Silence choisi des autres, à partir du moment où les faits sont révélés", analyse Natacha Polony à propos des accusations de viol incestueux contre Olivier Duhamel.

    Il se dégage de cette histoire une odeur insoutenable. Celle de la lente décomposition savamment recouverte pour en cacher la laideur. Les révélations de Camille Kouchner sur Olivier Duhamel feront sans doute se délecter ceux qui y verront l’occasion d’une revanche contre un milieu pétri de certitudes et de bonne conscience, dans l’entre-soi de ces réseaux de pouvoir où l’on perpétue le système à coups d’ostracisme idéologique. Mais dans un pays où 10 % des adultes disent avoir été victimes d’inceste, réduire cette affaire au procès d’un clan, d’un milieu social ou d’une époque est non seulement réducteur mais aussi profondément irrespectueux pour les victimes de ces actes. Plus essentiel serait de comprendre les mécanismes qui aboutissent à des chiffres aussi effarants.

    Au cœur de la démarche de Camille Kouchner, il y a cette question du silence. Silence imposé à la victime, son frère, et à elle-même. Silence choisi des autres, à partir du moment où les faits sont révélés. Et sans doute ce livre est-il essentiel pour les innombrables victimes d’inceste, emmurées dans le silence parce qu’il n’est rien de pire que de briser la famille, d’être celui par qui le scandale arrive. Le mouvement qui, depuis quelques années, « libère la parole » a ceci d’indispensable qu’il permet de renverser cette mécanique mortifère de la honte et de la culpabilité.

    Rapport de domination

    Encore faut-il comprendre comment se joue l’articulation entre l’abus lui-même, la mécanique de honte qui se met en place et, enfin, la structure d’une société longtemps patriarcale et dont certains estiment qu’il faudrait y voir le nœud du problème. Le récit de Camille Kouchner, comme en son temps le livre de Vanessa Springora, le Consentement, met en lumière le rapport de domination qui s’instaure entre un enfant – ou un adolescent – et un adulte charismatique – ou narcissique. Une domination qui permet l’abus et le silence.

    Mais, dans une époque où la notion de domination est devenue l’unique prisme à travers lequel se lisent les rapports humains, il est nécessaire de comprendre ce qu’implique cette domination-là, celle qu’exerce un adulte sur un enfant, ou un frère sur un autre frère, et qui va jusqu’à l’inceste. Dans Libération l’anthropologue Dorothée Dussy explique que « le cœur de l’ordre social est le fonctionnement incestueux de la famille » pour finalement conclure que « la banalisation des violeurs dans la société » serait un tabou. « Continuer de penser que c’est une pathologie, ou que les incesteurs [sic] sont fous, empêche de comprendre les mécanismes et dépolitise la question. »

    Le débat est essentiel. Parce qu’on ne fera pas diminuer le nombre d’incestes si l’on échoue à décrypter les mécanismes qui les rendent possibles. La tendance actuelle dans les sciences sociales est de favoriser une interprétation systémique des violences et des dominations, quelles qu’elles soient. C’est ce que nous montre le discours de cette anthropologue. Pour le dire plus simplement : le patriarcat donnerait aux hommes toute licence pour exercer leur domination sur les femmes et les enfants et en faire leurs jouets, de sorte que l’ensemble de la société participerait à cette « culture du viol » qui banaliserait ces abus.

     

    La domination entre êtres humains ne se réduit pas à une mécanique sur laquelle on pourrait plaquer des concepts simples 

     

    C’est oublier la dimension complexe de l’être humain qui en fait le jeu, non seulement de structures politiques, mais aussi de pulsions individuelles liées à un vécu. L’effacement total de la psychanalyse dans la psychologie actuelle et la prééminence des sciences sociales sous influence des courants de pensée anglo-saxons tendent à nier les aspects multiples de la domination. Or quiconque s’intéresse aux rapports humains comprend qu’il est par exemple des mères abusives et dominatrices qui, certes, ne commettront pas d’inceste, mais à propos desquelles la psychanalyste Caroline Eliacheff et la sociologue Nathalie Heinich ont pu parler d’« inceste platonique » (dans leur essai Mères-filles : une relation à trois, Albin Michel). Il existe aussi des femmes charismatiques, ou narcissiques, ou perverses. Pourquoi évoquer ces réflexions ? Parce que la domination entre êtres humains ne se réduit pas à une mécanique sur laquelle on pourrait plaquer des concepts simples. Et parce qu’il n’y a pas une sorte unique de dominants, les mâles, mais une multitude de sortes, qui détruisent autrui par une multitude de moyens.

    combat contre le silence

    Répondre à ce défi immense qu’est la protection des enfants passe par une action politique, à travers des structures adaptées et une mobilisation de tous les acteurs, par un combat contre le silence, grâce au récit et grâce à l’action indispensable de la justice, seule capable de permettre des discours nuancés et contradictoires dont peut sortir une éventuelle vérité. Enfin, par un travail d’approfondissement de la complexité humaine. Le danger des discours militants qui fleurissent aujourd’hui, c’est de passer à côté de cette complexité, et de croire qu’il suffirait de mettre à bas un « système » pour en finir avec la perversité, le narcissisme et l’écrasement des faibles, quels qu’ils soient, par les puissants, quels qu’ils soient. La littérature, voyage vertigineux dans la noirceur humaine, nous apprend (comme parfois la psychanalyse) ce que les slogans politiques et les outrances militantes ne nous offrent pas : la possibilité, peut-être, de penser l’être humain dans toutes ses dimensions, pour espérer en tirer, qui sait, un progrès.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Alain de Benoist : « L’individualisme libéral, c’est quand l’État de droit conteste le droit de l’État… ».

    , voici quelques semaines, déclarait vouloir lutter contre le « séparatisme musulman ». Christophe Guilluy évoque, dans ses ouvrages, une coupure radicale entre les grands centres urbains et la « France périphérique », tandis que Jérôme Fourquet parle d’une « archipelisation » de la société française. Pourquoi la France semble-t-elle plus divisée que jamais ?

    7.jpgLes causes sont nombreuses, mais il y en a une qui est essentielle, c’est que nous sommes désormais entrés dans la société des individus.

    Celle-ci trouve son origine dans l’idéologie libérale, historiquement associée à la montée de l’individualisme, puisque ses fondements théoriques postulent un homme dessaisi de ses appartenances, n’ayant à subir en amont de lui-même aucune « fatalité » historique, culturelle, familiale ou sexuelle, cherchant en permanence à maximiser son meilleur intérêt, entièrement privatisé, c’est-à-dire propriétaire de lui-même, titulaire de droits naturels lui permettant de s’émanciper du lien social et donc de se construire lui-même à partir de rien. La poussée individualiste emporte avec elle une valorisation hédoniste de la sphère privée, un désintérêt, voire une hostilité larvée, vis-à-vis des affaires publiques, un désengagement politique, un mépris des « grands récits » passionnels des deux siècles derniers. L’homme n’est plus un héritier : refusant d’être « assigné » à quoi que ce soit, il est « celui » qu’il veut être – ce qui revient à dire qu’il n’y a plus de singularités que subjectivement choisies, et que la passion de la désappartenance en est le moteur. Il en résulte des transformations civilisationnelles capitales, de nature sociologique, politique, anthropologique et surtout juridique.

    La société des individus est aussi la fille de l’idéologie des droits de l’homme, qui fait du sujet de droit un homme en soi, hors-sol, un homme abstrait, de partout et de nulle part. Le premier de ces droits est celui de faire sécession d’avec ses semblables. L’individu, dit Marcel Gauchet, est « le premier acteur social de l’histoire humaine en droit d’ignorer qu’il est en société, au nom même des droits qui lui sont reconnus par la société ».

    Le terme d’individu fait pourtant parfois l’objet d’appréciations laudatives par opposition au collectivisme. C’est une erreur ?

    Ce n’est pas au collectivisme que s’oppose la société des individus – laquelle s’accommode, par ailleurs, fort bien de toutes les formes de conformisme –, mais au commun. Quand les membres d’une société n’ont plus rien en commun, plus de sociabilité commune, plus de valeurs partagées, que plus rien ne les réunit, il est inévitable qu’elle se disloque. On peut bien alors en appeler au « vivre ensemble », ce n’est au mieux qu’un vœu pieux.

    L’individu ne doit pas être confondu avec la personne, pas plus qu’on ne doit confondre l’individualisation avec l’individuation, cette dernière définissant la capacité pour une personne de juger de sa situation et d’adopter une conduite autonome responsable. Marcel Gauchet écrit encore, très justement : « Individualiser signifie, du point de vue de la logique collective, décharger les acteurs de l’obligation de produire et d’entretenir le lien de société […] L’individu que l’on peut dire “individualisé” est celui qui se pense spontanément comme existant par lui-même, indépendamment de sa société, alors qu’il n’existe que par elle et en elle. » Une telle société produit les individus qui la produisent, en sorte que nous habitons désormais des « sociétés qui travaillent à fabriquer par le droit des individus sans société ». On ne saurait mieux dire.

    Vous parlez de « transformations capitales ». Lesquelles ?

    La société n’étant plus la réalité première, c’est l’individu qui vient en premier. C’est lui qui fonde le droit, et c’est à partir de lui que le social doit être compris (c’est ce qu’on appelle l’« individualisme méthodologique »). Le « holisme » disparaît. Dans la société des individus, nul ne se sent plus partie d’un tout, que ce tout s’appelle un peuple, une culture ou un pays. La société étant vue comme un assemblage aléatoire d’individus, qui ne s’associent volontairement que pour défendre leurs intérêts (c’est le mythe du contrat social), mais restent toujours potentiellement des rivaux les uns des autres, on perd de vue que ce tout possède des caractéristiques qu’il ne possède que parce que le tout excède les parties qui le composent. C’est ce que voulait dire Margaret Thatcher quand elle prétendait que « la société n’existe pas ». Elle aurait bien pu dire que les forêts n’existent pas, puisqu’elles ne sont jamais qu’une addition d’arbres isolés !

    Dans la société des individus, l’économique remplace le politique, le bien-être remplace le bonheur, la « vie en couple » remplace le mariage, le sociétal remplace le social, le consommateur festif remplace le citoyen. L’individu supplante à la fois les personnes et les masses, l’État de droit conteste le droit de l’État. L’être est rabattu sur l’avoir. Sous l’œil intéressé du capital, le sens de la vie se ramène à se distraire et à consommer : Homo œconomicus et festivus. La religion est perçue comme une opinion parmi d’autres, comme une option strictement individuelle, ce qui rend incompréhensible toute idéologie religieuse qui cherche à convertir, ce que le mot « religion » signifiait dans le passé. Mais je ne fais là qu’esquisser à grands traits une réalité qui demanderait à être examinée plus en détail. C’est une révolution silencieuse qui s’est accomplie sous nos yeux.

    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

     

    Alain de Benoist

    Intellectuel, philosophe et politologue
  • Le Système est l'héritier du Terrorisme révolutionnaire, négationniste/révisionniste et matrice des Totalitarismes moder

    Aujourd'hui (11) : Père de Lénine et de "tous les autres", Robespierre incarne, d'une façon presque "chimiquement" pure, l'idée moderne de la révolution et de la table rase...

    (documents tirés de notre Album : Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerre de géants...")

    2.jpg

    Aujourd'hui, Robespierre porte costume et cravate, il affiche une apparence distinguée, et loge sans vergogne dans les appartements de la Royauté, tâchant de ressembler à ces autres Rois ou Présidents du monde.

    Mais il ne s'agit que d'un masque, d'une leurre, d'une Tartuferie institutionnalisée : c'est "le chaos figé des conservateurs du désordre" qui est en place, sous des apparences "normales" et policées; et ce chaos n'est rien d'autre que l'héritier assumé du "chaos explosif des révolutionnaires".

    Voici quelques exemples de ce que fut ce "chaos explosif" des révolutionnaires de 1789/1793, si fanatiques qu'ils ont eux-mêmes baptisé leur méthode de gouvernement (?) "la Terreur"; de ses aspects monstrueusement inhumains, d'une atroce barbarie, qui préfiguraient les épouvantables horreurs du marxisme-léninisme et du nazisme...

    Et voilà pourquoi, chaque année, nous signalons cette date du 21 janvier à nos compatriotes comme celle du début de notre décadence, comme l'origine de tous nos maux, comme la matrice et le ventre - hélas fécond - d'où sont sortis les abominations qui ensanglantent le monde depuis lors...

    Voici quelques aspects de ce que fut la Terreur révolutionnaire en Vendée, et ce qu'en ont dit quelques uns de ceux qui ont oeuvré à sa mise en œuvre "systématique", au sens premier du terme...

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    Aujourd'hui (11) : Père de Lénine et de "tous les autres", Robespierre incarne, d'une façon presque "chimiquement" pure, l'idée moderne de la révolution et de la table rase...

    (documents tirés de notre Album : Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerre de géants...")

     

    (source : Patrice Gueniffey, interrogé par Pascal Perrot)


    - Quelle place Robespierre occupe-t-il dans la mémoire républicaine ?

    Le consensus républicain sur la Révolution française, au début de la IIIe République, s'est fondé sur l'exclusion de Robespierre du Panthéon des grands hommes de la décennie 1789-1799. Cette interprétation, forgée par les Thermidoriens dès le lendemain de la chute de Robespierre, a été popularisée par les manuels scolaires canoniques (Lavisse, Malet et Isaac) de la Belle Epoque. La IIIe République acceptait tout de 1789 à la chute des Girondins (juin 1793), et triait dans la période qui commence en juin 1793. Elle acceptait Danton et Carnot, qui représentaient la défense nationale, et refusait Robespierre, qui incarnait la guerre civile et la Terreur. Par ailleurs, le culte de l'Etre suprême cher à l'Incorruptible était suspect aux yeux de ces anticléricaux. C'est à l'occasion du centenaire de la Révolution, en 1889, qu'est érigée la statue de Danton place de l'Odéon à Paris. Le représentant de cette sensibilité parmi les historiens de l'époque, c'est Alphonse Aulard.

    - Pourtant, Clemenceau et Jaurès revendiquaient « l'Incorruptible » ?

    Oui, mais l'un était radical et l'autre socialiste, donc beaucoup plus à gauche que les « pères fondateurs » de la IIIe République (Jules Ferry, Jules Grévy, Jules Simon, etc.). Après eux, le PCF va batailler pour réintégrer Robespierre dans la mémoire glorieuse de la Révolution. L'historien Albert Mathiez est l'interprète de cette thèse à l'université. Il célèbre l'Incorruptible en raison même de la Terreur, instrument, à ses yeux, de l'égalité sociale projetée par Robespierre. Et il est vrai que celui-ci préconisait un impôt progressif sur le revenu, idée qui révulsait jusqu'aux Montagnards respectueux de la propriété privée.

    - Les pétitionnaires qui demandent une rue Robespierre à Paris reprennent donc une revendication classique des communistes ?

    En effet, mais sans l'assumer. Le PCF, du temps de sa puissance, réclamait une rue Robespierre à Paris (il y en a, et même une station de métro, dans les anciens bastions communistes) en se fondant sur son action, laquelle incluait la Terreur. Aujourd'hui, leurs épigones demandent une rue Robespierre en alléguant qu'il n'était pour rien dans la Terreur. C'est le paradoxe: ces pétitionnaires rabaissent le rôle historique de l'Incorruptible afin de le défendre. Ils le rapetissent pour le rendre plus présentable. En somme, c'est une réhabilitation de la Terreur qui n'ose pas se revendiquer comme telle, avec des arguments sommaires. Une sorte de Nuit Debout appliquée à l'interprétation de la Révolution.

    - Sur le fond, Robespierre était-il responsable de la Terreur ?

    Robespierre est l'un des responsables, parmi d'autres, de la Terreur qui a débuté en 1793. A l'époque, d'autres (Fouché, Tallien, Barras), envoyés en mission en province, sont beaucoup plus directement responsables de massacres. En revanche, Robespierre est le principal responsable de la Terreur pendant la période qui va de l'exécution de Danton en avril 1794 à sa propre chute en juillet. La loi du 22 Prairial (10 juin 1794), la plus terroriste de la Révolution, est son œuvre et inaugure la Grande Terreur. Elle supprime les rares garanties procédurales encore accordées aux accusés. Et le tribunal révolutionnaire n'a qu'une alternative: l'acquittement ou la mort. Dès lors, la guillotine fonctionne à une cadence exponentielle. Jusqu'alors, les partisans de la Terreur l'avaient justifiée par les circonstances exceptionnelles (la nécessité de punir les ennemis intérieurs et extérieurs). A partir de Prairial, et par la volonté directe de Robespierre, la Terreur devient consubstantielle à la Révolution. La Terreur n'a plus d'objectif précis ni de fin assignée. Son objectif est de paralyser toute opposition, mais elle multiplie aussi les adversaires de Robespierre, qui ont peur pour leur tête. C'est une période où il n'y a plus ni lois ni règles. Le seul enjeu, pour les conventionnels, c'était de rester en vie.

    - Diriez-vous que la Grande Terreur a été une expérience proto-totalitaire ?

    Oui, cette période a vu l'invention du phénomène idéologique tel qu'on le verra ensuite dans d'autres révolutions. Du reste, Lénine s'en est inspiré pour élaborer sa théorie de la conquête du pouvoir et de la terreur comme instrument au service de la révolution. Pour que l'hécatombe se transforme en un massacre sans exemple dans l'histoire, il ne manquait rien: il y avait une idéologie, une rhétorique du bouc émissaire, la paranoïa révolutionnaire, le culte du chef (l'Incorruptible), des comités, des tribunaux d'exception, un système de surveillance et de délation généralisé. Il ne manquait qu'une chose: le parti. Les jacobins, malgré leurs efforts, n'ont jamais réussi à former un parti homogène et centralisé. Heureusement. Ce qui fait le grand intérêt de Robespierre, c'est précisément la responsabilité, en grande partie, de la Terreur. Il incarne, d'une façon presque «chimiquement» pure, l'idée moderne de la révolution et de la table rase.

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    C'est "çà", la Révolution !

    C'est "ça" qui fut voulu et ordonné par Robespierre et sa bande de psycopathes de la Convention; et fidèlement exécuté sur le terrain par "les Bleus", qui ont perpétré là le premier Génocide des Temps modernes, doublé d'un mémoricide puisque, deux siècles et demi après, celui-ci n'est toujours pas reconnu

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    Le visage de Robespierre reconstitué par Philippe Froesch, présenté à Barcelone en décembre 2013, par un spécialiste de la reconstruction faciale, qui dit avoir utilisé les techniques du FBI et du cinéma, et un médecin légiste, qui en a profité pour donner la liste des maladies dont souffrait le révolutionnaire... 
  • La fronde judiciaire du comte de Paris pour récupérer le patrimoine de la famille royale, par Jean-Michel Décugis.

    Depuis le départ des lieux avec fracas de l’héritier du trône de France, Emmanuelle J. réside dans la maison Philidor, la demeure «privée» du comte de Paris.

    LP/Arnaud Dumontier

    (Un grand merci à notre ami Frédéric de Natal qui nous a communiqué cet article du journal Le Parisien).

    La fronde judiciaire du comte de Paris pour récupérer le patrimoine de la famille royale. Dans une assignation déposée au tribunal de grande instance de Paris, Jean d’Orléans demande à la fondation qui gère le patrimoine de l’ancienne famille royale la restitution de ces biens, dont le château d’Amboise et la chapelle royale de Dreux.

    Frédéric de Natal

    https://www.facebook.com/frederic.denatal/

    Dans une assignation déposée au tribunal de grande instance de Paris, Jean d’Orléans demande à la fondation qui gère le patrimoine de l’ancienne famille royale la restitution de ces biens, dont le château d’Amboise et la chapelle royale de Dreux.

     

    Chapeau noir sur la tête et gilet en laine sur le dos, Emmanuelle J. vient juste de finir de nourrir les poules et les oies du prince Jean d'Orléans, comte de Paris, lorsque nous la croisons devant le grand portail du domaine royal de Dreux (Eure-et-Loir). La sexagénaire, bibliothécaire municipale à Dreux, se présente comme une amie de la famille royale. Depuis le départ des lieux avec fracas de l'héritier du trône de France, Emmanuelle J., actuellement en congé maladie, réside dans la maison Philidor, la demeure « privée » du comte de Paris. La bâtisse en briques rouges de 120 mètres carrés, haute de trois étages, est entourée de deux parcs et accolée à l'évêché de la Chapelle Saint-Louis de Dreux qui surplombe la ville. C'est ici que repose la sépulture royale de Louis-Philippe, entourée d'une cinquantaine de tombeaux de la famille d'Orléans.

    En septembre dernier, après avoir chargé valises, chien et enfants dans la voiture, Jean de France et son épouse avaient quitté le domaine royal de Dreux où ils étaient installés depuis 2011. Direction la région de Carcassonne, au cœur du Pays cathare. « Ce n'est ni un exil, ni une fuite », avait confié au journal L'Echo Républicain, le comte de Paris, se voulant rassurant. « Je mets simplement ma famille à l'abri, le temps d'assainir la situation ».

    A l'origine de ce départ très médiatisé un conflit entre la Fondation Saint-Louis de Dreux, propriétaire des lieux, et le prince Jean, comte de Paris, son président d'honneur depuis le décès en janvier 2019 du père, Henri d'Orléans. Le litige porte sur l'occupation gratuite de la maison Philidor par la famille royale. La Fondation exige que l'utilisation des lieux par le comte de Paris soit régie par un cadre légal : contrat de bail, paiement d'un loyer. En revanche, le chef de la maison France s'estime chez lui, par un droit d'usage(Lire ci-dessous).

    Des nouvelles règles sanitaires perçues comme des «vexations»

    Un vieux contentieux donc sur lequel est venu se greffer le confinement, et l'obligation de se plier à des règles sanitaires strictes. La fondation a élaboré un nouveau règlement de sécurité de 4 pages pour le domaine lié auCovid-19. A-t-elle fait du zèle pour nuire volontairement au bien-être du prince? Le comte de Paris n'a, en tout cas, perçu que « vexations » dans cette série de mesures : interdiction d'entrer par la porte principale, espionnage par les caméras de surveillance, remarques désobligeantes du personnel... « Quatre personnes qui ont la main sur le conseil d'administration n'aiment pas ce que nous sommes », avait confié lors de son départ le chef de la maison France à Point de Vue, la revue spécialisée dans les têtes couronnées. « Ils n'aiment pas le naturel, et la liberté des enfants, ils n'aiment pas que nous soyons une famille ».

    La suite se joue désormais devant les tribunaux. Selon nos informations, son Altesse Royale a assigné la Fondation Saint-Louis de Dreux et ses dirigeants devant la chambre civile du tribunal de grande instance de Paris. Le chef de la Maison France réclame aujourd'hui la restitution de la totalité des biens dont la Fondation est garante de la préservation. Parmi ceux-ci, quelques joyaux comme la chapelle royale de Dreux et le château d'Amboise (Indre-et-Loire) mais aussi un immeuble, rue de Mirosmenil à Paris (8e). Des biens qui n'ont jamais appartenu à Jean de France mais dont « il est l'héritier », selon Me Tremolet de Villers, son avocat.

    « Le litige autour de l'occupation de la maison Philidor est un épiphénomène », précise l'avocat. « Le fond du problème, c'est le non-respect social de la fondation. Il y a un désaccord fondamental entre mon client et l'organisme qui a été créé par son grand-père pour maintenir l'histoire du patrimoine, créer un musée de la maison capétienne... Une mission que la Fondation n'a pas remplie, selon le comte de Paris ». Le chef de la maison France réclame à la justice civile la somme d'un million d'euros pour le préjudice subi et un droit d'inventaire pour identifier d'éventuelles fautes de gestion.

    En attendant que sonne le glas de la justice -le dossier sera appelé à une première audience le 12 mai prochain -la bibliothécaire municipale occupe les lieux à la demande du prince. « Sans la famille royale, la Fondation n'existerait pas et n'aurait aucun bien », explique Emmanuelle J, surnommée ici la « squatteuse ». La sexagénaire, organiste dans la chapelle Saint-Louis, se partage entre sa demeure du centre-ville et la maison Philidor.

    Ce week-end, l'employée municipale se faisait une joie d'accueillir la famille royale de passage, selon elle, dans la maison Philidor le temps des vacances de février...

    Le ministère de l’Intérieur rappelle le prince à l’ordre

  • «Nouvelle carte d’identité bilingue français-anglais: un symbole très fâcheux», par Hélène Carrère d'Encausse et Frédéri

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    Hélène Carrère d'Encausse et Frédéric Vitoux. Clairefond / Le Figaro

    La nouvelle carte nationale d’identité surprend: son titre et ses rubriques sont tous traduits en anglais, et, de surcroît, en anglais exclusivement. Ce n’est pas acceptable, expliquent Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie française et l’académicien Frédéric Vitoux.

    La nouvelle carte nationale d’identité surprend: son titre et ses rubriques sont tous traduits en anglais, et, de surcroît, en anglais exclusivement. Ce n’est pas acceptable, expliquent le secrétaire perpétuel de l’Académie française et l’académicien*.

    Dès l’été prochain, les citoyens français, comme ceux des États membres de l’Union européenne, doivent être dotés d’une nouvelle carte d’identité conformément aux exigences d’une directive bruxelloise de 2019. L’idée est certainement judicieuse, propre à garantir une meilleure sécurité du document et à faciliter les contrôles et la circulation. Mais la mise en œuvre de cette idée en France a fort étrangement tourné au ridicule, voire au scandale. Le projet qui nous est proposé est une carte bilingue rédigée en français et en anglais.

    Certes la directive stipule que cette nouvelle carte d’identité doit être traduite dans au moins une langue de l’Union. Mais dans leur zèle à l’appliquer les auteurs de ce projet ont ignoré un certain nombre de réalités, et tout d’abord ce que demandait précisément la directive. Elle stipule que ce qui doit être obligatoirement traduit est le titre du document – carte d’identité – le reste étant laissé à l’initiative de chaque pays membre.

    Plus encore, si la directive précise que la traduction doit être faite dans une ou plusieurs langues de l’Union, elle n’évoque pas de recours obligatoire à la langue anglaise. Le projet français ignore ces limites et, plus encore, il ne tient pas compte du Brexit qui a éloigné l’Angleterre de l’Union et par là même affaibli en son sein la position de la langue anglaise.

    Nos zélateurs de l’anglais ont par ailleurs oublié que l’article 2 de la Constitution dit que «la langue de la République est le français». En traduisant la totalité du document en anglais – titre et rubrique – les auteurs du projet ont mis à parité les deux langues, français et anglais, et relativisé le statut de la langue de la République, ce qui n’est guère conforme à l’esprit de la Constitution.

    De surcroît, et c’est peut-être le plus grave, les auteurs de ce projet ont oublié que la langue française est le marqueur premier de l’identité française, et ce qui unit la collectivité des Français. «Ma patrie, c’est la langue française». Cette phrase de Camus résume mieux que tout discours la fonction spirituelle et politique de la langue française. Ce lien entre langue et identité fut d’ailleurs à l’origine de la création en 1635 de l’Académie française, il explique qu’elle ouvre désormais ses portes à des écrivains venus de tous horizons, de toutes nationalités, mais qui ont fait le choix de la langue française pour s’exprimer et donc pour se définir. La carte d’identité, qui comme son intitulé l’indique est le témoin légal de notre identité, doit rendre compte du rapport privilégié de chacun d’entre nous à la langue française et ne peut donc relativiser ou minorer sa place.

    Enfin, en faisant le choix de l’anglais comme seule langue de traduction, les auteurs du projet ont oublié la volonté des pouvoirs publics – soutenus par l’opinion – de préserver la langue française de l’invasion de termes étrangers, qui sont particulièrement des mots anglais, dès lors qu’ils ne lui sont pas utiles.

    En choisissant l’anglais – et lui seul – pour traduire la carte d’identité, les auteurs du projet témoignent d’une curieuse indifférence aux autres langues européennes, alors que d’autres pays – tels l’Allemagne ou l’Autriche – ont fait place à la langue française dans ce document.

    Et quel signal déplorable pour la francophonie qu’un document d’identité français ne reconnaissant comme langue étrangère que l’anglais! Cette soumission – Michel Houellebecq a parfaitement expliqué ce dévoiement – à une excessive et inutile anglomanie est propre à affaiblir l’attraction de la langue française partout où elle rayonne.

    Il est urgent de corriger ces errements et la directive de l’Union nous en ouvre d’ailleurs le chemin, il suffit de l’appliquer à la lettre. Ainsi la carte d’identité devrait-elle avoir un titre traduit en deux, voire trois langues, plutôt qu’une seule. Pourquoi pas l’anglais, l’allemand et éventuellement l’italien ou l’espagnol? Ainsi ce document aurait un caractère européen et non plus franco- « brexitois ».

    Et naturellement la traduction serait limitée au titre, les différentes rubriques qui décrivent les composantes de l’identité du titulaire restant rédigées dans la seule langue française. Nous aurons ainsi, comme tous les citoyens des autres pays de l’Union européenne un document qui atteste notre statut européen, notre respect des règles de l’Union, notre identité que notre langue porte, et notre ouverture aux autres langues et cultures de l’Europe.

    Vite, que l’on nous présente un autre projet et que cette invention fâcheuse disparaisse dans les oubliettes de l’histoire !

     

    est le Président de la commission d’enrichissement de la langue française.

    Hélène Carrère d'Encausse est la secrétaire perpétuel de l’Académie française

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Tchad : les clés de compréhension passent par la reconnaissance des fondamentaux ethno-claniques, non par les incantatio

    Dans l’incertitude actuelle, en dépit des rumeurs, des jeux politiques, des déclarations des-uns et des autres, des questions sur l’avenir du G5 Sahel, du jeu de plus en plus « clair » de la Turquie, de celui la Russie, de la Chine et de la navigation à vue de la France, l’essentiel est de voir que la question du Tchad est d’abord ethno-clanique.

    bernard lugan.jpgLes Zaghawa, les Toubou du Tibesti (les Teda), les Toubou de l’Ennedi-Oum Chalouba (les Daza-Gorane) et les Arabes du Ouadaï sont divisés en une multitude de sous-groupes. Tous additionnés, ils totalisent moins d’un quart de la population du Tchad. Démocratiquement, c’est à dire « occidentalement » parlant, ils ne comptent donc pas puisque, toute élection « loyale » les écarterait mathématiquement du pouvoir. Or, ils constituent la fraction dominante de ce qui est devenu le Tchad. C’est autour de leurs rapports internes de longue durée, de leurs alliances, de leurs ruptures et de leurs réconciliations plus ou moins éphémères que s’est écrite l’histoire du pays depuis l’indépendance. C’est autour d’eux que se sont faites toutes les guerres du Tchad depuis 1963. C’est de leurs relations que dépend le futur du pays, la majorité de la population n’étant que la spectatrice-victime de leurs déchirements et de leurs ambitions. Voilà qui est difficile à faire comprendre aux universalistes démocrates du monde occidental.
     
    Pour résumer la question :
     
    - Idriss Déby Itno était Zaghawa du clan Bideyat. Or, les Zaghawa sont à ce point divisés que, depuis 2004, les frères Timan et Tom Erdibi, ses propres neveux, étaient en guerre contre lui. Comment vont donc maintenant se positionner les divers clans zaghawa dans la lutte pour le pouvoir ? Là est la première interrogation.
     
    - Le nouveau chef de l’Etat, Mahamat Idriss Déby, l’un des fils d’Idriss Déby Itno est de mère gorane. Gorane est le nom arabe désignant les Toubou de l’Ennedi et d’Oum Chalouba dont la langue est le daza. Lui-même a épousé une Gorane. D’où la méfiance de certains Zaghawa qui considèrent qu’il n’est qu’en partie des leurs. Même si, par le passé, des alliances plus qu’étroites ont pu régulièrement associer Zaghawa et certains clans Gorane, que vont donc faire ceux des Gorane qui suivaient Idriss Déby ? Là est une deuxième grande question.
     
    - Hinda, l’épouse favorite d’Idriss Déby Itno, est une Arabe du Ouadaï. Favorisé par Idriss Déby, son clan qui faisait partie du premier cercle présidentiel est détesté à la fois par les Zaghawa et par ceux des Gorane qui suivaient son mari. Quel est alors l’avenir du cercle arabe ouadaïen qui gravite autour d’Hinda ? S’il y avait rupture avec lui, la triple alliance ethno-clanique constituée par Idriss Déby serait alors réduite à deux, à savoir une fraction zaghawa et une fraction gorane.
     
    Une autre grande question concerne les rebelles qui sont divisés en trois principaux mouvements militaires. Deux sont des émanations de certains clans toubou-gorane qui n’ont pas pardonné à Idriss Déby de s’être soulevé contre Hissène Habré, lui-même Gorane du clan Anakaza de la région d’Oum Chalouba :
     
    - Idriss Déby a perdu la vie en combattant le Fact (Front pour l’alternance et la concorde au Tchad). Fondé au mois d’avril 2016 par Mahamat Mahdi-Ali, le Fact rassemblait à l’origine des Toubou parlant le daza, donc essentiellement des Toubou-Gorane de l’Ennedi. En Libye, le Fact a combattu avec les milices de Misrata contre les forces du maréchal Haftar. Aujourd’hui, il est armé par la Turquie qui s’en sert dans sa poussée vers la région péri-tchadique, renaissance contemporaine de la grande politique ottomane de jadis dont le but était le contrôle de l’Afrique centrale et de ses ressources en ivoire et en esclaves.
     
    - Au mois de juin 2016, les Toubou du clan Kreda qui sont également des locuteurs daza quittèrent le Fact pour suivre Mahamat Hassane Boulmaye qui fonda le Ccmsr (Conseil de commandement militaire pour le salut de la République).
     
    - L’Ufr (Union des forces de la résistance) qui a été fondée en 2009, est essentiellement composée  de certains clans zaghawa et tama. Ce mouvement a, lui aussi, combattu les forces du général Haftar en Libye. C’est lui que l’aviation française a stoppé dans sa marche sur N’Djamena au mois de février 2019. L’Ufr aurait apporté son soutien au Fact.
     
    Déstabilisée par sa mort, l’alchimie ethno-clanique constituée par Idriss Déby Itno est actuellement en ébullition. Si, à la faveur de ses rivalités internes et des règlements de compte qui s’annoncent, les Toubou refaisaient leur unité, comme en 1998 quand Youssouf Togoïmi fonda le Mdjt (Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad) pour fédérer les opposants toubou à Idriss Déby, et si l’une ou l’autre des fractions ou des sous-fractions de l’ancienne matrice ethno-clanique constituée autour d’Idriss Déby, rejoignait les rebelles, le régime de son fils serait alors extrêmement fragilisé.
    Tout le reste, à commencer par les sempiternelles références à l’Etat de droit, par la psalmodie de la « bonne gouvernance » et par les artificielles incantations à la tenue d’élections, n’est hélas, et en réalité, que bavardage européo-centré… 
     
    Pour tout ce qui concerne l’historique des complexités des rapports ethniques tchadiens, l’on se reportera à mon livre : Les Guerre du Sahel des origines à nos jours. Dans le numéro du mois de mai de l’Afrique Réelle que les abonnés recevront au début du mois, un dossier sera consacré à la question du Tchad.
  • Pschitt, putsch, pschitt : fais-moi peur, Gaulois !, par Eric Cusas.

    La lettre des généraux, à laquelle Mélenchon et LREM confèrent une importance démesurée, est-elle l’annonce (polie mais tactiquement surprenante) d’un coup d’État ou l’expression libre et autorisée de Français aussi inquiets que l’ex-ministre de L’Intérieur de Macron ?

    12.jpgL’heure est grave. Le fascisme est à nos portes. Voici le retour des heures les plus sombres de notre histoire avec ses relents nauséabonds. Imaginez-la, tapie dans l’ombre, la bête immonde dont le ventre est encore fécond. Pinochet, Videla, Mussolini, Hitler et Franco ont, hélas, des successeurs. Préparons-nous à entendre à nouveau dans nos rues claquer les bottes. Une horde furieuse de vingt-trois mille militaires en retraite, officiers, sous-officiers et soldats, menés par une cinquantaine de généraux en deuxième section (âgés en moyenne de soixante-dix ans) menace « l’ordre républicain« .

    Quel est le projet liberticide ourdi par ce conglomérat de factieux, de soldats de fortune, de ganaches, de soudards ? Veulent-il se saisir par la force du gentil pouvoir démocratico-inclusif et solidaire, après avoir annoncé (suprême habileté tactique) leur coup d’État dans la presse ? Prévoient-ils que l’armée s’empare de tous les points névralgiques du pays et instaure la loi martiale ? Devons-nous nous attendre à un régime de laisser-passer, à un couvre-feu, à une restriction des libertés individuelles, comme si quelque pangolinesque virus mutant se trouvait à nos portes ? Non, bien pire que cela ! Ils ont écrit une lettre ! Mais attention, pas n’importe quelle lettre ! Une lettre qui affirme que la nation française part en cacahuète (ils disent « délitement« , mais je traduis pour les jeunes), que l’islamisme gangrène les banlieues, que des pans entiers de territoire sont hors de contrôle et que si l’on n’y prend garde, tout cela va très mal se terminer. Bref, un peu ce que disait Gérard Collomb, alors ministre de l’Intérieur, au moment de son départ du gouvernement. Mais lui, ça allait, ça n’était pas grave, tandis que des militaires en retraite (des généraux en charentaises a déclaré Mme Panier, ministre de l’Industrie, dont je viens de découvrir l’existence), ça fait peur. Parce que dans « militaires en retraite« , il y a « militaires« , et ces gens-là sont capables de tout, ma brave dame, même d’exprimer une opinion, serait-elle celle d’une majorité des Français…

    Heureusement, la réaction n’a pas tardé ! Nous pouvons toujours compter sur le feu de la résistance. Les Français libres parlent encore aux Français. Outre la susdite ministre de l’Industrie, dont les services rendus à la France égalent sans doute ceux de tous les putschistes cumulés, Ali-Luc Mélencheguevarra s’est fendu de plusieurs tweets (n’oublions pas que la République, c’est lui), Mme Parly, ex-chef de gare surpayé propulsée ministre des Armées par la grâce de Sa Seigneurie, a pris un air de lama fâché et le chef d’état-major des armées (que je plains sincèrement, parce que c’est un vrai guerrier et qu’il est un peu gêné aux entournures) a annoncé qu’il ferait bientôt les gros yeux aux sacripants. Sans oublier, bien sûr, la presse gentille (par opposition à la presse méchante) dont les journalistes, excités comme des poux sur la tête d’un chauve, sont immédiatement montés au front armés de leurs seuls claviers. On va voir, ce qu’on va voir ! Il n’y a pas que les militaires qui aient du courage ! No pasarán !

    Bon, halte au feu ! mettons un terme à la parodie, même si c’est tout ce que mérite cette débauche d’émotion surjouée et, convenons-en, ceux qui font mine de s’affoler de la « lettre des généraux » s’amusent à se faire peur. Au reste, ils interprètent bien mal leur rôle et donnent à la tribune une portée qu’elle n’a pas. Il ne s’agit nullement d’un appel à l’insurrection mais d’un constat, certes subjectif, que tout Français pourrait faire, que beaucoup de Français ont fait, en ce compris parmi les politiques (comme Gérard Collomb – déjà mentionné – qui se trouvait tout de même à un excellent poste d’observation). Bien sûr, il y a le devoir de réserve. Mais ne tombons pas dans l’excès : il s’agit ici, pour l’essentiel, de militaires en retraite, qui se sont trouvés au contact de la réalité qu’ils décrivent, qui aiment leur pays avec passion, lui ont consacré toute leur existence et qui se bornent à dire ce qu’ils voient. Or, comme l’écrivait Charles Péguy, « il faut toujours dire ce que l’on voit ; surtout, il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit. »

    Much ado about nothing (Shakespeare).

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • France – Russie : un axe nécessaire Par Dimitri Nikolaievich Baryshnikov.

    Copie d'écran YouTube (19 août 2019).

    Dès les premiers mois, après son arrivée à l’Élysée en 2017, le Président Emmanuel Macron a effectué plusieurs pas explicites et assez convaincants vers un rapprochement avec la Russie. Il est remarquable que ces gestes ont été faits d’une façon ouverte et énergique, malgré un contexte politique très défavorable en ce moment : la Russie se trouvait sous la pression des sanctions internationales suivies d’une campagne de presse pour son isolement suite à la crise politique en Ukraine de 2014.

    3.jpgDans ce moment délicat les initiatives du Président français ont été considérées en Russie comme un signal encourageant de la part d’une puissance influente en Europe. En outre, au cours des rencontres des deux chefs d’États et celles de leurs représentants, le dialogue historique égal des deux grandes nations était souvent manifeste. Il fut relancé à Versailles en 2017 (juste quelques semaines après l’inauguration du président Macron) où Vladimir Poutine s’était rendu pour l’ouverture solennelle de l’exposition consacré au Tricentenaire de la visite du Tsar Pierre le Grand en France. De même, l’esprit de général de Gaulle avec sa conviction profonde de la nécessaire coopération franco-russe s’est retrouvé pendant la visite du président Macron au Forum économique de Saint-Pétersbourg en mai 2018. 

    Les deux présidents citent régulièrement leur prédécesseurs en soulignant le caractère crucial de la coopération stratégique franco-russe dans les moments décisifs de l’histoire européenne et mondiale. En effet, malgré toutes les différences et divergences, la France et la Russie se considéraient comme deux nations responsables pour l’Europe étant les alliés dans les deux guerres mondiales et même au cours de la guerre froide où elles ont établi un modus videndi raisonnable.

    La période des espoirs les plus excitants pour l’établissement de relations spéciales et solides entre les deux nations s’est révélée au moment des réformes en Union soviétique à la fin des années 1980, associées avec le nom de Mikhaïl Gorbachev qui ont mené finalement à l’effondrement de l’URSS. Néanmoins, la fin de la Russie communiste a placé la France elle aussi en face d’une nécessité de redéfinir son rôle dans les affaires internationales au regard de l’unification allemande et d’un élargissement de l’Union européen à plusieurs anciens pays socialistes.

    Il semblait donc que ces défis géopolitiques globaux donnaient une nouvelle chance à la France et à la Russie d’ériger un partenariat durable sur une nouvelle base.   

    Cependant le passage d’une compréhension de l’opportunité historique d’une véritable coopération n’est pas si facile, et la volatilité des relations franco-russes des dernières années en sont une preuve. Aujourd’hui la pandémie du COVID et la crise systémique qu’elle a entraînée en sont les déterminants globaux, mais en même temps les deux nations ont de sérieux obstacles et conditions aussi bien dans leur politique intérieure qu’extérieure qu’il faut surmonter ou au moins prendre en considération pour pouvoir passer à une coopération bilatérale efficace et mutuellement avantageuse. Ici chacune des deux nations doit entreprendre sa partie de chemin et en quelque sorte aider le partenaire à entreprendre la sienne.

    Pour ce qui est de la Russie, ses premiers défis intérieurs en 2021 sont liés à la baisse du niveau de vie de la population dans une situation économique difficile et à l’agitation politique à la veille des élections parlementaires d’automne.

    Pour ce qui est de la politique extérieure de Moscou, son « vecteur français » semble historiquement être un des plus réussis en Europe : le dialogue de plus haut niveau est poursuivi régulièrement, le taux de coopération économique est soutenu à un niveau stable. Pour ce qui est des relations scientifiques et culturelles, elles ont toujours été un des plus grands points d’intérêt réciproque. Toutefois dans la situation géopolitique présente, la Russie se voit forcée de combattre contre les soupçons et la méfiance envers sa politique dans les pays occidentaux (y compris en France) qui ne croient pas que le Kremlin n’entretienne pas d’intentions menaçantes par rapport à eux. À chaque nouveau tour de sanctions ou d’attaques dans les médias européens, il est de plus en plus difficile à la Russie de transmettre son opinion, puisque sa position est considérée a priori comme hostile et agressive.

    La France à son tour a ses propres restrictions et limites dans la marge de manœuvre vis-à-vis de la Russie. Il est probable que le Président Emmanuel Macron peut apprécier le style politique de Vladimir Poutine au niveau personnel. Mais comme tout dirigeant européen contemporain, il est obligé de prendre en considération les intérêts des groupes politiques à l’intérieur du pays et en même temps louvoyer entre des milliers d’obligations et de limitations en politique extérieure imposées par les engagements alliés auprès de l’Union européenne, de l’OTAN, des États-Unis ou du G7.

    Il est évident que ces obstacles systémiques ne vont pas disparaître d’un coup de baguette magique. Mais il est impossible de remettre le moment du rapprochement franco-russe pour des temps meilleurs. Attendre cet instant, quand les incohérences politiques, idéologiques et systémiques disparaissent tout d’un coup et les deux nations retrouvent un champ libre de perspectives stratégiques et économiques communes, serait une perte de temps et relèverait de la naïveté politique.

     

     
    Professeur associé du Département de politique mondiale. Faculté des relations internationales de l'Université d'État de Saint-Pétersbourg (Russie).
     
  • Élection de 2022 : nous voulons un vrai débat présidentiel !, par Natacha Polony.

    Le tour de valse de Renaud Muselier avec La République en marche pour les régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur a des airs de scène de boulevard...
    © Hannah Assouline

    À un an de l’élection présidentielle, il semblerait que Les Républicains s’emploient avec ferveur à rendre impossible l’émergence d’un candidat capable de rivaliser avec les duettistes dont les Français ne veulent pas. Et la gauche n’est pas en meilleur état…

    Tragicomédie-sur-Mer. Le tour de valse de Renaud Muselier avec La République en marche pour les régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur a des airs de scène de boulevard. « Moi ? Tromper LR avec LREM ? Comment pouvez-vous imaginer que ça m’aurait effleuré ! »

    Mais, dans les Liaisons dangereuses le séducteur n’existe que sur la scène du théâtre mondain, il lui faut afficher sa victoire, et Jean Castex ne s’en est pas privé. Pour lancer une grenade au milieu de la droite déjà souffreteuse ? La déclaration du Premier ministre grillant la politesse au premier intéressé avait tout du baiser qui tue. Comme on dit, il n’a pas levé le pied qu’on lui a déjà vu la semelle… Tout le monde a bien compris qu’il n’était pas question ici de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur mais bien de politique nationale.

    À un an de l’élection présidentielle, il semblerait que Les Républicains s’emploient avec ferveur à rendre impossible l’émergence d’un candidat capable de rivaliser avec les duettistes dont les Français ne veulent pas. Il suffirait pourtant que surgisse quelque chose comme une option autre au duel annoncé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour qu’ils s’en saisissent. Quelque chose, quelqu’un, n’importe qui de crédible… Mais voilà…

    Fin de la « droite des garagistes »

    On peut bien entendu expliquer l’accès de faiblesse de Renaud Muselier : la région vaut bien qu’on lui sacrifie son parti. Surtout quand ce parti a cessé d’être le lieu où se joue la vie politique. Mais le sujet n’est pas là. En termes strictement idéologiques, qui pourrait lui reprocher de s’allier avec un mouvement qui, au niveau national, mène la politique qu’il a toujours appelée de ses vœux ? Il y a aujourd’hui plus de différence entre Bruno Retailleau et Valérie Pécresse qu’entre la même Valérie Pécresse et la plupart des cadres de La République en marche. C’est tout le problème des Républicains, nouveau nom de l’UMP, machine hétéroclite rassemblant le RPR et l’UDF, c’est-à-dire deux droites à peine réconciliables.

    Tout le problème étant que la « droite de garagistes », selon l’expression de William Abitbol, ancien conseiller de Charles Pasqua, ces petits patrons et indépendants qui faisaient le socle populaire du RPR, est depuis longtemps partie dans l’abstention ou au RN. La droite « orléaniste », bourgeoise moderniste, peut désormais se reconnaître dans un macronisme qui a abandonné ses quelques oripeaux de gauche, ou disons vaguement progressistes, à l’exception de la PMA pour les couples de lesbiennes et un débat avorté sur l’euthanasie.

    La droite impuissante

    Bref, l’espace politique d’une droite classique est réduit comme peau de chagrin. C’est cet espace que tente d’occuper un Xavier Bertrand, dont les premières prises de position comme candidat dessinent un programme très « années 2000 », avec réforme des retraites et réduction des dépenses publiques, en y ajoutant seulement un zeste de réindustrialisation et d’aménagement du territoire.

    Ce n’est pas rien. Ces deux derniers éléments devraient constituer le noyau dur de tout programme présidentiel (en y ajoutant, entre autres, une refonte de notre enseignement supérieur). Encore faut-il expliquer clairement comment on y parvient sans buter sur le mammouth qui encombre le couloir et que Les Républicains, comme le Parti socialiste à gauche, ont savamment ignoré pour éviter les sujets qui fâchent : l’Union européenne et son idéologie dérégulatrice.

    Comment réindustrialiser quand le dogme de la libre concurrence prive l’État de toute marge de manœuvre et favorise le dumping social et fiscal ? Voilà la vraie question. Faute de l’avoir posée, la droite française est menacée de disparaître. Et les citoyens français sont menacés de revivre un duel caricatural entre un parti aux positions démagogiques et à l’histoire douteuse et un président sortant dont les discours tout neufs sur l’indépendance industrielle et la souveraineté masquent difficilement les capitulations en rase campagne face aux lobbys, aux intérêts financiers, au cavalier seul allemand et à l’impérialisme américain.

    La gauche en piteux état

    La gauche n’est pas en meilleur état. Elle est fracturée entre des archipels post-socialistes qui croient que les outrances sociétales et les poncifs écologiques font une politique, mais qui évitent savamment, eux aussi, de se demander comment « changer la vie » quand on accepte le cadre néolibéral existant, et un Jean-Luc Mélenchon désormais plus passionné par la dénonciation des fascistes et des islamophobes que par la poursuite de ses analyses de 2017 sur les moyens de desserrer l’étau de la mondialisation dérégulée.

    Il existe dans les restes des vieux « partis de gouvernement » des gens qui cherchent à se coltiner les sujets essentiels. Un Arnaud Montebourg d’un côté, un Julien Aubert de l’autre, ont le mérite de porter des positions qui seraient nécessaires dans le débat et qui permettraient de sortir du duel « mondialistes » contre « nationalistes », ou « progressistes » autoproclamés contre soi-disant « patriotes » qu’on essaie de nous imposer.

    Mais le rouleau compresseur médiatique a fort peu à faire des débats de fond. Le journalisme politique préfère se raconter le roman des « grands fauves » et fantasmer sur Édouard Philippe, l’énarque chic et sympa, et les débats de plateaux télévisés, qui ont besoin de caricature et d’opposition frontale, les trouvent plus facilement sur les sujets identitaires que dans l’aridité des questions économiques. Tant pis pour nous. Tant pis pour la France.

    Source : https://www.marianne.net/