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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • 6 février 1945, exécution de Robert Brasillach au fort de Montrouge, pour intelligence avec l'ennemi, par Aph Philippe C

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    L’auteur de « L’Enfant de la nuit » (1934) et de « Les Cadets de l’Alcazar » (1936) est condamné à mort à la Libération. François Mauriac, Paul Claudel et Paul Valéry se mobiliseront contre cette condamnation.

    2.jpgEn septembre 1944, sa mère et son beau-frère, Maurice Bardèche, ayant été arrêtés, il se constitue prisonnier. Il est emprisonné à la prison de Fresnes et poursuivi pour intelligence avec l’ennemi. Son procès, qui s’ouvre le 19 janvier 1945 devant la cour d’assises de la Seine, dure 6 heures. Il est condamné à mort le jour même après une délibération de vingt minutes. Sa défense avait été assurée par Me Jacques Isorni.
    Dans les jours qui suivirent, une pétition d’artistes et intellectuels renommés, parmi lesquels Paul Valéry, Paul Claudel, François Mauriac, Daniel-Rops, Albert Camus, Marcel Aymé, Jean Paulhan, Roland Dorgelès, Jean Cocteau, Colette, Arthur Honegger, Maurice de Vlaminck, Jean Anouilh, André Barsacq, Jean-Louis Barrault, Thierry Maulnier... demanda au général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, la grâce du condamné. Le général choisit de ne pas commuer la peine prononcée, ce qui entraîna l’exécution de la sentence, le 6 février suivant.3.jpg
    Quelles raisons poussèrent le général de Gaulle à laisser exécuter Robert Brasillach. Selon les témoignages successifs de Louis Vallon et de Louis Jouvet, qui l’interrogèrent sur le sujet, de Gaulle aurait vu dans le dossier de Brasillach la couverture d’un magazine le montrant sous l’uniforme allemand. Il y aurait eu une confusion avec Jacques Doriot. Lacouture, qui rapporte cette rumeur, ne croit pas à cette interprétation. Il penche pour l’hypothèse d’une concession faite aux communistes pour pouvoir être plus ferme sur d’autres points.
    « [...] Le général de Gaulle a écouté Mauriac, et a refusé la grâce. Quoi qu’il en pensât, de Gaulle ne pouvait s’opposer à toutes les exigences des communistes ils exigeaient la tête de Brasillach.... Je pense que de Gaulle a fait la part du feu. [...] »
    4.jpgLE 6 février 1945, Le Monde, daté du 7, publiait l'information suivante : « Robert Brasillach a été fusillé ce matin. Le condamné a été réveillé vers 7 h 30 dans sa cellule de la prison de Fresnes par M. François, substitut qui représentait le procureur de la République. Le magistrat était accompagné de M. Reboul, commissaire du gouvernement qui requit la peine capitale, de M. Raoult, juge d'instruction accompagné de son greffier M. Linker, de M Jacques Isorni, défenseur de Brasillach, et du docteur Paul, médecin légiste. » Robert Brasillach a appris avec sang-froid que sa grâce était rejetée puis, après s'être confessé, il s'est acheminé vers la voiture cellulaire. Parvenu au fort de Montrouge où l'exécution devait avoir lieu, il demanda à s'entretenir brièvement avec M. Reboul, commissaire du gouvernement. « Vous avez fait votre devoir, dit-il, moi j'ai agi pour ma patrie. Dieu nous jugera. » » Enfin, conduit au poteau d'exécution, il repoussa le bandeau qu'on lui tendait et, avant que la salve n'éclatât, il cria : « Courage : Vive la France ! » Il était exactement 9 h 30. »
    Ainsi s'achevait tragiquement la vie d'un homme de trente-six ans, écrivain et journaliste, riche de tous les talents, nourri comme son maître Charles Maurras de tous les miels du classicisme
    Robert Brasillach repose au cimetière de Charonne, dans le XXe arrondissement de Paris.

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  • Société • L’affaire Nutella

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgDans cette tribune du Journal de Montréal [27.01] Mathieu Bock-Côté pointe non seulement la pauvreté qui s'accroît dans nos sociétés riches, et le mépris que, souvent, elle rencontre; mais aussi le processus de décivilisation qui emporte nos sociétés vers l'ensauvagement et la violence. Maurras appelait cela l'âge de fer et Jean-François Mattéi la barbarie intérieure ... ou collective.   LFAR  

     

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    La scène se passe en France, dans plusieurs épiceries.

    Il y avait, il y a quelques jours, un gros rabais annoncé sur le Nutella. La nouvelle s’est vite répandue. Au matin, à l’ouverture des portes, il y avait une file de consommateurs prêts à se ruer sur le produit. Une fois les portes ouvertes, ils se sont jetés dans les commerces. À ce qu’on peut lire, il y a eu des scènes pouvant faire penser au Black Friday à l’américaine. Les témoignages sont affligeants. Pour sauver quelques euros, on se pilera dessus, et on se permettra même d’en venir aux coups. La police a dû intervenir. Je rappelle qu’on parle de pots de Nutella soldés.

    Il y a bien des manières de voir ça.

    La première, la plus simple, c’est de constater que nous sommes toujours au seuil de la sauvagerie, même dans une société civilisée. Et c’est vrai. La civilisation est une mince pellicule posée sur notre nature, comme le disait le philosophe. Il suffit de peu de chose pour qu’elle se déchire. L’homme n’étouffe jamais complètement la bête humaine. Et cette dernière est la même dans toutes les classes sociales. Riches et pauvres confondus sont capables de se montrer mesquins en plus de piétiner sans mauvaise conscience le voisin.

    Je note que certains se croiront alors justifiés de rire des pauvres qui se donneraient ainsi en spectacle. Ils oublient qu’on peut aussi se déchirer brutalement au sommet de la société, même si cela peut se faire sous des allures plus « sophistiquées ». Ils animalisent les gens de peu et les présentent comme des bêtes dont on doit s’inquiéter. Dans leur esprit, il faut moins soutenir les catégories populaires que s’en protéger, comme si nous nous trouvions toujours devant des classes dangereuses, une vision de la société qui est dominante lorsque vient le temps d’analyser leurs comportements politiques.

    Mais on peut y voir aussi, ce qui n’est pas contradictoire avec les précédentes observations, un révélateur de la misère sociale et psychologique de grands pans de la population qui sont aujourd’hui prêts à se déchirer à la moindre occasion, tellement le lien social est relâché et la tentation de la guerre de tous contre tous remonte à la surface. Si les hommes sont aujourd’hui prêts à se tabasser ou presque pour un pot de Nutella à rabais, imaginons ce qu’ils feront dans un contexte de vraie pénurie ou de tensions civiles réelles quand chacun aurait l’impression de devoir se battre pour sa survie. 

    Nous croyons depuis quelques décennies que la paix civile va de soi. La violence est toujours pensée comme extérieure à la société, comme si elle représentait un stade dépassé dans l’histoire de notre évolution : elle vient d’éléments agressifs qui perturbent consciemment ou inconsciemment la stabilité sociale. On oublie qu’elle peut surgir du fond de la société, à la manière d’une poussée de fièvre collective ou comme la conséquence d’un processus de décivilisation qu’on a longtemps refusé de prendre au sérieux mais qui aujourd’hui révèle ses effets ravageurs.

    Chose certaine, des faits divers comme ceux-là ne sont pas que des faits divers : ce sont des révélateurs sociaux, qui annoncent la société qui vient, qui montrent aussi que la possibilité de la violence a remonté à la surface du social et qu’elle pourrait bien demain prendre la forme d’une violence anarchique, nihiliste, où le désespoir et l’avidité se conjugueraient pour créer une société dangereuse et déshumanisée.    

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (30)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : le calamiteux coup d'état militaire des "Cent jours" (5/5)...

    1815 : Louis XVIII arrive à Gand, capitale du Royaume de France pendant les Cent-Jours...

     

    1A.jpgLorsque Napoléon revint de l'île d'Elbe, sans s'être rendu compte que les Anglais lui avaient tendu un piège en le laissant volontairement s'échapper, Louis XVIII avait deux solutions : abandonner Paris et le pouvoir, ou résister, par la force, à ce coup de force. C'est cette seconde solution qu'il choisit, confiant au Maréchal Ney (ci-contre) le commandement d'une troupe suffisante pour arrêter Napoléon. Ney, qui promettra, théâtralement, de ramener le monstre dans une cage de fer...

    On sait comment celui qui fut et reste, malgré tout, un grand soldat, s'acquitta de sa tâche ! (il sera fusillé après la fin lamentable et catastrophique des Cent Jours : voir l'Éphéméride du 7 décembre)

    Après la trahison de Ney, la folle équipée devient véritablement ce qu'elle fut : un Coup d'État militaire.

    Chateaubriand parlera avec justesse, dans ses Mémoires d'Outre-Tombe, de ces "Quelques militaires dont la funeste fascination avait amenée la ruine de la France, en déterminant la seconde invasion de l'étranger..." (La Pléiade, Tome I, page 973). Un seul exemple suffit à démontrer cette "funeste fascination" et ce mauvais esprit : à Sisteron, le maire royaliste Jean-Joseph-Laurent de Gombert entend bien arrêter Napoléon, à partir de sa forteresse dotée de canons : mais, pendant la nuit, quelques dizaines de militaires désarment la forteresse...

    Et Louis XVIII se retrouve devant le même dilemme, aggravé par le risque réel, avec la trahison d'une partie de l'armée, d'affrontements sanglants, inutiles et fratricides entre Français s'il essaie à nouveau d'employer la force.

    Fin politique, et conscient comme tous les esprits lucides et sensés de son temps, que l'entreprise démente de Napoléon ne peut ni durer, ni, encore moins, réussir, Louis XVIII choisit, cette fois, la solution politique : il quitte Paris, le 20 mars au soir, et, après un voyage de dix jours, va s'installer à Gand, alors en Hollande, où il sera dignement reçu, en son très bel hôtel, par le comte Jean-Baptiste d'Hane-Steenhuyse.

    Le Roi trouva l'hôtel si beau qu'il écrivit : "ce logement était préférable à tous ceux que j'avais habité lors de ma première sortie de France". 

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    Façade arrière, donnant sur le Jardin...

    "...De notre château royal de Gand", écrivait Louis XVIII, dont "la force tranquille", "la confiance tranquille dans la force de son nom et de son droit lui ont rendu son trône", écrira Guizot...

     

    De Chateaubriand (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, page 930) :

    "Le roi, bien logé, ayant son service et ses gardes, forma son conseil. L'empire de ce grand monarque consista en une maison du royaume des Pays-Bas, laquelle maison était située dans une ville qui, bien que la ville natale de Charles-Quint, avait été le chef-lieu d'une préfecture de Bonaparte : ces noms font entre eux un assez bon nombre d'événements et de siècles..."

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    C'est de là que, pendant toute la durée des Cent-Jours, Louis XVIII va organiser et diriger le gouvernement royal en exil, faisant ainsi de Gand la capitale du Royaume de France, jusqu'à son retour définitif à Paris, le 8 juillet 1815

    Dans la Garde qui l'avait accompagné, ou parmi ceux qui le rejoindront : les jeunes Alphonse de Lamartine et Alfred de Vigny; Guizot et Portalis; le duc de Lévis, aïeul de l'académicien qui prononcera le traditionnel éloge de son prédécesseur : Charles Maurras...

    Blacas dirigeant la Maison du Roi, le ministère fut formé avec Chateaubriand à l'Intérieur, Beugnot à la Marine, Jaucourt aux Affaires étrangères, Feltre à la Guerre, et Lally à l'Instruction publique. Louis XVIII était également accompagné des maréchaux Marmont et Victor, et fut rejoint, dans ses dernières heures d'exil, par le maréchal de Bourmont, qui fit défection à Napoléon le 15 juin, soit 3 jours avant Waterloo...

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    Bravo à Fabien Bouglé, par sa juste dénonciation de la folie suicidaire des soi-doisant "énergies renpuvelables", contre-exemple allemand à l'appui :

    "L'Allemagne a dépensé plus de 600 milliards d'euros dans les #éoliennes et panneaux solaires improductives. Résultat : l'Allemagne pollue le ciel européen avec ses fumées de centrales à #charbon climaticide. Bravo un bel exemple pour la France @AgnesRunacher"

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    1. Et, dans la logique de ce qui précède, bravo encore à Fabien Bouglé pour la conclusion logique qu'il tire de l'attitude de nos ennemis allemands et des résultats dramatiques pour l'environnement de la folle politique (?) énergétique du Quatrième Reich : 

    "L'Allemagne est très en retard pour ses objectifs climatiques et fait parti - à la différence de la France - des mauvais élèves de l'Union Européenne pour ses émissions de GES. Quelle pénalité est prévue pour les gros pollueurs de l'Europe ?"

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    2. Une fois de plus d'accord avec la toujours excellente Charlotte d'Ornellas :

    "Après la victoire d'une équipe étrangère, certains nous expliquent que la situation "s'est bien passée" alors qu'il y a eu 40 policiers blessés. Ce sont les mêmes qui nous disent que le "fascisme est à nos portes" quand des militants déploient une banderole dans une montagne..."

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    Mondial 2022 : au moins 170 interpellations dans tout le pays après la victoire de la France et du Maroc (source : JDD)

     

    2 BIS. ... et légitimement perplexes après la pertinente question que posait déjà Christine Kelly en mai dernier, après les graves incidents du Stade de France :

    "Les interpellations du 28 mai montrent que les «supporters anglais » étaient majoritairement des personnes nées à l’étranger et sans adresse. Lorsque des migrants du nord de Paris profitent d’un #match au Stade de France pour attaquer au cutter, qu’en sera t-il pour les #JO ?"

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    4. Depuis Jospin, entre ceux qui ont volontairement saboté (Voynet et les verts...)et ceux qui ont laissé saboter sans régir et remttre les choses en ordre (Chirac, Sarkozy...) "ils" nous ont tous mené au naufrage actuel, que dénonce Fabien Bouglé :

    "La France n'a jamais importé autant d'électricité ! On imagine que les écologistes et autres pourfendeurs du #nucléaire sont très fiers du sabotage de notre système énergétique et du chômage qui va survenir en raison de l'explosion des factures électriques !"

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    Comme n'hésite pas à le diore (sur tweeter) Chris. Saint-Etienne :
    "Il apparaît clairement désormais que les deux crimes contre la France, la désindustrialisation et la destruction du nucléaire, ont été programmées entre 1997 et 2002 par Jospin, Aubry et Voynet, puis facilitées par Chirac et Sarkozy, enfin accélérées par Hollande- Macron. Crimes"

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    5. De Jordan Bardella :

    "La religion des droits de l’homme s’arrête donc là où commencent les valises de billets. Alors que l’UE s’est érigée en donneuse de leçons et en modèle de vertu, la voici présumée corrompue à son plus haut niveau par l’argent d’un État islamiste." 

    (extrait vidéo 2'17)

    https://twitter.com/J_Bardella/status/1602702182632955904?s=20&t=1APN-f3xzyPXqwLgpQ1p3Q

    Offrons à Jordan Bardella - et aus autres, à tous, qui ne la connaossent peut-êytre pas... - cette réflexion de Maurras sur l'Argent, qui, "en démocratie, monte trop haut"; elle est à la base de notre note du 17 mars 2014 : 

    Réflexions, un peu de temps après le forum de Davos... : Argent, qui t'a fait Roi ?...

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    6. "Reconquête!" Vendée en force à Saint Brévin les Pins pour dire "NON" ! au projet d’installation de migrants !

    (extrait vidéo 1'33)

    https://twitter.com/glorifian/status/1602782019418836995?s=20&t=wXcmGY4OTpozttG08ZXgow

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    BRAVO SAINT BRÉVIN !

    SOUTIEN TOTAL !

     

    7. Encore une lacheté du monde dit "libre" en Arménie, au profit de l'Islam agressif, persécuteur et génocidaire... de Gabriel Nofri :

    "Le retrait de la mission européenne d'Arménie, alors que le corridor de Latchine est occupé par l'armée Azérie, isolant de fait le Haut-Karabakh, représente une faute et une lâcheté. La France doit assurer, conformément à son Histoire, la mission qui est la sienne; ici d'abord."

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    À DEMAIN !

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  • DU BON USAGE DE LA CRISE ET DES ELECTIONS, par Pierre Chalvidan*

    la crise quelles crises.jpgJ’emprunte pour partie ce titre à un récent article de Gérard Leclerc (Politique Magazine Janvier 2014) dans lequel, avec sa perspicacité habituelle, il souligne la profondeur de la crise que nous traversons- il est un des rares à le faire – et en même temps, aussi, l’opportunité qu’elle représente si on veut bien la regarder en face, l’apprécier correctement et en tirer les conséquences qui s’imposent…

    "Voir, juger, agir", c’était, on s’en souvient, la bonne méthodologie de l’Action Catholique, qui n’a rien perdu, au fond, de sa pertinence. 

    Voir

    Cette crise qui affecte nos sociétés et au premier chef la société française, il s’agit bien d’abord de la voir et de la voir clairement, avec ses yeux propres.

    Clairement, on veut dire en écartant les écrans de fumée que le monde, ou notre propre entendement, tendent à propager pour nous empêcher d’y voir clair. Et Dieu sait s’ils sont nombreux !

    Commençons par battre notre coulpe car nos tentations intérieures sont fortes pour éviter de voir le présent en face. Dont deux principales, toujours les mêmes au demeurant : celle du passé et celle du futur. Celle du passé : nous réfugier dans un passé mythique et idéalisé qu’il s’agirait purement et simplement de restaurer pour un juste retour à l’ordre ancien. Celle du futur : la culture du cataclysme et de la catastrophe "inévitables" qui vont permettre de révolutionner le monde, remettre en un seul grand soir les choses à l’endroit.

    Deux manières, irresponsables, de fuir le présent.

    Car le passé, c’est bien connu, n’a de valeur que s’il nous permet de comprendre et de maîtriser le présent : quand on ne sait plus où on va – ce qui, en effet, est notre cas –, il faut regarder d’où l’on vient. Mais en repartir. Par un autre chemin. Les commémorations n’ont de sens que si elles stimulent la mémoire pour imaginer un présent neuf. Dans cette perspective, l’utopie futuriste peut aussi avoir un effet stimulant mais elle est, comme l’étymologie l’indique, "sans lieu", u – topos. Et sans temps : u – chronie.

    Or, nous n’avons prise que sur l’ici et le maintenant.

    Du côté du monde, les écrans de fumée sont légion, crachés à flux tendus par l’industrie médiatique dominante. Une vraie pollution intellectuelle qui nous condamne à la courte vue. On n’en citera qu’un parce qu’il nous paraît le plus redoutable, celui du paradigme économico-financier : la crise actuelle serait principalement – dans son principe – une crise économique et financière. Eh ! bien non. Bien sûr, le chômage, la désindustrialisation, l’exclusion… sont des réalités certaines et dramatiques. Mais si on veut qu’elles aient des chances de le rester… et pour longtemps, il suffit de s’en tenir à ce registre fallacieux du Grand Satan économique et financier. Car la racine de la crise est ailleurs.

    Pour tenter de la découvrir, il faut abandonner les yeux du monde et faire appel à nos ressources propres qui sont immuables et inépuisables : la Foi et la Raison, ces deux ailes de la pensée que la modernité a prétendu dissocier. Pour son malheur. Et pour le nôtre.

     

    Juger

    Nous voici donc sur le registre du jugement. Avec ici, à nouveau, deux impératifs.

    Le premier commence de plus en plus à être ressenti, proclamé, et c’est un bien. Il s’agit du devoir de penser. La crise que nous traversons est le fruit empoisonné d’une démission et d’une défaite de la pensée. Hannah Arendt y voyait la cause première du totalitarisme. Le propos est toujours d’actualité. Car, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, le totalitarisme n’est pas d’hier ou de demain, il est d’aujourd’hui et de toujours, comme germe maléfique et protéiforme – "prométhéiforme" - présent dans tout organisme social et ne demandant qu’à se réactiver.

    Le second impératif dès lors est, précisément, de mettre en conscience ce "pressentiment totalitaire" qui nous a traversé lors des évènements éthiques du printemps dernier. Ces évènements, pour reprendre une problématique d’Alain Finkielkraut, nous ont réveillés de notre "sommeil anthropocentrique". Ne nous rendormons pas. Veillons en pensée et en actes.

    Et, s’agissant de la pensée, nous avons tout ce qu’il faut avec, côté Raison, toute une pléiade de penseurs – dont ceux qu’indiquait Gérard Leclerc – qu’il nous suffit de retravailler. Arendt, Boutang, Henry, Legendre… etc. Mais nous avons surtout ce trésor de la Révélation sur lequel nous dormons alors qu’il est, comme disait Benoît XVI, une véritable bombe. Une bombe de Vérité.

    Une bombe qui met à jour la vraie racine de notre crise avec cette affirmation centrale de Caritas in Veritate : "La question sociale est devenue radicalement une question anthropologique". Radicalement, à la racine.

    Et une bombe qui pulvérise les lectures mondaines de l’Histoire. Non, l’Histoire ne fonctionne pas de manière cyclique. Non, elle ne fonctionne pas, non plus, de manière linéaire. Elle fonctionne plutôt à la manière d’une spirale ascendante, d’une hélice rédemptrice repassant par des points similaires mais à un degré supérieur. Et chaque crise est le créneau historique ouvrant un acte nouveau pour porter les acquis de celui qui s’achève – car il y en a toujours – à un stade meilleur. Bien sûr, l’affrontement des deux Cités, la lutte du Mal et du Bien se poursuivront tant que le monde ira. Mais c’est le Bien qui triomphera. Ce qui n’est pas une invitation au quiétisme mais au contraire à la confiance active : « un optimisme tragique » disait Henri-Irénée Marrou dans sa théologie de l’Histoire. La Providence est cette force tranquille qui toujours du mal tire un bien. Si nous ouvrons les yeux, nous la voyons tous les jours à l’oeuvre. C’est, en un certain sens, ce qu’Adorno et Horckheimer appelaient l’autodestruction de la Modernité. Le social- libertarisme sape ses propres fondements.

    Il y faudrait plus de place… mais là aussi, pour lire en vérité les signes des temps, de quelles richesses ne disposons-nous pas dans l’Ecriture et la Tradition depuis l’Apocalypse jusqu’aux plus récents textes magistériels en passant par Augustin et bien d’autres !

    Je mentionnerai simplement – parce qu’il nous ramène à l’actualité et à l’agir – cet ouvrage étonnant de Jean-Paul II intitulé Mémoire et Identité (Flammarion 2005) dans lequel il montre comment l’histoire de l’Europe, couronnée des douze étoiles mariales, est la plus belle illustration, par-delà les apparences, de cette inéluctable victoire du Bien sur le Mal, la Bête totalitaire. Une histoire à poursuivre.

     

    Agir

    Mais ne sont-elles pas alors bien dérisoires, par rapport à l’ampleur des défis de la crise, nos échéances électorales démocratiques, communales ou européennes ?!

    Eh! bien non, elles ne le sont pas. Certes, la démocratie n’est pas le meilleur des régimes. Comme l’expliquait encore Benoît XVI (Valeurs pour un temps de crise – Parole et Silence 2005),

    la démocratie permet le "par tous" mais pas le "pour tous", autrement dit le Bien commun. Celui-ci nécessite d’autres fondements que nous savons bien : un enracinement dans une transcendance théologico-politique institutionnellement incarnée. Mais la démocratie permet le "par tous" et c’est un acquis de l’aventure moderne sur lequel il ne faut pas cracher : en démocratie, il n’y a pas d’impuissance. Chacun par son vote ou son abstention contribue à écrire l’Histoire ou à la laisser écrire… Aide-toi et le Ciel t’aidera : on n’a, finalement, que les hommes politiques et les politiques qu’on mérite. C’est justice.

    Laissons donc aussi les trop faciles discours mondains sur le « tous pourris » (ce qui est faux), la sclérose des partis (ils sont indispensables en régime représentatif : y sommes-nous "présents" ?) ou le délabrement des institutions (quel soin, comme disait Ricoeur, leur apportons-nous ?).

    Car si le fond de la crise est anthropologique, la voie de son dépassement est d’abord la voie de ces institutions qui forment et soutiennent la personne humaine. Cette voie institutionnelle, elle est largement ouverte devant nous avec tous les degrés obligatoires, de la racine au sommet : famille, communautés locales, Etat, Europe… Engageons-nous-y résolument : c’est la voie royale !

     

    * Pierre CHALVIDAN est Docteur en Droit, diplômé de Sciences Politiques, licencié en Théologie. Après une carrière universitaire à Paris, il s’est retiré avec son épouse dans ses Cévennes natales tout en continuant à donner articles et conférences.

  • Mieux connaître, pour mieux comprendre et mieux évaluer... : Regards croisés sur l'Islam (VIII)

                Membre de l'Institut, Professeur de philosophie médiévale et historien des religions, Rémy Brague a publié dans Le Spectacle du Monde (mai 2010) les réflexions que l'on va lire ici (texte intégral).

                Il s’y inscrit en faux contre l'œcuménisme prôné par certains chrétiens, et revient sur l'affaire de la burka, ou celle de Sylvain Guggenheim......

                Avec cette contribution, nous cloturons -du moins momentanément...- cette série de Regards croisés sur l'Islam, qui se compose donc -pour l'instant- des huit notes publiées les 29 avril, 6, 12 et 27 mai, 4, 10, 17 et 24 juin (aujourd'hui). Vous trouverez ces sept notes réunies en un seul PDF dans notre Catégorie "Pdf à télécharger", sur la colonne de gauche de la page d'accueil, en dessous des rubriques "Contactez-nous", "Liens" et "Catégories".

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    ASSEZ D'ILLUSIONS SUR L'ISLAM...

    Vous vous occupez de la pensée arabo-musulmane. Quel regard portez-vous sur le débat concernant la burka ? Ce type de voile est il recommandé par le Coran ?
                Dans le Coran, il est par deux fois recommandé aux croyantes de "rabattre leur voile". L'injonction peut se réaliser de différentes façons, selon les interprétations données aux mots. Cela va de la mantille transparente de Benazir Bhutto à l'autre extrême, cette armure qu'est la burka. Plus toutes sortes d'intermédiaires, des voiles plus ou moins longs, plus ou moins opaques.
                Mais ce qu’il faut se mettre dans la tête, c’est que, pour un musulman, Le Coran est ce que Dieu a dit, littéralement, Dieu qui est hors de l'espace et du temps. S'il dit aux femmes "voilez-vous !", cela veut dire "voilez-vous !", point. Quand St Paul recommande aux femmes de se couvrir la tête quand elles prient, on peut remonter de sa parole à son intention (s’habiller décemment) et la remettre dans son contexte historique. Ce n'est pas Dieu qui parle. On peut interpréter un interprète. C'est plus difficile avec le Coran.
                Mais mettons nous aussi dans la peau de quelqu'un qui vient d'une société traditionnelle, musulmane ou non. Il voit des femmes dénudées sur tous les murs d’Europe, et des femmes réelles qui ont peu d’enfants. Il se dit que cette civilisation est en train de se suicider. Il suffit de patienter et de s'en protéger en attendant. Le voile est donc une forme de préservatif.

    L'Eglise catholique française a pris position contre la prohibition de la burka. Faut il parler de pusillanimité de la part d'une institution qui semble vouloir ménager l'Islam ?
                Ne pas stigmatiser les personnes musulmanes relève du bon sens. Il faut évidemment se prémunir de tout amalgame et ne pas parler des Musulmans comme si ceux-ci formaient un groupe homogène. Cela peut avoir un résultat désastreux : transformer des gens d'origine musulmane qui ne sont pas particulièrement religieux en militants. Si tel est le souci de l'Eglise, il est amplement justifié. Mais il y aussi chez certains catholiques l'idée qu’il faut "préserver" le dialogue avec l'Islam. Or j'ai montré dans un de mes livres, Du Dieu des chrétiens et d’un ou deux autres que ce dialogue, tant qu’on le situe au niveau des théologies, était une illusion. Les musulmans convaincus ne s'intéressent pas au christianisme, qu'ils considèrent comme une religion révolue et falsifiée.

     

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    Dès qu'il est question de l'Islam on ne sait plus quel mot employer. Entre rigoristes, littéralistes, fondamentalistes, intégristes, on s'y perd. Comment qualifier les musulmans "radicaux" et quelle est la frontière avec les modérés" ?
                Ce n'est pas commode parce que notre vocabulaire est souvent d'origine chrétienne. "Fondamentaliste" est la manière dont se sont désignés certains protestants américains qui voulaient retrouver les fondamentaux du christianisme. Pour l'Islam ce mot de fondamentaliste est un vêtement trop large. Toute religion est fondamentaliste si on prend au sérieux ses dogmes. Quant au mot "intégriste" c'est plutôt un concept d'origine catholique. Enfin, parler de "littéraliste" relève de la tautologie. Etre musulman, c’est croire que la lettre même du Coran est d'origine divine. Aux yeux du croyant le Coran est la dictée surnaturelle faite par Dieu et transmise par l'ange Gabriel au prophète Mahomet, dont le mérite essentiel est de n'y avoir rien ajouté, ni retranché. L'islam ne peut pas ne pas être littéraliste. La vraie question est de savoir s'il est intrinsèquement violent.

    Existe t-il une violence spécifique à cette religion ?
                Il y a de la violence dans l’Ancien Testament comme dans le Coran. Mais dans la Bible la violence est racontée. Par exemple lors de l'invasion du pays de Canaan par le peuple d'Israël dans le Livre des Juges on vous raconte des massacres, dont on pense d’ailleurs qu'ils n'ont jamais eu lieu. C'est du sang d'encre. Dans le pire des cas, Dieu a donné à Israël l'ordre d'éliminer les habitants du pays. Mais ces récits appartiennent au passé. C’est un rêve rétrospectif de prêtres qui rêvaient d'un monopole du culte, qu'ils ont d’ailleurs fini par obtenir avec le Temple de Jérusalem.
                Ce que vous trouvez aussi, c'est de la violence rêvée, par exemple le fameux psaume dans lequel les exilés souhaitent que l'on tue les bébés de leurs maîtres Babyloniens en les jetant contre les murs. C'est une horreur. Les victimes ne sont pas toujours très polies envers les bourreaux… En revanche, il n'y a pas dans la Bible de commandement de tuer qui serait encore actuel.
                Le Coran, en revanche, contient des injonctions qui valent sans limitation de temps. Par exemple le fameux verset du sabre qui ordonne de soumettre non seulement les païens, mais également les Juifs et les Chrétiens, afin de leur faire payer l'impôt de capitation dans une situation d'humiliation. L'arabe dit : "et ils se feront petits".

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    Le drapeau de l'Arabie saoudite... et les deux "versets du sabre" :

     Sourate 9, versets 5 et 29: - "Les mois sacrés expirés, tuez les idolâtres partout où vous les trouverez, faites-les prisonniers, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade; mais s’ils se convertissent, s’ils observent la prière, s’ils font l’aumône, alors laissez-les tranquilles, car Dieu est indulgent et miséricordieux."     - "Faites la guerre à ceux qui ne croient point en Dieu ni au jour dernier, qui ne regardent point comme défendu ce que Dieu et son apôtre ont défendu, et à ceux entre les hommes des Écritures qui ne professent pas la vraie religion. Faites-leur la guerre jusqu’à ce qu’ils paient le tribut de leurs propres mains et qu’ils soient soumis.


    Est ce que le pari de moderniser l'islam pour en faire surgir un "Islam des Lumières" est crédible ?
                La formule est belle. Est-elle juste ? Ne faisons pas de nos Lumières une vache sacrée, ayons le courage d’en voir les côtés sombres. En tout cas, si cet Islam des Lumières advient, ce sera l'oeuvre des Musulmans eux-mêmes. Nous pouvons les y aider en leur fournissant l'outillage intellectuel que l’Occident a élaboré pour établir l’autonomie du domaine moral et politique par rapport au religieux, et pour interpréter ses propres textes sacrés.
                Je me demande s'il est possible d'aboutir à une réforme de l'Islam si l'on garde intact le dogme de la parole incréée que le prophète aurait reçue. Ou encore tant qu’on verra dans Mahomet le "bel exemple" que l’on peut imiter dans toutes ses actions. Tant que les musulmans n'auront pas réussi à faire sauter ces verrous, ils trouveront toujours un "barbu" qui leur rappellera le texte littéral.

     

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    Selon vous le clivage entre un islam rigoriste et un islam soufi "libéral" ne tient pas ?
                Il y aurait d’un côté un islam juridique et rigoriste et de l’autre un islam "cool" et "sympa", celui du soufisme. C'est bien plus compliqué. D'abord le soufisme est, en islam, un phénomène marginal. Les Européens s’y intéressent plus que les Musulmans. Le soufisme réel a produit des merveilles poétiques et mystiques. Mais il existe aussi un "soufisme" à l’usage d’Occidentaux en quête de supplément d’âme qui est un miroir aux alouettes.
                Ensuite ce clivage relève du fantasme car le soufisme ne met en cause la Charia que de façon exceptionnelle. Les Soufis historiques ne sont pas plus tolérants que les autres. Prenez le grand Ibn Arabi. On cite sans cesse ses vers : peu importe que l’on adore à la Mecque ou à Jérusalem, ou dans un temple d’idoles, l’amour seul compte, etc. Mais ailleurs, il demande que l’on applique dans toute leur rigueur les lois destinées à humilier les Juifs et les Chrétiens. Ou encore al-Ghazali, qui a intégré le soufisme dans l'édifice islamique en approfondissant le respect de la Loi pour le faire sourdre de l’intention du cœur. C'est à partir de lui que les confréries soufies se sont développées. Mais pour lui, un Juif ou un Chrétien n’ont même pas le droit de rappeler un musulman au respect de la morale commune. Ce serait en effet lui faire honte. Et si un pécheur mérite d’être humilié, à combien plus forte raison un mécréant ! Autrement dit, il ne peut y avoir égalité, ni réciprocité. Il n'y a pas de morale commune entre celui qui professe une religion juste et celui qui en professe une fausse.

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                                 Né en 1165, à Murcie, en Andalousie, et mort en 1240, à Damas,

                                            ami d'Averroes, Ibn Arabi, maître du soufisme

    Vous avez soutenu l’historien Sylvain Gouguenheim dont le livre  Aristote au mont St Michel  a défrayé la chronique, ce qui vous vaut d'être régulièrement pris à parti…
                J'ai bien des réserves sur le livre, mais j’ai refusé de me joindre au lynchage de l’auteur. Personne n'a jamais nié que la culture arabe ait apporté sa pierre à la civilisation européenne, et Gouguenheim non plus. Il arrête son enquête au XIIème siècle. Il montre qu’il y a eu aussi une transmission directe de la pensée grecque entre le monde byzantin et l'Occident. En quoi est-ce un crime ? En outre il a raison de rappeler l’apologie de l’islam par l’intellectuelle nazie Sigrid Hunke. La sympathie envers l’islam n’est pas le privilège de la gauche. Une certaine extrême-droite préfère cette religion des maîtres, "virile", au christianisme, religion d’esclaves, efféminée…

     

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    Dans un livre paru récemment aux Etats-Unis  La révolution européenne  le journaliste Christopher Caldwell affirme plausible l'hégémonie religieuse de la religion musulmane en Europe d’ici quelques décennies. Qu’en pensez-vous ?
                L'Europe va-t-elle devenir musulmane ? Certains américains se le demandent, qui s’inquiètent d'un découplage croissant entre l'Europe et leur pays. Caldwell pose la question crûment et propose une vue synoptique de l'Europe. Il examine la situation démographique de tous les pays, de l’Espagne à la Suède. Il se demande en outre si son pays à lui n'a pas fait un pari très dangereux en s'alliant avec l'Arabie saoudite. Un pays dont le pétrole finance le terrorisme mais aussi les mosquées en Europe, et dont l’islam n’est pas modéré du tout. Son livre est très sérieusement documenté.
                Par ailleurs sur un plan psychologique j'ai tendance à dire que tout le monde en Europe fait déjà le jeu de l’islam. Nous sommes tous islamistes. Il y a les islamophiles conscients et organisés. Mais il y a aussi les idiots utiles qui s'imaginent que c'est en prônant un libertarisme à tout crin dans le domaine des moeurs que l’on va convaincre les musulmans des bienfaits de la société libérale. Si l'Europe continue de détruire sa colonne vertébrale et à nier qu’elle ait une identité spécifique, notamment chrétienne, le scénario de Caldwell n'est malheureusement pas invraisemblable. Nous passerions alors d’une sorte de liberté à la chute "libre".

     

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  • Un peu de bon sens, par Louis-Joseph Delanglade

    Est-ce l’effet des différents mouvements d’humeur et de révolte qui secouent le pays ? En tout cas, les médias accordent actuellement une très grande place à la dimension économique du problème français, sans bien distinguer l’important du secondaire. Ainsi, vendredi 8 novembre, Standard & Poor’s abaisse la note de la France de AA+ à AA. Motif : un chômage trop élevé qui empêcherait toute réforme sérieuse et priverait de toute marge de manœuvre financière. L’agence de notation qui, pas plus que les autres, n’a jamais vu venir les crises graves, enfonce une porte ouverte. Résultat : aucun, puisque cette dégradation n’a pas eu d’effet sur les marchés financiers.

     

    Par contre, une semaine plus tard, Bruxelles valide le projet de budget de la France pour 2014, tout en jugeant les économies proposées insuffisantes et, donc, le risque de dérapage grand. En un mot, Bruxelles valide au lieu de retoquer. Pas très sérieux. Mais, surtout, vrai problème politique. Pour la première fois, cette année, la Commission a en effet exercé son droit de regard sur le ratio d’endettement et le niveau de déficit des Etats membres : ainsi, avant même que le Parlement français ne vote le budget de la France, Bruxelles a pu donner (ou refuser) son aval. Nouvel abandon de souveraineté, donc, qu’on justifie par la crise de l’euro et ses conséquences – ce qui est se moquer du monde. Désormais, le gouvernement français ne peut plus vraiment faire ce qu’il veut sur le plan budgétaire, même s’il garde sa liberté d’action dans sa démarche pour atteindre l’objectif (réduire les dépenses ou augmenter les impôts).

     

    Resurgit en même temps le débat sur le prétendu « modèle allemand ». La même commission de Bruxelles reproche à l’Allemagne de nuire à l’équilibre de la zone euro. D’où la question en débat sur France Inter ce même vendredi 15 : faut-il exiger des efforts de l’Allemagne (en clair qu’elle laisse un peu exporter les autres, en l’occurrence la France) ou réformer l’économie française ? MM. Maris et Seux sont pour une fois d’accord pour choisir le second terme de l’alternative : nul n’est fondé à reprocher quoi que ce soit à un pays qui mise sur l’innovation et l’excellence ; l’Allemagne a ses qualités, on ne peut pas lui en faire grief. Mais ils évitent de préciser qu’il en est ainsi, d’abord parce que « l’Europe » est ce qu’elle est (c’est-à-dire pas grand-chose).

     

     

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    Là encore, le problème est politique. Tout le monde sait que la France est pénalisée par l’euro fort, qui n’est que l’autre nom du mark. Mais ni la droite (UMP) ni la gauche (PS) ne remettent, ni ne remettront, quoi que ce soit en question sur le fond. Comme disait M. Séguin, droite et gauche sont deux détaillants qui s’approvisionnent auprès du même grossiste européen. M. Teinturier (Ipsos) peut estimer avec lucidité que Bruxelles et sa marche forcée à la mondialisation sont anxiogènes pour les Français, et que cela explique l’actuel mouvement de rejet de « l’Europe ». Il aurait pu aller plus loin et conclure qu’il est légitime de se demander si cette « Europe » ne joue pas contre les intérêts bien compris de la France.

  • Quelques instants en bonne compagnie.....(19/20).

                Pour donner envie à celles et ceux qui ne l'ont pas encore lu, ou acheté... ou qui se demandent si cela vaut le coup...

                Pour nous, c'est sûr, il vaut le coup d'être acheté et lu, car c'est un bon livre...

                Quelques mises en bouche ?.....

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                                                                           237 pages, 19,50 euros

    Qu'avez-vous retenu de tous ces voyages ?

            D'abord une chose que l'on oublie souvent de dire mais que l'on redécouvre quand on prend le temps de parcourir nos régions : c'est que la France est une réalité physique. C'est une réalité historique, certes, qui doit son existence à l'action conjuguée des rois capétiens et du peuple, mais c'est d'abord une réalité physique.

            Figurez-vous que j'ai commencé ce cycle de voyages à Saint-Emilion, où j'ai rencontré les producteurs de vin de la Jurade, un vin que Louis XIV, déjà, comparait au "nectar des dieux". Ce n'était pas tout à fait un hasard : j'ai toujours trouvé que la vigne offrait à la France certains de ses plus beaux paysages. Qui ne connaît pas ces merveilleuses routes d'Alsace, de Bourgogne ou de Champagne qui serpentent langoureusement entre les côteaux vallonés ? Gevrey-Chambertin, Chambolle-Musigny, Vosne-Romanée, Pouilly-Fuissé, Sancerre, Pauillac, Margaux, Sauterne, Châteauneuf-du-Pape..., ne trouvez-vous pas que tous ces noms sonnent à l'oreille comme un quatrain de Ronsard ? Nos grands vins font autant pour la renommée de la France dans le monde que ses monuments historiques ou ses réussites industrielles. Savez-vous que nos exportations de vin ont représenté l'équivalent de cent vingt-neuf Airbus en 2007 ? On ne dira jamais assez combien les viticulteurs - mais aussi les agriculteurs - concourent à l'harmonie des paysages français. J'ai vécu plusieurs années à la campagne, je suis un homme de la terre et j'aime qu'elle soit travaillée comme elle l'a toujours été. Je ne me résigne pas aux friches agricoles, ni à la désertification de nos campagnes.

           La France est un pays magnifique. Quand j'étais élève, je rêvais devant ces cartes colorées où se lit le cours de nos grands fleuves, de leurs source jusqu'à leur estuaire. Il n'est pas sot d'apprendre que la Loire prend sa source au mont Gerbier-de-Jonc : cela nourrit l'imaginaire des enfants et reste dans les mémoires comme un point de repère commun à toutes les générations. Je crois que la géographie française conduit naturellement à l'amour du pays...." ( Chapitre 4, France).

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    "...j'ai toujours trouvé que la vigne offrait à la France certains de ses plus beaux paysages...". Ici, Saint Emilion...
  • Nouvelles du Blog : de la semaine ecoulée à celle qui vient.....

            C’est lundi que nous mettrons en ligne le Dîner-débat de Benoist/Thibon. Il s'agit d'un pur joyau : la « malle au trésor » du blog se remplit… Profitez-en.        

            Ceux qui feront l’effort de regarder – et surtout d’écouter – les 7 vidéos de cet échange de haut vol en tireront de grandes joies de l’esprit.

     

            Il s’agit d’un dîner-débat de très grande qualité, organisé il y a maintenant vingt-sept ans par l’Union Royaliste Provençale, le 15 avril 1982, à Marseille, entre Gustave Thibon et Alain de Benoist. Débat brillant où les deux intervenants font l’une et l’autre preuve de l’esprit le plus ouvert et, malgré leurs différences – et même leurs oppositions – d’un sens du dialogue qui, pourtant, pour l’un comme pour l’autre, ne cède rien à la recherche de la – ou, au moins, d’une – vérité.

     

            La qualité des enregistrements est détestable. Souvent, il faut tendre l’oreille. Ce sont aujourd’hui des documents d’archive. Mais l’on s’apercevra vite que le fond du débat magistralement nourri par l’immense culture et le grand talent de Gustave Thibon et d’Alain de Benoist, reste, en bien des points essentiels, d’une brûlante actualité....

              A propos du Café actualité, vous avez bien noté les cinq prochains rendez-vous de cette année : les samedi 12 et 26 mars, 9 avril, 21 mai et 4 juin (le dernier). Le 12, on parlera de Pourquoi une Action française est toujours indispensable aujourd'hui; le 26 : Immigration, que devient l'identité nationale; les 9 avril et 21 mai, Économie; et, pour le dernier, le 4 juin, Le monde musulman brûle-t-il ?, avec Annie Laurent).

     

     

             Pour ce qui est du programme des notes, cette semaine on parlera évidemment de tout ce qui fait notre quotidien et, bien sûr, de ce dont on ne sait pas encore qu'on va parler, mais que l'actualité nous imposera de traiter.... 

             Quant aux Ephémérides, voici ce que vous y trouverez cette semaine : 

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            Ephémérides : 

     

            · Dimanche :  Évocation : Germain Pilon.    

            · Lundi :  Henry IV vainqueur à Ivry. Naissance de Georges de la Tour. Cholet aux mains des Vendéens.       

            · Mardi : Assassinat de Jules César.     

            · Mercredi : Bûcher de Montségur. Henri III autorise la création du Pont Neuf.     

            · Jeudi : Conjuration d'Amboise. Création du Baccalauréat.      

            · Vendredi : Jacques de Molay est brûlé vif. Premier transport en commun à Paris. Début de la Commune de Paris.      

            · Samedi : Louis X octroie la Charte aux Normands. Edit d'Amboise. Naissance de Frédéric Joliot-Curie.

  • Alain Finkielkraut et la Palme d'Or...

              Voici le texte du très intéressant article d'Alain Finkielkraut, publié dans Le Monde du mercredi 4 mai.

              Sous le titre "Palme d'Or pour une syntaxe défunte", le philosophe revient sur le film "Entre les murs", qui a remporté la Palme d'Or du Festival de Cannes.        

    Palme d'or pour une syntaxe défunte

    Le film qui a triomphé à Cannes symbolise la crise d'une civilisation où les grands textes n'ont plus leur place. Y compris dans les écoles et les lycées

    Pour François Bégaudeau, auteur du livre Entre les murs (Verticales, 2006) et acteur principal du film qui en a été tiré, la Palme d'or du Festival de Cannes est un véritable conte de fées. Sa joie, partagée avec le metteur en scène Laurent Cantet et les élèves du collège Françoise-Dolto, qui jouent leur propre rôle, fait plaisir à voir. On lui pardonne même son brin de suffisance : comment garder la tête froide dans un moment aussi inattendu et aussi exceptionnel ?

    Bégaudeau n'a pas le triomphe modeste, soit. Mais pourquoi l'a-t-il acrimonieux ? Pourquoi cette vindicte à l'égard des professeurs qui ne partagent ni ses méthodes, ni ses objectifs, ni son optimisme ? Pourquoi être si mauvais joueur quand on a gagné la bataille, et s'acharner contre les derniers récalcitrants quand on a, à ses pieds, le président de la République, la ministre de la culture et celui de l'éducation nationale ? Et pourquoi faut-il que Le Monde (le 28 mai) alimente cette étrange aigreur en dressant le repoussoir des " fondamentalistes de l'école républicaine " qui prônent " l'approche exclusive de la langue française par les grands textes " ?

    Fondamentaliste, la lecture d'A la recherche du temps perdu, de Bérénice ou du Lys dans la vallée? Fondamentaliste, l'expérience des belles choses, l'éventail déployé des sentiments et le tremblement littéraire du sens ? Le fondamentalisme est arrogant, catégorique et binaire ; la littérature problématise tout ce qu'elle touche. Le fondamentalisme enferme l'esprit dans le cercle étroit d'une vérité immuable ; la littérature le libère de lui-même, de ses préjugés, de ses clichés, de ses automatismes. Le fondamentalisme est une fixation ; la littérature, un voyage sans fin.

    On jugera le film de Laurent Cantet lors de sa sortie en salles. Peut-être sera-t-on intéressé, voire captivé par cette chronique d'une année scolaire dans une classe de quatrième à travers les tensions, les drames, les problèmes et les imprévus du cours de français. Mais s'il est vrai qu'après s'être vainement employé à corriger la syntaxe défaillante d'adolescentes qui se plaignaient d'avoir été " insultées de pétasses ", l'enseignant finit par utiliser certaines tournures du langage des élèves, " plus efficace que le sien ", alors on n'aura aucun motif de se réjouir.

    Car la civilisation ne demande pas à la langue d'être efficace, d'être directe, de permettre à chacun de dire sans détour ce qu'il a sur le coeur ou dans les tripes, à l'instar de ce magistrat qui a conclu son réquisitoire contre un accusé terrifiant par ces mots : " A gerber ! " La civilisation réclame le scrupule, la précision, la nuance et la courtoisie. C'est très exactement la raison pour laquelle l'apprentissage de la langue en passait, jusqu'à une date récente, par les grands textes.

    Naguère aussi, on respirait dans les oeuvres littéraires ou cinématographiques un autre air que l'air du temps. Sean Penn, le président du jury, a remis les pendules à l'heure en déclarant, dès la cérémonie d'ouverture du Festival et sous les applaudissements d'une presse enthousiaste, que seuls retiendraient son attention les films réalisés par des cinéastes engagés, conscients du monde qui les entoure. Sarabande, Fanny et Alexandre, E la nave va, In the Mood for Love, s'abstenir. Un conte de Noël, ce n'était pas la peine. Le monde intérieur, l'exploration de l'existence, les blessures de l'âme sont hors sujet. Comme si l'inféodation de la culture à l'action politique et aux urgences ou aux dogmes du jour n'avait pas été un des grands malheurs du XXe siècle, il incombe désormais aux créateurs de nous révéler que Bush est atroce, que la planète a trop chaud, que les discriminations sévissent toujours et que le métissage est l'avenir de l'homme.

    L'art doit être contestataire, c'est-à-dire traduire en images ce qui est répété partout, à longueur de temps. Big Brother est mort, mais, portée par un désir de propagande décidément insatiable, l'idéologie règne et veille à ce que notre vie tout entière se déroule entre les murs du social.

    Alain Finkielkraut, philosophe.

  • C’est celui qui le dit qui l’est ? par Louis-Joseph Delanglade

    juges rouges.jpgOn comprend qu’il soit difficile, pour beaucoup, de voir dans le « mur des cons » une simple potacherie, un « exutoire satirique confiné dans un espace privé », selon les termes de M. Bocciarelli, secrétaire général du Syndicat de la Magistrature (S.M.). Mais la chose est-elle vraiment étonnante ? Pour être magistrat, on n’en est pas moins homme (ou femme). Après tout, il paraît qu’on lançait des fléchettes sur des portraits de De Gaulle et, plus tard de Mitterrand, dans certains locaux politiques. En fait, M. Untel (ou Mme Unetelle) peut même retirer une certaine, mais secrète, satisfaction de faire partie des (mal)heureux élus : une sorte de consécration, si on est de droite, puisque le S.M. est classé à gauche.

     

    Donc pas de quoi fouetter un chat ? Ce n’est pas si sûr. Mme Martres, présidente du S.M., peut bien affirmer que « ce mur s’attaquait [imparfait justifié par le fait que ledit mur aurait disparu] aux idées, pas aux personnes », elle ne convainc pas, les pères de deux victimes y ayant été également épinglés. Il s’agit de MM. Escarfail et Schmitt, chacun père d’une jeune fille violée et/ou assassinée par des récidivistes. Mme Martres – cynisme ou stupidité – explique que l’un est favorable à la suppression du juge d’instruction et l’autre membre d’une association qui milite pour davantage de répression.

     

    Prenons l’exemple de la fille de M. Escarfail, violée et tuée par M. Rampillon (plus connu sous ses deux prénoms Guy Georges). En 1991, dix ans après son premier viol, alors qu’il est en semi-liberté (!), il viole et tue la jeune Pascale. Si un fichier de la délinquance sexuelle avait existé, l’assassin Guy Georges, dont les viols et assassinats commencent en 1981 (tiens, tiens…) eût été mis (définitivement ?) hors d’état de nuire bien avant 1998. Or, le S.M. a toujours rejeté l’idée d’un tel fichier, jugé liberticide. Qui peut nier que le violeur-assassin Guy Georges a bénéficié du laxisme ambiant des années Mitterrand ? Comment ne pas imputer une part de responsabilité, même indirecte, au S.M. – dès lors objectivement complice ?

     

    Ces deux pénibles affaires montrent jusqu’où peut aller la dérive idéologique de certains magistrats. Les deux « victimes » au fond n’étaient pas si victimes (deux jeunes filles françaises) et les « présumés innocents » n’étaient pas loin de l’être complètement (leurs origines - un afro-américain et un turc – plaidant forcément en leur faveur). Cette idéologie qui met en pratique une forme de subversion sémantique, faisant de l’innocent un coupable qui s’ignore et du coupable un innocent que l’on traque, cette idéologie qui favorise ainsi le délitement de la société, cette idéologie inspire le discours et l’action de Mme Taubira - laquelle n’a pas manqué de s’entourer d’un grand nombre de membres du S.M. au ministère de la Justice. 

     

    La justice n’est peut-être pas de gauche, comme semble le penser M. Bilger, magistrat notoire ; en tout cas, certains juges le sont, de façon avouée et militante – ce qui pose les problèmes de leur recrutement, de leur syndicalisation et, en définitive, de l’indépendance du « pouvoir » judiciaire.

     

    C’est celui qui le dit qui l’est ? Nous ne sommes – hélas ! – pas dans une cour de récréation. Les juges rouges ne sont pas c…, ils sont dangereux.

  • Crise politique ! Crise de régime ! Crise économique et financière ! Crise de société ! Crise morale ! Crise identitaire

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    Ainsi les évènements vont leur cours - rapide ces jours-ci ! - conformément à ce que nous annonçons, analysons et prévoyons depuis plusieurs années. Hilaire de Crémiers, notamment, en a démonté les mécanismes profonds dans Politique magazine, et nous n'avons cessé d'y faire écho, dans lafautearousseau.

    Ce qui nous apparaît très clairement, c'est que nous n'avons pas affaire à une simple crise politique - ni d'ailleurs économique - banale, dont on sort comme d'un accès de fièvre passager. Nous avons affaire à une crise profonde où divers éléments interagissent qui menacent et même remettent en question, nos institutions, notre économie, nos finances, publiques et privées, notre organisation sociale, notre identité nationale et, au delà, notre civilisation elle-même, dont on ne peut se dissimuler qu'elle est déjà gravement atteinte.

    A l'instar des détestables pratiques de la IVème République, le ministère Valls, le second, déjà, du demi-quinquennat de François Hollande, n'aura pas tenu cinq mois. La popularité de Manuel Valls, élevée à son arrivée à Matignon, s'est effondrée (-20%). La fragilité de sa majorité, la fronde qui trouble ses rangs, le manque criant de cohésion gouvernementale, la lutte des égos (dont le sien) en vue de la prochaine présidentielle, ont miné son action. Et François Hollande - qui n'est, en effet, plus qu'un roi nu, avec seulement 17% de satisfaits - l'entraîne dans sa chute, comme, d'ailleurs, il entraîne celle des élus socialistes. Lesquels ne l'ignorent pas...

    Cette crise est systémique : certes, elle tient aux conditions particulières de l'élection de François Hollande, candidat à la présidence de la République à l'issue d'une primaire où il fut âprement combattu : les rivalités qui s'y sont opposées -  à lui, principalement - ont tout simplement perduré au sein du gouvernement et rien ne nous dit - tout au contraire - qu'elles vont s'effacer; mais la situation est due, pour l'essentiel, à l'érosion des Institutions de la Vème République, aux pratiques nouvelles que le quinquennat a induites, au retour du plein régime des partis, et, en fin de compte, à l'élection du président de la République elle-même, devenue le véritable poison de la vie politique française.

    Ainsi nous voici face à une crise politique et institutionnelle majeure et, en quelque sorte, face à l'inconnu. Le ministère que Valls va former, sans les écologistes, du moins en tant que tels, sans les ministres frondeurs, sans le Front de Gauche, peut-être même sans les radicaux, trouvera-t-il une majorité durable au Parlement ? Ne risque-t-il pas d'être tout simplement renversé, à la plus prochaine occasion ? Dominique Rousseau, constitutionnaliste de renom, l'affirme : "On ne peut plus exclure que le gouvernement soit renversé par une majorité au Parlement. Et que le président doive envisager une dissolution de l’Assemblée. La crise n’est pas terminée, elle commence". En effet, car que se passera-t-il en cas de victoire (probable) de l'opposition ? Son état présent n'est pas plus brillant que celui du camp d'en face. Dans tous les cas de figure (cohabitation, démission de François Hollande) la guerre des chefs, à son tour, déchirera la Droite.  La France, comme en 1958, se trouvera face à une crise de régime.

    Rappelons simplement que nous vivons, aussi, une crise économique et financière majeure. Elle exclut, pour l'heure, comme conséquence pleinement justifiée, la confiance des Français. Ce qui est à craindre, sous l'angle économique et financier, c'est que les difficultés de la France à se gouverner n'entament aussi celle de nos partenaires étrangers, n'éloignent les investisseurs, ne ruinent la crédibilité de notre pays et, en dernier lieu, ne lassent les prêteurs de consentir à la France des taux d'intérêts notoirement faibles.

    Dans ce cas, crise politique, institutionnelle, économique et financière de première ampleur feraient leur jonction. Et pour sortir la France de ce mauvais pas, il faudra trouver des hommes d'une tout autre trempe que François Hollande et inventer ou réinventer un tout autre régime que celui qui l'aura conduite à de pareilles extrémités.

    Lafautearousseau

     

  • CULTURE • Le MuCEM de Marseille : le musée de la Bien Pensance ?

     Le MuCEM, vue de nuit 

    Le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée à Marseille, avec un titre aussi prometteur, me fascinait depuis longtemps, et je m’étais promis de « monter à la capitale régionale » pour m’enrichir de tous les chefs d’œuvre des différentes cultures méditerranéennes qu’il devait présenter. Diantre, le premier musée national installé hors de Paris, à Marseille, avec de tels moyens financiers, ce ne pouvait être que fascinant. De surcroît son architecture très originale due à Rudy Ricciotti, architecte de talent, pied noir d’Algérie installé à Bandol, vaut en elle-même la visite.  

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    Chariot processionnaire sicilien

    De fait on peut très bien rester à l’extérieur, tellement le musée en lui-même est pauvre. C’est plus grave encore que cela, ce n’est pas un musée où l’on vient découvrir ou admirer des chefs d’œuvres rares, c’est plutôt une exposition de bric et de broc. À part quelques pièces originales (un chariot processionnaire sicilien ou de magnifiques astrolabes — voir nos deux illustrations), le fonds du musée est misérable, d’autant qu’il s’agit d’un musée national. Très vite le visiteur comprend que ce lieu n’a pas grand chose à voir avec les civilisations méditerranéennes. Si les pièces méditerranéennes sont rares, on trouve pêle-mêle une guillotine, un fragment du Mur de Berlin ou plusieurs œuvres d’art contemporain, très conceptuelles, des interviews de femmes méditerranéennes en vidéo sur grand écran. Mais qu’est-ce que cela peut bien faire dans un musée ?

    C’est qu’il ne s’agit pas d’un musée, il s’agit d’un outil de propagande droit-de-l’hommiste ! Tous les canons de la Pensée Unique sont déclinés au mépris du nom du lieu : citoyenneté, œcuménisme des trois religions du Livre (on en oublie le polythéisme antique ou l’Égypte), droit de la femme, progrès, immigration-bonheur, abrogation de la peine de mort, droit des homosexuels. 

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    Astrolabes

    Le message est asséné par le guide bobo qui récite sa leçon. « N’hésitez pas à intervenir », nous avait-il prévenus. Lorsque je lui dis que je ne partageais pas son analyse sur la situation en Syrie, présentée dans la grande salle de la citoyenneté, comme une révolte populaire spontanée contre le tyran Bachar Al Assad, il me répondit que je n’étais « pas obligé de rester si je ne partageais pas son point de vue » [sic]. Bel exemple de tolérance. En outre j’avais payé pour la visite guidée, je voulais donc boire ma coupe jusqu’à la lie.

    Cette ambiance bobo est présente partout dans le bâtiment, avec ses innombrables bureaux, et ses affichettes omniprésentes « Je suis Charlie ». C’est sûr, si on n’est pas Charlie, on n’a pas de boulot au MuCEM !

    Ma visite à Marseille s’est déroulée la veille du second tour des élections départementales qui ont anéanti la gauche, et fait basculer à droite le département des Bouches du Rhône. En écoutant notre guide, je présageais bien que tout cela sentait la fin de règne. Les pouvoirs en place ont tellement peur de perdre le contrôle des esprits qu’ils transforment des musées en centre de propagande. Si le MuCEM n’est pas — comme il s’en targue — le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, il est bien le musée d’une pensée qui est en perte de vitesse partout, d’une pensée archaïque, et qui ne vit plus que dans des musées. Il convient de le renommer : Musée de la Bien Pensance. 

     

    NICE PROVENCE Info - Georges Gourdin

  • Sanctionner, interdire, éradiquer les No Borders, ces soutiens radicaux des migrants, voilà une urgence !

    A la frontière franco-italienne le 7 août dernier. La banderole indique: « le problème, c'est la frontière ». - Photo : JEAN CHRISTOPHE MAGNENET/AFP

     

    Le point - édifiant - publié par le Figaro, le 8 août [Extraits]

    Après Calais, c'est à la frontière avec l'Italie que ces militants de l'ultra-gauche défendent la liberté de circulation. Des manifestations ont eu lieu ce week-end, certaines émaillées d'incidents.

    Les No Borders se sont une nouvelle fois fait remarquer. Cette fois-ci ce n'est pas dans le nord de la France mais à la frontière avec l'Italie, à Menton et Vintimille. Vendredi, ces militants qui prônent l'abolition des frontières avaient encadré une action de migrants qui sont parvenus à entrer de force en France avant d'être arrêtés et renvoyés en Italie. La préfecture a indiqué que 4 militants avaient été interpellés, dont l'un a été placé en garde à vue et un autre reconduit à la frontière.

    Samedi, ces mêmes militants ont participé à une manifestation de protestation à Vintimille où des échauffourées ont éclaté. Les militants assurent avoir été reçus par des tirs de gaz lacrymogènes puis pris en chasse par la police. Un policier italien a succombé à un infarctus en marge de ces heurts. « Nous avons appris le décès, de mort naturelle, de ce policier, par les médias. On n'a pas participé à ça », a indiqué dimanche un militant.

    Le climat étant monté d'un cran, une manifestation prévue dimanche à Vintimille a été annulée. « Dans le climat de répression et d'instrumentalisation actuels, faire une manifestation aurait été un suicide », a déclaré à l'AFP un des militants No Borders. « Nous ne voulons pas tomber dans le piège, et pour cela nous avons (...) opté pour un sit-in en défense des personnes ‘en voyage' qui sont enfermées » à Vintimille, ont ajouté les militants.

    Dimanche, plusieurs groupes de Français ont rejoint les militants italiens.

    À Vintimille, les No Borders veulent défendre la liberté de circulation et dénoncer un « système d'apartheid » dans la mesure où selon eux les voyageurs blancs franchissent la frontière sans encombre alors que les migrants, tous originaires d'Afrique sub-saharienne, sont bloqués.(...)

    Refus de la hiérarchie

    Ce groupuscule est apparu en Allemagne dans les années 90. Depuis 2009, il apporte un soutien inconditionnel aux migrants de Calais qui souhaitent rejoindre la Grande-Bretagne. Les activistes aident ainsi les migrants à s'installer, à entreprendre des démarches administratives et ouvrent parfois des squats pour les accueillir. D'après le ministère de l'Intérieur, qui surveille le mouvement, ces anarchistes sont d'origine française, allemande et hollandaise. La presse outre-Manche évoque également la présence de nombreux militants britanniques dans leurs rangs.

    A priori, No Border ne fait mention d'aucun organigramme et refuse le principe même d'une hiérarchie.Il s'agit davantage d'un réseau transnational d'activistes que d'un groupe véritablement organisé. Le Monde rappelait qu'il est « difficile de décrire cette mouvance dont les membres fuient la presse ». Comme l'indique leur nom, ils se battent principalement pour l'éradication des frontières et la distinction entre « citoyen et non citoyen ».

    Leur présence à Calais ? : « Un ensemble d'activités variées qui a pour but de construire la résistance face aux agressions policières, d'éveiller les consciences sur la situation calaisienne, de montrer notre solidarité avec les migrants, et tout simplement d'essayer de rendre la vie des gens un peu plus facile », lit-on sur leur blog.

    Rue 89 rapportait que les militants filmaient depuis 2009 les interventions policières, « pour avoir des preuves en cas de bavures mais surtout pour témoigner du harcèlement policier dont sont victimes les migrants et les militants ». Une compilation d'images qui ont permis à l'organisation de saisir en 2011, le Défenseur des droits, qui a enquêté sur le sujet et publié, en 2012, un rapport dénonçant des violations des droits des migrants.

    « Ils essaient d'endoctriner les migrants »

    Il n'empêche, ces activistes sont mal vus des associations locales, notamment dans le Calaisis. « Les No Borders sont une nuisance. Ils essaient d'endoctriner les migrants. (...) Pour Emmanuel Agius, premier adjoint au maire de Calais, ces « gens de bonne famille qui connaissent le droit sur le bout des ongles pour mieux contourner la loi », utilisent les migrants « pour servir leur cause ».

    Début novembre 2015, après une série de heurts avec les forces de l'ordre, le mouvement avait été critiqué par le gouvernement. « Il y a des militants No Borders qui ont été identifiés (...) qui profitent du désarroi, de la détresse de ces migrants, qui instrumentalisent cette détresse, et les poussent à faire n'importe quoi», avait indiqué sur France Info le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre Henry Brandet. Pour ce dernier, ces militants « poussent les migrants à l'émeute, à des violences envers les policiers, à essayer coûte que coûte d'arrêter des camions sur la rocade pour pouvoir passer en Angleterre ». 

  • Dialogue fondamental entre Thomas Legrand et Eric Zemmour qui ébranle les colonnes de ce temple de l'idéologie gaucharde

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    Notre titre dit l'essentiel sur ce dialogue étonnant qui s'est tenu avant-hier, lundi, à 7h50, à France Inter, entre Thomas Legrand et Eric Zemmour. Folle naïveté et arrogance du premier, lucidité, réalisme et larges vues politiques du second, telle nous apparaît cette controverse qui touche aux problèmes les plus fondamentaux de nos sociétés modernes. Dialogue étonnant parce que Zemmour s'y livre à une critique radicale des fondements même des dites sociétés et de l'idéologie qui les sous-tend. Celle, accessoirement, qui domine à France Inter. Nous sommes, décidément, de plus en plus proches d'Eric Zemmour : ses analyses sont souvent celles que fait aussi l'école d'Action française ou celles qu'elle aurait dû faire. Osons le dire : Eric Zemmour devient peu à peu un leader du patriotisme français d'aujourd'hui. Ecoutez cet échange. Ce n'est pas long du tout et cela porte sur l'essentiel. Lafautearousseau   u

       

    Guerre de civilisation ? La religion de Thomas Legrand* 

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    Bouton de lecture    

    (ré)écouter cette émission  disponible jusqu’au 01/07/2017

     

    Réponses d'Eric Zemmour, qui publie Le suicide français (Albin Michel). Il est l'invité de Léa Salamé.
     
     
     
     
     
    * Vous pourrez retrouver la version écrite de l'intervention de Thomas Legrand en cliquant, ci-dessous, sur Lire la suite 
     

    Ce matin : guerre de civilisation !

    Oui et puisqu’Eric Zemmour nous fait le plaisir d’être à France Inter ce matin, je ne veux pas le décevoir, je vais donc faire un édito bien-pensant, politiquement correcte… vous savez ces concepts qui désignent généralement des thèmes qui ont gagnés dans la société mais que ceux qui le regrettent pointent du doigt. Il y a quelques années la gauche parlait d’ « idéologie dominante » pour faire la même chose…se faire passer pour résistante fasse à l’oppression d’un pouvoir et de ses petits soldats qui imposeraient leurs codes et leur dictats idéologiques et culturelles à l’ensemble de la société. Aujourd’hui, c’est une certaine droite assez réactionnaire qui fustige la nouvelle idéologie dominante, « droit de l’hommiste », gay freindly, féministe, antiraciste, vendue au mondialisme « metisseur » et fossoyeur de la famille traditionnelle. Le Billet de François Morel de vendredi dernier sur Hervé Gourdel, m’a fait penser à un texte, à peu près inverse, dans ce qu’il exprime. Un texte de Philippe Muray. Auteur fétiche de tous les nouveaux réac’identitaires … Il s’agit « du tombeau pour une touriste innocente » écrit, donc par Philippe Muray en 2003. Il s’y moque d’une touriste altruiste et curieuse, naïve et idéaliste. Je cite Muray « Elle était bête, crédule et confiante. Elle n’avait du monde qu’une vision rassurante ». A la fin du poème, ce sont toujours les mots de Murray : « cette radasse, écologiste et un peu alpiniste » se fait –l’imbécile- égorgée par un islamiste. Le monde est glauque, sans espoir, et, en bon célinien pour qui la « confiance » est une faiblesse coupable, Muray et ses admirateurs d’aujourd’hui cachent leur trouille de la différence et de l’avenir dans un dénigrement du bon sentiment et de l’ouverture.  Ce texte d’il y a 10 ans fait étrangement échos au drame vécu par Hervé Gourdel. Finalement, on en vient à se demander si, au lieu d’opposer chrétiens et musulmans, occident et orient, la guerre de civilisation,  n’opposerait pas plutôt, d’un côté, la jeunes femme du texte de Muray, les indécrottables bien-pensants, les étudiants démocrates Syrien de 2011 ou de Hong-Kong aujourd’hui, les partisans du métissage, de la mixité sociale et culturelle, les féministes, le tenants de l’identité heureuse… et de l’autre côté, les tenant de l’identité malheureuse, du model unique de la famille, des frontières, de l’affirmation des dogmes religieux, de Poutine, de Bachar El Assad et de ses meilleures ennemis, les islamistes, de l’égorgeur du personnage de Muray?  En réalité il n’a pas de guerre de civilisations. Il y a simplement deux camps, deux visions ouvertes ou fermées, confiantes ou méfiantes. Deux visions que l’on retrouve partout dans le monde, qui, au fond, ne correspondent à aucune identité, aucunes origines.